1
50
5
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France.
Prairial an VI – nivôse an VIII
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Description
An account of the resource
Correspondance de Monge lors de l'Expédition d'Egypte
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1799-05
1799-12
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
20 ventôse an VII
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Jaffa
Jaffa
Transcription
<div style="text-align: justify;">Jaffa, le 20 ventôse de l'an VII de l'ère républicaine</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Au citoyen Fourier, secrétaire de l'Institut<a name="ftn"></a>[1]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Berthollet et Costaz,<a name="ftn"></a>[2] mon cher collègue, écrivent au Caire et doivent vraisemblablement vous donner les détails de la prise incroyable de Jaffa.<a name="ftn"></a>[3] Les batteries ont été démasquées le matin à 8 heures ; vers midi, la brèche était faite. Le général en chef a fait successivement deux sommations auxquelles on n'a répondu autrement qu'en coupant le col aux pauvres Syriens qu'on en avait faits porteurs ; et à 4 heures de l'après-midi, nous étions maîtres de la ville prise d'assaut et qui a essuyé le feu le plus complet. Nous y avons trouvé une artillerie superbe, et qui nous sera bien utile pour soumettre Saint-Jean d'Acre.<a name="ftn"></a>[4] Mais Djezzar<a name="ftn"></a>[5], qui ne sait pas encore que nous sommes maîtres de la ville, a soin de nous approvisionner par des bâtiments qu'il expédiait pour les assiégés et que nous avons grand soin d'accueillir. Nous avions trouvé peu de poudre dans la ville ; un bâtiment de Dzezzar vient de nous en apporter dix milliers.</div>
<div style="text-align: justify;">Je crois qu'il est bon que l'Institut sache que dans la ville van, près du puits qui est dans le fort, se trouve un monument égyptien qui sert d'auge. Ce n'est pas un tombeau car il n'a que trois pieds de longueur. J'en dessine ici grossièrement la figure.<a name="ftn"></a>[6] Il me paraît que c'était une espèce de niche pour placer une idole ; elle devait être dressée sur la base BCD. Le point A est le sommet d'une pyramide carrée très aplatie qui formait le dessus. Le monument est en granit noir et les quatre faces latérales, tant les deux inférieures que les deux extérieures sont couvertes de hiéroglyphes. Les autres faces sont nues. L'ouverture est garnie d'une feuillure qui paraît avoir été destinée à recevoir une clôture. Ce monument me paraît très bien conservé, malgré l'usage auquel il est employé depuis si longtemps. Mais mes collègues ne le trouvent pas digne d'être transporté au Caire. Si les moyens de transport étaient aussi faciles qu'en Europe, je désirerais qu'on l'emportât. Peut-être qu'en retournant en Égypte il sera facile de le placer sur un caisson. En attendant, je trouve qu'il est bon que l'Institut sache qu'il existe et je vous prie d'en tenir note sur le registre.<a name="ftn"></a>[7]</div>
<div style="text-align: justify;">Nous nous portons tous bien ; nous vous embrassons. Rappelez-nous au souvenir du citoyen Champy<a name="ftn"></a>[8] et à celui de tous nos amis.</div>
<div style="text-align: justify;">Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[1] Joseph FOURIER (1768-1830).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[2] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Louis COSTAZ (1767-1842).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[3] Le 17 ventôse an VII [7 mars 1799] prise et pillage de Jaffa.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[4] Le siège de Saint-Jean d’Acre commence neuf jours plus tard le 29 ventôse an VII [19 mars 1799] et se termine le 21 floréal an VII [10 mai 1799] sur l’échec de Bonaparte.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[5] AHMED DJEZZAR (1735 ?-1804) à la tête des armées ottomanes en décembre 1798 pour chasser les Français hors d’Égypte.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[6] Cette lettre est transcrite à partir d’une copie (Ms 2192 BIF) sur laquelle ne figure pas le dessin. Il n’a donc pas pu être reproduit.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[7] Cette pièce n’a pas pu être identifiée. Monge a déjà signalé un sarcophage et demandé son transport. Lors de la troisième séance de l'Institut, le 16 fructidor an VI [2 septembre 1798]. Monge signale l’existence, au lieu-dit « le Sazar », d’un sarcophage recouvert intérieurement et extérieurement de hiéroglyphes et, à la Citadelle, celle d’un seuil de porte formé d’un fragment d’obélisque en basalte. Il en demande le transport « dans le local de l’Institut puis en France, quand ce sera possible » (cité par Michel Dewachter, « Du Texte au Signe. La pierre de Rosette et les premières collections d’antiquités égyptiennes », <em>Bull. de la Société française d’égyptologie</em>, n° 146 (octobre 1999), 25-58: citation p. 46; Jean-Edouard Goby, « Premier Institut d'Égypte. Restitution des comptes rendus des séances », <em>Mémoires de l'Académie des inscriptions des des belles-lettres</em>, nouv. sér., t. VII (1987), n° 035). Renseignements communiqués par P. Bret.</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn"></a>[8] Jean-Simon CHAMPY (1778-1845). <strong> </strong></p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris)
Archives Nationales (Paris)
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<span>Fourier, Joseph (1768-1830)</span>
Lieu de destination
Format à utiliser : Ville (Pays), puis Adresse complète si possible.
Le Caire (Egypte)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
199. Monge à Joseph Fourier, secrétaire de l'Institut du Caire
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1799-10-03
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Subject
The topic of the resource
Institut du Caire
Expédition d'Egypte
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Source
A related resource from which the described resource is derived
Ms 2192 B.I.F., p. 210
A.N. F17, [1094]
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
<p>Jaffa (Israël)</p>
Rights
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Expédition d'Egypte
Institut du Caire
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France.
Prairial an VI – nivôse an VIII
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Description
An account of the resource
Correspondance de Monge lors de l'Expédition d'Egypte
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1799-05
1799-12
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
2 nivôse an VII
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Le Caire
Transcription
<div style="text-align: justify;">Au Caire, le 2 nivôse an 7 ère républicaine</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Sur le point, ma chère Louise,<a name="ftn"></a>[1] de faire une tournée d'une quinzaine de jours, je ne veux pas quitter le Caire sans t'adresser quelques mots, au risque qu'ils ne te parviennent pas. Nous partons demain matin, Berthollet et moi, pour aller avec le général en chef à Suez. Nous occupons depuis quelque temps ce port de la mer Rouge.<a name="ftn"></a>[2] Le général qui se propose d'assurer la route par terre contre les Arabes, et qui a des projets sur le port, veut s'assurer des choses par lui-même ; il va reconnaître les lieux et nous profitons avec grand plaisir de l'offre qu'il vient de nous faire de nous y mener.</div>
<div style="text-align: justify;">Depuis cinq mois nous n'avons absolument rien reçu de France. Si le moindre petit aviso pouvait échapper à la surveillance des Anglais, portant des papiers publics et surtout avec des lettres pour les particuliers, cela mettrait la joie dans toute l'armée. Je n'ai aucune nouvelle de tes couches. Je présume qu'elles ont été heureuses ; je te vois dans ton ménage, avec un mari aimable et plein de raison, avec un enfant bien constitué et plein de santé, et tu me parais la femme la plus heureuse du monde.<a name="ftn"></a>[3] Conserve ce bonheur, ma chère Louise ; il dépend en partie de toi.<a name="ftn"></a>[4]</div>
<div style="text-align: justify;">Si des innombrables bâtiments que nous vous avons expédiés, quelques-uns ont pu passer et arriver à leur destination, vous devez connaître notre position en Égypte, et apprécier ce que vaut à la République la conquête de ce bon et excellent pays. Vous devez savoir que les opérations ont été conduites avec sagesse et rapidité, et que cette conquête est peut-être une de celles qui ont le moins coûté en hommes et en choses. En sorte que si l'amiral Brueys avait suivi les ordres du général en chef qui ne pouvait plus communiquer avec lui qu'après la conquête du Caire, c'est-à-dire que, si après avoir opéré le débarquement de tout le matériel, il eut fait entrer la flotte dans le port d'Alexandrie, ce qui ensuite a été reconnu comme possible ; ou même, mieux encore, que si les Anglais étant à sa connaissance dans l'est, il eut tout simplement mis à la voile pour Toulon où il serait arrivé sans difficulté, l'expédition aurait quelque chose de miraculeux. Il a fallu que notre flotte fut presqu'entièrement détruite, pour donner une couleur humaine à cet événement.<a name="ftn"></a>[5]</div>
<div style="text-align: justify;">De toutes nos espérances, aucune n'a été trompée, si ce n'est celle qui était relative aux finances. Depuis longtemps la civilisation allait en reculant ici d'une manière toujours de plus en plus rapide. Le commerce n'était fait et ne pouvait l'être que par des gens sans honneur ; l'industrie avait fui ; tous les travaux des Anciens, ceux mêmes des Arabes bien postérieurs, n'étaient pas entretenus. Le désert empiétait journellement sur cette terre jadis si fertile ; toutes les sources de prospérité étaient taries ; et les revenus du pays dans l'état où il est, la Haute Égypte n'étant pas encore soumise, et l'état de guerre interdisant tout commerce avec l'extérieur, les revenus dis-je sont insuffisants pour entretenir une armée nombreuse et active ; pour exécuter les travaux de fortifications nécessaires à notre défense, surtout ne devant recevoir aucun secours de métropole, il faudrait rétablir les anciens canaux qui doivent ramener la fécondité dans le pays, l'activité dans le commerce entre les deux mers, et l'industrie [chez] les habitants. Il est donc impossible de mettre la main à tout, mais ces retards mêmes ne sont peut-être pas si fâcheux ; on reconnaît tous les jours le pays et quand les circonstances le permettront, on fera les opérations les plus utiles, et de la manière la plus profitable.</div>
<div style="text-align: justify;">Depuis l'on a reconnu les anciens canaux qui communiquaient de la mer Rouge au Caire et l'on en a suivi un jusqu'à une journée de Suez. Ce que les Romains firent, ce qu'ont fait depuis les Califes, nous pouvons le faire, et nous ouvrirons par l'Égypte une route au commerce de l'Inde ; nous serons les maîtres de celui de l'Arabie ; et ce beau pays devenant le point de communication entre l'Inde et l'Europe, les deux parties du monde les plus peuplées et les plus industrieuses, sera peuplé et actif comme le Pont-Neuf par lequel communiquent entre-elles les deux moitiés de Paris. Mais avant que d'entreprendre tous ces travaux qui sont immenses, il faut avoir subjugué les Arabes Bédouins qui sont des tribus de voleurs, errantes dans le désert dont ils connaissent tous les détails et où il est impossible de les poursuivre. On les subjuguera lorsqu'ils verront en Égypte un gouvernement ferme et non divisé. Déjà toutes les tribus voisines du Caire sont soumises, et se chargent, chacune dans leur arrondissement, de la sûreté de la route depuis la capitale jusqu'à Salahieh, notre poste avancé du côté de la Syrie ; en sorte qu'aujourd'hui des cantiniers et autres particuliers se risquent à faire seuls cette route, ce qui aurait été impossible dans les commencements de notre établissement au Caire. Notre jeune général jouit de la confiance entière de l'armée qu'il mérite peut-être plus encore par la sagesse de sa conduite en matière de gouvernement que par ses talents militaires.<a name="ftn"></a>[6]</div>
<div style="text-align: justify;">Quant à nous autres, gens occupés de sciences, nous jouissons ici de tout l'agrément que nous avions espéré. Notre Institut est en pleine activité.<a name="ftn"></a>[7] J'en ai été le président pendant le 1<sup>er</sup> semestre, le général en chef en était le vice-président. Je suis sorti de charge hier ; c'est le général qui est président et Berthollet lui a succédé dans la vice-présidence. Nous faisons beaucoup de mémoires ; plusieurs de nos membres sont actuellement en tournée et rapporteront dans un mois leurs récoltes. Immédiatement après, nous solliciterons l'impression du premier volume de nos mémoires ; et peut-être sera-t-il publié et distribué en Europe avant celui de l'Institut de Paris. Si cela arrivait, nous n'en tirerions pas vanité, mais ce serait une leçon que nous aurions donnée à nos pairs.</div>
<div style="text-align: justify;">L'armée qui avait d'abord beaucoup d'humeur contre l'Égypte : 1° parce qu'elle avait essuyé toutes sortes de fatigues et de privations en parcourant 50 lieues de désert, 2° parce que, n'ayant pas de chevaux, elle était harcelée dans sa marche par des Bédouins bien montés qui venaient enlever à la barbe du camp ceux qui s'en écartaient, et dans les marches tous les traînards, 3° parce que dans ce pays tous les usages sont différents des nôtres ; il n'y avait pas de pain et le peu qu'on en trouvait, quoique fait avec du bon froment n'était pas mangeable, 4° parce qu'il n'y avait ni vin ni femmes, 5° parce que, pour peu qu'on s'écartât du Nil, on n'avait pas même de l'eau … l'armée dis-je, commence à s'accoutumer au pays, et même à le trouver agréable. Je ne crois pas qu'il y ait un climat plus heureux et plus sain. Tous nos blessés ont guéri avec la plus grande rapidité, en sorte que nos pertes en hommes qui n'ont pas été grandes, ont encore été moindres par les guérisons sur lesquelles on n'aurait pas compté. Depuis que nous avons le pied en Égypte, nous n'avons pas vu une goutte de pluie, quoiqu'il ait plu, même abondamment, à Alexandrie. Tous les jours, le ciel est brillant et le lendemain le jour est aussi beau que la veille. L'été est assez chaud, mais cette chaleur est rendue supportable par un vent du nord qui souffle continuellement, en sorte que si l'appartement est ouvert du nord au sud, vous n'êtes jamais incommodés [par] la chaleur. Nous sommes actuellement dans les jours les plus courts de l'année. Le soleil est levé à 7 heures du matin, et ne se couche qu'après cinq heures du soir ; la journée est beaucoup plus longue qu'en Europe. Il fait frais la matinée, le thermomètre descend à 8 ou 9 degrés au-dessus de la glace ; mais dans les appartements, on n'éprouve pas le besoin du feu. Le soleil brille dans le jour, la végétation est très active, et l'Égypte qui a été ensemencée il y a un mois, est actuellement comme un grand jardin. Les animaux de notre basse-cour et de notre ménagerie mangent déjà l'herbe que nous avons semée depuis la retraite de l'inondation, et nous sommes actuellement comme on est en floréal à Paris.</div>
<div style="text-align: justify;">Je vais terminer court, ma chère Louise. Ma lettre n'est qu'un bavardage que tu ne montreras qu'à la famille<a name="ftn"></a>[8] et dis bien au citoyen Eschassériaux que l'Égypte est une possession précieuse pour la République ; qu'aucun objet ne peut [être] mis en compensation et qu'il serait fort impolitique que de l'abandonner. Typo Saïd<a name="ftn"></a>[9] sait que nous sommes établis au Caire et il a dépêché un Indien porteur d'une lettre que les Arabes lui ont prise. Ce messager n'est pas encore ici ; il vient avec une escorte de nos postes avancés. J'embrasse tendrement ton bon mari, son estimable frère, ton petit enfant que je suis bien empressé de voir. Tu sais combien je te suis attaché.</div>
<div style="text-align: justify;">Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Embrasse pour moi ta mère<a name="ftn"></a>[10], tes oncles, tes tantes.<a name="ftn"></a>[11] J'ai écrit bien souvent. Peut-être ta mère n'a-t-elle reçu aucune de mes lettres ; dans ce cas, elle doit avoir été bien inquiète<a name="ftn"></a>[12] ; ce n'est pas ma faute ; j'ai fait tout ce que j'ai pu pour lui éviter cette peine ; mais les Anglais sont là.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn"></a>[1] Louise MONGE (1779-1874).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[2] Du 24 décembre 1798 [4 nivôse an VII] au 7 janvier 1799 [18 nivôse an VII], accompagné par Monge, Berthollet, Bourrienne et Dufalga, Bonaparte effectue avec une excursion à Suez afin d’étudier la restauration du canal entre la mer Rouge et le Nil et de prémunir par des fortifications la route de Syrie. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[3] Louise épouse le 1<sup>er</sup> novembre 1797 Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) (voir la lettre n°137), député très actif et productif notamment dans la rédaction de travaux parlementaires sur la colonisation (voir la lettre n°177).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[4] Voir la lettre n°137.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[5] Monge fait référence à la défaite navale française sous le commandement de François Paul de BRUEYS D'AIGALLIERS (1753-1798) en rade d’Aboukir le 14 thermidor an VI [1<sup>er</sup> août 1798] contre la flotte britannique menée par l’amiral Nelson. Voir la lettre n°196. Monge cherche à montrer que cette défaite pouvait être évitée et qu’elle n’est pas le résultat de la mauvaise posture de la France ni même de sa faiblesse. Selon Monge, c’est une erreur de jugement personnel qui en est à l’origine.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[6] Après la cuisante défaite navale, Monge rappelle les talents militaires de Bonaparte. Il semble important pour Monge de rassurer Eschassériaux et par son intermédiaire les hommes politiques restés à Paris. Bonaparte est le même général victorieux qu’en Italie. Monge tient à ce que l’image du jeune général ne soit pas écornée.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[7] Voir la lettre n°189.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[8] Monge détermine précisément les limites de diffusion de ses lettres, sachant qu’elles peuvent être publiées. Voir la lettre n°196.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[9] TIPOO SAHIB (1749-1799) sultan de Mysore, opposé aux Anglais et prêt à collaborer avec les Français.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[10] Catherine HUART (1747-1846).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[11] Le frère de Gaspard Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827) ainsi que la sœur de Catherine, Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[12] Dès son départ de Paris pour Rome en février 1798, Monge se montre très inquiet pour sa femme, voir les lettres n°151, 152, 153, 163, 167, 168, 173, 176, 181 et 182.</p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
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Une entrée par édition
Inédit.
Localisation
Localisation géographique du document.
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Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
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Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Monge, Louise (1779-1874)
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Title
A name given to the resource
198. Monge à sa fille Louise Monge
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-12-22
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Vie familiale
Expédition d'Egypte
Institut du Caire
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Colonisation
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.150
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 235 x 190 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Le Caire (Égypte)
Relation
A related resource
Sur des projets de colonisation, voir les lettres n°18, 131, 177, 192, 196 et 197.
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Colonisation
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Couple Monge
Expédition d'Egypte
Institut du Caire
Vie familiale
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France.
Prairial an VI – nivôse an VIII
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Description
An account of the resource
Correspondance de Monge lors de l'Expédition d'Egypte
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1799-05
1799-12
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
28 vendémiaire an VII
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Le Caire
Transcription
<div style="text-align: justify;">Au Caire, le 28 vendémiaire de l'an VII</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Tu dois, ma chère amie, recevoir bien rarement de mes nouvelles : 1°) les occasions qui sont peut-être assez fréquentes à Alexandrie, le sont fort peu au Caire ; 2°) Dieu sait si celles dont j'ai profité ont eu le bonheur d'échapper à la griffe des Anglais qui nous bloquent.<a name="ftn"></a>[1] J'apprends que le général en chef vient de faire demander au secrétaire perpétuel de l'Institut<a name="ftn"></a>[2] les procès-verbaux des séances pour les envoyer ce soir à l'Institut national<a name="ftn"></a>[3] ; je me hâte de profiter de cette occasion. Nous nous portons tous très bien et il ne nous manque que les objets de nos affections pour être très heureux. De toutes les personnes de ta connaissance, il n'y a que le citoyen Champy qui a eu mal aux deux yeux, et qui a craint pendant quelque temps de les perdre ; il va maintenant beaucoup mieux, et ses deux yeux sont brillants.<a name="ftn"></a>[4] Vous recevrez vraisemblablement dans les mêmes paquets la relation de plusieurs combats que différents détachements ont eu avec les Arabes et qui ont tous été à l'avantage de la République,<a name="ftn"></a>[5] mais le principal est celui du général Desaix<a name="ftn"></a>[6] contre Mourad Bey<a name="ftn"></a>[7] qui a été forcé de sortir de la Haute-Égypte et de se jeter dans le désert occidental après avoir perdu beaucoup de monde ; on disait dans le commencement qu'il se réfugierait dans l'oasis la plus voisine. Les oasis sont des espèces d'îles cultivables situées dans le désert ; c'est dans l'une d'elles que se trouvait autrefois le temple de Jupiter Ammon, mais cette oasis la plus voisine ne peut nourrir qu'une population de 1500 âmes ; Mourad Bey a encore 1200 mameluks, des femmes, des valets et 3000 chameaux, il affamerait le petit pays et y périrait lui-même. On pense qu'il remonte le désert pour rentrer encore plus haut dans la Haute-Égypte ; mais le général Desaix est là pour lui faire face.<a name="ftn"></a>[8] Quant à Ibrahim Bey,<a name="ftn"></a>[9] nos espions nous assurent qu'il est à Gaza, première ville de la Syrie, qu'il ne peut obtenir du secours de personne, que les mamelouks qui ne sont pas de sa maison particulière l'abandonnent pour aller chercher fortune ailleurs, et que ceux de sa maison vendent leurs chevaux et leurs armes pour subsister. Ainsi, nous avons peu de chose à craindre de cet autre côté. D'ailleurs, le général en chef fait fortifier les frontières qui sont séparées de Gaza par 55 lieues de désert. Le Nil qui commence à se retirer, a été très beau cette année ; le canal d'Alexandrie a été [?] des barques pendant près d'un mois, quoique les Arabes soient venus à plusieurs reprises y faire des saignées pour le mettre à sec ; on a profité de ce canal pour faire venir d'Alexandrie : 1°) toute l'artillerie et les munitions de guerre, ce qui augmente les forces du général en chef, 2°) les livres de la bibliothèque et les ustensiles de chimie qui sont aujourd'hui au port de Boulac, à une demi lieue d'ici. Le second article nous procure la douceur de la lecture dont nous étions privés depuis notre arrivée sur la terre d'Égypte, le même canal a donné à Alexandrie toute l'eau nécessaire à ses citernes et de plus 5 mille quintaux de blé pour sa subsistance.</div>
<div style="text-align: justify;">Le général en chef a convoqué les États généraux de l'Égypte pour les consulter sur la meilleure manière de faire le bien.<a name="ftn"></a>[10] Nous avons été nommés, Berthollet et moi, commissaires du gouvernement pour cette assemblée qui va bientôt être dissoute. Les pauvres gens ne sont bons à rien. L'Alcoran, selon eux, répond à tout, et ils ne peuvent délibérer sur l'Alcoran. Ainsi il faut encore du temps pour que les améliorations soient praticables.<a name="ftn"></a>[11] Mais si la paix se faisait, si le commerce était libre, si 20 mille familles françaises venaient successivement en Égypte pour y faire des spéculations de commerce, des établissements d'industrie, etc. les Français donneraient le ton, influeraient par la mode en même temps que par la force et bientôt le pays serait la plus belle, la plus brillante et la plus heureusement placée de toutes nos colonies.<a name="ftn"></a>[12]</div>
<div style="text-align: justify;">Je t'embrasse bien tendrement, ainsi que tous nos enfants, nos gendres, nos petits-enfants,<a name="ftn"></a>[13] nos frères et sœurs,<a name="ftn"></a>[14] et t'engage à être bien tranquille sur notre sort.</div>
<div style="text-align: justify;">Monge</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[1]Après la défaite navale d’Aboukir le 14 Thermidor an VI [1er août 1798], l’Angleterre reprend une position dominante en Méditerranée. Catherine reçoit cette lettre et la suivante du 29 vendémiaire (lettre n°193) en décembre 1798, elle y répond de Paris le 6 nivôse an VII [26 décembre 1798] : « Je viens enfin de recevoir de tes nouvelles, mon cher bon ami, des 28 et 29 vendémiaire dernier, je n’en ai pas eu une seule fois depuis ton arrivée en Égypte. ». Voir la lettre n°196.</p>
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<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[2] Jean Baptiste Joseph FOURIER (1768-1830).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[3] Voir la lettre n°189.</p>
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<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[4] Jean-Simon CHAMPY (1778-1845) en 1800, il n’est plus seulement une connaissance ni un ami de la famille mais il en devient membre en épousant Marie-Élysabeth-Christine LEROY appelée Paméla, nièce de Catherine Huart (1783-1856). Nombreux sont les membres de la campagne et de l’expédition d’Égypte qui souffrent de problèmes ophtalmologiques. Cela fait d’ailleurs l’objet d’une « Notice sur l’Ophtalmie régnante », par le citoyen BRUANT, médecin ordinaire de l’Armée publiée en 1798 dans le premier volume de <em>La Décade Égyptienne</em> (pp. 58-63). Cette notice est tirée de la correspondance du médecin Bruant avec le médecin en chef de l’armée Desgenettes.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[5] La victoire du général Victor Emmanuel Leclerc (1772-1802) à El-Khanqah, près du Caire, le lendemain de la défaite d’Aboukir, le 15 thermidor an VI [2 août 1798] ; le 23 Thermidor [10 août 1798], un petit détachement français réussit une retraite héroïque à Mansourah (entre Le Caire et Damiette), face à plus de 3000 soldats</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[6] Louis-Charles-Antoine DESAIX (1768-1800).</p>
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<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[7] MOURAD BEY (1750-1801) chef mamelouk.</p>
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<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[8] Le 8 fructidor an VI [25 août 1798], Desaix commence la campagne en Haute-Égypte à la poursuite de Mourad-Bey après la bataille des Pyramides du 3 thermidor an VI [ 21 juillet 1798]. Desaix sort victorieux de son combat avec Mourad Bey à Sediman le 16 vendémiaire an VI [7 octobre 1798]. Voir les lettres n°193 et 197.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[9] IBRAHIM BEY (1735-1817) Mamelouk. L’arrivée impromptue des troupes napoléoniennes font fuir Ibrahim-Bey de la ville de Salahieh accompagné de son arrière-garde, composée d'environ mille mamelouks. Un escadron de cavalerie fonce sur les mamelouks qui se battent avec courage. Le 3<sup>e</sup> régiment de dragons venu en renfort force les mamelouks d'Ibrahim-Bey à s'enfoncer dans le désert. Ibrahim-Bey séjourne à Qatyeh puis Al-Arish pour arriver en Syrie.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[10] Le divan général tient sa première séance le 16 vendémiaire an VII [ 7 octobre 1798]. Monge a été chargé de rédiger une adresse au peuple d’Égypte. Cette adresse ne satisfait pas Bonaparte et fut remplacée par une autre que l’on fait voter le 18 octobre 1798. Bonaparte écrit à Monge et Berthollet en tant que commissaires près le divan général le 27 vendémiaire an VII [18 octobre 1798] : « J’ai reçu la réponse que m’a faite le divan aux différentes questions que je lui avais proposées. Remerciez le divan du zèle qu’il a mis dans ce travail. Dites au divan qu’il serait bon de faire un règlement pour déterminer, d’une manière invariable, les droits que les cadis et leurs subalternes doivent retirer des procès. Priez-le de nommer une commission pour proposer ce règlement. Faites-lui connaître que je désirerais qu’il fît une adresse aux habitants du pays, pour leur faire sentir combien il est essentiel qu’ils ne prêtent pas l’oreille à des propos vagues et semés à dessein par leurs ennemis sur l’arrivée des mamelouks ; cela ne sert qu’à irriter les Français et à causer la ruine des villages. Qu’il leur conseille de fermer l’oreille à ces bruits perfides et sans fondement ; qu’ils prêtent obéissance, vivent en bonne harmonie avec les Français, et réunissent tous leurs efforts aux leurs pour réprimer les Arabes voleurs et les empêcher de dévaster les campagnes et de vexer les malheureux Français. Qu’il leur dise aussi que nous sommes des gens justes ; que nous n’avons ne vue que le bien du pays et d’y mettre en vigueur le règne de la justice. Les deux secrétaires peuvent se charger de rédiger cette adresse et l’envoyer demain à l’assemblée ; si elle est adoptée, les membres du divan pourront retourner à leurs affaires. » (3488, <em>CGNB</em>).</p>
<p>Dans son brouillon, Monge décrit un projet égyptien déterminé par l’idée de progrès qui fait écho au projet présenté à son gendre Marey au début du Directoire. (Voir les lettres n°3, 4 et 5.) L’Égypte devient le terrain de mise en œuvre d’une politique de grands travaux d’irrigation qui visent à la fois le progrès des sciences et des arts et le bonheur du peuple égyptien (Sur les enjeux scientifiques des systèmes de canaux d’irrigation, voir la lettre n°17.) : « Peuples de l’Égypte, La terre que vous habitez à été le berceau des nations. L’univers est plein de la gloire de vos ancêtres. C’est à eux que l’Europe est redevable de sa civilisation, et de ses premières lois. Les arts, les sciences, la religion, tout jusqu’à l’écriture elle-même nous vient des sages de l’Égypte. Leurs vaisseaux couvraient la mer rouge et la Méditerranée, et la célèbre Memphis placée au milieu du canal par lequel communiquaient les deux mers, [arbitre du commerce du monde] distribuait aux sauvages du Nord les chefs d’œuvre de l’industrie de l’Inde, et rapportait aux nations civilisées des bords du Gange les métaux et les matières premières qu’elle avait reçues en échange. Devenus par leur industrie les maîtres du fleuve, [vos sages ancêtres] modéraient à leur gré [et rendaient utiles­] les irrégularités même de ses crues [et en lui soumettant par d’[innombrables] canaux des terres nouvelles], ils avaient doublé leur territoire et quadruplé leur population. Trente siècles de barbarie n’ont pu entièrement détruire les merveilles dont leur terre était couverte et qui attestent encore aujourd’hui leur incroyable puissance. […] Tant d’éclat dut irriter l’ambition des conquérants du monde et la malheureuse Égypte [après avoir combattu longtemps pour son indépendance, ][devint] successivement l’esclave des Babyloniens, des Grecs, des Romains, des Arabes et des Mamelouks. Le commerce, enfant de la paix et de la liberté, s’exila de son pays natal, il <span style="text-decoration: line-through;">[ ?</span><span style="text-decoration: line-through;">]</span> [fut forcé de se créer] des routes pénibles et incertaines. Les richesses qu’il avait amassées affermirent l’avarice des premiers conquérants et se renouvelèrent plus. Les arts et les sciences disparurent avec lui. Les établissements auxquels il avait dû sa prospérité [tombés] entre mains des maîtres avides et imprévoyants ont été détruits et effacés par le temps. [L’ignorance couvrit d’un voile épais les yeux des descendants des anciens sages]. Le désert menace cette belle terre d’une invasion rapide, et l’Égypte [pauvre et dépeuplée] est aujourd’hui le seul pays où l’on ne se souvient plus de son antique splendeur. Des plaies si profondes, des maux si invétérés ne sont cependant pas sans remède. Les Français en vous apportant la liberté, la paix et la sureté des propriétés, vont rappeler <span style="text-decoration: line-through;"> </span>au milieu de vous le commerce qui après avoir successivement enrichi et rendu célèbre Persépolis, Palmyre, [et tant d’autres peuples] reprendra pour toujours sa route naturelle en rétablissant les canaux de Suez et d’Alexandrie, ils rendront au Caire les anciennes destinées de Memphis. L’Europe qui pendant le sommeil de l’Égypte est devenue consommatrice et industrieuse augmentera la prospérité du commerce en doublant son ancienne activité. […] Les arts et les sciences vont revenir en foule dans le pays qui leur donna naissance. Les irrigations vont se multiplier ; le désert va reculer devant vous et l’heureuse Égypte qui par sa position est le point de communication unique de l’ancien et du nouveau monde. Peuples de l’Égypte rendez-vous dignes de si belles destinées ; et n’essayez pas de <span style="text-decoration: line-through;">r</span>suspendre un événement commandé par la nature des choses et que rien ne peut arrêter. […] Ce n’est pas la nature qui a produit les malheurs de l’Égypte ; le fleuve qui fertilisait autrefois cette belle vallée a encore aujourd’hui les mêmes crues et des eaux n’ont pas diminué de volume ; les deux mers qui donnaient des ailes à son commerce ne se sont pas éloignées, elles attendent encore ses vaisseaux ; ce sont les mauvais gouvernements auxquels elle a été successivement assujettie, [qui l’ont réduite à l’état de misère où elle est aujourd’hui] ; […] Les Français, après avoir terminé glorieusement une guerre atroce que leur faisait l’Europe entière, ont senti qu’il était digne de leur courage de détruire un gouvernement oppresseur ; ils ont vu qu’il était beau de ramener en Égypte la justice, le respect des propriétés, ses lumières et de rouvrir par là, pour un peuple digne d’intérêt les sources du bonheur. Ils ont cru qu’ils ajouteraient à leur gloire si en rétablissant la communication entre les deux mers ils devenaient encore les bienfaiteurs du monde. Députés des provinces, dites au peuple d’Égypte que ce sont des sentiments généreux qui ont amené les Français parmi vous ; [ dites lui qu’ils veulent être vos amis et vos protecteurs ; faites lui remarquez] que nulle conquête ne <span style="text-decoration: line-through;"> </span>fut plus rapide, et ne s’opéra <span style="text-decoration: line-through;"> </span> cependant pour des moyens plus doux. <span style="text-decoration: line-through;"> </span> Demandez lui si l’armée s’est portée à quelque violence contre les habitants à moins qu’elle ne fut commandée par une légitime défense. Peignez lui le spectacle que vous présente aujourd’hui le Caire où la confiance commence à naître, où le numéraire circule avec une rapidité jusqu’alors inconnue où l’aisance se montre déjà d’une manière sensible dans les classes inférieures. Disposez le à un changement salutaire mais inévitable ; [ouvrez-lui les yeux sur ses propres intérêts, et faites sentir qu’] une lutte vaine et qui n’aurait d’autre effet que de retarder son bonheur.Députés des provinces, aucun de vous ne peut douter que la conquête ne soit faite et irrévocable. Le général en chef brûle du désir de mettre à fin ses vastes projets. Dès que la retraite du Nil le permettra les anciens canaux vont être couverts d’ouvriers occupés de les rétablir ; et dans peu l’eau repoussera le désert ; Alexandrie et Suez seront comme les portes d’une même ville, l’Éurope et l’Inde afflueront en Égypte et y apporteront l’activité et la richesse. Mais ce qu’il a le plus à cœur, c’est de faire le bonheur du peuple égyptien. Il veut en <span style="text-decoration: line-through;">t </span>lui donnant des lois protéger le pauvre contre les vexations du riche, et le riche contre les avarices d’un gouvernement arbitraire. Il veut que toutes les propriétés de l’Égypte soient entre les mains d’habitants dont les familles attachées au sol, aient intérêt à perfectionner la culture et à embellir leur séjour. Il veut qu’une sécurité parfaite, en permettant à tout le monde d’user à son gré de sa fortune, appelle l’industrie et augmente les jouissances. Il veut conquérir la reconnaissance du peuple égyptien et ne réserver pour lui que cette belle partie de sa conquête. En opérant d’aussi grands changements, il faut qu’il y a des usages qu’on doit respecter, et qu’il ne faut pas ôter au peuple toutes ses habitudes. C’est pour obtenir des lumières sur cet objet que de toutes les parties de l’Égypte il vous a appelés auprès de lui. Il vous interrogera, et vos réponses le mettront en état de choisir parmi toutes les manières dont il peut faire le bien celle qui convient le mieux aux circonstances. Vous vous pénétrerez de la dignité des fonctions auxquelles vous êtes appelés ; vous concourrez avec un zèle infatigable au bonheur de vos concitoyens, et vous mériterez aussi une part dans la reconnaissance nationale. » (Fonds Monge. É.P.) Le premier discours que Monge a effectué à la demande de Bonaparte au début de l’année 1797, lors de sa mission auprès de la République de Saint-Marin, ne contenait que deux discrètes références à l’idée de progrès. Il bénéficia d’une bien meilleure réception de la part du Général. Voir n°56.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[11] Comme à Rome, la religion est le plus puissant obstacle à l’accomplissement du projet déterminé par l’idée de progrès. Voir la lettre n°196. Bonaparte présente le même jugement au Directoire, il lui écrit du Caire le 16 vendémiaire an VII [7 octobre 1798] : « Les mœurs de ce pays sont si loin des nôtres, qu’il faudra bien du temps pour que ce peuple s’y accoutume ; cependant tous les jours il nous connaît davantage. » Sur l’évaluation des stratégies culturelles des Français en Égypte voir ORTEGA M.L. (1999), « La « régénération de l’Égypte : le discours confronté au terrain », in BRET P. (dir.) (1999), pp. 93-101 et RAYMOND A. (1999), « Les Égyptiens et les Lumières pendant l’expédition française », in BRET P. (dir.) (1999), pp. 103-118.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[12] Ce projet de colonisation ne figure pas dans les textes de Bonaparte. Par contre la même idée est développée par Eschassériaux. Voir les lettres n°177 et 196.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[13] Leur fille aînée Émilie MONGE (1778-1867), son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et leurs deux fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863) et Gaspard-Louis MAREY-MONGE (1797-1821) et leur fille cadette Louise MONGE (1779-1874), son mari Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) et leur fille dont Monge ne connaît pas encore l’existence, Lucile-Eugénie ESCHASSÉRIAUX (1798-1867). Voir la lettre n°196.</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn"></a>[14] Le frère de Gaspard Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827) ainsi que la sœur de Catherine, Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823).</p>
</div>
</div>
Publication
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Huart, Catherine (1748-1847)
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Title
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192. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-10-19
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Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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A language of the resource
Français
Subject
The topic of the resource
Expédition d'Egypte
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Progrès
Description
An account of the resource
Transcription établie par René Taton.
Source
A related resource from which the described resource is derived
Fonds Marey-Monge.
Relation
A related resource
<span>Sur des projets de colonisation, voir les lettres n°18, 131, 177, 196 et 197.</span>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Le Caire (Égypte)
Rights
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Expédition d'Egypte
Progrès
-
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Title
A name given to the resource
1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France.
Prairial an VI – nivôse an VIII
Creator
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Monge, Gaspard
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Description
An account of the resource
Correspondance de Monge lors de l'Expédition d'Egypte
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1799-05
1799-12
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
28 fructidor an VI
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Le Caire
Transcription
<div style="text-align: justify;">Au Caire, le 28 fructidor de l'an VI</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le trésorier général<a name="ftn"></a>[1] délivrera au citoyen Laloï,<a name="ftn"></a>[2] agent de l'Institut, la somme de 1000 livres sur les 3000 livres mises par le général en chef à la disposition du bureau de l'Institut par sa lettre du 26 fructidor an VI.<a name="ftn"></a>[3]</div>
<div style="text-align: justify;">Monge président de l'Institut</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[1] Martin Roch Xavier ESTÈVE (1772-1853), payeur général des armées, de l’armée d’Orient.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[2] Pierre Antoine LALOI (1749-1846).</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn"></a>[3] Napoléon BONAPARTE (1769-1821) à Estève, payeur général de l’armée d’Orient. Du Quartier général au Caire, le 26 fructidor an VI [12 septembre 1798] « Vous voudrez bien, citoyen, mettre 3000 francs à la disposition du bureau de l’Institut pour achever les travaux du local. » (<a href="https://www.napoleonica.org/fr/collections/correspondance/CG2-3149.md" target="_blank" rel="noopener">3149, <em>CGNB</em></a>). Sur les locaux dans lesquels sont installés les savants voir la lettre n°189.</p>
</div>
</div>
Publication
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Estève, Martin Roch Xavier (1772-1853)
Auteur transcription
Auteur de la transcription si elle existe
Indiquer l'auteur suivi de la date de la transcription (format français & entre parenthèse).
Une entrée par auteur
Taton, René
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Title
A name given to the resource
190. Monge au trésorier général
Date
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1798-09-04
Creator
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Monge, Gaspard
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Le Caire (Égypte)
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Institut du Caire
Description
An account of the resource
Transcription établie par René Taton.
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Relation
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Sur les activités de l'Institut voir la lettre n°189.
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Français
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Correspondance
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Commission des sciences et des arts (Égypte)
Institut du Caire
-
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A name given to the resource
1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France.
Prairial an VI – nivôse an VIII
Creator
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Monge, Gaspard
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Description
An account of the resource
Correspondance de Monge lors de l'Expédition d'Egypte
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1799-05
1799-12
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
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Français
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
16 fructidor an VI
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Le Caire (Égypte)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Au Caire, le 16 fructidor de l'an VI</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je ne sais, mon cher collègue,<a name="ftn"></a>[1] si vous avez appris que l'Institut du Caire est établi, que nous avons déjà tenu deux séances, outre celle de l'établissement, et que nous attendons avec impatience que vous soyez enfin réuni avec nous, pour lui donner plus de lustre et plus d'activité.<a name="ftn"></a>[2]</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai lu votre lettre au général en chef. Vous devez avoir reçu de l'argent pour mettre la Commission des Arts un peu moins mal à l'aise.<a name="ftn"></a>[3] Il vous conseille d'arriver le plus promptement possible au Caire où nous avons en logement et en subsistances ce qu'on peut raisonnablement désirer.<a name="ftn"></a>[4] Quant aux gros effets, et même les imprimeries, ne pourrait-on les faire venir à Rahmanieh par le canal d'Alexandrie, en les chargeant sur de petites djermes,<a name="ftn"></a>[5] ou sur les chaloupes des bâtiments du convoi, et en les faisant escorter par un ou deux bataillons qui viendraient d'Alexandrie au Caire ?<a name="ftn"></a>[6] C'est du moins l'avis du Général en chef. Mais si l'on prend ce parti, il faut une escorte assez forte, et qui ne se laisse pas intimider par une troupe de Bédouins qui ne sont eux-mêmes pas très braves.<a name="ftn"></a>[7]</div>
<div style="text-align: justify;">Tout le monde se porte ici à merveille : l'air y est parfaitement sain, les chaleurs qui n'ont jamais été très redoutables, commencent à baisser, et je commence à croire que si nous sommes destinés à prolonger notre séjour dans ce pays, on peut s'arranger de façon à n'être pas malheureux.</div>
<div style="text-align: justify;">Je vous embrasse tendrement et vous attends.</div>
<div style="text-align: justify;">Salut et fraternité.</div>
<div style="text-align: justify;">Monge</div>
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<p><a name="ftn"></a>[1] Déodat Guy Sylvain Tancrède de Gratet de DOLOMIEU (1750-1801) est encore à Alexandrie. Les soldats débarquent à Alexandrie le 1<sup>er</sup> juillet 1798, les savants eux débarquent le 4 juillet. Les savants sont partagés en trois groupes, le premier reste à Alexandrie, ville de leur arrivée, le deuxième part en exploration pour Rosette et le troisième constitué notamment de Monge et de Berthollet suit l’armée et le général Bonaparte. </p>
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<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[2] Après la victoire des Pyramides le 3 thermidor an VI [ 21 juillet 1798], Le Caire capitule le 4 thermidor [22 juillet] et Napoléon entre dans la ville le 6 [24]. Par un arrêté du 3 fructidor an VI [20 août 1798], Bonaparte ordonne l’établissement de l’Institut d’Égypte, institut pour les Sciences et les Arts. La première séance a eu lien le 6 fructidor [23 août 1798] et la deuxième 5 jours plus tard le 11 fructidor. C’est lors de cette séance que Monge lit son <em>Mémoire sur le phénomène d’Optique, connu sous le nom de Mirage</em> publié ensuite en 1798 dans le numéro deux de <em>La Décade Égyptienne</em>. (Vol. I. pp. 37-46) Le 16 fructidor, date à laquelle Monge écrit à Dolomieu a lieu la troisième séance. L’Institut se rassemble tous les cinq jours les primidi et sextidi de chaque décade. Sur les premières séances de l’Institut voir la <em>Décade égyptienne, journal littéraire et d’économie politique</em>, Premier volume, 1798.</p>
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<p><a name="ftn"></a>[3] Bonaparte charge Monge de régler les affaires relatives aux activités des savants en Égypte. </p>
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<p><a name="ftn"></a>[4] Au Caire, les savants et les artistes sont logés au Palais de Kacim Bey ainsi que dans le Palais contigü d'Hassan Bey et dans deux autres maisons attenantes; un jardin immense agrémente cet ensemble qui constitue le Quartier-Général des Sciences et des Arts. Y sont aussi installés progressivement une volière, une ménagerie, un jardin d'essai, puis un cabinet de physique, un laboratoire de chimie, un cabinet d'histoire naturelle, auxquels vont encore s’ajouter d'autres aménagements et des collections; comme un observatoire et des ateliers de mécanique qui apportent les perfectionnements aux outillages industriel ou agricole du pays, comme aux instruments de travail de la colonie savante de Kacim bey. BEAUCOUR F. (1970), « L’institut d’Égypte », Souvenir napoléonien, n°255, p. 11-13.</p>
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<p><a name="ftn"></a>[5] Petit navire de cabotage le long des côtes d’Alexandrie et du Nil.</p>
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<p><a name="ftn"></a>[6] En utilisant les chaloupes des vaisseaux qui ont un tirant d’eau permettant de naviguer sur le canal d’Alexandrie, l’équipement de l’Institut peut être conduit jusqu’à Rahmanieh pour ensuite être acheminé sur le Nil de Rahmanieh au Caire.</p>
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<p style="text-align: justify;"><a name="ftn"></a>[7] Voir lettres n°192 et 195 sur le transport d’Alexandrie au Caire des imprimeries, des instruments et des ouvrages. Tout cela arrivera deux jours avant la révolte du Caire le 30 vendémiaire an VII [20 octobre 1798].</p>
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
189. Monge à Dolomieu
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-09-02
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Description
An account of the resource
Transcription établie par René Taton.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Subject
The topic of the resource
Institut du Caire
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Relation
A related resource
Sur les activités de l'Institut du Caire voir les lettres n°192 et 195.
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Institut du Caire