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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France.
Prairial an VI – nivôse an VIII
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Description
An account of the resource
Correspondance de Monge lors de l'Expédition d'Egypte
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1799-05
1799-12
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
2 nivôse an VII
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Le Caire
Transcription
<div style="text-align: justify;">Au Caire, le 2 nivôse an 7 ère républicaine</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Sur le point, ma chère Louise,<a name="ftn"></a>[1] de faire une tournée d'une quinzaine de jours, je ne veux pas quitter le Caire sans t'adresser quelques mots, au risque qu'ils ne te parviennent pas. Nous partons demain matin, Berthollet et moi, pour aller avec le général en chef à Suez. Nous occupons depuis quelque temps ce port de la mer Rouge.<a name="ftn"></a>[2] Le général qui se propose d'assurer la route par terre contre les Arabes, et qui a des projets sur le port, veut s'assurer des choses par lui-même ; il va reconnaître les lieux et nous profitons avec grand plaisir de l'offre qu'il vient de nous faire de nous y mener.</div>
<div style="text-align: justify;">Depuis cinq mois nous n'avons absolument rien reçu de France. Si le moindre petit aviso pouvait échapper à la surveillance des Anglais, portant des papiers publics et surtout avec des lettres pour les particuliers, cela mettrait la joie dans toute l'armée. Je n'ai aucune nouvelle de tes couches. Je présume qu'elles ont été heureuses ; je te vois dans ton ménage, avec un mari aimable et plein de raison, avec un enfant bien constitué et plein de santé, et tu me parais la femme la plus heureuse du monde.<a name="ftn"></a>[3] Conserve ce bonheur, ma chère Louise ; il dépend en partie de toi.<a name="ftn"></a>[4]</div>
<div style="text-align: justify;">Si des innombrables bâtiments que nous vous avons expédiés, quelques-uns ont pu passer et arriver à leur destination, vous devez connaître notre position en Égypte, et apprécier ce que vaut à la République la conquête de ce bon et excellent pays. Vous devez savoir que les opérations ont été conduites avec sagesse et rapidité, et que cette conquête est peut-être une de celles qui ont le moins coûté en hommes et en choses. En sorte que si l'amiral Brueys avait suivi les ordres du général en chef qui ne pouvait plus communiquer avec lui qu'après la conquête du Caire, c'est-à-dire que, si après avoir opéré le débarquement de tout le matériel, il eut fait entrer la flotte dans le port d'Alexandrie, ce qui ensuite a été reconnu comme possible ; ou même, mieux encore, que si les Anglais étant à sa connaissance dans l'est, il eut tout simplement mis à la voile pour Toulon où il serait arrivé sans difficulté, l'expédition aurait quelque chose de miraculeux. Il a fallu que notre flotte fut presqu'entièrement détruite, pour donner une couleur humaine à cet événement.<a name="ftn"></a>[5]</div>
<div style="text-align: justify;">De toutes nos espérances, aucune n'a été trompée, si ce n'est celle qui était relative aux finances. Depuis longtemps la civilisation allait en reculant ici d'une manière toujours de plus en plus rapide. Le commerce n'était fait et ne pouvait l'être que par des gens sans honneur ; l'industrie avait fui ; tous les travaux des Anciens, ceux mêmes des Arabes bien postérieurs, n'étaient pas entretenus. Le désert empiétait journellement sur cette terre jadis si fertile ; toutes les sources de prospérité étaient taries ; et les revenus du pays dans l'état où il est, la Haute Égypte n'étant pas encore soumise, et l'état de guerre interdisant tout commerce avec l'extérieur, les revenus dis-je sont insuffisants pour entretenir une armée nombreuse et active ; pour exécuter les travaux de fortifications nécessaires à notre défense, surtout ne devant recevoir aucun secours de métropole, il faudrait rétablir les anciens canaux qui doivent ramener la fécondité dans le pays, l'activité dans le commerce entre les deux mers, et l'industrie [chez] les habitants. Il est donc impossible de mettre la main à tout, mais ces retards mêmes ne sont peut-être pas si fâcheux ; on reconnaît tous les jours le pays et quand les circonstances le permettront, on fera les opérations les plus utiles, et de la manière la plus profitable.</div>
<div style="text-align: justify;">Depuis l'on a reconnu les anciens canaux qui communiquaient de la mer Rouge au Caire et l'on en a suivi un jusqu'à une journée de Suez. Ce que les Romains firent, ce qu'ont fait depuis les Califes, nous pouvons le faire, et nous ouvrirons par l'Égypte une route au commerce de l'Inde ; nous serons les maîtres de celui de l'Arabie ; et ce beau pays devenant le point de communication entre l'Inde et l'Europe, les deux parties du monde les plus peuplées et les plus industrieuses, sera peuplé et actif comme le Pont-Neuf par lequel communiquent entre-elles les deux moitiés de Paris. Mais avant que d'entreprendre tous ces travaux qui sont immenses, il faut avoir subjugué les Arabes Bédouins qui sont des tribus de voleurs, errantes dans le désert dont ils connaissent tous les détails et où il est impossible de les poursuivre. On les subjuguera lorsqu'ils verront en Égypte un gouvernement ferme et non divisé. Déjà toutes les tribus voisines du Caire sont soumises, et se chargent, chacune dans leur arrondissement, de la sûreté de la route depuis la capitale jusqu'à Salahieh, notre poste avancé du côté de la Syrie ; en sorte qu'aujourd'hui des cantiniers et autres particuliers se risquent à faire seuls cette route, ce qui aurait été impossible dans les commencements de notre établissement au Caire. Notre jeune général jouit de la confiance entière de l'armée qu'il mérite peut-être plus encore par la sagesse de sa conduite en matière de gouvernement que par ses talents militaires.<a name="ftn"></a>[6]</div>
<div style="text-align: justify;">Quant à nous autres, gens occupés de sciences, nous jouissons ici de tout l'agrément que nous avions espéré. Notre Institut est en pleine activité.<a name="ftn"></a>[7] J'en ai été le président pendant le 1<sup>er</sup> semestre, le général en chef en était le vice-président. Je suis sorti de charge hier ; c'est le général qui est président et Berthollet lui a succédé dans la vice-présidence. Nous faisons beaucoup de mémoires ; plusieurs de nos membres sont actuellement en tournée et rapporteront dans un mois leurs récoltes. Immédiatement après, nous solliciterons l'impression du premier volume de nos mémoires ; et peut-être sera-t-il publié et distribué en Europe avant celui de l'Institut de Paris. Si cela arrivait, nous n'en tirerions pas vanité, mais ce serait une leçon que nous aurions donnée à nos pairs.</div>
<div style="text-align: justify;">L'armée qui avait d'abord beaucoup d'humeur contre l'Égypte : 1° parce qu'elle avait essuyé toutes sortes de fatigues et de privations en parcourant 50 lieues de désert, 2° parce que, n'ayant pas de chevaux, elle était harcelée dans sa marche par des Bédouins bien montés qui venaient enlever à la barbe du camp ceux qui s'en écartaient, et dans les marches tous les traînards, 3° parce que dans ce pays tous les usages sont différents des nôtres ; il n'y avait pas de pain et le peu qu'on en trouvait, quoique fait avec du bon froment n'était pas mangeable, 4° parce qu'il n'y avait ni vin ni femmes, 5° parce que, pour peu qu'on s'écartât du Nil, on n'avait pas même de l'eau … l'armée dis-je, commence à s'accoutumer au pays, et même à le trouver agréable. Je ne crois pas qu'il y ait un climat plus heureux et plus sain. Tous nos blessés ont guéri avec la plus grande rapidité, en sorte que nos pertes en hommes qui n'ont pas été grandes, ont encore été moindres par les guérisons sur lesquelles on n'aurait pas compté. Depuis que nous avons le pied en Égypte, nous n'avons pas vu une goutte de pluie, quoiqu'il ait plu, même abondamment, à Alexandrie. Tous les jours, le ciel est brillant et le lendemain le jour est aussi beau que la veille. L'été est assez chaud, mais cette chaleur est rendue supportable par un vent du nord qui souffle continuellement, en sorte que si l'appartement est ouvert du nord au sud, vous n'êtes jamais incommodés [par] la chaleur. Nous sommes actuellement dans les jours les plus courts de l'année. Le soleil est levé à 7 heures du matin, et ne se couche qu'après cinq heures du soir ; la journée est beaucoup plus longue qu'en Europe. Il fait frais la matinée, le thermomètre descend à 8 ou 9 degrés au-dessus de la glace ; mais dans les appartements, on n'éprouve pas le besoin du feu. Le soleil brille dans le jour, la végétation est très active, et l'Égypte qui a été ensemencée il y a un mois, est actuellement comme un grand jardin. Les animaux de notre basse-cour et de notre ménagerie mangent déjà l'herbe que nous avons semée depuis la retraite de l'inondation, et nous sommes actuellement comme on est en floréal à Paris.</div>
<div style="text-align: justify;">Je vais terminer court, ma chère Louise. Ma lettre n'est qu'un bavardage que tu ne montreras qu'à la famille<a name="ftn"></a>[8] et dis bien au citoyen Eschassériaux que l'Égypte est une possession précieuse pour la République ; qu'aucun objet ne peut [être] mis en compensation et qu'il serait fort impolitique que de l'abandonner. Typo Saïd<a name="ftn"></a>[9] sait que nous sommes établis au Caire et il a dépêché un Indien porteur d'une lettre que les Arabes lui ont prise. Ce messager n'est pas encore ici ; il vient avec une escorte de nos postes avancés. J'embrasse tendrement ton bon mari, son estimable frère, ton petit enfant que je suis bien empressé de voir. Tu sais combien je te suis attaché.</div>
<div style="text-align: justify;">Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Embrasse pour moi ta mère<a name="ftn"></a>[10], tes oncles, tes tantes.<a name="ftn"></a>[11] J'ai écrit bien souvent. Peut-être ta mère n'a-t-elle reçu aucune de mes lettres ; dans ce cas, elle doit avoir été bien inquiète<a name="ftn"></a>[12] ; ce n'est pas ma faute ; j'ai fait tout ce que j'ai pu pour lui éviter cette peine ; mais les Anglais sont là.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn"></a>[1] Louise MONGE (1779-1874).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[2] Du 24 décembre 1798 [4 nivôse an VII] au 7 janvier 1799 [18 nivôse an VII], accompagné par Monge, Berthollet, Bourrienne et Dufalga, Bonaparte effectue avec une excursion à Suez afin d’étudier la restauration du canal entre la mer Rouge et le Nil et de prémunir par des fortifications la route de Syrie. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[3] Louise épouse le 1<sup>er</sup> novembre 1797 Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) (voir la lettre n°137), député très actif et productif notamment dans la rédaction de travaux parlementaires sur la colonisation (voir la lettre n°177).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[4] Voir la lettre n°137.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[5] Monge fait référence à la défaite navale française sous le commandement de François Paul de BRUEYS D'AIGALLIERS (1753-1798) en rade d’Aboukir le 14 thermidor an VI [1<sup>er</sup> août 1798] contre la flotte britannique menée par l’amiral Nelson. Voir la lettre n°196. Monge cherche à montrer que cette défaite pouvait être évitée et qu’elle n’est pas le résultat de la mauvaise posture de la France ni même de sa faiblesse. Selon Monge, c’est une erreur de jugement personnel qui en est à l’origine.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[6] Après la cuisante défaite navale, Monge rappelle les talents militaires de Bonaparte. Il semble important pour Monge de rassurer Eschassériaux et par son intermédiaire les hommes politiques restés à Paris. Bonaparte est le même général victorieux qu’en Italie. Monge tient à ce que l’image du jeune général ne soit pas écornée.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[7] Voir la lettre n°189.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[8] Monge détermine précisément les limites de diffusion de ses lettres, sachant qu’elles peuvent être publiées. Voir la lettre n°196.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[9] TIPOO SAHIB (1749-1799) sultan de Mysore, opposé aux Anglais et prêt à collaborer avec les Français.</p>
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<p><a name="ftn"></a>[10] Catherine HUART (1747-1846).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[11] Le frère de Gaspard Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827) ainsi que la sœur de Catherine, Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[12] Dès son départ de Paris pour Rome en février 1798, Monge se montre très inquiet pour sa femme, voir les lettres n°151, 152, 153, 163, 167, 168, 173, 176, 181 et 182.</p>
</div>
</div>
Publication
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Inédit.
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Monge, Louise (1779-1874)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
198. Monge à sa fille Louise Monge
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-12-22
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Vie familiale
Expédition d'Egypte
Institut du Caire
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Colonisation
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.150
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 235 x 190 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Le Caire (Égypte)
Relation
A related resource
Sur des projets de colonisation, voir les lettres n°18, 131, 177, 192, 196 et 197.
Rights
Information about rights held in and over the resource
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Colonisation
Commission des sciences et des arts (Égypte)
Couple Monge
Expédition d'Egypte
Institut du Caire
Vie familiale
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A name given to the resource
1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France.
Prairial an VI – nivôse an VIII
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Monge, Gaspard
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Description
An account of the resource
Correspondance de Monge lors de l'Expédition d'Egypte
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1799-05
1799-12
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Français
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
8 prairial an VI
Transcription
<div style="text-align: justify;">À bord de <em>la Courageuse</em><a name="ftn"></a>[1], le 8 prairial, an VI, ère Républicaine [27 mai 1798]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Nous réussîmes hier soir, ma chère amie, à sortir du port. C'était un fort joli spectacle de voir une cinquantaine de chaloupes rangées sur deux files nous remorquer, pendant que deux cordages filés d'un côté et de l'autre nous maintenaient dans le seul endroit de la passe où l'eau était assez profonde pour notre frégate. Lorsque nous fûmes au large et que, pouvant nous servir de nos voiles, nous eûmes congédié nos chaloupes, c'était un plaisir de les voir toutes ramer à l'envi pour rejoindre leurs bâtiments respectifs afin d'appareiller. Cependant toute cette opération employa le reste de la journée, et la nuit vint nous priver du spectacle de la sortie de la flotte. Quoique la lune fût fort belle, et que la mer fût très bonace, comme nous étions déjà assez loin, nous ne pouvions voir les vaisseaux qu'à la lueur des salves du fort qui, après nous avoir donné notre salut de 21 coups, a tiré indéfiniment jusqu'à minuit pour nous faire honneur. Nous avons dormi tous comme à terre, et ce matin toute la flotte qui est à la voile et qui se rallie fait qu'il nous semble être dans une ville bien habitée. Les porte-voix se font entendre de tous côtés ; on se demande réciproquement des nouvelles les uns des autres. Il y en a qui ont déjà pris le punch ; sur d'autres bâtiments, la musique exécute le Chant du Départ ; enfin tout le monde est fort gai. Nous n'allons pas vite parce qu'il faut attendre les pauvres navires marchands qui font force de voile et cependant ne font pas grand chemin ; et nous espérons joindre demain la grande escadre. Je crois que cela nous fera faire un beau tapage. Mais je me réserve de t'en parler lorsque cela aura eu lieu.</div>
<div style="text-align: justify;">Il n'y a rien de si fade, ma chère amie que la description d'une navigation heureuse. Mais il est bien agréable de voir la gaîté sur tous les visages. D'ailleurs les troupes que nous avons à bord se font un plaisir de servir à la manœuvre, ce qui fait que nous sommes forts, et si le mauvais temps vient, nous serons en état de résister. Je vais déjeuner.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 8 au soir.</div>
<div style="text-align: justify;">Pendant tout le jour, ma chère amie, notre frégate a toujours été à la tête du convoi. Mais ce soir elle se met en panne pour le rallier. Le vent a beaucoup faibli. Tous les vaisseaux que nous avions laissés de l'arrière se rassemblent autour de nous ; nous sommes presque tous à la portée du porte-voix et il nous semble que nous sommes à Venise. La gaîté est partout. Nous apercevons dans le lointain les montages de Corse, et quoique nous soyons obligés d'aller lentement pour ne pas laisser le convoi, nous espérons voir demain la grande flotte.<a name="ftn"></a>[2] Le gabier<a name="ftn"></a>[3] qui l'apercevra le premier aura deux piastres.</div>
<div style="text-align: justify;">L'aviso qui était venu nous apporter l'ordre à Civitavecchia ne nous a quitté que ce matin pour aller porter la nouvelle de notre départ. Il a peut-être joint maintenant ou il joindra pendant la nuit, de manière que la grande flotte pourra bien venir au-devant de nous. Car c'est son chemin pour se rendre au lieu que nous croyons être celui de notre destination.</div>
<div style="text-align: justify;">Je suis tout fier de supporter à merveille le voyage. Tous ceux qui font usage de la recette de Vandermonde s'en trouvent bien.<a name="ftn"></a>[4] Il est vrai que la mer est si belle et le temps si beau que notre navigation ressemble parfaitement à celle de Paris à St Cloud ; mais quoique nous ne puissions pas espérer d'être traités ainsi jusqu'à la fin, i1 vaut mieux que cela commence bien ; il nous sera plus facile de nous accoutumer. Adieu ma chère amie. Si demain il nous arrive quelque chose d'intéressant, je t'en ferai part. On dit que dans la flotte de Toulon, on est tous les uns sur les autres, et qu'il y a 2 500 hommes à bord du vaisseau l'Orient qui porte le général en chef. Quant à nous, nous sommes à notre aise. Demain, les chambres qu'on nous pratique dans la dunette pour le général Desaix et pour moi seront terminées. Je serai commodément pour écrire ; tandis qu'actuellement je suis à la Ste Barbe où l'on est à la vérité bien tranquille, mais un peu incommodément surtout pour la lumière.<a name="ftn"></a>[5]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 9 [28 mai 1798] au matin.</div>
<div style="text-align: justify;">Tout va bien, ma chère amie ; mais nous n'avons presque pas de vent. À peine avons-nous fait trois ou quatre lieues pendant la nuit ; et si le vent ne s'élève pas, nous aurons de la peine à voir l'escadre aujourd'hui. D'ailleurs il ne fait plus de soleil et la vue ne se porte pas aussi loin. Mais notre jeunesse est toujours aussi gaie ; elle est actuellement sur la dunette où elle chante à tue-tête. Si nous voyons l'escadre dans la journée, ce sera bien autre chose.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 9 au soir.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons eu calme plat toute la journée, ce qui nous a bien contrarié. Mais dans ce moment vers le coucher du soleil, le vent commence à se faire sentir. Tous les bâtiments de l'escadre commencent à gouverner ; et ils s'empressent de s'approcher de nous pour nous communiquer leur joie. On entend de tous les côtés les porte-voix ; leur nombre fait qu'on ne distingue rien, sinon que tout le monde est content. Une galère que le commandant de l'escadre avait expédiée ce matin de l'avant pour aller à la découverte, mais qui avait eu ordre de rejoindre avant la nuit, vient de retourner. Elle n'a rien vu. Nous allons courir la nuit, nous espérons faire une lieue à l'heure et demain matin peut-être aurons nous des choses nouvelles.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 10 [29 mai 1798] à 11 h du matin.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons vu ce matin les montagnes de Corse. Nous avons envoyé une de nos galères de l'avant pour la découverte ; elle reviendra ce soir. Nous venons d'apercevoir un bâtiment qui est à 4 lieues de nous et qui fait route vers le levant. Nous avons tiré un coup de canon pour l'appeler. Il nous a entendu ; il a viré de bord ; nous pensons qu'il fait ses efforts pour nous joindre, et nous présumons qu'il nous cherchait. Ce sera vraisemblablement un aviso que la grande armée aura laissé dans les parages pour nous avertir de son passage et de sa route. Si nous en étions certains, comme nous avons le vent, nous irions à lui, et dans une heure nous l'aurions joint. Mais nous allons lui dépêcher une autre galère, et ce soir nous saurons à quoi nous en tenir.</div>
<div style="text-align: justify;">Tu vois, ma chère amie, que je te mande bien des niaiseries ; mais que veux-tu ; il faut bien que je te fasse un journal. Si les événements deviennent plus intéressants, je mettrai aussi plus d'intérêt à te les raconter. Au reste, si cela a lieu, on aura peut-être aussi moins de temps pour écrire.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 10, à 3 heures après midi.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons joint le bâtiment. C'est justement l'aviso qui était venu à Civitavecchia. Il nous apprend que la grande armée est en marche ; nous en sommes à 12 heures, mais nous n'avons plus de vent.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 10 prairial.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous approchons de l'armée, ma chère amie. Nous voyons en avant de nous la pointe d'un bâtiment, et ceux de nos jeunes gens qui sont au haut des mâts annoncent une douzaine de vaisseaux. Nous sommes en face de la Sardaigne que nous avons sur notre droite, et nous courons vers le midi. Si notre frégate qui est une excellente marcheuse était seule, nous serions sûrs de joindre l'armée dans la journée.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 11 prairial [30 mai 1798].</div>
<div style="text-align: justify;">Nous voyons en avant de nous une frégate qui a l'air de vouloir venir à nous, mais elle aurait pour cela le vent debout, et elle est obligée de louvoyer. Cette frégate, après six heures de marche, s'est un peu rapprochée. Nous avons fait signe à notre convoi de continuer sa route, et nous venons de pousser une pointe de son côté. Nous avons eu le temps avant la nuit de la reconnaître. C'est l'<em>Artémise</em>, frégate de la division de Toulon. Après avoir reçu et donné les signaux de reconnaissance, nous sommes venus reprendre la tête de notre convoi. Nos pauvres volontaires sont émerveillés qu'on puisse se reconnaître à distance.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">À 11 heures du soir.</div>
<div style="text-align: justify;">Le feu vient de prendre à notre boulangerie. Nous venons de la jeter à la mer ; aussi nous voilà au biscuit pour le reste de la traversée. Ce ne serait pas un grand malheur si j'avais de bonnes dents car le biscuit est fort bon ; mais il me faudra deux heures pour manger ma ration.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">À 1 heure du matin, le 12 [31 mai 1798].</div>
<div style="text-align: justify;">Vient d'arriver la frégate l'<em>Artémise </em>que la nuit nous avait fait perdre de vue. Le jeune Colbert, aide de camp du général Bonaparte,<a name="ftn"></a>[6] qui était sur le bâtiment vient de venir nous voir à bord. Il m'a donné des nouvelles de Berthollet qui se portait bien hier.<a name="ftn"></a>[7] La mission de l'<em>Artémise</em> est de nous reconnaître et d'aller rendre compte de notre situation. La grande armée fait beaucoup de signaux de nuit et nous voyons à tout moment la lueur des coups de canon qu'elle tire. Mais nous n'apercevons rien. Après nous être couchés, nous nous sommes levés tard, et nous trouvons dans notre convoi plusieurs bâtiments de celui de Toulon qui s'étant arriérés sont venus se rallier à nous. La plupart des petits bateaux de cabotage que nous avons se désolent. Ils ont peur de perdre le convoi et, si cela leur arrivait, de ne pouvoir plus retourner chez eux, parce qu'ils ne sont pas accoutumés à aller aussi loin, et que, s'ils étaient seuls et qu'ils fussent rencontrés par les Barbaresques, ils seraient pris et mis en esclavage. Cela les rend obéissants ; mais ils ont bien de la peine à comprendre les signaux. Heureusement, nous avons des galères que nous faisons voguer tout autour du convoi, et qui expliquent les signaux quand ils ne sont pas compris.</div>
<div style="text-align: justify;">La grande armée marche comme nous ; on la voit toujours du haut de nos mâts. Nous sommes vers le milieu de la Sardaigne. Le vent est très faible le jour ; il s'élève un peu la nuit, mais alors la différence des marches disperse le convoi et au jour il faut attendre les traînards. Nous nous portons tous bien. Il n'y a eu que trois personnes à notre bord qui ont eu mal au cœur. Quant à moi, je suis toujours comme dans ma chambre à bord ; et je n'ai pas encore eu le moindre sentiment de mal de cœur.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 13 prairial [ler juin 1798]<a name="ftn"></a>[8]</div>
<div style="text-align: justify;">La frégate l'<em>Artémise</em> est venue hier soir nous faire virer de bord, afin, disait-elle, de nous rallier à la grande flotte. Elle nous a fait courir toute la nuit au nord et nous n'avons rallié que quelques bâtiments écartés de la grande flotte ; en sorte qu'à midi, aujourd'hui, nous étions au même point que nous étions hier. Si beaucoup de gens comme ceux-là se mêlent de nos affaires, je ne sais quand nous arriverons. Depuis les huit heures du matin, nous sommes en calme plat. Les vaisseaux n'éprouvent pas le plus petit souffle de vent ; ils sont tous là au hasard sans aucune direction. Il fait d'ailleurs le plus beau temps du monde. Les canots sont en mer et on va se faire visite comme dans Venise. Mais tout le monde est mécontent de rester là en panne et de ne pas faire un pas vers son but.</div>
<div style="text-align: justify;">Quant à moi, je suis très heureux. On m'a fait une belle chambre comme au général Desaix ; elles sont l'une et l'autre tapissées de velours cramoisi ; elles ont chacune une fenêtre sur le vaisseau et une sur la mer. J'y ai couché cette nuit pour la première fois et j'y suis fort à mon aise. Mais que Dieu veuille envoyer sur les eaux son souffle, comme dit Moïse, et que personne ne vienne nous faire défaire la nuit ce que nous faisons le jour.<a name="ftn"></a>[9] Car si cela dure, je ne peux plus prévoir quand nous arriverons.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 14 [2 juin 1798]<a name="ftn"></a>[10]</div>
<div style="text-align: justify;">Hier soir, la frégate l'<em>Artémise</em>, après avoir croisé pour éclairer notre marche est revenue nous joindre. Le général Murat, ses deux aides de camp, Lavalette<a name="ftn"></a>[11] et Colbert, sont venus nous voir à bord. Il paraît que la grande escadre est bien loin et qu'elle ira nous attendre au rendez-vous. Indépendamment de l'<em>Artémise</em>, nous avons encore joint le <em>Montenotte</em> qui convoie quelques traîneurs des autres parties de l'expédition ; en sorte que nous commençons à être forts. Nous sommes trois frégates, un brick, un chébéc, deux galères, trois chaloupes canonnières portant du 24 et nous pouvons défendre notre convoi qui s'augmente tous les jours de tout ce qui n'a pas pu suivre l'escadre. Notre convoi est en bon état ; il est bien rallié. Nous n'avons d'inquiétude que pour l'eau dont vont manquer nos galères qui n'ont pas pu en embarquer beaucoup et qui en consomment considérablement. Peut-être que sans cette nuit de Pénélope que j'ai toujours sur le cœur, nous en aurions eu assez.<a name="ftn"></a>[12]</div>
<div style="text-align: justify;">Je ne te mande que des enfantillages, ma chère amie, mais je bavarde avec toi sur ce qui nous occupe toute la journée et toute la nuit. Peut-être aurions-nous quelque jour des objets plus dignes d'intérêt. Nous étions hier soir tout près des côtes de la Sardaigne. Nous avons poussé au sud-est cette nuit et pour la première fois nous ne voyons maintenant aucune terre ; mais j'espère que nous ne tarderons pas à voir la pointe de la Sicile, à moins que le calme ne nous reprenne. Nous avons toujours le plus beau temps du monde et nous sommes sur la frégate comme dans notre chambre.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 15 prairial [3 juin 1798]</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons eu hier, ma chère amie, calme plat toute la journée ; mais sur le soir, le vent s'est élevé, la pluie est venue, et nous avons été un peu secoués toute la nuit. Si nous avions été seuls, nous aurions fait bien du chemin ; nous ne portions presque point de voile pour attendre le convoi. Le bâtiment n'était pas soutenu, et presque tout le monde a eu le mal de mer. Nous ne sommes parmi les passagers que quatre ou cinq qui nous portons absolument comme à terre. Je n'ai été inquiet la nuit que pour nos pauvres petites tartanes et pour nos chaloupes canonnières qui ont dû faire de beaux sauts. Nous avions encore l'inquiétude de nous jeter dans l'obscurité sur quelques-uns de nos bâtiments que nous aurions coulé bas. Car malgré notre soin de ne mettre presque pas de voile, nous allons encore plus vite qu'eux. Ce matin, le convoi est bien éparpillé ; nous faisons signal de ralliement et nous envoyons nos bâtiments marcheurs pour ramener tous nos traîneurs. Nous avons bon vent, la mer est un peu houleuse ; mais il fait jour, nous n'avons aucune inquiétude et si nous étions seuls, nous serions dans deux jours au rendez-vous.</div>
<div style="text-align: justify;">Si je restais longtemps dans cette situation, je deviendrais gras comme un chanoine. Je mange du matin au soir ; je ne bois presque pas d'eau parce qu'elle est mauvaise ; je dors presque toutes les nuits et quelquefois le jour quand il fait chaud. Je pense souvent à toi, et si je te tenais ici, je serais le plus heureux des hommes, à moins que toi-même ne fusses pas heureuse.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 15 au soir.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons aperçu vers la fin du jour, l'île de Marettimo qui est à la pointe de la Sicile et nous y arriverons demain à la pointe du jour et nous passerons entre l'île et la Sicile pour nous diriger sur Malte. Tout l'équipage est fort gai ; nous venons de chanter en chorus toutes les hymnes de la Révolution, et nous allons nous coucher joyeux, du moins ceux que le mouvement du vaisseau ne tourmente pas, car dans ce moment-ci nous sommes pas mal secoués.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 16 [4 juin 1798] au matin</div>
<div style="text-align: justify;">L'homme propose, ma chère amie, et les circonstances disposent. Nous voilà venus en face de la passe entre la Sicile et Marettimo. Les deux tiers du convoi ont déjà enfilé la passe et le vent, tout d'un coup, devient contraire. Notre frégate passerait bien, mais nous laisserions loin sous le vent le tiers du convoi et il nous faut l'attendre ici, le rallier et nous passerons quand nous pourrons. Dans ce moment je jure contre le capitaine de l'<em>Artémise</em>, qui, en nous faisant perdre un jour, nous a mis dans la situation où nous sommes, et qui est d'autant plus piquante que le même vent serait bon si nous étions passés. Le général Desaix, dont la place dans le convoi général est à l'avant-garde, est désolé de se trouver si fort à l'arrière. Nous trouverons besogne faite quand nous arriverons et l'on nous dira "Pends toi Crillon !".<a name="ftn"></a>[13]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 16 à 3 heures après-midi</div>
<div style="text-align: justify;">Enfin, ma chère amie, à force de virer vent devant et vent arrière, nous avons passé entre la Sicile et Marettimo ; nous filons actuellement devant la ville de Mazara qui nous offre un joli coup d'œil. Tout le rivage est peuplé de bastides comme les environs de Marseille, et l'on voit bien que la Sicile est un beau et bon pays. Tout le monde est fort content à bord ; tout le convoi est passé ; il fait le plus beau temps du monde ; on ne se ressent plus du mal de mer que l'on avait hier ; et notre frégate qui était à l'arrière court majestueusement reprendre la tête du convoi pour le rallier, car il est un peu éparpillé.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 17 [5 juin 1798] au matin</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons couru toute la nuit et nous voilà à la tête du convoi. Nous avons déjà perdu de vue la Sicile, nous venons de passer l'île de Pantelleria, et nous allons mettre en panne pour attendre la queue du convoi qui est trop à l'arrière. Cela va nous prendre quatre ou cinq heures ; puis nous filerons sur Malte où toute l'escadre doit être actuellement arrivée. Si le convoi était rallié dans ce moment, nous aurions l'espoir de la voir aujourd'hui, car le vent est bien bon pour nous y porter. La mer est belle, il fait un temps charmant ; et il ne me manque que toi dans ma petite chambre pour être heureux. Mais tu n'es pas femme à caravane et je suis devenu un juif errant.<a name="ftn"></a>[14] Tu ne voudrais plus de moi si c'était à refaire ; eh bien, tu aurais tort ; et je te donnerais encore le même conseil.<a name="ftn"></a>[15]</div>
<div style="text-align: justify;">Dans le pays où nous allons, nous aurons quelques harems à notre disposition. Si tu entendais tous les projets de notre jeunesse affamée, cela te ferait passer quelques quarts d'heure gaiement.</div>
<div style="text-align: justify;">À propos, j'ai ouï dire que Chasseloup n'était pas embarqué ; quand il nous verra de retour, il en sera fâché. Si cela est vrai, et s'il est à Paris, fais-lui mes compliments.<a name="ftn"></a>[16]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 17 à 6 heures du soir</div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes restés en panne jusqu'à ce moment pour attendre les bâtiments qui étaient à l'arrière ; ils viennent de se rallier, et il n'en manque plus que deux qui sont trop loin, et qui étant escortés par notre aviso armé ne nous donnent pas d'inquiétude ; et nous nous mettons en route. Nous avons bon vent et nous allons courir toute la nuit. Mais demain matin, il faudra encore mettre en panne pour attendre les pauvres traîneurs qui ont eu des avaries et qui ne sont pas en état d'aller plus vite. Au reste, cet état d'être en panne a ses agréments ; on se visite, on a des nouvelles les uns des autres ; on s'invite à déjeuner, à dîner ; on est à peu près comme à Venise. Nous sommes, tout compris, plus de 80 bâtiments. Le premier convoi en contient environ 250 ; et tous ceux qui nous voient passer doivent trembler.</div>
<div style="text-align: justify;">C'est aujourd'hui, ma chère amie, le 5 juin. Je crois que le 12 nous serons à Malte ; et je crois que je te demanderai la lieutenance du genêt pour l'oranger. Ce qui pourrait faire rejeter ma demande, c'est qu'il est toujours en fleurs, et qu'il ne vaut rien pour rappeler une époque. Mais aussi tu conviendras qu'on s'en souviendra bien sans lui.<a name="ftn"></a>[17]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 17-18 [5-6juin 1798]</div>
<div style="text-align: justify;">Ce matin, nous avons découvert Malte au lever du soleil. Notre joie a été grande. Mais à mesure que nous en approchons l'inquiétude nous prend. L'armée de Bonaparte que nous avons toujours crue devant nous, devrait y être, et, dans ce cas, il y aurait au moins quelques vaisseaux en avant pour nous éclairer et nous reconnaître. Eh bien, nous voilà à trois lieues, et nous n'apercevons pas une chaloupe. Nous ne savons que penser de cet événement. La grande armée qui aura vraisemblablement pris plus au midi que nous aurait-elle rencontré la flotte anglaise et aurait-elle été obligée de livrer combat ? Quelle en aura été l'issue ? Que ferons-nous si elle a été battue ? Il faut sur tout cela prendre encore patience. Au reste, l'île de Gozzo nous cache l'île de Malte où l'on est peut-être trop occupé pour penser à nous. Nous serons plus instruits ce soir.<a name="ftn"></a>[18]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 18-19 [6-7 juin 1798]</div>
<div style="text-align: justify;">Hier soir nous sommes arrivés en face de l'île et de la ville de Malte où nous n'avons rien vu paraître. Aujourd'hui nous avons vu un petit bâtiment de la flotte de Bonaparte et qui, l'ayant quitté le 12 et étant séparé, est venu au rendez-vous à Malte, où il nous dit qu'il n'y avait point de Français. Ainsi, nous sommes de l'avant du général. Pourquoi n'est-il pas encore arrivé ? Cela nous donne de l'inquiétude. Nous nous tenons en panne devant la ville à deux lieues ; et comme le vent nous y porte, nous nous élèverons de temps en temps vers la Sicile, pour nous réfugier à Syracuse si quelques mauvaises nouvelles nous arrivaient, car nous ne sommes pas en état de nous défendre contre un seul vaisseau de ligne anglais, n'ayant qu'une seule frégate armée en guerre. En attendant, chacun considère la ville. Toutes les lunettes sont braquées ; et l'on voit tous les pavillons hissés sur les différents points de Malte qui paraît avoir de l'inquiétude. Il y a deux pavillons sur chacun des deux clochers de la cathédrale ; il y en a deux sur la terrasse du Grand-maître. Au surplus, la ville nous paraît bien bâtie. Nous distinguons les batteries ; il y en a partout, et dans quelques endroits quatre au dessus des autres. Si nous avions aujourd'hui connaissance de l'avant-garde du général, nous serions heureux ; car quelques-uns de nos bâtiments ont besoin d'eau, et nous ne devons pas nous présenter à Malte sans autres avis.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 19 [7 juin 1798] au soir</div>
<div style="text-align: justify;">Il nous manquait une quinzaine de nos bâtiments ; tant de ceux qui n'avaient pu nous suivre, que de ceux qui pendant les nuits avaient dérivé et nous avaient quittés. Lorsqu'à midi les vigies nous ont annoncé une vingtaine de voiles parmi lesquelles il y avait des bâtiments de guerre, voilà l'espoir qui se glisse dans toutes les âmes. Toutes les lunettes sont employées. À mesure que les voiles approchent, on les distingue mieux et l'on voit en avant un vaisseau de ligne et deux frégates. On ne doute plus que ce ne soit l'avant-garde de Bonaparte. Mais avant la nuit, nous avons été détrompés. Il se trouve que la Religion de Malte a un vaisseau de ligne unique, que ce vaisseau avec une frégate et une corvette étaient sortis, apparemment pour faire la chasse aux Barbaresques, et que précisément cette flotte revenait à Malte quand les égarés de notre convoi nous rejoignirent. Ainsi le pavillon rouge à croix blanche s'est fait voir. Les trois bâtiments de guerre sont entrés dans leurs ports et nous nous trouvons toujours ici sans nouvelles.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 20 prairial [8 juin 1798]</div>
<div style="text-align: justify;">Il est trois heures et demie après-midi, ma chère amie, le temps est superbe, le vent est excellent pour porter ici la grande escadre. Nous grimpons aux girouettes pour voir du plus loin qu'il est possible et nous n'apercevons quoi que ce soit. Nous commençons à craindre qu'il ne soit arrivé quelque accident ; nous tremblons pour le succès de l'expédition.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 21 prairial [9 juin 1798] à cinq heures du matin</div>
<div style="text-align: justify;">Les vigies ont d'abord annoncé trois bâtiments, puis cinq, puis douze, et, à mesure que les gabiers ont monté plus haut, ils en ont découvert davantage. Leur manière d'exprimer la chose est de dire que les bâtiments sont nombreux comme les cheveux de la tête. La joie est sur la frégate, les mâts sont couverts de monde, c'est à qui montera le plus haut.</div>
<div style="text-align: justify;">Il ne reste plus personne sur le pont. Nous ne doutons pas que ce ne soit l'escadre. Elle vient vent arrière ; mais elle est si loin qu'on ne pourra communiquer avec elle qu'à midi. J'aurai donc aujourd'hui la lettre que tu m'as adressée à Toulon. Quoiqu'elle soit ancienne et que j'en aie déjà reçu d'autres depuis, cela me fera néanmoins grand plaisir.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">À midi</div>
<div style="text-align: justify;"> L'avant-garde de l'escadre est actuellement visible. Elle m'a donné de l'inquiétude pendant plus de deux heures. Comme le vent souffle d'elle à nous, ses pavillons, si elle en avait, n'étaient pas visibles pour nous et elle manœuvrait comme si elle voulait nous prendre. Une vingtaine de bâtiments parmi lesquels il y avait au moins quatre vaisseaux de ligne, venaient en front de bandière, tandis qu'une frégate, très bonne voilière, se glissait entre la côte et nous, comme pour nous couper la retraite du port de Malte, où nous aurions pu nous réfugier. Mais depuis une demi-heure on commence à voir les signaux de reconnaissance et la frégate, au lieu de se glisser entre le port et nous, se dirige sur nous, ce qui nous tranquilliserait quand les signaux ne nous auraient pas rassurés. Dans une heure, nous nous serons parlé.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le soir, à onze heures</div>
<div style="text-align: justify;">C'était en effet l'escadre, ma chère amie. Aussitôt qu'elle a paru à notre portée, le général Desaix a fait venir une galère pour nous conduire à bord de l'<em>Orient </em>pour voir le général en chef qui m'a retenu auprès de lui et a renvoyé sur le champ le général Desaix pour une opération militaire qui a lieu cette nuit et à laquelle il n'a pas voulu que je me trouvasse.<a name="ftn"></a>[19] J'ai renvoyé chercher mes effets.<a name="ftn"></a>[20] Mon domestique est arrivé avec une partie. Je n'ai pas mes lunettes et je ne vois pas ce que j'écris. Je couche dans la chambre de l'amiral. J'ai vu Berthollet qui m'a remis une de tes lettres. Le général m'en a remis d'autres, en tout huit que j'ai bien de la peine à déchiffrer sans lunettes. Ce vaisseau est un monde. J'y ai trouvé Dufalga,<a name="ftn"></a>[21] Say,<a name="ftn"></a>[22] Le Roy l'ingénieur, le capitaine Casabianca<a name="ftn"></a>[23] et une foule de connaissances. Il me semblait, quand j'y ai mis le pied, que j'entrais en France. Je te souhaite le bonsoir, et si je le peux, je continuerai à te faire mon journal pour te prouver que tous les soirs je pense à toi.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 22 prairial [10 juin 1798], à bord de l'<em>Orient</em></div>
<div style="text-align: justify;">Le général en chef avec son état-major a débarqué ce matin sur un côté de la ville de Malte, pendant que le général Desaix avec le convoi de Civitavecchia est descendu d'un autre côté. La ville de Malte est entièrement cernée. Notre artillerie n'est pas encore à terre, ainsi il n'y a que la ville qui ait tiré et elle a fait grand feu de tout côté jusqu'à la nuit close. Nous n'avons pas eu de nouvelles des efforts du général Desaix ; mais de notre côté, nous n'avons pas eu un blessé. Il n'y a que le général Dufalga qui, en marchant à pied dans les chemins raboteux de l'île, a cassé deux fois sa jambe de bois. Comme de raison, cela ne l'a pas empêché de souper ce soir de bon appétit et avec beaucoup de gaîté. Comme on n'a pas trouvé de chevaux dans l'île du moins sous la main, tout le monde a marché tout le jour dans des chemins difficiles. On est accablé de lassitude et l'on dort actuellement de bon cœur. Quant à nous autres, gens de l'Institut, nous sommes restés à bord, suivant avec nos lunettes tous les mouvements de notre monde et tremblant à chaque décharge d'artillerie que nous voyons faire sur les républicains.</div>
<div style="text-align: justify;">Berge est arrivé aujourd'hui. Il m'a remis la lettre dont tu l'avais chargé. Elles me font toutes bien de la peine.<a name="ftn"></a>[24] Tout le monde a vu mon frère à Toulon<a name="ftn"></a>[25] ; il n'y a que moi de l'expédition qui n'aie pas eu ce plaisir. Embrasse-le pour moi.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous voilà accrochés devant Malte. Dieu sait quand nous en sortirons. Il ne faut pas que nous ayons le démenti. Mais si les chevaliers avaient le peuple pour eux et s'ils avaient le courage qu'a si bien peint l'abbé de Vertot<a name="ftn"></a>[26], je ne sais pas quand nous en serions quittes. Néanmoins, nous avons entendu sur la brume le pas de charge et nous présumons que le général Lannes a déjà pris une redoute. Demain, nous serons plus instruits. Bonsoir.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 24 [12 juin 1798] au matin</div>
<div style="text-align: justify;">La journée d'hier, ma chère amie, s'est passée en parlementages(sic). Notre vaisseau qui avait dérivé pendant la nuit était à une grande distance et les communications étaient très lentes. Enfin cette nuit, à minuit et demie, sont arrivés les plénipotentiaires de la Religion de Malte<a name="ftn"></a>[27] avec pouvoir pour traiter. Le traité est conclu et toute l'île est à nous. Nous commencerons à en prendre possession aujourd'hui, et je ne sais si nous y coucherons ce soir. Les officiers qui sont allés en ville disent que c'est une place imprenable. Ce sont les circonstances, la défiance réciproque des habitants et des Chevaliers, le défaut de moyens rassemblés d'avance pour une défense qui sont la cause de cette reddition. Cela nous donne la domination de la Méditerranée et le bruit que cela va faire dans le Levant va rendre beaucoup plus faciles les opérations subséquentes.<a name="ftn"></a>[28]</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai vu le chevalier Thousard, ci-devant officier du génie de France et directeur des fortifications de Malte qui était un des plénipotentiaires.<a name="ftn"></a>[29] Parmi les prisonniers que nous avons à bord se trouve le frère du citoyen Saint-Simon.<a name="ftn"></a>[30] Dans toute cette opération, il n'y a eu que trois ou quatre hommes tués à l'attaque dirigée par le général Desaix, et pas un sur toutes les autres attaques.</div>
<div style="text-align: justify;">Berthollet se porte bien ainsi que Boudet,<a name="ftn"></a>[31] de notre section, qui est à notre bord. J'ai vu hier Costaz<a name="ftn"></a>[32], Coutelle<a name="ftn"></a>[33] et Berge qui arrivait et qui m'a remis la lettre dont tu l'avais chargé. Adieu, ma chère amie, nous sommes tous ici en l'air. Nous ne savons où nous mettre pour écrire : nous ne savons où nous serons ce soir, et dans la crainte qu'un aviso ne parte pour porter la nouvelle de nos succès sans ma lettre, je vais la cacheter et la tenir prête à être glissée dans un des paquets que je verrai faire.</div>
<div style="text-align: justify;">Embrasse bien pour moi Eschassériaux, sa femme, son frère,<a name="ftn"></a>[34] Baur, sa femme et son fils,<a name="ftn"></a>[35] Paméla, ma sœur et mon frère qui sera sûrement arrivé quand tu recevras la présente<a name="ftn"></a>[36] ; rappelle-moi au souvenir de tous nos amis de l'École polytechnique. Ne m'oublie pas auprès de Barruel<a name="ftn"></a>[37] et compte sur le tendre attachement de ton juif errant.</div>
<div style="text-align: justify;">Dieu sait si après avoir enlevé la madone de Lorette, je ne serai pas chargé d'enlever aussi le tombeau de Mahomet à la Mecque ? Mais c'est une plaisanterie sur un objet que je ne crois pas utile et dont je ne fais mention que pour te peindre nos idées gigantesques.<a name="ftn"></a>[38]</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 25 prairial [13 juin 1798]</div>
<div style="text-align: justify;">C'est aujourd'hui le 12 juin, ma chère amie, la belle époque pour moi, et voilà trois ans de suite que je ne le célèbre pas avec toi.<a name="ftn"></a>[39] Ah ! si la pauvre dame Severac vivait encore, elle reconnaîtrait bien l'erreur où elle était quand elle disait que cela ne durerait pas toujours.<a name="ftn"></a>[40]</div>
<div style="text-align: justify;">L'an passé, ma chère amie, à pareil jour, j'étais sur la route de Naples, entouré de beaux myrtes en fleurs qui formaient des buissons blancs comme ceux d'aubépine. Nous sommes ce matin devant Malte ; ce n'est que de l'eau d'un côté, et de l'autre une terre presque stérile, sur laquelle il ne croit que quelques pauvres orangers et des caroubiers (Louise te dira ce que c'est), et comme tu vois, rien n'est là pour tenir lieu de notre genêt vivace.<a name="ftn"></a>[41]</div>
<div style="text-align: justify;">Hier après-midi, le général en grande tenue et accompagné de son état-major, est descendu à Malte où il a couché. Tous les vaisseaux et bâtiments de guerre avaient arboré le pavillon national. Il descendit dans son canot, entre les deux chaloupes qui portaient ses guides à pied et à cheval, et la musique, et il se dirigea vers le port, pendant que tous les bâtiments firent une décharge générale. La traversée fut un peu longue, parce que nous étions à deux lieues du port. À son arrivée, la ville fit à son tour une décharge générale qui dura jusqu'à la nuit ; et nous vîmes le soir la ville très illuminée. Nous restâmes à bord, parce que Malte n'ayant pas d'auberge, nous n'étions pas sûrs de trouver à coucher.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous marchons actuellement vers le port où nous allons mouiller, et nous allons descendre à terre pour dîner aujourd'hui avec le général. S'il n'y a pas de quoi coucher tout le monde, nous reviendrons tous les soirs dormir à bord.</div>
<div style="text-align: justify;">Je te parlerai de la ville qui paraît fort belle, et de l'île lorsque j'aurai eu le temps de voir l'une et l'autre. Nous pourrions bien rester ici une dizaine de jours, pour donner le temps à la flotte de faire de l'eau et prendre les mesures relatives à l'administration.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous approchons du port. Peut-être achèverai-je la présente aussitôt mon arrivée. Si je peux t'écrire encore, je le ferai, mais en tout cas adieu et ne nous boudons pas. Nous avons besoin l'un de l'autre. Quant à moi, je fais des provisions pour avoir de quoi te raconter quand nous serons vieux l'un et l'autre au coin de notre feu.</div>
<div style="text-align: justify;">Monge</div>
<div style="text-align: justify;">Je suis dans Malte avec Berthollet.</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[1] Frégate sur laquelle Monge est embarqué.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[2] Ce n’est finalement que le Le 21 prairial [9 juin 1798] au soir que le convoi de Civitavecchia rejoint la grande flotte de Bonaparte. (Voir infra.)</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[3] Matelot appartenant au service de la manœuvre.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[4] Il ne doit pas s’agir de l’ami de Monge, le mathématicien Alexandre-Théophile (1735-1796) VANDERMONDE mais du médecin Charles-Augustin VANDERMONDE (1727-1762). Il est l’auteur d’un <em>Dictionnaire de Médecine</em> publié en 1760. C’est sans doute dans cet ouvrage que Monge a eu connaissance du remède contre le mal de mer.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[5] Louis-Charles-Antoine Desaix (1768-1800). Voir la lettre n°186.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[6] Auguste François Marie COLBERT DE CHABANAIS (1777-1809). Colbert est l’aide de camp du général Murat. Voir infra.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[7] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) est sur l’<em>Arthémise.</em></p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[8] Voir supra.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[9] Les conditions météoroligiques empêchent l’avancée rapide et groupée du convoi et cela dès le début de la traversée. </p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[10] Ne figure dans le fonds Monge que la partie de la lettre du 13 au 19 prairial. IX GM 1.147.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[11] Antoine-Marie CHAMANS DE LAVALETTE (1769-1830) n’est pas l’aide de camp de Murat mais de Bonaparte.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[12] La nuit du 12 au 13 prairial. (Voir supra.) La référence à Pénélope exprime clairement le sentiment d’avancée et de régression que Monge ne cesse d’avoir et qui traduit aussi son impatience. La référence biblique et celle à l’Odyssée montrent une fois encore l’enthousiasme de Monge à s’embarquer pour une longue traversée mais aussi la haute idée qu’il s’en fait. </p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[13] Alors que Monge est impatient à l’idée d’être en arrière par rapport à la flotte de Bonaparte, ils arriveront à Malte les premiers (voir infra « le 18-19 »)</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[14] Monge exprime à plusieurs reprises le caractère ambulant de ses activités. Il apparaît ainsi comme un nouveau type de géomètre. Voir aussi la lettre n°164 dans laquelle il se compare à un marin.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[15] Catherine n’a pas été facile à séduire, ni à convaincre. Ce qui est rapporté par les biographies d’après le récit d’Arago n’est pas de l’ordre du conseil. Il est écrit que pour finir de la convaincre alors qu’elle s’inquiétait de lui imposer les ennuis causés par la liquidation compliquée de ses forges, Monge lui répond : « Ne vous arrêtez pas, Madame, à de pareilles vétilles ; j’ai résolu dans ma vie des problèmes bien autrement difficiles ; ne vous préoccupez pas non plus de mon peu de fortune ; veuillez m’en croire les sciences y pourvoiront. » ARAGO F. [1853] (1965), p. 34. Sur le début des amours entre Catherine et Gaspard, voir infra passage du « 25 prairial [13 juin 1798] ».</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[16] François de CHASSELOUP-LAUBAT (1754-1833) général de brigade du Génie de l’Armée d’Italie. Il épouse en 1798 Anne-Julie FRESNEAU ( ? -1848). De Paris le 30 germinal an VI [19 avril 1798], Catherine ne manque pas de donner l’exemple de Chasseloup qui selon elle a refusé de partir à la demande de sa jeune femme. Catherine cherche aussi à combattre l’idée que Monge est indispensable à la réalisation et à la réussite d’un projet révolutionnaire : « […] tu m’aurais fait bien plus de plaisir mon cher ami de me parler franchement, que de me dire un mot dans tes deux dernières lettres, qui m’ont laissé voir toutes tes faiblesses ; on t’a surement dit que cela n’irait pas sans toi, eh bien n’en crois rien cela ira de même, quand il y a 150 individus, qui s’occuperons de la même chose un de plus ou de moins n’y fait pas grand chose, eut-il encore mille dois plus de mérite et d’activité que toi, le général Chasseloup qui devait être du voyage, s’en est retiré il y a huit jours à la sollicitation de sa petite femme qu’il aime, il a écrit au général pour se dégager voyant qu’on ne lui faisait pas de réponse il est allé la chercher, on l’a chambré, on lui a dit qu’il perdait tout le fruit de ses campagnes d’Italie, on l’a cru battu, deux jours après il a écrit de nouveau avec prière de ne plus lui en parler, il y est allé le lendemain avec sa femme, on ne lui a rien dit là-dessus, ni lui non plus, ils sont fort contents l’un et l’autre du parti qu’ils ont pris, il n’en est pas mort, il fera autre chose pour la république, on peut la servir sans aller courir les mers quand on n’a pas été élevé pour cela […]. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[17] C’est le13 qu’ils sont à Malte. Voir infra passage du « 25 prairial [13 juin 1798] ». Le 12 juin est la date anniversaire de leur mariage et la fleur de genêt le leur rappelle. Voir les lettres n°8, 107 et 181. </p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[18] Monge exprime à plusieurs reprises de l’inquiétude dans le récit de la traversée et sa fille Louise y répond dans sa lettre de Paris, le 21 prairial [9 juin 1798] : « […] vous deviez être bien inquiets de ne pas voir paraître la flotte de Bonaparte mais heureusement tout s’est terminé à l’avantage de la république à votre satisfaction et à celle de tous ceux qui s’intéressent à vous. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[19] La prise de Malte. Voir infra.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[20] Monge navigue de Civita Vecchia à Malte sur la frégate <em>la Courageuse</em>.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[21] Louis Marie Maximilien de CAFARELLI DU FALGA (1756-1799) général de brigade, commandant du Génie à l’armée d’Orient.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[22]Jean Honoré dit Horace SAY (1771-1799), officier du génie élève de Monge et professeur à l’École polytechnique commandant du génie et chef d’état major du général Cafarelli, il est mort des suites d’une blessure reçue au siège de St-Jean d’Acre. [note sur la copie de la B.I.F.]</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[23] Julien Joseph Luce CASABIANCA (1752-1798) Capitaine de pavillon de Brueys sur l’<em>Orient</em>.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[24] François BERGE (1779-1832) élève polytechnicien de la première promotion. Catherine écrit de Paris le 18 floréal an VI [7 mai 1798] : « Je profite encore mon cher ami de l’occasion de Berge pour t’engager à venir prendre ton poste au corps législatif, tu ne peux t’imaginer jusqu’à quel point je te saurais gré de ne pas faire ce voyage que surement je trouverais bien plus beau et bien plus utile quand tu n’en seras plus. Adieu mon ami je t’embrasse tant que [ce] fatal vaisseau ne sera pas parti je conserverai toujours l’espoir de te revoir.] » Catherine Monge écrit une série de lettres depuis mars 1798 afin de dissuader son mari de prendre part à l’Expédition. Elle exprime sans retenue son désaccord et son profond chagrin en le priant de s’en entretenir avec elle ouvertement. </p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[25] Louis MONGE (1748-1827) qui remplace son frère et effectue la tournée d’examinateur de la Marine.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[26] Réné AUBERT DE VERTOT (1655-1735) auteur d’une histoire de l’Ordre des chevaliers de Malte.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[27] De l’Ordre de Malte.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[28] Louise écrit en réponse dans de Paris, le 21 prairial [9 juin 1798] : « Eschassériaux [député aux Cinq-Cents et mari de Louise] n’a pas encore lu tes lettres il a appris avec bien du plaisir la prise de Malte et a fait un petit discours au conseil pour demander qu’il décrète que l’armée a bien mérité de la patrie mais c’est toujours la même chose et c’est une bien petite récompense pour tous les services qu’elle nous rend. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[29] Antoine Étienne TOUSARD (1751-1813) commandeur et servant d’armes. Ingénieur de l’Ordre de Malte. Il quitte Malte et s’embarque avec Bonaparte pour l’Égypte.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p class="footnotetext"><a name="ftn"></a>[30] Claude Henri DE ROUVROY, Comte DE SAINT SIMON (1760-1825).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[31] Jean-Baptiste Pierre BOUDET (1748-1828), pharmacien en chef attaché à la commission des sciences et des arts.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[32] Louis COSTAZ (1767-1842), répétiteur à l’École polytechnique.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[33] Jean-Marie-Joseph COUTELLE (1748-1835). Attaché à la commission comme officier d’aéronautique pour fabriquer des ballons.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[34] Louise MONGE (1779-1874), son mari Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) et son frère René ESCHASSÉRIAUX (1754-1831).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[35] Anne Françoise HUART (1767-1852), jeune sœur de Catherine HUART et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[36] Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Louis MONGE (1748-1827) et Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em><em>(</em>1755-1827). Louis remplace son frère à son poste d’examinateur de la Marine. Monge démissionne en décembre 1799 en proposant son frère Louis qui l’a toujours remplacé lors de ses missions. Voir les lettres n°26, 177 et 204. Sur Monge examinateur de la Marine voir les lettres n°2, 9, 131 et 173.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[37] Étienne-Marie BARRUEL (1749-1818), répétiteur de physique à l’École polytechnique.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[38] Monge insiste sur la nature grandiose de ce qui est entrepris avec l’expédition d’Égypte. Voir les lettres n°153, 163, 171, 174, 176 et 184.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[39] C’est en fait le 13 juin. Le 12 juin est la date anniversaire du mariage de Monge et Catherine. Le 12 juin 1795 Monge est à Aulnay chez Berthollet. Après les journées de Prairial, le 29 mai 1795 Monge est obligé de quitter Paris et de se cacher (voir la lettre n°1). Le 12 juin 1796 il est à Milan (voir la lettre n°8). Le 12 juin 1797 il est sur la route de Naples. Voir infra et la lettre n°107.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[40] Le début des amours entre Catherine Huart, la jeune veuve du maître de forges Horbon, et Monge, le professeur de l’École du génie, a occupé la petite société de Rocroi et de Mézières. Plusieurs anecdotes sont attachées au récit de leur rencontre. Il est d’abord raconté que dans un salon de Mézières un homme éconduit par la belle et farouche Catherine se vante de colporter des rumeurs afin de l’empêcher de pouvoir se marier avec un autre. Le sang de Monge ne fait qu’un tour, le géomètre s’élève contre tant d’injustice et défend la jeune femme, sans même la connaître, d’une « voix retentissante » (de Launay L. (1930), p. 20.) ou d’une « gifle retentissante » (Cartan E. (1947), p. 11.) Aubry diffère des autres biographes en indiquant que Monge connaît déjà Catherine lors de cet événement. Et cela va lui permettre de la conquérir définitivement. Ils se rencontrent la première fois chez Tisseron ami de Monge à Mézières. Monge commet la maladresse de l’embrasser comme toutes les autres personnes présentes. Mais à la différence de Monge, elle les connaissait déjà. Catherine le prend alors pour un « viveur » et un « libertin » (Aubry, P. V. (1954), p. 29.) Rassurée, elle accepte enfin une invitation de Monge, mais un de leurs amis fait alors une « farce douteuse : s’étant emparé des socques qui avaient protégé les fines chaussures de Mme Horbon, il les glissa sous le lit de Monge, en disant que c’était parce qu’on y trouverait un jour les pantoufles de la belle invitée. Celle-ci, apprenant la plaisanterie, jura que son hôte pourra attendre bien longtemps une telle éventualité. » (Aubry, P. V. (1954), p. 29.) C’est ainsi que lorsqu’elle apprend comment Monge a défendu son honneur, il obtient un mot d’introduction pour visiter les forges de Catherine. On imagine facilement quel enthousiasme animait Monge pour se rendre à un tel rendez-vous !</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn"></a>[41] Le 12 juin est la date anniversaire de leur mariage et la fleur de genêt le leur rappelle. Voir supra le passage du « 17 à 6 heures du soir » et les lettres n°8, 107 118 et 181.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe.
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Localisation
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Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Bibliothèque de l'Institut de France (Paris)
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Civitavecchia (Italie)
Sardaigne (Italie)
Sicile (Italie)
Malte
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Huart, Catherine (1748-1847)
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
187. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-05-27
1798-06-13
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Description
An account of the resource
<div style="text-align: justify;"><span>Le document utilisé est actuellement divisé en trois parties : un document autographe de 4 pages (période du 8 au 12 prairial), inconnu jusqu'alors, est passé en vente publique à l'Hôtel Drouot le 6 décembre 1995 (vente Laurin-Bodin, n' 59 du catalogue), un deuxième document autographe de la Collection Eschassériaux (C 147 : 4 p., 1 p. d'adresse "A la citoyenne Monge à l'École polytechnique, Palais Bourbon, à Paris"), correspondant à la période du 13 au 19 prairial an VI ; enfin, une troisième partie (ancienne collection Alphonse Marey-Monge), correspondant à la période du 20 au 25 prairial, et reproduite ici à partir d'une copie (Bibl. Institut, Ms. 2192, p. 198-202). R.T.</span></div>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Malte
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.147
Ms. 2192, p. 198-202
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 230 x 190 mm
Subject
The topic of the resource
Expédition d'Egypte
Couple Monge
Institut national
École polytechnique
Prise de Malte (1798)
Monge, examinateur de la Marine
Relation
A related resource
Sur le mariage de Gaspard Monge et Catherine Huart, voir les lettres n°8, 107, 118 et 181.
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
École polytechnique
Expédition d'Egypte
Institut national
Monge, examinateur de la Marine
Prise de Malte (1798)
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
6 prairial an VI
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Civitavecchia
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Civitavecchia, le 6 prairial au matin an 6 ère républicaine </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">
<p class="Texte">Depuis le 3, ma chère amie, que la dernière demi-brigade qui doit faire partie de l'expédition est rendue au port,<a name="ftn"></a>[1] nous n'étions jamais un quart d'heure sans faire le tour de l'horizon avec nos lunettes, pour observer si l'aviso qui devait nous apporter notre rendez-vous n'arrivait pas. Il y avait toujours un de nos jeunes gens perché au plus haut de la maison pour avertir de tout ce qui paraîtrait, et dès qu'il apercevait une voile, nos marins exercés s'empressaient de décider si c'était un bâtiment de guerre ou une embarcation marchande. C'était à peu près comme sur le vaisseau de l'amiral Anson où l'on ne rêvait que galion, nous ne parlions que de l'aviso.<a name="ftn"></a>[2] A chaque instant, il y avait de petits paris ouverts, qui étaient jugés dès que l'on apprenait assez de la voilure du navire pour prononcer sur sa forme et sur sa destination. Enfin, hier soir, pendant le dîner, ayant toujours les yeux sur la route que devait suivre l'aviso, nous vîmes paraître les voiles du perroquet d'un bâtiment ! On ne pouvait pas encore juger ni sa direction, ni sa nature et il n'y eut qu'un cri : L'aviso ! A tout moment, nous quittions nos serviettes pour aller nous arracher la lunette les uns aux autres, et à mesure qu'on découvrait plus de la voilure, les paris se multipliaient. Mais le soleil se coucha bientôt et le crépuscule qui est plus court dans ce pays-là qu'il ne l'est à Paris ne permit pas d'être parfaitement assuré de notre bonheur. La joie ne fut pas complète. Ce bienheureux bâtiment que l'obscurité de la nuit nous avait fait perdre de vue était en effet l'aviso, qui est entré dans le port à minuit et qui nous a apporté le rendez-vous tant désiré. Nous allons donc mettre à la voile, ma chère amie, et celle-ci sera la dernière que je t'écrirai d'Europe. Tu ne te fais pas idée de l'effet de la multitude sur chaque individu. Dans le commencement, les officiers, les soldats n'étaient pas trop contents de se mettre en mer et cette destination ne les flattait pas infiniment. Mais peu à peu l'esprit se monte ; hier tout le monde jurait contre l'aviso qu'on ne voyait pas encore ; on l'attendait comme le Messie et aujourd'hui c'est une joie générale. Jusqu'au dernier soldat, tout le monde est content de quitter l'Italie que nous avons épuisée et d'aller moissonner d'autres champs de gloire, car le régime des armées françaises n'est pas comme celui de bien d'autres ; ce n'est pas tant que du pain, du vin, de la viande ; il leur faut encore de la gloire et dès que cette denrée manque, elles s'ennuient. Hier en feuilletant mon portefeuille, j'ai trouvé une petite commission qu'Alexandre m'avait donnée à faire à Rome pour la citoyenne Sinety.<a name="ftn"></a>[3] Elle consistait en acquisition de quelques bijoux et je ne l'ai pas faite. J'ai écrit au citoyen Faipoult, je lui ai envoyé la note d'Alexandre, et je l'ai prié de faire la commission et de prendre l'argent sur les fonds que je lui ai laissés. La première fois que tu écriras à Huart<a name="ftn"></a>[4] et à Alexandre, tu leur feras mes compliments et tu me recommanderas à leur souvenir.</p>
<p class="Texte">On me fait à bord une petite chambre que je n'ai pas encore vue et où l'on dit que je serai très bien. Là je t'écrirai tous les jours, ne dut-ce être qu'une ligne par jour car les événements seront d'abord nuls, et dès qu'il se présentera une occasion pour la France, j'aurai toujours une lettre toute prête à en profiter.</p>
<p class="Texte">Adieu, ma chère amie, compte sur le plus tendre attachement de ma part et sois sûre que tu seras toujours présente à mon esprit. Prête-toi à la dissipation ; porte-toi bien et rêve au plaisir que nous aurons de nous rejoindre.</p>
<p class="Texte">[Monge]</p>
<div><br />
<div>
<p><a name="ftn"></a>[1] Voir la lettre n°182.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[2] George ANSON (1697-1762), amiral anglais. Monge utilise déjà cette comparaison en Italie alors qu’ils attendent la reddition de Mantoue. Voir lettres n°45 et 48.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[3] Antoinette-Candide-Louise-Constance DE BRANCAS, (1768-1842), mariée à André-Marie DE SINETY (1758-1832). Alexandre HUART (1759-1806) devient directeur de la Verrerie de Champroux dans l’Allier par l’intermédiaire d’Hassenfratz. CAZIN Y. « La belle famille de Gaspard Monge »,</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[4] Jean-Baptiste HUART (1753-1835) frère de Catherine HUART-MONGE.</p>
</div>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
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Une entrée par édition
Inédit.
Localisation
Localisation géographique du document.
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Bibliothèque de l'Institut de France (Paris)
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
183. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-05-25
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Civitavecchia (Italie)
Subject
The topic of the resource
Expédition d'Egypte
Couple Monge
Description
An account of the resource
Copie de la lettre autographe conservée aux archives de la ville de Beaune.
Source
A related resource from which the described resource is derived
Ms 2192 B.I.F., p.190-191.
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
Expédition d'Egypte
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
1er prairial an VI
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Civitavecchia
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Civitavecchia, le 1<sup>er</sup> prairial an 6 ère républicaine</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">J'ai reçu, ma chère amie, ta petite lettre du 8 floréal, et je t'avouerai que le ton de reproche que tu y as pris m'a fait de la peine. Tu te plains de la sécheresse de ma correspondance ; mais les trois mois que je viens de passer dans cette pauvre ville de Rome ont été les plus tristes de ma vie,<a name="ftn"></a>[1] et si le bon Faipoult n'était pas venu y jeter quelques douceurs sur mon existence, peut-être y serais-je devenu malade. M'en voilà dehors et c'est beaucoup.<a name="ftn"></a>[2]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Nous attendons ici à toute heure la frégate qui doit nous apporter le rendez-vous. Cependant nous sommes sans impatience à cet égard, parce qu'une demi-brigade qui doit faire partie de l'expédition, et qu'on avait été forcé d'envoyer assez loin dans les terres pour étouffer une Vendée qui se formait sur les frontières de la Toscane, ne pourra être de retour que dans trois jours. Je suis arrivé ici avant-hier ; j'ai été hier à 12 milles d'ici pour voir la belle fabrique d'alun de Rome dont la République française restera propriétaire. C'est un excellent [? ] qui est loué 180 mille livres par an, et qui pourra rapporter beaucoup davantage si cela est confié à des mains pures et à des hommes intelligents ; surtout quand le commerce sera rétabli. J'avais encore un autre but dans cette course, c'était de m'accoutumer au cheval. Nous allons dans un pays où il n'y a ni postes ni voitures, et où il faut avoir un peu plus que je ne l'ai l'habitude de l'équitation.<a name="ftn"></a>[3]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">En partant de Rome, j'ai remis au citoyen Faipoult un peu d'argent qu'il veut bien se charger de te faire passer, soit en le portant lui-même, soit en le comprenant dans un envoi qu'il pourra faire à sa citoyenne.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Je lui ai remis : 500 piastres d'Espagne qui valent à peu près ...... 2700 #</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">35 louis d'or de France ………………………………………….. 840</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">6 pièces d'or de Gênes valant chacune environ 75 # ...........….. 450</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> -------</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> 3990 #</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Ainsi le tout vaut un peu moins de 4000 # ; sur quoi il faudra perdre encore le change, s'il est obligé de prendre une lettre de change sur Paris.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Quant à moi, j'ai gardé huit mille et quelques cents livres en or que je porte avec moi. Car je ne sais ni en quelle qualité je m'embarque, ni si j'aurai un traitement et je crois qu'il est de la prudence de se ménager quelques ressources, quand même je courrais le hasard de les perdre par accident.<a name="ftn"></a>[4]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Nous nous faisons un plaisir de nous trouver dans quelques jours tous réunis. J'aurai du plaisir à revoir quelques amis qui doivent venir de Toulon, et plus le sentiment de la force fait toujours du bien, et après notre jonction nous serons près de 300 voiles.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Une occasion va partir pour Rome, ma chère amie, et je m'empresse d'en profiter. Je t'écrirai encore d'ici avant que de mettre à la voile. Je t'embrasse. Ne m'oublie pas auprès des citoyens Eschassériaux, de Louise,<a name="ftn"></a>[5] de Paméla,<a name="ftn"></a>[6] de ma sœur,<a name="ftn"></a>[7] de Fillette, de son mari<a name="ftn"></a>[8] et de la citoyenne Chasseloup.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">[À la citoyenne</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Monge à l’École Polytechnique</div>
<div style="text-align: justify;">à Paris]</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[1] Monge donne la même explication à Marey en soulignant lui-même la différence entre ses lettres de la première mission en Italie et celles de la dernière mission. Voir les lettres n°156, 163 et 171.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[2] Catherine écrit deux brèves lettres à Monge le 8 floréal an VI [27 avril 1798]. Dans ces deux lettres elle exprime clairement sa frustration et sa colère face aux non-dits de sa correspondance. La première est un ajout à une lettre de la femme de Berthollet, Marie Marguerite Baur (voir la lettre n°171). En lui indiquant qu’elle a été informée du projet de l’expédition peu de temps après son départ, elle lui reproche de ne pas l’avoir consultée pour prendre sa décision: « Je viens de décacheter cette lettre mon cher bon [ami] pour te dire deux mots. On dit que l’Expédition est retardée à cause des événements de Vienne. J’ai toujours une lueur d’espérance de te voir revenir au sein de ta famille, et, que tu laisseras aller ceux qui ne sont pas appelés à la législature, tu es nommé par plusieurs [départements], reviens donc répondre aux vœux de tes concitoyens et aux miens. Tes lettres guindées et laconiques m’affligent celle que j’ai reçue hier du 27 [lettre n°167] est encore plus sèche que les autres. Il y a longtemps que je présume que ta faiblesse te fera acceptée cette mission, tu m’aurais fait grand plaisir de m’en parler ouvertement et en raisonner avec moi. Peu de jours après ton départ, j’ai su cette expédition et le projet de t’y admettre. Je t’avoue que j’ai toujours compté que nous l’emporterions avec d’autant plus de raison qu’aucun motif ne peut exiger que tu fis ce voyage. » Elle écrit la deuxième lettre après avoir obtenu des informations, elle y pointe les incohérences entre ce que Monge lui décrit dans ses lettres et les échos des activités des autres commissaires qu’elle obtient auprès de leurs proches : « Je sors de chez la c[itoyenne] Faypoult, mon cher bon ami, elle m’a dit qu’il partait demain un courrier pour Rome à tout hasard je vais en profiter, pour te dire que tu es nommé à la législature par plusieurs département et que la grande expédition est retardée. Si tu persistes à vouloir en être, reviens au moins nous dire adieu. Tu en auras encore le temps, le C.[itoyen] Faypoult a eu le courage de refuser, mais toi, je vois par tes lettres, que tu es perpétuellement en contradiction avec toi-même, ta correspondance n’a pas eu le moindre intérêt [pour] ce voyage ci, en recevant tes lettres je voyais au moins que tu existais, c’est le seul plaisir qu’elles m’aient procuré. Tu dis que tu as tant d’affaires que tu n’as pas le temps de m’écrire plus au long, les autres mandent qu’ils n’ont rien à faire et qu’ils vont voir les choses curieuses de ce pays là qu’ils attendent leur rappel pour quitter Rome ; quant à moi je ne sais où tu es depuis le temps qu’on me dit que tu as quitté Rome tu devrais déjà être au Kamchatka. » Monge ne lui a jamais rien dit de ses activités relatives à la préparation de l’embarquement de Civita-Vecchia. À plusieurs reprises, Catherine souligne dans ses lettres que l’expédition doit être bien préparée en semblant sous entendre qu’elle sait aussi que son mari y participe activement. Voir la lettre n°164.</p>
<p>À la réception de cette lettre Catherine lui répond plus calmement le 20 Prairial an VI [8 juin 1798] : « Ce 20 prairial, j’ai reçu il y a deux jours, mon cher bon ami ta lettre du 1<sup>er </sup>de Civitavecchia. Je ne me rappelle pas de t’avoir fait de reproches par ma lettre du 8 floréal, ils n’ont dû porter que sur le parti que je supposais que tu n’avais pas encore pris entièrement de t’embarquer. Je cherchais à employer (comme tu le dis toi même) toute mon éloquence pour te ramener au sein de ta famille. Je n’ai rien obtenu, maintenant que tu es parti, je ne peux que faire des vœux pour ton retour. Je ne peux même pas te suivre dans ta course, ni me transporter en idée dans les lieux où tu es puisque ce mystère est impénétrable […]. […] je me repends bien de ne pas avoir été avec toi à Rome, je suis persuadée que je t’aurais empêché d’être de cette expédition ; malgré moi j’en reviens toujours à [ ?], en commençant ma lettre je me croyais gaie, et par conséquent aimable […]. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[3] Cela lui pose aussi des difficultés lors de sa mission auprès de la République de Saint-Marin. Voir la lettre n°58. Catherine lui répond de Paris le 20 Prairial an VI [8 juin 1798] : « Tu as toujours été mauvais écuyer, le cheval t’a fait mal toutes les fois que tu venais me voir à Rocroy, je me rappelle encore ces temps heureux avec délices, ils sont bien changés, ce ne sont pas des reproches, ce sont des souvenirs qui m’aident encore à supporter ton absence […] ».</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[4] Catherine lui répond le 20 Prairial an VI [8 juin 1798] : « […] je te remercie de l’argent que tu m’envoies, tu le trouveras à ton retour si j’ai ce bonheur, il m’aura couté bien cher, tu aurais dû le garder, quelquefois avec beaucoup d’argent on se tire de grands dangers, je n’en ai nul besoin, ma dépense est ici peu considérable, ce n’est pas l’argent qui me rend heureuse. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[5] Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) et Louise MONGE (1779-1874).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[6] Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[7] Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827) femme de Louis MONGE (1748-1827).</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn"></a>[8] Anne-Françoise HUART (1767-1852) sœur de Catherine Huart et Barthélémy BAUR (1752-1823).</p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe.
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Une entrée par édition
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Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
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Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
182. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-05-20
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.146
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 230 x 190 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
<span>Civitavecchia (Italie)</span>
Subject
The topic of the resource
Expédition d'Egypte
Couple Monge
Vie familiale
République romaine
Revenus
Relation
A related resource
Sur l'ennui de Monge au cours de sa deuxième mission à Rome, voir les lettres n°156, 163 et 171.
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
Expédition d'Egypte
République romaine
Revenus
Vie familiale
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
28 floréal an VI
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Rome, le 28 floréal de l'an VI de l'ère républicaine<a name="ftn"></a>[1]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Une lettre du général Desaix,<a name="ftn"></a>[2] ma chère amie, en date d'hier soir, m'apprend que les ordres de mettre à la voile sont arrivés et que demain matin il lèvera l'ancre. En conséquence je partirai ce soir et courrai toute la nuit pour me rendre à Civitavecchia demain matin au lever du soleil. Egaye-toi, ma chère amie<a name="ftn"></a>[3] ; le temps est superbe. La saison est la plus favorable pour un voyage sur mer. Nous devons rencontrer dans deux jours le général en chef ; nous serons forts ; nous serons accompagnés de son bonheur. Je crois que le mien ne me quittera pas, et l'expédition sera heureuse.<a name="ftn"></a>[4]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Je ne sais si on nous a bien informés, mais on dit qu'il y a un zèle incroyable en France pour l'expédition ; qu'un bataillon de volontaires s'est formé à Bordeaux et qu'il est en route pour Toulon. Mais je crains bien qu'il n'arrive trop tard, car nous avons lieu de croire que le général Bonaparte s'est embarqué le 22 à Toulon, du moins il l'espérait et nous devons le joindre à deux journées de Civitavecchia.<a name="ftn"></a>[5]</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[1] Cette lettre est transcrite à partir de la copie Ms 2192 BIF. Le manuscrit ne figure pas dans le volume relié de la correspondance de Monge IX GM 1. Une note indique qu’une copie se trouve dans la B.E. T. III pp. 182-183.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[2] Bonaparte écrit à Desaix le 21 floréal an VI [10 mai 1798] : « Je suis depuis hier à Toulon, mon cher général. La division du général Reynier est partie hier soir de Marseille ; je l’attends ici à chaque instant dans la rade de Toulon. Je partirai sur le champ pour aller à la rencontre du général Baraguey d’Hilliers [dirige le convoi de Gênes], et de là passer entre l’île d’Elbe et la Corse, faisant route entre la Sicile et la Sardaigne. Nous vous enverrons prévenir par un aviso, afin que vous veniez nous rejoindre. Il faut donc que vous soyez en rade embarqués, afin qu’en quatre heures vous puissiez mettre à la voile. Si vous avez des avisos à votre disposition, vous pouvez envoyer reconnaître. Si le temps est bon, il est probabale que le 28 ou 29 nous passerons à votre hauteur. Vous ne recevrez cette lettre que le 27 : ainsi vous n’avez guère que vingt-quatre heures pour vous préparer. Tout le monde est rendu ici, et notre colonie de savants est en très bonne disposition. Saluez, je vous prie, Monge de ma part. Je vous salue et vous aime. » (2461, <em>CGNB</em>). Louis-Charles-Antoine Desaix (1768-1800). Voir les lettres n°174, 178 et 179.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[3] Catherine tente de suivre son conseil. Mais n’y parvenant pas, elle lui répond de Paris le 20 Prairial an VI [8 juin 1798] : « […] ta lettre du 28 que [je] n’ai reçue qu’hier, m’avait mise en gaieté, je crois qu’Émilie arrive aujourd’hui, et ton frère qui n’est parti de Toulon que le 28 qui m’a dit tous les détails qu’il a pu recueillir [sur] cette expédition Enfin tout m’avait fait entreprendre de t’écrire, et je m’aperçois que c’est comme le premier jour. D’ailleurs peut-être ne recevras-tu jamais ma lettre, où il y aura longtemps qu’elle sera écrite autre chose t’occupera […]. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[4] Sur le goût de Monge pour la mer et son enthousiasme à l’idée de participer non seulement à une campagne militaire, une expédition scientifique mais aussi une expédition maritime, voir les lettres n°38, 176, 177, 180, 184 et 187. Catherine lui répond le 20 Prairial an VI [8 juin 1798] : « J’accepte toutes tes prophéties sur l’Expédition, je ne peux guère compter sur le temps il est trop variable, quant à ton bonheur qui ne t’a jamais quitté, il est confondu avec celui de tant d’autres que tu auras de la peine à le faire prévaloir, il ne faut qu’un moment pour qu’il t’abandonne… »</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn"></a>[5] Voir la lettre n°184. En réponse le 20 Prairial an VI [8 juin 1798], Catherine lui fait part des informations qu’elle a apprises, elle lui écrit : « […] ton frère dit qu’à Marseille surtout l’enthousiasme était extrême tous les négociants ont contribué à l’armement, ils croient déjà voir tous les trésors de l’Inde dans leurs ports, maudit or ! Combien de sacrifice et de malheur tu coûtes au genre humain. Il ne m’a pas dit qu’un bataillon de volontaires de soit formé à Bordeaux, il est vrai que je ne l’ai encore vu qu’une fois, j’étais ainsi que lui plus occupé de toi que de la flotte. […] Tout le monde ici se perd en conjecture. Chacun fait des vœux pour la réussite du grand projet que tous admirent sans savoir ce que c’est, on vous voit déjà en Égypte former une colonie, y établir les arts et les sciences, d’autres assurent que vous êtes maintenant à Malte, d’autres à Livourne que vous avez battu le lord St Vincent qui doit être dans les parages. Enfin les géants de la fable n’allaient plus vite que vous, les Argonautes vos prédécesseurs n’étaient que des enfants près de vous, je suis bien de leur avis, ce projet a été conçu par des hommes qui méritent la confiance de tous, tout le monde en a la plus grande idée, on ne doute nullement de la réussite, quant à moi j’attends en tremblant les 1<sup>ères</sup> nouvelles officielles que personne ne saura avant les conseils. »</p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque de l'Institut de France (Paris)</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
181. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-05-17
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Expédition d'Egypte
Enthousiasme
Couple Monge
Source
A related resource from which the described resource is derived
Copie Ms 2192 B.I.F., p.186.
Relation
A related resource
Sur le goût de Monge pour la mer et son enthousiasme à l’idée de participer non seulement à une campagne militaire, une expédition scientifique mais aussi une expédition maritime, voir les lettres n°38, 176, 177, 180, 184 et 187.
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
Enthousiasme
Expédition d'Egypte
-
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
13 floréal an VI
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Rome, le 13 floréal de l'an VI de la République</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Ta dernière me fait de la peine, ma chère amie,<a name="ftn"></a>[1] mais j'attribue tes inquiétudes à l'absence de ton mari<a name="ftn"></a>[2] ; s'il avait été là, tu aurais montré plus de courage. Je n'ai pas le choix de ma conduite, et demain matin je me mettrai en route pour l'expédition.<a name="ftn"></a>[3]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Toutes les fois que je voyage, il me semble toujours que, comme autrefois, j'ai l'une de vous ou quelquefois toutes les deux, auprès de moi.<a name="ftn"></a>[4] Dans les beaux climats où nous allons partir, ce sera encore la même chose, et j'aurai double plaisir. Quelque part que le souffle du dieu des armées nous fasse arriver, du sommet de quelque monument, au bord de certain fleuve, au bruit de certaines cataractes, ou le soir sous la tente dans le désert, je t'écrirai, ma chère amie, et il me semblera que je te parlerai.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">J'ai une grâce à te demander, c'est d'aller à Paris tenir compagnie à ta mère. Ton mari me mandait dernièrement que Louise devait aller avec Eschassériaux dans la Charente Inférieure.<a name="ftn"></a>[5] Cela lui fera un vide ; et il n'y a que toi qui puisses le remplir.<a name="ftn"></a>[6]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Devant partir demain, et pressé de besogne, je n'ai pas le temps d'écrire à mon frère de Beaune.<a name="ftn"></a>[7] Fais-moi le plaisir de lui faire mes adieux et mes excuses.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Adieu, ma chère Emilie, fais agréer mes respects à toutes les aimables citoyennes de la société de Nuits, pense quelquefois à moi, et compte sur la tendresse de ton père.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Monge</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[1] Émilie MONGE (1778-1867).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[2] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818). Émilie est chez elle à Nuits alors que son mari est à Dijon.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[3] Émilie, comme sa mère, écrit à Monge en tentant de le dissuader de s’embarquer pour l’Égypte. Les arguments sont identiques : occuper son siège au Conseil des Anciens et ne pas faire souffrir sa famille. Le 29 Germinal [an VI] [18 avril 1798], elle lui écrit : « Ah mon cher papa combien ta dernière lettre m’a affectée ; je ne puis te rendre la peine qu’elle m’a faite, tu sembles croire que nous ne nous verrons plus, quel est donc ce fatal voyage ? ah mon cher papa conserve toi pour tes enfants et pour tous ceux qui t’aiment, n’entreprends rien qui puisse nous faire courir le risque de te perdre. Tu es nommé député à Dijon on dit même que tu l’es aussi à Paris. Tu vois que tes concitoyens te rappellent parmi eux d’ailleurs je viens de voir la liste des savants qui doivent partir avec toi un de plus ou de moins n’empêchera pas cette mission et puis tu seras bien plus utile dans ta patrie, on compte beaucoup sur toi pour organiser l’instruction publique. Ah j’espère que tu te rendras aux vœux de tes enfants et de tes concitoyens, que tu quitteras pour toujours cette maudite Italie et que pour toujours aussi tu seras dans le sein de ta famille. Je serai dans une bien grande inquiétude, jusqu’à ce que je sache ta décision. Ah si ton Émilie t’es chère, fais qu’elle soit en ta faveur, envisage mon cher papa quel plaisir nous aurions à nous revoir après avoir craint de ne plus jouir de ce bonheur ; lorsque j’ai reçu ta lettre je ne savais pas encore tu étais député, elle m’avait accablée, heureusement que j’ai reçu une heure après une lettre de mon mari qui me disait que ta nomination était sure. L’idée que tu accepteras m’a tranquillisée, mais, mon cher papa, qu’il me serait affreux d’apprendre le contraire. Mon mari n’a pas encore vu ta lettre il était à Dijon comme électeur et je l’attends aujourd’hui il m’a mandé qu’il t‘avait écrit il y a 2 jours pour t’apprendre cette nouvelle ; adieu mon cher papa réponds-moi sur le champ car je compterais tous les jours jusqu’à ce temps, mais surtout que tu rendes à ta famille et que tu lui ôtes l’inquiétude qu’une si longue absence lui donnerait. Adieu donc tes petits enfants et tes grands se portent bien et ils vivent dans l’espérance de te revoir bientôt. Ton Émilie. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[4] Lors de ses tournées en tant qu’examinateur de la Marine, Monge avait pour habitude de se faire accompagner de ses filles Émilie et Louise MONGE (1779-1874). Sur l’attitude pédagogique de Monge envers ses enfants voir les lettres n°9, 48, 20, 131 et 171.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[5] Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) est député élu par la Charente depuis 1791 sans interruption.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[6] Monge est inquiet pour sa femme et cela dès le début de sa mission. Voir les lettres n°151, 153, 163, 167, 168, 176, 181 et 182.</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn"></a>[7] Jean MONGE (1751-1813). Le plus jeune des frères Monge. Il est professeur de Mathématiques à Beaune.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe.
Publication
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Monge, Émilie (1778-1867)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
173. Monge à sa fille Émilie Monge
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-05-02
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Description
An account of the resource
Transcription établie par René Taton.
Source
A related resource from which the described resource is derived
Fonds Marey-Monge.
Relation
A related resource
Sur l’attitude pédagogique de Monge envers ses enfants voir les lettres n°9, 48, 20, 131 et 171.
Subject
The topic of the resource
Vie familiale
Expédition d'Egypte
Couple Monge
Éducation
Rights
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
Éducation
Expédition d'Egypte
Vie familiale
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
7 floréal an VI
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Rome, le 7 floréal de l'an VI<a name="ftn"></a>[1]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Ne parle à personne de ma demi-confidence.<a name="ftn"></a>[2]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">J'attends toujours, ma très chère amie, de tes nouvelles avec grande impatience et il y a grande apparence, s'il ne survient pas contre-ordre du Directoire, et il n'y a pas de raison pour que ce contre-ordre ait lieu, ou si je ne suis pas appelé à Paris,<a name="ftn"></a>[3] et il n'est pas probable que je le sois, que d'ici trois ou quatre jours je serai forcé d'aller joindre Berthollet.<a name="ftn"></a>[4] Si cela ne me forçait pas de m'éloigner encore plus de toi, et si cela ne reculait pas de plusieurs mois l'époque où je m'étais flatté de te rejoindre pour prendre racine auprès de toi et ne plus te quitter, je ne serais pas grandement contrarié ; parce que l'Italie m'ennuie et que depuis mon départ je n'ai pas encore été accessible à cette exaltation douce qui me faisait battre le cœur l'année passée,<a name="ftn"></a>[5] et qui pouvait te faire lire quelques unes de mes lettres avec intérêt.<a name="ftn"></a>[6] J'espère, si je suis forcé à pousser plus loin mon voyage, si je revois Berthollet et beaucoup d'autres personnes que j'aime et que j'estime, si un nouveau spectacle aussi grand et aussi beau que celui de l'année dernière se présente à moi, j'espère, dis-je, que j'y serai sensible et que mes lettres pourront encore t'amuser.<a name="ftn"></a>[7] Quelque chose qui arrive, celle-ci ne sera pas la dernière que je t'écrirai d'ici, mais la première tardera davantage à t'arriver, parce que celle-ci est portée par un courrier extraordinaire.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Si je m'éloigne davantage, ma chère amie, je t'écrirai le plus souvent que je pourrai. Je profiterai de toutes les occasions dont je pourrai avoir connaissance, et en supposant que les courriers ne partent pas fréquemment, je t'écrirai toujours à mon ordinaire et tu recevras mes lettres par paquet. Oh ! si j'avais avec moi un enfant qui pût profiter de l'instruction qu'il pourrait prendre d'un pareil voyage, et à qui elle serait bien plus utile qu'à moi, je serais enchanté de voir et d'apprendre avec lui.<a name="ftn"></a>[8] Mais tous les soirs, en me retirant, je te ferais le détail des événements de la journée, je bavarderais avec toi ; je tâcherais de te faire voir les objets par mes yeux ; je chercherais à te faire aimer le pays où je serais, à te donner du regret de ne pas y être et qui sait, si je ne serais pas capable de te donner envie d'y venir.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Quelque part que ce fut, pourvu que la misère ne nous attaque pas, je t'assure que ce serait le paradis pour moi. Tu craignais dans une de tes lettres que je ne retournasse maussade et ennuyé de mon ménage. Tu ne m'as pas bien jugé. Ce qui me donne l'air occupé, c'est le travail dont je suis chargé. Mais si j'étais auprès de toi, sans besogne de commande qu'il fallut faire dans le jour, et enfin dans la même situation où j'étais dans la rue des Petits Augustins avant la Révolution, je suis persuadé que, du moins à beaucoup d'égards, tu me retrouverais comme j'étais alors.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Le secret qu'il faut garder sur l'expédition dont je peux faire partie m'a empêché de t'en parler plus tôt et m'empêche encore de te donner aucune indication.<a name="ftn"></a>[9] Je le ferai dès que cela pourra avoir lieu sans inconvénients, et, en attendant, faisons des vœux pour la gloire et la prospérité de la République ! Puisse-t-elle marcher toujours avec la même rapidité vers les grandes destinées qui lui sont réservées,<a name="ftn"></a>[10] et toi, puisses-tu penser quelquefois à moi, ne pas t'inquiéter de mon absence et mener pendant les quatre ou cinq mois qui vont venir une vie heureuse !</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, tu sais combien je t'aime tendrement.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Monge</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">J'embrasse de tout mon cœur la bonne Louise, son mari, son beau-frère,<a name="ftn"></a>[11] Paméla,<a name="ftn"></a>[12] Fillette, son mari, son enfant.<a name="ftn"></a>[13] Fais mes compliments à toute l'École.<a name="ftn"></a>[14]</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[1] Copie de la bibliothèque de l’Institut de France Ms 2192 sur laquelle est inscrit « Archives d’Alphonse Marey-Monge auquel Madame Monge l’a donnée. ». Une autre copie se trouve dans la B.E. T. III pp. 156-157.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[2] L’expédition d’Égypte est préparée dans le plus grand secret. C’est la première fois que Monge aborde le sujet avec sa femme alors que dès le 17 germinal an VI [6 avril 1798­] . Voir infra et les lettres n° 131, 153, 154, 156, 157, 163, 164 et 177.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[3] Ce raisonnement de Monge donne beaucoup d’espoir à Catherine. Elle écrit de Paris le 16 floréal an VI [5 mai 1798] : « Que de plaisir ta lettre du 7 de ce mois, m’a fait mon cher bon ami. Je crois y entrevoir que tu reviendras près de nous quand tu sauras ta nomination au corps législatif, tu dois le savoir maintenant, tu as sûrement reçu ma lettre du 1er de ce mois, c’est un courrier extraordinaire qui te l’a portée il est parti la nuit du 1<sup>er</sup> au 2. Je te l’avais adressée à Rome, à tout hasard car je ne t’y croyais plus, mais comme ce courrier devait te voir quelque part que ce fut, j’espère que tu l’a eue, et que tu es en route pour revenir ; oh je ne te lâcherai plus j’ai frisé de trop près, une séparation qui pouvait être éternelle quelle situation ! aucun des voyageurs n’ont encore écrits, juge donc mon cher bon ami être des années sans savoir où tu serais ni ce que tu deviens quelle existence ! » Voir la lettre n°168.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[4] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Voir la lettre n°174. Selon Catherine, Berthollet a plus de raison de s’embarquer pour l’Égypte que Monge. Sa participation à l’expédition semble plus déterminée par sa situation conjugale que par sa pratique scientifique. Elle écrit en réponse le 16 floréal an VI [5 mai 1798] : « […] tu n’as aucune raison de t’éloigner [de ta famille], si j’en juge d’après moi mon ami il me semble que tu ne dois pas être malheureux avec nous. » L’épouse du chimiste, Marie-Marguerite Baur, s’est confiée à Catherine et à Monge. Elle écrit à ce dernier le 30 germinal an VI [19 février 1798] : «J’ai sujet de croire, obligeant ami, d’après ce que vous avez bien voulu faire pour moi près de mon mari que vous ne serez point insensible à la nouvelle marque de confiance que je vous donne en vous faisant un récit succinct de notre existence respective. Il m’a quitté j’ai tout lieu de le croire plus occupé que jamais de l’adroite courtisane qui se fait donner de l’argent qu’elle doit toucher à volonté chez les [Donzonni] à Milan et autres galanteries à souhait que mon nigaud payera, je le crains, au dépend de dettes que nous venons de contracter de très bonne intelligence […], ayant emprunté à des personnes qui connaissent ses nouveaux goûts et qui s’apercevront que cela dérange l’ordre de mes finances si je ne rembourse pas promptement, ce qui sera infiniment humiliant pour tous deux, particulièrement pour moi ; il ne m’a laissé aucunement entrevoir que cela finirait, et j’ai bien sujet de craindre que cela ne nous mette pour la vie très mal à l’aise. Je n’ai point persisté dans le projet de séparation de bien, parce que je suis toujours première créancière, et que par là même je lui conserve ce qui nous reste, ce qui serait une faible ressource, mais un témoignage constant de l’attachement que je lui prouverai jusqu’à mon dernier moment. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[5] Lors de sa première mission en Italie en tant que savant, menée au rythme des révolutions italiennes, des victoires et des stratégies diplomatiques du général Bonaparte. Les missions strictement politiques, administratives et institutionnelles ennuient Monge. Voir les lettres n°151, 160, 163, 168 et 182.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[6] Monge exprime à plusieurs reprises la différence entre ses lettres de la première mission en Italie et celles de cette dernière mission. Cela devient même un objet de la colère de Catherine dans ses deux lettres du 8 floréal an VI [27 avril 1798]. Voir les lettres n°163, 164 et 182.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[7] Monge emploie aussi le terme de « spectacle » lors du mouvement de révolutions stimulé dans les villes de la région de Modène. Voir la lettre n°35. Sur la nature grandiose de l’expédition voir les lettres n°131, 153, 163, 174, 176, 184 et 187.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[8] Le 16 floréal an VI [5 mai 1798], Catherine exprime en réponse une opinion bien différente sur l’expédition en utilisant la réflexion de Monge. Elle partage bien son avis selon lequel un tel projet s’adresse aux jeunes et cela lui permet de souligner que Monge n’a plus l’âge d’y participer. D’autre part elle semble aussi lui dire qu’elle a compris qu’il avait déjà participé à la conception et la préparation de ce projet et que cela devrait lui suffire : « […] je ne trouve rien de beau dans une chose que je ne connais pas, nous admirerons bien mieux ici ensemble les grandes et belles choses qui résulteront d’une expédition conçue par d’aussi grands génies, ce n’est pas à ton âge qu’on court tant de hasard surtout lorsque cela fait le malheur de sa famille […]. Voilà bientôt la 21<sup>e</sup> fois que les genets fleurissent depuis que j’ai le bonheur d’être avec toi il n’y a que tes absences qui m’ont paru longues le reste a passé comme un songe, viens finir le reste de notre carrière ensemble, nous ne nous apercevrons pas de la vieillesse qui arrive à grands pas… » Monge n’aime pas apprendre et découvrir seul et aime se faire accompagner d’un enfant lorsqu’il voyage. Cela apparaît à plusieurs reprises. Voir les lettres n°9, 20, 48 et 173. Il semble que pour « bien voir » Monge ait besoin de « faire voir ». L’acquisition et l’élaboration des connaissances sont étroitement liées à leur transmission. Après sa formation élémentaire en mathématiques chez les Oratoriens de Beaune et de Lyon, Monge poursuit son étude des mathématiques en même temps qu’il commence à les enseigner à Mézières à partir de 1766. Cette caractéristique de sa pratique de recherche permet de saisir la dynamique d’élaboration de son œuvre mathématique. C’est chez les Oratoriens de Lyon dès 1764 qu’il s’initie à cette pratique alors qu’encore élève il est chargé d’un enseignement de Physique. Elle est décrite clairement dans le « projet de Directoire à l’usage des jeunes régents » dont les copies ont été diffusées dans les collèges de 1720 à 1750 : « La congrégation de l’Oratoire emploie ordinairement ses élèves à étudier et enseigner les humanités [...] [parce qu’elle] est convaincue qu’en mêlant l’instruction à l’étude, on s’instruit mieux soi-même [...].» Cité dans COSTABEL P. (1986), « L’Oratoire de France et ses collèges », <em>L’enseignement classique au XVIII<sup>e</sup> siècle</em>, Paris, Hermann, pp. 66-100, p. 72. (La copie citée appartient aux archives de l’Oratoire actuel à Montsoult (S.-etO.) Costabel indique en note qu’elle a appartenu à Michel Chasles et paraît dater de 1750.) On retrouve ce trait dès la fondation de l’École polytechnique en 1794 lorsque parmi les élèves les plus brillants sont choisis des « chefs de brigade » qui ont pour tâche de guider les autres élèves. TATON R. (1951), p. 39. </p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[9] Monge justifie son silence auprès de sa femme. Il n’en dit rien pour ne pas l’inquiéter mais c’est le contraire qui se produit : elle se montre particulièrement blessée par cette attitude. Voir les lettres n°163, 164 et 182.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[10] Les femmes des savants tout en connaissant les motifs qui déterminent l’action de leur mari expriment leur difficulté à se positionner comme eux dans ce temps accéléré et orienté vers le progrès et le bonheur futurs. Au sein de l’idée de progrès ce n’est pas le présent qui détermine le futur, mais le futur qui détermine le présent et le rythme. Les femmes revendiquent leur perception ancrée dans le présent qu’elles vivent. Elles en viennent même à penser que ce présent qu’elles subissent est déterminé par l’idée de progrès et les projets mis en œuvre pour les générations futures. Cela montre un décalage entre le temps de la science et le temps à dimension individuelle et personnelle. Marie-Marguerite Baur, la femme de Berthollet écrit à Monge le 30 germinal an VI (voir la lettre n°3) : « L’importance de l’expédition qui doit faire le bonheur de l’univers nous impose des sacrifices, et l’on dira je l’espère, que nous aussi nous avons bien mérité de la patrie. » Catherine à son tour de Paris le 20 brumaire an VII [10 novembre 1798], alors qu’elle ne reçoit pas de nouvelles de Monge, elle exprime son découragement en remettant en cause l’idée du bonheur collectif qui conduit à corrompre le bonheur individuel : « […] je ne sais si le bonheur que vous préparez à la génération future sera apprécié par elle ce qu’il aura couté de larmes et de chagrin à la présente, quant à moi et aux miens qui ne l’éprouverons jamais, je ne fais qu’un vœu c’est celui de te savoir heureux, il paraît qu’il ne sera pas exaucé et que je n’aurais jamais le bonheur de te revoir, encore si je recevais de tes nouvelles directes, je me trouverais heureuse mais je n’y compte plus. » Ainsi, Catherine refuse de partager l’enthousiasme de Monge pour un projet de conquête militaire et d’expédition scientifique Le 20 Prairial an VI [8 juin 1798], elle écrit : « Ces grandes choses sont au-dessus de ma sphère, les heureux résultats seront pour des gens qui ne sauront pas seulement si nous avons existé, ni combien ils auront coûté de larmes. » Elle tient tout de même à lui faire remarquer que c’est la première fois qu’elle est en désaccord avec son action en faisant valoir son bonheur personnel et qu’elle a non seulement soutenu son engagement révolutionnaire mais aussi partagé sa vision et son projet avant même 1789, elle écrit de Paris le 19 germinal an VI [8 avril 1798] « Jouissons du reste de vie que nous avons encore à parcourir, oublions ensemble tous les sacrifices que nous avons faits l’un et l’autre à notre patrie, que je suis prête à recommencer si les mêmes dangers existaient, car sur cela tu sais que nous n’eûmes jamais qu’un [avis], que mon amour pour la liberté a devancé la Révolution. Aujourd’hui que la République a triomphé de tous ces ennemis laisse à d’autres à agrandir ses ressources ne t’en mêle pas. ». Voir les lettres n°181 et 182.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[11] Louise MONGE (1779-1874) et son mari Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) dit l’aîné afin de le différencier de son frère René ESCHASSÉRIAUX (1754-1831).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[12] Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn"></a>[13] Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn"></a>[14] Catherine occupe le logement de fonction du directeur de l’École polytechnique même en l’absence de Monge. Elle sert alors d’intermédiaire entre Monge et ses collègues. Voir les lettres n°147, 151, 154, 156, 167, 177.</p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Localisation
Localisation géographique du document.
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<p>Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).</p>
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Huart, Catherine (1748-1847)
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171. Monge à sa femme Catherine Huart
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1798-04-26
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Français
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Ms 2192 B.I.F., pp.184-185.
Type
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Correspondance
Coverage
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Rome (Italie)
Subject
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Expédition d'Egypte
Progrès
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Expédition d'Egypte
Progrès
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
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1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
26 fructidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Passeriano
Transcription
<div style="text-align: justify;">Au Quartier général de Passeriano, le 26 fructidor de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;">[écrit le 5 vendémiaire à l’adresse du C. Perret<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> par les relatιons extérieures à Udine]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je suis bien fâché, ma chère amie, que mes lettres de Venise aient mis tant de temps à te parvenir<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> ; et peut-être même précisément par les soins que j'avais pris pour qu'elles t'arrivent plus sûrement. Craignant que mes lettres ne fussent ouvertes à Milan par la police, ce qui n'aurait pas été un grand malheur, mais ce qui aurait pu les retarder d'une quinzaine de jours, je profitai de l'offre du ministre Lallement,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> de les insérer dans un paquet qui part tous les samedis par un courrier particulier, et qui met 13 jours à parvenir. La première que je t'envoyais de cette manière a dû retarder un peu ; mais toutes les autres ont dû suivre immédiatement de semaine en semaine, à moins qu'elles n'aient séjourné sur les tables du Bureau des affaires étrangères. Tu ne devais pas être inquiète parce que je t'avais prévenue que toutes les fois que je m'éloignerais de toi, les lettres mettraient du retard.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Depuis que je suis ici, où il n'y a que le château<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a>, je ne puis profiter que des courriers extraordinaires ; et si j'en manque un, à cause de quelque absence, cela fera du retard ; mais n'en conçois pas la moindre inquiétude. Je suis on ne peut pas mieux. Le général en chef<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> qui me retient auprès de lui, ainsi que tout ce qui l'entoure, me traite de la manière la plus aimable ; et rien ne contrarie mon état d'enfant gâté de la Révolution que d'être loin de toi.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je serai peut-être obligé dans quelques jours d'ici d'aller faire un tour à 70 milles d'ici dans le territoire d'Autriche aux mines d'Idria, pour choisir des échantillons de minéraux de mercure et en faire collections tant pour le Cabinet d'histoire naturelle du Jardin des plantes que pour le Conseil des mines<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> qui nous l'a bien recommandé.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Il n'y a plus communication de postes entre ce pays-là et celui-ci ; en conséquence, il est probable que pendant tout ce voyage, je ne pourrai pas t'écrire ; mais au nom de dieu, ne t'inquiète pas. Je serai muni de bons passeports et certainement je serai respecté. Au reste, en partant d'ici, je laisserai une lettre pour toi, et je t'écrirai dès que je serai de retour.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je serai enchanté de faire cette course, parce qu'elle complètera tout ce qu'on nous a demandé à Paris ; et que nous aurons rempli cette mission au gré de tout le monde.</div>
<div style="text-align: justify;">Les progrès que les royalistes faisaient à Paris et par imitation dans tout le reste de la République rendaient ici les plénipotentiaires de l'Autriche fort exigeants. À la vérité, le général en chef qui est aussi habile négociateur qu'il est grand guerrier, les jouait sous jambes ; et leur présente perpétuellement leur médiocrité intellectuelle et leur nullité politique, car ils ne sont plénipotentiaires que de nom. Mais les nouvelles que le général a reçues hier des événements du 18 à Paris doivent rabattre de leur exigence<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> ; et rendre leur maître beaucoup moins confiant. Il est bien probable que la paix se fasse, et qu'elle sera bonne et avantageuse pour la France.</div>
<div style="text-align: justify;">Il serait bien beau que nous eussions le Rhin pour limite, et que tous les anciens Gaulois découverts et soumis par César, et qui depuis Charlemagne ont toujours été désunis et partagés entre différents tyrans, fussent désormais rétablis en un grand corps de nation, conformément à leurs intérêts et à leur antique inclination. Il serait bien beau que nous fondassions en Italie une belle république puissante et capable de résister par ses propres forces aux vues ambitieuses d'un despote qui, élu par les Allemands, se croit toujours maître de Rome et souverain de l'Italie. Mais sur tout cela, tu sais bien que si on me fait quelques confidences, je ne dois pas en abuser, et que si l'on ne m'en fait pas, je ne dois pas être ici un espion qui surprenne quelques résultats pour les publier contre l'intérêt de son pays, surtout quand ce pays est endoctriné par des journaux infâmes, qui se laissent soudoyer sans pudeur par les ennemis de la République et qui, se prenant pour modèles, voudraient que la nation fut vile comme eux. Tandis qu'elle est destinée à briller du plus grand éclat (ne parle de cela à personne). <a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Le pauvre général est accablé de lettres turques et arabes qu'il reçoit de tous les hommes puissants en Turquie et dans lesquelles on chante la gloire de la grande nation et on lui demande son amitié ; je crois qu'il en publiera quelques-unes.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je te suppose actuellement à la campagne chez mon frère ; embrasse-le de ma part, ainsi que ma sœur et sa bonne maman.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Mille compliments à Louise, Paméla, à Fillette,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a></div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le citoyen Berthollet est retourné à Venise depuis une huitaine de jours.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Hier je fus à 20 milles d'ici visiter une bibliothèque de laquelle je rapportai 10 manuscrits<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a>, et en chemin je faisais le projet de t'emmener avec moi dans la première tournée.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Je sais bien que tu es une voyageuse bien poltronne ; mais tu penses bien aussi que je ferais tout ce qui dépendrait de moi pour que la tournée fut agréable. Tu serais absolument ta maîtresse de partir et de t'arrêter quand tu voudrais, et je ne contrarierais jamais tes inquiétudes. Penses-y, et si tu en as le courage, c'est une affaire faite. Quant à moi, ce serait le plus joli cadeau que tu pourrais me faire.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Claude-Camille PERRET (1769 - 1834).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Les lettres n°118, 119, 122, 125 et 127.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jean-Baptisre LALLEMENT (1736-1817) ambassadeur de la République française à Venise, mais éloigné de Venise par Bonaparte à partir de mai 1797.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge répond à Catherine qui lui écrit de Paris le 23 thermidor an V [10 août 1797] « […] je devrais déjà en avoir une de Venise, si tu es parti de Milan le 4, voilà 20 jours. » Monge la prévient que l’éloignement provoque un ralentissement de la correspondance. Voir les lettres n°30 et 95.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Bonaparte établit le quartier général à la « Villa Manin di Passeriano », palais du dernier doge de Venise, dans la commune de Codroipo. Voir la lettre n°128.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Voir lettre n°128.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> En 1794, l’agence des mines est créée par un arrêté du 1er juillet 1794 (13 messidor an II) du Comité de Salut public. Elle est composée de trois membres nommés par le Comité. Sous le Directoire, l’agence devient le Conseil des mines par la loi du 30 vendémiaire an IV [22 octobre 1795], il est constitué de Francois Pierre Nicolas GILLET de LAUMONT (1747-1834), Antoine-Marie LEFEBVRE D'HELLANCOURT (1759-1813) et Claude-Hugues LELIEVRE (1752-1835). Le Conseil a sous sa direction le corps des mines composé d'inspecteurs, d'ingénieurs et d'élèves et elle assure l’administration des Mines par le biais d’une communication directe avec tous les concessionnaires et exploitants de mines.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Le 4 Germinal an V [24 mars 1797], Bonaparte écrit au Directoire « Nous sommes maîtres des célèbres mines d’Idria. » (1471, <em>CGNB</em>). Il s’agit des mines de Mercure de la ville d’Idria dans le Frioul, le site est si célèbre qu’une entrée de l’<em>Encyclopédie</em> <em>méthodique</em> lui est consacrée. Depuis 1783, la région d’Idria faisait partie de l’Empire d’Autriche-Hongrie. La ville d’Idria désormais slovène est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Voir les lettres n°132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Le 10 vendémiaire an VI [1<sup>er</sup> octobre 1797], Catherine lui répond de Paris : « Je suis fâchée de te savoir à cette mine d’Idria en Autriche, votre mission n’en aurait pas été moins bien remplie quand il n’y aurait pas eu de mine de mercure. Au moment où les hostilités recommencent, il n’est pas prudent de s’isoler… »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Après les élections de germinal an V (mars 1797) pour le renouvellement du premier tiers sortant, les conseils voient l'écrasement des candidats directoriaux et la victoire des royalistes. Le 18 Fructidor an V [4 septembre 1797] a lieu un coup d’État à Paris qui vise à écarter les royalistes du pouvoir. Pichegru et Barthélemy sont arrêtés ; Carnot, parvient à s'enfuir. Les élections sont cassées dans quarante-neuf départements, et une soixantaine de députés et de journalistes, d'anciens policiers et à des chansonniers contre-révolutionnaires sont déportés en Guyane. Pour remplacer Carnot et Barthélemy, le choix des conseils épurés se porte sur Merlin de Douai et François de Neufchâteau, précédemment ministres. Des mesures répressives frappent émigrés et prêtres réfractaires. Monge ne s’alarme pas de l’éviction du Directoire de son ancien élève et collègue Lazare Carnot. (Voir la lettre n°13.) Catherine lui écrit à ce sujet le 30 fructidor an V [16 septembre 1797] : « […] je suis persuadée que vous savez à présent la nouvelle des événements du 18. Cela vous déterminerait à venir nous rejoindre, il n’y a plus de danger à présent à être ici, et républicain. Je ne vois pas ce que vous feriez en Italie, il y a assez longtemps que vous y êtes. Votre mission est finie, vous n’en avez pas d’autre, ainsi revenez bien vite. » Voir la lettre n°132. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n°89, 90, 110, 116, 118, 119, 127, 128, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Dès cette lettre apparaissent deux éléments de l’Expédition d’Égypte : sa nature grandiose et prestigieuse (voir les lettres n°153, 163, 171, 174, 176, 184 et 187) et le secret dans lequel elle est préparée. (Voir les lettres n° 153, 154, 156, 157, 163, 164, 171 et 177). Dans ses <em>Mémoires</em>, Bourrienne le secrétaire et ami de Bonaparte indique au sujet du projet de l’expédition d’Égypte que c’est à Passeriano qu’elle est projetée : « Ce fut à Passeriano que, voyant approcher le terme de ses travaux en Europe, il [Bonaparte] porta sérieusement ses regards vers l’Orient. Pendant ses longues promenades du soir, à Passseriano, dans un parc magnifique, il se plaisait à rappeler toutes les célébrités de ces contrées, à parler de tant d’empires fameux, qui ont disparu après s’être bouleversés les uns les autres, mais dont le souvenir est encore dans la mémoire des hommes ; il disait : « L’Europe est une taupinière, il n’y a jamais eu de grands empires et de grandes révolutions qu’en Orient, où vivent six cents millions d’hommes. » Il y trouvait le berceau de toutes les religions, de toutes les extravagances métaphysiques. Ce sujet était non moins intéressant qu’intarissable ; aussi s’en entretenait-il presque chaque jour avec ses généraux intimes, ses aides de camp et moi. Monge était presque toujours de la conversation. Ce savant homme, qui avait l’esprit et le cœur ardent, abondait dans le sens du général en chef, et excitait encore avec sa chaleur d’esprit la vive imagination de Bonaparte. Tout le monde faisait chorus. Ainsi, je le répète, le Directoire n’a été pour rien dans le renouvellement du projet de cette mémorable entreprise, dont l’issue n’a toutefois répondu ni aux grandes vues qui l’avaient conçue ni à la hardiesse du plan. » BOURRIENNE (1829), <em>Mémoires de M. de Bourrienne, ministre d’état, sur Napoléon, le Directoire, le Consulat, l’Empire et la Restauration</em>, Bruxelles, A. Wahlen, et H. Tarlier, pp. 39-40. Voir la lettre n°154. André Thouin donne un éclairage différent sur la genèse et la préparation du projet en donnant aux savants Monge et Berthollet un rôle majeur et en laissant entendre la difficulté qu’il y a à collaborer avec les deux savants. À son retour en France en avril 1798, Talleyrand, ministre des relations extérieures, Bonaparte et Berthollet lui proposent chacun à leur tour de prendre part à l’expédition préparée en secret : « Je consultai l’un des membres du gouvernement sur le voyage dont il était question et sur le genre d’intérêt qu’on mettait à ce que j’en fisse partie. Voici ce que ce personnage, en qui j’avais toute confiance, me dit avec franchise : « -L’expédition a pour objet l’Égypte. Il est question de coloniser ce pays et de la réunir à la France ; de le faire servir de passage pour le commerce des Indes-Orientales en ouvrant un canal de navigation du Nil à la mer Rouge, et de ruiner par ce moyen le commerce des Anglais. Ce projet, conçu par Monge et Berthollet, est devenu celui du général Bonaparte, qui l’a fait agréer au Directoire exécutif. C’est ce général qui est chargé de tout ce qui a rapport à l’entreprise. Berthollet, en grande partie, a fixé le nombre et le choix des savants et des artistes. Ce nombre a paru, d’une part trop considérable ; et d’une autre, le choix des individus peu propre à entretenir la bonne intelligence et l’harmonie nécessaires pour rendre le voyage agréables aux personnes et utile au progrès des sciences et des arts. » Thouin inscrit le caractère de Monge sur la liste les raisons qui le conduisent à refuser de prendre part à l’expédition : « […] enfin, sur le caractère de mon collègue Monge, dont les principes, soit en politique, soit en matière de sciences et d’arts, n’étaient rien moins que tolérants ; par toutes ces considérations, je me déterminai à répondre de manière évasive à toutes les propositions qui me furent faites pour prendre part à l’expédition qu’on préparait à Toulon. » THOUIN A. (1841), pp. 484-485.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Voir la lettre n°119, dans laquelle Monge ne saisit pas encore l’enjeu de la prise des îles de Corfou, Zante, Céphalonie. Au sein des relations entre la France et l’Empire ottoman, l’idée d’une expédition en Égypte comme opération de prestige n’est pas nouvelle et assez répandue. (Fourier, J. [1809] (1821), « Préface historique », <em>Description de l’Égypte ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l’expédition française</em>. Pansckoucke, 1, ii). Des projets d’expédition en Égypte sont envisagés aussi comme une stratégie pour maintenir un équilibre commercial et territorial entre les grandes puissances européennes depuis le XVII<sup>e</sup> siècle. Au cours des années 1780, les projets de conquêtes sont abandonnés au profit de politiques diplomatiques mises en oeuvrent au travers de la coopération technique et scientifique. (HITZEL F. (1999), « La France et la modernisation de l’empire ottoman à la fin du XVIII<sup>e</sup> siècle », pp. 9-10.)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Louis MONGE (1748-1827), sa femme Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827) et sa belle-mère ? DESCHAMPS ( ? - ?). Louis e t sa femme habitent à l’extérieur de Paris. Voir la lettre n°135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Anne Françoise HUART (1767-1852) sa jeune sœur.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge reste seul avec Bonaparte.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Suivant les ordres de Bonaparte, Monge se rend à San Daniele del Friuli commune italienne de la province d’Udine. Sur le procès-verbal signé par Monge figure la liste des manuscrits saisis dans la bibliothèque publique de la Ville destinés à la Bibliothèque nationale : n°4 « Variorum sermones membraneus « (XII<sup>ème</sup> siècle), n°54 « Psalterium » (XII<sup>ème</sup> siècle), n°34<em> « </em>S<sup>tus</sup> hieronymus » (XI<sup>ème</sup> siècle), n°147 « Aesopi fabula » (XIII<sup>ème</sup> siècle) et sous le n°175 « S<sup>ti</sup> Isdori differentiarum liber » (XIII<sup>ème</sup> siècle), « Persius et Juvenalis » (XV<sup>ème</sup> siècle), « Plini Historia naturalis » (XV<sup>ème</sup> siècle), et trois volumes de Titus Livius (XV<sup>ème</sup> siècle). Est aussi saisie une édition en onze volumes des œuvres de Francesco Filelfo publiée à Brescia en 1488. B.É.. Sur les cinq cents manuscrits saisis à Venise comme le stipule l’article 3 du Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V], voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 127, 128 130, et 140.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Monge avait l’habitude de se faire accompagner de ses filles lors de ses tournées en tant qu’examinateur des aspirants de la Marine. Voir les lettres n°9 et 173. Monge est nommé à ce poste en octobre 1783 remplaçant Étienne Bezout, il démissionne en 1799 et propose son frère qui l’a toujours remplacé lors de ses missions. Voir les lettres n°26 et 204. Sur l’action de Monge à la Marine voir les lettres n°118, 127 et 132. </p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
131. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
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1797-09-12
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Walter, Richard (édition numérique)
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Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.127
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 233 x 170 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Passeriano (Italie)
Description
An account of the resource
Lettre non signée qui contient une note "Ecrit le 5 vendémiaire à l’adresse du C Perret par les relations extérieures à Udine..."
Subject
The topic of the resource
Colonisation
Couple Monge
Première campagne d'Italie
République
Relation
A related resource
Sur des projets de colonisation, voir les lettres n°18, 177, 192, 196 et 197.
Colonisation
Couple Monge
Première campagne d'Italie
République
-
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1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
13 fructidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Passeriano
Transcription
<div style="text-align: justify;">À Passeriano, village à un poste d'Udine, Quartier général de l'armée d'Italie</div>
<div style="text-align: justify;">Le 13 fructidor de l'an V de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je meurs d'envie, ma chère amie, de te voir, de t'embrasser, de te caresser et malheureusement je vois toujours reculer le moment où j'espère pouvoir le faire.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Nous avions appris que le général en chef se rendait à Udine pour traiter enfin de la paix.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Nous nous étions mis en chemin pour Udine, Berthollet et moi, avec une chemise dans notre poche pour venir voir le général. En chemin, nous apprenons qu'il n'est pas à Udine, mais à un village peu distant. Nous nous y rendons et nous trouvons le général qui nous fait mille amitiés et qui nous traite comme si nous devions rester longtemps. Au bout de deux jours, nous recevons une lettre de lui, renvoyée de Venise, par laquelle il nous invite à venir pour quinze jours avec lui dans sa solitude.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Nous voilà donc ici sans chemise, obligés d'avoir recours au tiers et au quart, au général lui-même, pour avoir du linge de corps pendant que des bonnes femmes du lieu blanchissent notre dépouille. Au reste, tout cela n'est que niaiseries dont je te parle faute d'autres choses plus importantes. J'ai pressenti le général sur mon retour en France. Il me conseille de rester en Italie encore quelque temps, et de terminer auparavant la mission dont nous sommes chargés à Venise. Ainsi, ma chère amie, comme tu vois, mon départ est reculé et ce qu'il y a de plus, je ne sais de combien, ni jusqu'à quand.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Hier, il a rassemblé son état-major et il a voulu me faire parler sur ma pauvre géométrie descriptive. Je m'en suis tiré de mon mieux et, après la séance, tout le monde s'est écrié que c'était un bon signe pour la paix, car à Macerata, la veille d'arriver à Tolentino, nous avions déjà eu une séance qui avait été suivie du traité de paix avec Rome<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> et on présume de là que nous allons avoir la paix avec l'Empereur.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Ne conclus cependant rien de mon bavardage, car il n'y a encore que les premières visites de politesse qui soient faites, et même le général qui devait aller aujourd'hui à Udine rendre aux plénipotentiaires leur visite et dîner avec eux, n'a pu le faire à cause d'une colique qui l'a retenu au lit toute la journée.</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai eu du plaisir à venir dans ce pays-ci ; nous avons passé la Piava, le Tagliamento dont nous nous occupions si fort lorsque nous étions à Rome et quand, avec le plus vif intérêt, nous suivions les progrès de l'armée d'Italie dans ce pays-ci.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons été hier à Udine pour chercher des livres que nous étions autorisés à y croire et qui devaient faire partie des 500 manuscrits de Venise, mais nous ne les avons pas trouvés. Ils ont disparu depuis longtemps.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Le général nous a proposé d'aller à Trieste. Nous en sommes plus près que de Venise. Mais, ma foi, je commence à en avoir assez de l'Italie et comme notre voyage ne serait d'aucune utilité pour la République et qu'il ne tendrait qu'à notre satisfaction personnelle, nous n'avons pas voulu faire cette dépense et nous resterons ici jusqu'à ce que la discrétion commande notre retour à Venise. Je t'écris, ma chère amie, sur le bout de la table du général Berthier<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> avec une mauvaise plume, voyant peu clair et je doute que tu puisses lire cette lettre. Mais pourvu que tu reconnaisses que je me porte bien, que je m'occupe beaucoup de toi, que je m'ennuie beaucoup de ne pas te voir, cela me suffit.</div>
<div style="text-align: justify;">Les papiers de France ne me paraissent pas aussi alarmants qu'ils étaient il y a un mois et il me semble que la République se tirera encore de ce pas-là. Le Directoire demande la paix à corps et à cri. Ne serait-ce pas l'effet des machinations de nos ennemis ? Il paraîtrait qu'elle ne lui sera pas favorable. Nous sommes en si bonne position pour faire la guerre, du moins en Italie que si Bonaparte tirait encore une fois le sabre, nous ne pourrions faire qu'une paix avantageuse. D'ailleurs il ne faut pas que le Directoire compte sur l'amitié d'aucun roi; nous ne pouvons avoir d'amis que dans les républiques filles de la grande nation, et tout contrat que nous passerions avec les despotes, ne peut être que désastreux, parce que la paix une fois faite et nos forces rentrées sur notre territoire, nous ne serons jamais dans la belle position où nous nous trouvons. Nous pourrions aujourd'hui démocratiser l'Europe, et quand nous serons désarmés, nous aurons peut-être bien de la peine à rester nous-mêmes démocrates.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu ta lettre du 23 thermidor où tu me parles du dîner de Saliceti.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Si tu le vois, dis-lui que j'ai le plaisir de voir le général Franceschi avec lequel je parle souvent de lui.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie ; on ne peut pas faire une lettre plus vide de choses, mais que vous dire ? Il n'y a pas de plus mal chaussés que les cordonniers. Je t'embrasse bien tendrement. Ce sera bien autre chose quand je te tiendrai. Mille choses caressantes à Louise<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> et à tous nos amis.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> C’est ici l’expression la plus spontanée de tendresse envers sa femme. C’est l’unique fois qu’il en fait l’incipit de sa lettre.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Avec les plénipotentiaires autrichiens. Les préliminaires ont été signés le 29 germinal an V [13 avril 1797]. Les négociations reprennent pour la signature de la paix définitive.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jusqu’à la signature du traité de Campoformio en octobre 1797, Bonaparte établit le quartier général à la « Villa Manin di Passeriano », palais du dernier doge de Venise, dans la commune de Codroipo, près d’Udine. NB au général Clarke, le 4 fructidor an V [21 août 1797] : « Je pars demain […] pour me rendre à la campagne du doge de Venise, près de Codroipo. Si l’intention des plénipotentiaires est de se loger à la campagne, je dirai au général Victor de se donner les sollicitudes nécessaires pour trouver aux environs un logement convenable. S’ils préfèrent rester à Venise, on pourra tenir alors nos conférences alternativement à Udine et à la campagne. […] Je vous prie de me renvoyer le courrier par Trévise, Padoue, Vicence et Vérone, afin que je sois instruit si le troisième plénipotentiaire est arrivé ; car comme j’ai beaucoup à faire dans mes divisions, je ne voudrais pas arriver avant M. Degelmann [membre de la délégation autrichienne] ; je trouverais fort désagréable de rester cinq ou six jours sans rien faire. » (CGNB, 1923). Voir les lettres n°138</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Sur la question du retour en France de Monge pour assister au mariage de sa fille Louise voir les lettres n°126, 127, 136 et 137</p>
</div>
<div>
<h6><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Le traité de Tolentino avec le Pape, signé le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797]. Sur l’usage de la géométrie descriptive et son public. Voir la lettre n° 62. </h6>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> François II (1768-1835).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> À la fin du mois de mars 1797. Voir la lettre n°76.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Sur le choix et la saisie des manuscrits de Venise voir les lettres n°110, 114, 117, 118, 122, 123, 127, 130, 131 et 140.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Louis-Alexandre BERTHIER (1753-1815).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Sur la montée des Royalistes à Paris après leur victoire en avril 1797 aux élections pour le renouvèlement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n° 89, 90, 110, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> De Paris le 23 thermidor an V [10 août 1797], Catherine lui raconte ce dîner : « Enfin mon cher ami, j’ai eu Sa[aliceti] à dîner le 21 de ce mois. Je lui avais écrit à l’adresse que tu m’avais envoyée de Milan. Il m’a répondu une lettre fort honnête, il est très aimable. Le C[itoyen] de Sorgues, C[itoyen] Guyot et sa femme, ton frère, ta belle-sœur ; le dîner fut extrêmement gai, après dîner Louise a joué ces hymnes chéris, la présence de certains Républicains jointe à l’amour de la patrie ont animé son cœur et ses doigts. Je t’assure qu’elle y a mis de l’expression, tous, les uns après les autres, m’ont dit qu’il y avait longtemps qu’ils n’avaient passé une journée aussi agréable. J’avais eu soin de me mettre à table entre les C[itoyens] S[aliceti]. et D[esaix] pour parler de toi plus à mon aise. Je me suis bien satisfaite ; j’ai eu le plaisir d’entendre parler de toi en bons termes, cela m’a donné un plus d’esprit qu’à mon ordinaire ». Voir la lettre n°116.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Jean-Baptiste FRANCESCHI (1767-1810).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Louise MONGE (1779-1874).</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
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Inédit.
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Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
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Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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A name given to the resource
128. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
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1797-08-30
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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IX GM 1.125
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1 double folio ; 245 x 178 mm
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The nature or genre of the resource
Correspondance
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Passeriano (Italie)
Subject
The topic of the resource
République
Couple Monge
Première campagne d'Italie
Couple Monge
Première campagne d'Italie
République
-
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43192db1a37661eea76a94c35956d761
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A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
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1796-05 - 1797-10]
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
17 messidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 17 messidor de l'an V de la République française une et indivisible</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je t'écrivais hier, ma très chère amie, une lettre dans laquelle l'ennui que je commence à éprouver ici et l'attente longtemps trompée de quelques-unes de tes lettres avaient laissé percer une teinte d'humeur; mais je viens de recevoir par le même courrier les deux tiennes des 24 et 28 prairial,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> et en bonne justice je ne pouvais pas laisser subsister des reproches que tu ne méritais pas ; en conséquence, cette lettre a été déchirée impitoyablement. La tienne du 24, dont la date correspond au 12 juin, m'a fait le plus grand plaisir<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> ; tu dois incessamment recevoir celle que je t'écrivis de Naples à la même époque.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Il est bien doux de s'entendre ainsi à d'aussi grandes distances. Dieu veuille que ces distances se raccourcissent; mais hélas j'y vois toujours quelques obstacles.</div>
<div style="text-align: justify;">Enfin je crois que la présente est la dernière que je t'écrirai de la capitale du monde chrétien<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ; car quoiqu'elle doive partir demain soir, je ne pense pas qu'elle parte sans que tous nos 500 manuscrits, tous enfin retrouvés, tant de fois comparés, tant de fois jugés, ne soient entièrement encaissés.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Je n'ai plus qu'une caisse et demie à faire ; après cela je n'aurai plus qu'à encaisser les matrices des caractères de la Propagande qu'on doit me livrer dans trois jours,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> et à faire partir le tout par un voiturier pour Livourne.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Ce sera la première et la dernière fois que nous aurons recours ici à un moyen aussi simple. Car, pour les 50 voitures qui sont déjà parties de Rome, nous avons été obligés de faire faire des voitures exprès, dont la forme grossière qui se rapproche beaucoup de celle qu'on devait donner aux chars sous Numa<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> ou sous les premiers Consuls, ne laisse pas que d'avoir quelque chose d'imposant. Il ne restera plus à Rome qu'une douzaine d'objets tels que les deux fleuves originaux<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> dont on voit les copies aux Tuileries et qui, étant trop pesants pour être traînés dans les montagnes de l'Apennin, resteront ici jusqu'à ce que les circonstances permettent de les embarquer sur le Tibre et de les conduire en sûreté à Toulon.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Lorsque tout ce que nous avons en dépôt à Rome, à Livourne, à Gênes et à Toulon sera en marche, cela formera un convoi d'environ 100 voitures, chargé des dépouilles les plus précieuses en tout genre, et quelqu'aristocrate que soit Paris, quelqu'ennemi qu'il soit de l'égalité, quels que soient sa superstition, son ignorance, sa platitude, ses lâches regrets pour l'esclavage auquel il est pour ainsi dire façonné, s'il n'est pas tout à fait insensible aux sentiments de gloire, et, si quelque bas qu'il soit, il peut encore porter sa courte vue jusqu'à cette hauteur, son cœur palpitera et il ira en foule faire le cortège insigne des trophées des Républicains qui ont combattu en Italie, tandis que sans eux il aurait orné le triomphe de nos ennemis qui sont ceux de l'humanité.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Mes collègues Moitte, Berthélemy et Tinet partiront d'ici le 22 pour se rendre à Venise<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> ; ils se détourneront de leur route pour aller à Livourne jeter un coup d'œil sur notre précieux dépôt ; quant à moi, je crois que je partirai le 24 pour me rendre en droiture à Venise où Berthollet m'attend, et où nous avons 500 manuscrits à choisir.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Ce travail ne sera pas à beaucoup près aussi long que celui de Rome, parce que le nombre des manuscrits de cette Bibliothèque ne s'élève pas à 20 mille, comme ceux de la Vaticane. Nous dirigerons sur Gênes toute notre recette de Venise, et alors nous partirons, du moins je le pense, pour nous rendre dans ce Paris si contraire aux pauvres Républicains dans cet indigne Paris qui, depuis le 14 juillet 1789, n'a rien fait de bien dans toute la Révolution que par le lâche sentiment de la peur.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Il faut que la situation des pauvres amis de la République soit bien malheureuse à Paris, puisque le brave citoyen Florent-Guyot est réduit à aller à Tripoli prendre la charge de consul.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Au reste, le spectacle d'esclaves tranquilles est peut-être moins triste que celui d'esclaves déchaînés qui s'efforcent de river les fers que la providence avait rompus malgré eux. Je serai enchanté si je le vois à son passage ; mais je ne l'espère pas, parce qu'à Venise je ne serai pas sur la route. Au reste, dans deux mois, peut-être serai-je de retour à Milan<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> et même en route et alors je pourrai le rencontrer et ce sera une grande joie pour moi. Nous n'avons plus de télégraphe pour correspondre l'un avec l'autre ; tâche de nous en servir.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Il y a donc encore quelques bons départements puisque le citoyen Eschassériaux a été renommé pour la 3<sup>e</sup> fois. Tous les républicains français qui sont à Rome, et qui par leurs vertus sont dignes de cette belle qualité, ont été enchantés d'apprendre cette nouvelle. Fais-lui je te prie mon compliment, et pour lui et pour la République. <a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai le plus grand désir d'arriver auprès de vous. Dieu veuille que nous ne soyons pas forcés de nous distribuer ensuite dans nos différents dépôts pour pousser les expéditions et ramener toute notre récolte avec nous. Dans toute autre circonstance, cela ne serait pas nécessaire; mais aujourd'hui que le pauvre gouvernement qui fait trembler toute l'Europe, et dont le nom retentit jusqu'aux plus petits villages de la Grèce,<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> est si mal obéi dans l'intérieur, et qu'il est obligé faute d'argent, au milieu du luxe le plus effréné, de laisser mourir de faim les pauvres commis de ses bureaux ; si nous n'employons pas les moyens de l'heureuse armée d'Italie pour transporter ses propres trophées jusqu'à Paris, il est à craindre qu'ils ne pourrissent dans les ports et que le Directoire ne soit de longtemps en état de faire l'énorme dépense qu'exige ce transport. Nous ferons de notre mieux pour servir bien la République.</div>
<div style="text-align: justify;">Dis à Louise et à Paméla qu'elles sont toutes deux bien paresseuses.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Fais mille compliments aux deux ménages de ta sœur et de mon frère.<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a> Je vois que Émile<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a> commence à écrire car j'ai vu de son ouvrage sur une de tes enveloppes. Souviens-toi de moi auprès de Naigeon et de Barruel<a name="ftn" href="#_ftn23">[23]</a> et compte sur les tendres sentiments de ton ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> [Monge]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu réponse du citoyen Patrault, administrateur des revenus domaniaux à Milan<a name="ftn" href="#_ftn24">[24]</a> ; il veut bien se charger de recevoir tes lettres et de me les faire passer où je serai. Je vais lui écrire aujourd'hui qu'il m'adresse les premières à Venise. Adieu ma chère amie.</div>
<div style="text-align: justify;">On m'a dit hier que la République de Lucques, très aristocratique de sa nature quoiqu'après celle de St Marin elle soit la plus petite de toutes celles de l'Italie, a fait sa révolution. Les aristocrates souverains voulaient dit-on se donner au grand duc de Toscane, et les patriotes ont appelé les Français. Mais je ne sais si tout cela est bien vrai. Si cela est, vous avez dû le savoir avant nous.<a name="ftn" href="#_ftn25">[25]</a></div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Il n’y a que la lettre du 28 prairial an V qui se trouve dans les archives familiales conservées à l’École polytechnique.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Ni le manuscrit, ni une transcription n’ont pu être trouvés de la lettre de Catherine à Monge de Paris, le 24 Prairial an IV [12 juin 1797].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Le 12 juin est la date anniversaire de leur mariage. La lettre n°107. Naples, le 30 prairial an V, elle ne date pas du 12 mais du 18 juin 1797.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge écrit encore une autre lettre de Rome le 26 messidor an V [14 juillet 1797]. Lettre n°113.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Sur la sélection effectuée par la commission parmi les manuscrits du Vatican voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 109, 111, 113, 114, 120 et 139.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Voir les lettres n°86, 88, 109, 114, 133 et 134.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Tous les convois qui partent de Rome sont dirigés sur Livourne. Voir les lettres n°98, 100, 102, 110 et115.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Numa POMPILIUS (716-673 av. J.-C.) roi de Rome.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Les deux sculptures : « Le Tibre » et « Le Nil ».</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Monge se charge d’organiser ce dernier convoi lors de sa deuxième mission à Rome avant de s’embarquer pour l’Égypte en mai 1798. Voir les lettres n°102, 110 et 184.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Sur la nature spectaculaire des convois et la volonté de frapper l’opinion publique voir les lettres n°48, 81, 92, 94, 100 et 102.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Le 25 messidor an V [13 juillet 1797], les trois commissaires Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803) partent pour Livourne où sont rassemblés les objets saisis à Rome et où les attendent Thoüin. Voir la lettre n°109, 111 et 114.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> L’article 3 du Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V] stipule la remise à la France de 20 tableaux et 500 manuscrits. Voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 127, 128, 130, 131, 139 et 140.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Catherine commente le 11 thermidor an V [29 juillet 1797 : « Je serai obligée de recommencer ton éducation. J’ai bien de l’avantage sur toi, moi qui n’ai pas quitté la partie. Je ne la trouve pas plus belle pour cela ; tous vos trophées, toutes les dépouilles des ennemis, que nous font ces bagatelles, près des grands objets qui nous occupent ici, les presbytères que nous reprenons, et que nous rendons aux bons prêtres, voilà qui est digne d’occuper des hommes sensés, des philosophes du XVIII<sup>e</sup> siècle. Mais vous autres pauvres gens qui êtes des profanes, vous n’avez pas le sens commun, de vous attacher à ces misères. Cependant à travers toutes nos grandes mesures, on dit qu’il a quelques apparences que la paix avec l’Empereur est signée, c’est un miracle auquel je ne crois pas encore, à moins que le génie de la Liberté qui nous a toujours si bien secondé n’ait présidé avec Bonaparte à cette grande affaire. Cela nous rendra-t-il plus sages ? C’est ce qu’il faudra voir. Mais je vois tant d’hommes auxquels je croyais du mérite et des principes Républicains, qui se conduisent maintenant comme s’ils n’avaient jamais eu ni l’un ni l’autre, que je ne sais plus qu’en penser. Il est vrai que j’ai la vue courte en politique, le dire des gens aux plus longues vues que moi n’explique pas cela non plus. Que cela ne t’empêche pas de revenir, et surtout de ne point t’affliger lorsque tu seras avec nous. Il faut souffrir tout ce qu’on ne peut empêcher, si comme tu dis, le lâche sentiment de la peur ne retenait les Royalistes, il y a longtemps que la République française n’existerait plus. » Voir la réponse de Monge lettre n°119. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor, voir les lettres n° 89, 90, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> De Paris le 14 thermidor an V [1<sup>er</sup> août 1797], Catherine lui répond à ce sujet : « Le pauvre Guyot qui n’a rien du tout, n’a pu obtenir de place en France, malgré son intimité avec quelques-uns des Dieux. Ils ne le protègent pas, parce qu’il s’est montré tel qu’il est au fameux mois de prairial. Il partira après l’équinoxe, si on lui donne de l’argent. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge n’imagine pas être retenu à Passeriano par le Général lors des négociations pour parvenir à un traité de paix définitif avec l’empereur. Voir la lettre n°128.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) homme politique de la Côte-d’Or et ami bourguignon de Monge. En 1794, Florent-Guyot député de la Côte-d’Or à la Convention, est envoyé en mission auprès de l’armée du Nord et a pu communiquer avec Monge avec la ligne de télégraphe aérien mise en place de Paris à Lille et qui commence à fonctionner en mai 1794. Elle permet de communiquer par signaux visuels, par sémaphores. Monge a été consulté par Chappe afin de lutter contre les arrêts de transmission et d’en réduire le temps.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Joseph ESCHASSÉRIAUX, (1753-1824), il est élu député par le département de la Charente-Inférieure (actuelle Charente-Maritime) dès l’Assemblée législative en 1791, puis sous la Convention en 1792 et 1795, enfin sous le Directoire lors des élections d’avril 1797. Le 14 thermidor an V [1<sup>er</sup> août 1797] Catherine lui répond : « Je n’ai pas encore fait ton compliment à celui qui est réélu pour la 3<sup>ème</sup> fois, il y a 4 jours que je ne l’ai vu. C’est un singulier corps. » Sur le jugement que porte Monge sur Eschassériaux voir les lettres n°27, 118 et 137.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Les Français occupent l’île de Corfou le 29 juin1797. Les îles ioniennes de Corfou, Zante et Céphalonie qui étaient sous la domination vénitienne se révoltent avant de passer sous la domination française. Voir les lettres n°90 et 119.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART. Parce qu’elles n’écrivent pas à Monge. Voir la lettre n°20.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852), jeune sœur de Catherine HUART et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) ainsi que Louis MONGE (1748-1827) frère de Gaspard MONGE et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[22]</a> Émile BAUR (1792- ?) fils de Anne Françoise HUART et Barthélémy BAUR.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[23]</a> Jean-Claude NAIGEON (1753-1832) peintre et Étienne-Marie BARRUEL, (1749-1818) instituteur à l’École polytechnique.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[24]</a> Jean-Baptiste PATRAULT (1751-1817).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[25]</a> Le 14 thermidor an V [1er août 1797], Catherine le confirme en réponse : « Il est vrai que la République de Lucques a fait sa révolution. » </p>
</div>
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Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Une entrée par édition
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Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Fonds Monge, Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Huart, Catherine (1748-1847)
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Title
A name given to the resource
110. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-07-05
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Description
An account of the resource
<p>Lettre non signée mais datée dans laquelle il est question de son travail relatif aux manuscrits du Vatican et du cours des événements en Italie</p>
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.118
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
2 p. ; 26,6 x 19,2 cm
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Commission des sciences et des arts (Italie)
République
Commission des sciences et des arts (Italie)
Couple Monge
République
-
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
30 prairial an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Naples
Naples (Italie)
Vésuve (Italie)
Herculanum (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Naples, le 30 prairial de l'an V de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">C'est le 12 mai que nous nous sommes mis en route pour venir de Rome ici.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> De même que la Révolution, nos amours ont des époques chéries, auxquelles il faut conserver leurs anciens noms. Tout le long du chemin je cherchais les fleurs jaunes du genêt, mais cette pauvre plante de nos terres argileuses des Ardennes ne vient pas dans cette extrémité de l'Italie. C'est le myrte à grandes feuilles en fleurs qui borde les chemins dans presque tout le Royaume de Naples. L'odeur de cet arbrisseau est plus suave, mais ses fleurs ont moins d'éclat et surtout moins de durée que celles du genêt, et si c'eût été dans nos sévères pays du Nord que la mythologie eut pris naissance, c'eût été le genêt qui eût été consacré à l'amour. Si par malheur, j'étais condamné à passer encore une année loin de toi et dans ces climats, je solliciterais auprès de toi pour le myrte un brevet de lieutenant du genêt. Mais j'espère bien que cette démarche sera inutile, et que désormais ce sera le titulaire qui remplira ses fonctions.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a></div>
<div style="text-align: justify;">C'est réellement une bien belle ville que Naples, située en amphithéâtre au fond d'un golfe très grand, que ses faubourgs embrassent presque dans toute sa circonférence. Sa situation lui permettrait de devenir une seconde Carthage ou une troisième Tyr, c'est-à-dire le centre du commerce des trois anciennes parties du monde, si ses institutions politiques, civiles et religieuses ne la réduisaient pas à un état de nullité complète, à celui de patrie des polichinelles. À Rome, c'est l'imposture qui gouverne ; ici c'est la tyrannie la plus éhontée qui ne se donne même pas la peine de déguiser ses chaînes et cette lettre qui sera décachetée et vraisemblablement lue par le monstre femelle que l'enfer a vomi sur le trône de Naples, te prouvera que toute communication est ici fermée avec les lumières.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Le mariage du fils du prince avec une autre autrichienne<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> annonce que de semblables mesures ne doivent pas cesser si promptement; et présage pour ce triste pays la barbarie la plus complète. Bientôt on ne saura pas ici s'il existe une France qu'on ne le sait à la Chine. Mais qui peut pénétrer les desseins de Dieu qui fait concourir et le faible et le méchant à l'opération de ses merveilles ?</div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes allés hier soir voir le Vésuve ; nous sommes montés au sommet, sur le bord du cratère. Depuis la dernière éruption qui a eu lieu il y a trois ans, le volcan ne jette plus rien au dehors ; le fond du cratère ne présente qu'une simple cavité en entonnoir, et tout dort du plus profond sommeil, du moins en apparence, dans l'antre de Vulcain. Il s'élève quelque fumée de la surface du terrain; elle provient de la combustion lente des parties sulfureuses qui s'y trouvent au contact avec l'air, et la chaleur qui a lieu dans quelques endroits est purement superficielle.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Mais le spectacle des masses énormes de lave qui à différentes époques, ont couvert ce beau pays et porté la désolation sur le territoire vous attriste ; c'est encore bien pis lorsque vous descendez dans les fouilles d'Herculanum.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> On n'y a encore découvert qu'une partie du grand théâtre dont on a retiré quelques objets d'art. Ce théâtre tout en pierres, bien construit et presqu'encore tout neuf, s'est trouvé rempli entièrement et absolument couvert, ainsi que toute cette malheureuse ville, d'une lave compacte et dure, sur laquelle est bâtie actuellement la petite ville de Portici. Les constructions d'aujourd'hui paraissent faites de boue et de crachat en comparaison des bâtiments d'Herculanum ; et il semblerait que les hommes sont devenus des pygmées. Ma course au Vésuve m'a prouvé que je n'avais plus mes jambes de 25 ans avec lesquelles j'arpentais les Pyrénées.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Elle m'a bien fatigué ; mais je ne suis pas fâché d'avoir vu par moi-même le lieu de la scène de si grands phénomènes.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a></div>
<div style="text-align: justify;">La dernière éruption a produit un torrent de lave qui a coulé jusqu'à la mer et qui, dans son passage a couvert un village situé sur le rivage ; eh bien, dès que la lave a été refroidie, on s'est empressé de rebâtir dessus ; actuellement les fondations sont au-dessus du clocher de l'ancien village. Il est probable que, comme on le pense ici, cette position est plus sûre qu'une autre, et qu'une lave subséquente ne glissera pas sur la première, mais se versera dans des lieux plus bas qui sont à côté. D'ailleurs la surface d'une lave ne peut pas servir de lit à une autre ; car quand elle commence à se refroidir, c'est d'abord la surface qui se durcit ; puis le dessous, qui est encore fluide, coule peu à peu ; et la surface qui se trouve mal soutenue, se casse en gros morceaux que la partie qui coule encore entraîne dans le plus grand désordre ; et la masse, à la couleur près, ressemble assez bien pour l'irrégularité à une débâcle de glace arrêtée par un pont. <a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons encore ici pour trois jours à voir et parcourir Naples et les environs<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ; ensuite nous retournerons à Rome le plus vite que nous pourrons, à moins que le théâtre de St Charles ne doive s'ouvrir très promptement.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Il faut bien voir cet établissement qui jouit encore sur parole d'une si grande réputation en musique. Notre adjoint Kreutzer,<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> qui est un de nos premiers artistes de Paris, et qui par parenthèse est un bon patriote, et un jeune homme très sensible, attend aussi cette ouverture du théâtre dans l'espoir de trouver en Italie quelque chose de bon dans son genre. Il trouve cette pauvre Italie bien au dessous actuellement de sa renommée.</div>
<div style="text-align: justify;">Une chose assez drôle, c'est que le prince Borghèse<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> et d'autres Romains qui sont venus ici pour voir les fêtes que l'on doit donner à l'occasion du mariage du fils du tyran, sont fort mal vus, et qu'ils sont presque réduits à venir nous voir, pour voir quelqu'un. Quand sa mère nous rencontre, elle nous accable de saluts ; je crois, Dieu me pardonne, que tous ces pauvres Romains passent ici pour jacobins, et que, parce qu'ils ont communiqué avec nous à Rome, on leur fait faire la quarantaine.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu ma chère amie; pense quelquefois à moi, caresse pour moi la bonne Louise, l'espiègle Paméla, la grave Fillette.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Dis mille choses aimables de ma part au citoyen Baur<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a>, ménage la sciatique de mon pauvre frère, ne m'oublie pas auprès de sa charmante moitié,<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> ni auprès de la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> et compte sur les tendres sentiments de ton bon ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Monge accompagné de ses collègues Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1748-1822). Berthollet est à Venise. Thoüin à Livourne. Voir la lettre n°103.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Monge commet ici une erreur de date assez curieuse: il s'agit en fait du 16 juin 1797 (28 prairial an V). [R.T.] Voir la lettre n°104. Monge fait référence à leur mariage dont la date anniversaire est le 12 juin et qui est symbolisé par la fleur de genêt. Voir les lettres n°8, 127, 181 et 187. Le 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine lui répond de Paris en lui faisant remarquer son erreur « Tu t’es mis en route le 12 mai, mon cher bon ami, pour aller à Naples, et tu cherchais des genêts, moi qui suis plus sure des époques heureuses de ma vie, je t’ai écrit le 12 juin pour te rappeler celle-là. Si tu continues, tu seras obligé de solliciter ce brevet pour le myrte, mais je ne l’accorderai pas il me faut le titulaire, et cela le plus tôt possible. » Enfin, Monge admet son erreur mais indique encore qu’il s’est mis en route pour Naples le 12 juin 1797. Voir la lettre n°118. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> MARIE-CAROLINE D’AUTRICHE (1752-1814), femme de FERDINAND IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825). Sœur de Marie-Antoinette et ennemie de la Révolution. De Paris, le 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine commente avec la même énergie : « Puisque tu supposais qu’elle [le monstre femelle] devait lire ta lettre tu aurais dû être plus discret sur son compte, il faut se défier de ces espèces de monstres, ils sont trop difficiles à abattre. » </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> FRANÇOIS DE NAPLES, FRANÇOIS Ier DES DEUX-SICILES (1777-1830), fils de Marie-Caroline D’Autriche et FERDINAND IV. Il épouse MARIE-CLÉMENTINE D’AUTRICHE (1777-1801) le 8 messidor an V [26 juin 1797].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Cette description pourrait répondre aux critères d’un compte-rendu d’expérience en chimie. Un terme tel que « combustion lente » constitue un premier indice. Les images convenues de l’ « antre de Vulcain » et du « sommeil » du volcan sont le seul trait qui pourrait évoquer un discours mondain sur la science. La spécificité de ces sites archéologiques est leur lien avec des questionnements scientifiques. Cela constitue un élément de plus qui montre la posture pédagogique que Monge adopte avec les membres de sa famille. Voir les lettres n°9, 13, 20, 48, 108, 118, 171 et 173.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Le site d’Herculanum découvert en 1709 est fouillé à partir de 1738. Voir la lettre n°108.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> De juin à septembre 1774, Monge effectue un voyage dans les Pyrénées dont il gravit des sommets afin d’effectuer avec le jeune médecin d’Arcet des observations à l’aide d’un baromètre à mercure portatif pour obtenir des mesures précises de la hauteur des montagnes. Cela donne lieu non seulement à une publication : <em>Observations sur le baromètre, faites dans les Pyrénées conjointement avec le nivellement d’une montagne par MM. d’Arcet et Monge, au mois d’août 1774</em>. Elles sont jointes à la <em>Dissertation sur l’état actuel des montagnes dans les Pyrénées prononcée par d’Arcet, le 11 octobre 1775</em>. Le voyage dans les Pyrénées donne lieu à une première correspondance de voyage. Monge écrit à un ami de Mézières, M. Tisseron, directeur des Postes de Mézières et de Charleville. Une copie manuscrite de cette correspondance est disponible à la B.I.F. (man. 2.191) et dans la B.É. (TATON R. (1951), p. 20)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Monge donne aux phénomènes naturels une importance déterminante pour le perfectionnement de l’esprit et le progrès des sciences. (Voir les lettres n°3 et 62). Dans ce domaine plus que dans les mathématiques, il semble qu’il est devenu chercheur pour ses besoins d’enseignant. C’est d’ailleurs la physique que Monge enseigne pour la première fois au collège des Oratoriens de Lyon en 1764. Ensuite il développe en même temps un enseignement de physique et de mathématiques à l’École du Génie de Mézières. Il justifie l’étude des phénomènes naturels au sein même de sa Géométrie descriptive en les mettant en rapport avec les arts mais aussi en leur attribuant une valeur pédagogique dans le cadre de la formation de l’esprit : « Il faut […] rendre populaire la connaissance d’un grand nombre de phénomènes naturels, indispensable aux progrès de l’industrie, et profiter pour l’avancement de l’instruction générale de la nation, de cette circonstance heureuse dans laquelle elle se trouve, d’avoir à sa disposition les principales ressources qui lui sont nécessaires. » MONGE G. [1795] (1827), p. xv. Il faut souligner que Monge n’envisage pas seulement une formation en mathématiques à l’usage de la physique comme cela est le plus fréquent dans l’enseignement scientifique à la deuxième moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle, mais il envisage aussi l’usage de l’étude des phénomènes naturels au service de la formation de l’esprit dans des domaines plus théoriques tels que les mathématiques : « On contribuera donc à donner à l’éducation nationale une direction avantageuse en familiarisant nos jeunes artistes avec l’application de la Géométrie descriptive aux constructions graphiques […]. Il n’est pas moins avantageux de répandre la connaissance des phénomènes de la nature, qu’on peut tourner au profit des arts. Le charme qui les accompagne pourra vaincre la répugnance que les hommes ont en général pour la contention d’esprit, et leur faire trouver du plaisir dans l’exercice de leur intelligence, que presque tous regardent comme pénible et fastidieux. » MONGE G. [1795] (1827), p. xvii Monge attribue à l’étude des phénomènes naturels et à la géométrie descriptive la même valeur élémentaire sans hiérarchiser leur utilité pour la formation des esprits à l’exactitude et à l’évidence. MONGE G. [1795] (1827), p. 111. Il établit des liens réciproques entre les deux domaines scientifiques. Dupin ne manque de rappeler la part de l’étude des phénomènes naturels dans l’enseignement de Monge ni le charme qu’ils exerçaient aussi bien sur les élèves que sur le professeur : « Il aimait à conduire ses disciples partout où les phénomènes de la nature et les travaux de l’art pouvaient rendre sensibles et intéressantes ces applications. […] Monge étudiait avec une égale ardeur et les phénomènes de la nature et les phénomènes de l’industrie ; il acquérait des lumières pratiques […] et s’empressait d’en faire jouir la jeunesse studieuse. Dans ces excursions, faites aux jours de congé, par les plus beaux temps de l’année, au milieu des sites les plus pittoresques, l’imagination de Monge semblait s’agrandir comme les aspects offerts à ses regards par la nature ; il communiquait à ses disciples son ardeur et son enthousiasme, et changeait en plaisirs passionnés des observations, des recherches appliquées à des objets sensibles, qui faites dans l’enceinte d’une salle par des considérations abstraites, n’eussent paru qu’une pénible étude.» DUPIN Ch. (1819), pp. 16-18.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Catherine n’est pas séduite ni fascinée par la description du volcan effectuée par Monge, le 20 messidor an V [8 juillet 1797], elle écrit : « Tu es donc enchanté de Naples et de ses belles horreurs, cela ne me donne pas envie d’aller habiter si près de l’Enfer, notre belle France vaut mieux que tout cela […]. » </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Voir la lettre n°108.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Théâtre San Carlo construit en 1737 sur les plans du Sicilien Giovanni Medrano, par l'architecte napolitain Angelo Carasale.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Rodolphe KREUTZER (1766-1831). Voir la lettre n°66.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Camille BORGUESE (1775-1832).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla et Anne-Françoise HUART (1767-1852). Voir la lettre n°9. Monge a l’habitude de mentionner sa fille ainsi. Par contre ici il cherche à montrer son attention spécifique à « Paméla » et « Fillette ».</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Barthélémy BAUR (1752-1823) le mari de « fillette » Anne-Françoise HUART.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827). Le 17 floréal an V [6 mai 1797], Catherine donne des nouvelles de Louis de retour de sa tournée dans les ports en tant qu’examinateur de la Marine en remplacement de Monge: « Ton frère est de retour depuis longtemps, il a rapporté de son voyage une sciatique qui lui tient tout un côté du corps de sorte que quand il éprouve de l’humidité, il souffre, mais à cela près, il se porte bien ainsi que sa fe[mme], et nous aussi. » Monge a aussi souffert de sciatique en Italie. Voir la lettre n°118. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe.
Support
Support physique (codicologie). Propositions non exhaustives :
Papier, carnet, feuillet
Carte plastifiée (dossier biographique), négatif, etc. (iconographie)
Autre support : enregistrement sonore, vidéo, etc.
Papier
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Huart, Catherine (1748-1847)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
107. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-06-18
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Source
A related resource from which the described resource is derived
IXGM 1.116
Description
An account of the resource
Lettre non signée mais datée de G. Monge à son épouse dans laquelle G. Monge fait le récit de son trajet de Rome à Naples et de sa découverte de Naples.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 242 x 170 mm
Language
A language of the resource
Français
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Naples (Italie)
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Physique
Perfectionnement de l'esprit
Couple Monge
Commission des sciences et des arts (Italie)
Couple Monge
Perfectionnement de l'esprit
Physique
-
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1eb5155eb60ee87f29dbe2c8db0dbb1b
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Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
19 vendémiaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Modène
Modène (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Modène, le 19 vendémiaire de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Voilà la seconde fois, ma chère amie, que je repasse l'Apennin ; nous l'avons fait par une autre route pour tomber directement à Modène, sans passer par Bologne, et j'ai toujours eu le même plaisir à descendre dans cette superbe vallée du Pô.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Du haut des montagnes, je voyais les Alpes ; c'était la seule barrière qui me séparait de toi ; il me semblait que je voyais les murs de ta chambre; mais j'ai eu beau regarder ta fenêtre, la belle endormie ne s'y est pas montrée.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Je venais de t'écrire ma dernière à Florence, je crois que c'est en date du 15,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> lorsque j'ai reçu celle que tu m'as envoyée par Sixte.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Un moment après, Saliceti reçut de la part de Garrau un rendez-vous à Modène, où il fallait faire la révolution.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> La ville de Reggio, qui est du même duché, avait déjà fait la sienne,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> et même dans ces derniers jours ses habitants se sont montrés dignes de la liberté en courant sur un assez gros détachement d'Autrichiens, reste égaré de l'armée de Wurmser,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> en les assiégeant dans un vieux château et en les prenant tous prisonniers. Ils ont montré dans cette action de la rigueur; ils ont perdu deux hommes et ont eu plusieurs blessés.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Modène avait essayé à la même époque d'en faire autant; mais cela avait été plus difficile à cause de la Régence qui était sur les lieux, et elle avait manqué son coup. Cependant Modène nous était nécessaire pour assurer nos arrières si nous voulons aller plus loin en Italie.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> La Régence<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ne nous était pas favorable, elle avait approvisionné Mantoue lorsque nous avons été obligés de lever le siège pour attaquer Wurmser.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Enfin, elle n'avait pas accompli les articles de l'armistice. Toutes ces raisons et bien d'autres telles que le bien du peuple de Modène nous ont forcés à y faire germer la révolution. Garrau y est venu avec un détachement assez fort en infanterie et en cavalerie, dont la plus grande partie a continué sa marche pour aller au siège de Mantoue et, avec ce secours, les Modènois ont planté l'arbre de la liberté. Nous avons trouvé presque tout fini en arrivant ici. On a établi un Comité de gouvernement provisoire, composé d'amis de la liberté, une municipalité pour la ville de Modène, etc., etc. Actuellement nos amis sont maîtres de la ville, ou les maîtres sont nos amis. Hier soir, il y a eu un grand divertissement ; on a dansé autour de l'arbre de la liberté ; les deux commissaires, Saliceti et Garrau, en ont fait le tour aux grands applaudissements des sans-culottes. La place était toute illuminée aux bougies. Aujourd'hui on abat partout les armes du ci-devant duc<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a>, dans le palais duquel nous sommes installés, et tout va à merveille.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai été toute ma matinée dans la bibliothèque du ci-devant duc, où nous aurons une assez bonne récolte à faire en manuscrits anciens et en vieilles éditions. J'en ai déjà choisi un bon nombre. Lorsque le choix sera fait, on emballera et l'on enverra en France. Tout cela n'est qu'un faible dédommagement du convoi que nous avons laissé à Rome<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> ; mais en dépit de M.M. Roederer, Quatremère et compagnie, si la contre-révolution ne se fait pas à Paris, le convoi aura lieu.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Au reste, ma chère amie, je me porte bien. Je ne te parle pas de nos collègues dont trois sont aujourd'hui du moins, comme je pense à Livourne ou à Gênes et dont le quatrième est à Florence.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Dans deux ou trois jours, notre affaire sera terminée ici ; et je retournerai à Florence pour les rejoindre.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> Quelle que soit ma marche, d'ici à quelque temps, écris-moi toujours à Florence, chez le ministre de France<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a>, parce que, si je n'y suis pas, il me fera toujours parvenir mes lettres où je serai.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">En fait de républiques, ma chère amie, nous sommes des grands-pères, et nous avons grand plaisir à voir nos petits enfants. D'ailleurs les jeunes républiques sont comme les petits enfants: il n'y en a point de laides. Il serait bien convenable que le Directoire ne fit qu'une seule république de tout le pays libre qui est au midi du Pô, et une autre de celui qui est au nord. Il faut que les gouvernements aient de la force pour résister à leurs ennemis lorsque nos armées n'y seront plus.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, je t'embrasse bien tendrement.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Monge et Saliceti passent par la vallée de l’Arno, du Serchio. Ils franchissent l’Apennin au dessus de Castiglione et descendent directement sur Modène.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Voir lettre n°113.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Lettre n°32 du 15 vendémiaire an V [6 octobre 1796]</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> SIXTE ( ? - ?). Dans sa lettre de Paris du 4 fructidor an IV [21 août 1796], que Catherine envoie par l’intermédiaire de Carnot, elle indique que le lendemain elle donnera une autre lettre à Sixte. Cette lettre serait donc datée du 5 fructidor [22 août 1796], mais elle ne figure pas dans le fonds de la correspondance familiale conservée à la bibliothèque de l’École polytechnique.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) et Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1829) commissaires à l’Armée d’Italie. Bonaparte au Directoire 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796­] (<em>960</em>, CGNB). Monge suit Saliceti au cours de sa mission politique depuis le 10 vendémiaire an V [1<sup>er</sup> octobre 1796]. Voir la lettre n°30.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Le 11 Vendémiaire an V [2 octobre 1796] Bonaparte au Directoire : « Reggio a fait sa révolution et a secoué le joug du duc de Modène. C’est peut-être le pays d’Italie qui est le plus prononcé pour la liberté. » (960, <em>CGNB</em>). Voir les lettres n°26 et 27.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Voir les lettres n°29 et 30.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Bonaparte au Directoire exécutif 17 vendémiaire an V [8 octobre 1796­] « Cent cinquante hommes de la garnison de Mantoue étaient sortis le 8, à dix heures du matin, de la place, avaient passé le Pô à Borgoforte, pour chercher des fourrages. Cependant, à cinq heures après midi, nous achevâmes le blocus de Mantoue, en nous emparant de la porte de Pradella et de celle de Cerese […]. Ce détachement, se trouvant par là séparé de Mantoue chercha à se retirer à Florence. Arrivé à Reggio, les habitants en furent instruits, coururent aux armes et les empêchèrent de passer, ce qui les obligea à se retirer dans le château de Monte Chiarugolo sur les États du duc de Parme. Les braves habitants de Reggio les poursuivirent, les investirent et les firent prisonniers par capitulation. Dans la fusillade qui a eu lieu, les gardes nationales de Reggio ont eu deux hommes tués. Ce sont les premiers qui aient versé leur sang pour la liberté de leur pays. Les braves habitants de Reggio ont secoué le joug de la tyrannie de leur propre mouvement et sans même être assurés qu’ils seraient soutenus par nous. » (<em>978</em>, CGNB) Voir lettre de Bonaparte aux habitants de Reggio. (976, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Bonaparte au Directoire 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796­] « Les états de Modène arrivent jusqu’au Mantouan : vous sentez combien il nous est intéressant d’y avoir au lieu d’un gouvernement ennemi, un gouvernement dans le genre de celui de Bologne, qui nous serait entièrement dévoué. » (960, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Voir les lettres n°26, 27 et 35.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Voir lettres n°21 et 22. Mais aussi à propos du siège de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 22, 29, 30, 42, 45, 51, 53 et 55.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Hercule III de Modène (1727-1803). Duc de Modène et Reggio.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Le 24 septembre 1796 [3 vendémiaire an V] la suspension de l’exécution de l’armistice de Bologne oblige les commissaires des sciences et des arts à quitter Rome et à y laisser les objets et ouvrages saisis.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Antoine-Chrysostome QUATREMÈRE DE QUINCY (1755-1849) et Pierre-Louis ROEDERER (1754-1835). Sur l’action de Quatremère et de Roederer contre la politique de saisie du Directoire voir les lettres n°19 et 28, mais aussi 22 et 26. Le 24 septembre 1796</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Thoüin reste à Florence. Berthollet, Tinet, et Moitte sont à Livourne avant de rejoindre Thoüin à Florence. Voir les lettres n°35 et 38. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge ne rejoint pas ses collègues à Florence. Il attend ses collègues à Modène avec qui il dîne avant de partir pour Livourne. Voir les lettres n°35, 36 et 38.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> André-François MIOT (1762-1841).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Catherine lui répond à ce sujet le 29 vendémiaire an V [20 octobre 1796] : « Ce sont des nouvelles très fraîches, elles me font d’autant plus de plaisir qu’il me semble que ta gaieté revient, et que tu goûtes les mêmes plaisirs que ton séjour à Rome avait anéantis. C’est donc une belle chose que les républiques naissantes, nous sommes blasés. Il nous faut à présent des miracles pour nous réveiller. Je ne vois ni n’entends rien ici qui ressemble à la contre-révolution, qui n’est, je crois, que dans les journaux qui sont détestables. C’est à qui fera le plus de nouvelles désastreuses et le plus de calomnies atroces contre le gouvernement et la république. Mais cela ne fait pas d’impression, tout le monde sent bien qu’un nouveau bouleversement nuirait à tous. Prenez bien vite Mantoue, et que la paix se fasse. Tout ira bien, surtout revenez vite, car [avec] ton absence, l’hiver me paraîtra plus insupportable encore que l’été. Voilà un an que nous sommes séparés. Ma rivale doit être contente, à moins qu’il lui faille le divorce, cela serait affligeant pour moi qui partage bien sincèrement l’amour que tu as pour elle. Cela ne me dispense pas de la trouver fort exigeante. » Voir les lettres n°35 et 36.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
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Destinataire
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Huart, Catherine (1748-1847)
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Title
A name given to the resource
34. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-10-10
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Rights
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Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.87
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 f. ; 2 p.
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Modène (Italie)
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Première campagne d'Italie
Esprit public
Couple Monge
Esprit public
Première campagne d'Italie
-
https://eman-archives.org/monge/files/original/69796425b4b500b54178bbcb46423abc.JPG
557432c17af1ed60b150a535a0ccfdbe
Dublin Core
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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a01c737f691ef5439786d1314c5a04e8
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
24 fructidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Rome
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 24 fructidor de l'an IV de la République française<br /><br />Ma dernière lettre venait de partir,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> ma très chère amie, lorsque j'ai reçu à la fois des deux lettres des 26 et 27 thermidor<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a>, l'une par la voie du Directoire,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> l'autre par celle de la citoyenne Siriac<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ; en sorte que voilà déjà cinq lettres que je reçois de toi ; Berthollet en a reçu une aussi de la citoyenne Berthollet.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Le même courrier nous a aussi apporté de bonnes nouvelles du Rhin, en sorte que nous avons été très gais toute la journée. Je suis enchanté que ta santé s'améliore et que tu n'éprouves plus ces indispositions qui te donnaient du malaise et du chagrin.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Je viens d'écrire un petit mot à Émilie.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Si le citoyen Marey est aussi longtemps sans recevoir de mes nouvelles, c'est qu'ici nous ne savons presque rien. Nous ne voyions personne.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Quand l'ambassadeur d'Espagne était ici, nous le voyions quelquefois; maintenant il est à Florence où se tiennent les conférences pour l'affaire de Rome, et nous n'avons plus cette ressource.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Notre seule compagnie est un médecin, homme d'esprit, fort instruit et bon patriote, et l'agent du roi de Suède,<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> fils d'un artiste célèbre de Rome et fort ami de notre nouveau régime.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Dans le commencement, nous avons été environnés d'une foule d'espions ; il ne nous a pas été difficile de les reconnaître et de les recevoir ensuite de manière à ne pas les encourager à continuer. Ainsi nous sommes presque sans relations, et je ne puis guère causer avec Marey de choses qui aient pour lui quelque intérêt. <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Tu nous supposes assez malins pour ne retourner en France qu'au printemps.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Nous sommes tous prêts à obéir avec zèle aux ordres du Directoire ; ainsi s'il faut aller à Naples, nous y volerons et alors l'hiver nous verra en Italie ; mais s'il ne nous vient point de nouveaux ordres du gouvernement, nous espérons avoir fini ici dans deux mois et nous retournerons à Paris avec la plus grande joie. Car pour des républicains, il faut la terre de la liberté.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Notre collègue La Billardière ne doit pas encore être prêt d'arriver à Paris. Il nous a quitté à Bologne pour conduire le convoi du Bolonais à Tortone, et le réunir à ceux de Milan, Pavie, Crémone, etc.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Il a fallu qu'ensuite il revienne à Milan faire faire les voitures et solliciter les chevaux nécessaires pour conduire son convoi général jusqu'à Paris. Cela lui a pris du temps. Nous le croyons actuellement parti de Tortone, mais nous n'en sommes pas sûrs.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Il passera par Nice, Aix, Lyon, etc. Sa route sera d'environ 300 lieues qu'il fera à petites journées, ainsi cela prendra au moins 5 ou 6 décades.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Je te suis bien obligé des nouvelles que tu me donnes sur la situation actuelle de Paris. À en juger cependant d'après les journaux, il semblerait que l'esprit public n'a pas beaucoup gagné depuis notre départ. Les tribunaux ont la vue bien courte puisqu'ils n'ont pas vu qu'il était constant qu'il y avait eu une conspiration contre la République en Vendémiaire<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> ; puisque [Quatremère], blanchi par eux, ne veut pas qu'on apporte les chefs-d'œuvre des arts à Paris, et témoigne ouvertement son tendre intérêt pour les ennemis de la France<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> ; puisque les mandats sont tombés dans un discrédit tel que la République aurait été renversée sans les incroyables succès de ses armées ; puisque Roederer ne veut pas la sûreté de l'armée d'Italie et s'écrie si fortement contre les rigueurs indispensables et bien méritées qu'on a exercées à Lugo.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma très chère amie, nous nous portons tous bien, mille choses aimables à toute la famille, à nos amis, et compte sur l'inviolable attachement de ton ami</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;">Si tu vois Eschassériaux, rappelle-moi à son souvenir.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Écris-nous toujours par la voie du Directoire, tant que cela te sera possible.</div>
<div style="text-align: justify;">
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Lettre n°26.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Dans ces deux lettres, Catherine répond à la lettre n°13 de Bologne du 22 messidor an IV [10 juillet 1796].</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> De Paris le 26 thermidor an IV [13 août 1796], par l’intermédiaire de Carnot. Voir la lettre n°13. </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> De Paris le 27 thermidor an IV [14 août 1796]. Angélique-Catherine Françoise MIOT (1763- ?), elle est une des sœurs de André-François MIOT (1762-1841). Elle épouse en 1783 Charles-Alexandre de SIRIAQUE (17 ? -?).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Monge répond à Catherine qui lui écrit de Paris le 26 thermidor an IV [13 août 1796].« Prenez bien garde de trop vous fatiguer, on dit ce climat malsain pour les Français. Il paraît que cela ne nuit pas à ta santé mais depuis que je te connais, je t’entends dire que ton ventre pousse. Quand je te verrai, je croirai à ton embonpoint. Si cela est, nous nous sommes donnés le mot car je suis obligée de faire changer toute ma garde robe, je ne sais plus ce que c’est que les hoquets ni les spasmes ; la tranquillité dont on jouit actuellement porte tout le monde à se livrer au plaisir. L’espoir d’une paix prochaine fait supporter la gêne que nous éprouvons en finances, les mandats valent 28 " le [?], on doit nous payer ce mois-ci de vos traitements, moitié en sols et l’autre moitié en mandat. Je me trouve bien riche avec ce qu’on me donne puisqu’il est accompagné de la tranquillité, et de l’Espoir de la paix, nos conquêtes et nos victoires sont aussi multiples sur le Rhin qu’en Italie. Il est étonnant que l’Empereur ne demande pas la paix à genoux. » </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Émilie MONGE (1778-1867). Monge écrit à sa fille aînée la veille le 22 fructidor an IV [8 septembre 1796] Voir lettre n°27.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) mari d’Émilie MONGE. Monge répond à une remarque de sa femme. De Paris le 26 thermidor an IV [13 août 1796] : « M[onsieur] Marey m’écrit pour avoir ton adresse pour t’écrire, Émilie se plaint amèrement de ce que tu ne lui écris pas, son enfant a déjà deux mois, elle se propose de le sevrer à huit mois, elle sera plus libre cet hiver à Paris, ils doivent venir après les vendanges […]. » </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> José-Nicolas AZARA (chevalier d’) (1731-1804). Voir lettre n°38.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Pietro MOSCATI (1739-1824).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Francesco PIRANESI (1748-1810), fils du célèbre graveur Giovanni Battista PIRANESI (1720-1778).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> De Paris, le 26 thermidor an IV [13 août 1796], Catherine écrit : « […] je ne sais pourquoi je pense toujours que vous ne reviendrez qu’au printemps, vous êtes assez malin pour cela. » </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Jacques-Julien HOUTOU DE LA BILLARDIÈRE (1755-1834). Monge répond à l’impatience exprimée par sa femme dans sa lettre de Paris le 27 thermidor an IV [14 août 1796] : « J’attends avec impatience votre collègue La Billardière depuis le temps qu’il est en route il devrait être ici. Combien je vais le questionner, si je le vois ! » Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Le premier convoi sous la responsabilité de La Billiardière quitte Tortone le 15 septembre 1796. Prennent le départ dix-huit chariots construits spécialement à Milan et chargés de 72 caisses. Il arrive à Paris vers la mi novembre 1796. Cela représente un peu plus de 6 décades.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> 13 Vendémiaire an IV [5 octobre 1795]. Voir les lettres n°19 et 29.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Antoine-Chrysostome QUATREMÈRE DE QUINCY (1755-1849) est l’auteur d’un volume à la fin du mois de juillet 1796 sous le titre <em>Lettres sur le préjudice qu’occasionnaient aux arts et à la science le déplacement des monuments de l’art de l’Italie, le démembrement de ses écoles et la spoliation de ses collections, galeries, musées, etc. </em> Ces lettres sont rédigées à partir de juin 1796. La forme épistolaire de ce manifeste contre les saisies d’œuvre d’art semble directement liée avec la procédure pénale sous le coup de laquelle il était jusqu’au 10 août 1796. « Attaché aux idées libérales incarnées par la Déclaration des droits de 1789 et la Constitution de 1791, solidaire des principes qui marquent la première phase de la Révolution, hostile au courant de radicalisation qui se manifeste en 1793, il était entré dans une semi-clandestinité ; découvert et arrêté en mars 1794, libéré après Thermidor, demeuré partisan de la monarchie constitutionnelle, il joue un rôle actif dans l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV [5 octobre 1795] ; décrété d’arrestation par contumace, il se cache à partir d’octobre 1795 jusqu’au 22 Thermidor an IV [9 août 1796] jour où il se trouve devant le tribunal qui l’acquitte. » [POMMIER E. (1991), pp. 416-417.] Dans une lettre que Monge ne reçoit que le lendemain (voir la lettre n°29), Catherine choisit de commenter le même événement dont l’un et l’autre ont pris connaissance par les journaux. Ils doivent tous les deux emprunter l’expression juridique « il est constant que ». En reprenant la nouvelle de l’acquittement de Quatremère de Quincy, Catherine répond aussi à la lettre de Monge (lettre n°19). L’actualité lui permet de développer la question de la réception de la politique de saisie du Directoire par Roederer dans sa lettre de Paris le 15 fructidor an IV [1<sup>er</sup> septembre 1796] : « M. Roederer se récrie donc beaucoup sur votre vandalisme, tu ne dis rien de Quatremère qui vient d’être acquitté par le jury du tribunal criminel du dép[arment] de la Seine, qui a déclaré [qu’il] n’était constant qu’il avait existé une conspiration en vendémiaire. Le premier usage que ce vendémiairiste a fait de sa liberté, a été de rassembler un certain nombre d’artistes pour présenter une pétition au Directoire, à l’effet de donner à sa prudence s’il ne serait pas plus utile de laisser au pape tous les beaux objets d’art qu’on supposait que vous alliez lui enlever. Je n’ai pas vu cette pétition, ainsi je ne peux pas te dire quelles raisons ils apportent à ce beau désintéressement. Au surplus, je crois que plus vous en enlèverez et moins vous en laisserez aux autres puissances du nombre desquelles celle que vous dépouillez sera bientôt rayée. » Monge n’a pas tort de souligner l’enjeu politique du Discours de Quatremère contre la politique de saisie du Directoire. Dans la préface de la réédition de ses <em>Lettres</em> en 1836 Quatremère de Quincy, donne des informations sur le contexte de production de cette correspondance : « Ce fut dans la retraite où je m’étais caché que le général Miranda, qui en avait le secret, vint m’engager à établir entre nous, sur le danger qui menaçait Rome une correspondance qu’il rendrait publique. » […] Selon, E. Pommier l’auteur dès le début de son texte indique que son ami veut « démontrer que l’esprit de conquête dans une République est entièrement subversif de l’esprit de liberté. » [QUATREMÈRE DE QUINCY [1796] (1836), <em>Lettres au général Miranda</em>, Lettre I, p. 87.] Cela éclaire le contexte politique de la querelle de juin-juillet 1796 et montre que le débat sur les saisies d’œuvres d’art en Italie est à la fois culturel et politique. « […] les adversaires de l’action du Directoire dans la continuation de celle qui avait été menée en l’an II, ne critique pas seulement les conséquences artistiques du transfert des chefs d’œuvre d’Italie en France, ils dénoncent aussi ses implications internationales, dans la mesure où il risque de dresser le peuple italien contre la cause de la France, d’exaspérer les antagonismes et de rendre encore plus difficile une paix durables. […][Quatremère et Miranda] ramènent ainsi le discours sur les arts au cœur du conflit entre la Révolution et l’Europe. » [POMMIER E. (1991), pp. 417-418.] Voir les lettres n°19, 22, 26, 28 et 34</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> La répression de l’insurrection du peuple de Lugo a lieu le 18 Messidor an IV [6 juillet 1796]. Le 26 messidor an IV [14 juillet 1796] Bonaparte écrit au Directoire : « Un moine arrivé de Trente a porté la nouvelle dans la Romagne que les Autrichiens avaient passé l’Adige, débloqué Mantoue, et marchaient à grandes journées sur la Romagne. Des imprimés séditieux, des prédicateurs fanatiques prêchèrent partout l’insurrection ; ils organisèrent en peu de jours, ce qu’ils appelèrent l’armée catholique et papale ; ils établirent leur quartier général à Lugo, gros bourg de la légation de Ferrare quoique enclavée dans la Romagne. » C’est Augereau qui mène la répression et Bonaparte conclut : « Depuis cet événement, qui a eu lieu le 18, tout est rentré dans l’ordre et est parfaitement tranquille. » (777, CGNB). Voir lettre n°21.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824). Dans sa lettre de Paris du 27 thermidor an IV [14 août 1796], Catherine informe Monge de l’état des relations entre Eschassériaux et leur fille Louise et si la demande en mariage approche. « Quoique je sois bien pauvre, je viens de donner à Louise un maître de chant à 3[f] par leçon. J’ai loué un piano 12 [f] par mois. J’espère que 3 mois lui suffiront pour tirer parti de sa jolie voix, j’ai pensé qu’il fallait plutôt faire cette dépense à présent que plus tard, les légers talents d’Émilie ont servi à la bien marier, j’espère qu’il en sera de même pour Louise. E[schassériaux] vient souvent à la maison nous le trouvons aussi à la promenade, mais nous en sommes toujours au même point. Cependant M[adame] Bertollet qui a eu décadi [dernier] un M[onsieur] Dubois à dîner chez elle à Aulnay, il lui a dit que tu avais deux jolies filles que l’aînée avait fait un bon mariage et que si la cadette avait voulu elle en aurait fait, un bien avantageux, qu’un de ses amis il était [f…] que c’était E[schassériaux]. Comme il y avait quelqu’un, elle n’a pas suivi cette conversation ; il paraîtrait d’après cela qu’il en aurait parlé à quelqu’un. Il ne me plaît pas autant que Marey, il a toujours l’air gauche, mais bon enfant. »</p>
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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28. Monge à sa femme Catherine Huart
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1796-09-10
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
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IX GM 1.85
Format
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1 double folio ; 250 x 175 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Commission des sciences et des arts (Italie)
Esprit public
Commission des sciences et des arts (Italie)
Couple Monge
Esprit public
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1795-1796 : Les débuts de l’École polytechnique.
Fin de la Convention et premiers mois du Directoire.
Thermidor an III - pluviôse an IV
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An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1795-07 - 1796-01
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Description
An account of the resource
<p><span> </span></p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Paris
Nuits
Genève
Transcription
<p style="text-align: justify;">Paris, le 10 nivôse de l'an IV de la République française<br /><br /></p>
<p style="text-align: justify;">Je suis à peine excusable, mon cher Marey<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a>, de tarder si longtemps à vous écrire ; mais le travail de l'École polytechnique<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> m'occupe si fort que je ne puis presque plus penser à autre chose. C'est un petit chef-d'œuvre que je ne veux abandonner à lui-même que quand il sera entièrement terminé. J'ai encore environ pour un an de travail pour rédiger et mettre en ordre le matériel des études<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> ; il faut de plus pour le courant que je fasse onze leçons par décade ; tout cela ne me laisse presqu'aucun moment de libre.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Je me souviens d'avoir vu un tableau représentant les mathématiques. C'était un jeune homme d'une physionomie très spirituelle, profondément occupé de l'objet de ses méditations, à la lueur d'une lampe, et ayant un coq perché sur le dos de son siège. J'ai toujours pensé que le peintre avait voulu exprimer par la lampe que le mathématicien devait veiller tard ; et par le coq qu'il devait se lever tôt.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Eh bien, depuis votre départ, je mets le conseil à exécution, comme je le faisais avant mon mariage.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Souvent, il est plus de minuit quand je me couche, et souvent il n'est pas encore quatre heures du matin quand je me lève. Tout cela ne me rend pas excusable; mais cela explique la négligence, et c'est tout ce que j'ai prétendu faire par tout ce verbiage.</p>
<p style="text-align: justify;">Vous désiriez, mon cher ami, avoir des nouvelles, et surtout des renseignements sur l'esprit public<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> ; car c'est là ce qui donne de l'inquiétude aux patriotes qui sont persuadés qu'avec du zèle, de l'enthousiasme pour la liberté et les vertus républicaines, la France ferait des miracles, comme elle en a fait tant que ce zèle a existé, qu'elle forcerait ses ennemis à l'admiration pendant la guerre, et qu'elle porterait pendant la paix, l'esprit humain au plus grand degré de perfection.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Si une petite république comme celle de Genève, dont le gouvernement même n'était pas démocratique, sans territoire et avec une très petite population, a su perfectionner son industrie au point de procurer à tous ses citoyens une existence plus aisée et plus douce que celle des habitants de tous les autres gouvernements, à la vérité par l'esprit mercantile, et en mettant à contribution l'ignorance et l'inattention des peuples voisins, ce qui n'est pas très philosophique,<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> que ne devrait pas produire une grande nation comme celle des Gaulois, avec un meilleur gouvernement, avec une connaissance plus exacte des principes de la liberté et de l'égalité, avec un superbe territoire tant par son étendue que par sa position<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ; lorsque les lumières rendues populaires iraient partout déterrer les hommes de génie; lorsque ceux-ci, en augmentant la masse de lumières acquises, dirigeraient les efforts de la multitude.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Et lorsqu'en faisant tout pour le peuple, ce qui tourne toujours au profit du riche qui en profite comme peuple et comme riche, on soulagerait le pauvre d'une foule de travaux pénibles, en mettant à contribution, non l'ignorance des peuples voisins, mais les forces inépuisables de la nature, et en ne réservant à l'homme que l'exercice de son intelligence pour diriger l'emploi de ces forces.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Voilà ce qui a fait désirer aux hommes éclairés le gouvernement républicain. C'est le seul gouvernement qui puisse entretenir une exaltation continuelle et une disposition habituelle de la part de tous ses membres au dévouement et aux sacrifices pour la patrie. C'est le seul qui puisse donner à l'esprit humain toute sa perfection ; c'est le seul qui ne trouve rien de difficile, rien d'impossible de la part d'une grande nation. Mais pour cela il vaudrait mieux avoir des républicains sans République qu'une République sans républicains.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></p>
<p style="text-align: justify;">Les malheureux qui, pour satisfaire de petites passions, ont crié à la perversité lorsque la morale du peuple était la plus digne d'admiration, et qui ont changé cette belle nation en une troupe de brigands qui se trompent les uns les autres et qui sacrifient tout sans pudeur pour le gain le plus révoltant, ces malheureux, dis-je, swont bien coupables. Ils ont ôté au peuple tous les moyens d'instruction qui s'étaient accumulés lentement depuis Charlemagne<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> ; ils l'ont abandonné aux prêtres qui sont les apôtres du mensonge, qui, dominant par la terreur qu'ils inspirent pour des chimères, sont perpétuellement en guerre contre les lumières et le courage, leurs ennemis naturels, et qui, décriant à leur tour un gouvernement qui doit les apprécier à leur juste valeur, en sont les ennemis les plus acharnés. C'était en établissant partout des moyens d'instruction, en élevant partout des chaires de vérités en opposition aux chaires de mensonges et d'absurdités qu'on pouvait espérer de détruire un jour tous les moyens de domination que la cour de Rome a mis tant de temps à dresser. Mais on n'a rien fait de tout cela ; et peu à peu la République se paralyse.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a></p>
<p style="text-align: justify;">Le véritable thermomètre de l'esprit public sont les assignats. Ce n'est pas par leur nombre ; ce n'est pas par leur rapport avec les biens nationaux qui en sont le gage ; ce n'est pas même par la crainte qu'on pourrait avoir sur l'existence du gouvernement qui doit les soutenir; ce n'est pas tout cela, dis-je, qui les discrédite. Ils sont tombés parce qu'ils étaient l'instrument d'une révolution qu'on a rendue odieuse à la multitude au lieu de la lui faire chérir. Ils sont tombés parce qu'il était de l'intérêt des prêtres d'ôter à la République un si bon véhicule. Ils sont tombés comme les décadis à mesure que les dimanches se sont reproduits ; ils sont tombés pour la même raison qu'un mauvais papier royal aurait la plus grande faveur s'il pouvait en paraître ; de même que les maîtres de poste ont conduit avec le plus grand zèle la fille de Louis XVI à Bâle et gratis tandis qu'ils refusent tout service aux fonctionnaires de la République.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a></p>
<p style="text-align: justify;">Néanmoins, mon cher Marey, tranquillisez-vous. La liberté est semée en France. Des gens courageux avaient voulu planter cette forêt nouvelle d'arbres tout venus, et dans la force de l'âge; des méchants, pour se battre entre eux, ont arraché ces arbres ; mais en les agitant, ils ont semé le gland et il poussera lentement. Les orties s'efforcent d'étouffer les jeunes pousses; elles donnent de l'inquiétude aux amis de la forêt qui, peut-être aussi, sont trop pressés de jouir. Ils ne croient pas pouvoir arracher jamais tant de mauvaises herbes. Qu'ils laissent agir la nature, la pluie, le soleil, et la vertu du gland le fera tôt ou tard triompher de ses obscurs ennemis ; et quand la forêt sera grande, il ne restera pas trace des orties dont les racines serviront d'engrais à des chênes vigoureux qui seront l'appui du lierre, les patrons du gui, l'asile des oiseaux, l'ornement de la terre, qui fourniront au bétail une nourriture abondante, au génie l'encre qui communique les lumières, les vaisseaux qui les portent d'un bout de l'univers à l'autre, et à l'industrie tous les moyens par lesquels l'homme substitue à ses faibles bras la force des éléments, et s'approprie pour ainsi dire toutes celles de la nature entière.</p>
<p style="text-align: justify;">Mais le papier va me manquer et je n'ai encore rien dit. Embrassez bien pour moi tout notre monde.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Ma femme devrait écrire un petit mot à la mère de la citoyenne Faipoult.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Vandermonde<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> qui l'a vue m'a dit qu'elle était un peu piquée de la constance avec laquelle on avait refusé les offres pour lesquelles elle avait fait des frais; et les frais méritent un remerciement.</p>
<p style="text-align: justify;">Salut et fraternité ! J'ai du monde dans ma chambre.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Je suis obligé de finir. [Monge]</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) épouse en mai 1795 Émilie MONGE (1778-1867), la fille aînée de Gaspard Monge. Après l’exécution de Louis XVI, Marey se retire de la scène politique parisienne et reprend ses activités de négoce à Nuits en Bourgogne. La correspondance que Monge adresse à Marey résulte non seulement de leur amitié fondée sur une préoccupation politique commune mais aussi de la volonté de conduire Marey à se maintenir dans l’action politique. (Voir la lettre n°90). Cela répond aussi à une demande de sa femme Catherine Huart et de sa fille Émilie Monge. Ces deux dernières vivent mal l’éloignement d’Émilie en Bourgogne depuis son mariage et désirent que le couple revienne vivre à Paris. Catherine l’exprime à plusieurs reprises dans les lettres à son mari : de Paris, le 26 thermidor an IV [13 août 1796] « Elle me fait un grand vide cette pauvre Émilie qui ne m’a jamais donné que des jouissances, m’en voilà séparée pour toujours. » ; le 17 floréal an V [6 mai 1797] « Passerez-vous par Nuits ? Fais en sorte de passer par là, Émilie est encore grosse, [elle] s’ennuie toujours dans ce pays-là, adieu mon ami. » ; le 10 messidor an V [28 juin 1797] « Tu ferais bien mieux de ramener avec toi Émilie et lui, ils passeraient l’hiver avec nous, cela ferait bien plaisir à cette pauvre Émilie… » ; le 17 germinal an VI [6 avril 1798­] « Je ne sais pas si je t’ai dit que le C.[itoyen­­­] Marey était électeur, il est sur la liste de la Côte-d’Or pour être député, Eschassériaux lui a écrit à la sollicitation d’Émilie pour l’engager à accepter. Je ne sais ce qu’il fera, cela me rendrait ma pauvre Émilie pour 3 ans. C’est tout ce que je vois de beau […]. » Émilie l’exprime à son tour dans une lettre de Nuits le 25 germinal an V [ le 14 avril 1797] en soulignant la spécificité de son premier départ de Paris au printemps 1795 accompagnée de sa mère et sa sœur Louise : « J’ai eu beaucoup plus de peine à m’habituer à Nuits cette fois-ci que l’autre, je quittais brusquement toute ma famille sans emmener avec moi quelqu’un comme à la première fois, et notre petite ville m’a parut encore plus triste qu’elle ne l’est. » Lorsque Monge écrit cette lettre à Marey ses deux filles et sa femme se trouvent à Nuits. Voir la fin de la lettre.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> L’École a changé de nom par le décret de la Convention du 15 fructidor an III <br />[1<sup>er</sup> septembre1795].</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> En 1796, Monge ne publie qu’un article « Sur les lignes de courbure de la surfaces de l’ellipsoide ; JEP, 2<sup>e</sup> cahier, pp. 145-165. L’année 1795 est particulièrement féconde puisque sont publiés <em>Les cours de Géométrie descriptive de l’École normale de l’an III </em>(1795 ; 160 p.) et les <em>Feuilles d’analyse appliquée à la géométrie</em> pour l’École polytechnique (1795 ; ensemble de 28 feuillets comportant deux à huit pages de texte). Il semble alors que jusqu’à son départ en Italie en mai 1796, Monge perfectionne pour l’École polytechnique son mode d’exposition de son enseignement de Géométrie descriptive élaborée d’abord pour l’École normale en cherchant à l’organiser son enseignement de l’Application de l’analyse à la géométrie.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Après son retour à l’École en juillet 1795 jusqu’à son départ pour l’Italie en mai 1796, Monge reprend son cours de géométrie et donne le matin des leçons de coupe des pierres et des bois, puis sur les ombres et la perspective six fois par décade à la division de stéréotomie et deux fois par décade aux deux divisions supérieures. Voir la lettre n°1, 62, 127 et 170.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Il ne m’a pas été possible d’identifier ce tableau ni même de trouver des allégories des mathématiques qui correspondent à la description de Monge. Les personnifications des mathématiques sont le plus souvent féminines.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Gaspard Monge épouse Catherine HUART veuve HORBON (1747-1846) le 12 juin 1777. Sur leur rencontre et leur mariage. Voir les lettres n°8 et 187. Les années 1770 sont particulièrement fécondes. Monge détermine précisément les axes théoriques de son œuvre scientifique en développant les rapports entre les sciences mathématiques, entre les mathématiques et la technique, entre les mathématiques et la physique. Son élaboration scientifique est menée aussi bien au sein de son enseignement de mathématiques et de physique à l’École du génie de Mézières qu’au sein de sa recherche inscrite dans les préoccupations collectives des mathématiciens de la deuxième moitié du XVIII<sup>e </sup>siècle. Après avoir été répétiteur de Mathématiques lorsque Bossut est professeur à Mézières, il devient son correspondant à l’Académie des sciences en 1772. Le 14 janvier 1780, Monge devient adjoint géomètre en remplacement de Vandermonde promu associé et s’installe à Paris six mois de l’année. En 1784, il quitte définitivement Mézières.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> L’esprit public est le premier objet de leur correspondance. Voir les lettres n°85 et 90. C’est aussi l’objet de sa correspondance avec les membres de sa famille lors de sa seconde mission en Italie en 1798, voir les lettres n°156, 160, 167 et 176.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn"><strong>[8]</strong></a> Monge en janvier 1797 dans une lettre à sa femme s’exprime un peu différemment. L’objet de l’enthousiasme nécessaire pour l’accomplissement de la République n’est pas la liberté et les vertus républicaines, mais le bonheur et le perfectionnement de l’espèce. (Voir la lettre n°51.) Cette nuance pourrait être déterminée par la nature politique du public auquel est destinée cette lettre. On retrouve la même précaution dans une autre lettre adressée à Marey le 14 floréal an V [3 mai 1797­]. (Voir la lettre n°90.) Monge place la République et la France avant le perfectionnement de l’esprit. Par contre, dans la lettre à sa femme datée de Rome, le l<sup>er </sup>prairial an V [20 mai 1797], il estime que la papauté ne s’oppose ni à la République, ni à la France, mais au perfectionnement de l’esprit. (Voir la lettre n°96.) De la même façon, dans sa lettre de Paris le 19 germinal an VI [8 avril 1798], Catherine détermine avec précision les principes qui conduisent Monge à l’action en qualifiant les premières années de la Révolution d’années de réflexion spéculative qui ont précédé l’action : « Les premières années de la révolution qui ont été les plus brillantes, se sont passées pour toi en spéculations sur le bonheur général et futur. »</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> L’utilisation de la République de Genève comme exemple dans le discours de Monge fait évidemment penser à l’article « Genève » dans l’Encyclopédie, rédigé par d’Alembert, et qui avait suscité une forte réaction de la part de Rousseau. ((1758) <em>Lettre de J.-J. Rousseau, citoyen de Genève à M. d’Alembert, de l’Académie Royale des Sciences de Paris, de celle de Prusse, de la Société Royale de Londres, de l’Académie Royale des Belles-Lettres de Suède, et de l’Institut de Bologne : Sur son article Genève Dans le VIIe Volume de l’Encyclopédie, et particulièrement sur le projet d’établir un théâtre de comédie en cette Ville</em>, Amsterdam, Marc-Michel Rey) Monge emprunte la même attitude critique que d’Alembert. Il faut aussi indiquer que Monge est ami depuis plus de vingt ans avec un Suisse, Jean Nicolas Pache qui quitte la France pour la Suisse en 1787 pour ensuite rentrer en France après juillet 1789. Pendant son absence, les deux amis restent en relation en échangeant une correspondance. Les questions politiques devaient vraisemblablement être l’objet des échanges des deux amis.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Monge a acquis une très bonne connaissance du territoire français au cours de ses tournées d’examinateur de la marine. (TATON R. (1951), p. 32.) Monge le souligne aussi dans le programme qui sert d’introduction à sa <em>Géométrie descriptive </em>en indiquant qu’il faut exploiter « cette heureuse circonstance » d’ « avoir à sa disposition les principales ressources nécessaires à la connaissance d’un grand nombre de phénomènes naturels ». MONGE G. [1795] (1827), p. xv. Voir la lettre n°108.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Monge a déjà vécu l’expérience concluante de ce qu’il préconise ici. En Septembre 1793, il doit mobiliser les résultats des recherches sur la métallurgie et la chimie acquis depuis une vingtaine d’année par la communauté scientifique qui s’est lancée dans le programme ouvert par Lavoisier. Il est chargé avec Vandermonde et Berthollet de moderniser la fabrication de l’acier pour laquelle l’industrie française était très en retard sur l’étranger, d’accélérer la fabrication des armes et de fournir les directives techniques. (TATON R. (1951), p. 36 et voir BRET P. (2002), <em>L'Etat, l'armée, la science. L'invention de la recherche publique en France (1763-1830)</em>, Rennes, P. U. de Rennes.) L’action de Monge est saluée par le Comité de salut public par un arrêté du 16 décembre 1793 mais aussi remarquée par J.N. Jomard architecte ingénieur, chargé d’effectuer un rapport au Comité de salut public sur l’action de Monge et de ses collègues. L’ingénieur est le frère d’Edme-François Jomard qui accompagne Monge en Égypte en 1798. Il décrit en introduction de ses <em>Souvenirs</em> l’action de Monge au service de l’armement français. (JOMARD E. F. (1853) <em>Souvenirs sur Gaspard Monge et ses rapports avec Napoléon</em> […], pp. 3-4.) Le succès de l’action des savants tient à l’action pédagogique qu’ils ont mené au sein du programme des cours révolutionnaires sur la fabrication du salpêtre des poudres et des cannons. Monge rédige un ouvrage <em>Description de l’art de fabriquer les canons</em>, publié en 1794, qui selon Taton est un « modèle d’exposition théorique et technique ». (TATON R. (1951), p. 37.) Le rapport nécessaire entre sciences et industrie réalisé par le biais de l’action pédagogique des savants est une idée chère à Monge. Dès les années 1792-1793, alors ministre de la Marine, Monge en donne une première expression dans une note manuscrite. « Ce qui fait qu’en France les arts qui exigent quelques degré d’exactitude sont presque dans un abandon total c’est que dans l’éducation d’aucune partie de la nation on ne s’est appliqué à donner aux jeunes gens le sentiment et l’habitude de la précision en sorte que les consommateurs qui n’en ont aucune idée et qui n’y attachent aucun prix, ne l’exigent pas dans les ouvrages qu’ils commandent, et que les ouvriers à qui ce travail ne serait pas payé (puisqu’il ne serait pas apprécié) se gardent bien de prendre une peine inutile. Si l’on achète une montre, par exemple, c’est à la forme de la boëte que l’on s’attache, c’est à la chaîne, c’est aux breloques que l’on pense, et le mouvement est la chose de laquelle on s’occupe le moins. Aussi quoique nous ayons peut-être un ou deux ouvriers capables de faire des <em>garde-temps</em> comparable à ceux d’Angleterre, il y a si peu de consommateurs de ces sortes d’objets, qu’après en avoir fait un très petit nombre ils n’ont font plus. Nous n’avons presque point d’opticiens, nous avons fort peu d’ouvriers en instruments de mathématiques, de marine, d’astronomie ; parce que personne ne sait ce que c’est qu’une lunette acromatique ; c’est que personne ne sait se servir des instruments et qu’il ne s’établit pas de fabrique de choses sans débit. » (note manuscrite citée dans TATON R. (1951), pp. 346-348.) Monge développe cette même idée dans son programme qui précède son premier exposé de la Géométrie descriptive le 1<sup>er</sup> Pluviôse an III [20 janvier 1795] à l’École normale. Ce programme est par la suite conservé dans les rééditions successives de la Géométrie descriptive : « Pour tirer la nation française de la dépendance où elle a été jusqu'à présent de l'industrie étrangère, il faut, premièrement, diriger l'éducation nationale vers la connaissance des objets qui exigent de l'exactitude, ce qui a été totalement négligé jusqu'à ce jour, et accoutumer les mains de nos artistes au maniement des instruments de tous les genres, qui servent à porter la précision dans les travaux et à mesurer ses différents degrés : alors les consommateurs, devenus sensibles à l’exactitude, pourront l’exiger dans les divers ouvrages, y mettre le prix nécessaire ; et nos artistes, familiarisés avec elle dès l’âge le plus tendre, seront en état de l’atteindre. […] Il faut enfin répandre parmi nos artistes la connaissance des procédés des arts, et celle des machines qui ont pour objet, ou de diminuer la main-d'œuvre, ou de donner aux résultats des travaux plus d'uniformité et plus de précision ; et à cet égard, il faut l'avouer, nous avons beaucoup à puiser chez les nations étrangères. C'est, d'abord, en familiarisant avec l'usage de la géométrie descriptive tous les jeunes gens qui ont de l'intelligence, tant ceux qui ont une fortune acquise afin qu'un jour, ils soient en état de faire de leurs capitaux un emploi plus utile et pour eux et pour la nation, que ceux mêmes qui n'ont d'autre fortune que leur éducation, afin qu'ils puissent un jour donner un plus grand prix à leur travail.» (MONGE G. (1799), <em>Géométrie descriptive : leçons données aux Écoles normales, l'an 3 de la République</em>, Baudouin, Paris, pp. 1-2, voir aussi DHOMBRES J. (dir.) (1992), pp. 305-307)</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Arago mentionne les travaux de Monge sur la composition des machines selon un axe pédagogique décrit dans processus de simplification, de réduction et de réorganisation. Monge s’inscrit dans le programme de recherche de la communauté scientifique initié par d’Alembert avec son traité de Dynamique en 1743 : la détermination des principes élémentaires des différents domaines de la mécanique. « Ses investigations réduisirent les machines les plus compliquées à un nombre très limités d’organes élémentaires Monge fut bientôt frappé de tout ce que les inventeurs et les simples constructeurs trouveraient de ressources dans une énumération complète de ces divers organes ; dans des tableaux synoptiques réunissant les moyens connus de transformer les mouvements des pièces sur lesquelles des moteurs exercent directement leurs action, en des mouvements très différents imprimés à d’autres pièces ; dans la représentation graphique des combinaisons ingénieuses, où l’on voit la force d’impulsion de l’eau, celle de l’air, la force élastique de la vapeur, tantôt forger à coups redoublés l’ancre colossale du vaisseau de ligne, tantôt enlacer avec une régularité mathématique les filaments de la dentelle la plus délicate. » ARAGO F. [1853] (1965), p. 38.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Monge détermine le motif de son engagement pour la République en exprimant les liens solidaires et réciproques entre l’ordre politique républicain et le perfectionnement de l’esprit. Monge est républicain parce que ce système politique permet le progrès des sciences, le perfectionnement de l’esprit et le bonheur de l’espèce par le biais de l’institutionnalisation d’une pratique scientifique spécifique fondée sur les rapports entre transmission et élaboration du savoir et sur ceux entre les sciences ainsi qu’entre les sciences et les arts. Ce qui compte c’est l’instruction publique. La posture d’enseignement constitue une stratégie pour les savants afin de mettre en ordre, réduire et simplifier les principes scientifiques afin de contribuer aux progrès des sciences et au développement de nouveaux domaines scientifiques.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> CHARLEMAGNE (742-814) En <strong>789, Charlemagne rédige un capitulaire ordonnant au clergé d'ouvrir des écoles pour tous</strong><strong>.</strong> Il souhaite développer l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul. Fourcy commence son histoire de l’École polytechnique avec la même référence à Charlemagne pour décrire comme Monge l’état de l’instruction publique fin 1793. FOURCY A. (1828), <em>Histoire de l’École polytechnique</em>, Paris, p. 1. L’association entre Charlemagne et l’instruction pour tous devance la fortune qu’elle atteint sous de la III<sup>e</sup> République.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Aubry dans sa biographie supprime le passage sur l’instruction publique, tout en laissant cette dernière phrase du paragraphe. (AUBRY P.V. (1954), p. 166) Il efface ainsi l’expression du lien que Monge établit entre un système politique et une activité scientifique communautaire par le biais de l’institutionnalisation de l’instruction publique. La transmission est un axe déterminant de l’idée de progrès qui détermine l’action de Monge avant, pendant et après la Révolution. Et c’est dans ce cadre et dans une perspective historique que Monge développe son propos anticlérical. C’est bien l’opposition et les obstacles que l’Église lève contre la diffusion des Lumières qui constituent les motifs de l’anticléricalisme de Monge. Ils font écho à ceux de Condorcet exprimés à plusieurs reprises dans son <em>Esquisse</em> […]. Voir notamment CONDORCET [1795] (1988), pp. 157-158. Voir aussi la lettre n°99.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Marie Thérèse-Charlotte de France (1778-1851), fille aînée de LOUIS XVI (1754-1793) et de Marie-Antoinette. Comme ses parents, elle est emprisonnée au Temple le 10 août 1792. Après la mort de son frère le 8 juin 1795, elle est la seule survivante de la famille royale. Son sort suscite une forte émotion au sein de l’opinion publique et dans la presse jusqu’à ce qu’elle soit récupérée par les mouvements contre-révolutionnaires et devienne un enjeu politique. Dans la séance du 2 messidor an III (1er juillet 1795), Treilhard, au nom des Comités de Salut public de Sûreté générale, propose un décret imposant à l’Autriche en échange de la princesse la libération des députés et ministres français – notamment Beurnonville, ministre de la Guerre ; les députés Bancal, Lamarque, Camus, Quinette, Drouet par ailleurs l’homme de Varennes ; les ambassadeurs Constant-Benuveau et Semonville- qu’elle détient. Ce n’est que dans la nuit du 18 au 19 décembre 1795 que Marie-Thérèse de France est conduite à Bâle pour y être remise à son cousin François II. Sur la question de l’impact du sort de la fille de Louis XVI sur l’opinion publique voir BECQUET H. (2005), « La fille de Louis XVI et l’opinion en 1795 : sensibilité et politique », <em>Annales historiques de la Révolution française</em> [En ligne], 341 | juillet-septembre 2005, mis en ligne le 15 septembre 2008. URL : http:// ahrf.revues.org/1620</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Louise MONGE (1779-1874) la fille cadette et Catherine HUART (1748-1847), sa femme, ont accompagné les jeunes mariés Émilie MONGE et son mari Nicolas-Joseph MAREY à Nuits en Bourgogne. Monge est resté seul à Paris. Voir supra.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Anne-Charlotte DUCHÉ née MARRIER (1737-1814) mère de Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815) qui épouse Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817).</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> FAIPOULT et Alexandre-Théophile VANDERMONDE (1735-1796) ont été en contact dès 1792 à la Société patriotique du Luxembourg fondée en janvier 1792 par Pache, l’ami de Monge. Vandermonde meurt quelques jours après le 1<sup>er</sup> janvier 1796. Vandermonde est une rencontre déterminante pour la vie sociale et scientifique de Monge à Paris. Dès le premier voyage du jeune géomètre à Paris en novembre 1771, c’est Vandermonde qui le présente à Diderot et d’Alembert. Il se rend chez le mathématicien une fois par semaine et y rencontre de nombreuses et diverses personnalités. Dans ses <em>Notes de voyage</em>, le général Desaix rapporte une conversation au cours de laquelle Monge effectue le récit de ses premiers contacts parisiens. Voir DESAIX [1797] (1907), <em>Journal de voyage du Général Desaix, Suisse et Italie (1797)</em>, p. 265.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Il arrivait à Monge de recevoir ses élèves dans sa chambre. « Ses nombreuses leçons, données dans les amphithéâtres, sur l’analyse, la géométrie, la physique ne l’empêchaient pas d’aller dans les salles d’études lever les difficultés qui eussent entravé la marche du travail. Ces visites se prolongeaient souvent jusqu’à l’heure de la sortie ; alors groupés autour du professeur illustre, les élèves l’accompagnaient jusqu’à sa demeure, jaloux de recueillir encore quelques uns des ingénieux aperçus qui jaillissaient, semblables à des éclairs, de la plus féconde imagination dont l’histoire des sciences ait conservé le souvenir. » Arago F. (1854), T. II, pp. 498-499 <em>in</em> Sergescu P. (1947), p. 302.</p>
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Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
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Title
A name given to the resource
3. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
Creator
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Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
Le fonds familial Marey-Monge ne peut pas être retrouvé aujourd'hui. La transcription a été effectuée et transmise par René Taton en 2002.
Source
A related resource from which the described resource is derived
Transcription R.T. de l'autographe du fonds familial Marey-Monge
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Date
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1795-12-31
Relation
A related resource
Sur l'idée de progrès voir les lettres les lettres n°<a href="http://eman-archives.org/monge/items/show/86" target="_blank" rel="noopener noreferrer">4</a> et <a href="http://eman-archives.org/monge/items/show/87" target="_blank" rel="noopener noreferrer">5 </a>et n°51, 90, 96.
Sur l'enseignement de Monge Voir la lettre n°1, 62, 127 et 170.
Sur l'esprit public voir les lettres n°85 et 90 et n°156, 160, 167 et 176.
Sur l'anticléricalisme de Monge voir la lettre n°99.
Sur les phénomènes naturels voir la lettre n°108.
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Paris (France)
Subject
The topic of the resource
École polytechnique
Esprit public
Couple Monge
Enthousiasme
République
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
École polytechnique
Enthousiasme
Esprit public
République
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Rome, le 5 floréal an 6e de la République française</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Je ne prévois pas, ma chère amie, qu'il parte de sitôt un courrier extraordinaire pour Paris, et je vais te donner de mes nouvelles par la poste ordinaire qui mettra deux fois plus de temps à te les porter.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Depuis cinq jours les élections des membres des conseils législatifs doivent être terminées et nous serons encore une dizaine de jours au moins sans connaître les résultats.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> J'avais renoncé de bien bon cœur et pour toujours à toutes les fonctions publiques, non par indifférence pour le bien de notre pays, mais parce que les amis de la République me paraissent ne devoir plus avoir d'inquiétudes, et parce que les jeunes gens ayant plus de vigueur pour la bien servir, il faut leur laisser la place et les regarder faire à leur tour. Mais je désirerais bien aujourd'hui être appelé à la législature, et dans ce vœu je considère pour beaucoup ma satisfaction particulière. Ce serait le moyen de me rappeler décemment auprès de toi, et de me tirer honnêtement de ce pays-ci où je m'ennuie.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Non que j'y aie aucun désagrément, non qu'il y ait rien à craindre ; mais parce que j'ai impossible de prévoir quand je pourrai retourner à l'Ecole.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Au reste dans quelques jours nous en saurons davantage ; mais j'ai tort de fonder sur cette élection quelques espérances. Il y a tant de talents à Paris qu'on n'aura pas été pensé à moi, indigne et absent.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Le citoyen Garat qui est en route pour l'ambassade de Naples est ici dans ce moment<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ; il dîne aujourd'hui chez nous avec le général Desaix<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a>, et il partira incessamment pour sa destination ; il n'attend que l'arrivée du citoyen Lachaise, son secrétaire de légation.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Le citoyen Faipoult est toujours membre de notre Commission. Il nous est bien utile, et à moi particulièrement pour son ancienne amitié qui m'est bien précieuse.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Il a encore reçu une lettre aujourd'hui de sa citoyenne<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> ; ainsi que Florens<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> de la sienne ; mais ils ont l'un et l'autre une femme courageuse, et la mienne ne l'est plus. Ne prends cependant ce petit reproche que comme une plaisanterie ; je serais fâché qu'il eût quelque chose de désagréable pour toi.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Dans le moment des élections, tu aurais dû m'écrire trois fois par décade. Tu sais quel intérêt nous mettons tous à connaître la situation de notre pays, et nous n'avons du moins moi que les lettres particulières qui nous l'apprennent. Je ne lis pas de papiers publics<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> ; je ne vois plus les rapports intéressants d'Eschassériaux<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> ; je suis un pauvre exilé et je trouve mon exil amer. Oh, si je recevais l'ordre de retourner à Paris, comme j'irais vite. Je voyagerais jour et nuit ; je ne prendrais pas le temps de manger en route et j'arriverais auprès de toi.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, mille compliments bien tendres à tous nos bons amis, et compte sur tout l'attachement de</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn1">[1]</a> Monge est préoccupé par le résultats des élections du 20 au 29 germinal an VI [9 au 18 avril 1798] pour le renouvellement du tiers du corps législatif (notamment après l’expérience des élections d’avril 1797 voir les lettres n°89, 90, 116, 118, 119), voir les lettres n°156, 160, 163, 164, 167, 176 et 177.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn2">[2]</a> Monge exprime à plusieurs reprises son ennui dans l’accomplissement de sa mission administrative et politique confiée par le Directoire. Voir les lettres n°151, 160, 163, 171 et 182. Catherine comme Monge fonde beaucoup d’espoir sur une élection au corps législatif pour permettre à son mari de rentrer à Paris (voir les lettres n°171 et 177).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn3">[3]</a> Monge souhaite poursuivre sa tâche à la direction de l’École polytechnique (voir les lettres n°127, 145 et 146) et la protéger des attaques (voir les lettres n°17, 43, 77 et 95). Comme dans sa précédente mission (voir les lettres n°15, 17, 84, 87, 85, 103, 127), Monge ne cesse d’exprimer sa préoccupation au sujet de l’École. Voir les lettres n°146, 151, 153, 156, 170 et 185.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn4">[4]</a> Dominique-Joseph GARAT (1749-1833) est envoyé comme ambassadeur à Naples en avril 1798.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn5">[5]</a> Louis-Charles-Antoine DESAIX (1768-1800) voir les lettres n°161 et 163.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn6">[6]</a> ? LACHAISE (17 ? - ? )</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn7">[7]</a> Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) Monge a été son professeur et a étroitement collaboré avec lui en Italie. Les familles semblent entretenir de bonnes relations. Paméla et Louise sont amies avec sa fille adoptive Julie. Voir les lettres n°3, 42 et 164.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn8">[8]</a> Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn9">[9]</a> Joseph Antoine FLORENS (1762-1842).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn10">[10]</a> Monge se montre attentif et prend garde de ne pas contrarier inutilement sa femme. Lors de cette mission il est beaucoup plus inquiet pour sa femme. Voir les lettres n°151, 153, 163, 167, 173, 176, 181 et 182.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn11">[11]</a> Monge est préoccupé par le résultats des élections du 20 au 29 germinal an VI [9 au 18 avril 1798] pour le renouvellement du tiers du corps législatif (notamment après l’expérience des élections d’avril 1797 voir les lettres n°89, 90, 116, 118 et 119 et les lettres n°156, 160, 163, 164, 167, 176 et 177. Le discours privé supplée le discours public des journaux, il faut prendre les informations auprès de personnes de confiance. Monge reçoit la même demande de la part de sa famille et de ses amis. Voir les lettre n°160 et 164. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn12">[12]</a> Dès son élection à la Convention en 1792 Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) produit de nombreux rapports sur les subsistances, l’administration, la politique intérieure, la réunion de la Belgique à la France, la police et l’agriculture qui sont publiés dans <em>Le Moniteur</em>. Lors du renouvellement de son mandat législatif en avril 1797 il continue à présenter de nombreux rapports, projets de décrets sur les affaires coloniales. 51 de ses rapports, projets de décrets, discours, motions ou opinions, ont été imprimés par ordre de la Convention et du Conseil des Cinq-Cents, et de nombreuses publications notamment <em>De la diplomatie, des droits des peuples,</em> <em>des principes qui doivent diriger un people républicain dans ses relations étrangères</em> (an III). Voir la lettre n°177. </p>
</div>
</div>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Huart, Catherine (1748-1847)
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Auteur description
Auteur de la rédaction de la fiche
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Format : Nom, Prénom (date)
Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Auteur transcription
Auteur de la transcription si elle existe
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Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Date calendrier révolutionnaire
5 floréal an VI
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe.
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
168. Monge à sa femme Catherine Huart
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.145
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-04-24
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
2 p. ; 245 x 175 mm
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
École polytechnique
République
Élections
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
École polytechnique
Élections
République
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Rome, le 23 germinal an 6 de la République française</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Tes lettres deviennent rares, ma chère amie. Dernièrement tu m'as renvoyé une lettre qui t'était arrivée pour Bouchard<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> ; il y avait derrière un petit mot de toi, disant que tu la renvoyais à Rome, et ce petit mot m'a prouvé que tu te portais bien, car quand on désire une chose, on n'est pas difficile en preuves. J'ai reçu hier un courrier du général Bonaparte qui ne m'a rien apporté ni de toi ni de nos amis. Je ne lis point de papier public ; je crois bien qu'il en vient quelques-uns à Rome, mais on ne me les apporte pas, et d'ailleurs je n'aurais pas le temps de les lire, ainsi je ne sais rien de cette pauvre France.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Cependant j'ai entendu quelques patriotes dire qu'ils étaient contents de la nomination des électeurs. On dit que Garat<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> et Pache<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> sont du nombre. Si cela est, tu auras le plaisir de voir ce dernier, tu lui feras mes compliments.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Ma foi, ma bonne amie, quand tu t'es décidée à épouser un géomètre, si tu avais cru prendre un casanier que tu aurais toujours sous la main, tu t'es trompée.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Beaucoup de marins ont été moins longtemps séparés de leurs femmes que je suis de toi depuis une douzaine d'années, et cela commence à me devenir plus pénible que jamais. Je t'assure que si jamais je puis me retrouver avec toi sous le même toit, dans la même chaumière, mangeant à la même gamelle, il faudra du canon pour me faire déguerpir. Hélas je l'avais déjà bien dit, et je me suis trouvé forcé de te quitter de nouveau.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Au reste, ma chère amie, jusqu'à présent, je n'ai pas eu dans mes voyages le moindre accident ; au contraire, tout a réussi le mieux du monde, et j'espère qu'il en sera de même cette fois-ci.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Dans ta dernière qui commence à être de vieille date<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a>, tu me parlais d'une demi-confidence de Berthollet, et puis je n'ai rien appris de plus.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Si tu le vois, fais lui mes compliments et présente mes respects à la citoyenne.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">J'écrirai dans une dizaine de jours au citoyen Eschassériaux<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> ; il tardera davantage à recevoir une lettre, parce qu'alors je n'aurai peut-être pas comme aujourd'hui l'occasion d'un courrier extraordinaire. Fais lui mes bien tendres compliments, ainsi qu'à son frère.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Il m'aurait été si doux de jouir de leur société, de leur voir faire le bonheur de notre bonne Louise<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> : de voir notre Emilie et son mari<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> cet été à Paris ; mais quand on est si loin, peut-on concevoir de si douces espérances. Que cela néanmoins ne te donne aucune inquiétude. Je me porte à merveille et si je suis retenu plus longtemps que je ne l'avais cru, ce ne sera que par les affaires et non par d'autres empêchements.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Mille compliments à mes amis de l'Ecole polytechnique.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Mille caresses à Fillette et à son mari, à Paméla ; et compte sur les tendres sentiments de ton ami.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Monge</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Le citoyen Faipoult qui est toujours des nôtres, toujours aimable, me charge de te faire ses compliments ; tu me rappelleras au souvenir de sa citoyenne et à celui de leur aimable Julie.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Mille compliments à ma sœur. La pauvre femme a bien aussi sa part de l'inconvénient des maris ambulants<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> ; mais aussi il y a le charme du retour et cela vaut bien quelque chose. Chaque fois que je reviens auprès de toi, il me semble que je vais à ma noce ; et quand je te revois, tous les ennuis se changent en plaisir.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn1">[1]</a> Pierre-François BOUCHARD (1772-1832) polytechnicien participe à l’expédition d’Égypte.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn2">[2]</a> Sur la volonté et la nécessité de Monge d’être informé sur l’esprit public et l’actualité politique en France voir les lettres n°156, 160, 161, 163, 167, 168, 171, 176 et 177.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn3">[3]</a> Dominique-Joseph GARAT (1749-1833) il est ministre de la Justice et de l’Intérieur lors du ministère de Monge à la Marine en 1792 et 1793.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn4">[4]</a>Dominique-Joseph GARAT (1749-1833) il est ministre de la Justice et de l’Intérieur lors du ministère de Monge à la Marine en 1792 et 1793 et Jean-Nicolas PACHE (1746-1823). Voir la lettre n°167.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn5">[5]</a> Monge ici exprime bien la nouveauté de sa pratique scientifique. On comprend que les biographes s’étonnent lorsque sa femme, la première ne s’attendait pas à un tel parcours de la part d’un homme qui entamait une « carrière dans les sciences. » Elle le lui écrit clairement dans sa lettre du 8 floréal an VI [27 avril 1798] : « […] enfin mon ami tout a pris une face nouvelle depuis la Révolution, j’étais loin de m’attendre à ce changement, cela ne s’accorde guère, avec toutes tes promesses et désirs de ne plus nous quitter, je dis nous parce que je suppose au moins que tes enfants te sont encore chers, il n’ont pas démérité auprès de toi, ni moi non plus. Le temps seul fait mes torts, il n’est pas en mon pouvoir de les réparer ; reviens toujours je me trouverai bien heureuse et je ferai en sorte de te montrer que je ne suis pas insensible à ce sacrifice […]. » Être géomètre dans la deuxième moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle, c’est précisément voyager et c’est encore plus s’embarquer, se mettre en route pour la découverte. Même si ce caractère s’est intensifié au cours de la Révolution comme le souligne Catherine, Monge indique très précisément qu’il n’a pas attendu la Révolution pour devenir un géomètre ambulant, un « juif errant » comme il l’exprime alors sur la <em>Courageuse</em> en route vers Malte. Lorsque Monge est nommé examinateur de la Marine, il doit effectuer des tournées qui peuvent durer jusqu’à trois mois. Voir la lettre n°187. Monge à l’approche de son embarquement se plait à multiplier les références au monde de la mer. Sur le goût de Monge pour la mer et son enthousiasme à l’idée de participer non seulement à une campagne militaire, une expédition scientifique mais aussi une expédition maritime voir les lettres n°38, 176, 177, 180, 181 et 187.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn6">[6]</a> Le 1<sup>er</sup> prairial an VI [20 mai 1798],Catherine lui répond avec méfiance : « Ta lettre d’aujourd’hui me prouve que tu as le désir de rentrer dans tes foyers, ou tu ne me dis tout cela que pour me préparer à une plus longue absence. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn7">[7]</a> Monge fait les mêmes vœux à la veille de son départ pour l’Égypte. Voir la lettre n°182. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn8">[8]</a> Lettre de Paris du 22 ventôse an VI [12 mars 1798].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn9">[9]</a> Monge fait semblant de ne rien savoir alors que dans sa lettre de Paris du 22 ventôse an VI [12 mars 1798] Catherine lui écrit : « […] je désire bien ton retour, Berthollet m’a dit hier que tu ne resterais pas longtemps là-bas, qu’il te verrait peut-être bientôt cette demi confidence a piqué ma curiosité, il n’a pas voulu la satisfaire, il m’a dit que c’était secret, pourvu que tu reviennes près de moi.[ …] si je savais le secret de Berthollet, je m’arrangerais en conséquence, si cela doit encore t’éloigner de l’École je m’en irai chez moi : il n’est pas naturel que je tienne la place de quelqu’un dans cette maison. Si tu ne dois pas y revenir de sitôt, si tu en sais quelque chose mande le moi et surtout des détails sur votre grande affaire. » La question du logement de la famille Monge à l’École polytechnique semble être utilisée par Catherine pour en savoir davantage. Elle cherche à obtenir des informations par tous les moyens auprès de Berthollet : le 17 germinal an VI [6 avril 1798­] : « […] quelque soit le but de ce voyage, il ne peut être que fort long et dangereux, les bruits publics sur ce voyage sont la conquête de l’Égypte, d’autre le Canal de l’isthme de Suez… tout cela ne sont que des conjectures. Il ne transpire rien de positif. Berthollet est aussi discret qu’il faut l’être en pareil cas. J’ai eu beau lui faire boire du vin de champagne. Je n’ai rien obtenu. » À la réception de cette lettre de son mari le 1<sup>er</sup> prairial an VI [20 mai 1798] elle veut lui faire comprendre qu’il n’a plus besoin de lui mentir : « […] malgré ta discrétion à ne pas me parler de la grande Expédition, je sais que tu dois en être. ». Elle se montre par la suite très blessée par le silence de son mari sur sa participation à l’expédition. Voir les lettres n°163, 171 et 182.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn10">[10]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn11">[11]</a> Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) (dit « l’aîné »)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn12">[12]</a> René ESCHASSÉRIAUX (1754-1831). </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn13">[13]</a> Louise MONGE (1779-1874) épouse Joseph Eschassériaux au retour de Monge de sa première mission en Italie le 11 brumaire an VI [1<sup>er</sup> novembre 1797]. Voir la lettre n°137.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn14">[14]</a> Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818)</p>
</div>
<div>
<p class="footnotetext"><a name="ftn" href="#ftn15">[15]</a> Le 22 ventôse an VI [12 mars 1798] Catherine lui écrit : « Tes collègues de l’École te font leurs compliments. Lermina continue à me bien traiter. » Logeant à l’École (voir supra), elle sert d’intermédiaire entre Monge et ses collègues de l’École. Voir les lettres n°147, 151, 154, 156, 160, 164, 167 et 177.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn16">[16]</a> Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815) femme de Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) et sa fille Charlotte-Germaine-Julie GRANDJEAN-DELISLE ( ?-1870). Les deux familles entretiennent de très bonnes relations. Voir les lettres n°3, 42 et 168.</p>
</div>
<div>
<p class="footnotetext"><a name="ftn" href="#ftn17">[17]</a> Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827). jeune épouse de son frère Louis MONGE (1748-1827). Il supplée son frère en tant qu’examinateur de la Marine. Il effectue ainsi les tournées dans différents ports de France. Voir les lettres n°26, 177, et 204.</p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
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Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Huart, Catherine (1748-1847)
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<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
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Une entrée par auteur
Dupond, Marie
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Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Date calendrier révolutionnaire
23 germinal an VI
Dublin Core
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A name given to the resource
164. Monge à sa femme Catherine Huart
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An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Source
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IX GM 1.143
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-04-12
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
2 p. ; 228 x 190 mm
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Élections
Vie familiale
Rights
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
Élections
Vie familiale
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Rome, le 7 germinal de l'an 6 de l'ère républicaine</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Tu désires, ma chère amie, que je numérote mes lettres ; mais je n'ai pas tenu compte de toutes celles que je t'ai écrites<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> ; puis j'ai plus d'affaires ici que je n'en avais dans mon premier voyage.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Nous nous sommes partagés le travail dont le Directoire nous a chargés.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Faipoult a les finances<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ; moi, j'ai les nominations à toutes les fonctions de la République romaine. Cela fait que je suis accablé d'une foule de mémoires de pétitionnaires que j'ai bien de la peine à mettre en ordre et dont j'ai encore plus de peine à me ressouvenir parce que les noms italiens n'ont pas pour nous autres étrangers la même différence entre eux<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> et cela fait que je ne puis pas mettre assez d'ordre dans mes propres papiers pour faire ce que tu exiges.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Ainsi je t'écrirai le plus souvent que je pourrai, et tu recevras mes lettres quand elles t'arriveront. Seulement ne t'inquiète pas ; nous ne courons ici aucun danger,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> et si nous n'étions pas aussi affamés, la révolution irait ici beaucoup mieux que je ne m'y attendais.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Mais l'armée d'Italie a tant de besoins ! Il faut qu'elle fournisse à tant d'objets non relatifs à Rome, qu'elle est bien à charge au pays ; qu'elle foule et qu'elle épuise.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Je voudrais bien que dans un mois nous fussions quittes de notre mission,<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> et que je pusse à cette époque retourner auprès de toi, et me retrouver avec Louise, Emilie et leurs maris.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Ce serait un grand bonheur pour moi, mais depuis bien longtemps je suis forcé de faire le sacrifice de mes goûts personnels et je n'ose rien espérer.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Tu feras mes compliments au citoyen Guyton si tu le vois, au citoyen Le Brun et à Lermina.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Tu leur diras que je pense à l'Ecole polytechnique. Je vais faire faire 4 ou 5 caisses de livres qui sont actuellement dans notre salon et destinés à notre Bibliothèque.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Ce sont des dessins d'Architecture et des dessins qui seront utiles à notre établissement. J'ai entendu Peyrard se plaindre de ce qu'il ne pouvait pas se procurer l'ouvrage intitulé <em>Thesaurus machinarum</em> ; j'en ai trouvé un que j'ai destiné à l'Ecole.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Mille compliments à tout le ménage Eschassériaux,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> à celui de Berthollet,<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> de Fillette<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> ; fais des caresses de ma part à Paméla,<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> et compte sur l'attachement de ton bon ami.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Monge</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Quand tu verras ma sœur tu lui feras mille amitiés de ma part. Je suis devenu un mari et un beau-frère peu ennuyeux.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn1">[1]</a> Pour cette nouvelle mission en Italie, forte de l’expérience de la première correspondance échangée de mai 1796 à octobre 1797, Catherine numérote ses lettres et lui demande d’en faire autant dans ses lettres 2 et 3 : du 27 pluviôse an VI [15 février 1798] et du 4 ventôse an VI [4 mars 1798] : « Écris-moi souvent mon ami, numérote tes lettres, je verrai par là si elles me parviennent toutes, voilà ma seconde […]. » et « Numérote tes lettres je ne veux pas en perdre […]. » </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn2">[2]</a> La différence de nature des activités de Monge et leur nombre (voir infra) par rapport à sa première mission déterminent une différence entre ses correspondances. Voir les lettres n°163, 171 et 182.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn3">[3]</a> Sur les instructions données aux commissaires du Directoire à Rome voir les lettres n°145, 150, 151, 152, 154, 155, 157, 160 et 163.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn4">[4]</a> Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817). Voir les lettres n°152,</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn5">[5]</a> Voir la lettre n°160.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn6">[6]</a> Monge ne dit rien de ses activités relatives à l’expédition d’Égypte (voir la lettre n°153) non seulement parce qu’il ne veut pas inquiéter sa femme (voir la lettre n°163) mais aussi parce qu’elle doit rester secrète (voir les lettres n°131, 153, 154, 157, 158, 163, 164, 171 et 177.)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn7">[7]</a> Le 27 pluviôse an VI [15 février 1798], Catherine exprime son inquiétude : « Je commence toujours ma lettre Mon cher bon ami, j’espérais en recevoir une de toi hier, je l’attends aujourd’hui avec bien de l’impatience, il est déjà midi, et je n’en ai pas encore. Suivant mon calcul, vous avez dû être à Lyon le 20, ou tu ne m’as pas écrit, ou il vous est arrivé quelques malheurs, rien ne transpire jusqu’à moi des affaires de Rome ; restés à Milan jusqu’à ce que vous soyez certains que l’armée soit entrée dans cette ville, n’allez pas vous livrer aux poignards de ces traitres, la sécurité du pape et du sacré collège me donne des inquiétudes pour vous, compte-t-il sur quelques secours étrangers ou met-il sa confiance dans la clémence des Français ? ma foi si je te tenais les affaires de ce pays ne me toucheraient guère, pourquoi faut-il que j’ai encore le malheur de te savoir là ? Il paraît que les dieux veulent changer de système, je vous exhorterais à ne rien faire de votre chef. Lorsqu’on ne fait qu’exécuter les ordres on a bien de la peine à se mettre à l’abri des reproches et souvent même des persécutions ; à plus forte raison lorsqu’on les passe, faites bien vite votre affaire et suivez ponctuellement vos instructions et revenez encore plus vite, nous gémirons ou nous nous réjouirons ensemble, des malheurs ou des succès des affaires, si jamais j’ai le bonheur de te voir rendu à tes anciennes occupations tous mes vœux se porteront pour le bien de la République et pour que tu n’en sois qu’un simple membre, s’il était possible ignoré du reste, excepté de nos amis vrais qui sont en petit nombre, ma misanthropie s’accroit tous les jours. Je vois tant d’intrigues et d’intrigants qu’en vérité un galant homme de bonne foi est toujours dupe de cette multitude qui ne pense qu’à elle et point du tout à la chose publique. » Voir la lettre n°90 sur la différence entre les acteurs de la Révolution.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn8">[8]</a> La position de Monge sur la possibilité et l’intérêt d’une révolution à Rome se modifie. S’il préconise d’abord une révolution après la rupture de l’armistice de Bologne par le pape en septembre 1796, (voir la lettre n°40), ses rencontres avec Bonaparte et les conditions diplomatiques et militaires le conduisent à être moins déterminé à ce sujet. Voir les lettres n°51, 53, 62, 63 et 65.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn9">[9]</a> Si l’entretien de l’armée d’Italie représente un coût important celui de l’expédition d’Égypte est considérable. C’est une des raisons pour laquelle les projets précédents ont été abandonnés. Voir les lettres n°154, 155 et 157.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn10">[10]</a> Un mois plus tard, le 8 prairial an VI [27 mai 1798], Monge est à bord de la frégate la Courageuse en route pour Malte. Voir la lettre n°187.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn11">[11]</a> Louise MONGE (1779-1874) et son mari Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) ; Émilie MONGE (1778-1867) et Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).</p>
</div>
<div>
<p class="footnotetext"><a name="ftn" href="#ftn12">[12]</a> Louis-Bernard GUYTON DE MORVEAU, (1737-1816) directeur par intérim de l’École lors de la mission de Monge. Claude LERMINA (1749-1806) et Charles GARDEUR-LEBRUN (1744-1801) administrateurs de l’École. Catherine lui annonce dans sa lettre du 4 ventôse an VI [4 mars 1798] que le Directoire a accepté toutes ses demandes relatives à l’École avant son départ : Guyton est devenu directeur par intérim et Sganzin et Gay de Vernon sont nommés professeurs. (Voir les lettres n°145 et 146.) Catherine sert d’intermédiaire entre Monge et ses collègues de l’École parce qu’elle occupe le logement de fonction du directeur. Voir les lettres n°147, 151, 154, 156, 164, 167 et 177. Le 17 germinal an VI [6 avril 1798], en réponse à cette lettre du 7 germinal, Catherine donne des nouvelles de Guyton : « J’ai vu le citoyen Guyton deux fois depuis ton départ, il a beaucoup d’affaires, il est marié du 7 de ce moi avec la C.[itoyenne] Picarder. J’ai été leur faire mon compliment, on dit qu’il est malade d’un gros rhume, voilà que ce que c’est que de se marier. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn13">[13]</a> Comme dans sa précédente mission (voir les lettres n°15, 17, 43, 77, 84, 87, 85, 103, 127 et 132), Monge ne cesse d’exprimer sa préoccupation au sujet de l’École malgré son absence. Il trouve un biais pour ne pas cesser de contribuer au perfectionnement de l’enseignement de l’École, il profite de ses missions en Italie pour acquérir de nouveaux ouvrages et de nouveaux instruments. Sur la préoccupation de Monge pour l’École polytechnique au cours de cette deuxième mission à Rome. Voir les lettres n°146, 153, 167, 168, 169, 170, 172, 175 et 185.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn14">[14]</a> François PEYRARD (1759-1822) bibliothécaire de l’École polytechnique. Voir la lettre n°185 et la note de la lettre n°26 sur les manuscrits du Vatican.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn15">[15]</a> Sa fille Louise et son mari Joseph ESCHASSÉRIAUX et sans doute aussi son beau- frère René ESCHASSÉRIAUX.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn16">[16]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), sa femme Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) et leur fils Amédée BERTHOLLET (1783-1811).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn17">[17]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn18">[18]</a> Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn19">[19]</a> Louis MONGE (1748-1827) épouse Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827) en février 1796, Monge part en mission en Italie trois mois plus tard en mai 1796 et il n’a pas l’occasion de bien faire sa connaissance. Voir la lettre n°122. Louis Monge et sa femme habitent à la campagne à l’extérieur de Paris et ils viennent souvent séjourner chez Catherine à Paris. </p>
</div>
</div>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Huart, Catherine (1748-1847)
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Date calendrier révolutionnaire
7 germinal an VI
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
156. Monge à sa femme Catherine Huart
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1. 140
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-03-27
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
2 p. ; 227 x 185 mm
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Subject
The topic of the resource
République romaine
Armée de Rome
Couple Monge
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Armée de Rome
Couple Monge
République romaine
-
Dublin Core
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A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Rome, le 23 ventôse de l'an VI de la République<br /><br /></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">La Constitution de la République romaine, ma très chère amie, est imprimée. On imprime aujourd'hui les lois organiques pour chacun des postes du gouvernement ; la division du territoire en départements et en cantons est terminée et s'imprimera aujourd'hui. La nomination de la grande partie des deux conseils législatifs, <span style="text-decoration: underline;">le Sénat</span> et <span style="text-decoration: underline;">le Tribunat</span>,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> du Consulat, etc. est faite et la grande fête de l'installation de la République est fixée au 28, jour pour lequel sont convoqués les fédérés qui viendront de tous les points du territoire recevoir et jurer la Constitution.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Tout paraît jusqu'ici aller fort bien, et nous espérons terminer toute cette affaire au gré de la République française.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">J'ai reçu hier ta première lettre<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> ; tu es toujours trop prompte à t'inquiéter. Je t'ai cependant écrit plus souvent que tu ne devais t'y attendre.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Sois tranquille par rapport à nous. Du moment que notre affaire sera terminée, je ferai mes efforts pour retourner le plus promptement possible auprès de toi.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Je suis pressé par le sommeil ; ma lettre doit partir demain matin par un courrier extraordinaire, et il faut la terminer ce soir et l'envoyer chez le général Masséna qui vient de revenir à Rome dont il était absent depuis une quinzaine de jours.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, porte toi bien et compte sur le tendre attachement de ton bon ami.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Le citoyen Faipoult est avec nous. Ne m'oublie pas auprès de sa citoyenne<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> et rappelle-moi au souvenir de tous nos amis.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn1">[1]</a> Souligné par Monge.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn2">[2]</a> Lors de la séance du 12 pluviôse an VI [31 janvier 1798], le Directoire énonce les tâches que doivent accomplir les commissaires. Ils ont pour instructions de remplacer le gouvernement actuel de Rome par un gouvernement représentatif ; de faire appliquer le projet de constitution de la République romaine adoptée par le Directoire, d’en obtenir l’adhésion de toutes les communes par des adresses au général en chef de l’armée d’Italie(voir la lettre n°154), de rédiger toutes les lois réglementaires qui leur paraîtront nécessaires pour la mise en activité de la constitution et de nommer les membres du Corps législatif, les Consuls et les fonctionnaires publics (voir la lettre n°156) en ne faisant paraître leurs décisions que sous le nom du général en chef. (PV du Directoire, t. IV, p. 65.) Sur les instructions données aux commissaires du Directoire voir les lettres n°145, 150, 154, 155, 157 et 163</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn3">[3]</a> De Paris, le 25 pluviôse an VI [13 février 1798­]. Monge sait qu’il s’agit de la première lettre parce que Catherine les numérote. Voir la lettre n°156.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn4">[4]</a> C’est précisément ce qu’exprime Catherine dans cette lettre en mentionnant une lettre qui n’a pas été conservée dans le corpus familial « J’ai reçu, Mon cher ami ta lettre de Côme, elle m’a fait d’autant plus de plaisir que je ne l’attendais pas […] ».</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn5">[5]</a> L’inquiétude de Catherine porte autant sur la durée de la mission de Monge que sur ses conditions ; elle écrit le 25 pluviôse an VI [13 février 1798­] : « Ne vous piquez pas de perfectionner le gouvernement romain car vous y passeriez votre vie, alors je ne te reverrais plus, je m’étais flattée que je te tenais pour toujours, mais je vois bien que le reste de ma vie ne sera désormais que provisoirement heureuse ; chaque jour je désire en voir la fin, c’est [toujours] un de passé. La vie passe vite comme cela sans avoir aucune jouissance et j’arriverai à son terme, désirant toujours l’abréger quand je suis loin de toi mais je laisse ce chapitre il me mènerait trop loin… » Monge est bien conscient que sa femme vit bien moins ce départ que le premier et ne cesse d’exprimer une réelle inquiétude au sujet de sa femme. Voir les lettres n°151, 153, 163, 167, 168, 173, 176, 181 et 182.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn6">[6]</a> André MASSÉNA (1758-1817) est chargé du commandement de l’Armée d’occupation de Rome en remplacement de Berthier. Cela provoque une insurrection de l’Armée de Rome contre son nouveau chef le 2 ventôse an VI [20 février 1798]. Masséna quitte Rome. Voir la lettre n°151 et les lettres n°150, 153, 155, 161, 162 et 163. Par des dépêches du 23 ventôse an VI [13 mars 1798], les commissaires informent le Directoire de l’état des choses : « Masséna vient d’arriver ici. Quels que soient les obstacles et les dégoûts que nous puissions éprouver, nous croyons pouvoir donner au Directoire exécutif l’assurance que ses intentions seront parfaitement remplies. Le retour du général Masséna nous avait été annoncé hier par le général Dallemagne, lequel a dit en présence de trois d’entre nous que ce retour avait été préparé par de l’argent rependu. » (PV du Directoire, t. IV, p. 18.)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn7">[7]</a> Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815) femme Guillaume-Charles de FAIPOULT DE MAISONCELLES, (1752-1817) ambassadeur à Gênes. Le 25 pluviôse an VI [13 février 1798­], Catherine écrit à propos du couple : « Les journaux avaient annoncé depuis votre départ que Faypoult allait vous rejoindre à Rome, sa fe[mme] a prié quelqu’un d’aller s’en informer au Directoire, on lui a dit que le général B.[onaparte] l’avait demandé, mais que le Directoire avait décidé le contraire que sa démission était acceptée en des termes flatteurs qu’on le chargeait seulement avant son retour de Gênes de liquider la dette de la France avec cette ville c’est l’affaire d’une vingtaine de jours et il reviendra rejoindre sa fe[mme], ils sont bien heureux […]. » Faipoult ne rentre pas en France, après sa mission à Gênes il est chargé de surveiller les finances de l’armée française à Rome, puis celles de la République cisalpine à partir du mois de juin 1798. Faipoult participe aussi aux préparatifs de l’expédition d’Égypte. Il a pour instruction dès le 12 pluviôse an VI [31 janvier 1798] de recruter des matelots à envoyer à Ancône, en couvrant la dépense par les diamants saisis sur le pape, puis se rendre auprès de Berthier et conférer avec lui et les commissaires envoyés à Rome. (PV du Directoire, t. IV, p. 65.) Voir la lettre n°156.</p>
</div>
</div>
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Huart, Catherine (1748-1847)
Auteur description
Auteur de la rédaction de la fiche
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Format : Nom, Prénom (date)
Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Date calendrier révolutionnaire
23 ventôse an VI
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
152. Monge à sa femme Catherine Huart
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.138
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-03-13
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 p. ; 230 x 190 mm
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Relation
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Sur les instructions données aux commissaires du Directoire voir les lettres n°145, 150, 154, 155, 157 et 163.
Sur l'inquiétude de Gaspard Monge et de Catherine Huart, voir les lettres n°151, 153, 163, 167, 168, 173, 176, 181 et 182.
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République romaine
Couple Monge
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Couple Monge
République romaine
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
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135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 2 floréal de l'an V de la République une et indivisible</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Depuis, longtemps, ma chère amie, tous les jours de la poste arrivante, je suis éveillé de bonne heure par l'espoir d'avoir une pauvre lettre de la maison, et tous les soirs mon espoir est trompé. Aujourd'hui il est arrivé des paquets énormes à l'Académie de France ; il y a eu des lettres pour tout le monde, excepté pour Berthollet<a name="ftn1" href="#_ftn1">[1]</a> et moi.<a name="ftn2" href="#_ftn2">[2]</a> Il est parti depuis quelques jours pour Modène comme je te l'ai mandé dans ma dernière.<a name="ftn3" href="#_ftn3">[3]</a> Il m'a bien recommandé de lui renvoyer les lettres qui pourraient lui être adressées ici. Mais si cela dure longtemps comme cela, je n'aurai pas grand ouvrage. Je suppose toujours que vous auriez adressé vos lettres au quartier général, que de Milan elles seront allées trouver Bonaparte aux portes de Vienne,<a name="ftn4" href="#_ftn4">[4]</a> et que de là elles nous arriveront quelque jour. Mais vous devriez bien présumer que nous serions quelque temps à Rome et nous y adresser directement vos lettres. Ah ! les choses allaient mieux quand Marey était à Paris.<a name="ftn5" href="#_ftn5">[5]</a> Il paraît qu'il mettait de l'ordre dans le ménage et que tout s'y exécutait mieux, excepté qu'on mettait mes lettres dans la gazette.<a name="ftn6" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Hé bien ! Voilà donc enfin cet empereur<a name="ftn7" href="#_ftn7">[7]</a> réduit à demander la paix.<a name="ftn8" href="#_ftn8">[8]</a> J'espère qu'il abandonnera ses prétentions sur la Belgique et que la Lombardie sera libre.<a name="ftn9" href="#_ftn9">[9]</a> Ah ! comme il doit faire beau actuellement à Milan. Mais les pauvres Lombards ne sont pas encore quittes de leurs embarras. Ils vont avoir [la] guerre avec Venise pour défendre Bergame, Brescia, Créma et peut-être pour accrocher Vérone, Padoue et même Venise, qui leur serait bien utile comme port de mer.<a name="ftn10" href="#_ftn10">[10]</a> Ce serait un grand service rendu à l'humanité que de détruire un gouvernement aussi monstrueux, et la République Lombarde fondue dans la Cispadane,<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> serait, au moyen de cette addition, dans la position la plus avantageuse. Le commerce extérieur se ferait à Venise et, à l'intérieur, au moyen du nombre immense des rivières, remonterait jusqu'au fond du lac Majeur, du lac de Côme, du lac de Garde, chez les bailliages des Suisses et des Grisons et dans le Trentin qu'il vivifierait. Encore un mois et toutes ces grandes questions seront décidées. Il ne nous restera donc plus que l'Angleterre à combattre. Je ne sais quelle confiance il faut donner aux articles de quelques gazettes ; mais à les en croire, les soldats anglais sont soulevés dans l'Inde et ont partagé entre eux le territoire.<a name="ftn12" href="#_ftn12">[12]</a> Si cela était, la source de la prospérité de cette orgueilleuse rivale serait à jamais tarie; elle se verrait réduite à l'état obscur de puissance de second ordre en Europe et elle serait bien punie par où elle aurait péché.</div>
<div style="text-align: justify;">Quant au pauvre gouvernement romain, bien abattu, bien humilié, il s'exécute de son mieux pour payer la contribution et pour éviter toute chicane ultérieure. Sur les trente millions imposés par le traité de Tolentino, il en a déjà payé environ 26 millions !<a name="ftn13" href="#_ftn13">[13]</a> Le reste ira à très peu près dans les temps convenus. Mais aussi le pays sera bien épuisé et il se souviendra longtemps de la leçon qu'il a reçue. Dieu veuille qu'il se souvienne également de la faute pour l'éviter et qu'il ne se mêle pas de notre organisation intérieure.</div>
<div style="text-align: justify;">Versailles a donc nommé son évêque ?<a name="ftn14" href="#_ftn14">[14]</a> Comment, au milieu de si grands intérêts, s'occupe-t-on de pareilles niaiseries ?</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai voulu voir les cérémonies du jeudi-saint et du jour de Pâques qui ont tant de célébrité. Je conçois qu'un pauvre pèlerin, bien abusé, bien croyant et qui se trouve sur la place de Saint-Pierre au moment où le Pape, porté sur son palanquin au balcon de la grande église, se lève pour donner sa bénédiction <em>à</em> <em>Rome et à l'Univers, </em>ce qui se dit en latin <em>Urbi et Orbi, </em>peut éprouver quelque émotion.<a name="ftn15" href="#_ftn15">[15]</a> Mais lorsqu'on ne voit dans cette comédie insultante pour le genre humain qu'un charlatan impudent et ci-devant heureux, accompagné de coopérateurs qui ne croient rien, et qui jouent devant un parterre qui fait semblant de croire, ou plutôt qui s'imagine croire, cela devient une farce pitoyable. Les cérémonies de la messe de Pâques, que j'ai été à portée de voir assez bien, puisqu'on nous a placés dans le sanctuaire, sont encore plus ridicules. Rien ne s'y fait comme on devrait le faire si l'on croyait. Tout se rapetisse dans ce grand édifice. Le bruit que font ceux qui entrent, qui sortent, qui marchent, qui se promènent et qui causent, en fait une espèce de Bourse dans laquelle on ne s'occupe pas de ce qui se passe à l'autel. La messe commence et finit sans qu'on s'en aperçoive et l'on n'y pense que pour courir sur la place voir encore la bénédiction qui se donne aussi ce jour-là à l'issue de la messe célébrée par le pape. Il est bien temps que tout cela finisse. Je ne sais pas quand cela arrivera, mais les événements jusqu'ici ont été si favorables à la raison que je ne désespère pas encore.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons eu ici pendant quelques semaines la citoyenne Cabot, sœur de la citoyenne Bassville. Elle est partie il y a quelques jours. Elle espère arriver à Paris dans un mois et demi. Elle m'a promis d'aller te voir à son arrivée et de te donner de nos nouvelles.<a name="ftn16" href="#_ftn16">[16]</a> Je ne lui ai point donné de lettres, parce que celle-ci et quelques autres encore t'arriveront avant qu'elle te voie.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu ma chère amie. Je t'embrasse tendrement; fais mille caresses à nos enfants,<a name="ftn17" href="#_ftn17">[17]</a> au ménage de Fillette<a name="ftn18" href="#_ftn18">[18]</a> et à celui de mon frère.<a name="ftn19" href="#_ftn19">[19]</a> Rappelle-moi au souvenir de nos amis et écris-moi plus souvent.<a name="ftn20" href="#_ftn20">[20]</a></div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 3 floréal au soir [22 avril]</div>
<div style="text-align: justify;">Je vais cacheter ma lettre, ma chère amie, pour l'envoyer au courrier, et je la reprends pour te souhaiter le bonsoir. Adieu.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<hr />
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="#ftn1" href="#ftn1">[1]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822)</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn2" href="#ftn2">[2]</a> Catherine lui répond de Paris le 20 Floréal an V [9 mai 1797] : « Je reçois à l’instant, mon cher ami, ta lettre du 2 de ce mois. Tu te plains de ne pas recevoir de nos nouvelles, si nous avions su qu’on expédia un paquet pour l’Académie nous en aurions profité, mais c’est toujours par le Directoire que je t’ai fait passer les miennes. Si par cette dernière tu m’avais dit de t’écrire encore à Rome, je serais plus sure que celle-ci te parviendra, mais à tout hasard je vais l’adresser au C[itoyen] Cacault en le priant de te l’envoyer où tu seras. Je désire qu’elle ne te trouve plus à Rome, voilà un mois que les autres en sont partis, ta besogne doit avancer. Je t’ai adressé avant-hier encore une lettre à Rome par le ministère des Relations extérieures, je me servirai encore de cette voie, je désire bien qu’elle te parvienne et qu’elle accélère votre retour […] »</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn3" href="#ftn3">[3]</a> Lettre n°81 de Rome, le 20 germinal an V [9 avril 1797]. Berthollet part à Modène pour défendre l’estimation des diamants. Voir les lettres n°65, 66, 70, 71, 73, 75, 77, 79, 81 et 93.</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn4" href="#ftn4">[4]</a> Le quartier général est à Loeben, en Autriche environ à 170 km de Vienne.</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn5" href="#ftn5">[5]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818), mari d’Émilie MONGE (1778-1867) le couple et leur premier fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863) sont à Paris du 23 brumaire an V [13 novembre 1796] au 15 ventôse V [5 mars 1797]. De Paris le 6 frimaire an V [26 novembre 1796] , c’est Marey qui répond à la lettre adressée à Catherine. Voir la lettre n°40. La remarque de Monge manifeste le caractère collectif et familial de la correspondance échangée entre Monge et Catherine. Voir les lettres n°53, 62 et 187.</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn6" href="#ftn6">[6]</a> La correspondance du géomètre dépasse le simple cadre familial. Catherine accomplit sa tâche de transmission et de diffusion au delà des attentes de Monge. Elle lui répond à ce sujet de Paris le 20 Floréal an V [9 mai 1797] : « Il y a seulement deux extraits de tes lettres dans <em>Le Journal des campagnes</em> le C[itoyen] C[ ? ] ne t’a pas nommé. Je lui avais bien recommandé, parce que moins on fait parler de soi en révolution et mieux on se trouve ; il faut faire le bien de son pays, sans exciter la jalousie de ceux qui n’ont pas été à même de le faire ou qui n’ont pas voulu en faire. Je ne pense pas que cela te nuise, on ne sait de qui sont ces lettres. » Monge présente la même réflexion à Marey voir la lettre n°90.</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn7" href="#ftn7">[7]</a> François II (1768-1835).</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn8" href="#ftn8">[8]</a> Catherine lui répond de Paris le 20 Floréal an V [9 mai 1797] : « […] puisque voilà la paix, votre récolte a des bornes, il y [a] un an que vous êtes parti … »</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn9" href="#ftn9">[9]</a> Le 29 germinal an V [18 avril 1797], sont signés les préliminaires de Leoben selon lesquels l’Autriche cède la Belgique et récupère la Vénétie (exceptée Venise) en échange de la Lombardie. Voir la lettre n°89.</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn10" href="#ftn10">[10]</a> Le 21 et 27 ventôse an V [11 et 17 mars 1797], les républicains de Bergame et de Brescia se soulèvent contre la république de Venise. Bonaparte prévoie d’utiliser la légion lombarde constituée en ventôse an V [fin février 1797] alors que les relations avec Venise s’enveniment. Voir les lettres n°45,76, 89, 90, 93, 96 et 99.</p>
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<div>
<p><a name="#ftn11" href="#ftn11">[11]</a> La république Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare en décembre 1796. Le 7 germinal an V [27 mars 1797], la constitution de la République cispadane est promulguée. Voir les lettres n°40, 48, 53, 63, 65 et 76.</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn12" href="#ftn12">[12]</a> Dans <em>Le Moniteur Universel</em> du 5 germinal an V [25 mars 1797] « […] le soulèvement des troupes anglaises dans l’Inde n’est plus douteux. On assure que les commandants de ces troupes ont pris toutes les mesures pour se rendre maîtres du pays ; qu’ils ont à cet effet engagé les officiers civils à se joindre à eux, et que de concert ils doivent s’opposer à toute tentative du gouvernement anglais, tendant à les empêcher de consommer leur projet, qui est de faire déclarer l’indépendance de l’Inde ; qu’ils ont à cet effet établi un gouvernement, et qu’ils se disposent à faire le partage du territoire. Tous les soldats doivent être appelés à ce partage. » (Vol. 1797 janv-juin). CM raconte l’évènement à Monge dans sa lettre de Paris, le 17 floréal an V [6 mai 1797] ; « L’ambassadeur de Hollande a reçu avant-hier la nouvelle officielle que, le même jour, à la même heure, dans tous les ports anglais, il a éclaté [une] insurrection par tous les gens de mer quand on leur a ordonné d’aller pour empêcher la jonction d’une flotte hollandaise avec celle qui venait de sortir de Dunkerque. Ils ont dit qu’ils ne marcheraient pas [tant] que les arrérages dus ne leur fussent pas payés. Ils ont désarmé leurs officiers, et ne leur obéissent plus. Ils ont menacé l’amiral Gardner de le jeter à l’eau, ils ont pendu un matelot qui voulait leur faire changer de système. Lord Spencer s’est transporté de Londres à Spithead leur a accordé leurs premières demandes, alors leurs prétentions sont devenues plus grandes [et] tu verras tout cela dans les journaux avant d’avoir reçu ma lettre. Alors, cela n’aura plus le mérite de la nouveauté. ».</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn13" href="#ftn13">[13]</a> Traité signé le 19 février 1797 [1<sup>er</sup> ventôse an V]. Catherine lui répond de Paris le 20 Floréal an V [9 mai 1797] : « Comment ? Vous avez arraché 26 millions à notre mère la Sainte Église, vous êtes des enfants dénaturés, vous déchirez le sein de votre mère. Il est vrai que c’était une marâtre, cela vous fera excuser, non pas par les restaurateurs de la religion de nos pères, qui sont en grand nombre dans ce moment-ci. On va à la messe plus que jamais, Longchamp a été aussi brillant que dans l’ancien Régime, tout cela se paiera, sans qu’on s’en aperçoive, notre mère ne recevant plus d’argent la religion de nos pères tombera d’elle-même. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn14" href="#ftn14">[14]</a> Augustin-Jean-Charles CLÉMENT (1717-1804) membre du clergé constitutionnel. Le 12 mars 1797, il est élu évêque de Versailles par l’Assemblée des électeurs du département somme le prévoit la Constitution civile du clergé.</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn15" href="#ftn15">[15]</a> Le respect que montre Monge envers la foi simple et sincère est à considérer lorsqu’on pose la question de son anticléricalisme qui apparaît au sujet de l’évêque de Versailles. Voir aussi la lettre n°39.</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn16" href="#ftn16">[16]</a> [?] CABOT ( ? - ? ) Sœur de la femme de Nicolas-Jean HUGOU de BASSVILLE (1753-1793), diplomate français tué lors de l’émeute contre les Français à Rome le 14 janvier 1793. Cabot est sans doute le nom du mari de la sœur de la femme de BASSVILLE et cela ne donne pas d’indication sur le nom de jeune fille des deux sœurs. Catherine répond à Monge à la réception de cette lettre de Paris le 20 floréal an V [9 Mai 1797] : « Je la recevrai de mon mieux. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn17" href="#ftn17">[17]</a> Louise MONGE (1779-1874), Émilie MONGE et son mari Nicolas-Joseph MAREY.</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn18" href="#ftn18">[18]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn19" href="#ftn19">[19]</a> Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS(1755-1827).</p>
</div>
<div>
<p><a name="#ftn20" href="#ftn20">[20]</a> Catherine lui répond de Paris le 20 floréal an V [9 Mai 1797]: «Ton frère et ta sœur se portent bien, ils t’embrassent ainsi que fillette, son mari, Louise, Paméla, la C[itoyenne] Berthollet. Tout ce monde n’a point le courage de t’écrire parce que tu ne reçois pas nos épîtres. Adieu mon ami porte-toi aussi bien que nous. Je te fais des chemises neuves, viens bien vite les user, je t’embrasse mille fois. »</p>
</div>
</div>
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Huart, Catherine (1748-1847)
Auteur transcription
Auteur de la transcription si elle existe
Indiquer l'auteur suivi de la date de la transcription (format français & entre parenthèse).
Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Date calendrier révolutionnaire
2 floréal an V
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
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Title
A name given to the resource
84. Monge à sa femme, Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-04-21
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
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Source
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IX GM 1.108
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Rome
Couple Monge
Rome
-
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
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135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Mont-Cenis (Italie)
Milan (Italie)
Turin (Italie)
Mont-Cenis (Italie)
Milan (Italie)
Turin (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Milan, le 21 prairial de l'an IV de la République<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Tu auras été longtemps, Ma chère amie, sans recevoir de nos nouvelles. Nous avions pensé que nous pourrions t'écrire de Turin, mais les communications entre le Piémont et la France n'étaient pas encore rétablies, et il nous a fallu filer jusqu'ici à Milan pour profiterdu courrier de l'armée.<a name="ftn1" href="#_ftn1">[1]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Notre passage du Mont-Cenis a été fort agréable ; nous aurions seulement désiré que le ciel eût été plus clair ; les nuages nous cachaient les montagnes et nous n'avons pas eu le beau spectacle qui se serait présenté à nous si nous eussions passé deux jours plustôt. Nous avons eu un peu froid au col du Mont-Cenis ; mais nous nous sommes réchauffés à l'auberge de l'hôpital<a name="ftn2" href="#_ftn2">[2]</a> et de là nous sommes descendus rapidement dans la vallée de Suse où nous avons presque subitement trouvé un beau pays, tourné au midi et abrité par les montagnes ; et dans la journée nous sommes arrivés à Turin. Nous y avons couché, et n'en sommes partis que le lendemain après-midi. Nous avons vu plusieurs savants qui nous ont paru enchantés de la Révolution française ; nous y avons été vus favorablement par le peuple, et en général il nous a semblé que, dans ce pays-là, on est beaucoup plus patriote qu'en France. Il est vrai que tous ceux qui venaient nous voir étaient des amis de la liberté et de l'égalité, des hommes instruits, dégagés des préjugés, et qui voient de loin la révolution comme la verra la postérité.<a name="ftn3" href="#_ftn3">[3]</a> Enfin nous avons continué notre route et parcouru le beau pays de la Lombardie jusqu'à Milan.<a name="ftn4" href="#_ftn4">[4]</a> C'est un beau pays, ma chère amie, il mérite bien sa réputation; il est presque aussi beau que la vallée de la Saône depuis Dijon jusqu'à Mâcon.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons déjà couru hier une partie de la ville de Milan pour jeter un coup d'œil sur les objets qui doivent fixer notre attention, et nous allons aujourd'hui entrer en besogne et commencer nos opérations.<a name="ftn5" href="#_ftn5">[5]</a> Nous nous portons très bien et nous tâcherons de vous donner fréquemment de nos nouvelles. Fais mes compliments à mon frère, à ma sœur,<a name="ftn6" href="#_ftn6">[6]</a> au citoyen et à la citoyenne Baur,<a name="ftn7" href="#_ftn7">[7]</a> à la citoyenne Berthollet,<a name="ftn8" href="#_ftn8">[8]</a> à la bonne Louise, à Victoire, à Paméla,<a name="ftn9" href="#_ftn9">[9]</a> et compte sur le tendre attachement de ton bon ami.<a name="ftn10" href="#_ftn110">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;"> Monge.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Ce pays-ci est un peu plus hâtif que Rocroi, et les genêts qui sont presque passés de fleurs me rappellent le 12 juin, vieux style, seule date de ce calendrier qui soit restée dans ma tête, mais qui est trop bien gravée pour en sortir sitôt.<a name="ftn11" href="#_ftn11"></a></div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div><hr />
<p><a href="#ftn1" name="_ftn1">[1]</a> Le quartier général est à Milan depuis le 19 Prairial [7 juin 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a href="#ftn2" name="_ftn2">[2]</a> Thouin parvient à ne pas avoir froid lors du passage du Mont-Cenis en effectuant le passage à pied. Les autres commissaires, Monge compris, ne semblent pas avoir adopté la même stratégie. « J’avais été fortement prévenu contre les inconvénients de ce passage ; on m’avait engagé à prendre des précautions pour n’être pas transi de froid. Je mis donc sur mon corps toute ma garde-robe, qui consistait en un habit d’été et une redingote de drap. Vers le milieu de la route, je fus obligé de me dévêtir un peu, à cause de la chaleur que j’éprouvais. Mon secret fut très simple : je marchai et laissai mon mulet à son conducteur, qui se garda bien de le monter. Il n’y eut de déplaisir et de souffrance que pour les indolents qui se faisaient porter par des mulets ou sur des brancards par des hommes. Nos rusés conducteurs, la figure vermeille et l’air joyeux, riaient sous cape de la figure pâle et blême des cavaliers, de leur malaise et de leur impatience d’arriver. Je restai à la queue de la caravane, qui occupait une grande étendue du terrain. Ce fut pour moi un spectacle curieux de voir cette longue file de mulets et d’hommes parcourant à pas mesurés un chemin en zig-zag, qui se replie sur lui-même trente fois dans l’espace d’une lieue, d’entendre les chants des conducteurs, le braiement des animaux au milieu d’une solitude profonde et sur ces montagnes dont les cimes se perdent dans les nues. […] Nous montâmes pendant environ trois heures pour arriver à l’endroit le plus élevé du passage. Le chemin, dans toute cette étendue, était large, solide, sûr et commode. Il formait un grand nombre de détours et de circuits. Les pentes variaient par leur degré d’obliquité : il y en avait de très rapides, mais toutes étaient accessibles à des cavaliers. On ne passe pas sur le sommet du Mont-Cenis, on le laisse sur la gauche qui s’élève encore de plusieurs centaines de toises au-dessus du niveau du chemin. Parvenu à ce point, on est sur un plateau dans le milieu duquel se trouve un beau lac. […] En face est un hameau de sept ou huit maisons où l’on s’arrêtait pour se chauffer et prendre un repas. » THOUIN A. (1841) pp. 18-19. Monge effectue un deuxième passage du Mont-Cenis en février 1798. Voir la lettre n°148.</p>
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<p><a href="#ftn3" name="_ftn3">[3]</a> Monge ne donne pas le nom des savants que les commissaires ont rencontrés à Turin. Seul Thoüin indique la nature de ses échanges avec le naturaliste Carlo Allioni (1728-1804) (THOUIN A. (1841), p. 26). Monge n’est pas un étranger à Turin car il est membre de la Société Royale de Turin (Reale Società Torenise) dès 1770. Lors de la constitution de l’Académie royale de Turin (Reale Academia delle Scienze de Torino) en 1783, il en devient membre étranger. (TATON R. (1951), p. 18.) Les premiers mémoires de Monge sur les équations aux dérivées partielles, rédigés au début de 1772 sont publiés en 1776 dans <em>Les Mélanges de Philosophie et de Mathématiques de la Société Royale de Turin</em>. Les liens entre mathématiciens français et turinois sont étroits, Lagrange, collègue de Monge à l’École polytechnique, est né à Turin et a participé à la fondation de la Société scientifique. Il n’est à Paris que depuis 1788. Dans l’histoire de l’Académie royale de Turin qui introduit la première publication en 1786 des <em>Mémoires de l’Académie royale de Turin pour les années 1784 et 1785</em>, les relations avec les savants membres de l’Académie Royale des Sciences de Paris sont soulignés au travers des travaux publiés dans les <em>Mélanges</em> […], d’Alembert et Macquer dans le troisième volume pour les années 1762-1765, Condorcet et Laplace pour le quatrième volume pour les années 1766-1769. En 1786, en plus de ces savants figurent dans la liste des académiciens étrangers, l’abbé Bossut et le chimiste Guyton de Morveau qui devient le premier président du Comité de Salut public. [pp. xxviii-xxxi] Voir les lettres n° 15 au ministre des relations extérieures, Florence, 4 thermidor, an IV [22 juillet 1796] ; n°16 à Carnot, Florence, 4 thermidor, an IV [22 juillet 1796] et n°17 à Prieur, Florence, 4 thermidor, an IV [22 juillet 1796].</p>
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<p><a href="#ftn4" name="_ftn4">[4]</a> Apres la bataille de Lodi le 21 floréal an IV [10 mai 1796], (voir lettre n°10) la Lombardie se trouve libérée de la domination autrichienne. Accueilli en libérateur par Milan, Bonaparte y établit son quartier général, au 16 du Corso Venezia, dans le palais Serbelloni.</p>
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<p><a href="#ftn5" name="_ftn5">[5]</a> Voir la lettre n°15. Thouin mentionne les manuscrits de la bibliothèque Ambroisienne de Milan ; « La bibliothèque Ambroisienne, qui réunit un Muséum des beaux-arts, renferme un grand nombre de livres écrits dans toutes les langues ; les matières théologiques y dominent. Au nombre des manuscrits, il s’en trouve quelques uns de saint Charles Borrhomée(sic), de Galilée et de Léonard de Vinci. Ces derniers ne sont que des petits livrets de poche, des agendas qu’il portait sur lui et où il écrivait toutes les idées qui lui venaient à l’esprit, à tous les instants de la journée. On remarque avec surprise que ce grand peintre s’occupait plus particulièrement des sciences que des arts, que toutes ses pensées étaient dirigées vers les premières, qu’il paraissait aimer avec prédilection. » (THOUIN A. (1841), p. 46.) Le naturaliste apporte des corrections au voyage de Lalande, dernier récit de voyage d’un savant en Italie en exprimant sa déception lorsqu’il visite le jardin botanique qui se réduit à un « petit cloître ». Il consacre un long passage au collège de la Brera, comme « un des plus beaux établissements » de la ville en indiquant les liens qui unissent déjà les astronomes italiens, Oriani, Coesaris et Reggio attachés à l’observatoire et un savant français comme Lalande. (THOUIN A. (1841), pp. 47-48.) Voir la lettre n°17.</p>
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<p><a href="#ftn6" name="_ftn6">[6]</a> Louis MONGE (1748-1827) Il supplée son frère en tant qu’examinateur de la Marine (voir lettre n° 23). En février 1796, il épouse Marie-Adélaide DESCHAMPS (1755-1827). Dans la correspondance lorsque Monge salue son frère et sa sœur, il s’agit de ce couple.</p>
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<p><a href="#ftn7" name="_ftn7">[7]</a> Barthélémy BAUR (1752-1823) et sa femme Anne Françoise HUART (1767-1852) sœur de Catherine</p>
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<p><a href="#ftn8" name="_ftn8">[8]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
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<p><a href="#ftn9" name="_ftn9">[9]</a> Louise MONGE, (1779-1874), Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
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<p><a href="#ftn10" name="_ftn10">[10]</a> Cette dernière phrase est supprimée dans la retranscription d’Eugène Eschassériaux dans le manuscrit <em>La vie de Monge</em>, T. II, pp. 110-111. Figure une note d’Eschassériaux « Correspondance intime, très intéressante sur la Campagne d’Italie. A publier en omettant certains détails trop intimes de la fin des lettres relatifs a certains compliments de famille. »</p>
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<p><a href="#ftn11" name="_ftn11">[11]</a> Le 12 juin est la date anniversaire du mariage de Gaspard et de Catherine en 1777 à Rocroy. Il était d’usage dans les Ardennes d’offrir à sa femme un bouquet de genêt. Ainsi, la fleur de genêt leur rappelle leur mariage. Voir les lettres n°107, 181 et 187. De Paris le 20 messidor l’an 4<sup>e </sup>[8 juillet 1796] Catherine répond : « Tu t’es donc rappelé la fleur de genêt, ici on ne voit les fleurs qu’en peinture, je n’avais que ma mémoire pour rappeler cette époque, qui est la plus intéressante de ma vie. »</p>
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Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Copie manuscrite d'une lettre
Support
Support physique (codicologie). Propositions non exhaustives :
Papier, carnet, feuillet
Carte plastifiée (dossier biographique), négatif, etc. (iconographie)
Autre support : enregistrement sonore, vidéo, etc.
Papier
Publication
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Inédit.
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Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
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Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).</p>
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Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Huart, Catherine (1748-1847)
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Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Auteur transcription
Auteur de la transcription si elle existe
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Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Date calendrier révolutionnaire
le 21 prairial an IV
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
8. Monge à sa femme Catherine Huart
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Source
A related resource from which the described resource is derived
Ms 2192, p.3, Bibliothèque de l'Institut de France
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-06-09
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Milan (Italie)
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Relation
A related resource
Sur le passage du Mont-Cenis en février 1798, voir les lettres n°7 et 148.
Sur les échanges entre communautés scientifiques, voir les lettres n° 15, n°16 et n°17.
Sur le mariage de Gaspard Monge et Catherine Huart, voir les lettres n°107, 181 et 187.
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Passage du Mont-Cenis
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
Passage du Mont-Cenis