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[1] Soldats du pape.
[2] Bonaparte informe le Directoire le 13 pluviôse an V [1er février 1797] qu’« [il] a fait partir [le] matin la division du général Victor, qui s’est portée à Imola, première ville des états du Pape. » (1339, CGNB) et il en fait le récit dans sa lettre au Directoire du 15 pluviôse an V [3 février 1797] : « La division du général Victor a couché le 13 à Imola, première ville de l’État papal. L’armée de Sa Sainteté avait coupé les ponts et s’était retranchée avec le plus grand soin sur la rivière de Senio, qu’elle avait bordée de canons. Le général Lannes commandant l’avant-garde, aperçut les ennemis qui commençaient à le canonner ; il ordonna aussitôt aux éclaireurs de la légion lombarde d’attaquer les tirailleurs papistes. […] Cette légion qui voit le feu pour la première fois s’est couverte de gloire.[…] Pendant que le feu durait, plusieurs prêtres un crucifix à la main, prêchaient ces malheureuses troupes.» Les nombres indiqués par Monge ne sont pas ceux donnés par Bonaparte au Directoire : « […] [la légion] a enlevé quatorze pièces de canon sous le feu de 3000 ou 4000 hommes retranchés. ». Bonaparte continue : « Nos troupes se portèrent aussitôt sur Faenza ; elles en trouvèrent les portes fermées ; toutes les cloches sonnaient le tocsin, et une populace égarée prétendait en défendre l’issue. Tous les chefs, notamment l’évêque, s’étaient sauvés. Deux ou trois coups de canons enfoncèrent les portes et nos gens entrèrent au pas de charge. Les lois de la guerre m’autorisaient à mettre cette ville au pillage ; mais comment se résoudre à punir aussi sévèrement toute une ville pour le crime de quelques prêtres ! […] Le général Victor continua hier sa route et se rendit maître de Forli. Je lui ai donné ordre aujourd’hui de se porter à Cesena. […]Il est déplorable que de penser que cet aveuglement coûte le sang des pauvres peuples, innocents instruments et de tout temps victimes des théologiens. » (1352, CGNB). Voir la lettre n°57.
[3] Jacques-Pierre TINET (1753-1803).
[4] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), André THOÜIN (1747-1824) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Berthélemy reste à Bologne pour guérir de sa blessure. Voir les lettres n°50, 51, 53, 71 et 81.
[5] Monge n’a pas encore appris la chute de Mantoue qui a lieu le jour même. Il l’apprend quelques heures plus tard mais ne décachète pas sa lettre pour ajouter la nouvelle à sa femme. Le jour même, Bonaparte écrit au Directoire de Faenza (1352, CGNB). « Je me suis attaché à montrer la générosité française vis-à-vis de Wurmser, général âgé de soixante et dix ans, envers qui la fortune a été, cette campagne-ci, très cruelle, mais qui n’a pas cessé de montrer une constance et un courage que l’histoire remarquera. Enveloppé de tous les côtés à la bataille de Bassano, perdant d’un seul coup une partie du Tyrol et son armée, il ose espérer pouvoir se réfugier dans Mantoue, dont il est éloigné de quatre à cinq journées passe l’Adige culbute une de nos avant-gardes à Cerea, travers la Molinella et arrive dans Mantoue. Enfermé dans cette ville, il a fait deux ou trois sorties ; toutes lui ont été malheureuses, et à toutes il était à la tête. Mais, outre les obstacles très considérables que lui présentaient nos lignes de circonvallation, hérissées de pièces de campagne, qu’il était obligé de surmonter, il ne pouvais agir qu’avec des soldats découragés par tant de défaites et affaiblis par les maladies pestilentielles de Mantoue. » Voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 42, 45, 51, 53 et 55.
[6]Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). La dernière fois que Monge l’a mentionné dans sa correspondance, il est à Florence avec Tinet voir la lettre n°29.
[7] Ferdinando MARESCALCHI (1764-1816).
[8] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et Émilie MONGE (1778-1867).
[9] Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla.
[10] Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).
[11] Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).
[12] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[1] On peut déterminer quatorze personnes au palais Mancini. Voir la lettre n°66. La commission est complète à Rome à l’exception de La Billardière qui est chargé du premier convoi des saisies effectuées dans le nord de l’Italie. : André THOÜIN (1747-1824), Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), Jacques-Pierre TINET (1753-1803), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Il faut y ajouter les adjoints à la commission à la demande de Monge pour l’exécution du Traité de Tolentino depuis le 18 février 1797 : le peintre Antoine-Jean GROS (1771-1835), le musicien Rodolphe KREUTZER (1766-1831), le sculpteur Joseph Charles MARIN (1751-1834), les peintres GERLI (?- ?) et Jean-Baptiste WICAR (1762-1834), le dessinateur Edme GAULLE (1762-1841), Joseph VILLETARD (1771-1826) et le secrétaire de la commission COUTURIER. Il y a aussi avec eux François CACAULT (1743-1805).
[2] ThoUin dans son récit détaillé de ces deux jours d’excursion à Tivoli ne cesse d’exprimer sa déception au cours de sa découverte de la ville et des ruines romaines (Tombeau de Plantius, Temple de Vesta et maison de la Sibylle, Villa d’Este, Villa de Mécène, de Salluste, d’Horace, de Quintillus Varus, Villa Adriana). Sa conclusion est éloquente « Je l’avouerai, j’avais l’esprit aussi fatigué que les yeux de ce spectacle de ruines et de décombres pendant deux jours sans interruption. La mutilation, le délabrement des objets, la différence entre les usages antiques et les modernes, tout rend aussi pénible que difficile de découvrir et d’assigner la destination de la plus grande partie de ces fabriques renversées par le temps. Le dirai-je ? mon imagination n’était point satisfaite, et je ne fus pas émerveillé de l’ordonnance qui avait présidé aux différents édifices dont cette vaste enceinte était remplie. Ils me semblèrent éparpillés sans goût, sans harmonie, sans agrément. » THOUIN A. (1853), pp. 326-344, p. 344.
[3] Le prince Charles DE HABSBOURG (1771-1847), commande l’armée de l’empereur François II, son frère.
[4] Le 22 et 23 ventôse an V [12 et 13 mars 1797] l’armée d’Italie passe la Piave et le Tagliamento. Les généraux Masséna, Sérurier, Guieu, Bernadotte, Murat, Duphot et l‘adjudant général Kellerman réalisent cette avancée de l’armée d’Italie. (1454, CGNB)
[5] Les deux plus jeunes membres de la commission sont les adjoints GROS qui a 26 ans et KREUTZER qui a 31 ans. Voir supra.
[6] Il pourrait s’agir de Dimo STEPHANOPOLI DE COMNÈNE (1729-1802).
[7] Ses deux filles Louise MONGE (1779-1874) et Émilie MONGE (1778-1867).
[8] Sur le choix des cinq cents manuscrits à saisir à Rome comme le prévoit le Traité de Tolentino de février 1797. Voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113, 114, 120, 139 et 140.
[9] Prise de Trieste par le général Jean-Baptiste BERNADOTTE (1764-1844) le 4 germinal an V [24 mars 1797].
[10] La révolution de la ville de Venise est précédée d’une série de « révolutions » et de « municipalisations » des principales villes de la Terre-ferme. Le 21 et 27 ventôse an V [11 et 17 mars 1797], les Républicains de Bergame et Brescia se soulèvent contre la République de Venise. La position de la France n’est pas si claire à ce sujet, comme cela est manifeste dans une lettre de Bonaparte au Directoire du 4 germinal an V [24 mars 1797]. « M. Pesaro, sage grand de la République de Venise, a été envoyé ici [ …] ; il est revenu relativement aux évènements de Brescia et Bergame. Les peuples de ces deux villes ont désarmé la garnison de Venise. Un germe d’insurrection gagne toutes les têtes de cette République. […] Ma conduite avec M. Pesaro était assez délicate ; ce n’est pas dans un moment […] où nous avons besoin de tous les secours du Frioul et de toute la bonne volonté du gouverneur vénitien pour nous approvisionner dans les défilés de l’Allemagne qu’il fallait nous brouiller. Il ne fallait pas non plus qu’ils pussent […] écraser les personnes qui étaient à Brescia et à Bergame nous sont attachés, quoique je n’approuve pas leur conduite et que je croie que leur insurrection nous est, dans ce moment très nuisible ; mais le parti ennemi de la France est, dans ces différentes villes si acharné contre nous, que s’il prenait le dessus, il faudrait être en guerre ouverte avec toute la population. J’ai dit à M. Pesaro que le Directoire exécutif n’oubliait pas que la république de Venise était l’ancienne alliée de la France ; que nous avions un désir bien formé de la protéger de tout notre pouvoir ; j’ai demandé seulement d’épargner l’effusion du sang, et de ne pas faire un crime aux citoyens vénitiens qui avaient plus d’inclination pour l’armée française que pour l’armée impériale. » (1472, CGNB). Le 20 germinal an V [9 avril 1797] Bonaparte écrit à Lallement, ministre plénipotentiaire de la république française à Venise : « Enfin nous n’en pouvons plus douter, citoyen ministre, le but de l’armement des Vénitiens est de couper les derrières de l’armée française. Certes, il m’était difficile de concevoir comment Bergame, qui, de toutes les villes des États de Venise, est celle qui était le plus aveuglément dévouée au Sénat, ait été la première à s’ameuter contre lui ; il est encore plus difficile de concevoir comment, pour apaiser cette légère émeute, on a besoin de 25 000 hommes, et pourquoi M. Pesaro, lors de notre conférence à Goritz, a refusé l’offre que je lui faisais de la médiation de la République pour faire rentrer ces places dans l’ordre. » (1499, CGNB) Voir aussi les lettres de Bonaparte du même jour à Manin doge de la République de Venise, et au général Kilmaine (1497 et 1500, CGNB). La complexité des relations entre la France et Venise tient aux ambigüités de la position des gouvernants vénitiens, jointes aux intrigues des Français qui veulent donner un caractère spontané à la « révolution » vénitienne. TABET X. (1997), « Venise, mai 1797 : la révolution introuvable » in FONTANA A. et SARO G. (eds), Venise 1297-1797. La république des castors, ENS éditions, Fontenay-Saint-Cloud, 1997, pp. 130-148. Voir les lettres n°45, 84, 89, 90, 93, 96 et 99.
[11] François CACAULT (1743-1805), ministre plénipotentiaire de la République à Gênes, chargé de veiller à Rome à la bonne exécution des clauses relatives aux indemnités financières stipulées dans le traité de Tolentino de février 1797 . Voir notamment les lettres n°65, 71 et 74.
[12] Pietro-Antonio PETRINI (1722-1803). Comme après son passage à Turin en mai 1796, Monge se plait à souligner l’adhésion des hommes éclairés et des savants à l’émotion républicaine. Voir la lettre n°8.
[13] Voir supra.
[14] La république Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Le congrès qui réunit les représentants de ses villes afin de créer entre elles une confédération s’ouvre en décembre 1796. Voir les lettres n°40, 48, 53, 63, 65 et 84.
[15] Le territoire de la Transpadane correspond à l’ancien duché de Milan. Elle succède à l'Administration générale de la Lombardie mise en place par Bonaparte en août 1796. Monge se montre toujours admiratif du peuple de la Lombardie voir notamment les lettres n°14, 16, 17 et 22.
[16] Barthélemy Catherine JOUBERT (1769-1799). L’invasion du Tyrol est confiée au général Joubert en mars 1797. Le 22 mars 1797, Les troupes de Joubert prennent Bolzano et permettent l’invasion du Tyrol. Voir les lettres de Bonaparte à Carnot et au Directoire à ce sujet. (1475 et 1486, CGNB).
[17] Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817). Ministre de la République à Gênes.
[18] Journal officiel du Directoire. Voir la lettre n°84.
[19] Karl MACK baron VON LEIBERICH (1752-1828) général autrichien. Le 10 Germinal an V [30 mars 1797] , l’Empereur donne le commandement des armées sur le Rhin aux généraux Mack et Latour.
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[1] François II (1768-1835). Le 29 germinal an V [18 avril 1797] signature des préliminaires de Leoben : l’Autriche cède la Belgique et récupère la Vénétie (sauf Venise) en échange de la Lombardie. Voir les lettres n°90, 176 et 177.
[2] Le palais Mancini est sur la via del Corso, voie centrale du quartier historique construit entre les XVe et XVIIe siècles. Elle mène en ligne droite de la Piazza Venezia à la Piazza del Popolo. Voir la lettre n°66.
[3] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[4] Voir la lettre à Anne Françoise HUART, n°63.
[5] Les royalistes sortent largement victorieux des élections législatives d’avril 1797. Monge n’est pas immédiatement alarmé par la victoire des royalistes. Il fonde ses espérances sur les victoires d’Italie qui rendent la République victorieuse de ses ennemis extérieurs et renforcée par ses sœurs italiennes. (Voir la lettre n°90). Il se montre beaucoup plus inquiet en août 1797. Voir les lettres n°118 et 119. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n° 90, 110, 116, 127, 131, 132 et 135.
[6] Louise MONGE (1779-1874), Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).
[7] Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).
[8] Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
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[1] Une crise d’hémorroïdes. Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). Voir les lettres n° 8 et 13.
[2] Dans sa première lettre, Catherine indique qu’elle est restée 21 jours sans nouvelle. Paris, le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796].
[3] André Thouin, commissaire des sciences et des arts rédige un récit de voyage dans lequel il décrit très précisément comment les voitures sont démontées et transportées mais aussi comment les commissaires accomplissent le passage du Mont-Cenis. « Lorsque enfin nous pûmes nous occuper de notre passage, nous appelâmes le syndic de la paroisse, avec lequel nous fîmes prix pour le transport de nos voitures, de nos effets et de nos personnes jusqu’à la Novalèze. Il fallait du temps avant de se mettre en chemin. Les arrangements se faisaient avec ordre, mais avec lenteur. D’abord le syndic composait des lots de tous les objets qui devaient être transportés, et les adjugeait au rabais aux muletiers, rangés en cercle autour de lui. On commençait par les pièces les plus lourdes, caisses de voitures, brancards, roues essieux ; venaient ensuite les effets de moindre pesanteur, malles, porte-manteaux, sacs de nuit, etc. À mesure que le lot était prisé et adjugé, on le chargeait sur les mulets. On en prenait deux pour porter une caisse de voiture que l’on plaçait comme une chaise à porteur au moyen de deux perches formant brancard de chaque côté. Chacune des grandes roues était mise à plat sur le dos d’un mulet dont le bât se trouvait disposé pour recevoir le moyeu. Les deux petites roues étaient chargées sur un seul mulet. Notre caravane exigea quarante mulets et trente-quatre hommes. Elle défila devant nous, d’abord confusément ; bientôt les mulets prirent leurs rangs à la suite des uns des autres, afin que leur charge, qui occupait beaucoup de place en longueur et en largeur, ne fût pas heurtée par ceux du voisinage et en danger d’être renversée. » THOUIN A. (1841), Voyage dans la Belgique, la Hollande et l’Italie, pp. 17-18. Voir lettre n°8.
[4] Bonaparte reçoit des renforts, venus de la région de Nice.
[5] La commission traverse la vallée de la Maurienne pour aller de Lyon à Lanslebourg.
[6] Sœur de Françoise CHAPELLE, veuve de Joseph RIONDEL elle se marie ensuite avec Jean-Baptiste HUART (1753-1835) un des frères de Catherine HUART-MONGE.
[7] Marie-Marguerite BAUR, femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Les familles Monge et Berthollet se lient plus encore en 1791 avec le mariage du frère de Marie-Marguerite, Barthélémy BAUR (1752-1823) avec Anne-Francoise HUART (1767-1852), la plus jeune sœur de Catherine Monge.
[8] Moineau et sa femme, Rose sont tous deux au service des Monge. Moineau reste au service de Monge lors de sa mission en Italie.
[9] La motivation et l’enthousiasme des soldats sont décisifs pour les succès militaires. La proclamation aux troupes de Bonaparte le 29 mars 1796 est caractéristique de son discours aux soldats : « Je veux vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde. De riches provinces, de grandes villes seront en votre pouvoir. Vous y trouverez honneur, gloire et richesse. Soldats d’Italie manqueriez-vous de courage et de constance ? ». cité par TULARD J.(2005), Les Thermidoriens, Paris, Fayard, p. 147.
[10] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) qui a épousé Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), membre de la commission comme Monge .
[11] Anne-Françoise HUART (1767-1852) épouse de Barthélémy BAUR (1752-1823), employé au ministère de la Marine.
[12] Louise MONGE, (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, est la fille naturelle d’Alexandre Huart, frère de Catherine Monge. Catherine et Gaspard Monge accueillent Paméla dans leur famille pour veiller à son éducation. Dans sa lettre de Paris du 27 germinal an VI [16 avril 1798], Catherine le rappelle : « Pamela que tu as bien voulu me permettre de prendre avec nous est encore un acte de bonté auquel je n’avais nul droit d’attendre. » Sur l’attitude de Monge envers les jeunes enfants, voir les lettre n°9, 13, 14, 20, 48, 118, 171 et 173. Le prénom devient très à la mode à la moitié du XVIIIe siècle grâce à la renommée du premier roman diffusé en France de l’anglais Richardson Pamela ou la vertu récompensée. C’est Prévost qui en 1742 le traduit et le publie, deux ans après sa publication en Angleterre. (HARTMANN P. (2002), « La Réception de Paméla en France : les anti-Paméla de Vollaret et Mauvillon », Revue d’histoire littéraire de la France, Paris, P.U.F., Vol. 102, pp. 45-56.)
[13] Victoire BOURGEOIS ( 17 ? - ? ) jeune fille originaire de La cassine petite commune des Ardennes. Il s’agit sans doute de la fille d’amis que les Monge ont pris chez eux un moment. Elle repart avec son père le 16 messidor an V [4 juillet 1797].
[14] Émile BAUR (1792-1872) Le petit Mimi est le fils d’Anne-Françoise et Barthélemy BAUR, petit-neveu de Catherine Monge, Emile Baur a alors quatre ans.
[15] Rose MOINEAU ( ?- ?) au service des Monge comme son mari.
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Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Lettre n°8 de Milan du 21 prairial an IV [ 9 juin 1796].
[2] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) Il présente au Directoire ses projets d’extension du système républicain promu par la France à toute l’Italie. Le 30 janvier 1796, il est nommé par Carnot commissaire à l’armée d’Italie. Carnot nomme aussi Garrau qui vient suppléer Saliceti. Les commissaires aux armées étaient déjà en place sous la Convention. Le Directoire les conserve. Le décret du 22 Brumaire an IV [13 novembre 1795] définit leur « fonction de surveillance et les obligations imposées aux commissaires du gouvernement près les Armées. « Ce sont « des agents immédiats du gouvernement », ils ne peuvent et ne doivent prendre aucune initiative. Ils ont la surveillance de toutes les parties administratives et militaires. Ils doivent suivre et faire connaître les ordres particuliers venant du Directoire. Ils ont le contrôle des effectifs et du matériel. Ils ne rendent pas de comptes quotidiens au Directoire mais chaque décade. Dans leurs comptes-rendus, les Commissaires doivent informer le Directoire « sur le civisme, les talents et la moralité des chefs militaires et des administrateurs ». Ainsi, selon Godechot, leur mission consiste à surveiller, contrôler et espionner sans le pouvoir d’ordonner, de commander et de prendre des arrêtés. (GODECHOT J. (1941), Les commissaires aux armées sous le Directoire, Paris, P.U.F., pp. 44-45.) Carnot complète ces premières instructions par celles du 20 pluviôse. Les généraux sont désormais hors de la compétence des commissaires, et dans les cas d’urgence dans lesquels il n’est pas possible de se référer au Directoire, c’est le général en chef qui a l’initiative de solliciter l’ordre. En pratique, les commissaires ont des pouvoirs beaucoup plus étendus. (GODECHOT J. (1941), pp. 49-50).
[3] Pavie est à la deuxième moitié du XVIIIe siècle une Université leader en Italie grâce aux réformes de l’impératrice Marie-Thérèse, notamment celles relatives aux programmes des cours de mathématiques, et à la nomination de trois nouveaux professeurs de mathématiques Ruggero Giuseppe BOSCOVICH (1711-1787), Lorenzo MASCHERONI (1750-1800) et Gregorio FONTANA (1735-1803). (PEPE L. (1996), « Condorcet et l'Italie : la vie de Voltaire et les éloges d'Euler et de D'Alembert », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 108, N°2. 1996. pp. 533-545, p. 541.) Voir la lettre n°10.
[4] L’ensemble de la commission se rend à Pavie du 15 au 23 juin à l’exception de Berthélemy et Moitte. Voir la lettre n°10.
[5] Napoléon BONAPARTE (1769-1821).
[6] Ils sont à Tortone. Bonaparte écrit à Joséphine le 26 prairial an IV [14 juin 1796] du quartier général de Tortone : « Depuis le 18 [6 juin], ma chère Joséphine, je tardais et je te croyais arrivée à Milan. À peine sorti du champ de bataille à Borguetto [30 mai], je courus pour t’y chercher : je ne t’y trouvais pas ! […] Le Tessin étant débordé, je me suis rendu à Tortone pour t’y attendre [depuis le 13 juin]. » (688, CGNB).
[7] Catherine la reçoit le 7 messidor an IV [25 juin 1796]. Voir la lettre de Catherine à Gaspard du 8 messidor an IV [26 juin 1796].
[8] Monge décrit la Lombardie et son système d’irrigation dans plusieurs lettres de juillet 1796 à différents correspondants non seulement à ses collègues savants, Prieur et Carnot (lettres n°16 et 17), mais aussi à sa femme (lettres n° 10 et 13) et à son gendre Marey (lettre n°22). La question de l’établissement d’un système de canaux de communication fluviale et d’irrigation préoccupe les savants et se manifeste dans leur correspondance. L’intérêt de Monge pour les questions d’hydraulique apparaît dès 1760, alors qu’il a quatorze ans et qu’il est élève des Oratoriens de Beaune. Il construit une pompe à incendie. Dans le fonds Monge de l’École polytechnique se retrouve un important ensemble de mémoires et de rapports à ce sujet rassemblés par Monge. Sur les enjeux scientifiques des progrès de l’hydraulique, voir la lettre n°16.
[9] Émilie (1778-1867) et Louise MONGE (1779-1874).
[10] Si les rapports de Monge avec les élèves de l’École polytechnique sont le plus souvent comparés à ceux d’un père avec ses enfants (cela est exprimé clairement par les élèves de Monge notamment par Charles Dupin qui le rappelle à plusieurs reprises dans son Essai historique […] (DUPIN Ch. (1819), p. 7, 78, 154, 166), inversement Monge se montre professeur avec ses enfants. De son côté, Louise imagine quelle instruction elle aurait pu tirer d’un voyage avec son père en Italie, en lui rappelant son habitude de la prendre avec lui durant ses tournées d’examinateur de la Marine. Dans sa lettre du 29 vendémiaire an V [10 octobre 1796], Louise s’étonne que son père se réjouisse de quitter Rome (voir la lettre n°30) et lui écrit : « Il paraît mon cher papa que tu es fort content d’avoir quitté Rome et que tu ne regrettes pas cette grande ville, il me semble cependant qu’un amateur de curiosités et d’antiquités comme toi aurait dû trouver de quoi bien satisfaire son goût dans une ville où chaque pierre doit offrir quelque chose d’intéressant aux yeux des connaisseurs car j’imagine bien que c’est bien autre chose à Rome que dans les villes que nous avons parcourues ensemble, et où tu trouvais cependant presqu’à chaque pas quelque chose d’intéressant. » Monge ne limite pas son attitude paternelle et pédagogique à ses seules filles. Il étend ses pratiques éducatives aux jeunes que le couple Monge accueille comme Paméla la jeune nièce de sa femme (voir la lettre n°118) et sa sœur Anne-Françoise HUART (1767-1852). Dans sa lettre du 8 messidor [an IV] [26 juin 1796], Anne-Françoise évoque qu’elle était aussi destinée à partir en voyage avec Monge, c’est son mariage avec Berthélémy BAUR (1752-1823) en 1791 et la naissance de son fils Émile en 1792 qui l’en ont empêché. Elle lui écrit : « Je crois que tu dois bien désirer tes enfants. Le plaisir que tu avais à leur communiquer toutes tes observations lorsque tu voyageais avec elles doit te faire regretter de ne pas les avoir avec toi. Ce voyage-ci leur aurait été encore plus utile. Je suis bien flatté que mon tour se soit payé en conversation. Je me faisais une grande fête pour aller avec toi, maintenant il n’y faut plus y penser et te prier de réserver ta bonne volonté pour Émile quand il aura quelques années de plus. Cela lui fera perdre un peu de sa timidité et de sa poltronnerie. Il parle souvent de papa Monge qui le faisait tant sauter et t’embrasse. » À son tour, le 25 germinal an V [14 avril 1797], Émilie fait le projet de confier à Monge l’éducation de son petit-fils : « Nous te l’ébaucherons mon cher papa et dans 6 ou 7 ans nous te prierons de t’en charger. Je ne sais si je le juge plus favorablement qu’un autre mais je crois qu’il ne sera pas sot. » Sur l’attitude pédagogique de Monge envers les enfants et les membres de sa famille voir les lettres n°13, 14, 20, 48, 107, 108, 171 et 173.
[11] La correspondance privée est un moyen d’information qui parfois apparaît plus fiable que les gazettes. D’autre part, cette activité semble répondre à un souci pédagogique. Voir la lettre n°118.
[12] Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[13] Barthélémy BAUR (1752-1823) et Anne Françoise HUART (1767-1852) sœur de Catherine Huart.
[14] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[15] Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).
[16] Élisabeth-Christine LEROY(1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
[17] Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811), peintre et Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), sculpteur ; ils enlèvent à Modène six tableaux destinés à compléter le nombre de vingt stipulés dans l’armistice conclu avec le duc de Modène le 12 mai 1796.
Lettre datée et signée par G. Monge en Italie qui fait le récit à son épouse de son voyage de Pavie à Milan ; G. Monge a écrit une lettre à son épouse datée du 21 prairial an IV [9 juin 1796], lettre dont figure une copie dans "Vie de Monge", tome II, pp 110-111, par Eugène Eschassériaux
[1] L’ensemble de la commission se rend à Pavie du 15 au 23 juin à l’exception de Berthélemy et de Moitte. Voir lettre n°9.
[2] Voir lettre n°15.
[3] Joseph BARALLIER (17..-18..).
[4] Henry-Paul-Irène REBOUL (1763-1829) né à Pézenas, nommé administrateur en Lombardie, durant la première campagne d’Italie. Il est élu député à l’Assemblée législative en septembre 1791.
[5] Le pont de Lodi sur l’Adda au Sud-Est de Milan est le lieu d’une victoire décisive de Bonaparte sur les Autrichiens le 21 floréal an IV [10 mai 1796 ]. Bonaparte écrit à Carnot le 11 mai « La bataille de Lodi […] donne à la République toute la Lombardie. Les ennemis ont laissé 2000 hommes dans le château de Milan, que je vais nécessairement investir. Vous pouvez compter dans vos calculs comme si j’étais à Milan. […] Bientôt il est possible que j’attaque Mantoue. Si j’enlève cette place, rien ne m’arrête plus pour pénétrer dans la Bavière […]. » (588, CGNB) voir la lettre n°11. Bonaparte produit un récit détaillé au Directoire qu’il entame ainsi : « Je pensais que le passage du Pô serait l’opération la plus audacieuse de la campagne, tout comme la bataille de Millesimo, la bataille la plus vive ; mais j’ai à vous rendre compte de la bataille de Lodi. […] Beaulieu avec toute son armée était rangé en bataille. Trente pièces de canon de position défendaient le passage du pont. Je fis placer mon artillerie en batterie. La canonnade fut très vive pendant plusieurs heures. Dès l’instant que l’armée fut arrivée, elle se forma en colonnes serrées […] l’on se présenta sur le pont, qui a cent toises de longueur. L’ennemi fit un feu terrible. La tête même de la colonne paraissait même hésiter ; un moment d’hésitation eût tout perdu ! Les généraux Berthier, Masséna, Cervoni, Dallemagne, le chef de brigade Lannes et le chef de bataillon Dupas le sentirent, se précipitèrent à la tête et décidèrent le sort encore en balance. Cette redoutable colonne renversa tout ce qui s’opposa à elle ; toute l’artillerie fut sur le champ enlevée, l’ordre de bataille ébranlé rompu… Elle sema de tous côtés l’épouvante, la fuite et la mort ; en un clin d’œil l’armée ennemie fut éparpillée. » (589, CGNB). Voir la description du pont et de la ville de Lodi par Thoüin. THOUIN A. (1841), pp. 97-98.
[6] Monge utilise l’image formée au cours de son voyage dans les Pyrénées en 1774, lors de sa traversée des Landes, avant le boisement qui en a tellement changé l'aspect : «Ah ! le triste pays ! On voyage des journées entières sans rencontrer ni un arbre, ni un buisson, ni un ruisseau. Le pays est plat et uni comme la main à perte de vue de part et d'autre et n'offre d'autres productions que des fougères maigres et qui couvrent à peine le sol qui s'épuise à les produire. Ce terrain n'offre que du sable, de manière que nous étions voiturés comme dans un bateau sans secousse ni cahot. » in DE LAUNAY L. (1933), p. 17.
[7] Monge donne des informations supplémentaires dans la lettre n°13. Sur la question des canaux d’irrigation voir aussi la lettre n° 9 à Catherine, lettres n°16 et 17 à Carnot et à Prieur et n°22 à N.J. Marey.
[8] Catherine écrit de Paris le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796] : « Vos lettres que nous avons reçues hier, Mon cher ami, nous ont fait le plus grand plaisir, il y avait 21 jours que nous n’avions eu de vos nouvelles, cela commençait à être long. »
[9] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[10] Louise MONGE, (1779-1874).
[11] Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823)
[12] Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Élisabeth-Christine LEROY appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
[13] Louis MONGE, (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaide DESCHAMPS (1755-1827).
[14] Le château est pris cinq jours plus tard le 11 Messidor an IV [29 juin 1796]. Monge est toujours à Milan. Voir la lettre n°11.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Monge écrit le jour même de cette prise et en fait le récit.
[2] La Cène de Léonard de Vinci (1452-1519), fresque effectuée entre 1495 et 1497 dans le réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie, couvent des Jacobins selon Monge (on retrouve la même information dans le BOSSI (1818), Guide des étrangers à Milan et dans les environs de cette ville pp. 185-186) et des Dominicains selon Thouin. « À l’une des extrémités de la ville, du côté de la forteresse, le couvent des Dominicains possède un tableau d’une grande beauté. C’est la Cène, par Léonard de Vinci, peinte à fresque au-dessus de la porte d’entrée du réfectoire. Les figures, un peu plus grandes que nature, ont une expression si vraie que, vues à douze ou quinze pieds de distance, elles font illusion. Les couleurs ont été un peu affaiblies par le temps, ce qui a nécessité une retouche presque générale. Il n’y a que les trois figures à main droite qui n’aient pas été retouchées, on le reconnaît à l’altération du coloris. Nous engageâmes le commissaire du gouvernement, M. Saliceti, à faire dessiner par un artiste habile ce magnifique tableau, afin de le graver et de conserver ainsi le souvenir d’un chef d’œuvre d’un des plus grands peintres. » THOUIN A. (1841), pp. 44-45.
[3] Hyacinthe-Francois DESPINOY (1764-1848), général.
[4] ? LOQUIN (17 ? - ?) officier de l’armée d’Italie.
[5] Monge ne donne pas de détail ni de précision sur les objets et ouvrages de sciences qu’il découvre à Milan au contraire de Thoüin. Voir lettre n°8.
[6] Sur le premier convoi de la commission, voir les lettres n°12, 14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 48, 52 et 53.
[7] Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811), peintre. Il précède les autres membres de la commission pour effectuer la sélection des tableaux à enlever à Bologne. Voir la lettre n°12.
[8] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[9] Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823).
[10] Louis MONGE (1748-1827) et Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[11] Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Bologne, ville des états pontificaux, à 200 km de Milan, occupée par les troupes françaises le 19 juin 1796, elle se déclare affranchie du joug du pape le 21 juin. Napoléon y séjourne du 23 au 25 juin 1796 et y signe le 23 l’armistice avec le Pape qui s’engage à livrer 100 tableaux.
[2] A 200 km au S.E. de Gènes, en bordure de mer. Napoléon BONAPARTE (1769-1821) en occupe le port le 9 Messidor an IV [27 juin] et y reste jusqu’au 30 juin 1796. Le 14 Messidor an IV [2 juillet 1796], Bonaparte fait le récit au Directoire de son action à Livourne « Je fis arrêter le chevalier Spanocchi, gouverneur de la ville pour le grand-duc, qui avait favorisé le départ des Anglais, avait cherché à soulever le peuple en lui montrant notre petit nombre, et avait laissé prendre, peu d’heures avant, deux bâtiments français par une frégate anglaise, sous le feu des batteries.[…] Cet officier est connu dans Livourne pour sa haine contre les Français […] Vous trouverez ci-joint l’ordre que j’ai donné au Consul de la République […]. Il a fait aussitôt mettre les scellés sur les magasins des Anglais et il espère que cette capture rendra sept à huit millions à la République. L’épouvante à Livourne n’a été que momentanée ; la bonne conduite de nos troupes a parfaitement rassuré les habitants. J’y ai laissé une bonne garnison et le général Vaubois pour y commander […]. » (743, CGNB). Le 18 Messidor [6 juillet] : « Depuis plusieurs mois […] les patriotes de la Corse sont en insurrection contre les Anglais. Je leur ai envoyé quelques fusils de chasse et quelques barils de poudre, avec une vingtaine de Corses réfugiés, habitants des cantons qui ont montré le plus d’énergie. Aujourd’hui que nous sommes maîtres de Livourne, il est très facile de chasser les Anglais de la Corse sans envoyer un seul homme de troupe, mais seulement en y faisant passer les réfugiés. […] Je ferai imprimer quelques brochures dans le style convenable, et dès l’instant où l’on sera bien préparé, je crois qu’il sera nécessaire d’y faire passer le citoyen Saliceti, commissaire du gouvernement. C’est un moyen infaillible d’avoir ce département sans qu’il nous en coûte en homme. » (763, CGNB). Voir les lettres n°36 et 37.
[3] Ville d’Italie du Nord. La province du même nom est réunie en 1785 au Milanais, elles forment ensemble la province autrichienne de la Lombardie. Place forte, elle devient la clé de la Haute Italie : elle commande les débouchés des vallées du Mincio et de l’Adige. Tant que les Autrichiens détiennent cette place, ils peuvent faire passer des troupes. Selon Miot, dès leur première rencontre le 17 Prairial an IV [5 juin 1796], Bonaparte expose le caractère crucial des châteaux de Milan et de celui de Mantoue. « Il me dit que rien n’était fini tant que l’on n’aurait pas Mantoue ; qu’alors seulement on pourrait se dire maître de l’Italie ; qu’un siège aussi difficile ne pouvait être que très long ; qu’on ne se trouvait pas en mesure même de le commencer et qu’il fallait, pour le moment se contenter de resserrer la place ; qu’il était hors de doute que l’Autriche mettrait sur pied une autre armée pour secourir une forteresse si importante, mais qu’il lui fallait du temps pour rassembler cette armée ; que nous avions par conséquent un mois devant nous, et qu’il voulait le mettre à profit pour s’avancer vers le centre de l’Italie et s’en rendre maître […] » (MIOT A.F. (1858), p. 89). L’armée d’Italie assiège Mantoue du 4 au 31 juin 1796. Le 14 Messidor an IV [2 juillet 1796] Bonaparte écrit à Carnot « Je me rends sur le champs à Mantoue. Je compte que le 20 du mois [8 juillet] nous ouvrirons la tranchée par trois attaques. Il y a dans cette place 8000 Autrichiens ; ce sera une jolie capture. L’ennemi fera probablement des mouvements pour dégager cette place ; nous nous battrons alors s’il le faut. » (740, CGNB). Trois jours plus tard, le 17 Messidor an IV [5 juillet 1796], Bonaparte est à Roverbello près de Mantoue et écrit au général Despinoy afin de préparer la tranchée du 20 Messidor [8 juillet] mais aussi celle du 25 qui doit s’ouvrir contre le château. (752, CGNB). Le 18 Messidor [6 juillet] au Directoire exécutif de Roverbello près de Mantoue : « J’apprends à l’instant […] que la garnison de Mantoue a fait une sortie ; elle est rentrée plus vite qu’elle n’était sortie, en laissant une cinquantaine de mort. Je ferai ce soir une dernière reconnaissance pour fixer les dernières opérations du siège : dans quatre ou cinq jours ; la tranchée sera ouverte.[…] La division du général Sérurier qui assiège Mantoue et qui est forte de 7000 hommes, commence à avoir cinquante malades tous les jours. Il m’est impossible de tenir moins de monde autour de Mantoue, où il y a au moins 8 ou 10 000 hommes de garnison. Il y a un mois que je tiens cette place bloquée de cette manière. L’ennemi, instruit probablement de la faiblesse des assiégeants, a voulu souvent faire des sorties, et a été toujours battu. Mais actuellement je suis obligé de renforcer cette division, puisque l’ouverture de la tranchée va commencer. J’espère que nous aurons bientôt la ville, sans quoi nous aurions bien des malades. Wurmser commence à faire des mouvements pour chercher à débloquer Mantoue. J’attends avec quelque impatience les dix bataillons de l’armée de l’Océan, que vous m’avez annoncés depuis longtemps et dont je n’ai pas encore de nouvelles. » (761, CGNB). Au Directoire le 24 Messidor an IV [12 juillet 1796] : « […] Nous sommes occupés au siège de Mantoue. Je médite un coup hardi. […] tout sera prêt le 28. Les opérations ultérieures dépendront entièrement de la réussite de ce coup de main, qui, comme ceux de cette nature, dépend absolument du bonheur ; d’un chien ou d’une oie. » (776, CGNB). Les opérations militaires pour prendre Mantoue vont finalement prendre neuf mois (voir les lettres 18, 21, 22, 29, 30, 42, 45 et 49) ; c’est le 15 pluviôse an V [3 février 1797] que Mantoue est à l’armée d’Italie (voir les lettres n°51, 53, et 55).
[4] Voir lettre n°13. Finalement Monge ne part pas pour Ferrare. C’est Berthollet qui part à sa place. L’autre collègue est un des deux peintres de la commission Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) ou Jacques-Pierre TINET (1753-1803) puisqu’il faut effectuer une saisie de tableaux.
[5] Voir les lettres n°11, 12, 15, 17, 22, 28, 33 et 41.
[6] La « Sainte-Cécile et quatre saints » de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520) est datée approximativement de 1515. Elle est désormais conservée à la Pinacothèque nationale de Bologne. Sur les tableaux saisis à Bologne voir LUI F. (2012), « L’École de Bologne passée au crible », CeROArt [En ligne], | 2012, mis en ligne le 10 avril 2012, consulté le 01 mai 2012. URL : http://ceroart.revues.org/2317. Au sujet de la Sainte-Cécile Émile-Mâle G. (1983) Le transport, le séjour et la restauration à Paris de la Sainte Cécile de Raphaël 1796-1815, La Santa Cecilia di Raffaello : indagini per un dipinto, Bologna, Alfa, et (1798), Notice des principaux tableaux recueillis dans la Lombardie dédiée à l’Armée d’Italie.
[7] Le 2 juillet 1796, la commission arrive dans la matinée. D’après la sélection déjà effectuée par Berthélemy, les commissaires procèdent à l’enlèvement de 33 tableaux dont la Saint Cécile de Raphaël dans l’église de San Giovanni in monte. Si Monge n’a pas participé à la saisie des tableaux, c’est qu’il fait partie des membres scientifiques de la commission qui visitent la bibliothèque, le cabinet des antiquités, celui d’histoire naturelle et celui de physique de l’Institut de Bologne. Ils enlèvent de la bibliothèque du couvent de Saint Sauveur 921 manuscrits dont Monge a choisi la plupart.
[8] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] La commission excepté Jacques-Julien HOUTOU DE LA BILLARDIÈRE (1755-1834) qui est chargé du convoi rassemblé à Tortone. Voir les lettre n°14, 15 et 16.
[2] Sur la route de Florence à Rome.
[3] « Le non de Bonaparte s’écrit indistinctement Bonaparte ou Buonaparte, ainsi que le savent tous les Italiens. […] Durant toute sa jeunesse, il a signé Buonaparte, comme son père. Arrivé au commandement de l’armée d’Italie il se donna bien de garde d’altérer cette orthographe, qui était plus spécialement la nuance italienne ; mais plus tard, et au milieu des Français, il voulut la franciser, et ne signa plus que Bonaparte. » LAS CASES (1956-57), p. 67.
[4] De Paris le 15 fructidor an IV [1er septembre 1796], Catherine répond : « Enfin, mon cher ami, nous avons reçu hier de vos nouvelles de Rome datées du 12 thermidor. Il était temps car nous ne tenions plus notre inquiétude, les perfides journalistes se plaisent à rendre compte aujourd’hui de nos anciens échecs, que l’armée a réparés au centuple. Je ne suis pas surprise des frayeurs qu’on a voulu vous donner dans le pays que vous habitez, les nôtres ici étaient considérables sur votre sort qui serait déplorable si nous éprouvions encore des revers. Mais Carnot m’a dit, il y a 4 jours, que les Italiens étaient à nos genoux. »
Le 31 juillet 1796 les Autrichiens prennent Brescia, cette ville à 38 lieues de Venise était aux mains des Français le 27 mai 1796. Ainsi avec la reprise des hostilités dans le nord de l’Italie, Bonaparte est obligé de lever le siège de Mantoue et d’abandonner devant la place toute son artillerie. Voir lettres n°12, 21 et 22 ; MIOT A.F. (1858), p. 125. Mais aussi les lettres n°29, 30, 34, 42, 45, 51, 53 et 55.
[5] Le 16 Messidor an IV [4 juillet 1796], après la victoire de Moreau à Rastadt, les Français reprennent l’avantage sur le front allemand, Le 28 Messidor an IV [16 juillet 1796] Kleber prend Francfort et Moreau Stuttgart le 30 Messidor [18 juillet].
[6] HANNIBAL (247-183 av. J.-C.) Chef militaire carthaginois qui pendant quinze années ne connut aucune défaite. Il conquit l’Italie en passant par le sud de la Gaule, et les Alpes. Son passage des Alpes est un exploit célébré par Tite-Live. Monge fait plusieurs fois référence « à la route d’Annibal ».. Voir la lettre n°22.
[7] Les Égyptiens comme les Romains n'ont aucune idée de leur histoire ; et tout spécialement, ils n'ont aucune connaissance des sciences et des techniques qui ont permis la réalisation des monuments ni même des principes qui fondaient leurs institutions. Ils n'ont su ni les perfectionner ni même les conserver, ou pour mieux dire ils n'ont pas su les transmettre. Cela nourrit un discours justifiant campagne militaire, expédition scientifique, saisies et projets très nets de colonisation. Monge en donne un exemple dans une de ses lettres d’Égypte, adressée à Fourier. Voir la lettre n°199.
[8] Catherine lui répond à ce propos dans sa lettre de Paris le 15 fructidor an IV [1er septembre 1796] « Ce beau pays n’a donc pas répondu à l’idée que tu en avais. Les grands hommes qui rendaient cette ville si célèbre existeront toujours malgré la destruction des beaux monuments qui ont été créés sous eux. Pour une tête comme la tienne, il est facile de remettre toutes choses en place, et ton imagination te les présente, je suis sûre, plus belles qu’elles n’ont jamais existé. Je vois d’avance que ta tête républicaine va revenir plus exaltée que jamais, à cela près, reviens vite tu trouveras des palliatifs. Il n’y aura qu’un très petit nombre qui partagera ton enthousiasme républicain, j’en serai, et je t’écouterai avec plaisir. J’en aurai plus que sur les lieux mêmes parce que je n’aurai pas vu le délabrement de ces belles choses, et le forum occupé par les vaches, et le Capitole par un couvent de Récollets. Les oies valaient mieux elles ont servi à prévenir leurs maîtres du danger qui les menaçait tandis que ces Récollets menacent perpétuellement leurs maîtres. » Sur le goût de Monge pour les antiquités, voir la lettre n°9.
Huart, Catherine (1748-1847)
1 double folio ; 250 x 190 cm
[1] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Les papiers de Berthollet sont totalement dispersés. Dans le catalogue signalitique de la correspondance de Berthollet ne sont rassemblées que 185 lettres. La seule lettre mentionnée au cours de la période de la commission des sciences et des arts et l’Expédition d’Égypte est une lettre à sa femme du 23 brumaire an VI [13 novembre 1797] alors qu’il est sur la route du retour vers Paris. SADOUN-GOUPIL M. (1977), Le chimiste Claude-Louis Berthollet, sa vie son œuvre, Paris, Vrin. pp. 306-342.Voir la lettre n°138.
[2] Voir la lettre de Bonaparte à Carnot (740, CGNB).
[3] Dans son journal de Voyage André THOUIN (1747-1824) effectue une description des animaux : « Le premier [troupeau] se composait de deux à trois cent têtes de bétail, tant de bœufs et vaches que taureaux et génisses, tous de la plus haute stature, très musclés et d’une force proportionnée. Leurs cornes sont du plus grand volume. Ces animaux d’ailleurs me parurent paisibles, doux et même timides et craintifs. […] Les troupeaux de bêtes à cornes restent à l’air libre toute l’année[…]. Les bœufs de ce canton sont fort estimés pour le labourage et les charrois parce qu’ils sont plus robustes que ceux des autres pays et peu délicats sur le choix de la nourriture ; la preuve est qu’ils ne mangent dans les pâturages qu’un foin grossier et dur qui ne peut avoir beaucoup de saveur. […] Un second troupeau plus considérable que le premier était composé de bêtes plus jeunes et d’une stature inférieure en grosseur. Il me parut qu’on pourrait faire dans l’un et l’autre des acquisitions utiles pour l’amélioration de nos races. » THOUIN A. (1841), pp. 314-316. Voir les lettres n°24, 29, 48, 111 et 115.
[4] Voir lettres n°12,18 et 22 et 29, 30, 34, 51, 53 et 55.
[5] André-François MIOT (1762-1841). Miot effectue un récit semblable avec une variante sur l’état de Bonaparte, en s’étonnant comme Monge de la crédulité non seulement du peuple de Rome mais aussi de celui de Florence. « Son excessive crédulité lui fit adopter les bruits les plus absurdes : on lui(sic) persuada que j’avais ramené dans ma voiture Bonaparte blessé ; qu’il était mort chez moi et que je l’avais fait enterrer dans mon jardin. Une foule immense se rassembla devant ma porte ; je fus obligé de sortir pour le haranguer, et j’eus beaucoup de peine à l’empêcher de pénétrer de force dans ma maison, pour satisfaire sa stupide curiosité. » Voir la lettre n°22 à Marey dans laquelle Monge est plus précis sur la situation à Rome. Il cherche à ne pas inquiéter sa femme. Voir aussi les lettres n°18, 19, 22 et 25. Les mêmes récits sont relayés dans la presse française. Voir la lettre n°29.
[6] L’Armistice de Bologne est signé avec le pape le 5 Messidor an IV [23 juin 1796].
[7] Le récit de Monge et celui de Miot dans ses mémoires présentent une différence de date. Les commissaires reçoivent un courrier de Miot le 21 thermidor alors que Miot explique avoir reçu des dépêches du quartier général le 23 et 24 Thermidor an IV [10 et 11 août 1796]. Comme Monge Miot exprime ce rapide renversement dans le rapport de force entre la France et l’Autriche « Mais cet échec dont la nouvelle s’était si promptement répandue, avait été tout aussi promptement réparé par les merveilleuses victoires de Salo, de Castiglione et de Lonato (17 et 18 thermidor [4 et 5 août 1796]. Jamais un changement si rapide et si complet ne s’était opéré à la guerre ; jamais tant de génie, de talent et de valeur ne s’étaient déployés. Enfin une campagne de moins de dix jours avait reconquis l’Italie et renversé tous les projets de nos ennemis. » MIOT A.F. (1858), pp. 125-126. Voir la lettre n°22.
[8] Les tâches de la commission sont relatives non seulement au choix et à l’inventaire mais aussi à l’emballage et au transport des objets et livres saisis. Voir les lettres n°22 et 15.
[9] Le 18 août 1796, la France signe un traité d’alliance offensive et défensive avec l’Espagne, le traité de Saint Ildefonse ; Charles VI abandonne le camp anglais.
[10] Paris apparaît supérieur aussi bien à la province qu’à l’étranger.Voir la lettre n°9.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).
[2] Voir la lettre n°15 et celles qui sont notées en renvoi.
[3] La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515), de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520)
[4] « La Madone de saint Jérôme »(1527-1528), Antonio ALLEGRI, dit, il Correggio (1489 ? – 1534).
[5] Lazzaro SPALLANZANI (1729-1799). Voir la lettre n°15.
[6] L’anticléricalisme se manifeste par cette remarque qui suggère l’ignorance des hommes d’église. Au sujet du jugement de Monge sur les hommes de lettres et de sciences bolonais voir aussi la lettre n°17.
[7] Dans cette lettre à Marey destinée à alimenter les entretiens de la petite société républicaine de Nuits, Monge expose pour la première fois les critères du mode opératoire des saisies. Il semble vouloir répondre au mouvement d’opposition contre la politique de saisie caractérisée de « vandalisme » notamment par Roederer et Quatremère de Quincy. Voir lettres n°19, 26, 28 et 34. Les principes des saisies sont exprimés clairement dans les lettres des commissaires au ministre des relations extérieures. Voir les lettres n°120 et 140 mais aussi les lettres n° 26, 79, 113, 114 et 139.
[8] Voir les lettres n°13 et 42.
[9] Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) est chargé du convoi rassemblé à Tortone. Voir les lettres n°14, 15, 16, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.
[10] Son voyage en Italie réactive la mémoire des éléments de culture classique acquis lors de sa scolarité au collège des Oratoriens de Beaune. Monge, à la fin de ses classes de Philosophie est qualifié de « puer aureus » par ses professeurs. Il a accompli brillamment l’intégralité de son cursus et cela est suffisamment rare pour le souligner et pour indiquer que Monge a acquis à Beaune les éléments de la culture des élites. Voir la lettre n°107.
[11] HANNIBAL (247-183 av. J.-C.) Voir la lettre n°18.
[12] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Le 12 Thermidor an IV [31 juillet 1796], il prend Brescia. Voir lettres n°12, 18 et 21.
[13] Le 13 août 1796 lors d’un soulèvement contre les Français dans Rome, Edme GAULLE, (1762-1841) le dessinateur de la commission et le secrétaire BOULANGER sont agressés par un groupe de Romains. Les soldats d’un poste voisin leur viennent alors en aide. B.É..
[14] Victoires de Salo, de Castiglione et de Lonato les 17 et 18 thermidor an IV [4 et 5 août 1796]. Voir la lettre n°21.
[15] Sa fille Émilie MONGE (1778-1867).
[16] Lors du départ de la commission pour l’Italie, Monge et ses collègues s’arrêtent à Nuits chez son gendre Marey et sa fille Émilie. Voir la lettre n°85.
[1] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Monge.
[2] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[3] Lettre de Catherine de Paris le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796]. Voir les lettres n°19 et 24 des commissaires au ministre des Relations extérieures dans laquelle les commissaires l’informent et s’étonnent qu’ils ne reçoivent pas de lettres de leur famille.
[4] Joseph-Jérôme LEFRANÇOIS DE LALANDE (1732-1807), astronome. Cette lettre venait certainement aider Monge dans son choix des manuscrits.
[5] Lazare CARNOT (1753-1823).
[6] Date du soulèvement à Rome contre les Français. Voir la lettre n°22.
[7] Victoires de Lonato et Castiglione les 16 et 18 Thermidor an IV [3 et 5 août 1796]. Voir lettres n°21 et 22.
[8] Armistice de Bologne du 23 juin 1796. Sur l’opinion italienne au début du mois d’août 1796 est écrit dans le Mémorial : « […] la position de l’Italie, dans le peu de jours qui venaient de s’écouler, avait été une véritable révélation. Toutes les passions s’étaient montrées au grand jour ; chacun se démasqua. […] A Rome, les Français furent insultés dans les rues, on y proclama leur expulsion d’Italie. On suspendit l’accomplissement des conditions de l’armistice non encore remplies.[...] » Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, « Conduite des différents peuples d’Italie durant cette crise. » Chapitre cinquième, X, T. I, pp. 539-540.
[9] Giuseppe VALADIER (1762-1839). Voir les lettres n°82 et 102.
[10] Sur la Lombardie. « […] En général, la Lombardie montra un bon esprit ; à Milan surtout presque tout le peuple témoigna une grande confiance et beaucoup de fortitude […] Aussi le général français leur écrivait-il dans sa satisfaction : « Lorsque l’armée battait en retraite, que les partisans de l’Autriche et les ennemis de la Liberté la croyait perdue sans ressource, lorsqu’il était impossible à vous même de soupçonner que cette retraite n’était qu’une ruse, vous avez montre de l’attachement pour la France, de l’amour pour la Liberté ; vous avez déployé un zèle et un caractère qui vous ont mérité l’estime de l’armée, et vous mériteront la protection de la République française. […[ Recevez le témoignage de ma satisfaction et du vœu sincère que fait le peuple français pour vous voir libres et heureux. Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, « Conduite des différents peuples d’Italie durant cette crise. » Chapitre cinquième, X, T. I, p. 539. Voir la lettre n°22.
[11] Le catalogue est l’ouvrage de Giuseppe Simone Assemani, Bibliotheca Orientalis Clementino-Vaticana in qua Manuscriptos Codices Arabicos, Persicos, Turcicos, Hebraicos, Samaritanos, Armenicos, etc. Rome, 1719-1728, 4 Volumes.
[12] Louis MONGE (1748-1827) et Marie Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[13] Fillette est le surnom donnée à la très jeune sœur de Catherine HUART, Anne Françoise HUART (1767-1852) marié à Barthélémy BAUR (1752-1823).
[14] La sieste.
[15] Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.
[16] Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS ( ? - ? ) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
[17] Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) et sa femme Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815). Ce passage répond à celui de Catherine dans sa lettre du 8 messidor [an IV] [26 juin 1796] lui écrit : « As-tu vu Faipoult, il t’a écrit une lettre pleine d’amitié en date du 27 floréal ? Je ne lui ai pas répondu. » Pendant la première campagne d’Italie, Faipoult remplit diverses missions diplomatiques en tant qu’envoyé de la République française à Gêne, ville maritime gouvernée par une oligarchie bourgeoise avant l’arrivée des Français. La lettre de Monge au couple Faipoult n’a pas été retrouvée.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Lettre n°23.
[2] Lettre de Catherine de Paris, le 7 thermidor an IV [25 juillet 1796].
[3] Lazare CARNOT (1753-1823).
[4] Lettre de Catherine de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796].
[5] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[6] La lettre du 7 thermidor est bien plus brève que celle du 20 messidor parce que Catherine l’écrit de chez Carnot. (voir la lettre n°13). Elle écrit : « […] le courrier extraordinaire va partir ce qui me prive d’être plus longtemps avec toi. »
[7] De Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796] Catherine écrit « […] les victoires sur le Rhin se succèdent avec tant de rapidité que nous les confondons, celles du soir sont plus éclatantes que celles que nous apprenons le matin. Je ne sais par laquelle commencer, je vais te donner la dernière de laquelle il résulte que le 13 [Messidor] [3 juillet] nous avons eu une affaire près Knubis au revers des montagnes noires, qui a coûté beaucoup de monde à l’ennemi. On lui a fait 1200 prisonniers, plusieurs pièces de canon. Depuis le rétablissement du pont de ehl, et le passage du Rhin, il ne s’est pas passé de jours qu’il n’y ait une affaire sérieuse, et toujours la victoire a été pour les Républicains. Enfin le message du Directoire au Conseil des Cinq Cents d’hier laissait entrevoir une paix prochaine, elle nous sera très avantageuse […]. » Le général Moreau dirige l’armée de Rhin et Moselle. Début juillet après sa victoire à Rastadt, les Français reprennent l’avantage sur le front allemand. Le 5 août 1796 victoire sur Wurmser à Castiglione. Voir la lettre n°22. Les Autrichiens refluent vers le Tyrol. Le 7 août, les Français entrent dans Vérone. En Allemagne, s’emparant de Cologne et de Francfort, Jourdan avance jusqu’aux confins de la Bohême.
[8] Le 12 Thermidor an IV [31 juillet 1796], Wurmser prend Brescia. Voir les lettres n°12, 18, 21 et 22.
[9] L’armistice de Bologne du 5 messidor an IV [23 juin 1796].
[10]Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et sa femme Adélaïde-Marie-Anne CASTELAS (1747-1807). Pour tenter de remédier au manque de nouvelles et aux aléas du courrier, les femmes des commissaires échangent les informations et les nouvelles. Voir la lettre n°13. Monge adresse une réponse à Catherine qui lui écrit : « Nous avons reçu 4 lettres de vous depuis votre départ, mais la C[itoyenne] Moitte n’en reçoit pas aussi souvent, cela l’afflige. Est-ce que vous êtes séparés que vous ne dites rien de son mari ? Dans le récit du général relatif à vous il ne le nommait pas, cela lui a encore donné de l’inquiétude. Je n’ai pas osé y aller hier pour lui faire part de tes nouvelles parce que vous ne parlez pas de lui, et crainte qu’elle n’en ait pas reçu, cela aurait encore réveillé ses inquiétudes. Il y a bien longtemps qu’elle a écrit à son mari poste restante à Milan, elle lui donnait de grands détails sur la situation de Paris, quant à moi je suis peu à portée d’en donner. » Paris le 20 messidor an IV [8 juillet 1796].
[11] MOINEAU ( ?- ?) garçon de service attaché à la commission.
[12] Voir la lettre n°23. Le 9 fructidor an IV [26 août 1796], mise en place d’une administration chargée de gérer la Lombardie et dirigée par le général BARAGUAY D’HILLIERS.
[13] Anne Françoise HUART (1767-1852), sœur de Catherine, et Louise MONGE (1779-1874). Sur la réaction de Louise face à l’absence de nouvelles de son père voir la lettre n°20.
[14] François CACAULT (1743-1805) chargé de l’exécution de l’armistice de Bologne avec le Pape qui stipule notamment des indemnités s’élevant à quinze millions de livres.
[15] Voir la lettre n°15.
[16] Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825). Au début de la Révolution il se rapproche de l’Autriche et tente de résister aux ambitions de Bonaparte. Est toujours soulignée l’influence que pouvait exercer Marie-Caroline sur son mari.
[17] Anne Françoise HUART (1767-1852) marié à Barthélémy BAUR (1752-1823).
[18] Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine.
[19] Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.
[20] Jean-Baptiste HUART (1753-1835), frère de Catherine et Catherine RIONDEL (1776 -1835) fille de sa femme Françoise CHAPELLE (17 ? - ? ) veuve RIONDEL. Dans sa lettre de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796], Catherine écrit à Monge que son frère Jean-Baptiste HUART (1753-1835) et la fille de sa femme Marie-Catherine RIONDEL (1776?-1835) sont à Paris chez la famille Monge depuis le 15 messidor [3 juillet 1796].
[21]Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824). Il fait partie des républicains qui ont survécu aux « orages intérieurs ». Homme politique de la Charente-Inférieure, Eschassériaux est engagé dans l’action politique dès le début de la Révolution. Il est élu à l’Assemblée législative en 1791, en 1792 à la Convention. Il y siège parmi les Montagnards et vote la mort du roi. À partir de 1795, il continue son activité législative au Conseil des Cinq-Cents. Catherine le voit régulièrement. Toute la famille est en attente de la demande en mariage qu’il doit faire à Louise la plus jeune fille. Dans sa lettre de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796], elle écrit : « […] Louise se porte fort bien. Elle reçoit Eschassériaux avec bien plus de froideur que l’année dernière. Voilà cinq à six fois qu’il vient nous voir, comme elle est peu communicative, je ne sais ce qu’elle pense, mais à vue de pays je m’aperçois que les embarras du ménage qu’elle a un peu jugé par celui d’Émilie, prolongeront sa résidence avec nous. J’en suis bien aise ; car si les d[emoise]lles qui sont heureuses chez leurs parents réfléchissaient un peu, elles retarderaient l’époque de leur mariage. ».
[22] Louis MONGE (1748-1827) frère de Gaspard MONGE et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Catherine HUART MONGE (1748-1847).
[2] Émilie MONGE (1778-1867), son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et leur fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863).
[3] Catherine écrit le 26 thermidor an IV [13 août 1796] « M[onsieur] Marey m’écrit pour avoir ton adresse pour t’écrire, Émilie se plaint amèrement de ce que tu ne lui écris pas, son enfant a déjà deux mois, elle se propose de le sevrer à huit mois, elle sera plus libre cet hiver à Paris, ils doivent venir après les vendanges, c’est dommage que nous ne puissions pas les loger à la maison. Elle me fait un grand vide cette pauvre Émilie qui ne m’a jamais donné que des jouissances, m’en voilà séparée pour toujours.» Voir la lettre n°3.
[4] Sur les bœufs que les commissaires veulent ramener en France voir les lettres n°21, 24, 29, 48, 111 et 115.
[5] Sur la nature spectaculaire du convoi et la volonté de frapper l’opinion publique voir les lettres n° 48, 102, 110 et 140
[6] Sur la saisie des manuscrits au Vatican, voir les lettres n° 23, 25, 26, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113, 114, 120 et 139.
[7] Armistice de Bologne signé le 5 messidor an IV [23 juin 1796] avec le pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799).
[8] La commission reprend ses travaux à Rome après le Traité de Tolentino du 1 ventôse an V [19 février 1797]. Voir la lettre n°65.
[9] Monge est à Naples au mois de juin 1797. Voir les lettres n°107 et 108.
[10] Louise MONGE (1779-1874), fille cadette de Monge et l’homme politique Joseph ESCHASSÉRIAUX (l‘aîné) (1753-1824). Voir la lettre n°25.
[11] Monge salue l’engagement d’Eschassériaux dans l’action révolutionnaire. À la différence de Marey, il ne cherche pas à éviter les dangers et les difficultés de l’action révolutionnaires, il s’y confronte. Voir les lettres n°90 et 137. Marey partage son avis. Voir la lettre n°118. Monge répond au récit de Catherine dans sa lettre de Paris, le 27 thermidor an IV [14 août 1796] : « E[schassériaux] vient souvent à la maison nous le trouvons aussi à la promenade, mais nous en sommes toujours au même point. Cependant M[adame] Bertollet qui a eu décadi [dernier] un M[onsieur] Dubois à dîner chez elle à Aulnay, il lui a dit que tu avais deux jolies filles que l’aînée avait fait un bon mariage et que si la cadette avait voulu elle en aurait fait, un bien avantageux, qu’un de ses amis il était [f…] que c’était E[schassériaux]. Comme il y avait quelqu’un, elle n’a pas suivi cette conversation ; il paraîtrait d’après cela qu’il en aurait parlé à quelqu’un. […] il a toujours l’air gauche, mais bon enfant. » Émilie et Nicolas-Joseph Marey ne manquent pas dans leur correspondance de tenir Monge informé. Sur le mariage de Louise avec Eschassériaux voir les lettres n°113, 118, 125, 126, 127, 136, 137 et 138.
[12] Monge n’aborde jamais la question d’un éventuel mariage avec Eschassériaux dans les lettres à sa fille Louise, il ne lui fait part de son jugement sur Eschassériaux qu’à la veille de leur mariage. Voir la lettre n°137.
[13] DEBAIS ( 17 ?- ?) ami de Marey et membre de la petite société républicaine de Nuits.
[14] Voir la lettre n°26.
[15] HERCULE III DE MODÈNE (1727-1803) quitte Modène et se retire à Venise après avoir nommé une régence présidée par le marquis Girard Rangone. Voir la lettre n°26 et la lettre de Bonaparte au Directoire du 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796] (960, CGNB).
[16] Sur les réactions que suscitent les saisies d’œuvres d’art en France dans la presse notamment et sur l’opinion publique et sur l’action menée par Quatremère de Quincy et Roederer voir les lettres n°19, 22, 26, 28 et 34.
[17] L’ Apollon du Belvédère et l’Antinoüs sont des copies romaines de statues grecques, avec le groupe du Laocoon et ses fils, elles sont exposées dans la cour du Belvédère qui relie le Palais du Vatican au Palais du Belvédère.
[18] La transfiguration du Christ (1520), dernier tableau de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520).
[19] Sur le premier convoi des œuvres d’art saisies et confié au commissaire La Billardière, voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48 et 53.
[20] La Sainte Cécile et quatre saints (1515) de Raffaello SANZIO DA URBINO. Voir les lettres n°12, 48 et 53.
[1] De Paris le 15 fructidor an IV [1er septembre 1796]. Pourtant dans sa lettre n°28 du 24 fructidor, Monge répond au passage que Catherine consacre au jugement du procès de Quatremère de Quincy. Voir la lettre n°28.
[2] Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799).
[3] Monge répond à Catherine qui lui donne plusieurs nouvelles d’actualité. Après avoir d’abord abordé l’acquittement de Quatremère de Quincy (voir la lettre n°28), elle continue en informant son mari de l’évasion du député Drouet, soupçonné d’être un acteur dans le complot babouviste dans sa lettre du 15 fructidor an IV [1er septembre 1796] : « Drouet s’est évadé de sa prison ; le lendemain, il a écrit à la police pour lui faire part de la manière dont son évasion s’était opérée, pour que les soupçons ne portent sur personne. Ses complices sont partis la nuit du 11 au 12 de ce mois pour Vendôme où est installée la Haute Cour. Cette même nuit, on a planté dans différents quartiers de Paris des drapeaux blancs avec cette inscription : « Vive le Roi, mort aux Républicains ! » Ce Drapeau est parsemé de fleurs de lys d’or, une grande quantité de cocardes blanches ont été jetées dans les rues, plusieurs boëtes ont été tirées vers les 3 heures du matin dans différents quartiers de Paris. Cela a réveillé beaucoup de monde qui ont regardé par la fenêtre et ont d[û se] recoucher. Le peuple ni qui que ce soit n’ont pris part à cette comédie. Et les autres en ont été pour leurs frais. Un des tireurs de boëte(sic), a eu la moitié de la tête emportée par son artifice. Le matin, on l’a trouvé presque mort, au coin de la rue de la Licorne. C’est un nommé Arnoult horloger de la rue des Marmousets et ancien membre du comité révolutionnaire. La tranquillité publique n’a pas été troublée un instant. »
[4] Voir la lettre n°18.
[5] Napoléon BONAPARTE (1769-1821).
[6] André-François MIOT DE MELITO (1762-1841), ambassadeur à Florence puis envoyé en mission à Rome par Bonaparte le 2 juillet 1796. Voir lettres n°13, 14 et 24.
[7] Monge répond à Catherine qui lui écrit le 15 fructidor an IV [1er septembre 1796] : « Les journaux d’hier annoncent la mort de Bonaparte. Cela serait bien malheureux, je me plais à croire que cela est faux. » Voir lettres n°21 et 22.
[8] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797) général autrichien. Le 22 fructidor an IV [8 septembre 1796] Wurmser est battu à Bassano et le 29 fructidor [15spetembre] à Saint-Georges. Bonaparte effectue le récit détaillé de ces victoires de l’armée d’Italie dans les lettres au Directoire du 24 fructidor an IV [10 septembre 1796] (899, CGNB) et du 30 fructidor an IV [16 septembre 1796] (906, CGNB). Wurmser se réfugie alors dans Mantoue. Bonaparte à Joséphine 24 fructidor an IV [10 septembre 1796] : « L’ennemi a perdu, ma douce amie, dix-huit mille hommes prisonniers, le reste est tué ou blessé. Wurmser avec une colonne de quinze cents chevaux et cinq milles hommes de cavalerie n’a plus d’autre ressource que de se jeter dans Mantoue. ». (900, CGNB). Sur le siège de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 30, 42, 45, 51, 53 et 55.
[9] Voir les lettres n°18, 21 et 22.
[10] Lorenzo CALEPPI (1741-1817), Nommé en août 1796 plénipotentiaire pontifical.
[11] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) et Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1829) commissaires à l’Armée d’Italie.
[12] FERDINAND IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825).
[13] Le 18 aout 1796, la France signe un traité d’alliance offensive et défensive avec l’Espagne, le traité de Saint-Ildefonse ; Charles VI abandonne le camp anglais.
[14] L’exécution de l’armistice relativement aux objets des arts et des sciences est suspendue le 3 vendémiaire an V [24 septembre 1796].
[15] Pierre BÉNÉZECH (1749-1802). Voir les lettres n°21, 24. 48, 111 et 115.
[16] Marie-MargueriteBAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[17] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[18] André THOÜIN (1747-1824) et Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). Voir la lettre n°25.
[19] Il s'agit évidemment du 1er vendémiaire de l'an V [22 septembre 1796]. [R.T.].
[20] Changement d’année selon le calendrier révolutionnaire.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire à l’Armée d’Italie. Monge le suit dans ses missions jusqu’au 6 Brumaire an V [27 octobre 1796] , date à laquelle Miot et Monge laisse le commissaire aux armées à Livourne. Voir les lettres n°31 à 40.
[2] André-François MIOT DE MELITO (1762-1841), ambassadeur à Florence puis envoyé en mission à Rome par Bonaparte le 2 juillet 1796. Voir lettres n°13, 14 et 24.
[4] De Paris le 4 fructidor an IV [21 août 1796], Catherine écrit : « Écris-moi donc plus souvent voilà aujourd’hui un mois que je n’ai pas reçu de tes nouvelles, cela commence à être bien long. »
[5] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[6] Après la suspension de l’armistice de Bologne, le 3 Vendémiaire an V [24 septembre 1796] les commissaires doivent quitter Rome et se rendre à Florence. Monge y laisse ses collègues et accompagne Saliceti à Ferrare. Monge devient alors le spectateur des événements politiques et militaires qu’il se plait à observer en accompagnant Miot et Saliceti dans leurs missions. Berthollet à cette date est à Livourne, Monge arrive avant lui à Florence.
[7] Catherine commente dans sa lettre de Paris le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « Nous sommes en effet quelques fois un mois sans recevoir de vos nouvelles, mais j’en reçois presque toujours deux à la fois, surtout depuis que tu les envoies par la poste qui est la voie la plus prompte. Je ne me plains pas de ton exactitude, mon cher ami (car j’en ai reçu 17), mais bien de ton éloignement, surtout de ton long séjour à Rome, où je te voyais perpétuellement exposé aux poignards de ces traîtres. Vous en voilà dehors, je suis beaucoup plus calme. » Depuis la première lettre écrite de Lanslebourg jusqu’à cette lettre de Ferrare il y a bien 17 lettres de Monge à Catherine dans le corpus.
[8] Ludovico ARIOSTO (1474-1533). Poète italien.
[9] Catherine répond de Paris, le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « Tes jouissances vont recommencer, puisque tu t’es déjà assis sur le banc de la maison de l’Arioste, que tu as vu son tombeau. Les Ferrarrais font très bien de conserver les meubles qui ont servi à cet agréable écrivain. Cette ville doit être bien déserte puisqu’elle [est] faite pour 200 milles âmes et qu’elle n’en contient que 30. »
[10] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Sur le blocus de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 34, 42, 45, 51, 53 et 55.
[11] Jean-Baptiste JOURDAN (1762-1833) général de l’armée de Sambre-et-Meuse. Catherine répond dans sa lettre de Paris le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « Si Mantoue est pris, l’armée républicaine ira mettre cette vieille momie à la raison. Le traité de paix avec le roi de Naples a dû être accepté hier par les conseils. Voilà encore un ennemi de moins, et une ressource de moins pour le pape. Nos affaires sur le Rhin [ne] vont ni bien ni mal. Moreau a eu un avantage considérable aux environs de Buchau le 10 et le 12. Il a pris 2 drapeaux, 6 bouches à feu, 5 milles prisonniers parmi lesquels 56 officiers, lesquels ont rapporté que l’Empereur n’avait plus de force dans l’intérieur de l’Autriche, qu’il a envoyé à l’armée toutes les forces qui jusqu’alors étaient restées en réserve dans les garnisons ; ce sont des rapports de prisonniers. Beurnonville a remplacé Jourdan, je ne sais quelle armée ce dernier commande à présent. Il est bien malheureux que ce brave homme ait éprouvé un échec aussi considérable. Il paraît, par les nouvelles officielles, que les habitants de Strasbourg et des environs ont vigoureusement aidé à repousser les Autrichiens lorsqu’ils sont venus à Kehl, tous les C[itoyens] de ce département sont armés et organisés de manière à bien défendre l’entrée de notre territoire. »
[13] Voir supra.
[14] Catherine informe Monge de l’état de l’esprit public dans sa lettre de Paris le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « L’esprit de Paris est toujours le même, à ce que je peux voir dans mon petit coin, on colporte force brochures contre le gouvernement qui ne réprime pas cette licence de la presse, qui nuit beaucoup. Vous avez sûrement su l’affaire du camp de Grenelle. Il y avait beaucoup de fermentation dans ce moment-là. Il me semble que la tranquillité se rétablit. Je ne vous mande pas des nouvelles parce qu’elles sont toujours usées quand vous les recevez. Et à présent que vous voilà ambulants, où nos lettres vous trouveront-elles ? Je vais adresser celle-ci à Florence, et si vous ne savez pas l’affaire de Grenelle, je vais vous la conter. Il y a environ un mois que quatre à cinq hommes dont la plupart n’était point armée, se sont rendus la nuit au camps de Grenelle, ils avaient à leur tête le général Fion. Ils entrent dans le camp en chantant La Marseillaise, et criant, dit-on : « À bas les tyrans ! », les troupes du camp s’éveillent, les dragons montent à cheval et tuent plusieurs de ces hommes dont le plus grand nombre était des cordonniers, perruquiers, et à peu près de cette classe. Enfin ils arrêtent 132 de ces malheureux, le reste se sauve comme il peut, le matin on amène toute cette prise à Paris au Temple où on établit une commission militaire qui en a condamné 24 ou 30 à être fusillés, le reste à la déportation, d’autres à la détention jusqu’à la paix, et un certain nombre acquitté et mis en liberté. Parmi les fusillés, il y a trois ex-conventionnels qui sont Javoques, Huguet et Cusset qui ont été pris le lendemain de cette aventure. Cette commission militaire a mis beaucoup de temps à juger, cela a duré un mois. Pendant ce temps, chacun disait ce qu’il voulait sur cette affaire. Vous savez sûrement que Drouet s’est évadé des prisons de l’Abbaye deux jours avant le transfèrement (sic) de ces prisonniers à Vendôme, où est la Haute Cours qui doit les juger, ils sont en jugement dans ce moment. » L’esprit public est l’objet d’une forte préoccupation de Monge, il exprime à plusieurs reprises sa volonté d’être informé voir les lettres n°3, 85, 90, 156, 160, 163, 164, 167, 168, 176 et 177.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Monge et Saliceti passent par la vallée de l’Arno, du Serchio. Ils franchissent l’Apennin au dessus de Castiglione et descendent directement sur Modène.
[2] Voir lettre n°113.
[3] Lettre n°32 du 15 vendémiaire an V [6 octobre 1796]
[4] SIXTE ( ? - ?). Dans sa lettre de Paris du 4 fructidor an IV [21 août 1796], que Catherine envoie par l’intermédiaire de Carnot, elle indique que le lendemain elle donnera une autre lettre à Sixte. Cette lettre serait donc datée du 5 fructidor [22 août 1796], mais elle ne figure pas dans le fonds de la correspondance familiale conservée à la bibliothèque de l’École polytechnique.
[5] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) et Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1829) commissaires à l’Armée d’Italie. Bonaparte au Directoire 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796] (960, CGNB). Monge suit Saliceti au cours de sa mission politique depuis le 10 vendémiaire an V [1er octobre 1796]. Voir la lettre n°30.
[6] Le 11 Vendémiaire an V [2 octobre 1796] Bonaparte au Directoire : « Reggio a fait sa révolution et a secoué le joug du duc de Modène. C’est peut-être le pays d’Italie qui est le plus prononcé pour la liberté. » (960, CGNB). Voir les lettres n°26 et 27.
[7] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Voir les lettres n°29 et 30.
[8] Bonaparte au Directoire exécutif 17 vendémiaire an V [8 octobre 1796] « Cent cinquante hommes de la garnison de Mantoue étaient sortis le 8, à dix heures du matin, de la place, avaient passé le Pô à Borgoforte, pour chercher des fourrages. Cependant, à cinq heures après midi, nous achevâmes le blocus de Mantoue, en nous emparant de la porte de Pradella et de celle de Cerese […]. Ce détachement, se trouvant par là séparé de Mantoue chercha à se retirer à Florence. Arrivé à Reggio, les habitants en furent instruits, coururent aux armes et les empêchèrent de passer, ce qui les obligea à se retirer dans le château de Monte Chiarugolo sur les États du duc de Parme. Les braves habitants de Reggio les poursuivirent, les investirent et les firent prisonniers par capitulation. Dans la fusillade qui a eu lieu, les gardes nationales de Reggio ont eu deux hommes tués. Ce sont les premiers qui aient versé leur sang pour la liberté de leur pays. Les braves habitants de Reggio ont secoué le joug de la tyrannie de leur propre mouvement et sans même être assurés qu’ils seraient soutenus par nous. » (978, CGNB) Voir lettre de Bonaparte aux habitants de Reggio. (976, CGNB).
[9] Bonaparte au Directoire 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796] « Les états de Modène arrivent jusqu’au Mantouan : vous sentez combien il nous est intéressant d’y avoir au lieu d’un gouvernement ennemi, un gouvernement dans le genre de celui de Bologne, qui nous serait entièrement dévoué. » (960, CGNB).
[10] Voir les lettres n°26, 27 et 35.
[11] Voir lettres n°21 et 22. Mais aussi à propos du siège de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 22, 29, 30, 42, 45, 51, 53 et 55.
[12] Hercule III de Modène (1727-1803). Duc de Modène et Reggio.
[13] Le 24 septembre 1796 [3 vendémiaire an V] la suspension de l’exécution de l’armistice de Bologne oblige les commissaires des sciences et des arts à quitter Rome et à y laisser les objets et ouvrages saisis.
[14] Antoine-Chrysostome QUATREMÈRE DE QUINCY (1755-1849) et Pierre-Louis ROEDERER (1754-1835). Sur l’action de Quatremère et de Roederer contre la politique de saisie du Directoire voir les lettres n°19 et 28, mais aussi 22 et 26. Le 24 septembre 1796
[15] Thoüin reste à Florence. Berthollet, Tinet, et Moitte sont à Livourne avant de rejoindre Thoüin à Florence. Voir les lettres n°35 et 38.
[16] Monge ne rejoint pas ses collègues à Florence. Il attend ses collègues à Modène avec qui il dîne avant de partir pour Livourne. Voir les lettres n°35, 36 et 38.
[17] André-François MIOT (1762-1841).
[18] Catherine lui répond à ce sujet le 29 vendémiaire an V [20 octobre 1796] : « Ce sont des nouvelles très fraîches, elles me font d’autant plus de plaisir qu’il me semble que ta gaieté revient, et que tu goûtes les mêmes plaisirs que ton séjour à Rome avait anéantis. C’est donc une belle chose que les républiques naissantes, nous sommes blasés. Il nous faut à présent des miracles pour nous réveiller. Je ne vois ni n’entends rien ici qui ressemble à la contre-révolution, qui n’est, je crois, que dans les journaux qui sont détestables. C’est à qui fera le plus de nouvelles désastreuses et le plus de calomnies atroces contre le gouvernement et la république. Mais cela ne fait pas d’impression, tout le monde sent bien qu’un nouveau bouleversement nuirait à tous. Prenez bien vite Mantoue, et que la paix se fasse. Tout ira bien, surtout revenez vite, car [avec] ton absence, l’hiver me paraîtra plus insupportable encore que l’été. Voilà un an que nous sommes séparés. Ma rivale doit être contente, à moins qu’il lui faille le divorce, cela serait affligeant pour moi qui partage bien sincèrement l’amour que tu as pour elle. Cela ne me dispense pas de la trouver fort exigeante. » Voir les lettres n°35 et 36.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France)
Lettre datée et signée par G. Monge à son épouse lors de la Campagne d’Italie dans laquelle G. Monge exprime à sa femme toute son exaltation lors de la Campagne d’Italie
2 p. ; 218 x 170 mm
[1] La lettre de Catherine du 15 Vendémiaire an V [6 octobre 1796] n’a pas été conservée dans le fonds familial.
[2] Adélaïde-Marie-Anne CASTELAS (1747-1807) femme du commissaire Moitte, Louise écrit le 14 vendémiaire an V [5 octobre 1796] : « La citoyenne Moitte que nous voyons souvent nous assure que vous êtes sans argent elle veut absolument faire une pétition au Directoire pour qu’on vous en fasse passer, mais comme on nous assure que vous avez des pouvoirs pour vous en faire donner maman ne s’occupe pas beaucoup de cela. »
[3] Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1829) et Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809).
[4] Voir lettre n°34 et 36. Le lendemain Monge part avec Miot et Saliceti à Livourne.
[5] Bonaparte au Directoire exécutif le 4 brumaire an V [25 octobre 1796] : « Il paraît, citoyens directeurs, par votre lettre du 14 vendémiaire [5 octobre], que les savants et artistes se sont plaints d’avoir manqué de quelque chose. Il serait très ingrat de notre part de ne pas leur donner tout ce qui leur est nécessaire, car ils servent la République avec autant de zèle que de succès ; et je vous prie de croire que, de mon côté, j’apprécie plus que personne les services réels que rendent à l’état les arts et les sciences, et que je serai toujours empressé de seconder de tout mon zèle vos intentions sur cet objet. » (1016, CGNB).
[6] Voir les lettres n°26, 27 et 34.
[7] Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799) et Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825). Voir la lettre n°29.
[8] Bonaparte au Directoire le 26 Vendémiaire an V [17 octobre 1796] « Bologne, Modène, Reggio et Ferrare se sont réunis en congrès, en envoyant à Modène une centaine de députés. L’enthousiasme le plus vif et le patriotisme le plus pur les animent déjà ils voient revivre l’ancienne Italie : leur imagination s’enflamme, leur patriotisme se remue, et les citoyens de toutes les classes se serrent. Je ne serais pas étonné que ce pays-ci et la Lombardie, qui forment une population de deux à trois millions d’hommes, ne produisissent vraiment une grande secousse dans toute l’Italie. […] Une légion de 2500 hommes s’organise, habillée, soldée et équipée aux frais de ce pays-ci et sans que nous nous en mêlions. Voilà un commencement de force militaire, qui réunit aux 3500 que fournit la Lombardie, fait à peu près 6000 hommes. Il est bien évident que si ces troupes, composées de jeunes gens qui ont le désir de la liberté, commencent à se distinguer, cela aura pour l’Empereur et l’Italie des suites très importantes. Je vous enverrai par le prochain courrier les actes et les manifestes publiés à cette occasion. […] Dès l’instant […] que je saurai quelles sont vos intentions sur Naples et où en sont vos négociations, je prendrai avec Rome le ton qui convient. » (1002, CGNB) et sept jour plus tard « Je vous prie de vous reporter aux circonstances où je me trouvais : Rome imprimant des manifestes fanatiques ; Naples faisait marcher des forces ; la régence de Modène manifestant ses mauvaises intentions et rompant l’armistice en faisant passer des convois à Mantoue. […] Modène, Reggio, Ferrare et Bologne, réunis en congrès, ont arrêté une levée de 2800 hommes, sous le titre de 1ère légion italienne. L’enthousiasme est très grand […]. La parfaite harmonie règne entre nous et les peuples. » (1009, CGNB).
[9] HERCULE III DE MODÈNE (1727-1803). Voir lettre n°36.
[10] À la suite du soulèvement antifrançais, le 26 thermidor an IV [13 août 1796] (voir la lettre n°22), Catherine incite Monge à rentrer à Paris à plusieurs reprises : le 29 fructidor an IV [15 septembre 1796] : « Voilà quatre mois que vous êtes partis, votre mission doit être finie. Revenez bien vite, les poignards italiens sont encore plus dangereux que les persécutions en France, au moins on meurt au sein de sa patrie et de sa famille. » et le 30 fructidor an IV : « Je te réitère mes instances d’hier, pour revenir le plus promptement possible. Voilà l’hiver, viens le passer avec nous. Voilà un an que nous sommes séparés, cela est bien long […].» Mais c’est d’abord, dans une lettre de Paris le 11 fructidor an IV [28 août 1796] que Catherine exprime son souhait. Monge ne la reçoit qu’à la fin de vendémiaire an V [octobre 1796] (voir la lettre n°38). Elle écrit : « Je désire bien votre retour, voilà un an que nous sommes séparés, je ne m’y accoutume pas. Quoique dans mes précédentes lettres, je te montrais le désir de te voir passer l’hiver en Italie, pour te remettre la tête de tous les assauts que nous avons éprouvés et que tu as sentis plus vivement qu’un autre. Je faisais le sacrifice d’être séparée de toi au bonheur intérieur qu’il devait en résulter, mais en vérité, il faut mieux jouir que d’espérer. Le ralentissement de notre correspondance me fait faire d’autres vœux et diminue mon courage, [et] ajoute à tout cela l’incertitude de ne savoir si tu reçois mes lettres, [et] ne me donne pas le même plaisir en t’écrivant. » On peut voir apparaître dans le discours de Catherine qu’une des raisons du départ de Monge est la volonté de se mettre à l’abri des attaques politiques (voir la lettre n°1). Ce qui est surtout exprimé, ici, est qu’elle acceptait le départ de Monge parce que cela pouvait le protéger. À la fin de sa mission à Rome, en juillet 1797 Monge lui demande à son tour s’il peut rentrer en toute sécurité à Paris. Voir la lettre n°117.
Huart, Catherine (1748-1847)
[2] Voir la lettre n°38.
[3] Après être arrivés à Rome en août 1796 pour l’exécution des articles de l’armistice relatifs aux saisies d’objets d’art et de sciences, les commissaires doivent interrompre leur tâche avec la rupture de l’armistice de Bologne.
[4] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803). Voir les lettres n°30, 33, 34 et 35. Monge parvient tout de même à dîner avec eux avant son départ. Voir la lettre n°38.
[5]Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809). Saliceti est chargé de préparer la libération de la Corse Bonaparte en fait le projet dès le 18 Messidor an IV [6 juillet 1796] lors de la libération de Livourne par les Anglais. (763, CGNB). Voir les lettres n°12 et 38.
[6] Voir les lettres n°26, 27, 34 et 35.
[7] Hercule III de Modène (1727-1803).
[8] Sur la réception des Français en Italie par la communauté juive, voir la lettre n°39.
[9] Monge effectue des recherches dans la bibliothèque de la ville pour choisir des manuscrits anciens et de vieilles éditions. Il saisit 98 ouvrages et effectue un grand choix de médailles du cabinet de Modène. Il laisse ses collègues continuer les opérations dans la salle d’armes, le cabinet d’histoire naturelle et la galerie du duc.
[10] Louise MONGE (1779-1874) et Anne-Françoise HUART (1767-1852) sœur de Catherine Huart. Elle est surnommée « Fillette » .
Huart, Catherine (1748-1847)
1 double folio ; 245 x 180 mm
[1] La lettre n°36.
[2] Monge arrive à Livourne avec Saliceti le jour même. Monge fait de nombreux séjours dans des ports de mer lors de ses tournées d’examinateur de la Marine. Voir les lettres n°9 et 131, 173. Il faut rapprocher ce goût pour les ports et la mer à l’enthousiasme que Monge exprime lors de son embarquement pour l’Égypte. Voir les lettres n°176, 177, 180, 181, 187. Sur l’action de Monge à la Marine voir la lettre n°118, 127 et 132.
[3] Pascal-Philippe-Antoine PAOLI (1725-1807) prend le pouvoir en Corse et collabore avec les Anglais lors de la mise en place d’un royaume anglo-corse en 1794.
[4] Traité de Saint Ildefonse avec l’Espagne qui scelle une alliance militaire entre la France et l’Espagne le 2 fructidor an IV [19 août 1796]. Le 13 vendémiaire an V [ 4 octobre 1796] l’Espagne déclare la guerre à l’Angleterre. Voir les lettres n°21, 29 et 39.
[5] Voir les lettres n°12 et 36.
[6] Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) ministre de la République française à Gênes. Bonaparte écrit à Faipoult le 19 Prairial an IV [7 juin 1796] « Je suis instruit que le ministre de l’Empereur à Gênes excite les paysans à la révolte, et leur fait passer de la poudre et de l’argent. » (657, CGNB). Le 18 Messidor an IV [6juillet 1796] Bonaparte en informe le Directoire : « Je vous ai fait passer, citoyens directeurs, par mon dernier courrier, [697, CGNB]la demande que j’avais faite au sénat de Gènes, pour qu’il chassât le ministre de l’Empereur, [GIROLA ( ?- ? )] qui ne cessait de susciter la rébellion dans les fiefs impériaux et de faire commettre des assassinats. […] Vous trouverez […] ci-joint une lettre du ministre Faipoult relativement aux affaires de Gênes ; je vous prie de la prendre en considération, et de me donner vos ordres là-dessus. Quant à moi, je pense comme le ministre Faipoult qu’il faudrait chasser du gouvernement de Gênes une vingtaine de familles qui, par la constitution même du pays, n’ont pas de droit d’y être, vu qu’elles sont feudataires de l’empereur ou du roi de Naples ; obliger le sénat à rapporter le décret qui bannit de Gênes huit ou dix familles nobles ; ce sont celles qui sont attachées à la France et qui ont, il y a trois ans, empêché la république de Gênes de se coaliser. Par ce moyen-là, le gouvernement de Gênes se trouverait composé de nos amis, et nous pourrions d’autant plus y compter, que les nouvelles familles bannies se retireraient chez les coalisés, et dès-lors les nouveaux gouvernants de Gênes les craindraient comme nous craignons le retour des émigrés. Si vous approuvez ce projet-là, vous n’avez qu’à m’en donner l’ordre, et je me charge des moyens pour en assurer l’exécution. » (762, CGNB). À la fin août 1796, lors d’une rencontre à Milan, Bonaparte et Faipoult conviennent « des mesures préparatoires à prendre pour l’exécution des instructions [du directoire] sur Gênes. » (862 et 873, CGNB). Le 3ème jour complémentaire an IV [19 Septembre 1796], Bonaparte à Faipoult « Je vois avec grand plaisir le point où en sont les choses. Il en est de la diplomatie comme de la guère, il faut savoir prendre son temps. » (910, CGNB). Le 17 Vendémiaire an IV [8 octobre 1796], Bonaparte au Directoire : « Tout était prêt pour l’affaire de Gênes ; mais le citoyen Faipoult a pensé qu’il fallait retarder. Environné de peuples qui fermentent, la prudence veut qu’on se concilie celui de Gênes jusqu’à nouvel ordre. » (980, CGNB).
[7] FERDINAND IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825) et le pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799). Voir la lettre n°35.
[8] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809).
[9] Si Monge exprime ici clairement un intérêt et un enthousiasme à suivre les révolutions favorisées par les commissaires Français dans les villes de Gênes, Modène et Ferrare, il montre aussi la conscience d’une fonction précise et d’une tâche déterminée à remplir qui ne le conduisent ni l’une ni l’autre vers l’action strictement politique. D’ailleurs Monge décrit les événements politiques en terme de « spectacle », (voir la lettre n° 35) et son action à Livourne consiste en la saisie d’ouvrages anglais. Voir infra. Lorsqu’en 1798, Monge est commissaire de la République envoyé par le Directoire pour installer la République romaine, il exprime un ennui profond à effectuer sa mission et à assumer ses responsabilités administratives et politiques. Voir les lettres n°151, 160, 168 et 171.
[10] André-François MIOT (1762-1841).
[11] Voir les lettres n°35, 39 et 40.
[12] Voir la lettre n°37.
[13] Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815) voir lettre n°23.
[14] Voir la lettre n°67.
[15] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Après être arrivé à Modène, Berthollet a dû rejoindre les autres membres de la commission à Florence.
[16] Monge répond notamment à la lettre de Catherine du 11 fructidor an IV [28 août 1796] dans laquelle elle lui écrit : « Voilà un mois et sept jours, mon cher ami, que nous n’avons eu de vos nouvelles, tous les jours j’espère en recevoir. Mais mon espoir sera en Dieu aujourd’hui. » Louise y ajoute un mot : « Il y a bien longtemps mon cher papa que tu ne nous as écrit et nous serions bien inquiètes si Carnot ne nous avait donné hier de tes nouvelles j’espère que tu ne seras pas si paresseux une autre fois. Dis nous si tu as reçu de nos nouvelles. »
[17] José-Nicolas AZARA (chevalier d’) (1731-1804).
[18] En germinal an V [avril 1797], les Royalistes sont les vainqueurs des élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents. Voir la lettre n° 90.
[19] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[20] Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.
[21] Anne Françoise HUART (1767-1852) et Barthélémy BAUR (1752-1823).
[22] Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).
[23] BOURGEOIS ( ? - ?) ami des Monge qui habite à la Cassine dans les Ardennes, père de la jeune Victoire qui est chez les Monge.
[24] Dans la lettre de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796], Catherine écrit que son frère Jean-Baptiste HUART (1753-1835) et la fille de sa femme Marie-Catherine RIONDEL (1776?-1835) sont à Paris chez la famille Monge depuis le 15 messidor [3 juillet 1796].
[25] Claude-Antoine PRIEUR DE LA CÔTE-D’OR (1763-1832).
[26] Lazare CARNOT (1753-1823).
[27] Étienne-Marie BARRUEL (1749-1818), instituteur de physique à l’École polytechnique.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811).
[2] Monge après avoir suivi Saliceti dans ses missions politiques à Modène et à Livourne, le quitte pour revenir à Florence avec Miot. Voir les lettres n°38 et 39.
[3] Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1819).
[4] André-François MIOT (1762-1841), ministre plénipotentiaire à Florence.
[5] François CACAULT (1743-1805) ministre plénipotentiaire à Gênes chargé de veiller à l’exécution des clauses de l’armistice de Bologne signé avec le pape Pie VI relatives aux indemnités financières. Voir lettre n°25.
[6] Miot a toute sa famille en Italie avec lui : sa femme Adélaïde-Joséphine ARCAMBAL (1765-1841) et leurs deux très jeunes enfants Rosalie Françoise Caliste MIOT (1792-1866) et René Hyacinthe MIOT (1795-1815).
[7] L’exécution de l’armistice de Bologne du 23 juin 1796 relativement aux objets d’art et de sciences est suspendue le 3 vendémiaire an V [24 septembre 1796]. Voir les lettres n° 29 et 30.
[8] Louise MONGE (1779-1874) et Anne Françoise HUART (1767-1852), jeune sœur de Catherine, son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et et leur fils Émile BAUR (1792- ?).
[9] Jean-Baptiste LALLEMENT (1736-1817).
[10] Monge n’envisage pas encore d’aller en tant que commissaire à Venise. Il y est en mission en aomut 1797. Voir les lettres n° 118 à 127. C’est au printemps 1797 que la situation diplomatique entre la France et la République de Venise se tend jusqu’à la déclaration de guerre de la France le 15 Floréal an V [2 mai 1797]. Voir les lettres 84, 89, 90 et 93.
[11] Voir la lettre n°46.
[12] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et Émilie MONGE se trouvent à Paris lorsque Catherine reçoit cette lettre. Et c’est Marey qui y répond. Cela montre la dimension familiale de la correspondance. Voir la lettre n°84. De Paris le 6 frimaire an V [26 novembre 1796], le négociant bourguignon en profite pour répondre à la lettre que Monge lui avait envoyée de Rome, le 30 thermidor an IV [17 août 1796](lettre n°22) : « J’approuve beaucoup les projets que vous avez de visiter la ville de Venise. Elle vous offrira outre mille morceaux précieux de peinture des Paul Véronèse, Bassanoti, des palais superbes de Palladio, l’image parfait d’un vaisseau à l’ancre dont le clocher de l’Église Saint Marc paraît être le mat. N’oubliez pas de voir la belle manufacture de glace de Murano dans l’une des lagunes à une lieue de Venise, ni les îles Borromées à quelques lieues de Milan ces dernières sont un véritable séjour de féérie. Vous trouverez à moitié chemin du lac Majeur un petit colosse de Rhodes, la statue de Saint Charles Borromée. »
[13] Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799).
[14] Dans la réponse de Catherine du 9 frimaire an V [29 novembre 1796] apparaît une différence d’opinion entre Monge et Carnot au sujet de l’attitude à adopter vis à vis du Pape et des États pontificaux : « J’ai fait part à C[arnot] de tes réflexions, le jour même que je l’ai reçu, il était fort triste et me dit : « Cela est bien aisé à dire. Dans le moment où nous parlons Mantoue est peut-être débloquée, le sort de l’armée est très incertain. » Il avait reçu des dépêches du 22, qui n’étaient pas tranquillisantes. »
[15] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) .
[16] Pour Bonaparte cela ne semble pas si certain. Voir lettres n°26, 27, 34, 35 et 36.
[17] Marey commente dans sa lettre de Paris le 6 frimaire an V [26 novembre 1796] : « Il paraît par vos lettres que vous renaissez à l’enthousiasme et que vous comptez beaucoup sur celui que les succès de nos armées ont fait naître parmi les habitants de quelques villes d’Italie. J’avoue que je doute beaucoup de la sincérité de toutes ces belles démonstrations d’attachement et de républicanisme et j’attends pour les juger un premier revers dont le génie de la liberté veuille toutefois nous préserver. » Voir les lettres n°48, 53 et 84.
[18] Charles-Godefroy REDON DE BELLEVILLE (1748-1820) Consul de France à Livourne.
[19] Dans sa lettre de Paris le 6 frimaire an V [26 novembre 1796], Marey lui écrit à ce sujet : « Quand au projet de révolutionner Rome, [je] le regarde comme chimérique. Que peut-on espérer d’une ville qui n’est composée que de Capucins, de pénitents, de confrères, de castrats et de fainéants ! « Veuve d’un peuple roi mais reine encore du monde. » Cette orgueilleuse cité tient encore le sceptre du fanatisme et de l’intolérance. Vous connaissez mal les Romains, si vous espérez retrouver parmi eux quelques étincelles du feu de l’enthousiasme républicain. Bornons-nous à recueillir les chefs d’œuvres des Scoppa, des Praxitèle, des Guides, des Raphaël et laissons ce peuple ignorant et superstitieux à ses madones et à ses prêtres. Vous ne dites pas si vous avez été à Naples. Faites en sorte d’aller voir ce beau pays peuplé de merveilles de l’art et de la nature. » Après ses rencontres avec Bonaparte à Milan, Bologne et après la signature du traité de Tolentino de février 1797, Monge introduit des changements dans son discours sur la position à adopter face à Rome. Voir les lettres n°51, 53, 62, 63 et 65. En 1798 alors qu’il œuvre à l’établissement de la République romaine, il s’étonne d’y parvenir aussi facilement. Voir la lettre n°156.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
[1] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Voir la lettre n°40.
[2] Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815) femme Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) De son premier mariage avec Grandjean-Delisle, elle a une fille Charlotte-Germaine-Julie GRANDJEAN-DELISLE ( ?-1870) que Faipoult adopte en 1807.
[3] Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
[4] Louise MONGE (1779-1874). La famille Monge entretient des relations amicales avec celle de son ancien élève de Mézières, Faipoult. Voir les lettres n°3 et 164.
[5] C’est à Gênes que réside Faipoult avec sa famille. Il y est ministre plénipotentiaire de la République française.
[6] Marie-Joseph-Rose TASCHER DE LA PAGERIE, vicomtesse de BEAUHARNAIS (1763-1814).
[7] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).La prise d’Amsterdam sous le commandement du général Pichegru a lieu le 1er pluviôse an III [20 janvier 1795].
[8] Les barbets sont issus de la fusion des miliciens, originellement appelés les « chasseurs de Nice », et d’autochtones exaspérés qui résistent à l’occupation des forces françaises. La correspondance militaire évoque souvent les actions des barbets. Ces lettres insistent particulièrement sur le phénomène. Par des coups de mains spectaculaires mais aussi par l’effet de surprise qu’ils savaient ménager, les barbets inspirent la terreur. Ils furent une constante source d’inquiétude pour l’armée d’Italie. Ils sont aussi utilisés et rendus responsables des déprédations commises par d’autres. Les barbets furent souvent un alibi facile pour expliquer les gaspillages dans le domaine des charrois et des subsistances. Voir IAFELICE M. (1998), Barbets ! Les résistances à la domination française dans le pays niçois (1792-1814), Nice, Serre éditeur et CANDELA G. (2000), L’armée d’Italie ; Nice 1792-1796, Nice, Serre éditeur.
[9] Sur le premier convoi sous la responsabilité de Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834), voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 48, 52 et 53.
[10] La Sainte Cécile et quatre saints (1515) de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520) et « La Madone de saint Jérôme » (1527-1528) de Antonio ALLEGRI, dit il Correggio (1489 ? – 1534).
[11] Jean-François ESCUDIER (1759-1819). Sur le convoi des tableaux de Lombardie voir lettres n° 41, 48, 77, 81, 92, 98 et 109.
[12] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Jacques Pierre TINET (1753-1803).
[13] Voir lettres n°13 et 22.
[14] François II (1768-1835).
[15] Fin juillet 1796, après le passage de Brescia. Dagobert Sigismond de WURMSER (1724-1797). Voir lettres n°22 et 25.
[16] Monge exprime ici clairement la nature décisive de la prise de Mantoue pour la poursuite de la campagne mais aussi pour ses impacts sur la politique intérieure de la République française. Voir lettres n°45. Et à propos du siège de Mantoue, voir lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 30, 34, 45, 51, 53 et 55.
[17] Anne Françoise HUART (1767-1852).
[18] Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Lettre datée et signée par G. Monge à son épouse relative à la Campagne d’Italie.
1 double folio ; 22,8 x 17 cm
[1] Joseph Antoine René JOUBERT (1772-1843). Voir la lettre de Bonaparte au Directoire du 29 Brumaire an V [19 novembre 1796] dans laquelle Bonaparte fait le récit des opérations du 24 au 27 Brumaire an V [14 au 17 novembre 1796] qui ont permis la victoire d’Arcole. « Le fruit de la bataille d’Arcole est 4 à 5000 prisonniers, 4 drapeaux, 18 pièces de canon. […] Je ne dois point vous dissimuler que je n’ai pas retrouvé dans les soldats mes phalanges de Lodi, de Millesimo, de Castiglione ; la fatigue et l’absence des braves leur ont ôté cette impétuosité à laquelle j’avais droit d’espérer de prendre Alvinzi et la majeure partie de son armée. […] L’artillerie s’est comblée de gloire. […] Les généraux et officiers de l’état-major ont montré une activité et une bravoure sans exemple ; douze ou quinze ont été tués : c’était vraiment un combat à mort ; pas un d’eux qui n’ait ses habits criblés de balles. Je vous enverrai les drapeaux pris sur l’ennemi. » (1062, CGNB).
[2] Joseph-Charles MARIN (1751-1834). Quelques mois plus tard après le traité de Tolentino en février 1797 il devient membre adjoint de la commission.
[3] Lettre de Catherine de Paris le 29 vendémiaire an V [20 octobre 1796] en réponse à la lettre n°34. « Je profite de l’honnêteté du C[itoyen] Marin, mon ami, qui part pour l’Italie avec le payeur de cette armée [et] qui veut bien se charger de cette lettre. C’est un jeune sculpteur très distingué, qui ne va à Rome que pour satisfaire les amateurs de ses ouvrages. »
[4] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), sa femme Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) et leur fils Amédée BERTHOLLET (1783-1811).
[5] De Paris, le 29 vendémiaire an V [20 octobre 1796], Catherine lui écrit : « Je ne vois ni n’entends rien ici qui ressemble à la contre-révolution, qui n’est, je crois, que dans les journaux qui sont détestables. C’est à qui fera le plus de nouvelles désastreuses et le plus de calomnies atroces contre le gouvernement et la république. Mais cela ne fait pas d’impression, tout le monde sent bien qu’un nouveau bouleversement nuirait à tous. Prenez bien vite Mantoue, et que la paix se fasse. Tout ira bien, surtout revenez vite, car [avec] ton absence, l’hiver me paraîtra plus insupportable encore que l’été. Voilà un an que nous sommes séparés. Ma rivale doit être contente, à moins qu’il lui faille le divorce, cela serait affligeant pour moi qui partage bien sincèrement l’amour que tu as pour elle. Cela ne me dispense pas de la trouver fort exigeante. »
[6] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797) général autrichien.
[7] Nicolas-Joseph ALVINZI (1735-1847) général autrichien.
[8] Monge tient ces informations de Bonaparte avec qui il est à Milan. Trois jours avant, le général écrit au Directoire « Le général Wurmser a fait une sortie de Mantoue hier 3 [frimaire an V [23 novembre 1796]], à sept heures du matin. La canonnade a duré toute la journée. Le général Kilmaine l’a fait rentrer, comme à l’ordinaire plus vite qu’il n’était sorti, et lui a fait 200 prisonniers, pris un obusier et deux pièces de canon. Wurmser était en personne a cette sortie. Voilà la troisième fois […] que Wurmser tente de faire des sorties, toutes les fois avec aussi peu de succès. Wurmser n’est heureux que dans les journaux que les ennemis de la république soldent à Paris. » (1077, CGNB) Dans une lettre au général Clarke il expose la situation dans Mantoue à cette période afin d’orienter son action diplomatique : « Mantoue est bloquée depuis plusieurs mois, il y a au moins dix mille malades qui sont sans viande et sans médicaments, il y a six à sept mille hommes de garnison qui sont à la dernière ration de pain, à la viande de cheval et sans vin, le foin même est rare, il y a avait dans Mantoue six mille chevaux de cavalerie et trois mille d’artillerie, ils en tuent cinquante par jour, ils en ont salé six cents, beaucoup sont morts faute de fourrage, il en existe encore huit cents de cavalerie qui se détruisent tous les jours. Il est probable que dans un mois Mantoue sera à nous, […] L’armée qui était venue avec tant de fracas au cœur de Mantoue est battue, elle pourra être renforcée dans quinze jours mais il nous arrive des recours […] Maîtres de Mantoue, l’on sera trop heureux de nous accorder les limites du Rhin. Rome n’est point en armistice avec la République française, elle est en guerre, elle ne veut payer aucune contribution, la priver de Mantoue, seule peut lui faire changer de conduite nous perdrions donc par l’armistice. » (1086, CGNB). Voir lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 30, 34, 42, 45, 49, 51, 53 et 55.
[9] Collection de fossiles provenant du mont Bolca recueillie par un noble véronais Giovanni Battista GAZZOLA (1757-1834). Transportée à Paris, le suisse Jean Louis Agassiz (1807-1873) consacre une importante étude à cette collection. (Ed. L.P.) Elle est désormais conservée au musée municipal de Vérone. Voir lettre n°53.
[10] De Vérone, le 5 brumaire an V [24 octobre 1796], Bonaparte écrit au Directoire : « Dicter vos conditions à Venise : cela achèverait de détruire le commerce de Trieste. Les Vénitiens sont nos plus grands ennemis en Italie. » Le 10 Brumaire an V [31 octobre 1796], la France propose une alliance à la République de Venise qui ne l’accepte pas. Voir les lettres n°76, 84, 89, 90, 93, 96, 99.
[11] James Harris MALMESBURY (1746-1820) diplomate anglais chargé des négociations à Paris du 22 octobre au 20 décembre 1796.
[12] Louise MONGE, (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, Anne Françoise HUART (1767-1852) appelée « Fillette », son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).
[13] À Tolentino en février 1797, alors qu’il est avec le général Bonaparte Monge présente un jugement bien différent sur le sort du Pape . Voir les lettres n°62 et 63.
[14] Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1829) et Napoléon BONPARTE (1769-1821). Monge y arrive le 11 novembre 1796. Bonaparte est à Milan le 7 frimaire an V [27 novembre 1796]. Lettre à Joséphine du même jour (1084, CGNB).
[15] George ANSON (1697-1762). En 1750, est publiée à Paris une traduction de l’ouvrage de l’amiral anglais Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 41, 42, 43, 44 par George Anson commandant en chef l’escadre de Sa Majesté britannique, ornée de cartes et de figures en Taille douce […]. L’ouvrage est ensuite réédité. Voltaire dans son Essay sur l’histoire générale et sur les mœurs et l’esprit des nations, depuis Charlemagne jusqu’à nos jours, publié en 1757, y consacre un chapitre « Voyage de l’Amiral Anson autour du globe » T. 6., pp. 57-64. Il fait un récit de l’épisode auquel Monge fait référence : à la fin de l’année 1741, après une expédition au Pérou et la destruction de Paita, Anson à qui il ne reste que deux vaisseaux, se met en route vers Panama afin de saisir un Galion espagnol chargé d’argent qui quitte le Mexique pour faire route vers Manille. Ce n’est qu’en juin 1743, que Anson parvient à se saisir du galion. Monge continue sa comparaison entre le galion espagnol, cible de l’amiral Anson et Rome, cible de Bonaparte dans une lettre ultérieure. Voir les lettres n°48 et 183.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Lettre n°45 à Catherine, Milan, le 7 frimaire an V [27 novembre 1796].
[2] Napoléon BONAPARTE (1769-1821).
[3] La république Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Voir infra.
[4] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797) général autrichien. Voir la lettre n°45 et 51. Et aussi à propos du siège de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 30, 34, 42, 51, 53 et 55. Sa belle-sœur Anne Françoise HUART (1767-1852) saisit tout l’enjeu de la prise de Mantoue et lui écrit avec Louise de Paris le 5 nivôse an V [25 décembre 1796] (voir infra.) : « Il y a longtemps mon cher frère que nous trouvons ton absence trop longue. Je vois avec peine que tu ne reviendras pas avant l’été, cette maudite ville de Mantoue devrait bien se laisser prendre [plus tôt] car si le siège dure encore six mois il n’y a plus de raison pour te revoir avant l’année prochaine. »
[5] Le galion que Monge attend avec impatience est la reprise des travaux de la commission à Rome qui ont été interrompus après la rupture par le Pape en octobre 1796 de l’armistice de Bologne signée le 5 Messidor an IV. Pour la référence au récit de George ANSON (1697-1762). Voir les lettres n°45 et 183. Catherine lui écrit en réponse de Paris le 7 pluviôse an V [26 janvier 1797] : « Mais où êtes-vous ? Que faîtes-vous depuis le 18 nivôse ? C’est la dernière lettre de vos lettres. Vous devez flairer le Galion. Dépêchez-vous vite à vous en emparer et revenez encore vite ! La République Cispadane (ta filleule) doit être plus tranquille, l’armée du pape est sûrement loin d’elle. À propos de ta filleule Florent Guyot désirerait avoir une Constitution de cette république. »
[6] Sur les bœufs à Voir les lettres n°21, 24, 29, 111 et 115.
[7] Sur la nature spectaculaire du convoi et la volonté de frapper l’opinion publique, voir infra.
[8] FERDINAND III (1769-1824).
[9] Jean-François ESCUDIER (1759-1819). Il est arrivé à Toulon le 28 frimaire an V [18 décembre 1796]. [R.T.] Voir la lettre n°92.
[10] Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 51, 52, 53.
[11] Sur le convoi des tableaux de Lombardie conduit par Escudier voir aussi les lettres n° 41, 42, 53, 77, 81, 98, 109 et 117.
[12] Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) sont à Paris depuis le 23 brumaire an V [13 novembre 1796].
[13] La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515), de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520). Catherine lui répond de Paris le 7 pluviôse an V[26 janvier 1797] : « Votre dernier convoi n’est pas encore arrivé ici, dès que nous pourrons voir la Sainte Cécile (ta bien aimée), nous y volerons. Mais je trouve qu’en vieillissant [tu] deviens bien volage. Ce n’était donc pas assez pour moi d’avoir pour rivale la République française, il faut encore que la petite Cispadane vienne écorner ton cœur, et la Sainte Cécile brochant sur tout. Mais elle est sainte, cela me tranquillise, j’en ai parfois besoin après 15 mois d’absence. » Voir les lettres n°12, 27, 42 et 53. La conception des caisses n’a pas seulement été effectuée pour assurer le transport des objets sans dommage mais aussi pour pouvoir montrer sans délai les résultats des campagnes de la République en Italie. Voir la lettre n°184. De Paris le 7 pluviôse an V [26 janvier 1797], Louise écrit à ce propos : « Je crois que la république a grand besoin que ses défenseurs rentrent dans son sein pour régénérer l’esprit public. J’espère que le gouvernement nous fera de belles fêtes pour la paix. C’est là que les patriotes montreront leur reconnaissance à ceux qui affrontent tous les dangers pour nous défendre, c’est alors qu’il sera bien d’être soldat et de pouvoir dire j’étais de l’armée d’Italie ; tous nos muscadins se cacheront et seront honteux d’avoir été si poltrons. Enfin il faut espérer qu’à cette époque l’esprit public reprendra de la vigueur et que l’on osera dire je suis patriote. » Sur la nature spectaculaire du convoi et la volonté de frapper l’opinion publique voir les lettres n°27, 102 et 110.
[14] Monge écrit à Marey 8 jours plus tard de San Benedetto, voir la lettre n°49.
[15] La lettre de Paris du 5 nivôse an V [25 décembre 1796] de Louise MONGE (1779-1874) est conservée dans le fonds familial de l’É. pol. Elle écrit : « Nous avons reçu, le charmant petit coffre, mon cher Papa, il a fait l’admiration de tout le monde, les uns veuillent qu’il soit garni en or les autres en cuivre. Il y a là dessus de grands débats mais cependant je crois qu’on n’aurait pas monté en cuivre un coffre de bois pétrifié. J’ai bien vu tout de suite qu’il venait de toi car la clef était attachée avec des rubans aux trois couleurs. »
[16] Anne Françoise HUART (1767-1852) appelée fillette, son mari Barthélémy BAUR (1752-1823), et leur fils Émile BAUR (1792- ?). Anne-Françoise complète la lettre de Louise du 5 nivôse an V [25 décembre 1796]. Monge lui répond un mois plus tard de Tolentino le 30 pluviôse an V [18 février 1797]. Voir la lettre n°63.
[17] Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
[18] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[19] Charles-François OUDOT (1755-1841), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) et Théophile BERLIER (1761-1844), les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or. Monge procède différemment dans les salutations qu’il adresse aux couples Oudot, Guyot et Berlier. Il répond spécialement à Louise qui lui écrit le 5 nivôse an V [25 décembre 1796]: « Nous avons été hier chez la citoyenne [Guyot], elle nous a chargées de te dire bien des choses ainsi que le citoyen et la citoyenne Berlier que nous y avons trouvés. »
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Lettre transcrite par CARTAN É. (1945), p. 22. Il introduit cette lettre ainsi : « Citons encore une lettre écrite par Monge, le 17 janvier 1797 de San Benedetto, près de Mantoue à son gendre Marey qui lui avait conseillé de se méfier des caresses italiennes. »
[1] Louis-Alexandre BERTHIER (1753-1815).
[2] Les commissaires écrivent le jour de la bataille de la Favorite précédée par la victoire de Rivoli le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797 ], et les combats d’Angiari le 26 Nivôse [15 janvier]. Voir les lettres n°51 et 53.
[3] Jean-Baptiste PATRAULT (1751-1817) administrateur de revenus près de l’armée d’Italie. Sur sa collaboration avec les commissaires des sciences et des arts voir les lettres n’°68 et 100.
[4] Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817).
[5] Charles DELACROIX (1741-1805). Voir la lettre n°68.
[6] Voir les lettres n°51.
[1] Napoléon BONAPARTE (1769-1821) Bonaparte au Directoire le 28 nivôse an V [18 janvier 1797] « Je m’étais rendu à Bologne avec 2000 hommes, afin de chercher par ma proximité, à imposer à la cour de Rome, et lui faire adopter un système pacifique dont cette cour paraît s’éloigner de plus en plus depuis quelque temps. J’avais aussi une négociation entamée avec le grand duc de Toscane, relativement à la garnison de Livourne, que ma présence à Bologne terminerait infailliblement. » (1300, CGNB).
[2] Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). À son départ de Roverbello Bonaparte est informé que les Autrichiens s’avancent pour débloquer Mantoue le 23 nivôse an V [12 janvier 1797]. Voir les lettres à Clarke et à Joséphine du même jour écrite à Vérone. (1285 et 1286, CGNB).
[3] Victoire de Rivoli, le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797 ] Les combats d’Angiari le 26 [15] et la bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Bonaparte annonce ces victoires au Directoire dans la lettre du 28 nivôse an V [18 janvier 1797] (1294, CGNB) . Voir les lettres n°50 et 53.
[4] Les lettres portent rarement des traces de correction ou de relecture. La suppression a ici été transcrite.
[5] Bataille de Rivoli le 25 ventôse an V [14 janvier 1797]. Bonaparte au Directoire le 29 nivôse an V [18 janvier 1797] « […] le général Joubert m’instruisit qu’une colonne assez considérable filait par Montagna et menaçait de tourner son avant-garde à La Corona. Différents indices me firent connaître le véritable projet de l’ennemi , et je ne doutais plus qu’il n’eût envie d’attaquer, avec ses principales forces, ma ligne de Rivoli et par là arriver à Mantoue . Je fis partir dans la nuit la plus grande partie de la division du général Masséna, et je me rendis moi-même à Rivoli où j’arrivais à deux heures après minuit. Je fis aussitôt reprendre au général Joubert la position intéressante de San Marco ; je fis garnir le plateau de Rivoli d’artillerie, et je disposai le tout afin de prendre à la pointe du jour, une offensive redoutable, et de marcher moi-même à l’ennemi. » (1300, CGNB)
[6] Dès le 18 Nivôse an V [7 janvier 1797] « la division ennemie qui était à Padoue se mit en mouvement ; le 19 elle attaqua l’avant-garde du général Augereau qui était à Bevilacqua, en avant de Porto Legnago. […] Je fis passer immédiatement sur l’Adige les 2000 hommes que j’avais avec moi à Bologne, et je partis immédiatement après pour Vérone. Le 23, à six heures du matin, les ennemis se présentèrent devant Vérone et attaquèrent l’avant-garde du général Masséna ; placée au village de Saint-Michel. Ce général dut sortir de Vérone, rangea sa division en bataille, et marcha droit à l’ennemi ; qu’il mit en déroute, lui enleva trois pièces de canon et lui fit 600 prisonniers. Les grenadiers de la 75e enlevèrent les pièces à la baïonnette ; ils avaient à leur tête le général Brune qui a eu ses habits percés de sept balles. » L’avant-veille de Rivoli, Bonaparte donne le détail des opérations dans ses lettres au Directoire du 28 et du 29 Nivôse an V [17 et 18 Janvier 1797] (1294 et 1300, CGNB)
[7] FRANÇOIS II (1768-1835).
[8] Nicolas-Joseph ALVINZI (1735-1847) Général autrichien. Il quitte le Rhin et s’engage dans les combats en Italie à partir de novembre 1796.
[9] Henri-Jacques-Guillaume CLARKE (1765-1818). Envoyé par le Directoire afin d’intervenir dans les négociations menées par Bonaparte avec le pape comme avec l’Autriche. Voir la lettre n°46 et au sujet des négociations les lettres de Bonaparte à Clarke du 9 frimaire an V [29 novembre 1796] (1086, CGNB) et au Directoire du 16 frimaire an V [ 6 décembre 1796] (1100, CGNB). Après la bataille de Rivoli, le 29 Nivôse an V [18 janvier 1797], Bonaparte écrit à Clarke : « Le général Kilmaine vous aura fait connaître mes dernières dépêches au Directoire [1294, CGNB], voilà donc monsieur Alvinzy avec trente mille hommes de moins; il lui reste encore je crois quinze à seize mille hommes, son armée est très redoutable. Vous verrez par ma relation de demain que l’affaire de Rivoli a été très chaude. Il y a lieu de croire que Mantoue ne tardera pas à se rendre et si je reçois dans pluviôse la moitié du monde que l’on m’assure devoir venir du Rhin, quand l’autre moitié n’arriverait qu’en ventôse, j’espère que nous obligerons l’Empereur à s’apercevoir qu’il y a une république française. » (1299, CGNB)
[10] Monge détermine clairement sa préoccupation politique en l’inscrivant dans une relation triangulaire avec le bonheur de l’espèce et le perfectionnement de l’esprit. L’idée de progrès est le moteur et le fondement de son engagement continu dans l’action révolutionnaire. Voir les lettres n°3, 4 et 5.
[11] FERDINAND III (1769-1824) fils de Léopold II [Pierre-Léopold de Habsbourg-Lorraine ] (1747-1792).
[12] FERDINAND I (1751-1802). Il signe avec Bonaparte une suspension d’armes le 20 floréal an IV [9 mai 1796].
[13] Voir les lettres n°29, 38 et 39.
[14] CHARLES EMMANUEL IV (1751-1819), roi de Sardaigne de 1796 à 1802. Son père VICTOR AMÉDÉÉ III a signé avec Bonaparte le traité de Cherasco le 9 floréal an IV [28 avril 1796]. Il cède alors Nice et la Savoie et s’engage aussi à laisser passer les troupes françaises.
[15] Voir la lettre n°84.
[16] Monge n’a pas toujours eu cette idée ni même tenu ce raisonnement et exprime son souhait que les Français favorisent une révolution à Rome. C’est d’ailleurs ce qui l’oppose à Marey. Voir les lettres n°40 et 44. Sa rencontre avec Bonaparte à Bologne semble être l’élément qui détermine ce changement. Voir supra et les lettres n°53, 62, 63 et 65.
[17] Le jeune général Bonaparte.
[18] Jean Jacques Bernardin COLAUD DE LASALCETTE, (1759-1834), général de brigade.
[19] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) est né en Savoie à Talloire.
[1] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[2] Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) quittent la Bourgogne après les vendanges et arrivent à Paris le 23 Brumaire an V [13 novembre 1796] et en partent le 15 ventôse an V [5 mars 1797].
[3] Louise MONGE, (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.
[4] Ici Monge fait apparaître la dimension familiale et collective de la correspondance à sa femme, comme lorsque Marey répond à la lettre que Monge adresse à sa femme. Voir la lettre n°40 et les lettres n°62 et 84.
[5] Lettre n°51.
[6] Napoléon BONAPARTE (1769-1821).
[7] Voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 30, 42, 45, 51 et 54.
[8] Jean Jacques Bernardin COLAUD DE LASALCETTE, (1759-1834), général de brigade (voir la lettre n°51) et Claude-Victor PERRIN (1764-1841) dit VICTOR.
[9] Catherine lui répond de Paris le 28 pluviôse an V [16 février 1797] : « Je te suppose à Rome, mon cher ami, te dédommageant de la contrainte dans laquelle vous y avez vécu pendant votre premier séjour. Comme nos armées sont heureuses d’affermir ainsi le bonheur de leur patrie ! La République était bien chancelante, il y a un mois. Cela est différent aujourd’hui, les victoires et l’arrestation des agents de Louis XVIII ont un peu baissé les actions de leurs partisans, dont la plupart font encore semblant de douter de toutes ces bonnes nouvelles qui ont remis l’espoir dans l’âme des Républicains qui étaient bien consternés de tout ce qui se passait ici. Aussi le 21 de ce mois, jour que nous apprîmes la prise de Mantoue, le bal était charmant, toutes les figures annonçaient la gaieté et le bonheur, tout le monde s’embrassait. Les autres bals devaient offrir le contraire. Mais aux nôtres où il n’y a que des Républicains, tout y respirait la joie. Vous avez dû avoir bien du plaisir à voyager avec une partie de cette brave armée. Je serais descendue de voiture et j’y aurais fait monter le plus grand nombre possible. J’aurais porté leurs armes, il y a si longtemps qu’ils s’en servent pour défendre et leur pays et leurs concitoyens que j’aurais été fière de porter de telles armes. Nous avons bien besoin qu’ils reviennent parmi nous, pour faire respecter et la République et les Républicains qui osent à peine s’avouer tels. Car je suppose qu’après s’être aussi bien battu, on n’abandonnera pas la cause comme tant de fameux soi-disant patriotes qui ne sont aujourd’hui que les détracteurs de tout ce qui se fait, cela était de bon ton, il y a bien des individus pour qui cela est tout. Je suis bien aise pour vous que le Général Lasalcette vous ait rejoint et qu’il soit de l’Expédition qui a pris en entier l’armée papale. Il y a déjà une caricature sur cette affaire, elle représente l’armée du Pape toute déguenillée les Français les fustigeant ; un incroyable tient un parapluie sur la tête d’un général de cette pauvre troupe d’imbéciles. » Voir les lettres n°54, 55, 62 et 63 sur les victoires françaises contre l’armée du Pape.
[10] Jean-Simon BERTHÉLEMY (1743-1811), peintre. La bataille de Rivoli, le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797], les combats d’Angiari le 26 [15] et la bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Voir les lettres n°50 et 51. En raison de sa blessure, Berthélemy reste à Bologne alors que Berthollet et Thouüin partent à Mantoue et que Monge et Tinet se rendent à Pesaro. Voir les lettres n°54, 70 et 81.
[11] La république Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Le congrès réunit les représentants de ses villes afin de créer entre elles une confédération. Voir infra.
[12] Monge se montre d’abord enthousiaste lors de la création de la Cispadane. Voir les lettres n°40 et 48. Catherine lui répond de Paris le 28 pluviôse an V [16 février 1797] : « Il faut convenir que les tuteurs de ta filleule doivent opérer bien plus vite que nous ne l’avons fait ici puisqu’ils opèrent au nom de la très Sainte Trinité qui représente 3 personnes, mais patience quand elle sera grande, elle révoquera toutes ces formes antiques qui ne conviennent qu’aux enfants, ne te fâche pas ! » Le territoire de la Transpadane correspond à l’ancien duché de Milan. Elle succède à l'Administration générale de la Lombardie mise en place par Bonaparte en août 1796. Voir les lettres n°63, 65, 76. Monge se montre conscient des limites de l’action politique déterminées par des conditions économiques et financières. Voir la lettre n°59.
[13] Lettre de Catherine de Paris, le 9 frimaire an V [29 novembre 1796]. Catherine complète cette lettre en la récupérant à la poste. « Du 17 nivôs[e]. Je suis à la poste pour retirer cette lettre, mon cher ami, que tu aurais dû recevoir depuis longtemps. […] Je ne serais pas surprise que tu ne reçoives pas mes lettres. Toutes celles que je t’ai écrites à Milan ont été mises à la poste sans affranchissement. [..]. Adieu mon ami, j’espère que celle-ci te parviendra. Je vais l’affranchir. Je ne croyais pas avoir le plaisir de t’écrire aujourd’hui. »
[14] Le couple Marey et leur fils retourne à Nuits. Catherine écrit de Paris le 17 nivôse an V [6 janvier 1797] : « M. Marey a déjà fixé son départ au 15 ventôse [5 mars], il veut être à Nuits pour les élections. »
[15] « La Sainte Cécile et quatre saints » (1515-1516) de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520. Catheirne répond de Paris le 28 pluviôse an V [16 février 1797] : « Le convoi n’est pas encore arrivé de Toulon. La pauvre Émilie doit partir dans 20 jours, elle ne le verra pas. Je vois venir le moment de leur départ avec bien de la peine. Ces quatre mois sont passés rapidement. Leur gros garçon a bien profité ici, mais il ne parle pas. C’est un orateur cependant très brillant, mais il n’a pas le don de la parole. Il est charmant, une bonne grosse figure où est peinte la bonté, et avec cela un air réfléchi comme sa mère. Je fais des vœux bien sincères pour qu’il lui ressemble. »
[16] Sur le convoi de tableaux saisis dans la première partie de la mission dans le nord de l’Italie. Voir les lettres n°41, 42, 48, 77, 81, 92, 98 et 109. Escudier achemine le convoi à Toulon le 28 frimaire an V [18 décembre 1796].
Le soin apporté aux questions techniques de l’emballage répond à la volonté de pouvoir montrer immédiatement les résultats de l’action de Bonaparte et de la commission en Italie et la gloire de la République afin de frapper l’opinion publique. Voir la lettre n°48.
[17] Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834). Monge répond à sa femme qui lui écrit de Paris, le 9 frimaire an V [29 novembre 1796] : « La Billardière dit qu’on est fort content à la Bibliothèque nationale de tout ce que vous avez envoyé. Les peintres ne sont pas contents de la partie de tableaux qui est arrivée. » La Billardière a laissé à Coni une partie du convoi de Tortone qui rassemblait l’ensemble des saisies effectuées dans le nord de l’Italie. Voir les lettres n°11,14, 15, 16, 22, 28 et 33. C’est Escudier qui est alors chargé de la deuxième partie du convoi qui transporte les tableaux. Cela engendre des frais supplémentaires. Au sujet du convoi des tableaux de Lombardie voir les lettres n°41, 42, 48, 77, 81, 92, 98 et 109. Monge est mécontent de La Billiardière et ne contredit en rien ce que ce dernier a exprimé à Catherine lors du dîner qu’elle organise avec le commissaire et Moineau le secrétaire. Elle écrit le 9 frimaire an V [29 novembre 1796] : « J’avais votre collègue La Billardière, votre secrétaire, Guyot, sa fe[mme], M[adame] Berthollet et son fils. Nous avons bu à vos santés et aux succès de l’armée d’Italie et de la République. La Billardière a l’air d’avoir eu quelques indices sur le mécontentement que vous a causé la lenteur de son expédition, car il ne cesse de répéter que si vous eussiez été à sa place, vous eussiez fait comme lui, à moins de courir les risques de voir le convoi pris pas les Barbets. Il en parle cependant sans aigreur mais il y revient souvent. Je l’ai assuré que vous ne nous en aviez jamais dit un mot. […] J’ai eu bien du plaisir à passer 4 heures à parler de vous. C’est un faible dédommagement pour une si longue absence. […] »
[18] La « Louve capitoline ».
[19] Voir infra et les lettres n°12, 27, 42 et 48.
[20] Avant de poursuivre les travaux de la commission à Rome, Monge se rend notamment à Pesaro, Saint-Marin, Ancône, Lorette, Macerata, Tolentino. Voir les lettres n°54 à 64. La tâche des commissaires est déterminée par les résultats des opérations militaires et diplomatiques dirigées par Bonaparte. Voir les lettres n°54 et 55. Monge arrive le premier à Rome autour du 5 ventôse an V [23 février 1797] (voir la lettre n°65) ; il en part le dernier le 26 messidor an V [14 juillet 1797]. Il reste près de cinq mois à Rome.
[21] Collection de fossiles provenant du mont Bolca recueillie par un noble véronais Giovanni Battista GAZZOLA (1757-1834). Voir la lettre n°45.
[22] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Voir la lettre n°51.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Monge est avec Napoléon BONAPARTE (1769-1821) au quartier général de Pesaro. Le même jour Bonaparte écrit au Directoire et au ministre des Relations extérieures. (1359 et 1361, CGNB)
[2] Bonaparte écrit au Directoire le 22 pluviôse an V [10 février 1797]. Nous avons, citoyens directeur, conquis en peu de temps la Romagne, le duché d’Urbino et la marche d’Ancône. Nous avons fait à Ancône 1200 prisonniers de l’armée du Pape. » Bonaparte complète sa lettre le même jour à six heures le soir : « Nous sommes maître de Notre Dame de Lorette. » (1367, CGNB). La question des trésors de Notre Dame de Lorette est déjà présente lors des négociations des conditions de l’armistice avec le Pape en juin 1796. Bonaparte écrit au Directoire le 8 Messidor an IV [26 juin 1796] « J’avais toujours mis pour clause que les trésors de Notre Dame de Lorette seraient donnés […] » (725, CGNB). Voir les lettres n°58, 59, 60, 61, 62, 66.
[3] Ils ne sont que deux membres de la commission à partir pour Ancône, Monge et Jacques-Pierre TINET (1753-1803). Voir la lettre n°54. Bonaparte écrit au Directoire le 1er ventôse an V [19 février 1797] « La commission des savants a fait une bonne récolte à Ravenne, Rimini, Pesaro, Ancône, Lorette et Perugia. Cela sera incessamment expédié à Paris. Cela joint à ce qui sera envoyé de Rome, nous aurons tout ce qu’il y a de beau en Italie, excepté un petit nombre d’objets qui se trouvent à Turin et Naples. » (1395, CGNB).
[4] Monge n’est pas si proche de la République de Saint-Marin et c’est en s’y rendant qu’il le comprend. La distance qui sépare Pesaro de Saint-Marin est de près de quarante kilomètres. Voir la lettre n°58.
[5] Monge part le 20 et rentre le 21 pluviôse an V [8 et 9 février 1797]. Voir les lettres n° 56, 57, 58, 64, 65, 91, 96, 97, 104 et 105.
[6] Monge écrit à sa femme le jour même de la prise de Mantoue le 15 pluviôse an V [3 février 1797]. Voir la lettre n°54. Voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 30, 42, 45, 51 et 53.
[1] Monge est au quartier général avec Napoléon BONAPARTE (1769-1821).
[2] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818), mari d’Émilie MONGE (1778-1867), le couple et leur premier fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863) sont à Paris du 23 brumaire an V [13 novembre 1796] au 15 ventôse V [5 mars 1797].
[3] Louis-Alexandre BERTHIER (1753-1815).
[4] Catherine HUART (1747-1846). Lettre n°59, de Lorette, le 25 pluviôse an V [13 février 1797].
[5] Lettre de Marey à Monge, Paris le 2 pluviôse an V [21 janvier 1797] et celle de Catherine, Émilie et Louise Monge, le 28 pluviôse an V [26 janvier 1797]. Il n’y a que la lettre des femmes Monge du 7 pluviôse qui a pu être retrouvée. Fonds Monge, É.pol.
[6] L’opinion publique est le sujet de préoccupation que les deux hommes partagent. Voir les lettres n°85 et 90.
[7] La bataille de Rivoli, le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797 ], les combats d’Angiari le 26 [15] et la bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Voir les lettres n°50 et 51.
[8] Reddition de Mantoue le 15 pluviôse an V [3 février 1797]. Voir les lettres n°12, 51, 53 et 55.
[9] Marey reçoit cette lettre avant qu’ils ne repartent à Nuits. Ainsi l’ensemble de la famille a accès à ces informations et cela est manifeste dans la lettre de Catherine du 12 ventôse an V [2 mars 1797]. Voir infra. La restriction de diffusion de l’information vise le cercle social et politique de la famille. Sur la dimension collective de la correspondance aux membres de la famille, voir les lettres n°40, 53, 84 et 187.
[10] Michelangelo Alessandro COLLI-MARSHI (1738-1808), général au service du Pape, chargé de la défense des États pontificaux.
[11] Pietro MOSCATI (1739-1824). C’est aussi ce que rappelle Bonaparte au Directoire le 7 germinal an VI [27 mars 1798] alors que sont arrêtés des membres des conseils de la République cisalpine: « Le citoyen Moscati était connu comme un des plus célèbres médecins de l’Europe, ayant de grandes connaissances dans les sciences morales et politiques. Il s’abandonna tout entier au service de l’armée, et c’est à lui et à ses conseils que nous devons 20 000 hommes peut-être, qui eussent péri dans nos hôpitaux en Italie. » (2347, CGNB). Voir la lettre n°60.
[12] Voir lettre n° 60.
[13] SENSI ( ?- ?) voir lettre n°58 et sur les saisies effectuées à Notre-Dame de Lorette voir aussi les lettres n°55, 59, 60, 61, 66.
[14] Contre la superstition.
[15] De Paris, le 12 ventôse an V [2 mars 1797], Catherine évoque avec légèreté les cours de Géométrie descriptive improvisés par Monge, alors qu’il est de retour à Rome : « J’aimais bien mieux te savoir au quartier général pérorant sur les sciences, que de te sentir à Rome. »
[16] Monge est à Rome le 23 février 1797. Voir la lettre n°65.
[17] L’autrichien François II (1768-1835).
[18] Monge fait référence aux négociations en cours entre la France et le Vatican. Mais le pape n’est pas seulement un ennemi militaire et politique, mais aussi culturel et cela bien avant la campagne d’Italie. (Voir la lettre n°3) Comment lutter contre la superstition et l’ignorance, si ce n’est avec l’évidence, un des principes de la méthode cartésienne et de tout géomètre. (voir infra) Monge trouve un biais pour expliquer pourquoi Bonaparte préfère emprunter la voie diplomatique plutôt que la voie militaire. L’opinion de Monge sur la conduite à tenir avec le pape évolue à chaque rencontre avec le général. Voir les lettres n°40, 44, 51, 53, 63 et 65. Enfin, il n’est sans doute pas inutile d’informer la société parisienne de la sensibilité scientifique de Bonaparte. En effet, en réponse au récit de Monge, le 12 ventôse an V [2 mars 1797], Catherine commente : « Je serai bien heureuse de voir ce héros dont nos chouans disent tant de mal. Il ne manque à sa gloire que de bien étriller les archiducs qui, dit-on, vont lui livrer combat. Je fais des vœux bien sincères pour cela, et quoique nos incroyables disent que c’est un ignorant, qu’il ne sait pas les mathématiques, il prouve par de simples calculs qu’il se bat bien et dirige aussi bien son armée. »
[19] La nature du public de la Géométrie descriptive est aussi l’objet de discussions à Paris. Le 20 messidor an V [8 juillet 1797], sans doute un peu pour inciter son mari à quitter l’Italie, Catherine donne un indice des difficultés que rencontre l’École (voir les lettres n°17, 43, 77, 95 et 127) en informant Monge que sa Géométrie descriptive est la cible de critiques : « Il est des occasions où les absents ont tort, on travaille à la géométrie descriptive, on prétend que cette science ne doit pas être populaire, qu’elle doit être réservée aux seuls ingénieurs. » Or Monge est très clair sur ce point. Le caractère technique de la géométrie descriptive ne la prive ni de sa valeur élémentaire ni de sa puissance théorique (voir les lettres n°1 et 3), bien au contraire et Monge l’exprime dès 1795, lors de sa première leçon en présentant les objets de la Géométrie descriptive : « Le second objet de la géométrie descriptive est de déduire de la description exacte des corps tout ce qui suit nécessairement de leurs formes et de leurs positions respectives. Dans ce sens, c’est un moyen de rechercher la vérité ; elle offre des exemples du passage du connu à l’inconnu ; et parce qu’elle est toujours appliquée à des objets susceptibles de la plus grande évidence, il est nécessaire de la faire entrer dans le plan d’une éducation nationale. Elle est non seulement propre à exercer les facultés intellectuelles d’un grand peuple, et à contribuer par là au perfectionnement de l’espèce humaine, mais encore elle est indispensable à tous les ouvriers dont le but est de donner aux corps certaines formes déterminées ; et c’est principalement parce que les méthodes de cet art ont été jusqu’ici trop peu répandues, ou même presque négligées que les progrès de notre industrie ont été si lents. » MONGE G. [1795] (1992), p. 306. Avant d’aborder la partie plus théorique de la Géométrie descriptive consacrée à la présentation de quelques propriétés générales de l’étendue au cours d’une étude des courbes à double courbure, Monge rappelle que sa géométrie est adéquate à la formation de tous les esprits et dépasse un simple usage technique : « Si donc on avait établi dans toutes les villes un peu considérables des écoles secondaires, dans lesquelles les jeunes gens de l’âge de douze ans, et qui se destinent à la pratique de quelques-uns des arts, auraient été exercés pendant deux années aux constructions graphiques, et familiarisés avec les principaux phénomènes de la nature, (voir les lettres n°107 et 108) dont la connaissance leur est indispensable ; ce qui, en développant leur intelligence, et en leur donnant l’habitude et le sentiment de précision, aurait contribué, de la manière la plus certaine, aux progrès de l’industrie nationale, et ce qui, en les accoutumant à l’évidence, les aurait garantis pour toujours de la séduction des imposteurs de tous les genres […].» MONGE G. [1795] (1827), p. 111.
En outre, il faut noter dès cet évènement l’écart qui existe entre Bonaparte et Monge sur l’usage de la Géométrie descriptive en particulier et des sciences en général. (Voir aussi la lettre n°128.) Il faudrait aussi rapprocher cet événement de leur différend en 1804, lors de la militarisation de l’École polytechnique et de l’accès à l’École déterminé par des conditions de ressources. C’était pour Monge un grand pas en arrière et son École polytechnique était défigurée par le même trait qui l’avait empêché de devenir élève de l’École du Génie de Mézières en 1765. Dupin consacre un long développement à ce sujet qu’il conclut ainsi : « Voilà les raisons irréfragables que Monge défendait avec courage, avec opiniâtreté, contre les vues impériales d’un homme qui souffrait en Monge la contradiction et même la réfutation, parce qu’il savait quels étaient pour lui le dévouement, l’enthousiasme, disons plus, l’aveuglement de l’illustre professeur. […] Cinq fois Monge vint auprès de l’empereur redoubler ses instances pour détourner le coup de cette mesure désastreuse ; cinq fois ses efforts furent infructueux. […] Vainement il s’efforçait, pour l’École polytechnique en particulier, de montrer au potentat, l’absurdité de former au pas d’école et au maniement du mousquet, des géographes, des ingénieurs des mines, et des ponts et chaussées, des commissaires des poudres et des salpêtres. L’homme ne répondait aux plans d’enseignement qu’on lui proposait, que par ces mots, « Il faut m’enrégimenter l’instruction publique », ne pouvait être touché des généreux motifs présentés par les Monge, les Fourcroy, les Guyton, les Berthollet ; et des casernes devaient emprisonner la jeunesse pour la façonner au servage. […] Si Monge ne put pas empêcher qu’on portât l’un des coups les plus funestes à l’école polytechnique, par son casernement et sa police militaire, il fit du moins tout ce qu’il était en lui de faire pour diminuer le mal de cette mesure désastreuse. Il donna constamment son traitement de professeur et ensuite sa pension de retraite, pour aider à payer la dépense des élèves les moins fortunés. » Voir DUPIN Ch. (1819), pp. 69-77.
[20] Monge donne ici une explication plus stratégique. Lettre de Bonaparte au Directoire exécutif, Tolentino, le 30 pluviôse an V [18 février 1797] « Je rencontre ici le cardinal Mattei [Alessandro MATTEI (1740-1820], le neveu du Pape [Luigi BRASCHI HONESTI (1745-1816)], le marquis Massimi [Francesco Camillo VII MASSIMO (1730-1801)] et monseigneur Caleppi [Lorenzo CALEPPI (1741-1817)] , qui viennent avec de pleins pouvoirs du Pape pour traiter. On m’écrit que le prince Charles [Charles DE HABSBOURG (1771-1847) commandant de l’armée autrichienne d’Allemagne] est arrivé à Trieste, et que de tous côtés les troupes autrichiennes sont en marche pour renforcer l’armée ennemie. Je vous ai instruits, par ma dernière dépêche, que les douze demi-brigades que vous m’envoyez ne feraient pas 19 000 hommes. Le ministre de la Guerre [PETIET Claude-Louis (1749-1806)] vient d’écrire au général Kellermann [commandant de l’armée des Alpes] de garder 2000 hommes et de faire retourner un régiment de cavalerie à l’armée du Rhin ; voilà donc les 30 000 hommes que vous m’annoncez réduits à 17 000 hommes ; c’est un très beau renfort pour l’armée d’Italie, mais cela me rend trop faible pour pouvoir me diviser en deux corps d’armée et exécuter le plan de campagne que je m’étais proposé. » (1387, CGNB). Monge prend soin de transmettre par l’intermédiaire de Marey cette explication à la société de Nuits en Province. Il ne manque pas de le faire en direction de Paris dans sa lettre à sa belle-sœur Anne-Françoise Huart. Voir la lettre n°63. Bonaparte commence à préparer sa campagne vers Vienne. Voir les lettres n°65, 76 et 81.
[21] Émilie MONGE (1778-1867).
2 p. ; 23 x 19 cm
[1] Anne-Françoise HUART (1767-1852), plus jeune sœur de Catherine. Elle ajoute un court passage dans la lettre écrite par Catherine de Paris le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796]. Mais Monge tient ici à répondre à sa lettre envoyée avec celle de Louise le 5 nivôse an V [ 25 décembre 1796].Voir la lettre n°48.
[2] Monge écrit à Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) mari d’Émilie, fille aînée de Monge, le 27 pluviôse an V [le 15 février 1797]. Voir lettre n°62.
[3] Entre Napoléon BONAPARTE (1769-1821) et le cardinal Alessandro MATTEI (1740-1820), Luigi BRASCHI HONESTI (1745-1816), Francesco Camilo VII MASSIMO (1730-1801), Lorenzo CALEPPI (1741-1817). Les discussions aboutissent au Traité de Tolentino Le 1er ventôse an V [19 février 1797]. Voir la lettre de Bonaparte en note dans la lettre n°62. Elle éclaire aussi les paragraphes suivants.
[4] Armistice de Bologne entre la France et le Saint-Siège du 5 messidor an IV [23 juin 1796] rompu en vendémiaire an V [septembre 1796].
[5] La Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Le congrès qui réunit les représentants des villes s’ouvre en décembre 1796. Voir les lettres n°40, 48, 53, 65, 76 et 84.
[6] Voir la lettre n°96.
[7] Par le traité de Tolentino qui sera signé le lendemain, le 1er ventôse an V [19 février 1797], le Pape cède Avignon, le Comtat Venaissin et les légations et s’engage à verser avant le 15 ventôse en V [5 mars 1797], 15 millions dont 10 millions en numéraires et 5 en diamants. Voir lettre n°84.
[8] C’était précisément l’avis de Monge. Voir infra.
[9] Charles DE HABSBOURG (1771-1847), commandant des armées autrichiennes. Bonaparte prépare sa campagne vers Vienne. Voir les lettres n°61, 65, 76 et 81.
[10] Monge préconise après la rupture de l’armistice de Bologne par le pape, de « révolutionner » Rome comme à Modène et Reggio. Voir la lettre n°40. Ses rencontres avec Bonaparte et les conditions diplomatiques et militaires le conduisent à être moins déterminé à ce sujet. Voir les lettres n°44, 51, 53, 62 et 65. Il présente la même explication qu’à Marey (lettre n°62).
[11] Jacques-Pierre TINET (1753-1803). Il rejoint la commission à Rome le 21 ventôse an V [11 mars 1797]. Voir les lettres n°65, 69, 71 et 80.
[12] Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) et Pierre-Anselme GARRAU ( (1762- 1829) tous deux sont commissaires aux Armées durant la campagne d’Italie. En octobre 1796, Bonaparte retire aux commissaires leur tâche de gestion financière des régions italiennes occupées. Le 16 frimaire an V [6 décembre 1796], ces agents sont supprimés et retournent à Paris.
[13] Monge suit Saliceti du 1er au 27 octobre 1796. Ils sont successivement à Ferrare, Florence. Bologne Modène et Livourne. Voir les lettres de Monge écrite à cette période.
[14] Catherine reprend cette phrase et demande des explications à Monge le 12 ventôse an V [2 mars 1797] : « Ta lettre du 30 à fillette est arrivée ici en huit jours, juge comme elle a été reçue. Mais il y a une phrase qui m’a frappée, tu dis que vous ferez toujours avec plaisir vos paquets pour Paris si jamais vous êtes assez heureux pour cela. Que signifiaient ces derniers mots ? Vous redoutez donc quelque chose pour vous personnellement ou pour la chose publique. Je t’avoue franchement que votre voyage à Rome sans l’armée m’effraie. Le pape a bien rompu un premier armistice, il en rompra bien un second, alors vous serez en but à tous les poignards et les stylets italiens. […] Les Vêpres Siciliennes me trottent souvent dans la tête, le moindre revers exposerait tous les Français qui sont dans ce pays à toutes les horreurs possibles. »
[15] Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
1 double folio ; 230 x 190 mm
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
[1] Le 6 ventôse an V [24 février 1797], Napoléon BONAPARTE (1769-1821) est à Bologne, puis Modène et Mantoue. Bonaparte prépare sa campagne vers Vienne. Voir les lettres n°61, 63, 76 et 81.
[2] François CACAULT (1743-1805) chargé en juin 1796 de veiller à l’exécution des clauses de l’armistice de Bologne, il est désormais chargé de veiller à la bonne exécution du traité de Tolentino signé avec le pape Pie VI le 1er Ventôse an V [19 février 1797]. Voir lettre n°25 et 40.
[3] Jacques-Pierre TINET (1753-1803), peintre. C’est 35 tableaux de Pérouse que le gouvernement du Pape avait essayé de faire comprendre au nombre des 100 objets d’art à fournir en exécution du traité de Tolentino, ils en furent exceptés par décision du général Bonaparte qui fit observer qu’ils avaient été enlevés par les droits de la guerre, antérieurement au traité de paix. Voir les lettres n°63, 69, 71 et 80.
[4] Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520).
[5] Dans une lettre de Tolentino, le 1er ventôse an V [19 février 1797] à Monge et Berthollet, membres de la commission des sciences et des arts, Bonaparte leur spécifie la nature de leur mission à Rome : en plus de reprendre l’exécution des dispositions non remplies de l’armistice de Bologne, Monge et Berthollet sont chargés de contrôler le paiement des 30 000 000 en lingots, en diamants et en monnaie. Bonaparte ajoute en Post-Scriptum ; « Il serait possible qu’il y eût à Rome des objets qui pourraient être utiles à l’armée et faciliter lesdits paiements. Vous vous concerteriez alors avec le citoyen Cacault et vous accepteriez les objets au lieu des diamants. » (1397, CGNB). Au sujet de la mission des diamants. Voir les lettres n°66, 70, 71, 73, 75, 77, 79, 81 et 93.
[6] Monge justifie la paix signée avec le pape et les conditions fixées dans le traité de Tolentino du 1er ventôse an V [19 février 1797]. Il a d’abord défendu l’idée d’une Révolution à Rome. Et il est vrai que Monge modifie son jugement après ses rencontres avec Bonaparte. Voir les lettres n°40, 51, 53, 62 et 63.
[7] François II (1768-1835).
[8] La Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Le congrès qui réunit les représentants des villes s’ouvre en décembre 1796. Voir les lettres n°40, 48, 53 et 84.
[9] Si Monge nuance sa position sur l’action française à mener à Rome après le Traité de Tolentino, il n’abandonne pas l’espoir de la libération de Rome du pouvoir papal. Voir supra.
[10] Émilie MONGE (1778-1867), son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et leur fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863) n’ont pas encore quitté Paris pour Nuits. C’est le 15 ventôse an V [5 mars 1797] que Catherine prévoit le départ de ses enfants dans ses lettres de Paris, du15 et 28 pluviôse an V [3 et 16 février 1797].
[11] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[12] Bonaparte au Directoire, Tolentino, le 1er Ventôse an V [19 février 1797] (1394, CGNB).
[13] Voir les lettres n°55, 56, 57, 58 et spécialement 64. Sur le même sujet voir la lettre n°91 et la lettre de Bonaparte à Francesconi et Onofri, aux capitaines régents de la République de Saint-Marin, Modène, le 10 ventôse an V [28 février 1797] (1413, CGNB).
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
[1] Le 15 ventôse an V [5 mars 1797], deux lettres (n°67 et 68) sont adressées à Charles DELACROIX (1741-1805), ministre des Relations extérieures par les membres de la commission.
[2] BOULANGER (17 ? -? ), secrétaire de la commission qui a accompagné La Billardière chargé de conduire le convoi des objets saisis dans le Nord de l’Italie jusqu’à Paris. Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 51, 52, 53. La lettre que reçoit Monge est écrite de Paris le 7 pluviôse [an V][26 janvier 1797] non seulement par Catherine, mais aussi par ses deux filles Émilie MONGE et Louise MONGE ainsi que par Paméla LEROY. Elles écrivent après les victoires de Rivoli, le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797 ], les combats d’Angiari le 26 [15] et la bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Voir les lettres n°50 et 51.Émilie écrit : « Monsieur Boulanger votre secrétaire mon cher papa, est venu nous dire ce matin qu’il allait vous rejoindre et nous profitons de son occasion pour te donner de nos nouvelles étant surs que cette fois tu les recevras. Nous avons appris hier la nouvelle d’une grande victoire en Italie, il paraît qu’elle a été complète et qu’elle sera décisive, elle nous procurera peut être la paix, cet événement est attendu ici avec la plus vive impatience de la part de tout le monde, nous y sommes encore plus intéressés que les autres puisque son retour doit devancer le vôtre, et c’est ça le plus grand désir de tout ce qui t’est cher. »
[3] Catherine écrit de Paris le 7 pluviôse an V [26 janvier 1797]. « Ces grandes nouvelles ont fait ici la sensation la plus vive chez les Républicains, mais les autres les révoquent en doute, ils disent que ce sont des contes faits à plaisir qu’il n’y a pas un mot de vrai dans tout cela. Ces prodiges de valeur sont admirés par les vrais Républicains, et ils le seront par la postérité. » La reddition de Mantoue a lieu le 15 pluviôse an V [3 février 1797], la nouvelle est diffusée à Paris le 21 pluviôse an V [9 février 1797], Voir la réponse de Catherine de Paris le 28 pluviôse an V [16 février 1797] à la lettre de Monge du 9 pluviôse an V [28 janvier 1797]. Voir la lettre n°53. Sur la reddition de Mantoue, voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 30, 42, 45, 51,53, 54 et 55.
[4] Sur les saisies effectuées à Notre-Dame de Lorette voir les lettres n°55, 58, 59, 60, 61, 62.
[5] Sur la question des diamants voir les lettres n°65, 70, 71, 73, 75, 77, 79, 81 et 93.
[6] Claude-Victor Perrin VICTOR (1764-1841) qui a dirigé l’expédition de la Romagne. Voir la lettre n°53.
[7] Jean LANNES (1769-1809).
[8] Le palais Mancini. G.B. Piranesi, « Vue de la rue del Corso du Palais de l’Académie fondée par Louis XIV ». Eau forte. (XVIIIe siècle). Collection de la B.N.F.. Voir la lettre n°89.
[9] Rodolphe KREUTZER (1766-1831).
[10] Luigi BRASCHI HONESTI (1745-1816).
[11] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822),
[12] Jacques-Pierre TINET (1753-1803) peintre est à Pérouse. Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et André THOÜIN (1747-1824) doivent le rejoindre à Pérouse avant de retourner ensemble à Rome. Voir les lettres n°63, 65, 69 et 71.
[13] Le 4 mars.
[14] Auguste-Frédéric Louis VIESSE de MARMONT (1774-1852) aide de camp du général Bonaparte. Voir les lettres n°20, 39, 70, 81 et 95.
Huart, Catherine (1748-1847)
[1] Lettre d’Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) de Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] fonds Monge. Émilie annonce sa deuxième grossesse à son père :« […] maman ou (tatan) [Louise Monge] m’ont promis qu’elles viendraient vers ce temps pour assister à l’arrivée dans ce monde de ton second petit-fils, et il me serait bien agréable de vous posséder réunis pendant ce moment. […] On se trouve facilement heureux partout quand on a le bonheur de l’être dans son ménage, de ce côté tous mes souhaits sont remplis, mon mari est toujours le même à mon égard et par dessus tout cela, j’ai un enfant qui vient parfaitement qui court comme un petit homme voilà 3 semaines qu’il marche seul et il aura quatorze mois le 30 germinal. »
[2] Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863).
[3] Voir la lettre n°93.
[4] Monge répond surtout à Marey. Dans sa lettre de Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797], Émilie prévient son père de la nature de la lettre qui va suivre la sienne : « Mon mari va faire avec toi un grand cours de politique. Ce sujet peut s’étendre très loin, voilà pourquoi il faut que je te quitte, mon cher papa […] ». En effet Marey entame sans préliminaires : « J’ai besoin de m’entretenir avec vous de la chose publique, dans quelle âme verserais-je mes peines et mes alarmes si ce n’est dans celle du patriote zélé qui consacre toute son existence à la gloire et à l’utilité de sa patrie. 3 choses m’affectent ainsi que tous les Républicains de mon Département, les élections, l’esprit public et la composition des tribunaux. » Monge partage les inquiétudes de Marey et ce dernier sans le savoir répond précisément à la demande exprimée par Monge à Rome, le 5 floréal an V [24 avril 1797]. Voir la lettre n°85. Le 15 germinal an V [4 avril 1797], les Royalistes sont les vainqueurs des élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor , voir les lettres n°89, 110, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.
[5] Monge tient à rassurer d’emblée Marey alors qu’il émet des doutes sur la gloire de l’armée française en lui écrivant de Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] : « Mais nos pensées se reposaient du moins jusqu’à présent avec complaisance sur les armées. Fiers de leur gloire nous nous plaisions à vanter leurs exploits et surtout à louer leur républicanisme. Qu’avons nous vu au passage de la division de l’armée de Sambre et Meuse commandée par Bernadotte, des soldats sans contredit intrépides mais indisciplinés, battant, pillant les gens qui les logent, mettant à contribution les habitations écartées de la route, menaçant ceux qui les appellent citoyens, maudissant la république, préconisant la royauté ! Il y en avait de bons sans doute mais ce n’était pas le plus grand nombre. Je ne puis vous exprimer l’impression que cette disposition des esprits des soldats a fait sur les patriotes. Où est donc la République, se sont-ils dit, si elle n’est dans les armées ? Espérons que Buonaparte aura retrempé ces âmes inconstantes au foyer du civisme et de gloire qu’il entretient avec tant de zèle et d’habileté dans le sein de sa brave armée. » Voir la lettre n°89. Voir infra sur l’enjeu des victoires en Italie.
[6] De Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] Marey lui a écrit : « L’esprit public : Je ne vois partout que des trembleurs, des girouettes, et des royalistes, le peu de patriotes qui osent se prononcer, fussent-ils courageux, est honni, calomnié, et livré au couteau de l’aristocratie. La composition des tribunaux : partout l’on absout des royalistes tandis qu’on déploie la plus grande sévérité contre les républicains. Le croirez-vous Brottier Dunan, Lavilleurnois, conspirateurs avérés, pris en flagrant délit nantis de pouvoirs du soit disant Louis XVIII, avouant eux-mêmes leur crime, viennent l’un d’être condamné à 10 ans, l’autre à 4 et le dernier à 1 an de détention bien que l’embauchage ait été constaté d’une manière péremptoire. Comparer actuellement cette indulgence avec l’extrême sévérité déployée contre les malheureuses victimes de la plaine de Grenelles et juger de l’avenir par le présent ! » Charles-Honorine Berthelot de la Villeurnois. Maître des requêtes arrêté avec Malo et Brottier. Il a développé un plan pour le retour de la royauté et est arrêté en possession de divers documents qui prouvent son attachement à la monarchie et à Louis XVI. In BUCHEZ et ROUX (1838), Histoire parlementaire de la Révolution française, Paris, Paulin, p. 192. Marey développe ce sujet dans sa réponse de Nuits, le 15 prairial an V [3 juin 1797] : « Brottier, Laville-Heurnois, Dunan sont pris en flagrant délit de pouvoir du soit disant Louis XVIII. Ils conviennent de leur correspondance avec 3000 agents contre-révolutionnaires disséminés dans la France une commission choisie par le gouvernement les absout à peu près. Les Républicains exaltés d’un autre côté répandent des écrits bien criminels [mais qui paraissent être plutôt l’effet d’une imagination exaspérée et délirante que d’une (?) réfléchie.] [Samson] et Clarke, ils sont condamnés à mort. Je suis loin de désirer l’affusion de sang de qui que ce soit mais il me parait que l’on devrait pardonner aux coupables des deux partis ou les punir également. »
[7] Lorsqu’il s’adresse à son gendre, Monge prend soin de placer la France avant le perfectionnement de l’esprit en déterminant les motifs de son action. Dans la correspondance à sa femme, le perfectionnement de l’esprit est déterminé comme le but premier de son action. Voir la lettre n°3.
[8] Monge effectue une distinction entre son action révolutionnaire et celle de son gendre parlementaire. (Sur la grande différence entre le politique et le savant dans l’action publique voir infra.) Dans sa réponse de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797] Marey souligne à son tour la spécificité de l’action de Monge déterminée à la fois par ses compétences et connaissances et par ses « principes », c’est-à-dire les principes sur lesquels l’idée de progrès est fondée que Monge lui a déjà longuement exposés (voir les lettres n°3, 4 et 5) : « Vous êtes appelés par vos talents, vos principes bien connus, et vos vertus à occuper quelques postes éminents d’où vous ferez jaillir quelques étincelles qui ranimeront peut-être un feu couvert d’une cendre bien épaisse. » Monge entame son action révolutionnaire par le ministère de la Marine (voir les lettres n°118, 127 et 132) et déjà les axes de son engagement dans la révolution sont les mêmes que ceux qui dirigent sa pratique scientifique et cela depuis plus de vingt ans. De la même façon, c’est l’objet et les résultats des recherches ainsi que la nature de la pratique des membres de la nouvelle communauté scientifique qui a permis la réalisation des grands ouvrages de l’œuvre révolutionnaire. L’organisation de la production de l’armement en 1794 a été possible grâce aux travaux menés par les savants autour de Lavoisier dès la fin des années 1770. (Voir les lettres n°3, 5, 46 et 108.) Catherine le souligne dans sa lettre du 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « […] c’est alors que tes talents et ton activité ont été employés avec succès dans la plus profonde obscurité, il en est résulté des moyens de repousser nos ennemis qui nous cernaient de près […]. » La Géométrie descriptive de l’École normale et les Feuilles d’Analyse appliquée à la Géométrie de l’École polytechnique sont aussi des exemples d’élaboration qui précède la Révolution, publiée en 1795 leur élaboration a débuté dès 1765 à l’École du génie de Mézières. Voir la lettre n°1. Ces œuvres ne sont pas alors des « produits » de la Révolution, ni de ses conditions sociales, politiques, culturelles et institutionnelles. Les conditions spécifiques de la Révolution, notamment celles de la première phase, celles de la table rase ont été l’opportunité d’exposer dans le domaine public, de mettre en pratique et de réaliser les projets de réforme de la pratique scientifique et des institutions scientifiques en déterminant leurs nouveaux rapports avec les institutions de pouvoir. (Voir la lettre n°4.)
[9] Cela est même un principe de l’action publique de Monge, Catherine le cite dans sa lettre du 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « Voilà pour l’intérêt général et pour te rassurer sur tes principes qu’il faut faire à son pays tout le bien dont on est capable sans s’attendre à la reconnaissance. »
[10] Marey répond à cette lettre de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797] : « Vous avez la bonté obligeante de chercher à me consoler. C’est un soin superflu. Ce n’est pas moi qui ai besoin d’être rassuré. Familiarisé avec les calomnies, les peines, les dangers, les amertumes de toute espèce, je compte la vie pour peu de chose et la fortune pour rien. Il n’est aucun événement auquel je ne sois préparé de longue main. Quand mes ennemis m’ont déchiré comme ce vertueux romain, j’ai rendu grâce aux Dieux de ce qu’ils étaient obligés d’avoir recours au mensonge pour dire du mal de moi. Quand la fortune me tournera le dos, mes ressources sont assurées, je me surviendrai également à la fatigue du corps et à celle de l’esprit, Quand les lâches détracteurs des amis de la liberté m’attaqueront en face, je leur répondrai de la plume ou de l’épée, mon parti est pris là-dessus, peut-être même mes ennemis ont-ils acquis sur cela quelques notions positives, car j’entends à peine leurs vils bourdonnements et n’ai pas encore trouvé quelqu’un qui ait osé me faire le moindre reproche ouvert. Mais c’est, cher citoyen, les patriotes que je vois tous les jours qui me donnent de l’inquiétude autant sur leur sort futur que sur l’effet que pourrait produire un changement d’opinion amené par une habituelle persécution non réprimée par le gouvernement. Quand au bonheur domestique j’en jouis complètement. Personne n’est mieux partagé que moi. Tous les jours je me félicite de mon choix, et mon enfant sain, bien constitué et qui annonce d’heureuses dispositions vient encore ajouter à ma satisfaction tout ce que le sentiment de paternité pouvait lui prêter de charmes.»
[11] De son ministère jusqu’au sein même du Club des Jacobins, Monge a été inquiété et de tous les bords. La réaction thermidorienne comme les journées de Prairial (Voir la lettre n°1) ont été dangereuses pour Monge. DE LAUNAY L. (1933) p. 99 ; 124 ;135-136). Catherine évoque cette époque dans sa lettre de Paris le 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « Les grandes crises sont arrivées, […] la mort planait sur toi, rappelle-toi l’intérieur de ton ménage pendant ces temps malheureux, […], ta persécution dans la réaction […]. »
[12] En restant sur sa position Marey répond à son tour de Nuits, le 15 prairial an V [3 juin 1797] : « […] un cœur sensible et vraiment attaché à sa patrie et à la liberté ne peut comprimer ses sentiments d’indignation et de pitié qui s’élèvent dans son âme à la vue de tant de vengeances exercées envers les fondateurs de la république sans que le gouvernement daigne opposer une digue aux projets homicides et contre-révolutionnaires des ennemis de la liberté. […] Lyon, Avignon sont des théâtres horribles de proscription tous les jours la terre est abreuvée du sang des patriotes, à tant d’atrocités le gouvernement n’oppose qu’un système d’inertie. De l’inertie grands dieux quand le sang coule ! Pour qu’elle occasion réserve-t-il donc son énergie ? Un bras de fer s’appesantit sur les patriotes à la moindre pécadille tandis que l’on promulgue l’indulgence plénière pour les crimes royalistes. […] Pardon cher citoyen de l’ennui que je vous donne par cette digression elle est amenée par la nouvelle que je viens d’apprendre de la condamnation à mort de Babeuf et Darthé qui tous deux sous les yeux de leurs juges se sont poignardés sans réussir à s’ôter la vie. Ils viennent d’être exécutés. Le jugement opposé à celui de Dunan Lavilleurnois etc. m’a fait naître des réflexions que je n’ai pas pu comprimer, il dit encore plus que je n’ai exprimé. Vous apprendrez avec plaisir que les Députés impliqués dans cette affaire et notamment Lindet sont déclarés innocents.»
[13] LYCURGUE (IXe siècle av. J.-C.), législateur de Spartes.
[14] SOLON (640 – 558 av. J.-C.) réformateur du système politique, fiscal et social athénien. Il s’exile sous la tyrannie de Pisistrate.
[15] En Chypre.
[16] Lucius Iunius BRUTUS (IVe siècle) neveu de Tarquin le Superbe, fondateur mythique de la République romaine.
[17] Monge n’envisage jamais de quitter son pays. Voir la lettre n°96. Et il prend soin après son ministère de mener son action publique au sein de commissions ; cela donne à son action une dimension collective, un objectif déterminé. Ainsi sans occuper un poste de pouvoir au sein de l’exécutif et tout en y étant directement relié afin d’assurer l’efficacité de son action et la réalisation rapide des projets. Marey répond à cela de Nuits le15 prairial an V [3 juin 1797] : « Lycurgue dîtes-vous fut obligé de quitter son pays. Il le fit volontairement et pour engager ses concitoyens à respecter ses lois ayant eu soin d’exiger d’eux qu’ils les observeraient jusqu’à son retour. Solon eut le chagrin de voir la tyrannie de Pisistrate s’établir sous ses yeux. [Zalicius] fut obligé de s’arracher un oeil, Charondas se donna la mort pour avoir violé involontairement la loi qu’il avait rendue. Romulus fut tué par ordre des Sénateurs. Chers malheureux bienfaiteurs de l’humanité tel est donc votre sort tandis que tant de tyrans et de despotes coquins meurent dans leur lit ? Je savais tout cela citoyen, et soyez sûr que je n’ai jamais compté en mon particulier que sur l’ingratitude toutes les fois que j’ai eu l’occasion de faire quelque bien. Il est cruel de le penser mais il n’est malheureusement que trop vrai que l’ingratitude est un vice nécessaire à une république. C’est la reconnaissance qui créa la tyrannie. Un général victorieux est chéri adoré, on le proclame roi. Bientôt il devient despote et tyran. Voilà les hommes. »
[18] Dans une lettre à Catherine, il les nomme « les vieux patrons de la Révolution ». (Voir la lettre n°127.) Monge insiste sur la nécessité d’un engagement durable. Voir supra. Marey au contraire après un mandat parlementaire, se désengage rapidement de l’action révolutionnaire. Après l’exécution de Louis XVI en 1793, il se retire en Bourgogne. (Voir la lettre n°3) De Nuits dans sa réponse, de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797], Marey justifie l’éloignement des patriotes : « Cher citoyen, je ne puis me le dissimuler, une conséquence nécessaire de l’indulgence pour les royalistes est la sévérité la plus rigoureuse pour les patriotes ; une autre conséquence non moins juste de ce système sera l’audace des uns et le découragement total des autres. »
[19] De Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] Marey lui a écrit : « Quant à moi cher citoyen quelques soient les événements je veux suivre les destinés de la république, trop heureux de me sacrifier pour une si belle cause. Le soin que j’ai [ ?] d’éviter la vie molle et oisive me rend propre à figurer dans quelles circonstances il plaira à la providence de me placer. Par goût, je préfère la vie champêtre, et les occupations paisibles mais s’il faut défendre le palladium de la liberté, je me sens la force et le courage de le faire. Adieu cher citoyen. J’ai l’âme trop déchirée de tout ce que je vois pour pouvoir m’entretenir avec vous d’objets d’art et d’histoire. »
[20] La grande différence entre le politique et le savant dans l’action publique est la familiarité avec une pratique particulière : l’« application » des principes. Se confronter à la difficulté et la complexité que pose l’application d’un principe, c’est-à-dire sa mise en usage hors de son domaine d’origine et son perfectionnement n’est pas une situation inédite pour un savant de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Tout au contraire, c’est précisément dans ces conditions qu’il travaille. De même, c’est au moment les plus difficiles que Monge sort de la « spéculation » et s’engage dans l’action révolutionnaire alors que certains s’en détournent déjà. Catherine le lui rappelle dans sa lettre de Paris le 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « Je parcours ta vie politique depuis 89. Les premières années de la révolution qui ont été les plus brillantes, se sont passées pour toi en spéculation sur le bonheur général et futur. Il y avait dans ces temps là trop d’hommes avides de gloire, pour que ta modestie et le soin de cacher tes talents mais non ton amour de la liberté te permissent de te mettre en avant, les grands dangers étant au comble, la plupart de ces hommes ont cessé de prendre part aux affaires, alors on t’a arraché de ton obscurité et à moi le bonheur dont nous jouissions si paisiblement depuis que nous avions celui d’être ensemble […]. »
[21] Il s’agit ici des Autrichiens et de l’Empereur François II.
[22] Selon les préliminaires de Leoben signé le 28 germinal an V [18 avril 1797], l’Autriche cède la Belgique et récupère la Vénétie( sauf Venise) en échange de la Lombardie. Voir les lettres n°119, 176 et 177.
[23] Voir la lettre n°84.
[24] Bonaparte écrit au Directoire de Triste le 11 floréal an V [30 avril 1797] : « Les Vénitiens se conduisent de plus en plus mal ; la guerre est ici déclarée de fait ; le massacre qu’ils viennent de faire du citoyen Laugier, commandant l’aviso le Libérateur de l’Italie est la chose la plus atroce du siècle. Le citoyen Laugier sortait de Trieste ; il fut rencontré par la flottille de l’Empereur […] ; il se battit une partie de la journée avec eux, après quoi il chercha à se réfugier sous le canon de Venise. Il y fut reçu par la mitraille du fort. Il ordonna à son équipage de se mettre à fond de cale, et lui, avec sa trompe demanda pourquoi on le traitait en ennemi ; mais, au même instant, il reçoit une balle qui le jette sur le tillac raide mort. […] Cet évènement n’est qu’un échantillon de ce qui se passe tous les jours dans la Terre ferme. Lorsque vous lirez cette lettre la terre ferme sera à nous. » (1521, CGNB) La mort de Laugier est un prétexte qui permet à la France d’attaquer Venise alors que quelques semaines auparavant les Français ne pouvaient pas ouvertement attaquer un état neutre et préféraient tenter d’obtenir la domination des territoires de l’État vénitien par la stratégie diplomatique. Voir la lettre n°76.
[25] Monge compte sur les nouvelles républiques italiennes pour renforcer la République en France.
[26] Selon Condorcet le luxe est « l’aiguillon de l’industrie ». CONDORCET [1795] (1988), p. 113.
[27] Tallien dans le Prospectus qui introduit le premier volume de la Décade égyptienne décrit d’une manière semblable l’usage de la presse par les acteurs politiques au cours de la Révolution : « Le règne de la liberté a multiplié en France le nombre des feuilles périodiques. La suite non interrompue des événements les plus extraordinaires, la discussion des plus grands intérêts, des questions les plus importantes durent nécessairement fixer l’attention, non seulement de la France, mais de l’Europe entière. Chacun voulait connaître jusqu’aux plus petits détails de cette révolution étonnante […]. Dans les premiers moments tous les papiers nouvelles étaient lus avec avidité : ensuite les factions, les partis s’emparèrent de ce puissant levier de l’opinion publique ; les journaux devinrent les échos de la calomnie, et n’offrirent bientôt plus qu’une arène où chacun se déchirait avec acharnement. », TALLIEN (1798), « Prospectus », La décade égyptienne, p. 5.
[28] Monge fonde son action révolutionnaire sur l’idée de progrès, idée qui détermine sa pratique scientifique depuis les années 1770. (Voir les lettres n°3, 4, 5.) Dans sa réponse de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797], Marey donne un indice de l’engagement durable et inaltérable de Monge : « Si votre lettre m’était parvenue sans date je l’aurais crue écrite en 90. Elle respire ce saint enthousiasme qui animait alors les Français. Soyez respectable citoyen, la vestale de la révolution ! Conservez, conservez précieusement le feu sacré de la liberté. L’homme âgé embrasé de sa vive chaleur me représente l’Etna ce grand alambic de la nature rendant tous les éléments volcaniques sous les neiges éternelles qui couvrent sa cime. » Pourtant Monge à son tour perd un moment son enthousiasme avec la montée des royalistes en France. Voir la lettre n°119.
[29] 29 avril 1797.
[30] Voir supra. Sur les rapports entre Venise et la France voir les lettres n°40, 45, 84 ,93, 96 et 99.
[31] Ces deux îles ioniennes sont sous la domination de Venise. Bonaparte n’est pas autant attaché que Monge à la liberté que les peuples tentent d’obtenir. Voir la lettre n°119.
[32] François II (1768-1835). Le 29 germinal an V [18 avril 1797] signature des préliminaires de Loeben. Voir la lettre n°89.
[33] Voir la lettre n°66.
[34] Luigi BRASCHI ONESTI (1745-1816), neveu du Pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799) et sa femme issue de la famille FALCONIERI.
[35] Famille du secrétaire d’état à Rome Giuseppe Maria DORIA PAMPHILI (1751-1816).
[36] Rodolphe KREUTZER (1766-1831). Il fait partie des adjoints de la commission nommés après le Traité de Tolentino signé le 1er ventôse an V [19 février 1797].
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[1] C’est ici l’expression la plus spontanée de tendresse envers sa femme. C’est l’unique fois qu’il en fait l’incipit de sa lettre.
[2] Avec les plénipotentiaires autrichiens. Les préliminaires ont été signés le 29 germinal an V [13 avril 1797]. Les négociations reprennent pour la signature de la paix définitive.
[3] Jusqu’à la signature du traité de Campoformio en octobre 1797, Bonaparte établit le quartier général à la « Villa Manin di Passeriano », palais du dernier doge de Venise, dans la commune de Codroipo, près d’Udine. NB au général Clarke, le 4 fructidor an V [21 août 1797] : « Je pars demain […] pour me rendre à la campagne du doge de Venise, près de Codroipo. Si l’intention des plénipotentiaires est de se loger à la campagne, je dirai au général Victor de se donner les sollicitudes nécessaires pour trouver aux environs un logement convenable. S’ils préfèrent rester à Venise, on pourra tenir alors nos conférences alternativement à Udine et à la campagne. […] Je vous prie de me renvoyer le courrier par Trévise, Padoue, Vicence et Vérone, afin que je sois instruit si le troisième plénipotentiaire est arrivé ; car comme j’ai beaucoup à faire dans mes divisions, je ne voudrais pas arriver avant M. Degelmann [membre de la délégation autrichienne] ; je trouverais fort désagréable de rester cinq ou six jours sans rien faire. » (CGNB, 1923). Voir les lettres n°138
[4] Sur la question du retour en France de Monge pour assister au mariage de sa fille Louise voir les lettres n°126, 127, 136 et 137
[6] François II (1768-1835).
[7] À la fin du mois de mars 1797. Voir la lettre n°76.
[8] Sur le choix et la saisie des manuscrits de Venise voir les lettres n°110, 114, 117, 118, 122, 123, 127, 130, 131 et 140.
[9] Louis-Alexandre BERTHIER (1753-1815).
[10] Sur la montée des Royalistes à Paris après leur victoire en avril 1797 aux élections pour le renouvèlement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n° 89, 90, 110, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.
[11] De Paris le 23 thermidor an V [10 août 1797], Catherine lui raconte ce dîner : « Enfin mon cher ami, j’ai eu Sa[aliceti] à dîner le 21 de ce mois. Je lui avais écrit à l’adresse que tu m’avais envoyée de Milan. Il m’a répondu une lettre fort honnête, il est très aimable. Le C[itoyen] de Sorgues, C[itoyen] Guyot et sa femme, ton frère, ta belle-sœur ; le dîner fut extrêmement gai, après dîner Louise a joué ces hymnes chéris, la présence de certains Républicains jointe à l’amour de la patrie ont animé son cœur et ses doigts. Je t’assure qu’elle y a mis de l’expression, tous, les uns après les autres, m’ont dit qu’il y avait longtemps qu’ils n’avaient passé une journée aussi agréable. J’avais eu soin de me mettre à table entre les C[itoyens] S[aliceti]. et D[esaix] pour parler de toi plus à mon aise. Je me suis bien satisfaite ; j’ai eu le plaisir d’entendre parler de toi en bons termes, cela m’a donné un plus d’esprit qu’à mon ordinaire ». Voir la lettre n°116.
[12] Jean-Baptiste FRANCESCHI (1767-1810).
[13] Louise MONGE (1779-1874).
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
[1] Monge et Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) sont avec Bonaparte au quartier général. Voir les lettres n°127 et 128.
[2] Louise MONGE (1779-1874). La lettre à Louise de Passeriano n’a pas été retrouvée. Monge l’a sans doute écrite quatre jours auparavant comme celle à Catherine du 13 fructidor an V [30 août 1797] (lettre n°128).
[3] De Venise, Monge a annoncé à Catherine qu’il ne resterait pas plus d’une journée à Udine. Voir la lettre n°127.
[4] Du quartier général, le même jour Bonaparte annonce l’objet de la séance du jour au ministre des relations extérieures Talleyrand : « Aujourd’hui nous commençons la séance par prévenir MM les plénipotentiaires de S.M. l’Empereur que la République française, lorsqu’elle avait accordé à Leoben des préliminaires
aussi avantageux pour Sa Majesté Impériale sans avoir égard aux circonstances et aux avantages immenses que la guerre lui avaient donnés, avait eu principalement pour but de pouvoir conclure une paix séparée avec Sa Majesté Impériale, afin d’être à même de tourner toutes ses forces vers l’Angleterre et l’obliger à une paix prompte. Les assertions avancées par la cour de Vienne, qui ont bouleversé le principe fondamental des préliminaires, qui était la paix séparée, les obstacles que, depuis, on a apportés à la négociation, ont fait perdre à la République française le seul avantage qu’elle avait dans la conclusion des préliminaires, et auquel elle avait tout sacrifié. En conséquence, nous préviendrons Leurs Excellences que si, au 1er octobre prochain, la paix n’est pas conclue à Udine, nous regarderons la base des préliminaires adoptés comme nulle et devrons traiter sur les principes de la position respective des deux puissances. C’est le seul mezzo termine, citoyen ministre, que j’aie imaginé pour presser un peu ces gens-ci, qui ne finiraient jamais. » (1965, CGNB). Sur les préliminaires de paix signés à Leoben le 29 germinal an V [18 avril 1797], voir les lettres n°84, 89 et 90.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
[1] Claude-Camille PERRET (1769 - 1834).
[2] Les lettres n°118, 119, 122, 125 et 127.
[3] Jean-Baptisre LALLEMENT (1736-1817) ambassadeur de la République française à Venise, mais éloigné de Venise par Bonaparte à partir de mai 1797.
[4] Monge répond à Catherine qui lui écrit de Paris le 23 thermidor an V [10 août 1797] « […] je devrais déjà en avoir une de Venise, si tu es parti de Milan le 4, voilà 20 jours. » Monge la prévient que l’éloignement provoque un ralentissement de la correspondance. Voir les lettres n°30 et 95.
[5] Bonaparte établit le quartier général à la « Villa Manin di Passeriano », palais du dernier doge de Venise, dans la commune de Codroipo. Voir la lettre n°128.
[6] Napoléon BONAPARTE (1769-1821).
[7] Voir lettre n°128.
[8] En 1794, l’agence des mines est créée par un arrêté du 1er juillet 1794 (13 messidor an II) du Comité de Salut public. Elle est composée de trois membres nommés par le Comité. Sous le Directoire, l’agence devient le Conseil des mines par la loi du 30 vendémiaire an IV [22 octobre 1795], il est constitué de Francois Pierre Nicolas GILLET de LAUMONT (1747-1834), Antoine-Marie LEFEBVRE D'HELLANCOURT (1759-1813) et Claude-Hugues LELIEVRE (1752-1835). Le Conseil a sous sa direction le corps des mines composé d'inspecteurs, d'ingénieurs et d'élèves et elle assure l’administration des Mines par le biais d’une communication directe avec tous les concessionnaires et exploitants de mines.
[9] Le 4 Germinal an V [24 mars 1797], Bonaparte écrit au Directoire « Nous sommes maîtres des célèbres mines d’Idria. » (1471, CGNB). Il s’agit des mines de Mercure de la ville d’Idria dans le Frioul, le site est si célèbre qu’une entrée de l’Encyclopédie méthodique lui est consacrée. Depuis 1783, la région d’Idria faisait partie de l’Empire d’Autriche-Hongrie. La ville d’Idria désormais slovène est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Voir les lettres n°132 et 135.
[10] Le 10 vendémiaire an VI [1er octobre 1797], Catherine lui répond de Paris : « Je suis fâchée de te savoir à cette mine d’Idria en Autriche, votre mission n’en aurait pas été moins bien remplie quand il n’y aurait pas eu de mine de mercure. Au moment où les hostilités recommencent, il n’est pas prudent de s’isoler… »
[11] Après les élections de germinal an V (mars 1797) pour le renouvellement du premier tiers sortant, les conseils voient l'écrasement des candidats directoriaux et la victoire des royalistes. Le 18 Fructidor an V [4 septembre 1797] a lieu un coup d’État à Paris qui vise à écarter les royalistes du pouvoir. Pichegru et Barthélemy sont arrêtés ; Carnot, parvient à s'enfuir. Les élections sont cassées dans quarante-neuf départements, et une soixantaine de députés et de journalistes, d'anciens policiers et à des chansonniers contre-révolutionnaires sont déportés en Guyane. Pour remplacer Carnot et Barthélemy, le choix des conseils épurés se porte sur Merlin de Douai et François de Neufchâteau, précédemment ministres. Des mesures répressives frappent émigrés et prêtres réfractaires. Monge ne s’alarme pas de l’éviction du Directoire de son ancien élève et collègue Lazare Carnot. (Voir la lettre n°13.) Catherine lui écrit à ce sujet le 30 fructidor an V [16 septembre 1797] : « […] je suis persuadée que vous savez à présent la nouvelle des événements du 18. Cela vous déterminerait à venir nous rejoindre, il n’y a plus de danger à présent à être ici, et républicain. Je ne vois pas ce que vous feriez en Italie, il y a assez longtemps que vous y êtes. Votre mission est finie, vous n’en avez pas d’autre, ainsi revenez bien vite. » Voir la lettre n°132. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n°89, 90, 110, 116, 118, 119, 127, 128, 132 et 135.
[12] Dès cette lettre apparaissent deux éléments de l’Expédition d’Égypte : sa nature grandiose et prestigieuse (voir les lettres n°153, 163, 171, 174, 176, 184 et 187) et le secret dans lequel elle est préparée. (Voir les lettres n° 153, 154, 156, 157, 163, 164, 171 et 177). Dans ses Mémoires, Bourrienne le secrétaire et ami de Bonaparte indique au sujet du projet de l’expédition d’Égypte que c’est à Passeriano qu’elle est projetée : « Ce fut à Passeriano que, voyant approcher le terme de ses travaux en Europe, il [Bonaparte] porta sérieusement ses regards vers l’Orient. Pendant ses longues promenades du soir, à Passseriano, dans un parc magnifique, il se plaisait à rappeler toutes les célébrités de ces contrées, à parler de tant d’empires fameux, qui ont disparu après s’être bouleversés les uns les autres, mais dont le souvenir est encore dans la mémoire des hommes ; il disait : « L’Europe est une taupinière, il n’y a jamais eu de grands empires et de grandes révolutions qu’en Orient, où vivent six cents millions d’hommes. » Il y trouvait le berceau de toutes les religions, de toutes les extravagances métaphysiques. Ce sujet était non moins intéressant qu’intarissable ; aussi s’en entretenait-il presque chaque jour avec ses généraux intimes, ses aides de camp et moi. Monge était presque toujours de la conversation. Ce savant homme, qui avait l’esprit et le cœur ardent, abondait dans le sens du général en chef, et excitait encore avec sa chaleur d’esprit la vive imagination de Bonaparte. Tout le monde faisait chorus. Ainsi, je le répète, le Directoire n’a été pour rien dans le renouvellement du projet de cette mémorable entreprise, dont l’issue n’a toutefois répondu ni aux grandes vues qui l’avaient conçue ni à la hardiesse du plan. » BOURRIENNE (1829), Mémoires de M. de Bourrienne, ministre d’état, sur Napoléon, le Directoire, le Consulat, l’Empire et la Restauration, Bruxelles, A. Wahlen, et H. Tarlier, pp. 39-40. Voir la lettre n°154. André Thouin donne un éclairage différent sur la genèse et la préparation du projet en donnant aux savants Monge et Berthollet un rôle majeur et en laissant entendre la difficulté qu’il y a à collaborer avec les deux savants. À son retour en France en avril 1798, Talleyrand, ministre des relations extérieures, Bonaparte et Berthollet lui proposent chacun à leur tour de prendre part à l’expédition préparée en secret : « Je consultai l’un des membres du gouvernement sur le voyage dont il était question et sur le genre d’intérêt qu’on mettait à ce que j’en fisse partie. Voici ce que ce personnage, en qui j’avais toute confiance, me dit avec franchise : « -L’expédition a pour objet l’Égypte. Il est question de coloniser ce pays et de la réunir à la France ; de le faire servir de passage pour le commerce des Indes-Orientales en ouvrant un canal de navigation du Nil à la mer Rouge, et de ruiner par ce moyen le commerce des Anglais. Ce projet, conçu par Monge et Berthollet, est devenu celui du général Bonaparte, qui l’a fait agréer au Directoire exécutif. C’est ce général qui est chargé de tout ce qui a rapport à l’entreprise. Berthollet, en grande partie, a fixé le nombre et le choix des savants et des artistes. Ce nombre a paru, d’une part trop considérable ; et d’une autre, le choix des individus peu propre à entretenir la bonne intelligence et l’harmonie nécessaires pour rendre le voyage agréables aux personnes et utile au progrès des sciences et des arts. » Thouin inscrit le caractère de Monge sur la liste les raisons qui le conduisent à refuser de prendre part à l’expédition : « […] enfin, sur le caractère de mon collègue Monge, dont les principes, soit en politique, soit en matière de sciences et d’arts, n’étaient rien moins que tolérants ; par toutes ces considérations, je me déterminai à répondre de manière évasive à toutes les propositions qui me furent faites pour prendre part à l’expédition qu’on préparait à Toulon. » THOUIN A. (1841), pp. 484-485.
[13] Voir la lettre n°119, dans laquelle Monge ne saisit pas encore l’enjeu de la prise des îles de Corfou, Zante, Céphalonie. Au sein des relations entre la France et l’Empire ottoman, l’idée d’une expédition en Égypte comme opération de prestige n’est pas nouvelle et assez répandue. (Fourier, J. [1809] (1821), « Préface historique », Description de l’Égypte ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l’expédition française. Pansckoucke, 1, ii). Des projets d’expédition en Égypte sont envisagés aussi comme une stratégie pour maintenir un équilibre commercial et territorial entre les grandes puissances européennes depuis le XVIIe siècle. Au cours des années 1780, les projets de conquêtes sont abandonnés au profit de politiques diplomatiques mises en oeuvrent au travers de la coopération technique et scientifique. (HITZEL F. (1999), « La France et la modernisation de l’empire ottoman à la fin du XVIIIe siècle », pp. 9-10.)
[14] Louis MONGE (1748-1827), sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827) et sa belle-mère ? DESCHAMPS ( ? - ?). Louis e t sa femme habitent à l’extérieur de Paris. Voir la lettre n°135.
[15] Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Anne Françoise HUART (1767-1852) sa jeune sœur.
[16] Monge reste seul avec Bonaparte.
[17] Suivant les ordres de Bonaparte, Monge se rend à San Daniele del Friuli commune italienne de la province d’Udine. Sur le procès-verbal signé par Monge figure la liste des manuscrits saisis dans la bibliothèque publique de la Ville destinés à la Bibliothèque nationale : n°4 « Variorum sermones membraneus « (XIIème siècle), n°54 « Psalterium » (XIIème siècle), n°34 « Stus hieronymus » (XIème siècle), n°147 « Aesopi fabula » (XIIIème siècle) et sous le n°175 « Sti Isdori differentiarum liber » (XIIIème siècle), « Persius et Juvenalis » (XVème siècle), « Plini Historia naturalis » (XVème siècle), et trois volumes de Titus Livius (XVème siècle). Est aussi saisie une édition en onze volumes des œuvres de Francesco Filelfo publiée à Brescia en 1488. B.É.. Sur les cinq cents manuscrits saisis à Venise comme le stipule l’article 3 du Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V], voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 127, 128 130, et 140.
[18] Monge avait l’habitude de se faire accompagner de ses filles lors de ses tournées en tant qu’examinateur des aspirants de la Marine. Voir les lettres n°9 et 173. Monge est nommé à ce poste en octobre 1783 remplaçant Étienne Bezout, il démissionne en 1799 et propose son frère qui l’a toujours remplacé lors de ses missions. Voir les lettres n°26 et 204. Sur l’action de Monge à la Marine voir les lettres n°118, 127 et 132.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
[1] 22 fructidor an V [8 septembre 1797]. Coup d’état du 18 fructidor an V [4 septembre 1797]. Voir la lettre n°131.
[2] Le 23 floréal an V [12 mai 1797], le peuple de Venise se révolte et le Sénat est renversé. Trois jours plus tard Bonaparte entre dans la ville. Le 27 floréal [16 mai 1797] un traité de paix entre la France et Venise est signé à Milan et une municipalité provisoire installée. Voir les lettres n°40. 45,76, 84, 90, 93, 96 et 99.
[3] Monge l’apprend par les journaux. Catherine transmet à Monge les réactions d’Eschassériaux, son futur gendre, dans sa lettre du 30 fructidor an V [16 septembre 1797] : « Il t’aime beaucoup, il a été flatté de ce que tu as eu 179 voix pour être Directeur. Cela m’a fait aussi grand plaisir. Mais un bien plus grand de ce que tu n’en aies pas eu assez pour l’être. »
[4] Monge a déjà une expérience des hautes fonctions administratives, mais son expérience au ministère de la Marine d’août 1792 à avril 1793 a été difficile et son action ministérielle vivement critiquée aussi bien par ses contemporains que par les historiens. Voir TATON R. (1951), pp. 34-35 ; AUBRY P.-V. (1954), pp. 84-123 ; DE LAUNAY L. (1933), pp. 71-100. Lorsque Catherine trace le parcours de son mari depuis 1789 dans une lettre du 19 germinal an VI [8 avril 1798], elle ne manque pas de lui rappeler ce que son inexpérience dans les domaines de la politique et du pouvoir lui a coûté : « Te voilà donc ministre de la Marine malgré toi. J’ai été témoin de ton zèle et de la peine que ton inexpérience dans cette partie, te causait. Tu as eu le bonheur de sortir de là avec une réputation sans tache.» À l’automne 1796, même si Monge vibre avec Miot et Saliceti devant le spectacle des révolutions italiennes alors que sa mission à Rome est suspendue, il préfère rentrer à Florence avec Miot en laissant Salicetti s’embarquer pour la Corse et en exprimant la volonté de poursuivre sa mission sans changer la nature de son action en Italie. (Voir la lettre n°39.) Enfin, alors que Monge apprend qu’il a été élu directeur de l’École polytechnique, il se montre mécontent de devoir assumer des responsabilités administratives et cela même dans le domaine de l’instruction publique. Voir la lettre n°127. C’est pour cela que Monge peut étonner lorsqu’en mai 1798, il informe sa femme de son intention de siéger au Conseil des Anciens lorsqu’il sera rentré de l’expédition d’Égypte. Voir la lettre n°177.
L’expérience de Monge au ministère de la Marine n’a pas encore été l’objet spécifique d’une étude historique. Il semblerait qu’il ne faille pas seulement envisager le ministère comme un épisode de l’action révolutionnaire de Monge, mais comme un élément à inscrire dans une étude plus large de l’action de Monge à la Marine. Sur l’action de Monge à la Marine voir les lettres n°2, 118 et 127. Il faut mentionner les études de BOISTEL G., (2003), « Une loi de la marine discutée : la refonte des écoles de la Marine du 10 août 1791 dans la correspondance Gaspard Monge - Pierre Levêque », Chronique d’histoire maritime, n° 53, pp. 51-65 ; TAILLEMITE E. (2007), « Monge et la Marine » Bulletin de la SABIX, n°41 Un savant en son temps : Gaspard Monge (1746-1818), pp. 129-139.) Cette étude ne serait plus restreinte aux quelques mois du ministère mais elle s’étendrait de sa nomination comme examinateur de la Marine en octobre 1783 jusqu’à sa démission en 1799. (Voir les lettres n°2 et 204.) Elle ne serait pas restreinte à Paris, mais elle devrait prendre en compte les longues tournées d’examinateur (voir la lettre n°9) durant lesquelles Monge ne se départit pas de son regard scientifique, c’est à dire, de sa capacité à mettre en problème et en questions la réalité et le monde matériel. (Voir les lettres n°16 et 17). Ainsi elle ferait apparaître la nature scientifique et pédagogique de l’action de Monge dans le domaine de la Marine sans oublier d’envisager le Traité élémentaire de statique à l’usage des élèves de la Marine publié en 1788 comme une contribution au fondement de la mécanique et à la détermination de ses principes, donnant un exemple rigoureux de développement des liens entre domaines mathématiques. Monge est examinateur de la marine depuis presque dix ans lorsqu’il a été élu ministre, et il ne néglige pas l’expérience acquise dans ce domaine. Bien au contraire, c’est par le biais de la formation de ceux qui sont destinés au service public qu’il parvient à tisser des liens entre pratique scientifique et service public sans soumettre le premier au second. Lors de son ministère il élabore un texte dans lequel il cherche à montrer les enjeux des rapports entre sciences et arts et ceux d’une formation scientifique pour tous. En 1795, il l’utilise pour rédiger son « Programme » qui introduit ses leçons de Géométrie descriptive. (Voir la lettre n°3). L’engagement pédagogique est un caractère décisif de la pratique du mathématicien de la deuxième moitié du XVIIIe siècle qui détermine son action publique. (Voir les lettres n°3, 4 et 5.)
[5] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et Émilie MONGE (1778-1867), fille aînée de Monge qui habitent à Nuits en Bourgogne. La dernière lettre écrite par Monge à Marey date du 14 floréal an V [3 mai 1797]. Voir la lettre n°90.
[6] Marie-Joseph-Rose TASCHER DE LA PAGERIE vicomtesse de BEAUHARNAIS (1763-1814) mariée à Bonaparte le 19 ventôse an IV [9 mars 1795].
[7] Voir la lettre n°119. Monge fait apparaître une critique de la politique et de l’attitude du Directoire et de Bonaparte avec les républicains italiens qui comptent sur le soutien de la République française. Voir la lettre n°118.
[8] Napoléon BONAPARTE (1769-1821). Voir les lettres n°131 et 135.
[9] Louis-Charles-Antoine DESAIX (1768-1800). Général de l’armée du Rhin, blessé en avril 1797, il occupe sa convalescence avec Bonaparte et ses victoires en Italie. Monge entretient de bonne relation avec lui. Ils collaborent lors de la préparation de l’expédition d’Égypte et l’embarquement de Civitavecchia dont le commandement est confié à Desaix. Voir la lettre n°161
[10] Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART
[11] Louis MONGE (1748-1827) et Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[12] Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).
[13] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[14] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
[15] Les deux peintres commissaires Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803).
[16] Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et André THOUIN (1747-1824) voir les lettres n°121, 122 et 123.
[17] Voir la lettre n°140.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Huart, Catherine (1748-1847)