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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
15 prairial an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Lanslebourg
Transcription
<div style="text-align: justify;">De Lanslebourg, dernier village de la vallée de la Maurienne au pied du Mont-Cenis,<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">le 15 prairial de l'an IV<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous ne nous proposions d'écrire, Ma chère amie, que de Turin ; mais quelque retard que nous a fait éprouver une indisposition du citoyen Moitte<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> et le défaut de communication entre Turin et la France nous déterminent à écrire d'ici parce que vous seriez trop longtemps à recevoir de nos nouvelles et que vous pourriez avoir quelques inquiétudes. Il paraît même que nous nous y prenons trop tard, car le courrier de la malle ne remonte pas jusque ici.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous nous disposons à passer le Mont-Cenis dans un moment. Nos voitures sont déjà démontées : on les charge sur les mulets et tout à l'heure la caravane se mettra en marche.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Nous sommes précédés par un bataillon qui passe en Italie et qui est parti il y a quelques heures.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes très contents du patriotisme de toute la longue vallée de la Maurienne<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> ; il serait bien à souhaiter qu'il en fut ainsi dans toute la France.</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai eu l'occasion de voir aux Échelles la sœur de notre belle-sœur Huart.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> C'est précisément à elle que je m'adressais pour en parler ; elle nous a reçus, Berthollet et moi, avec beaucoup de caresses ; elle nous a fait rafraîchir.</div>
<div style="text-align: justify;">Cette lettre, ma très chère amie, est pour la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> et pour toi ; j'écris pour nous deux, et Moineau veut aussi en être et qu'il y soit question de lui.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Nous nous portons tous très bien. Nous sommes très gais, et presqu'autant que l'était ce matin le bataillon en partant quoiqu'il plût à seaux et qu'il neigeât dans la montagne.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Présente donc mes hommages à la citoyenne Berthollet et reçois ceux de son bon mari.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Mille compliments à la citoyenne Baur, à son mari<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a>, à Louise, à Paméla<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a>, à Victoire<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> et au petit mimi<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a>.</div>
<div style="text-align: justify;">Je t'embrasse bien tendrement; adieu, nous partons.</div>
<div style="text-align: justify;">Tu ne manqueras pas de dire à la citoyenne Moineau<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> que son mari se porte bien et lui fait ses tendres compliments.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Une crise d’hémorroïdes. Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). Voir les lettres n° 8 et 13.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Dans sa première lettre, Catherine indique qu’elle est restée 21 jours sans nouvelle. Paris, le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796]. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> André Thouin, commissaire des sciences et des arts rédige un récit de voyage dans lequel il décrit très précisément comment les voitures sont démontées et transportées mais aussi comment les commissaires accomplissent le passage du Mont-Cenis. « Lorsque enfin nous pûmes nous occuper de notre passage, nous appelâmes le syndic de la paroisse, avec lequel nous fîmes prix pour le transport de nos voitures, de nos effets et de nos personnes jusqu’à la Novalèze. Il fallait du temps avant de se mettre en chemin. Les arrangements se faisaient avec ordre, mais avec lenteur. D’abord le syndic composait des lots de tous les objets qui devaient être transportés, et les adjugeait au rabais aux muletiers, rangés en cercle autour de lui. On commençait par les pièces les plus lourdes, caisses de voitures, brancards, roues essieux ; venaient ensuite les effets de moindre pesanteur, malles, porte-manteaux, sacs de nuit, etc. À mesure que le lot était prisé et adjugé, on le chargeait sur les mulets. On en prenait deux pour porter une caisse de voiture que l’on plaçait comme une chaise à porteur au moyen de deux perches formant brancard de chaque côté. Chacune des grandes roues était mise à plat sur le dos d’un mulet dont le bât se trouvait disposé pour recevoir le moyeu. Les deux petites roues étaient chargées sur un seul mulet. Notre caravane exigea quarante mulets et trente-quatre hommes. Elle défila devant nous, d’abord confusément ; bientôt les mulets prirent leurs rangs à la suite des uns des autres, afin que leur charge, qui occupait beaucoup de place en longueur et en largeur, ne fût pas heurtée par ceux du voisinage et en danger d’être renversée. » THOUIN A. (1841), <em>Voyage dans la Belgique, la Hollande et l’Italie, </em>pp. 17-18. Voir lettre n°8.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Bonaparte reçoit des renforts, venus de la région de Nice. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> La commission traverse la vallée de la Maurienne pour aller de Lyon à Lanslebourg.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Sœur de Françoise CHAPELLE, veuve de Joseph RIONDEL elle se marie ensuite avec Jean-Baptiste HUART (1753-1835) un des frères de Catherine HUART-MONGE. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Marie-Marguerite BAUR, femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Les familles Monge et Berthollet se lient plus encore en 1791 avec le mariage du frère de Marie-Marguerite, Barthélémy BAUR (1752-1823) avec Anne-Francoise HUART (1767-1852), la plus jeune sœur de Catherine Monge.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Moineau et sa femme, Rose sont tous deux au service des Monge. Moineau reste au service de Monge lors de sa mission en Italie.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> La motivation et l’enthousiasme des soldats sont décisifs pour les succès militaires. La proclamation aux troupes de Bonaparte le 29 mars 1796 est caractéristique de son discours aux soldats : « Je veux vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde. De riches provinces, de grandes villes seront en votre pouvoir. Vous y trouverez honneur, gloire et richesse. Soldats d’Italie manqueriez-vous de courage et de constance ? ». cité par TULARD J.(2005), <em>Les Thermidoriens</em>, Paris, Fayard, p. 147.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) qui a épousé Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), membre de la commission comme Monge .</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Anne-Françoise HUART (1767-1852) épouse de Barthélémy BAUR (1752-1823), employé au ministère de la Marine.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Louise MONGE, (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, est la fille naturelle d’Alexandre Huart, frère de Catherine Monge. Catherine et Gaspard Monge accueillent Paméla dans leur famille pour veiller à son éducation. Dans sa lettre de Paris du 27 germinal an VI [16 avril 1798], Catherine le rappelle : « Pamela que tu as bien voulu me permettre de prendre avec nous est encore un acte de bonté auquel je n’avais nul droit d’attendre. » Sur l’attitude de Monge envers les jeunes enfants, voir les lettre n°9, 13, 14, 20, 48, 118, 171 et 173. Le prénom devient très à la mode à la moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle grâce à la renommée du premier roman diffusé en France de l’anglais Richardson <em>Pamela</em> <em>ou la vertu récompensée</em>. C’est Prévost qui en 1742 le traduit et le publie, deux ans après sa publication en Angleterre. (HARTMANN P. (2002), « La Réception de Paméla en France : les anti-Paméla de Vollaret et Mauvillon », <em>Revue d’histoire littéraire de la France</em>, Paris, P.U.F., Vol. 102, pp. 45-56.)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Victoire BOURGEOIS ( 17 ? - ? ) jeune fille originaire de La cassine petite commune des Ardennes. Il s’agit sans doute de la fille d’amis que les Monge ont pris chez eux un moment. Elle repart avec son père le 16 messidor an V [4 juillet 1797].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Émile BAUR (1792-1872) Le petit Mimi est le fils d’Anne-Françoise et Barthélemy BAUR, petit-neveu de Catherine Monge, Emile Baur a alors quatre ans.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Rose MOINEAU ( ?- ?) au service des Monge comme son mari.</p>
<p> </p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
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7. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
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1796-06-03
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Dupond, Marie (édition scientifique)
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Source
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IXGM 1.78
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Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Lanslebourg
Relation
A related resource
Sur le passage du Mont-Cenis voir les lettres n°8 et 148.
Sur l’attitude de Monge envers les jeunes enfants, voir les lettre n°9, 13, 14, 20, 48, 118, 171 et 173.
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Passage du Mont-Cenis
Vie familiale
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
Passage du Mont-Cenis
Première campagne d'Italie
Vie familiale
-
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A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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1796-05 - 1797-10]
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
26 prairial an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Milan
Transcription
<div style="text-align: justify;">Milan, le 26 prairial de l'an IV de la République<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Ma dernière lettre,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Ma très chère amie, a dû tarder à te parvenir. Nous avions compté sur un courrier extraordinaire que devait envoyer Saliceti<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> ; ou nous avons manqué le courrier, ou il n'est pas parti, et deux jours après on nous a renvoyé nos lettres que nous avons ensuite mises à la poste, ce qui a dû les retarder. Nous avons fait à Milan le principal de nos opérations et nous partirons demain matin pour Pavie. Il paraît qu'il y aura dans l'Université de cette ville une bonne récolte à faire pour la République<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> et il peut se faire que nous y soyons assez longtemps.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Dans ce cas je ne manquerai pas de t'écrire. Dans ce moment, le général en chef<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> et Saliceti sont absents<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> ; il ne part plus de courrier extraordinaire d'ici, et la présente te parviendra encore par les voies ordinaires et lentes.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Le pays où nous sommes est très remarquable par sa culture soignée et par le grand nombre de canaux d'arrosement dont toute la plaine est garnie, en sorte que presque tous les héritages peuvent être arrosés et abreuvés pendant les grandes chaleurs ; ce qui donne à la végétation un air de force qu'elle n'a pas ordinairement ailleurs.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> La ville aussi mérite d'être vue. Elle est à peu près de la grandeur et de la population de celle de Marseille. Ce qui lui donne un aspect particulier, c'est l'usage où l'on est d'employer des colonnes de granit d'une seule pièce. Ces masses se tirent des Alpes par le lac Majeur, on les descend par le fleuve du Tessin et par les canaux jusqu'à Milan où tous les bâtiments en contiennent. Le granit est assez beau et très bon ; le plus souvent les colonnes sont simplement taillées, mais dans quelques monuments elles sont polies, ce qui les rend plus précieuses. Dans le seul bâtiment du grand Hôpital, il y a en mille, et je crois être au dessous de la vérité en disant qu'il y en a au moins vingt mille dans tout Milan.</div>
<div style="text-align: justify;">Ici, tous les bâtiments publics sont taillés en grand: notre Hôtel Dieu de Paris n'est rien en comparaison de l'Hôpital majeur; mais il faudrait mieux que tout fut arrangé pour qu'il n'y ait point d'hôpital, et il paraît au contraire que rien n'est disposé pour la prospérité du peuple. Ce peuple-ci paraît assez bon. Je pense toujours à mes deux enfants<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> et chaque fois que je vois quelque chose, ou qu'il me vient une réflexion qui pourrait leur être utile, je suis prêt à me retourner pour le leur dire, mais elles ne sont là ni l'une ni l'autre et je retiens ma réflexion.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Que Louise pense quelquefois à moi de son côté et qu'elle m'écrive un petit mot. Depuis notre départ de Paris, nous n'avons vu aucune gazette.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Nous ne savons pas ce qui se passe à Paris et il semble que nous ne sommes plus de ce monde ; car il est clair que pour l'Europe entière, Paris est le monde.</div>
<div style="text-align: justify;">Je t'embrasse de tout mon cœur ; ne m'oublie pas auprès du frère, de la sœur<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a>, du citoyen et de la citoyenne Baur<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a>, de la citoyenne Berthollet,<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> de Victoire,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> de Paméla<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> et compte sur le tendre attachement de ton ami</div>
<div style="text-align: justify;">Monge.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Mes deux collègues Moitte et Berthélémy sont partis aujourd'hui pour Modène, où ils vont mettre la dernière main à l'exécution du traité par lequel on doit livrer 20 tableaux.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Je ne te parle pas de Berthollet, parce qu'il écrit aussi aujourd'hui à sa citoyenne.</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Lettre n°8 de Milan du 21 prairial an IV [ 9 juin 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) Il présente au Directoire ses projets d’extension du système républicain promu par la France à toute l’Italie. Le 30 janvier 1796, il est nommé par Carnot commissaire à l’armée d’Italie. Carnot nomme aussi Garrau qui vient suppléer Saliceti. Les commissaires aux armées étaient déjà en place sous la Convention. Le Directoire les conserve. Le décret du 22 Brumaire an IV [13 novembre 1795] définit leur « fonction de surveillance et les obligations imposées aux commissaires du gouvernement près les Armées. « Ce sont « des agents immédiats du gouvernement », ils ne peuvent et ne doivent prendre aucune initiative. Ils ont la surveillance de toutes les parties administratives et militaires. Ils doivent suivre et faire connaître les ordres particuliers venant du Directoire. Ils ont le contrôle des effectifs et du matériel. Ils ne rendent pas de comptes quotidiens au Directoire mais chaque décade. Dans leurs comptes-rendus, les Commissaires doivent informer le Directoire « sur le civisme, les talents et la moralité des chefs militaires et des administrateurs »<em>.</em> Ainsi, selon Godechot, leur mission consiste à surveiller, contrôler et espionner sans le pouvoir d’ordonner, de commander et de prendre des arrêtés. (GODECHOT J. (1941), <em>Les commissaires aux armées sous le Directoire, Paris, P.U.F., </em>pp. 44-45.) Carnot complète ces premières instructions par celles du 20 pluviôse. Les généraux sont désormais hors de la compétence des commissaires, et dans les cas d’urgence dans lesquels il n’est pas possible de se référer au Directoire, c’est le général en chef qui a l’initiative de solliciter l’ordre. En pratique, les commissaires ont des pouvoirs beaucoup plus étendus. (GODECHOT J. (1941), pp. 49-50).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Pavie est à la deuxième moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle une Université leader en Italie grâce aux réformes de l’impératrice Marie-Thérèse, notamment celles relatives aux programmes des cours de mathématiques, et à la nomination de trois nouveaux professeurs de mathématiques Ruggero Giuseppe BOSCOVICH (1711-1787), Lorenzo MASCHERONI (1750-1800) et Gregorio FONTANA (1735-1803). (PEPE L. (1996), « Condorcet et l'Italie : la vie de Voltaire et les éloges d'Euler et de D'Alembert », <em>Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée</em> T. 108, N°2. 1996. pp. 533-545, p. 541.) Voir la lettre n°10.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> L’ensemble de la commission se rend à Pavie du 15 au 23 juin à l’exception de Berthélemy et Moitte. Voir la lettre n°10.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Ils sont à Tortone. Bonaparte écrit à Joséphine le 26 prairial an IV [14 juin 1796] du quartier général de Tortone : « Depuis le 18 [6 juin], ma chère Joséphine, je tardais et je te croyais arrivée à Milan. À peine sorti du champ de bataille à Borguetto [30 mai], je courus pour t’y chercher : je ne t’y trouvais pas ! […] Le Tessin étant débordé, je me suis rendu à Tortone pour t’y attendre [depuis le 13 juin]. » (688, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Catherine la reçoit le 7 messidor an IV [25 juin 1796]. Voir la lettre de Catherine à Gaspard du 8 messidor an IV [26 juin 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Monge décrit la Lombardie et son système d’irrigation dans plusieurs lettres de juillet 1796 à différents correspondants non seulement à ses collègues savants, Prieur et Carnot (lettres n°16 et 17), mais aussi à sa femme (lettres n° 10 et 13) et à son gendre Marey (lettre n°22). La question de l’établissement d’un système de canaux de communication fluviale et d’irrigation préoccupe les savants et se manifeste dans leur correspondance. L’intérêt de Monge pour les questions d’hydraulique apparaît dès 1760, alors qu’il a quatorze ans et qu’il est élève des Oratoriens de Beaune. Il construit une pompe à incendie. Dans le fonds Monge de l’École polytechnique se retrouve un important ensemble de mémoires et de rapports à ce sujet rassemblés par Monge. Sur les enjeux scientifiques des progrès de l’hydraulique, voir la lettre n°16.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Émilie (1778-1867) et Louise MONGE (1779-1874).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Si les rapports de Monge avec les élèves de l’École polytechnique sont le plus souvent comparés à ceux d’un père avec ses enfants (cela est exprimé clairement par les élèves de Monge notamment par Charles Dupin qui le rappelle à plusieurs reprises dans son <em>Essai historique</em> […] (DUPIN Ch. (1819), p. 7, 78, 154, 166), inversement Monge se montre professeur avec ses enfants. De son côté, Louise imagine quelle instruction elle aurait pu tirer d’un voyage avec son père en Italie, en lui rappelant son habitude de la prendre avec lui durant ses tournées d’examinateur de la Marine. Dans sa lettre du 29 vendémiaire an V [10 octobre 1796], Louise s’étonne que son père se réjouisse de quitter Rome (voir la lettre n°30) et lui écrit : « Il paraît mon cher papa que tu es fort content d’avoir quitté Rome et que tu ne regrettes pas cette grande ville, il me semble cependant qu’un amateur de curiosités et d’antiquités comme toi aurait dû trouver de quoi bien satisfaire son goût dans une ville où chaque pierre doit offrir quelque chose d’intéressant aux yeux des connaisseurs car j’imagine bien que c’est bien autre chose à Rome que dans les villes que nous avons parcourues ensemble, et où tu trouvais cependant presqu’à chaque pas quelque chose d’intéressant. » Monge ne limite pas son attitude paternelle et pédagogique à ses seules filles. Il étend ses pratiques éducatives aux jeunes que le couple Monge accueille comme Paméla la jeune nièce de sa femme (voir la lettre n°118) et sa sœur Anne-Françoise HUART (1767-1852). Dans sa lettre du 8 messidor [an IV] [26 juin 1796], Anne-Françoise évoque qu’elle était aussi destinée à partir en voyage avec Monge, c’est son mariage avec Berthélémy BAUR (1752-1823) en 1791 et la naissance de son fils Émile en 1792 qui l’en ont empêché. Elle lui écrit : « Je crois que tu dois bien désirer tes enfants. Le plaisir que tu avais à leur communiquer toutes tes observations lorsque tu voyageais avec elles doit te faire regretter de ne pas les avoir avec toi. Ce voyage-ci leur aurait été encore plus utile. Je suis bien flatté que mon tour se soit payé en conversation. Je me faisais une grande fête pour aller avec toi, maintenant il n’y faut plus y penser et te prier de réserver ta bonne volonté pour Émile quand il aura quelques années de plus. Cela lui fera perdre un peu de sa timidité et de sa poltronnerie. Il parle souvent de papa Monge qui le faisait tant sauter et t’embrasse. » À son tour, le 25 germinal an V [14 avril 1797], Émilie fait le projet de confier à Monge l’éducation de son petit-fils : « Nous te l’ébaucherons mon cher papa et dans 6 ou 7 ans nous te prierons de t’en charger. Je ne sais si je le juge plus favorablement qu’un autre mais je crois qu’il ne sera pas sot. » Sur l’attitude pédagogique de Monge envers les enfants et les membres de sa famille voir les lettres n°13, 14, 20, 48, 107, 108, 171 et 173.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> La correspondance privée est un moyen d’information qui parfois apparaît plus fiable que les gazettes. D’autre part, cette activité semble répondre à un souci pédagogique. Voir la lettre n°118.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS</em> (1755-1827).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Barthélémy BAUR (1752-1823) et Anne Françoise HUART (1767-1852) sœur de Catherine Huart.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Élisabeth-Christine LEROY(1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811), peintre et Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), sculpteur ; ils enlèvent à Modène six tableaux destinés à compléter le nombre de vingt stipulés dans l’armistice conclu avec le duc de Modène le 12 mai 1796. </p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Huart, Catherine (1748-1847)
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Title
A name given to the resource
9. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-06-14
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Milan (Italie)
Description
An account of the resource
Transcription de la lettre par René Taton à partir de la lettre autographe fonds Marey-Monge.
Relation
A related resource
Voir la lettre n°10.
Sur les canaux d'irrigation et es enjeux scientifiques des progrès de l’hydraulique, voir les lettres n°16 et 17, 10 et 13, 22.
Sur l’attitude pédagogique de Monge envers les enfants et les membres de sa famille voir les lettres n°13, 14, 20, 48, 107, 108, 118, 171 et 173.
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
Vie familiale
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Vie familiale
-
https://eman-archives.org/monge/files/original/aee5184fdfd74cf8d674a2244f9ec445.JPG
2c968c11384a7997422abcffa67b1d11
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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80c9e4db677a1f23286efd552def9fba
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
6 messidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Milan
Transcription
<div style="text-align: justify;">Milan, le 6 messidor de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes revenus hier soir, Ma très chère amie, de Pavie où nous avons fait la récolte d'objets qui seront intéressants pour le Muséum d'histoire naturelle.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Tous ces objets arriveront ici aujourd'hui ou demain, et nous nous occupons des moyens d'envoyer promptement en France tout ce qui peut sans inconvénient passer par le Mont-Cenis.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons trouvé à Pavie, pour agent militaire de la République, le citoyen Baralier, qui était chef du Bureau des consulats dans le temps que j'étais à la marine. Il nous a beaucoup aidé dans nos opérations et il a fait tout ce qui dépendait de lui pour les faciliter.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Ici un des agents militaires supérieurs de toute la Lombardie est le citoyen Reboul de Pézenas qui avait été membre de l'assemblée législative. Il fait de même tout ce qui peut favoriser notre mission.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Pour revenir de Pavie à Milan, nous avons passé par Lodi, afin de voir le champ de la fameuse bataille, ou plutôt du passage sur le pont de l'Adda, et dans tout ce voyage nous avons été émerveillés et du courage vraiment héroïque de nos braves volontaires<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> et du travail presque incroyable des habitants de la Lombardie qui ont mis à profit les eaux qui descendent des Alpes pour arroser cette vaste plaine qui sans cela serait stérile peut-être comme les landes de Bordeaux, et enfin de l'incroyable fertilité qui résulte de tout ce travail.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Partout on voit des canaux qui dans différents sens portent l'eau à différentes distances. Dans quelques endroits on voit cinq canaux parallèles, mais plus ou moins hauts et qui sont traversés par trois autres canaux plus élevés qui portent l'eau dans d'autres directions. Il paraît que dans ce pays-ci on s'occupe des canaux d'arrosement de temps immémorial, et les travaux qu'on a exécutés sont incompréhensibles.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous craignons que vous n'ayez encore reçu que peu de nos lettres, et que vous ne soyez dans quelques inquiétudes à cet égard.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Nous n'avons encore rien reçu de Paris ; nous ne voyons aucun papier de France, nous ne savons quelques nouvelles que par les papiers italiens qui maintenant sont tous favorables à la Révolution française, et qui parlent d'une manière convenable des succès de nos braves armées.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes encore ici pour quelques jours, et lorsque nous aurons terminé ce qui regarde l'emballage et les dispositions pour un premier envoi, nous partirons tous pour Bologne où nous aurons de quoi nous occuper dans tous les genres.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous nous portons tous bien. Mille compliments à la citoyenne Berthollet.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Embrasse pour moi Louise,<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> le citoyen et la citoyenne Baur,<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Victoire, Paméla<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> ; et lorsque tu verras mon frère et sa femme,<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> dis-leur de ma part les choses les plus aimables. Enfin compte sur les tendres sentiments de ton ami Monge.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">On doit commencer demain ou après-demain à battre en brèche le château de Milan ; je ne sais si nous pourrons rester ici jusqu'à sa reddition.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Avant que de partir pour Bologne, je te donnerai de nos nouvelles parce qu'en nous enfonçant davantage dans l'Italie la correspondance sera encore plus lente. Au reste n'ayez aucune inquiétude sur notre compte; nous sommes les enfants gâtés de la République ; mais aussi nous l'aimons de tout notre cœur.</div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> L’ensemble de la commission se rend à Pavie du 15 au 23 juin à l’exception de Berthélemy et de Moitte. Voir lettre n°9.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Voir lettre n°15.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Joseph BARALLIER (17..-18..).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Henry-Paul-Irène REBOUL (1763-1829) né à Pézenas, nommé administrateur en Lombardie, durant la première campagne d’Italie. Il est élu député à l’Assemblée législative en septembre 1791.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Le pont de Lodi sur l’Adda au Sud-Est de Milan est le lieu d’une victoire décisive de Bonaparte sur les Autrichiens le 21 floréal an IV [10 mai 1796 ]. Bonaparte écrit à Carnot le 11 mai « La bataille de Lodi […] donne à la République toute la Lombardie. Les ennemis ont laissé 2000 hommes dans le château de Milan, que je vais nécessairement investir. Vous pouvez compter dans vos calculs comme si j’étais à Milan. […] Bientôt il est possible que j’attaque Mantoue. Si j’enlève cette place, rien ne m’arrête plus pour pénétrer dans la Bavière […]. » (588, CGNB) voir la lettre n°11. Bonaparte produit un récit détaillé au Directoire qu’il entame ainsi : « Je pensais que le passage du Pô serait l’opération la plus audacieuse de la campagne, tout comme la bataille de Millesimo, la bataille la plus vive ; mais j’ai à vous rendre compte de la bataille de Lodi. […] Beaulieu avec toute son armée était rangé en bataille. Trente pièces de canon de position défendaient le passage du pont. Je fis placer mon artillerie en batterie. La canonnade fut très vive pendant plusieurs heures. Dès l’instant que l’armée fut arrivée, elle se forma en colonnes serrées […] l’on se présenta sur le pont, qui a cent toises de longueur. L’ennemi fit un feu terrible. La tête même de la colonne paraissait même hésiter ; un moment d’hésitation eût tout perdu ! Les généraux Berthier, Masséna, Cervoni, Dallemagne, le chef de brigade Lannes et le chef de bataillon Dupas le sentirent, se précipitèrent à la tête et décidèrent le sort encore en balance. Cette redoutable colonne renversa tout ce qui s’opposa à elle ; toute l’artillerie fut sur le champ enlevée, l’ordre de bataille ébranlé rompu… Elle sema de tous côtés l’épouvante, la fuite et la mort ; en un clin d’œil l’armée ennemie fut éparpillée. » (589, <em>CGNB</em>). Voir la description du pont et de la ville de Lodi par Thoüin. THOUIN A. (1841), pp. 97-98.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Monge utilise l’image formée au cours de son voyage dans les Pyrénées en 1774, lors de sa traversée des Landes, avant le boisement qui en a tellement changé l'aspect : «Ah ! le triste pays ! On voyage des journées entières sans rencontrer ni un arbre, ni un buisson, ni un ruisseau. Le pays est plat et uni comme la main à perte de vue de part et d'autre et n'offre d'autres productions que des fougères maigres et qui couvrent à peine le sol qui s'épuise à les produire. Ce terrain n'offre que du sable, de manière que nous étions voiturés comme dans un bateau sans secousse ni cahot. » <em>in</em> DE LAUNAY L. (1933), p. 17.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Monge donne des informations supplémentaires dans la lettre n°13. Sur la question des canaux d’irrigation voir aussi la lettre n° 9 à Catherine, lettres n°16 et 17 à Carnot et à Prieur et n°22 à N.J. Marey.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Catherine écrit de Paris le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796] : « Vos lettres que nous avons reçues hier, Mon cher ami, nous ont fait le plus grand plaisir, il y avait 21 jours que nous n’avions eu de vos nouvelles, cela commençait à être long. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Louise MONGE, (1779-1874).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Élisabeth-Christine LEROY appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Louis MONGE, (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaide DESCHAMPS (1755-1827).</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Le château est pris cinq jours plus tard le 11 Messidor an IV [29 juin 1796]. Monge est toujours à Milan. Voir la lettre n°11.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
<p> </p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
10. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-06-24
Creator
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Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Français
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Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IXGM 1.79
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
2 p. ; 22 x 16,8 cm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Milan (Italie)
Description
An account of the resource
<p>Lettre datée et signée par G. Monge en Italie qui fait le récit à son épouse de son voyage de Pavie à Milan ; G. Monge a écrit une lettre à son épouse datée du 21 prairial an IV [9 juin 1796], lettre dont figure une copie dans "Vie de Monge", tome II, pp 110-111, par Eugène Eschassériaux</p>
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
-
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
11 messidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Milan
Transcription
<div style="text-align: justify;">Milan, le 11 messidor de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;">Lorsque tu recevras cette lettre, Ma très chère amie, il y aura déjà longtemps que vous saurez à Paris la nouvelle de la prise du château de Milan.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Le quartier général n'est plus ici, nous n'avons pas l'occasion de vous écrire par les courriers extraordinaires, et nos lettres doivent vous arriver tard.</div>
<div style="text-align: justify;">C'est une chose assez extraordinaire de voir une armée de 3 000 hommes sans munitions, en assiéger une autre de 2 500 dans une bonne place avec de la bonne artillerie et beaucoup de poudre, mais aussi sans espoir que sa résistance peut être de quelque utilité à ses maîtres.</div>
<div style="text-align: justify;">Ce matin à 7 heures, j'ai vu hisser le pavillon national au-dessus de la porte de ce château pendant que la musique militaire faisait retentir l'air de <em>Ça-ira</em>. La pauvre ville de Milan est réellement enchantée de cette reddition. Le siège lui donnait de grandes inquiétudes; la peur s'était emparée de ses habitants paisibles et chacun avait étayé sa maison dans la crainte que les commotions de l'artillerie ne la fissent écrouler.</div>
<div style="text-align: justify;">Une de nos batteries était tout auprès du couvent des Jacobins dans le réfectoire duquel se trouve un très beau tableau de Léonard de Vinci peint à fresque sur le mur.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Une des craintes du général Despinoy<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> était que ce tableau ne fut endommagé par des bombes ou des boulets que l'assiégé envoyait sur notre batterie. Tous les environs du réfectoire ont été en effet presque détruits par l'artillerie ennemie, mais par une sorte de bonheur des armes de la République, le réfectoire, et par conséquent le tableau, n'a souffert aucun dommage.</div>
<div style="text-align: justify;">C'est le citoyen Loquin qui commandait les officiers du génie au siège.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Un boulet de canon lui a écorné son chapeau, mais il n'a aucun mal.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons fait partir ce matin quatre voitures chargées d'une huitaine de caisses contenant toute la récolte que nous avons faite ici<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> et à Pavie. Nous les envoyons en dépôt à Tortone, où nous rassemblerons de même ce que nous allons recueillir à Bologne et à Parme, et ensuite nous pourrons faire un premier envoi à Paris d'objets très importants.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous partons demain pour Bologne où Berthélemy nous a devancés depuis trois jours.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Nous allons commencer à exploiter les terres de notre Saint-Père.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous nous portons tous très bien. Nous sommes dans un véritable pays de cocagne ; la nourriture y est abondante et d'excellente qualité, et nos pauvres volontaires, après avoir tant jeûné, maintenant deviennent gros comme des moines et ont des faces de jubilation.</div>
<div style="text-align: justify;">Mes respects à la citoyenne Berthollet,<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> mille compliments aux citoyen et citoyenne Baur,<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> à mon frère et à ma sœur.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Embrasse pour moi la bonne Louise, Victoire, Paméla,<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> et compte sur les tendres sentiments de ton bon ami Monge.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Monge écrit le jour même de cette prise et en fait le récit.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> La <em>Cène </em>de Léonard de Vinci (1452-1519), fresque effectuée entre 1495 et 1497 dans le réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie, couvent des Jacobins selon Monge (on retrouve la même information dans le BOSSI (1818), <em>Guide des étrangers à Milan et dans les environs de cette ville</em> pp. 185-186) et des Dominicains selon Thouin. « À l’une des extrémités de la ville, du côté de la forteresse, le couvent des Dominicains possède un tableau d’une grande beauté. C’est la <em>Cène</em>, par Léonard de Vinci, peinte à fresque au-dessus de la porte d’entrée du réfectoire. Les figures, un peu plus grandes que nature, ont une expression si vraie que, vues à douze ou quinze pieds de distance, elles font illusion. Les couleurs ont été un peu affaiblies par le temps, ce qui a nécessité une retouche presque générale. Il n’y a que les trois figures à main droite qui n’aient pas été retouchées, on le reconnaît à l’altération du coloris. Nous engageâmes le commissaire du gouvernement, M. Saliceti, à faire dessiner par un artiste habile ce magnifique tableau, afin de le graver et de conserver ainsi le souvenir d’un chef d’œuvre d’un des plus grands peintres. » THOUIN A. (1841), pp. 44-45.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Hyacinthe-Francois DESPINOY (1764-1848), général.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> ? LOQUIN (17 ? - ?) officier de l’armée d’Italie.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Monge ne donne pas de détail ni de précision sur les objets et ouvrages de sciences qu’il découvre à Milan au contraire de Thoüin. Voir lettre n°8.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Sur le premier convoi de la commission, voir les lettres n°12, 14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 48, 52 et 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811), peintre. Il précède les autres membres de la commission pour effectuer la sélection des tableaux à enlever à Bologne. Voir la lettre n°12.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Louis MONGE (1748-1827) et Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
<p> </p>
</div>
</div>
Publication
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Transcription établie par René Taton
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11. Monge à sa femme Catherine Huart
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1796-06-29
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Milan (Italie)
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Correspondance
Subject
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Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
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Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
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Title
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
17 messidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Bologne
Bologne
Transcription
<div style="text-align: justify;">Bologne, le 17 messidor de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;">Comme nous arrivions ici,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Ma chère amie, le général Bonaparte en partait à son retour de Livourne<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> pour aller vers Mantoue.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Nous n'avons pas vu le quartier général et nous n'avons point reçu de lettres. Il est probable que celles qu'on nous a écrites de Paris courent après le quartier général qui est ambulant, et ensuite après nous, et comme nous sommes très mobiles, il est probable qu'elles ne nous rejoindront pas de sitôt. Je dois partir demain avec un de nos collègues pour Ferrare, Ravenne et une partie de la Romagne.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Nous reviendrons ici dans 7 ou 8 jours pour rejoindre nos autres collègues et partir incontinent après pour Rome. Ce sera là qu'il faudra nous adresser vos lettres, et ce sont les seules que nous ayons espérance de recevoir.</div>
<div style="text-align: justify;">Depuis Milan jusqu’ici, nous avons fait une belle et grande récolte de tableaux ; toutes nos richesses sont dirigées vers Tortone d'où elles formeront un convoi pour Paris.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Quant à ce que nous recueillerons du côté de Rome, il est vraisemblable que cela formera un second convoi, et nous ne savons encore de quel côté et par quelle voie nous le ferons arriver.</div>
<div style="text-align: justify;">On encaissera demain les tableaux de Bologne qui sont au nombre d'environ 35. La fameuse Sainte Cécile de Raphaël est du nombre. C'est un tableau ravissant et je t'avouerai que, malgré sa sainteté, je serais facilement amoureux de la bonne Cécile<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> ; mais c'est presque le seul tableau que j'ai vu ici.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Ils sont placés les uns derrière les autres et je les aurais vus si j'étais resté à l'emballage ; mais je partirai demain, et à mon retour je ne verrai que les caisses, en sorte qu'il faudra qu'à Paris j'aille au Muséum pour voir ce que nous sommes venus chercher ; mais ce n'est qu'un petit malheur.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous nous portons tous bien; je t'embrasse de tout mon cœur ; rappelle-moi au souvenir de toute la famille, à celui de la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> et compte sur le tendre attachement de ton ami</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;">[À la citoyenne Monge</div>
<div style="text-align: justify;">Rue des Petits Augustins</div>
<div style="text-align: justify;">N°23</div>
<div style="text-align: justify;">Paris par Milan]</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Bologne, ville des états pontificaux, à 200 km de Milan, occupée par les troupes françaises le 19 juin 1796, elle se déclare affranchie du joug du pape le 21 juin. Napoléon y séjourne du 23 au 25 juin 1796 et y signe le 23 l’armistice avec le Pape qui s’engage à livrer 100 tableaux.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> A 200 km au S.E. de Gènes, en bordure de mer. Napoléon BONAPARTE (1769-1821) en occupe le port le 9 Messidor an IV [27 juin] et y reste jusqu’au 30 juin 1796. Le 14 Messidor an IV [2 juillet 1796], Bonaparte fait le récit au Directoire de son action à Livourne « Je fis arrêter le chevalier Spanocchi, gouverneur de la ville pour le grand-duc, qui avait favorisé le départ des Anglais, avait cherché à soulever le peuple en lui montrant notre petit nombre, et avait laissé prendre, peu d’heures avant, deux bâtiments français par une frégate anglaise, sous le feu des batteries.[…] Cet officier est connu dans Livourne pour sa haine contre les Français […] Vous trouverez ci-joint l’ordre que j’ai donné au Consul de la République […]. Il a fait aussitôt mettre les scellés sur les magasins des Anglais et il espère que cette capture rendra sept à huit millions à la République. L’épouvante à Livourne n’a été que momentanée ; la bonne conduite de nos troupes a parfaitement rassuré les habitants. J’y ai laissé une bonne garnison et le général Vaubois pour y commander […]. » (743, <em>CGNB</em>). Le 18 Messidor [6 juillet] : « Depuis plusieurs mois […] les patriotes de la Corse sont en insurrection contre les Anglais. Je leur ai envoyé quelques fusils de chasse et quelques barils de poudre, avec une vingtaine de Corses réfugiés, habitants des cantons qui ont montré le plus d’énergie. Aujourd’hui que nous sommes maîtres de Livourne, il est très facile de chasser les Anglais de la Corse sans envoyer un seul homme de troupe, mais seulement en y faisant passer les réfugiés. […] Je ferai imprimer quelques brochures dans le style convenable, et dès l’instant où l’on sera bien préparé, je crois qu’il sera nécessaire d’y faire passer le citoyen Saliceti, commissaire du gouvernement. C’est un moyen infaillible d’avoir ce département sans qu’il nous en coûte en homme. » (763, <em>CGNB</em>). Voir les lettres n°36 et 37.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Ville d’Italie du Nord. La province du même nom est réunie en 1785 au Milanais, elles forment ensemble la province autrichienne de la Lombardie. Place forte, elle devient la clé de la Haute Italie : elle commande les débouchés des vallées du Mincio et de l’Adige. Tant que les Autrichiens détiennent cette place, ils peuvent faire passer des troupes. Selon Miot, dès leur première rencontre le 17 Prairial an IV [5 juin 1796], Bonaparte expose le caractère crucial des châteaux de Milan et de celui de Mantoue. « Il me dit que rien n’était fini tant que l’on n’aurait pas Mantoue ; qu’alors seulement on pourrait se dire maître de l’Italie ; qu’un siège aussi difficile ne pouvait être que très long ; qu’on ne se trouvait pas en mesure même de le commencer et qu’il fallait, pour le moment se contenter de resserrer la place ; qu’il était hors de doute que l’Autriche mettrait sur pied une autre armée pour secourir une forteresse si importante, mais qu’il lui fallait du temps pour rassembler cette armée ; que nous avions par conséquent un mois devant nous, et qu’il voulait le mettre à profit pour s’avancer vers le centre de l’Italie et s’en rendre maître […] » (MIOT A.F. (1858), p. 89). L’armée d’Italie assiège Mantoue du 4 au 31 juin 1796. Le 14 Messidor an IV [2 juillet 1796] Bonaparte écrit à Carnot « Je me rends sur le champs à Mantoue. Je compte que le 20 du mois [8 juillet] nous ouvrirons la tranchée par trois attaques. Il y a dans cette place 8000 Autrichiens ; ce sera une jolie capture. L’ennemi fera probablement des mouvements pour dégager cette place ; nous nous battrons alors s’il le faut. » (740, <em>CGNB</em>). Trois jours plus tard, le 17 Messidor an IV [5 juillet 1796], Bonaparte est à Roverbello près de Mantoue et écrit au général Despinoy afin de préparer la tranchée du 20 Messidor [8 juillet] mais aussi celle du 25 qui doit s’ouvrir contre le château. (752, <em>CGNB</em>). Le 18 Messidor [6 juillet] au Directoire exécutif de Roverbello près de Mantoue : « J’apprends à l’instant […] que la garnison de Mantoue a fait une sortie ; elle est rentrée plus vite qu’elle n’était sortie, en laissant une cinquantaine de mort. Je ferai ce soir une dernière reconnaissance pour fixer les dernières opérations du siège : dans quatre ou cinq jours ; la tranchée sera ouverte.[…] La division du général Sérurier qui assiège Mantoue et qui est forte de 7000 hommes, commence à avoir cinquante malades tous les jours. Il m’est impossible de tenir moins de monde autour de Mantoue, où il y a au moins 8 ou 10 000 hommes de garnison. Il y a un mois que je tiens cette place bloquée de cette manière. L’ennemi, instruit probablement de la faiblesse des assiégeants, a voulu souvent faire des sorties, et a été toujours battu. Mais actuellement je suis obligé de renforcer cette division, puisque l’ouverture de la tranchée va commencer. J’espère que nous aurons bientôt la ville, sans quoi nous aurions bien des malades. Wurmser commence à faire des mouvements pour chercher à débloquer Mantoue. J’attends avec quelque impatience les dix bataillons de l’armée de l’Océan, que vous m’avez annoncés depuis longtemps et dont je n’ai pas encore de nouvelles. » (761, <em>CGNB</em>). Au Directoire le 24 Messidor an IV [12 juillet 1796] : « […] Nous sommes occupés au siège de Mantoue. Je médite un coup hardi. […] tout sera prêt le 28. Les opérations ultérieures dépendront entièrement de la réussite de ce coup de main, qui, comme ceux de cette nature, dépend absolument du bonheur ; d’un chien ou d’une oie. » (776, <em>CGNB</em>). Les opérations militaires pour prendre Mantoue vont finalement prendre neuf mois (voir les lettres 18, 21, 22, 29, 30, 42, 45 et 49) ; c’est le 15 pluviôse an V [3 février 1797] que Mantoue est à l’armée d’Italie (voir les lettres n°51, 53, et 55).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Voir lettre n°13. Finalement Monge ne part pas pour Ferrare. C’est Berthollet qui part à sa place. L’autre collègue est un des deux peintres de la commission Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) ou Jacques-Pierre TINET (1753-1803) puisqu’il faut effectuer une saisie de tableaux.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Voir les lettres n°11, 12, 15, 17, 22, 28, 33 et 41.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> La « Sainte-Cécile et quatre saints » de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520) est datée approximativement de 1515. Elle est désormais conservée à la Pinacothèque nationale de Bologne. Sur les tableaux saisis à Bologne voir LUI F. (2012)<strong>, </strong>« L’École de Bologne passée au crible », <em>CeROArt</em> [En ligne], | 2012, mis en ligne le 10 avril 2012, consulté le 01 mai 2012. URL : http://ceroart.revues.org/2317. Au sujet de la Sainte-Cécile Émile-Mâle G. (1983) <em>Le transport, le séjour et la restauration à Paris de la Sainte Cécile de Raphaël 1796-1815, La Santa Cecilia di Raffaello : indagini per un dipinto</em>, Bologna, Alfa, et (1798), <em>Notice des principaux tableaux recueillis dans la Lombardie dédiée à l’Armée d’Italie</em>. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Le 2 juillet 1796, la commission arrive dans la matinée. D’après la sélection déjà effectuée par Berthélemy, les commissaires procèdent à l’enlèvement de 33 tableaux dont la <em>Saint Cécile</em> de Raphaël dans l’église de San Giovanni in monte. Si Monge n’a pas participé à la saisie des tableaux, c’est qu’il fait partie des membres scientifiques de la commission qui visitent la bibliothèque, le cabinet des antiquités, celui d’histoire naturelle et celui de physique de l’Institut de Bologne. Ils enlèvent de la bibliothèque du couvent de Saint Sauveur 921 manuscrits dont Monge a choisi la plupart.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
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Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
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Inédit.
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Destinataire
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Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
12. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-07-05
Creator
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Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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A language of the resource
Français
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Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France).
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IXGM 1.80
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Bologne
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
12 thermidor de l'an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Rome (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 12 thermidor de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes arrivés ici hier vers dix heures du matin<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a>, ma chère amie, malgré les épouvantes qu'on avait essayé de nous faire le long de la route. On nous faisait parvenir les nouvelles les plus désastreuses sur l'armée d'Italie ; et on le faisait faire par des gens qui paraissent amis des Français. En dînant à Foligno,<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> l'imprimeur de la « gazette » vint nous apporter trois exemplaires d'une feuille qui annonçait les plus grands désastres. Buonaparte<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> était bloqué par une colonne considérable d'Autrichiens sous les murs de Mantoue et toute retraite était coupée à son armée.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Ailleurs, on nous assurait que des courriers étaient passés portant partout cette mauvaise nouvelle. Enfin nous ressemblions assez bien à des gens d'opéra que des monstres de carton, en agitant des flambeaux d'esprit de vin, veulent empêcher de passer. Mais nous avons continué notre route, comme de juste, et notre arrivée ici a détruit le charme. Auparavant on ne voyait que des processions de trente mille âmes allant à toutes les madones, et les bonnes madones, sensibles aux malheurs des pauvres Romains, s'apitoyaient sur leur sort et pleuraient à chaudes larmes. Mais depuis que nous sommes ici, tout cela a changé, et les prêtres commencent à prêcher que ce sont toutes les statues des faux dieux qui ont amené des étrangers dans leurs murs et corrompu les mœurs, et qu'il est heureux que les Français viennent extirper ce foyer de corruption.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Ainsi, ma chère amie, nous voici tous ici en bonne santé, et nous commencerons demain matin nos opérations. Nous serions un peu plus contents si nous avions de vos nouvelles. Sur cet objet, il faut prendre son parti, et se contenter de savoir en gros que les affaires de la République vont à merveille sur le Rhin.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> La première chose que j'ai éprouvée en approchant de Rome, a été un sentiment pénible. Nous venions de parcourir toute cette antique Etrurie, l'ancienne patrie des arts avant la conquête qu'en firent les Romains, et le berceau de leur renouvellement; nous avions longé le lac de Trasimène et nous avions suivi depuis plus de 150 lieues la route d'Annibal<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a>, et nous n'avions pas pu nous défendre d'un petit mouvement d'exaltation. Nous avions vu cette pauvre ville de Véies que des fossés naturels de 80 pieds de profondeur à pic de chaque côté dans le rocher semblaient devoir rendre imprenable, mais que ni ses fossés, ni le courage de ses habitants, ni leur industrie, n'avaient pu soustraire à la fureur des Romains pour les conquêtes. Lorsqu'en approchant à 30 milles de Rome, nous ne voyons plus que des champs absolument incultes, une terre abandonnée, sans villages et sans maisons. Le peu d'objets qu'on y rencontre, ce sont quelques tombeaux antiques, quelques restes épars de l'ancienne magnificence des Romains, et la voie Flaminienne qui subsisterait presqu'en entier si on ne l'avait recoupée un grand nombre de fois pour faire la route moderne qui tortille comme un serpent dans ce désert. On est réellement affligé lorsqu'on voit à quel point d'abandon est réduite une terre qui a été pressée par une foule d'hommes qui, s'ils n'avaient pas les inclinations douces de leurs obscurs prédécesseurs, avaient au moins les grandes passions qui leur ont fait faire des choses prodigieuses. Ce n'est qu'à deux milles de Rome que l'on commence à s'apercevoir que l'on s'approche d'un lieu habité.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">C'est bien autre chose, ma chère amie, quand on est dedans. Tu ne saurais te faire une idée de l'état d'abrutissement auquel se trouve réduit un peuple conduit par un gouvernement fondé sur l'imposture, et qui, depuis des siècles, ne subsiste que du tribut des nations chrétiennes. Ce qui reste ici de l'ancienne Rome est magnifique ; eh bien, tout cela est aussi étranger au peuple imbécile qui l'habite que les pyramides d'Égypte le sont aux pauvres mahométans qui ne savent pas même quelle est la nation qui les a bâties.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Le Forum, ce lieu où le peuple romain manifestait sa volonté, ce théâtre des grandes passions d'un peuple extraordinaire ; le Forum que les empereurs ont dans la suite successivement rempli de monuments, à la vérité pour qu'il ne retournât jamais à son ancienne destination, mais de monuments magnifiques et dont les ruines sont encore là ; le Forum s'appelle aujourd'hui <em>Campo Vaccino, </em>c'est-à-dire Champ des vaches, et son emploi n'est pas plus noble que son nom.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Il n'y a pas dans la ville une maison de boue et de crachats qui ne soit défendue par des bornes de marbre ou de porphyre ; et il n'y a pas une misérable poussière de mauvaise pierre auprès de ces restes de la magnificence romaine dont les moyeux des roues des paysans enlèvent tous les jours les beaux bas-reliefs.</div>
<div style="text-align: justify;">Rome, ma chère amie, n'est plus qu'une momie dont le principe de vie est détruit depuis longtemps. Mais il faut finir ici ma jérémiade, car tu pourrais croire que j'ai mal digéré.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 13 [l<sup>er</sup> août]</div>
<div style="text-align: justify;">Je reprends ma lettre, ma très chère amie, je ne sais ni quand elle partira, ni par quelle voie elle t'arrivera, ni quand tu pourras la recevoir; mais il faut la tenir prête pour profiter d'une occasion si elle se présente.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Tu ne croirais pas que voilà déjà deux nuits que je couche ici et que je ne suis pas encore monté au Capitole ; mais nous allons aujourd'hui y passer toute notre matinée pour commencer nos opérations. Il ne reste presque rien ici du temps de la République ; la plupart des grands monuments ont été faits sous les Empereurs et cela n'a pas autant de charme pour un républicain.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Au total, Rome est encore aujourd'hui une belle ville ; les arts de la peinture, de la sculpture y sont des chefs-d'œuvre incomparables ; l'architecture, sans y être à beaucoup près portée au même point de perfection, y est cependant beaucoup mieux que dans quelqu'autre capitale que ce soit. Mais cette misérable ville est à l'agonie. Sa population est sans culture, sans industrie, sans commerce. Elle ne subsiste que des produits de la piété religieuse des nations. Cette source, du côté de la France, est absolument tarie ; les autres branches ne dureront pas, et alors cette ville se réduira à ce que son territoire pourra nourrir, à ce que pourra entretenir l'administration des États du pape qui vont être diminués considérablement, et ce qui sera nécessaire aux curieux qui viennent pour voir les restes de cette ancienne maîtresse du monde.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 14 soir [2 août]</div>
<div style="text-align: justify;">Enfin nous avons été aujourd'hui à ce fameux Capitole. Je croyais, d'après des plans que j'avais apparemment mal compris, je croyais dis-je, qu'il restait sur pied beaucoup de vestiges de ce lieu si célèbre ; il n'y reste rien, excepté les ruines du fameux temple de Jupiter Capitolin, et c'est une église de Récollets, où nous ne sommes pas entrés parce qu'alors le St Sacrement était exposé et qu'on allait donner une bénédiction.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Nous y retournerons. Adieu ma chère amie, embrasse pour moi tout notre monde, le papier me manque pour la nomenclature.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> La commission excepté Jacques-Julien HOUTOU DE LA BILLARDIÈRE (1755-1834) qui est chargé du convoi rassemblé à Tortone. Voir les lettre n°14, 15 et 16.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Sur la route de Florence à Rome.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> « Le non de Bonaparte s’écrit indistinctement Bonaparte ou Buonaparte, ainsi que le savent tous les Italiens. […] Durant toute sa jeunesse, il a signé Buonaparte, comme son père. Arrivé au commandement de l’armée d’Italie il se donna bien de garde d’altérer cette orthographe, qui était plus spécialement la nuance italienne ; mais plus tard, et au milieu des Français, il voulut la franciser, et ne signa plus que Bonaparte. » LAS CASES (1956-57), p. 67.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> De Paris le 15 fructidor an IV [1<sup>er</sup> septembre 1796], Catherine répond : « Enfin, mon cher ami, nous avons reçu hier de vos nouvelles de Rome datées du 12 thermidor. Il était temps car nous ne tenions plus notre inquiétude, les perfides journalistes se plaisent à rendre compte aujourd’hui de nos anciens échecs, que l’armée a réparés au centuple. Je ne suis pas surprise des frayeurs qu’on a voulu vous donner dans le pays que vous habitez, les nôtres ici étaient considérables sur votre sort qui serait déplorable si nous éprouvions encore des revers. Mais Carnot m’a dit, il y a 4 jours, que les Italiens étaient à nos genoux. »</p>
<p>Le 31 juillet 1796 les Autrichiens prennent Brescia, cette ville à 38 lieues de Venise était aux mains des Français le 27 mai 1796. Ainsi avec la reprise des hostilités dans le nord de l’Italie, Bonaparte est obligé de lever le siège de Mantoue et d’abandonner devant la place toute son artillerie. Voir lettres n°12, 21 et 22 ; MIOT A.F. (1858), p. 125. Mais aussi les lettres n°29, 30, 34, 42, 45, 51, 53 et 55.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Le 16 Messidor an IV [4 juillet 1796], après la victoire de Moreau à Rastadt, les Français reprennent l’avantage sur le front allemand, Le 28 Messidor an IV [16 juillet 1796] Kleber prend Francfort et Moreau Stuttgart le 30 Messidor [18 juillet].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> HANNIBAL (247-183 av. J.-C.) Chef militaire carthaginois qui pendant quinze années ne connut aucune défaite. Il conquit l’Italie en passant par le sud de la Gaule, et les Alpes. Son passage des Alpes est un exploit célébré par Tite-Live. Monge fait plusieurs fois référence « à la route d’Annibal ».. Voir la lettre n°22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Les Égyptiens comme les Romains n'ont aucune idée de leur histoire ; et tout spécialement, ils n'ont aucune connaissance des sciences et des techniques qui ont permis la réalisation des monuments ni même des principes qui fondaient leurs institutions. Ils n'ont su ni les perfectionner ni même les conserver, ou pour mieux dire ils n'ont pas su les transmettre. Cela nourrit un discours justifiant campagne militaire, expédition scientifique, saisies et projets très nets de colonisation. Monge en donne un exemple dans une de ses lettres d’Égypte, adressée à Fourier. Voir la lettre n°199. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Catherine lui répond à ce propos dans sa lettre de Paris le 15 fructidor an IV [1<sup>er</sup> septembre 1796] « Ce beau pays n’a donc pas répondu à l’idée que tu en avais. Les grands hommes qui rendaient cette ville si célèbre existeront toujours malgré la destruction des beaux monuments qui ont été créés sous eux. Pour une tête comme la tienne, il est facile de remettre toutes choses en place, et ton imagination te les présente, je suis sûre, plus belles qu’elles n’ont jamais existé. Je vois d’avance que ta tête républicaine va revenir plus exaltée que jamais, à cela près, reviens vite tu trouveras des palliatifs. Il n’y aura qu’un très petit nombre qui partagera ton enthousiasme républicain, j’en serai, et je t’écouterai avec plaisir. J’en aurai plus que sur les lieux mêmes parce que je n’aurai pas vu le délabrement de ces belles choses, et le forum occupé par les vaches, et le Capitole par un couvent de Récollets. Les oies valaient mieux elles ont servi à prévenir leurs maîtres du danger qui les menaçait tandis que ces Récollets menacent perpétuellement leurs maîtres. » Sur le goût de Monge pour les antiquités, voir la lettre n°9.</p>
</div>
</div>
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
18. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-07-30
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Source
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Ms 2192 pp.8-9.
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Subject
The topic of the resource
Colonisation
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
Rome
Relation
A related resource
<span> Sur des projets de </span><em>colonisation</em><span> voir les lettres n°131, 177, 192, 196 et 197.</span>
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Colonisation
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Rome
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
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135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
22 thermidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 22 thermidor de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Berthollet, ma très chère amie, qui est parti ce matin pour aller voir des bœufs à quelques lieues d'ici, et qui ne reviendra que ce soir, ne pourra vraisemblablement pas profiter du courrier qui va partir pour Florence, ni donner de ses nouvelles à la citoyenne Berthollet.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Mais qu'elle ne soit pas inquiète ; il se porte très bien. Il en est de même de toute la petite caravane. Un des articles de l'armistice avec le pape comporte qu'il nous sera livré une somme de 4 millions passés en denrées. Si la mer était libre, l'exécution de cet article serait facile ; mais la manière dont les Anglais bloquent tous les ports fait que tout doit être transporté par terre et que nous ne pouvons prendre que des objets dont la valeur puisse supporter d'aussi grands frais.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Les bœufs ici sont très beaux ; ils sont surtout remarquables par des cornes immenses ; nous avons envie d'en prendre une cinquantaine d'attelages pour conduire jusqu'à Paris notre convoi de Rome ; puis, si Berthollet et Thoüin jugent que l'espèce soit bonne à multiplier en France, nous prendrons une douzaine de taureaux et deux douzaines de vaches que nous emmènerons avec le convoi.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Un petit échec qu'a eu d'abord le général Buonaparte, et la nécessité où il s'est trouvé de retirer les troupes de devant Mantoue pour renforcer son armée ont rehaussé les espérances de nos ennemis ; ils avaient fait courir dans toute l'Italie les nouvelles les plus affligeantes pour les Français.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Les gouvernements eux-mêmes en étaient les dupes et dans Florence même on avait affiché la relation des plus grands désastres ; on disait que notre armée était en déroute, que la retraite était coupée, que le général était fait prisonnier. Jusque-là nous étions en garde contre ces nouvelles que nous jugions bien être fausses. Mais avant-hier, nous reçûmes un courrier de notre ambassadeur à Florence qui nous mandait que toute communication entre Bologne, Milan et Mantoue était interceptée pour les Français et qui nous engageait, vu la fâcheuse position de notre armée, à prendre le parti le plus convenable aux circonstances.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Nos ennemis devenaient influents ; le petit nombre de nos amis ici étaient très inquiets et les articles de l'armistice<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> devenaient impossibles à exécuter ; lorsqu'hier nous avons reçu de notre même ambassadeur un courrier qui non seulement détruit toutes ces mauvaises nouvelles, mais qui nous annonce même une victoire complète,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> en sorte que notre force va devenir plus grande ici que jamais, que l'armistice s'exécutera et que nous enverrons à Paris un convoi superbe. Mais ce sera encore bien long. Jusqu'ici nous n'avons encore fait que la liste des objets ; il faut maintenant encaisser tout ; et il y a un objet qui pour cela exigera plus d'un mois, car il ne faut pas que nous dépouillions Rome pour apporter à Paris des débris. Il faut que tout arrive en bon état et nous espérons en venir à bout.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">C'est un triste pays que celui-ci, ma très chère amie, et le cœur saigne tous les jours quand on voit l'état dans lequel il sera réduit dans peu. Sans culture aucune, sans commerce, sans industrie, accoutumé à subsister des revenus qui lui venaient des pays catholiques; bientôt, il en sera presqu'entièrement privé. Déjà la France ne lui envoie plus rien, et c'est un gros article. L'Espagne<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> et l'Allemagne ne continueront pas longtemps ; car, sans qu'il se fasse de révolution, les souverains retiendront pour eux tout ce qu'ils pourront ne pas envoyer; et de quoi alors ce pauvre pays-ci pourrait-il subsister ? Cette ville si célèbre se trouvera encore dans 50 ans réduite à une population de 15 000 âmes. Les monuments modernes tomberont en ruine et les monuments antiques y gagneront car on cessera de les démolir pour bâtir les chaumières des Romains actuels. Je dis chaumières car tout ce qu'on fait aujourd'hui est à peu près comme ce qu'on bâtit dans une ville de province,<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> et ce sont de véritables chaumières en comparaison des travaux qu'ont fait les antiques Romains qui ne bâtissaient qu'en marbre blanc de Paros, amené à grands frais du fond de la Grèce, et dans les bâtiments desquels chaque pierre de marbre était plus grande que notre salon.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma très chère amie, je te quitte car il faut que je travaille à me mettre en état de faire une bonne liste de manuscrits, et c'est un métier qu'il faut que j'apprenne.</div>
<div style="text-align: justify;">Mille compliments à tous nos amis.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Berthollet vient de revenir ; il écrira peut-être à sa citoyenne.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Les papiers de Berthollet sont totalement dispersés. Dans le catalogue signalitique de la correspondance de Berthollet ne sont rassemblées que 185 lettres. La seule lettre mentionnée au cours de la période de la commission des sciences et des arts et l’Expédition d’Égypte est une lettre à sa femme du 23 brumaire an VI [13 novembre 1797­] alors qu’il est sur la route du retour vers Paris. SADOUN-GOUPIL M. (1977), <em>Le chimiste Claude-Louis Berthollet, sa vie son œuvre</em>, Paris, Vrin. pp. 306-342.Voir la lettre n°138.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Voir la lettre de Bonaparte à Carnot (740, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Dans son journal de Voyage André THOUIN (1747-1824) effectue une description des animaux : « Le premier [troupeau] se composait de deux à trois cent têtes de bétail, tant de bœufs et vaches que taureaux et génisses, tous de la plus haute stature, très musclés et d’une force proportionnée. Leurs cornes sont du plus grand volume. Ces animaux d’ailleurs me parurent paisibles, doux et même timides et craintifs. […] Les troupeaux de bêtes à cornes restent à l’air libre toute l’année[…]. Les bœufs de ce canton sont fort estimés pour le labourage et les charrois parce qu’ils sont plus robustes que ceux des autres pays et peu délicats sur le choix de la nourriture ; la preuve est qu’ils ne mangent dans les pâturages qu’un foin grossier et dur qui ne peut avoir beaucoup de saveur. […] Un second troupeau plus considérable que le premier était composé de bêtes plus jeunes et d’une stature inférieure en grosseur. Il me parut qu’on pourrait faire dans l’un et l’autre des acquisitions utiles pour l’amélioration de nos races. » THOUIN A. (1841), pp. 314-316. Voir les lettres n°24, 29, 48, 111 et 115.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Voir lettres n°12,18 et 22 et 29, 30, 34, 51, 53 et 55. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> André-François MIOT (1762-1841). Miot effectue un récit semblable avec une variante sur l’état de Bonaparte, en s’étonnant comme Monge de la crédulité non seulement du peuple de Rome mais aussi de celui de Florence. « Son excessive crédulité lui fit adopter les bruits les plus absurdes : on lui(sic) persuada que j’avais ramené dans ma voiture Bonaparte blessé ; qu’il était mort chez moi et que je l’avais fait enterrer dans mon jardin. Une foule immense se rassembla devant ma porte ; je fus obligé de sortir pour le haranguer, et j’eus beaucoup de peine à l’empêcher de pénétrer de force dans ma maison, pour satisfaire sa stupide curiosité. » Voir la lettre n°22 à Marey dans laquelle Monge est plus précis sur la situation à Rome. Il cherche à ne pas inquiéter sa femme. Voir aussi les lettres n°18, 19, 22 et 25. Les mêmes récits sont relayés dans la presse française. Voir la lettre n°29.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> L’Armistice de Bologne est signé avec le pape le 5 Messidor an IV [23 juin 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Le récit de Monge et celui de Miot dans ses mémoires présentent une différence de date. Les commissaires reçoivent un courrier de Miot le 21 thermidor alors que Miot explique avoir reçu des dépêches du quartier général le 23 et 24 Thermidor an IV [10 et 11 août 1796]. Comme Monge Miot exprime ce rapide renversement dans le rapport de force entre la France et l’Autriche « Mais cet échec dont la nouvelle s’était si promptement répandue, avait été tout aussi promptement réparé par les merveilleuses victoires de Salo, de Castiglione et de Lonato (17 et 18 thermidor [4 et 5 août 1796]. Jamais un changement si rapide et si complet ne s’était opéré à la guerre ; jamais tant de génie, de talent et de valeur ne s’étaient déployés. Enfin une campagne de moins de dix jours avait reconquis l’Italie et renversé tous les projets de nos ennemis. » MIOT A.F. (1858), pp. 125-126. Voir la lettre n°22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Les tâches de la commission sont relatives non seulement au choix et à l’inventaire mais aussi à l’emballage et au transport des objets et livres saisis. Voir les lettres n°22 et 15.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Le 18 août 1796, la France signe un traité d’alliance offensive et défensive avec l’Espagne, le traité de Saint Ildefonse ; Charles VI abandonne le camp anglais.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Paris apparaît supérieur aussi bien à la province qu’à l’étranger.Voir la lettre n°9.</p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
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Inédit
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<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
21. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-08-09
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Rights
Information about rights held in and over the resource
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.83
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
<p>1 double folio ; 250 x 190 cm</p>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Rome
Commission des sciences et des arts (Italie)
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Rome
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
30 thermidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Lombardie (Italie)
Notes
Tout ce que vous n'avez pas pu mettre ailleurs ou en attente de création de champ spécifique.
Autographe, fonds Marey-Monge.
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 30 thermidor de l'an IV de la République<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Il y a déjà quelque temps, mon cher Marey,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> que nous avons rempli notre mission dans la Lombardie, dans les États de Parme, de Modène et à Bologne et Ferrare.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Dans tout cet arrondissement, nous avons recueilli 103 tableaux, parmi lesquels il y en a au moins 80 du plus grand prix, principalement la Ste Cécile de Raphaël,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> le St Jérôme<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a>, etc. Nous y avons fait aussi une très belle récolte en livres et manuscrits. Nous avons traité avec ménagements les établissements destinés à l'instruction publique, et nous n'avons employé toute la rigueur de notre ministère qu'envers les bibliothèques des moines qui ne servent à personne. Par exemple, l'Université de Pavie mérite toute sa réputation, tant par la magnificence de l'établissement que par les talents du grand nombre de professeurs célèbres qui la composent. Elle possédait dans son beau cabinet d'histoire naturelle une collection complète de substances volcaniques faite par Spallanzani lui-même au Vésuve et à l'Etna.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Nous avons pris un échantillon de tous les morceaux doubles ; quant à ceux qui étaient simples, nous les avons divisés ; en sorte que nous avons emporté une collection complète, et qu'il en reste une complète à Pavie. Ainsi nous avons fait notre devoir, les professeurs de Pavie ont été contents de nous, et nous avons été fort contents d'eux. Mais l'abbaye de San Salvator à Bologne a une grande bibliothèque que personne ne fréquente, et dont les moines eux-mêmes ne connaissent que la porte.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Nous y avons trouvé 120 volumes imprimés avant l'année l500, et environ 500 manuscrits antérieurs à l'époque de l'invention de l'imprimerie, et nous avons pris tout cela parce que cela sera utile à Paris, et que cela ne l'était plus depuis bien longtemps à Bologne.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons trouvé aussi à Bologne trois donations faites en 490 et 491 à l'église de Ravenne, écrites sur papyrus ; nous les avons prises; et, depuis que nous sommes ici, nous avons reconnu que la fameuse Chambre des papyrus du Vatican ne renferme qu'une douzaine de semblables donations et rien d'autre. Ainsi les papyrus que nous avons eus de Bologne, le livre de Joseph que nous avons eu à Milan et quelques-unes des donations du Vatican que nous emporterons, rendront la bibliothèque de Paris plus riche en ce genre que l'on ne l'est à Rome, sans compter ce qu'elle avait déjà en ce genre et qui était très considérable.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Toute notre collection en deçà de l'Apennin pour Paris est rassemblée à Tortone, et un de nos collègues, La Billardière s'est chargé de l'accompagner jusqu'à Paris. Il a dû se procurer les voitures et les chevaux nécessaires pour conduire le tout sans charger de nouveau, et il doit incessamment se mettre en route, s'il n'y est déjà, pour Nice, Aix, Lyon et Paris, où le tout arrivera sur une quinzaine de voitures.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons été enchantés du territoire de la Lombardie. C'est un miracle de fécondité, et un chef-d'œuvre d'industrie dans la culture. Le peuple est excellent, doux, laborieux, et digne de la liberté que lui préparent les succès des armes de la République. Le territoire de Bologne qui est dans la même plaine, mais de l'autre côté du Pô, serait aussi extraordinaire pour la fécondité si les Apennins fournissaient de l'eau pour arrosements comme les Alpes en fournissent à la Lombardie. Son peuple est actif et laborieux; je ne sais pas s'il sera libre, mais il est digne de l'être. Lorsque nos affaires ont été terminées de ce côté des Apennins, nous sommes venus à Rome pour mettre à exécution les articles de l'armistice relatifs à notre mission.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Il est difficile de se défendre de quelques émotions quand on parcourt un pays aussi célèbre, quand on foule la même terre qu'ont habitée les hommes dont on a toujours eu sous les yeux les actes pendant la première éducation.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Les circonstances dans laquelle nous nous trouvions, et la route que nous avons prise nous rappelaient toujours la marche d'Annibal.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> La longueur de la route qui alors devait être difficile nous prouvait sa constance, les bords du Tessin et ceux du lac de Trasimène nous attestaient encore sa gloire. Les vieilles villes de l'antique Etrurie, dont quelques-unes, telles que Arezzo, Cortone, Pérouse, conservent encore des vestiges de leurs splendeurs, et ont acquis une célébrité moderne à la renaissance des arts, nous inspiraient le plus grand intérêt. Mais lorsque nous nous sommes approchés du territoire de Rome, tout cela a bien changé. Cette ville n'est environnée à 15 lieues à la ronde que de déserts presqu'entièrement inhabités, et ce territoire, autrefois couvert d'une population si nombreuse et maîtresse de l'Univers, est actuellement aussi abandonné, et dans quelques endroits plus même que les landes de Bordeaux.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">C'est encore bien pis lorsqu'on se trouve dans la ville. Le spectacle qu'elle présente inspire de la tristesse. Le peuple est si abruti, si ignorant, que la pitié qu'il inspire d'abord, se change après un certain temps en répugnance. Il n'y a pas un coin de rue où il n'y ait une madone, et il n'y a pas une madone qui n'ait fait le miracle de remuer les yeux en marque de protection pour les pauvres imbéciles qui, encore aujourd'hui, passent toute la soirée à considérer ces misérables croûtes pour apercevoir le miracle. Quand nous sommes arrivés, il y avait un mois que tous les jours on faisait des processions de 30 mille personnes qui à pieds nus allaient d'églises en églises, de madones en madones prier contre les Français.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Lorsque Wurmser a fait son invasion en Italie par les gorges de Brescia et Vérone, il a d'abord eu quelques succès en repoussant des avant-postes, et le général Buonaparte a dû lever le siège de Mantoue pour fortifier son armée et repousser l'ennemi avec succès.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Ces premiers avantages des Autrichiens ont été colportés et exagérés avec la plus grande rapidité dans toute l'Italie, qui, préoccupée de l'ancien préjugé, croyait déjà qu'elle allait devenir le tombeau des Français. Partout il se formait un soulèvement général. Notre secrétaire et notre dessinateur furent attaqués, poursuivis dans Rome par une populace imbécile et furieuse et c'est un véritable miracle qu'ils aient échappé à ce danger.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Si cet état eut duré encore 24 heures, il ne restait plus en effet aucun Français à Rome, dans la Toscane, à Modène, à Parme, à Gênes. Mais la nouvelle de la grande victoire de Buonaparte est arrivée à point<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> et maintenant tout ce monde là est souple. Nous sommes ici, du moins quant à présent, dans la plus grande sûreté et nous faisons nos opérations avec calme et tranquillité.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Ce qui nous a étonné, c'est la facilité avec laquelle on fait croire à tout ce peuple les choses les plus incroyables. D'après les bruits que l'on faisait courir, et auxquels on attachait la plus grande confiance, il nous semblait que nous vivions parmi des somnambules. Cela était réellement pitoyable.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, mon cher Marey, mille amitiés à votre femme,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> ressouvenez-vous de moi auprès des aimables citoyens et citoyennes que nous avons eu l'honneur de voir chez vous.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> Mille amitiés au citoyen Debais.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Voir la lettre n°15 et celles qui sont notées en renvoi.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515), de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> « La Madone de saint Jérôme <em>»</em>(1527-1528)<em>, </em>Antonio ALLEGRI, dit, il Correggio (1489 ? – 1534).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Lazzaro SPALLANZANI (1729-1799). Voir la lettre n°15.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> L’anticléricalisme se manifeste par cette remarque qui suggère l’ignorance des hommes d’église. Au sujet du jugement de Monge sur les hommes de lettres et de sciences bolonais voir aussi la lettre n°17.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Dans cette lettre à Marey destinée à alimenter les entretiens de la petite société républicaine de Nuits, Monge expose pour la première fois les critères du mode opératoire des saisies. Il semble vouloir répondre au mouvement d’opposition contre la politique de saisie caractérisée de « vandalisme » notamment par Roederer et Quatremère de Quincy. Voir lettres n°19, 26, 28 et 34. Les principes des saisies sont exprimés clairement dans les lettres des commissaires au ministre des relations extérieures. Voir les lettres n°120 et 140 mais aussi les lettres n° 26, 79, 113, 114 et 139.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Voir les lettres n°13 et 42.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) est chargé du convoi rassemblé à Tortone. Voir les lettres n°14, 15, 16, 28, 33, 41, 42, 48, 52 et 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Son voyage en Italie réactive la mémoire des éléments de culture classique acquis lors de sa scolarité au collège des Oratoriens de Beaune. Monge, à la fin de ses classes de Philosophie est qualifié de « puer aureus » par ses professeurs. Il a accompli brillamment l’intégralité de son cursus et cela est suffisamment rare pour le souligner et pour indiquer que Monge a acquis à Beaune les éléments de la culture des élites. Voir la lettre n°107.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> HANNIBAL (247-183 av. J.-C.) Voir la lettre n°18.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Le 12 Thermidor an IV [31 juillet 1796], il prend Brescia. Voir lettres n°12, 18 et 21.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Le 13 août 1796 lors d’un soulèvement contre les Français dans Rome, Edme GAULLE, (1762-1841) le dessinateur de la commission et le secrétaire BOULANGER sont agressés par un groupe de Romains. Les soldats d’un poste voisin leur viennent alors en aide. B.É..</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Victoires de Salo, de Castiglione et de Lonato les 17 et 18 thermidor an IV [4 et 5 août 1796]. Voir la lettre n°21.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Sa fille Émilie MONGE (1778-1867).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Lors du départ de la commission pour l’Italie, Monge et ses collègues s’arrêtent à Nuits chez son gendre Marey et sa fille Émilie. Voir la lettre n°85.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Transcription établie par René Taton
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
22. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-08-17
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Description
An account of the resource
Lettre Autographe, fonds Marey-Monge et transcrite par René Taton
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Canaux d'irrigation (Hydraulique)
Rights
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Canaux d'irrigation (Hydraulique)
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
-
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
6 fructidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Rome (Italie)
Notes
Tout ce que vous n'avez pas pu mettre ailleurs ou en attente de création de champ spécifique.
Copie Ms 2192 B.I.F., pp.12-18.
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 6 fructidor de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Nous<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> avions, ma chère amie, la plus grande confiance dans ton intelligence et dans celle de la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a>, mais je t'avoue que cette confiance est bien diminuée depuis que nous voyons que vous n'avez pas le talent de nous faire parvenir vos lettres. Il y a trois mois et trois jours que nous sommes partis de Paris, et nous n'avons encore reçu de vous qu'une seule lettre,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> tandis qu'un petit mot de Lalande,<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> notre collègue de l'Institut, écrit sur un petit morceau de papier, nous est arrivé. Adresse tes paquets au citoyen Carnot, avec prière de nous les faire parvenir.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes encore ici pour quelque temps. Dans le commencement que nous y étions, le gouvernement se flattait vraisemblablement des mêmes espérances que tout le reste de l'Italie et croyait que le [13] août serait le dernier jour de tous les Français qui sont en Italie<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> ; il ne se pressait pas de remplir les conditions de l'armistice, et à cette époque, nous ne pensions pas qu'on pût les forcer à exécuter autrement que par le moyen d'un détachement de l'armée de Buonaparte. Mais depuis nos succès étonnants et imprévus,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> les opinions des Italiens sont bien changées. Ils ne nous aiment pas davantage, mais ils n'ont plus d'espérance et il nous semble que le gouvernement de Rome marche sérieusement et qu'il exécutera l'armistice.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Cependant cela sera encore long. On a déjà pris les mesures des caisses qui doivent former le premier envoi. L'architecte chargé de cette opération nous paraît un homme intelligent et actif.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Mais le nombre des ouvriers capables d'opérations si délicates est petit. Les choses ne pourront se faire que l'une après l'autre et ce sera long. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour hâter ce travail, car l'ennui nous assiège et nous nous en défendons tant que nous pouvons, mais nous craignons qu'il ne finisse par se rendre maître de la place. Quand je te parle défavorablement de l'Italie, il ne faut pas y comprendre la Lombardie. Les Français sont bien contents de Milan. Cette ville s'est parfaitement montrée dans les dernières circonstances, et il y a bien du mérite de sa part, car si les espérances des ennemis s'étaient réalisées, son sort devenait affreux. Quand nous avons quitté Milan, nous l'avons regretté. Le peuple y est bon; il aime les Français; il aime la liberté et il nous semblait que nous quittions Paris.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes toujours occupés à former notre liste de manuscrits. Rien ne presse à cet égard, parce que quand un convoi sera prêt à partir, nous donnerons cette liste et en trois jours les ballots seront faits pour être chargés sur les voitures. Si le catalogue de la Bibliothèque du Vatican existait, il suffirait de le compulser. Mais il n'existe que celui des livres hébreux et celui des livres syriaques.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Ces jours derniers, nous avons visité tous les livres arabes et nous avons eu soin de ne marquer que ceux qui ne sont pas dans la Bibliothèque de Paris.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Il s'en faut de beaucoup que nous connaissions la Bibliothèque du Vatican, mais à en juger par ce qui nous est déjà passé par les mains, je t'assure que sa célébrité tomberait considérablement si le catalogue en était fait. Elle ne renferme que des manuscrits et lorsque nous l'aurons écrémée en envoyant à Paris tous les objets célèbres et connus de réputation, je t'assure qu'il sera encore plus nécessaire que jamais de tenir ce catalogue secret.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Fais mille compliments à mon frère et à sa femme,<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> à Fillette et à son mari,<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> à la citoyenne Berthollet, dont le mari se porte bien et fait en ce moment sa méridienne.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Ne m'oublie pas auprès des citoyens et citoyennes Oudot, Berlier, Florent-Guyot,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> enfin embrasse pour moi Louise, Victoire et Paméla<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> et compte sur le bien tendre attachement de ton mari.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Nous n'avons pas encore été à Gênes, et nous n'avons pas encore vu les citoyen et citoyenne Faipoult. Je leur ai écrit il y a quelques jours.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Peut-être a-t-on répandu à Paris quelques bruits inquiétants sur notre situation à Rome ? Vous pouvez être bien tranquilles; nous sommes ici dans la plus grande sécurité grâce au courage de notre brave armée.</div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Monge.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Lettre de Catherine de Paris le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796]. Voir les lettres n°19 et 24 des commissaires au ministre des Relations extérieures dans laquelle les commissaires l’informent et s’étonnent qu’ils ne reçoivent pas de lettres de leur famille.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Joseph-Jérôme LEFRANÇOIS DE LALANDE (1732-1807), astronome. Cette lettre venait certainement aider Monge dans son choix des manuscrits.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Lazare CARNOT (1753-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Date du soulèvement à Rome contre les Français. Voir la lettre n°22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Victoires de Lonato et Castiglione les 16 et 18 Thermidor an IV [3 et 5 août 1796]. Voir lettres n°21 et 22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Armistice de Bologne du 23 juin 1796. Sur l’opinion italienne au début du mois d’août 1796 est écrit dans le Mémorial : « […] la position de l’Italie, dans le peu de jours qui venaient de s’écouler, avait été une véritable révélation. Toutes les passions s’étaient montrées au grand jour ; chacun se démasqua. […] A Rome, les Français furent insultés dans les rues, on y proclama leur expulsion d’Italie. On suspendit l’accomplissement des conditions de l’armistice non encore remplies.[...] » Las Cases, <em>Le Mémorial de Sainte-Hélène</em>, « Conduite des différents peuples d’Italie durant cette crise. » Chapitre cinquième, X, T. I, pp. 539-540.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Giuseppe VALADIER (1762-1839). Voir les lettres n°82 et 102.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Sur la Lombardie. « […] En général, la Lombardie montra un bon esprit ; à Milan surtout presque tout le peuple témoigna une grande confiance et beaucoup de fortitude […] Aussi le général français leur écrivait-il dans sa satisfaction : « Lorsque l’armée battait en retraite, que les partisans de l’Autriche et les ennemis de la Liberté la croyait perdue sans ressource, lorsqu’il était impossible à vous même de soupçonner que cette retraite n’était qu’une ruse, vous avez montre de l’attachement pour la France, de l’amour pour la Liberté ; vous avez déployé un zèle et un caractère qui vous ont mérité l’estime de l’armée, et vous mériteront la protection de la République française. […[ Recevez le témoignage de ma satisfaction et du vœu sincère que fait le peuple français pour vous voir libres et heureux. Las Cases, <em>Le Mémorial de Sainte-Hélène</em>, « Conduite des différents peuples d’Italie durant cette crise. » Chapitre cinquième, X, T. I, p. 539. Voir la lettre n°22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Le catalogue est l’ouvrage de Giuseppe Simone Assemani, Bibliotheca Orientalis Clementino-Vaticana in qua Manuscriptos Codices Arabicos, Persicos, Turcicos, Hebraicos, Samaritanos, Armenicos, etc. Rome, 1719-1728, 4 Volumes.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Louis MONGE (1748-1827) et Marie Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Fillette est le surnom donnée à la très jeune sœur de Catherine HUART, Anne Françoise HUART (1767-1852) marié à Barthélémy BAUR (1752-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> La sieste.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS ( ? - ? ) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) et sa femme Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815). Ce passage répond à celui de Catherine dans sa lettre du 8 messidor [an IV] [26 juin 1796] lui écrit : « As-tu vu Faipoult, il t’a écrit une lettre pleine d’amitié en date du 27 floréal ? Je ne lui ai pas répondu. » Pendant la première campagne d’Italie, Faipoult remplit diverses missions diplomatiques en tant qu’envoyé de la République française à Gêne, ville maritime gouvernée par une oligarchie bourgeoise avant l’arrivée des Français. La lettre de Monge au couple Faipoult n’a pas été retrouvée.</p>
</div>
</div>
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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23. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
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1796-08-23
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Français
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Transcription de la copie manuscrite déposée à la B.I.F.
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Ms 2192 pp.12-18
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Correspondance
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
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Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
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Title
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
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1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
12 fructidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Rome (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 12 fructidor de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je venais, ma très chère amie, de remettre au courrier ma dernière lettre<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> lorsque je reçus celle que tu m'avais écrite en date du 7 thermidor<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> chez le citoyen Carnot.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> C'était la seconde que je recevais de toi, et elle me fit grand plaisir parce qu'elle n'était [pas] d'ancienne date. Nous avons reçu aujourd'hui un paquet dans lequel se trouvait celle que tu m'écrivis en date du 20 messidor<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a>. Berthollet en a aussi reçu une de sa citoyenne<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> de la même époque et quoiqu'elle soit d'une date plus ancienne de 17 jours que la précédente, cependant elle nous a fait autant de plaisir, parce que tu en as dit un peu plus long, et que tu avais rempli deux bonnes pages.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Ce qui contribue encore à notre joie, c'est la suite de bonnes nouvelles que nous recevons en même temps de nos armées d'Italie et du Danube.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Car pour peu que cela continue, notre armée des Ardennes prendra successivement les noms de tous les fleuves d'Europe. Les Romains commencent à croire à nos succès, à notre force, peut-être même à nos vertus et les faiseurs de nouvelles n'ont plus assez de front pour leur faire croire les choses les plus extravagantes contre la République. Il est impossible à un Français de se représenter les ragots ridicules que le peuple gobait avidement lorsqu'ils étaient contraires à nos armées. Par exemple, on avait dit que Buonaparte avait été battu à Brescia, qu'il avait été blessé, et qu'il était venu mourir dans une des chambres de notre appartement à Rome. Ce misérable peuple croyait tout cela, sans s'embarrasser si un homme blessé pouvait être transporté à 150 lieues de distance à travers un pays ennemi, tout prêt alors à s'insurger contre nous. Aujourd'hui tout a bien changé.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> On nous salue partout, on est flatté de nos visites quand nous en faisons quelques-unes. Lorsque nous descendons de voiture, le peuple s'assemble bien autour de nous, mais seulement par curiosité, et pour voir si nous avons la figure humaine ; et nous n'apercevons plus sur les visages l'espèce d'horreur que nous inspirions dans le commencement.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Le gouvernement se met sérieusement en train de remplir les conditions de l'armistice<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a>, il paraît à cet égard agir de bonne foi. Les statues qui doivent composer le premier convoi sont déjà descendues ; on travaille aux caisses et nous venons d'approuver le projet des chariots sur lesquels on doit les transporter à une si grande distance. Enfin nous sommes pleins de l'espoir que cette partie de notre mission sera encore bien remplie.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Je ne t'ai pas souvent parlé dans mes lettres du citoyen Moitte, parce que je croyais m'apercevoir qu'il écrivait aussi souvent à sa citoyenne, et à peu près par les mêmes courriers.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Cependant, j'ai manqué peu souvent de te dire que nous nous portions très bien. Il y a une quinzaine de jours qu'il nous a quittés pour retourner à Milan; il est dans une de nos voitures et il a pour compagnon Moineau.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Il nous a écrit de Florence où il s'est arrêté quelque temps et il se portait parfaitement à cette époque. Je suis persuadé que la citoyenne Moitte aura reçu de ses nouvelles encore plus facilement que tu ne peux recevoir des miennes; mais elle doit être parfaitement tranquille parce que Milan est presque aussi aimable pour un Français que Paris, parce que les mœurs du peuple y sont d'une douceur charmante, parce qu'il sait combien la liberté va lui être avantageuse et qu'il y a plus de patriotisme qu'en France. Le gouvernement y est entre les mains des Français et on y est dans la plus grande sécurité.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Je n'écris pas en particulier à Fillette, ni à Louise. Mais il ne faut pas qu'elles s'en formalisent; elles savent bien l'une et l'autre que je les aime de tout mon cœur.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Nous ne laissons pas que d'avoir ici quelques occupations. Le citoyen Cacault, commissaire du gouvernement français pour les articles de l'armistice relatifs aux finances, nous a priés de l'aider dans la recette des millions.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Nous sommes en conséquence obligés de vérifier les essais de la matière, le poids, l'emballage et de signer les états, ce qui nous occupe pendant des journées entières. De plus, il faut faire notre liste des manuscrits, et nous sommes souvent des journées entières dans la Bibliothèque du Vatican.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous venons de recevoir les notes qu'on nous a envoyées de la Bibliothèque nationale de Paris<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a>; et nous voyons avec plaisir que dans les objets que nous avons pu voir jusqu'ici, nous nous sommes rencontrés avec ces notes. Nous allons continuer notre travail avec encore plus de courage, et nous espérons que la République sera contente de nous.</div>
<div style="text-align: justify;">Dans le fait je prends beaucoup plus d'embonpoint que je n'en avais en sortant de Paris. Je te ferai à mon retour le même effet que tu me fis en revenant de la Côte-d'Or. Tu vois, ma chère amie, que les voyages ne nous sont pas défavorables. Cependant nous désirerions tous être à Paris; mais nous craignons que les sottises du roi de Naples<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> ne forcent le Directoire à nous envoyer lui faire une petite visite, et je t'assure que nous sommes des huissiers impitoyables.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie. Embrasse bien pour moi les citoyen et citoyenne Baur,<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Louise, Victoire, Paméla<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> ; présente mes respects à la citoyenne Berthollet dont le mari se porte bien; ne m'oublie pas auprès des citoyens et citoyennes Oudot, Berlier et Florent Guyot.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> Si Huart et Catherine sont encore à Paris, fais leur mille compliments de ma part.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Si tu as occasion encore de voir le citoyen Eschassériaux, rappelle-moi à son souvenir et dis lui que du point de vue où nous sommes, la République française nous paraît bien grande et occuper un champ bien grand dans la lunette. Les Républicains qui ont eu le bonheur de survivre à nos orages intérieurs doivent être bien contents<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a> ; il ne nous manque à nous autres que d'en avoir un peu plus souvent des nouvelles.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, porte toi bien, et compte sur le tendre attachement de ton bon ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Si tu as occasion de faire mes compliments à nos collègues de l'École polytechnique, ne manque pas de le faire. Ne m'oublie pas auprès de mon frère et de ma sœur.<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Lettre n°23.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Lettre de Catherine de Paris, le 7 thermidor an IV [25 juillet 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Lazare CARNOT (1753-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Lettre de Catherine de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> La lettre du 7 thermidor est bien plus brève que celle du 20 messidor parce que Catherine l’écrit de chez Carnot. (voir la lettre n°13). Elle écrit : « […] le courrier extraordinaire va partir ce qui me prive d’être plus longtemps avec toi. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> De Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796] Catherine écrit « […] les victoires sur le Rhin se succèdent avec tant de rapidité que nous les confondons, celles du soir sont plus éclatantes que celles que nous apprenons le matin. Je ne sais par laquelle commencer, je vais te donner la dernière de laquelle il résulte que le 13 [Messidor] [3 juillet] nous avons eu une affaire près Knubis au revers des montagnes noires, qui a coûté beaucoup de monde à l’ennemi. On lui a fait 1200 prisonniers, plusieurs pièces de canon. Depuis le rétablissement du pont de ehl, et le passage du Rhin, il ne s’est pas passé de jours qu’il n’y ait une affaire sérieuse, et toujours la victoire a été pour les Républicains. Enfin le message du Directoire au Conseil des Cinq Cents d’hier laissait entrevoir une paix prochaine, elle nous sera très avantageuse […]. » Le général Moreau dirige l’armée de Rhin et Moselle. Début juillet après sa victoire à Rastadt, les Français reprennent l’avantage sur le front allemand. Le 5 août 1796 victoire sur Wurmser à Castiglione. Voir la lettre n°22. Les Autrichiens refluent vers le Tyrol. Le 7 août, les Français entrent dans Vérone. En Allemagne, s’emparant de Cologne et de Francfort, Jourdan avance jusqu’aux confins de la Bohême.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Le 12 Thermidor an IV [31 juillet 1796], Wurmser prend Brescia. Voir les lettres n°12, 18, 21 et 22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> L’armistice de Bologne du 5 messidor an IV [23 juin 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a>Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et sa femme Adélaïde-Marie-Anne CASTELAS (1747-1807). Pour tenter de remédier au manque de nouvelles et aux aléas du courrier, les femmes des commissaires échangent les informations et les nouvelles. Voir la lettre n°13. Monge adresse une réponse à Catherine qui lui écrit : « Nous avons reçu 4 lettres de vous depuis votre départ, mais la C[itoyenne] Moitte n’en reçoit pas aussi souvent, cela l’afflige. Est-ce que vous êtes séparés que vous ne dites rien de son mari ? Dans le récit du général relatif à vous il ne le nommait pas, cela lui a encore donné de l’inquiétude. Je n’ai pas osé y aller hier pour lui faire part de tes nouvelles parce que vous ne parlez pas de lui, et crainte qu’elle n’en ait pas reçu, cela aurait encore réveillé ses inquiétudes. Il y a bien longtemps qu’elle a écrit à son mari poste restante à Milan, elle lui donnait de grands détails sur la situation de Paris, quant à moi je suis peu à portée d’en donner. » Paris le 20 messidor an IV [8 juillet 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> MOINEAU ( ?- ?) garçon de service attaché à la commission.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Voir la lettre n°23. Le 9 fructidor an IV [26 août 1796], mise en place d’une administration chargée de gérer la Lombardie et dirigée par le général BARAGUAY D’HILLIERS.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852), sœur de Catherine, et Louise MONGE (1779-1874). Sur la réaction de Louise face à l’absence de nouvelles de son père voir la lettre n°20.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> François CACAULT (1743-1805) chargé de l’exécution de l’armistice de Bologne avec le Pape qui stipule notamment des indemnités s’élevant à quinze millions de livres.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Voir la lettre n°15.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825). Au début de la Révolution il se rapproche de l’Autriche et tente de résister aux ambitions de Bonaparte. Est toujours soulignée l’influence que pouvait exercer Marie-Caroline sur son mari.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852) marié à Barthélémy BAUR (1752-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Louise MONGE (1779-1874), Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Jean-Baptiste HUART (1753-1835), frère de Catherine et Catherine RIONDEL (1776 -1835) fille de sa femme Françoise CHAPELLE (17 ? - ? ) veuve RIONDEL. Dans sa lettre de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796], Catherine écrit à Monge que son frère Jean-Baptiste HUART (1753-1835) et la fille de sa femme Marie-Catherine RIONDEL (1776?-1835) sont à Paris chez la famille Monge depuis le 15 messidor [3 juillet 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a>Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824). Il fait partie des républicains qui ont survécu aux « orages intérieurs ». Homme politique de la Charente-Inférieure, Eschassériaux est engagé dans l’action politique dès le début de la Révolution. Il est élu à l’Assemblée législative en 1791, en 1792 à la Convention. Il y siège parmi les Montagnards et vote la mort du roi. À partir de 1795, il continue son activité législative au Conseil des Cinq-Cents. Catherine le voit régulièrement. Toute la famille est en attente de la demande en mariage qu’il doit faire à Louise la plus jeune fille. Dans sa lettre de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796], elle écrit : « […] Louise se porte fort bien. Elle reçoit Eschassériaux avec bien plus de froideur que l’année dernière. Voilà cinq à six fois qu’il vient nous voir, comme elle est peu communicative, je ne sais ce qu’elle pense, mais à vue de pays je m’aperçois que les embarras du ménage qu’elle a un peu jugé par celui d’Émilie, prolongeront sa résidence avec nous. J’en suis bien aise ; car si les d[emoise]lles qui sont heureuses chez leurs parents réfléchissaient un peu, elles retarderaient l’époque de leur mariage. ».</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[22]</a> Louis MONGE (1748-1827) frère de Gaspard MONGE et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France)
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Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
25. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-08-29
Creator
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Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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A language of the resource
Français
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Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
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IX GM 1.84
Format
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1 double folio
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Première campagne d'Italie
Vie familiale
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Première campagne d'Italie
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
23 fructidor an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Rome
Notes
Tout ce que vous n'avez pas pu mettre ailleurs ou en attente de création de champ spécifique.
Autographe fonds Marey-Monge.
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 23 fructidor de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Ta mère<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> m'a fait un bien grand plaisir, ma chère Émilie, en me mandant que vous vous portez bien, toi et ton mari ; que ton enfant vient à merveille, qu'il a déjà deux dents, qu'il est assez fort pour que tu puisses le sevrer sans inconvénient à huit mois et que vous vous proposez d'aller à Paris après les vendanges.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Je n'espère pas avoir le plaisir de vous y voir, et c'est pour moi une grande contrariété; mais en revanche ce sera un grand bonheur pour ta mère qui n'est jamais un instant sans penser à toi et qui aime bien tendrement ton mari.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Si l'horizon politique ne s'obscurcissait pas dans le pays où nous sommes, nous pourrions espérer d'arriver en France dans quelques mois. La liste des cent objets d'art est faite depuis longtemps et, après quelques lenteurs auxquelles cette imbécile de cour de Rome est accoutumée, on s'est mis en action pour les livres. On travaille aux caisses, on a déjà descendu les statues qui doivent composer le premier envoi ; on s'occupe de les emballer, les chariots qui doivent les conduire jusqu'à Paris pour qu'elles ne soient pas exposées à être chargées plusieurs fois et déchargées, ces chariots, dis-je, sont commandés et on y travaille à force. Des douze voitures qui formeront le convoi, la première et la dernière seront traînées chacune par quatre buffles, les autres seront attelées chacune de quatre bœufs de l'espèce napolitaine dont les cornes ont un développement extraordinaire,<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ce qui donnera une tournure triomphale à la marche depuis Nice jusqu'à Paris.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Des gens sont envoyés dans les campagnes pour faire l'acquisition de ces animaux, et pour les rassembler le jour du départ ; nous espérons que dans une quinzaine de jours le premier convoi pourra partir. Il y en aura deux autres ensuite, et ceux-ci exigeront moins de temps, parce qu'on s'en occupe déjà en même temps que l'on travaille à l'autre avec activité.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Quant à la liste des 500 manuscrits, nous nous en occupons continuellement, mais il n'est pas nécessaire qu'elle soit faite si promptement. Du moment qu'elle sera livrée, il ne faudra que trois ou quatre soirs pour emballer les livres, et les charger sur le dernier convoi. Nous avons déjà dépouillé tous les livres hébreux, samaritains, syriaques, arabes, coptes ; nous en sommes aux grecs et aux latins. Le plus facile de notre besogne est fait, parce que les manuscrits des langues orientales sont en général moins nombreux que les autres. Mais avec de la patience, nous viendrons à bout de notre mission qui, pour être parfaitement faite, exigerait des siècles.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">L'armistice avec le pape tiendra-t-il ?<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Signera-t-il la rétractation que le Directoire exige de lui ? C'est ce qui se décidera incessamment. Les conférences sont vraisemblablement ouvertes sur cet objet à Florence entre les commissaires du gouvernement de la République d'une part, et les plénipotentiaires du pape de l'autre; et dans peu de jours nous saurons à quoi nous en tenir à cet égard. Si l'armistice est rompu, nous serons obligés de rétrograder par Florence et notre mission sera retardée.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Si la paix se fait, nous continuerons notre travail et nous pourrons passer l'hiver à Paris, à moins que le Directoire ne veuille avoir quelques-uns des chefs-d'œuvre de Naples, et que nous ne soyons obligés d'aller faire une visite au Vésuve.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Ta mère me mande que Louise ne paraît pas écouter les propositions de mariage, et qu'elle semble rejeter celui qui se présentait déjà l'année passée.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> J'en suis fâché ; il me paraît difficile qu'elle en trouve un aussi avantageux : quant à moi, je crois qu'elle a tort. Je ne sais pas quelles sont les raisons de son éloignement ; mais en général il serait bon qu'elle sût que la position dans laquelle elle met le citoyen E. ne peut lui être favorable, et le met dans le cas d'être jugé désavantageusement; tandis qu'après un mois de mariage il serait tout autre. L'embarras ferait place à l'aisance qui donnerait de la grâce aux autres qualités solides qu'il a et qui doivent en faire un excellent mari.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Quant à moi, je suis trop éloigné pour lui parler de cela.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> La lenteur d'une correspondance aussi lointaine fait manquer tous les à propos ; quand on reçoit une réponse à une lettre, les circonstances n'existent plus et la réponse est inutile. Vous êtes plus à portée ton mari et toi de lui donner les conseils dont elle pourrait avoir besoin.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère Émilie. Embrasse bien ton mari pour moi, fais mes compliments au citoyen Debais, rappelle-moi au souvenir de la charmante société que je n'ai eu que le temps d'entrevoir chez toi,<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> et compte sur la tendre amitié de ton père.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Dis à ton mari que nous sommes ici dans une solitude presque totale ; que les communications entre l'armée d'Italie et Rome sont plus retardées qu'avec Paris<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a>, et que lorsque nous apprenons des nouvelles certaines, vous les savez déjà. Je dis certaines car on ne manque pas d'en faire tous les jours à Rome, et il n'y a pas de jour qu'on ne fasse courir le bruit que l'Italie est délivrée des Français, qu'ils sont tous tués, que Buonaparte est fait prisonnier, qu'il est blessé à mort, qu'il est venu mourir dans notre appartement entre nos bras, que les Autrichiens sont en Lorraine ; et de mille autres sottises de cette nature. Ce qu'il y a de pitoyable, c'est que cet imbécile de peuple romain croit tout cela comme les miracles de ses madones, et qu'il ne veut pas entendre parler d'autre chose. S'il passe un papier public de Milan, de Bologne, dans lequel on dit les choses comme elles sont, les Romains s'écrient que c'est une gazette jacobine. Enfin c'est un peuple si accoutumé à l'erreur, qu'il ne peut pas entendre une vérité, surtout si elle est favorable aux Français. Tu vois, ma chère amie, que dans notre position nous sommes une source fort maigre de nouvelles. Ce que je pourrais vous dire de plus récent, mais que vous savez déjà depuis plusieurs jours, c'est que Reggio d'abord, et ensuite Modène viennent de planter l'arbre de la liberté. Cela s'est passé de la manière la plus aimable à Reggio où il n'y a pas eu la moindre violence envers personne, si ce n'est qu'on a engagé la troupe de Modène à laisser ses armes et à s'en aller, ce qu'elle a fait. À Modène, cela a été plus difficile; la Régence qui gouverne en l'absence du duc qui est émigré, a fait résistance; elle a tiré sur le peuple, il y a eu quatre personnes tuées et un grand nombre de blessés ; mais la glace est rompue et voilà encore une république de plus en Italie.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Les ennemis du gouvernement à Paris ne manqueront pas de jeter les hauts cris ; ils mettront leurs esprits à la torture pour trouver quelque venin défavorable à jeter sur ce résultat; mais heureusement, ce sont des petits chiens qui aboient contre le char du vainqueur, et qui ne retardent pas sa marche triomphale. Il est bien étonnant que tous ces gens d'esprit aient fait des volumes et rempli toutes les gazettes pour essayer de prouver que nous avions tort d'emporter les chefs-d'œuvre d'Italie.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> Heureusement, leurs efforts ont été vains, et Paris aura dans son sein l'Apollon du Belvédère, le Laocoon, l'Antinoüs<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> ... etc., la Transfiguration de Raphaël<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> ... etc.</div>
<div style="text-align: justify;">Le convoi de la Lombardie, de Modène et de Bologne est actuellement en route pour Paris.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> Il n'y a pas de statues; mais il y a de beaux tableaux, entre autres la Ste Cécile de Raphaël, qui est à mon avis le chef-d'œuvre de la peinture.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Je te conseille d'aller la voir lorsque tu seras à Paris.</div>
<div style="text-align: justify;">Au reste, ce que nous enlevons de Rome n'y fera pas un grand vide. Nous écrémons à la vérité le Capitole et le Muséum du Vatican, mais comme nous respectons les propriétés particulières, nous laissons à Rome des chefs-d'œuvre aussi célèbres et aussi nombreux que ceux que nous emportons. Adieu, ma chère amie, je t'embrasse de tout mon cœur.</div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Catherine HUART MONGE (1748-1847).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Émilie MONGE (1778-1867), son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et leur fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Catherine écrit le 26 thermidor an IV [13 août 1796] « M[onsieur] Marey m’écrit pour avoir ton adresse pour t’écrire, Émilie se plaint amèrement de ce que tu ne lui écris pas, son enfant a déjà deux mois, elle se propose de le sevrer à huit mois, elle sera plus libre cet hiver à Paris, ils doivent venir après les vendanges, c’est dommage que nous ne puissions pas les loger à la maison. Elle me fait un grand vide cette pauvre Émilie qui ne m’a jamais donné que des jouissances, m’en voilà séparée pour toujours.» Voir la lettre n°3.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Sur les bœufs que les commissaires veulent ramener en France voir les lettres n°21, 24, 29, 48, 111 et 115.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Sur la nature spectaculaire du convoi et la volonté de frapper l’opinion publique voir les lettres n° 48, 102, 110 et 140</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Sur la saisie des manuscrits au Vatican, voir les lettres n° 23, 25, 26, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113, 114, 120 et 139.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Armistice de Bologne signé le 5 messidor an IV [23 juin 1796] avec le pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> La commission reprend ses travaux à Rome après le Traité de Tolentino du 1 ventôse an V [19 février 1797]. Voir la lettre n°65.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Monge est à Naples au mois de juin 1797. Voir les lettres n°107 et 108.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Louise MONGE (1779-1874), fille cadette de Monge et l’homme politique Joseph ESCHASSÉRIAUX (l‘aîné) (1753-1824). Voir la lettre n°25.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Monge salue l’engagement d’Eschassériaux dans l’action révolutionnaire. À la différence de Marey, il ne cherche pas à éviter les dangers et les difficultés de l’action révolutionnaires, il s’y confronte. Voir les lettres n°90 et 137. Marey partage son avis. Voir la lettre n°118. Monge répond au récit de Catherine dans sa lettre de Paris, le 27 thermidor an IV [14 août 1796] : « E[schassériaux] vient souvent à la maison nous le trouvons aussi à la promenade, mais nous en sommes toujours au même point. Cependant M[adame] Bertollet qui a eu décadi [dernier] un M[onsieur] Dubois à dîner chez elle à Aulnay, il lui a dit que tu avais deux jolies filles que l’aînée avait fait un bon mariage et que si la cadette avait voulu elle en aurait fait, un bien avantageux, qu’un de ses amis il était [f…] que c’était E[schassériaux]. Comme il y avait quelqu’un, elle n’a pas suivi cette conversation ; il paraîtrait d’après cela qu’il en aurait parlé à quelqu’un. […] il a toujours l’air gauche, mais bon enfant. » Émilie et Nicolas-Joseph Marey ne manquent pas dans leur correspondance de tenir Monge informé. Sur le mariage de Louise avec Eschassériaux voir les lettres n°113, 118, 125, 126, 127, 136, 137 et 138.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Monge n’aborde jamais la question d’un éventuel mariage avec Eschassériaux dans les lettres à sa fille Louise, il ne lui fait part de son jugement sur Eschassériaux qu’à la veille de leur mariage. Voir la lettre n°137.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> DEBAIS ( 17 ?- ?) ami de Marey et membre de la petite société républicaine de Nuits.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Voir la lettre n°26.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> HERCULE III DE MODÈNE (1727-1803) quitte Modène et se retire à Venise après avoir nommé une régence présidée par le marquis Girard Rangone. Voir la lettre n°26 et la lettre de Bonaparte au Directoire du 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796] (960, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Sur les réactions que suscitent les saisies d’œuvres d’art en France dans la presse notamment et sur l’opinion publique et sur l’action menée par Quatremère de Quincy et Roederer voir les lettres n°19, 22, 26, 28 et 34.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> L’ Apollon du Belvédère et l’Antinoüs sont des copies romaines de statues grecques, avec le groupe du Laocoon et ses fils, elles sont exposées dans la cour du Belvédère qui relie le Palais du Vatican au Palais du Belvédère.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> La transfiguration du Christ (1520), dernier tableau de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Sur le premier convoi des œuvres d’art saisies et confié au commissaire La Billardière, voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48 et 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> La Sainte Cécile et quatre saints (1515) de Raffaello SANZIO DA URBINO. Voir les lettres n°12, 48 et 53.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Publication
Deux choix :
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Monge, Émilie (1778-1867)
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27. Monge à sa fille Émilie Monge
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1796-09-09
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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An account of the resource
Transcription établie apr René Taton à partir de la lettre autographe fonds Marey-Monge.
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome
Subject
The topic of the resource
Vie familiale
Commission des sciences et des arts (Italie)
Esprit public
Première campagne d'Italie
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Commission des sciences et des arts (Italie)
Esprit public
Première campagne d'Italie
Vie familiale
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
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1796-05 - 1797-10]
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
5e jour complémentaire an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Rome (Italie)
Notes
Tout ce que vous n'avez pas pu mettre ailleurs ou en attente de création de champ spécifique.
Autographe fonds Marey-Monge.
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 5<sup>e</sup> complémentaire de l'an IV de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu, le 29 fructidor, ma très chère amie, ta lettre datée du 15<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> ; elle m'a fait le plus grand plaisir, d'abord parce qu'étant arrivée beaucoup plus rapidement que toutes les autres, elle nous a donné de votre part des nouvelles fraîches, et ensuite parce qu'elle nous a tranquillisés sur les drapeaux blancs, sur les cocardes blanches de Paris, dont le courrier du Pape<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a>, arrivé la veille, avait fait une chose très grave. Quoique nous soyons accoutumés à voir que non seulement on centuple ici les événements qui ne nous sont pas favorables, mais même qu'on en forge tous les jours qui n'ont aucun fondement ; nous avions sur les cocardes quelques inquiétudes que ta lettre a calmées, et nous expliquons cela d'une manière très tranquillisante pour les amis de la République et du gouvernement.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Il paraît que la plupart de vos journaux parlent la même langue que leurs amis de ce pays-ci ; ils ont les mêmes habitudes, comme les mêmes inclinations. Ils forgent les nouvelles les plus désastreuses, et elles sont les mêmes que celles qu'on a tant de facilité à faire croire aux imbéciles Romains.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> On avait débité ici que Buonaparte<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> avait été fait prisonnier, le lendemain qu'il avait été blessé et qu'il s'était rendu à Florence chez Miot<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> à quatre vingt lieues du champ de bataille ; le jour suivant qu'il était venu mourir à Rome dans notre propre appartement, 60 lieues plus loin ; eh bien, vos journaux répètent les mêmes faussetés ; peut-être y mettront-ils un peu plus d'adresse, mais ils y mettent certainement la même volonté,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> et vous avez dû quelques jours après recevoir la belle nouvelle de la défaite totale de l'armée de Wurmser dans les états de Venise, et de la retraite entièrement coupée aux restes de cette armée.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Nous voudrions nous-mêmes avoir des communications plus fréquentes avec notre armée d'Italie. Nous sommes quelquefois 15 jours sans entendre parler d'elle et nous aspirons après nos courriers qui nous ont toujours surpris par des nouvelles encore plus heureuses que celles que nous espérions.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Les affaires se traitent actuellement entre Rome et la République française à Florence. Nous ne pouvons guère vous en donner des nouvelles, et vous serez tout près de les recevoir lorsque nous les recevrons nous-mêmes. Voici cependant ce que nous savons.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Le plénipotentiaire du Pape le comte Caleppi<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ayant reçu des commissaires français le traité proposé par le Directoire, et n'ayant pas les pouvoirs pour signer un traité de ce genre, est revenu à Rome avec un délai de 6 jours, et dans le même temps un courrier de Saliceti et Garrau<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> portait un autre traité au roi de Naples. À la réception, le pape a assemblé une congrégation de cardinaux dans laquelle on a décidé quels étaient les articles qu'on pouvait accepter et ceux qu'en conscience on ne pouvait pas signer. Pendant ce temps-là, en s'abandonnant à sa passion contre la République française, il prend les mesures qu'il croit convenables pour exciter une guerre de religion, une croisade contre la République. Il écrit au roi de Naples<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> pour unir leurs armes ; il fait courir des articles faux, il fait répandre ou souffre qu'on répande dans Rome que ce n'est pas Wurmser dont la retraite est coupée par Buonaparte, mais celui-ci dont la retraite est au contraire coupée par le premier. Enfin il prépare et fait imprimer une bulle qu'on a tenue secrète et que nous n'avons pas vue, mais qui, dit-on, n'est autre chose que l'ordre à tous les bons et fidèles catholiques de tous les pays de courir sus aux jacobins, et il espère par là non seulement pousser toute la population d'Italie sur l'armée de Buonaparte et l'étouffer par le nombre, mais encore extirper dans toute l'Europe jusqu'à la racine de ce terrible jacobinisme. C'est-à-dire de cet enthousiasme pour les principes de la Révolution de France, de cette admiration qu'inspirent son gouvernement, l'héroïsme de ses armées, les talents de ses généraux. Malheureusement pour de si vastes conceptions, on reçoit pour réponse du roi de Naples, qu'il a fait deux fois la même proposition au pape qui n'en a pas tenu compte ; qu'à présent il pense sérieusement à faire la paix et qu'il espère l'obtenir, et que ce serait seulement en cas de non succès qu'il pourrait penser de nouveau à une coalition. On apprend que le roi d'Espagne a conclu un traité offensif et défensif contre l'Angleterre, et que même il a déjà mis embargo sur les vaisseaux anglais qui sont dans ses ports, et l'on s'aperçoit trop tard de sa propre nullité.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Ce que l'on peut faire c'est d'envoyer un courrier à Caleppi qui était parti pour Florence avec la résolution de la Congrégation, vraisemblablement pour lui inspirer plus de souplesse et quelque moyen dilatoire, unique moyen de cette cour sotte, ignorante et incapable. Cependant les bulles terribles sont brûlées, les ordres pour continuer les articles de l'armistice sont donnés,<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> et après-demain nous irons à deux lieues d'ici recevoir des taureaux et des vaches d'une belle espèce que nous envoyons en France, ainsi que des buffles mâles et femelles que nous adresserons au département de l'Ain où ils trouveront des marais qui leur sont nécessaires, jusqu'à ce que le ministre de l'intérieur en dispose.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">On ne peut pas se figurer l'erreur dans laquelle sont ici et le peuple et le gouvernement sur l'état de la France, et l'importance qu'ils attachent à leurs petites opérations. Il semble réellement que l'on vive au milieu de somnambules qui rêvent; malheureusement les somnambules sont des fols. Au reste il est tant à désirer pour le progrès de l'espèce humaine que l'influence politique et religieuse de tous ces imbéciles sur le reste de l'Europe soit détruite ; il serait peut-être si dangereux pour la République de n'y pas mettre les ménagements qu'elle y a mis jusqu'à présent, puisque le pape reste toujours souverain, qu'il est à souhaiter que le St-Père fasse encore quelques sottises qui forcent les Français à rendre enfin au genre humain le plus grand service que personne lui eût jamais rendu. Tous nos amis nous tranquillisent à cet égard, et nous assurent que les sottises ne manqueront pas. J'en accepte l'augure.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, mille compliments à tout notre monde et à tous nos amis, et compte sur le sincère attachement de ton bon ami</div>
<div style="text-align: justify;">Respects à la citoyenne Berthollet.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> Son mari<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> se porte bien et ne doit pas écrire aujourd’hui. Il se charge de la correspondance avec nos collègues Thoüin et Moitte<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> qui sont à Florence, auprès de Saliceti et Garrau.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 1er brumaire <a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> de l'an V</div>
<div style="text-align: justify;">Je rouvre ma lettre, ma chère amie, pour te souhaiter la bonne année<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> ; je voudrais bien n'être pas aussi éloigné de toi; la cérémonie serait un peu plus gaie. J'espère que l'an 5 sera aussi heureux pour la République que l'an 4 lui a été glorieux.</div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> De Paris le 15 fructidor an IV [1<sup>er</sup> septembre 1796]. Pourtant dans sa lettre n°28 du 24 fructidor, Monge répond au passage que Catherine consacre au jugement du procès de Quatremère de Quincy. Voir la lettre n°28.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Monge répond à Catherine qui lui donne plusieurs nouvelles d’actualité. Après avoir d’abord abordé l’acquittement de Quatremère de Quincy (voir la lettre n°28), elle continue en informant son mari de l’évasion du député Drouet, soupçonné d’être un acteur dans le complot babouviste dans sa lettre du 15 fructidor an IV [1<sup>er</sup> septembre 1796] : « Drouet s’est évadé de sa prison ; le lendemain, il a écrit à la police pour lui faire part de la manière dont son évasion s’était opérée, pour que les soupçons ne portent sur personne. Ses complices sont partis la nuit du 11 au 12 de ce mois pour Vendôme où est installée la Haute Cour. Cette même nuit, on a planté dans différents quartiers de Paris des drapeaux blancs avec cette inscription : « Vive le Roi, mort aux Républicains ! » Ce Drapeau est parsemé de fleurs de lys d’or, une grande quantité de cocardes blanches ont été jetées dans les rues, plusieurs boëtes ont été tirées vers les 3 heures du matin dans différents quartiers de Paris. Cela a réveillé beaucoup de monde qui ont regardé par la fenêtre et ont d[û se] recoucher. Le peuple ni qui que ce soit n’ont pris part à cette comédie. Et les autres en ont été pour leurs frais. Un des tireurs de boëte(sic), a eu la moitié de la tête emportée par son artifice. Le matin, on l’a trouvé presque mort, au coin de la rue de la Licorne. C’est un nommé Arnoult horloger de la rue des Marmousets et ancien membre du comité révolutionnaire. La tranquillité publique n’a pas été troublée un instant. » </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Voir la lettre n°18.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> André-François MIOT DE MELITO (1762-1841), ambassadeur à Florence puis envoyé en mission à Rome par Bonaparte le 2 juillet 1796. Voir lettres n°13, 14 et 24.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Monge répond à Catherine qui lui écrit le 15 fructidor an IV [1<sup>er</sup> septembre 1796] : « Les journaux d’hier annoncent la mort de Bonaparte. Cela serait bien malheureux, je me plais à croire que cela est faux. » Voir lettres n°21 et 22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797) général autrichien. Le 22 fructidor an IV [8 septembre 1796] Wurmser est battu à Bassano et le 29 fructidor [15spetembre] à Saint-Georges. Bonaparte effectue le récit détaillé de ces victoires de l’armée d’Italie dans les lettres au Directoire du 24 fructidor an IV [10 septembre 1796] (899, <em>CGNB</em>) et du 30 fructidor an IV [16 septembre 1796] (906, <em>CGNB</em>). Wurmser se réfugie alors dans Mantoue. Bonaparte à Joséphine 24 fructidor an IV [10 septembre 1796] : « L’ennemi a perdu, ma douce amie, dix-huit mille hommes prisonniers, le reste est tué ou blessé. Wurmser avec une colonne de quinze cents chevaux et cinq milles hommes de cavalerie n’a plus d’autre ressource que de se jeter dans Mantoue. ». (900, <em>CGNB</em>). Sur le siège de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 30, 42, 45, 51, 53 et 55.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Voir les lettres n°18, 21 et 22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Lorenzo CALEPPI (1741-1817), Nommé en août 1796 plénipotentiaire pontifical.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) et Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1829) commissaires à l’Armée d’Italie. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> FERDINAND IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Le 18 aout 1796, la France signe un traité d’alliance offensive et défensive avec l’Espagne, le traité de Saint-Ildefonse ; Charles VI abandonne le camp anglais.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> L’exécution de l’armistice relativement aux objets des arts et des sciences est suspendue le 3 vendémiaire an V [24 septembre 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Pierre BÉNÉZECH (1749-1802). Voir les lettres n°21, 24. 48, 111 et 115.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Marie-MargueriteBAUR (1745-1829) femme de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> André THOÜIN (1747-1824) et Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). Voir la lettre n°25.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Il s'agit évidemment du 1<sup>er</sup> vendémiaire de l'an V [22 septembre 1796]. [R.T.].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Changement d’année selon le calendrier révolutionnaire.</p>
</div>
</div>
Publication
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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29. Monge à sa femme Catherine Huart
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1796-09-21
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Transcription établie par René Taton à partir de l'autographe fonds Marey-Monge.
Type
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Correspondance
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Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
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Première campagne d'Italie
-
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
10 vendémiaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Ferrare
Transcription
<div style="text-align: justify;">Ferrare, le 10 vendémiaire de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Saliceti<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> a reçu aujourd'hui un courrier, ma chère amie, qui est arrivé ici en 6 jours de Paris. Il y avait un paquet adressé à Miot<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> et scellé de 5 cachets. Le frère de Miot<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> qui est avec nous avait de la répugnance pour ouvrir une lettre si bien cachetée ; il s'y est déterminé cependant et il a trouvé une lettre pour moi. Je ne m'y attendais pas et je pensais qu'une lettre venue si promptement me donnerait des nouvelles fraîches de toi ; c'était de toutes celles que j'ai reçues celle qui était venue le plus promptement. Eh bien c'était ta lettre du 4 fructidor <a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> qui en contenait une pour Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> à qui je l'ai adressée sous le couvert de Miot, chez qui il est maintenant à Florence, à moins qu'il ne fut pas encore de retour de Livourne.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Je vois par ta lettre que vous avez été quelquefois un mois pour recevoir de mes nouvelles. Ce n'est pas notre faute ; quand tu auras reçu toutes mes lettres, tu verras que je t'ai écrit au moins toutes les décades<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> ; mais les occasions pareilles ne se rencontrent pas toujours ; quelques lettres vont très vite, d'autres prennent une voie ou plus longue ou plus lente et tu ne les reçois que plus tard.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Je suis, ma chère amie, dans la patrie de l'Arioste.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> J'ai vu aujourd'hui la maison dans laquelle il est né, celle dans laquelle il a composé ses chefs-d'œuvre, et sur le banc de laquelle je me suis assis; j'ai vu son tombeau dans l'église des Bénédictins, son vieux fauteuil de bois et son écritoire que l'on conserve dans le cabinet de l'Université. Enfin les Ferrarais rendent à sa mémoire tous les honneurs qu'elle mérite.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">La ville de Ferrare est à mon avis la plus belle ville de toute l'Italie. Les rues sont toutes très grandes, très larges, presque parfaitement alignées. Elle est faite pour une population de 200 mille âmes, et elle n'en contient que 30 mille ; cela tient à beaucoup de causes dont un grand nombre va être détruit par le régime de la liberté dont la nation française fait cadeau à l'Italie, et qu'elle reçoit avec une triste indifférence. Ceci cependant ne regarde que Ferrare, car Bologne et Milan commencent à sentir le prix de ce bienfait, et paraissent se mettre en mesure pour le conserver. Il serait à désirer que Bologne et Ferrare ne fissent qu'une seule république. Cela convient à Bologne ; les gens de Ferrare par jalousie n'en conviennent pas encore ; cela cependant s'arrangera, et il en sera comme de ces familles qui terminent leurs vieux procès par le mariage de leurs héritiers réciproques. Si cela a lieu, cette ville-ci deviendra le port de la république et sera une des plus belles villes de l'Italie.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes par rapport à vous à 10 lieues au-delà de Mantoue et nous en recevons rarement des nouvelles parce que la route ne mène nulle part qu'à la mer. Nous apprenons cependant en ce moment que le blocus vient d'être entièrement achevé ; ainsi tout le reste de cette redoutable armée de Wurmser se trouve actuellement renfermé dans les murs de Mantoue.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Mais tout cela ne fait rien et en Italie nous avons besoin d'apprendre des bonnes nouvelles de nos armées du nord, et il nous tarde d'entendre que le bon Jourdan ait repris l'offensive.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes encore ici pour deux jours, ma chère amie, et nous retournerons par Bologne à Florence, où je rejoindrai le corps de la Commission.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Alors je m'éloignerai à nouveau de toi, et il ne faudra pas t'étonner si dans ce moment mes lettres tardent un peu à t'arriver. Au reste, il paraît que c'est moins la longueur de la distance qui cause le retard que la voie dont il profite. Si les lettres passent par le quartier général, elles peuvent rester un mois dans les portefeuilles ambulants, sans qu'on songe à les expédier; mais je ne puis pas mieux faire, je t'écris par toutes les occasions qui se présentent; ne t'alarme donc pas si quelquefois cela fait long feu.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Sois sûre que nous voudrions bien tous être à Paris, et que le devoir seul nous retient ici, surtout dans ce moment où le principal objet de notre mission est suspendu,<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> et que la reprise dépend autant des succès des armées d'Allemagne, et peut-être même de la situation de Paris dont nous ne savons rien.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Quant à toi, écris-moi toujours le plus souvent que tu pourras et compte sur le tendre attachement de ton bon ami Monge.</div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) commissaire à l’Armée d’Italie. Monge le suit dans ses missions jusqu’au 6 Brumaire an V [27 octobre 1796] , date à laquelle Miot et Monge laisse le commissaire aux armées à Livourne. Voir les lettres n°31 à 40.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> André-François MIOT DE MELITO (1762-1841), ambassadeur à Florence puis envoyé en mission à Rome par Bonaparte le 2 juillet 1796. Voir lettres n°13, 14 et 24.</p>
</div>
</div>
<div><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jacques-François MIOT (1779-1858) commissaire des guerres le 28 ventôse an V [18 mars 1797].</div>
<div> </div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> De Paris le 4 fructidor an IV [21 août 1796], Catherine écrit : « Écris-moi donc plus souvent voilà aujourd’hui un mois que je n’ai pas reçu de tes nouvelles, cela commence à être bien long. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Après la suspension de l’armistice de Bologne, le 3 Vendémiaire an V [24 septembre 1796] les commissaires doivent quitter Rome et se rendre à Florence. Monge y laisse ses collègues et accompagne Saliceti à Ferrare. Monge devient alors le spectateur des événements politiques et militaires qu’il se plait à observer en accompagnant Miot et Saliceti dans leurs missions. Berthollet à cette date est à Livourne, Monge arrive avant lui à Florence.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Catherine commente dans sa lettre de Paris le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « Nous sommes en effet quelques fois un mois sans recevoir de vos nouvelles, mais j’en reçois presque toujours deux à la fois, surtout depuis que tu les envoies par la poste qui est la voie la plus prompte. Je ne me plains pas de ton exactitude, mon cher ami (car j’en ai reçu 17), mais bien de ton éloignement, surtout de ton long séjour à Rome, où je te voyais perpétuellement exposé aux poignards de ces traîtres. Vous en voilà dehors, je suis beaucoup plus calme. » Depuis la première lettre écrite de Lanslebourg jusqu’à cette lettre de Ferrare il y a bien 17 lettres de Monge à Catherine dans le corpus. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Ludovico ARIOSTO (1474-1533). Poète italien.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Catherine répond de Paris, le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « Tes jouissances vont recommencer, puisque tu t’es déjà assis sur le banc de la maison de l’Arioste, que tu as vu son tombeau. Les Ferrarrais font très bien de conserver les meubles qui ont servi à cet agréable écrivain. Cette ville doit être bien déserte puisqu’elle [est] faite pour 200 milles âmes et qu’elle n’en contient que 30. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Sur le blocus de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 34, 42, 45, 51, 53 et 55.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Jean-Baptiste JOURDAN (1762-1833) général de l’armée de Sambre-et-Meuse. Catherine répond dans sa lettre de Paris le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « Si Mantoue est pris, l’armée républicaine ira mettre cette vieille momie à la raison. Le traité de paix avec le roi de Naples a dû être accepté hier par les conseils. Voilà encore un ennemi de moins, et une ressource de moins pour le pape. Nos affaires sur le Rhin [ne] vont ni bien ni mal. Moreau a eu un avantage considérable aux environs de Buchau le 10 et le 12. Il a pris 2 drapeaux, 6 bouches à feu, 5 milles prisonniers parmi lesquels 56 officiers, lesquels ont rapporté que l’Empereur n’avait plus de force dans l’intérieur de l’Autriche, qu’il a envoyé à l’armée toutes les forces qui jusqu’alors étaient restées en réserve dans les garnisons ; ce sont des rapports de prisonniers. Beurnonville a remplacé Jourdan, je ne sais quelle armée ce dernier commande à présent. Il est bien malheureux que ce brave homme ait éprouvé un échec aussi considérable. Il paraît, par les nouvelles officielles, que les habitants de Strasbourg et des environs ont vigoureusement aidé à repousser les Autrichiens lorsqu’ils sont venus à Kehl, tous les C[itoyens] de ce département sont armés et organisés de manière à bien défendre l’entrée de notre territoire. »</p>
</div>
</div>
<div style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> À Florence Monge ne retrouve que Thoüin et Tinet. Voir les lettres n°29 et 33. C’est ensuite à Modène que la commission se rassemble mais Monge ne voit pas ses collègues puisqu’il part la veille de leur arrivée, le 26 vendémiaire an V [17 octobre 1796]. Voir la lettre n°37.</div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Voir supra. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Catherine informe Monge de l’état de l’esprit public dans sa lettre de Paris le 25 vendémiaire an V [16 octobre 1796] : « L’esprit de Paris est toujours le même, à ce que je peux voir dans mon petit coin, on colporte force brochures contre le gouvernement qui ne réprime pas cette licence de la presse, qui nuit beaucoup. Vous avez sûrement su l’affaire du camp de Grenelle. Il y avait beaucoup de fermentation dans ce moment-là. Il me semble que la tranquillité se rétablit. Je ne vous mande pas des nouvelles parce qu’elles sont toujours usées quand vous les recevez. Et à présent que vous voilà ambulants, où nos lettres vous trouveront-elles ? Je vais adresser celle-ci à Florence, et si vous ne savez pas l’affaire de Grenelle, je vais vous la conter. Il y a environ un mois que quatre à cinq hommes dont la plupart n’était point armée, se sont rendus la nuit au camps de Grenelle, ils avaient à leur tête le général Fion. Ils entrent dans le camp en chantant <em>La Marseillaise</em>, et criant, dit-on : « À bas les tyrans ! », les troupes du camp s’éveillent, les dragons montent à cheval et tuent plusieurs de ces hommes dont le plus grand nombre était des cordonniers, perruquiers, et à peu près de cette classe. Enfin ils arrêtent 132 de ces malheureux, le reste se sauve comme il peut, le matin on amène toute cette prise à Paris au Temple où on établit une commission militaire qui en a condamné 24 ou 30 à être fusillés, le reste à la déportation, d’autres à la détention jusqu’à la paix, et un certain nombre acquitté et mis en liberté. Parmi les fusillés, il y a trois ex-conventionnels qui sont Javoques, Huguet et Cusset qui ont été pris le lendemain de cette aventure. Cette commission militaire a mis beaucoup de temps à juger, cela a duré un mois. Pendant ce temps, chacun disait ce qu’il voulait sur cette affaire. Vous savez sûrement que Drouet s’est évadé des prisons de l’Abbaye deux jours avant le transfèrement <em>(sic)</em> de ces prisonniers à Vendôme, où est la Haute Cours qui doit les juger, ils sont en jugement dans ce moment. » L’esprit public est l’objet d’une forte préoccupation de Monge, il exprime à plusieurs reprises sa volonté d’être informé voir les lettres n°3, 85, 90, 156, 160, 163, 164, 167, 168, 176 et 177.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
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Bon
Publication
Deux choix :
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Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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30. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
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1796-10-01
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Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
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IX GM 1.86
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1 double folio
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Ferrare (Italie)
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Esprit public
Commission des sciences et des arts (Italie)
Esprit public
Première campagne d'Italie
-
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
19 vendémiaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Modène
Modène (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Modène, le 19 vendémiaire de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Voilà la seconde fois, ma chère amie, que je repasse l'Apennin ; nous l'avons fait par une autre route pour tomber directement à Modène, sans passer par Bologne, et j'ai toujours eu le même plaisir à descendre dans cette superbe vallée du Pô.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Du haut des montagnes, je voyais les Alpes ; c'était la seule barrière qui me séparait de toi ; il me semblait que je voyais les murs de ta chambre; mais j'ai eu beau regarder ta fenêtre, la belle endormie ne s'y est pas montrée.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Je venais de t'écrire ma dernière à Florence, je crois que c'est en date du 15,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> lorsque j'ai reçu celle que tu m'as envoyée par Sixte.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Un moment après, Saliceti reçut de la part de Garrau un rendez-vous à Modène, où il fallait faire la révolution.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> La ville de Reggio, qui est du même duché, avait déjà fait la sienne,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> et même dans ces derniers jours ses habitants se sont montrés dignes de la liberté en courant sur un assez gros détachement d'Autrichiens, reste égaré de l'armée de Wurmser,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> en les assiégeant dans un vieux château et en les prenant tous prisonniers. Ils ont montré dans cette action de la rigueur; ils ont perdu deux hommes et ont eu plusieurs blessés.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Modène avait essayé à la même époque d'en faire autant; mais cela avait été plus difficile à cause de la Régence qui était sur les lieux, et elle avait manqué son coup. Cependant Modène nous était nécessaire pour assurer nos arrières si nous voulons aller plus loin en Italie.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> La Régence<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ne nous était pas favorable, elle avait approvisionné Mantoue lorsque nous avons été obligés de lever le siège pour attaquer Wurmser.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Enfin, elle n'avait pas accompli les articles de l'armistice. Toutes ces raisons et bien d'autres telles que le bien du peuple de Modène nous ont forcés à y faire germer la révolution. Garrau y est venu avec un détachement assez fort en infanterie et en cavalerie, dont la plus grande partie a continué sa marche pour aller au siège de Mantoue et, avec ce secours, les Modènois ont planté l'arbre de la liberté. Nous avons trouvé presque tout fini en arrivant ici. On a établi un Comité de gouvernement provisoire, composé d'amis de la liberté, une municipalité pour la ville de Modène, etc., etc. Actuellement nos amis sont maîtres de la ville, ou les maîtres sont nos amis. Hier soir, il y a eu un grand divertissement ; on a dansé autour de l'arbre de la liberté ; les deux commissaires, Saliceti et Garrau, en ont fait le tour aux grands applaudissements des sans-culottes. La place était toute illuminée aux bougies. Aujourd'hui on abat partout les armes du ci-devant duc<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a>, dans le palais duquel nous sommes installés, et tout va à merveille.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai été toute ma matinée dans la bibliothèque du ci-devant duc, où nous aurons une assez bonne récolte à faire en manuscrits anciens et en vieilles éditions. J'en ai déjà choisi un bon nombre. Lorsque le choix sera fait, on emballera et l'on enverra en France. Tout cela n'est qu'un faible dédommagement du convoi que nous avons laissé à Rome<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> ; mais en dépit de M.M. Roederer, Quatremère et compagnie, si la contre-révolution ne se fait pas à Paris, le convoi aura lieu.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Au reste, ma chère amie, je me porte bien. Je ne te parle pas de nos collègues dont trois sont aujourd'hui du moins, comme je pense à Livourne ou à Gênes et dont le quatrième est à Florence.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Dans deux ou trois jours, notre affaire sera terminée ici ; et je retournerai à Florence pour les rejoindre.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> Quelle que soit ma marche, d'ici à quelque temps, écris-moi toujours à Florence, chez le ministre de France<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a>, parce que, si je n'y suis pas, il me fera toujours parvenir mes lettres où je serai.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">En fait de républiques, ma chère amie, nous sommes des grands-pères, et nous avons grand plaisir à voir nos petits enfants. D'ailleurs les jeunes républiques sont comme les petits enfants: il n'y en a point de laides. Il serait bien convenable que le Directoire ne fit qu'une seule république de tout le pays libre qui est au midi du Pô, et une autre de celui qui est au nord. Il faut que les gouvernements aient de la force pour résister à leurs ennemis lorsque nos armées n'y seront plus.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, je t'embrasse bien tendrement.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Monge et Saliceti passent par la vallée de l’Arno, du Serchio. Ils franchissent l’Apennin au dessus de Castiglione et descendent directement sur Modène.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Voir lettre n°113.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Lettre n°32 du 15 vendémiaire an V [6 octobre 1796]</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> SIXTE ( ? - ?). Dans sa lettre de Paris du 4 fructidor an IV [21 août 1796], que Catherine envoie par l’intermédiaire de Carnot, elle indique que le lendemain elle donnera une autre lettre à Sixte. Cette lettre serait donc datée du 5 fructidor [22 août 1796], mais elle ne figure pas dans le fonds de la correspondance familiale conservée à la bibliothèque de l’École polytechnique.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) et Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1829) commissaires à l’Armée d’Italie. Bonaparte au Directoire 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796­] (<em>960</em>, CGNB). Monge suit Saliceti au cours de sa mission politique depuis le 10 vendémiaire an V [1<sup>er</sup> octobre 1796]. Voir la lettre n°30.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Le 11 Vendémiaire an V [2 octobre 1796] Bonaparte au Directoire : « Reggio a fait sa révolution et a secoué le joug du duc de Modène. C’est peut-être le pays d’Italie qui est le plus prononcé pour la liberté. » (960, <em>CGNB</em>). Voir les lettres n°26 et 27.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). Voir les lettres n°29 et 30.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Bonaparte au Directoire exécutif 17 vendémiaire an V [8 octobre 1796­] « Cent cinquante hommes de la garnison de Mantoue étaient sortis le 8, à dix heures du matin, de la place, avaient passé le Pô à Borgoforte, pour chercher des fourrages. Cependant, à cinq heures après midi, nous achevâmes le blocus de Mantoue, en nous emparant de la porte de Pradella et de celle de Cerese […]. Ce détachement, se trouvant par là séparé de Mantoue chercha à se retirer à Florence. Arrivé à Reggio, les habitants en furent instruits, coururent aux armes et les empêchèrent de passer, ce qui les obligea à se retirer dans le château de Monte Chiarugolo sur les États du duc de Parme. Les braves habitants de Reggio les poursuivirent, les investirent et les firent prisonniers par capitulation. Dans la fusillade qui a eu lieu, les gardes nationales de Reggio ont eu deux hommes tués. Ce sont les premiers qui aient versé leur sang pour la liberté de leur pays. Les braves habitants de Reggio ont secoué le joug de la tyrannie de leur propre mouvement et sans même être assurés qu’ils seraient soutenus par nous. » (<em>978</em>, CGNB) Voir lettre de Bonaparte aux habitants de Reggio. (976, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Bonaparte au Directoire 11 vendémiaire an V [2 octobre 1796­] « Les états de Modène arrivent jusqu’au Mantouan : vous sentez combien il nous est intéressant d’y avoir au lieu d’un gouvernement ennemi, un gouvernement dans le genre de celui de Bologne, qui nous serait entièrement dévoué. » (960, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Voir les lettres n°26, 27 et 35.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Voir lettres n°21 et 22. Mais aussi à propos du siège de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 22, 29, 30, 42, 45, 51, 53 et 55.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Hercule III de Modène (1727-1803). Duc de Modène et Reggio.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Le 24 septembre 1796 [3 vendémiaire an V] la suspension de l’exécution de l’armistice de Bologne oblige les commissaires des sciences et des arts à quitter Rome et à y laisser les objets et ouvrages saisis.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Antoine-Chrysostome QUATREMÈRE DE QUINCY (1755-1849) et Pierre-Louis ROEDERER (1754-1835). Sur l’action de Quatremère et de Roederer contre la politique de saisie du Directoire voir les lettres n°19 et 28, mais aussi 22 et 26. Le 24 septembre 1796</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Thoüin reste à Florence. Berthollet, Tinet, et Moitte sont à Livourne avant de rejoindre Thoüin à Florence. Voir les lettres n°35 et 38. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge ne rejoint pas ses collègues à Florence. Il attend ses collègues à Modène avec qui il dîne avant de partir pour Livourne. Voir les lettres n°35, 36 et 38.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> André-François MIOT (1762-1841).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Catherine lui répond à ce sujet le 29 vendémiaire an V [20 octobre 1796] : « Ce sont des nouvelles très fraîches, elles me font d’autant plus de plaisir qu’il me semble que ta gaieté revient, et que tu goûtes les mêmes plaisirs que ton séjour à Rome avait anéantis. C’est donc une belle chose que les républiques naissantes, nous sommes blasés. Il nous faut à présent des miracles pour nous réveiller. Je ne vois ni n’entends rien ici qui ressemble à la contre-révolution, qui n’est, je crois, que dans les journaux qui sont détestables. C’est à qui fera le plus de nouvelles désastreuses et le plus de calomnies atroces contre le gouvernement et la république. Mais cela ne fait pas d’impression, tout le monde sent bien qu’un nouveau bouleversement nuirait à tous. Prenez bien vite Mantoue, et que la paix se fasse. Tout ira bien, surtout revenez vite, car [avec] ton absence, l’hiver me paraîtra plus insupportable encore que l’été. Voilà un an que nous sommes séparés. Ma rivale doit être contente, à moins qu’il lui faille le divorce, cela serait affligeant pour moi qui partage bien sincèrement l’amour que tu as pour elle. Cela ne me dispense pas de la trouver fort exigeante. » Voir les lettres n°35 et 36.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
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Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
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<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France)</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
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Huart, Catherine (1748-1847)
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Title
A name given to the resource
34. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-10-10
Creator
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Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Source
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IX GM 1.87
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 f. ; 2 p.
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Modène (Italie)
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Première campagne d'Italie
Esprit public
Couple Monge
Esprit public
Première campagne d'Italie
-
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
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A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
25 vendémiaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Modène
Modène (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Modène, le 25 vendémiaire de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu hier soir, ma chère amie, ta lettre du 15 de ce mois qui m'a fait le plus grand plaisir, par la promptitude avec laquelle elle m'est arrivée ; ainsi je suis tranquille sur ta santé.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Mais j'ai été désolé de l'erreur dans laquelle a été la citoyenne Moitte, et des plaintes qu'elle a portées au Directoire sur la prétendue pénurie dans laquelle nous nous trouvons.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Nous avons dans tous les temps été parfaitement traités et en finances et en égards ; nous n'avons qu'à nous louer du général en chef et des deux commissaires du gouvernement<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> avec lesquels je suis ici seul, les autres devant venir dans deux ou trois jours.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Ces plaintes ont donné lieu à des lettres un peu aigres que le général et les commissaires ont reçues du Directoire et qu'ils ne méritaient pas. Bonaparte m'a même fait quelques reproches de ce que je ne l'avais pas prévenu des besoins que nous pouvions avoir.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Toutes ces explications sont désagréables, surtout lorsque nous avons toujours été dans l'abondance et absolument sans inquiétudes à cet égard, mais en voilà assez sur cet article.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Tout est ici dans l'exaltation. Le patriotisme se manifeste d'une manière charmante à Modène, qui, pour être venue la dernière, n'en marche pas moins bien.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> C'est aujourd'hui que se rassemblent ici les députés de Bologne, Ferrare, Modène et Reggio pour conférer sur les moyens de sauver la liberté dans cette partie de l'Italie et de la mettre en état de défense contre le pape et contre le roi de Naples,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> si, comme on paraît le croire, ils osaient se mettre en marche de ce côté.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Aujourd'hui toute l'assemblée dîne à une grande table dressée dans la cour du palais du ci-devant duc de Modène.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Le ciel est superbe et formera un dais magnifique; cela sera sûrement très chaud et très gai. Je ne crains qu'une chose, c'est la timidité que les Italiens auront peut-être de la peine à vaincre.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Hier j'étais au spectacle, et il était bien doux de voir les élans généreux de tout le peuple, et même des belles dames des loges, en faveur de la liberté de Paris. La pièce avait sa scène à Rome, ce qui donna lieu aux acteurs d'improviser quelques vers analogues à la situation actuelle de l'Italie, les vers furent débités avec zèle et reçus avec le plus grand enthousiasme.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Tu m'engages à revenir à Paris, ma chère amie.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Ah si je pouvais au contraire vous faire venir tous en Italie, je n'y manquerais pas. Le spectacle des nations qui courent après la liberté est charmant, celui d'une nation qui la foule aux pieds est pitoyable et désolant. Adieu, ma chère amie, mille tendres compliments à toute la maison, en quelque nombre soient ceux qui la composent, et à tous nos amis. Compte sur les sentiments bien vifs de ton ami</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> La lettre de Catherine du 15 Vendémiaire an V [6 octobre 1796] n’a pas été conservée dans le fonds familial.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Adélaïde-Marie-Anne CASTELAS (1747-1807) femme du commissaire Moitte, Louise écrit le 14 vendémiaire an V [5 octobre 1796] : « La citoyenne Moitte que nous voyons souvent nous assure que vous êtes sans argent elle veut absolument faire une pétition au Directoire pour qu’on vous en fasse passer, mais comme on nous assure que vous avez des pouvoirs pour vous en faire donner maman ne s’occupe pas beaucoup de cela. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1829) et Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Voir lettre n°34 et 36. Le lendemain Monge part avec Miot et Saliceti à Livourne.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Bonaparte au Directoire exécutif le 4 brumaire an V [25 octobre 1796] : « Il paraît, citoyens directeurs, par votre lettre du 14 vendémiaire [5 octobre], que les savants et artistes se sont plaints d’avoir manqué de quelque chose. Il serait très ingrat de notre part de ne pas leur donner tout ce qui leur est nécessaire, car ils servent la République avec autant de zèle que de succès ; et je vous prie de croire que, de mon côté, j’apprécie plus que personne les services réels que rendent à l’état les arts et les sciences, et que je serai toujours empressé de seconder de tout mon zèle vos intentions sur cet objet. » (1016, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Voir les lettres n°26, 27 et 34.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799) et Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825). Voir la lettre n°29.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Bonaparte au Directoire le 26 Vendémiaire an V [17 octobre 1796] « Bologne, Modène, Reggio et Ferrare se sont réunis en congrès, en envoyant à Modène une centaine de députés. L’enthousiasme le plus vif et le patriotisme le plus pur les animent déjà ils voient revivre l’ancienne Italie : leur imagination s’enflamme, leur patriotisme se remue, et les citoyens de toutes les classes se serrent. Je ne serais pas étonné que ce pays-ci et la Lombardie, qui forment une population de deux à trois millions d’hommes, ne produisissent vraiment une grande secousse dans toute l’Italie. […] Une légion de 2500 hommes s’organise, habillée, soldée et équipée aux frais de ce pays-ci et sans que nous nous en mêlions. Voilà un commencement de force militaire, qui réunit aux 3500 que fournit la Lombardie, fait à peu près 6000 hommes. Il est bien évident que si ces troupes, composées de jeunes gens qui ont le désir de la liberté, commencent à se distinguer, cela aura pour l’Empereur et l’Italie des suites très importantes. Je vous enverrai par le prochain courrier les actes et les manifestes publiés à cette occasion. […] Dès l’instant […] que je saurai quelles sont vos intentions sur Naples et où en sont vos négociations, je prendrai avec Rome le ton qui convient. » (1002, <em>CGNB</em>) et sept jour plus tard « Je vous prie de vous reporter aux circonstances où je me trouvais : Rome imprimant des manifestes fanatiques ; Naples faisait marcher des forces ; la régence de Modène manifestant ses mauvaises intentions et rompant l’armistice en faisant passer des convois à Mantoue. […] Modène, Reggio, Ferrare et Bologne, réunis en congrès, ont arrêté une levée de 2800 hommes, sous le titre de 1<sup>ère</sup> légion italienne. L’enthousiasme est très grand […]. La parfaite harmonie règne entre nous et les peuples. » (1009, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> HERCULE III DE MODÈNE (1727-1803). Voir lettre n°36.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> À la suite du soulèvement antifrançais, le 26 thermidor an IV [13 août 1796] (voir la lettre n°22), Catherine incite Monge à rentrer à Paris à plusieurs reprises : le 29 fructidor an IV [15 septembre 1796] : « Voilà quatre mois que vous êtes partis, votre mission doit être finie. Revenez bien vite, les poignards italiens sont encore plus dangereux que les persécutions en France, au moins on meurt au sein de sa patrie et de sa famille. » et le 30 fructidor an IV : « Je te réitère mes instances d’hier, pour revenir le plus promptement possible. Voilà l’hiver, viens le passer avec nous. Voilà un an que nous sommes séparés, cela est bien long […].» Mais c’est d’abord, dans une lettre de Paris le 11 fructidor an IV [28 août 1796] que Catherine exprime son souhait. Monge ne la reçoit qu’à la fin de vendémiaire an V [octobre 1796] (voir la lettre n°38). Elle écrit : « Je désire bien votre retour, voilà un an que nous sommes séparés, je ne m’y accoutume pas. Quoique dans mes précédentes lettres, je te montrais le désir de te voir passer l’hiver en Italie, pour te remettre la tête de tous les assauts que nous avons éprouvés et que tu as sentis plus vivement qu’un autre. Je faisais le sacrifice d’être séparée de toi au bonheur intérieur qu’il devait en résulter, mais en vérité, il faut mieux jouir que d’espérer. Le ralentissement de notre correspondance me fait faire d’autres vœux et diminue mon courage, [et] ajoute à tout cela l’incertitude de ne savoir si tu reçois mes lettres, [et] ne me donne pas le même plaisir en t’écrivant. » On peut voir apparaître dans le discours de Catherine qu’une des raisons du départ de Monge est la volonté de se mettre à l’abri des attaques politiques (voir la lettre n°1). Ce qui est surtout exprimé, ici, est qu’elle acceptait le départ de Monge parce que cela pouvait le protéger. À la fin de sa mission à Rome, en juillet 1797 Monge lui demande à son tour s’il peut rentrer en toute sécurité à Paris. Voir la lettre n°117.</p>
</div>
</div>
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
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Inédit.
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Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
35. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-10-16
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Rights
Information about rights held in and over the resource
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Description
An account of the resource
<p>Lettre datée et signée par G. Monge à son épouse lors de la Campagne d’Italie dans laquelle G. Monge exprime à sa femme toute son exaltation lors de la Campagne d’Italie</p>
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.88
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
<p>2 p. ; 218 x 170 mm</p>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Bologne (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Première campagne d'Italie
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
26 vendémiaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Modène
Modène
Transcription
<div style="text-align: justify;">Modène, le 26 vendémiaire de l'an V de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je t'écrivis hier, ma très chère amie, pour te tranquilliser sur les inquiétudes que tu paraissais avoir sur la prétendue pénurie où nous nous trouvons. C'est une erreur dont je te parle plus au long dans la lettre d'hier<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> que tu ne recevras qu'après celle-ci qui va partir par un courrier extraordinaire.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">La Corse vient d'être évacuée par les Anglais ; c'est une grande nouvelle pour la République et pour l'armée d'Italie.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Il paraît qu'ils vont se retirer de la Méditerranée ; ainsi il est probable que nous irons à Rome d'une manière plus efficace que la précédente. Ainsi, ma chère amie, nous ne pouvons pas encore songer à notre retour.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Mes collègues vont arriver ici aujourd'hui ou demain ; mais je ne les verrai pas<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ; je pars dans l'instant pour Livourne avec Saliceti.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je suis enchanté de tout ce pays-ci; Modène, pour être venue la dernière dans le giron de la liberté, n'en est pas la fille la moins zélée. Les députés de Bologne, Ferrare, Reggio et Modène sont réunis ici depuis hier ; ils vont s'occuper des mesures militaires pour résister à nos ennemis communs, si cela est nécessaire.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]<br /><br /></a></div>
<div style="text-align: justify;">Hier les députés ont dîné tous ensemble au milieu du palais du ci-devant duc<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> où nous logeons, tout le monde était extrêmement gai et très exalté. Les belles dames circulaient partout, parées des rubans aux trois couleurs et portant la cocarde placée d'une manière gracieuse, ce qui prouvait que c'était moins par obéissance que par zèle qu'elles s'enrôlaient sous les étendards de la liberté ; quelques-unes même avaient la coiffure en casque, ce qui est un bon augure.</div>
<div style="text-align: justify;">Le soir, il y eut une grande fête. L'arbre de la liberté, planté depuis huit jours au milieu de la grande place, portait le drapeau français au sommet, et à un étage plus bas les drapeaux de Modène, de Bologne et de Ferrare, composés des mêmes couleurs, mais rangées de cette manière avec une distribution différente des trois couleurs pour les trois états fédérés, et qui vraisemblablement ne feront par la suite qu'une seule république une et indivisible.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">La place était toute illuminée en bougies ; deux orchestres l'un à une extrémité de la place, l'autre à l'autre, jouaient les airs patriotiques, le peuple chantant comme il pouvait la <em>Marseillaise</em>, la <em>Carmagnole</em>, le <em>Ça-ira</em>.</div>
<div style="text-align: justify;">Les juifs qui occupent une partie de la plus belle rue de Modène avaient décoré les portiques qui bordent leurs maisons de la manière la plus aimable.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Ces portiques tapissés des plus belles tentures étaient illuminés par un nombre très considérable de lustres de cristal garnis de bougies ; toutes les fenêtres étaient parées de draperies aux trois couleurs. Au milieu des portiques, ils avaient élevé rapidement une statue de la liberté sous un pavillon très galant en soie aux trois couleurs; ils avaient leur orchestre particulier qu'ils avaient fait venir de Bologne, et tous rangés sur des fauteuils très riches, bordaient leurs maisons, pendant qu'une foule immense allait et venait, [...], chantant les hymnes patriotiques. Enfin, ma chère amie, les larmes m'en vinrent aux yeux et je me disais: « je ressemble à un grand-père qui voit ses petits enfants faire l'amour ». Ainsi, ma chère amie, ne me plains pas ; le spectacle de l'Italie s'empressant de saisir la liberté que lui offre la République française est bien plus aimable que celui de la France qui la repousse. Mais j'espère que cette divinité bienfaisante de l'humanité aura de bons refuges sur la terre, et qu'elle offrira des asiles à ses défenseurs.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, il faut faire un paquet, laisser à mes collègues les notes de ce que j'ai fait ici,<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> et je n'ai plus de temps. Je t'embrasse bien tendrement, fais en autant à Louise, à Fillette,<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> à tous nos amis et compte sur les tendres sentiments de ton ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Lettre n°35.</div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Voir la lettre n°38.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Après être arrivés à Rome en août 1796 pour l’exécution des articles de l’armistice relatifs aux saisies d’objets d’art et de sciences, les commissaires doivent interrompre leur tâche avec la rupture de l’armistice de Bologne.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803). Voir les lettres n°30, 33, 34 et 35. Monge parvient tout de même à dîner avec eux avant son départ. Voir la lettre n°38.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a>Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809). Saliceti est chargé de préparer la libération de la Corse Bonaparte en fait le projet dès le 18 Messidor an IV [6 juillet 1796] lors de la libération de Livourne par les Anglais. (763, <em>CGNB</em>). Voir les lettres n°12 et 38.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Voir les lettres n°26, 27, 34 et 35.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Hercule III de Modène (1727-1803).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Sur la réception des Français en Italie par la communauté juive, voir la lettre n°39.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Monge effectue des recherches dans la bibliothèque de la ville pour choisir des manuscrits anciens et de vieilles éditions. Il saisit 98 ouvrages et effectue un grand choix de médailles du cabinet de Modène. Il laisse ses collègues continuer les opérations dans la salle d’armes, le cabinet d’histoire naturelle et la galerie du duc.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Louise MONGE (1779-1874) et Anne-Françoise HUART (1767-1852) sœur de Catherine Huart. Elle est surnommée « Fillette » .</p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
36. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-10-17
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Description
An account of the resource
Transcription établie par René Taton et transmise dans le corpus 1795-1799.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Modène (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Rights
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Première campagne d'Italie
-
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Title
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
30 vendémiaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Livourne
Livourne (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Livourne, le 30 vendémiaire de l'an V de la République<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Me voici, ma chère amie, au-delà des Monts à 150 milles de Modène d'où je t'ai écrit ma dernière,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> et dans un des ports de mer de la Méditerranée. Je t'avouerai que j'ai du plaisir à voir un port de mer.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Les patriotes français qui sont ici sont dans la joie. On rassemblait dans ce port tous les Corses qui avaient quitté leurs foyers pour fuir la tyrannie de Paoli et celle de l'Angleterre, afin de hasarder une expédition qui devait faire soulever les amis de la liberté en Corse, et chasser de cette île les Anglais.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Mais tout va beaucoup mieux ; notre alliance avec l'Espagne,<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> l'expédition qui nous a rendu maître de Livourne,<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> l'opération de Faipoult qui a fait chasser les ennemis de Gênes,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> et puis je ne sais quel bonheur qui accompagne toujours les belles causes, ont rendu la Méditerranée non tenable pour les Anglais ; et ils évacuent la Corse et vont abandonner totalement la Méditerranée. Cet événement est très heureux, d'abord pour la France dont les Anglais n'auront plus deux départements qu'ils pouvaient apporter en compensation, et ensuite pour l'armée d'Italie dont les ennemis doivent être consternés. On disait que Naples et Rome marcheraient, mais ce sot et ce monstre vont y penser à deux fois.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Il y a ici des députations de toutes les villes de Corse pour venir jurer fidélité à la République française entre les mains du commissaire Saliceti<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a>. Lui-même se dispose à s'embarquer pour la Corse où il restera environ 4 décades à organiser le gouvernement constitutionnel; et sûrement il mettra la force et l'administration entre les mains des patriotes. J'ai été bien tenté de l'y suivre car il est toujours probable que nous irons à Rome, et nous ne pouvons pas encore retourner à Paris. Mais nous ne pourrons pas y aller avant 4 décades, et j'aurai le temps de revenir pour continuer notre mission.</div>
<div style="text-align: justify;">Je suis persuadé que le Directoire ne le trouverait pas mauvais ; mais je crois qu'à ma place il faut se trouver où l'on doit être; ainsi je n'irai pas.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Le ministre Miot doit arriver ici ce soir<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ; il restera quelques jours et je retournerai avec lui à Florence, d'où j'irai rejoindre mes collègues à Modène.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Je les ai vus un moment; ils arrivaient comme nous allions en partir Saliceti et moi ; nous avons dîné ensemble, et je les ai quittés ; ils se portaient tous très bien.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Hier un bâtiment danois en arrivant ici a déclaré qu'il avait rencontré près des îles d'Hyères 36 bâtiments de guerre espagnols faisant voile pour Toulon. C'est une grande affaire pour nous ; vous savez peut-être déjà cette nouvelle; et quelque petit que soit le nombre des vaisseaux et frégates que le port de Toulon peut mettre en mer dans ce moment, si cette flotte qui sera forte au moins de 50 voiles le veut, elle pourra balayer la Méditerranée et attaquer les Anglais dont les bâtiments sont fatigués par une longue navigation, et dont les équipages sont très affaiblis. Nous avons appris hier de Porto Ferraio dont ils étaient maîtres que les matelots corses qu'ils avaient embarqués ne veulent pas les suivre et s'insurgent pour la liberté. Quelle belle partie, si on la jouait bien.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Les Anglais sont toujours devant le port de Livourne. S'ils partent avant que je m'en aille, je pourrai bien aller faire un tour à Gênes et voir le citoyen et la citoyenne Faipoult<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> ; mais je ne sais pas encore ce que je ferai à cet égard.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Dans les prises que l'on a faites ici sur les Anglais et que l'on va vendre au premier jour, il se trouve des livres. J'en ai trouvé plusieurs fort intéressants, imprimés depuis la guerre, et qui ne sont vraisemblablement pas à la Bibliothèque nationale. Je les ai pris pour la République; j'en fais une caisse que je porterai ou enverrai à Modène pour faire partie du convoi qui partira de cette ville.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu, ma chère amie, par Berthollet à Modène, et depuis à Florence,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> plusieurs de tes lettres dont quelques-unes sont fort anciennes ; j'y ai vu que tu as été fort longtemps sans avoir de mes lettres ; ce n'est pas ma faute, je n'ai jamais passé une semaine sans t'écrire.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> Mais quand nous étions à Rome, nous n'avions aucun moyen régulier de vous écrire; nous profitions tantôt d'un courrier de Azara,<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> tantôt d'un courrier français quand il s'en trouvait; mais cela était rare. Et puis nous étions convenus, Berthollet et moi, de ne pas écrire le même jour, et que l'un donnerait toujours des nouvelles de l'autre. Apparemment que les occasions dont j'ai profité n'auront pas été aussi bonnes, et que mes lettres auront traîné dans quelques portefeuilles du quartier général, comme je vois que nous en gardons nous-mêmes pour d'autres jusqu'à ce qu'il se trouve une occasion. Quant à toi, écris-moi toujours chez Miot jusqu'à nouvel avis.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Ah, ma chère amie, si les affaires de la République allaient au-dedans comme au-dehors, ce serait bien beau. Mais comment iraient-elles bien ? Tous les émigrés rentrent et sont rappelés de toutes parts. Il y en avait ici 4 000, il n'en reste pas 20 ; ils sont tous partis pour la France depuis deux mois. Le pape renvoie en France tous les prêtres émigrés et déportés ; on va les accueillir dans leur pays et juge quel bien ils vont faire. Comme toutes ces mesures sont générales, je parierais qu'il en est de même de tous les côtés, et qu'aux élections prochaines il n'y aura pas un seul patriote.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Il serait assez plaisant que l'Italie rendit un jour à la France la liberté qu'elle aura reçue d'elle; mais cela n'est pas trop croyable ; les Lombards sont de bonnes gens, doux et paisibles; ils redoutent la guerre, et c'est tout au plus s'ils pourront conserver leur indépendance.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, mille choses aimables de ma part à la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a>, aux citoyens et citoyennes Oudot, Berlier, Florent-Guyot,<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> à Fillette et à son mari,<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a> à Louise, à Victoire et Paméla.<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a> Je ne sais si Huart, Bourgeois,<a name="ftn" href="#_ftn23">[23]</a> Catherine Riondel sont encore à la maison.<a name="ftn" href="#_ftn24">[24]</a> Dans ce cas, embrasse-les pour moi, et compte sur le tendre attachement de ton ami</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Si tu vois Prieur<a name="ftn" href="#_ftn25">[25]</a>, Carnot,<a name="ftn" href="#_ftn26">[26]</a> rappelle-moi à leur souvenir, ainsi qu'à celui de Barruel.<a name="ftn" href="#_ftn27">[27]</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> La lettre n°36.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Monge arrive à Livourne avec Saliceti le jour même. Monge fait de nombreux séjours dans des ports de mer lors de ses tournées d’examinateur de la Marine. Voir les lettres n°9 et 131, 173. Il faut rapprocher ce goût pour les ports et la mer à l’enthousiasme que Monge exprime lors de son embarquement pour l’Égypte. Voir les lettres n°176, 177, 180, 181, 187. Sur l’action de Monge à la Marine voir la lettre n°118, 127 et 132.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Pascal-Philippe-Antoine PAOLI (1725-1807) prend le pouvoir en Corse et collabore avec les Anglais lors de la mise en place d’un royaume anglo-corse en 1794.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Traité de Saint Ildefonse avec l’Espagne qui scelle une alliance militaire entre la France et l’Espagne le 2 fructidor an IV [19 août 1796]. Le 13 vendémiaire an V [ 4 octobre 1796] l’Espagne déclare la guerre à l’Angleterre. Voir les lettres n°21, 29 et 39.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Voir les lettres n°12 et 36.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) ministre de la République française à Gênes. Bonaparte écrit à Faipoult le 19 Prairial an IV [7 juin 1796] « Je suis instruit que le ministre de l’Empereur à Gênes excite les paysans à la révolte, et leur fait passer de la poudre et de l’argent. » (657, <em>CGNB</em>). Le 18 Messidor an IV [6juillet 1796] Bonaparte en informe le Directoire : « Je vous ai fait passer, citoyens directeurs, par mon dernier courrier, [697, <em>CGNB</em>]la demande que j’avais faite au sénat de Gènes, pour qu’il chassât le ministre de l’Empereur, [GIROLA ( ?- ? )] qui ne cessait de susciter la rébellion dans les fiefs impériaux et de faire commettre des assassinats. […]­ Vous trouverez […] ci-joint une lettre du ministre Faipoult relativement aux affaires de Gênes ; je vous prie de la prendre en considération, et de me donner vos ordres là-dessus. Quant à moi, je pense comme le ministre Faipoult qu’il faudrait chasser du gouvernement de Gênes une vingtaine de familles qui, par la constitution même du pays, n’ont pas de droit d’y être, vu qu’elles sont feudataires de l’empereur ou du roi de Naples ; obliger le sénat à rapporter le décret qui bannit de Gênes huit ou dix familles nobles ; ce sont celles qui sont attachées à la France et qui ont, il y a trois ans, empêché la république de Gênes de se coaliser. Par ce moyen-là, le gouvernement de Gênes se trouverait composé de nos amis, et nous pourrions d’autant plus y compter, que les nouvelles familles bannies se retireraient chez les coalisés, et dès-lors les nouveaux gouvernants de Gênes les craindraient comme nous craignons le retour des émigrés. Si vous approuvez ce projet-là, vous n’avez qu’à m’en donner l’ordre, et je me charge des moyens pour en assurer l’exécution. » (762, <em>CGNB</em>). À la fin août 1796, lors d’une rencontre à Milan, Bonaparte et Faipoult conviennent « des mesures préparatoires à prendre pour l’exécution des instructions [du directoire] sur Gênes. » (862 et 873, <em>CGNB</em>). Le 3<sup>ème</sup> jour complémentaire an IV [19 Septembre 1796], Bonaparte à Faipoult « Je vois avec grand plaisir le point où en sont les choses. Il en est de la diplomatie comme de la guère, il faut savoir prendre son temps. » (910, <em>CGNB</em>). Le 17 Vendémiaire an IV [8 octobre 1796], Bonaparte au Directoire : « Tout était prêt pour l’affaire de Gênes ; mais le citoyen Faipoult a pensé qu’il fallait retarder. Environné de peuples qui fermentent, la prudence veut qu’on se concilie celui de Gênes jusqu’à nouvel ordre. » (980, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> FERDINAND IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825) et le pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799). Voir la lettre n°35.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Si Monge exprime ici clairement un intérêt et un enthousiasme à suivre les révolutions favorisées par les commissaires Français dans les villes de Gênes, Modène et Ferrare, il montre aussi la conscience d’une fonction précise et d’une tâche déterminée à remplir qui ne le conduisent ni l’une ni l’autre vers l’action strictement politique. D’ailleurs Monge décrit les événements politiques en terme de « spectacle », (voir la lettre n° 35) et son action à Livourne consiste en la saisie d’ouvrages anglais. Voir infra. Lorsqu’en 1798, Monge est commissaire de la République envoyé par le Directoire pour installer la République romaine, il exprime un ennui profond à effectuer sa mission et à assumer ses responsabilités administratives et politiques. Voir les lettres n°151, 160, 168 et 171.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> André-François MIOT (1762-1841).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Voir les lettres n°35, 39 et 40.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Voir la lettre n°37. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815) voir lettre n°23.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Voir la lettre n°67.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Après être arrivé à Modène, Berthollet a dû rejoindre les autres membres de la commission à Florence.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge répond notamment à la lettre de Catherine du 11 fructidor an IV [28 août 1796] dans laquelle elle lui écrit : « Voilà un mois et sept jours, mon cher ami, que nous n’avons eu de vos nouvelles, tous les jours j’espère en recevoir. Mais mon espoir sera en Dieu aujourd’hui. » Louise y ajoute un mot : « Il y a bien longtemps mon cher papa que tu ne nous as écrit et nous serions bien inquiètes si Carnot ne nous avait donné hier de tes nouvelles j’espère que tu ne seras pas si paresseux une autre fois. Dis nous si tu as reçu de nos nouvelles. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> José-Nicolas AZARA (chevalier d’) (1731-1804).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> En germinal an V [avril 1797], les Royalistes sont les vainqueurs des élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents. Voir la lettre n° 90.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852) et Barthélémy BAUR (1752-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[22]</a> Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[23]</a> BOURGEOIS ( ? - ?) ami des Monge qui habite à la Cassine dans les Ardennes, père de la jeune Victoire qui est chez les Monge. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[24]</a> Dans la lettre de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796], Catherine écrit que son frère Jean-Baptiste HUART (1753-1835) et la fille de sa femme Marie-Catherine RIONDEL (1776?-1835) sont à Paris chez la famille Monge depuis le 15 messidor [3 juillet 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[25]</a> Claude-Antoine PRIEUR DE LA CÔTE-D’OR (1763-1832).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[26]</a> Lazare CARNOT (1753-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[27]</a> Étienne-Marie BARRUEL (1749-1818), instituteur de physique à l’École polytechnique.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
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Localisation géographique du document.
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<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
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Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
38. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-10-21
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Français
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Source
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IX GM 1.89
Format
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<p>1 double folio ; 245 x 180 mm</p>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Livourne (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Monge, examinateur de la Marine
République
Monge, examinateur de la Marine
Première campagne d'Italie
République
-
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
14 brumaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Florence
Florence (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Florence, le 14 brumaire de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Depuis notre départ de Livourne, ma chère amie, je suis ici où j'attends les objets que nous n'avons pas pu emporter nous-mêmes pour les porter à Milan où sont actuellement Berthollet et Berthélemy,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> d'où doit partir pour la France le convoi de Modène, et où nous allons tous nous réunir pour attendre que nous ayons quelque chose à faire en Italie.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Je n'étais pas avec mes collègues et avec Garrau<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> quand il a été décidé que ce serait à Milan que nous retirerions; j'aurais donné ma voix contre une aussi grande reculade ; mais cela est fait et cela me contrarie. D'abord je vois que je vais être longtemps sans avoir de tes nouvelles. Il y a dans ce moment sur le bureau de Miot<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> un paquet pour Cacault<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> à Rome ; j'y ai senti plusieurs lettres cachetées ; je présume qu'il y en a pour nous et j'ai le chagrin de voir que le paquet va aller à Rome, que les lettres reviendront ici, et qu'ensuite il faudra nous les renvoyer à Milan. Ce ne sera pas avant deux décades qu'elles nous parviendront. Toutes celles qui sont actuellement en route vont venir ici pour retourner ensuite à Milan. Je te prie, jusqu'à ce que les choses soient changées, d'adresser tes lettres à Milan.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">La citoyenne Miot vient d'envoyer son courrier pour annoncer son arrivée. Son mari est enchanté ; il va monter en voiture avec sa fille pour courir au-devant d'elle jusqu'à deux ou trois postes.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Je voudrais bien être à portée, ma chère amie, d'en faire autant ; je t'assure que cela serait avec le plus grand plaisir. Je souffrais ton absence avec courage quand nous travaillions pour la République; mais depuis que nous n'avons plus rien à faire<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a>, je m'ennuie, et je ne crois pas que j'aie jamais eu plus grand désir de te revoir, de t'embrasser, d'embrasser la bonne Louise, et toute la maison, en y comprenant le ménage Baur.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai le projet de secouer mon ennui; et pour cela, dès que nous serons à Milan, j'écrirai à notre ministre à Venise<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> pour lui demander un passeport de l'État de Venise, au moyen duquel je puisse aller voir cette ville singulière. Car si jamais nous allons à Rome, nous n'en reviendrons pas par Milan, et je n'aurai plus occasion de voir cette vieille République bien aristocrate, bien connue des Français.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Ensuite, si nous avons le temps, nous ferons une autre course au lac Majeur, au pied des Alpes, pour voir les Iles Borromées, si célèbres par la beauté de leur climat, et où les oliviers et les orangers viennent en pleine terre, bien qu'elles ne soient pas plus méridionales que Mâcon<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> ; tandis que dans toute la Lombardie dont une grande partie est beaucoup plus au midi, les hivers sont aussi rigoureux qu'à Paris. Cela vient de ce que les îles sont au pied méridional des Alpes, abritées des vents du nord par les hautes montagnes.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Nous aurons occasion de parcourir les carrières de marbre et de granit dont on bâtit la ville de Milan, et d'où l'on tire toutes ces grandes colonnes d'une seule pièce de granit dont il y a un si grand nombre dans cette ville. Je ne graverai pas ton nom, ma chère amie, sur les parois de ces roches indestructibles, ni ceux de nos enfants. Vous ne devez y passer ni les uns ni les autres pour les y lire ensuite; et cela n'aurait aucun objet. Mais je penserai sûrement à vous, car toutes les fois que je vois quelque chose qui mérite d'être remarqué, qui pourrait attirer ton attention, exciter ton admiration, ou être utile à nos enfants, je voudrais vous avoir tous avec moi, et je me reproche quelquefois des jouissances que vous ne partagez pas.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Quoique je me rapproche beaucoup de vous en allant jusqu'à Milan, j'éprouve cependant un mouvement pénible. Il me semble que nous abandonnons Rome, et je suis comme Annibal quand il fut rappelé en Afrique, je me retourne à tout moment. Ce n'est pas que je ne croie y retourner, mais à la tournure que les affaires semblent prendre en France, il me semble qu'on ne sent pas notre position, qu'on n'y a pas ferme la résolution de détruire cette monstruosité d'un prêtre tyran<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> de presque toute l'Europe. Le Directoire n'avait qu'à fermer les yeux, et le monde était pour jamais délivré de l'oppression sous laquelle la fourberie, les mensonges et l'erreur le tiennent depuis si longtemps.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Au reste ce n'est la faute ni de Bonaparte, ni de Saliceti,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> ni de Garrau, qui auraient joliment fait cette espièglerie là ; et qui auraient révolutionné Rome tout aussi adroitement que Modène.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> A propos de cela, il paraît que le nom de Cispadane que j'avais imaginé pour la République de Modène, Reggio, Bologne et Ferrare prend à merveille ; car dans deux ou trois papiers publics italiens je l'ai vu employer avec faveur. Tu vois que je suis parrain d'un assez bel enfant. Dieu veuille qu'il vienne à bien, et que ses père et mère ne l'envoient pas aux enfants trouvés.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Nous apprenons de Livourne qu'au départ de la lettre écrite par Belleville,<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> on apercevait de loin la flotte combinée française et espagnole. Si elle joue bien, elle pourra capturer toute la flotte anglaise, ou tout au moins en prendre une grande partie et chasser le reste de la Méditerranée.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Mais tous ces succès ne seront rien si le Directoire a la faiblesse de faire un traité avec le pape. Si Rome reste à un pontife, c'en est fait ; jamais les individus français ne pourront mettre le pied en Italie. Nous ne pouvons nous y maintenir en quelque considération qu'en révolutionnant Rome.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, je t'embrasse bien tendrement, ainsi que Louise.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Monge après avoir suivi Saliceti dans ses missions politiques à Modène et à Livourne, le quitte pour revenir à Florence avec Miot. Voir les lettres n°38 et 39.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1819).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> André-François MIOT (1762-1841), ministre plénipotentiaire à Florence.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> François CACAULT (1743-1805) ministre plénipotentiaire à Gênes chargé de veiller à l’exécution des clauses de l’armistice de Bologne signé avec le pape Pie VI relatives aux indemnités financières. Voir lettre n°25.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Miot a toute sa famille en Italie avec lui : sa femme Adélaïde-Joséphine ARCAMBAL (1765-1841) et leurs deux très jeunes enfants Rosalie Françoise Caliste MIOT (1792-1866) et René Hyacinthe MIOT (1795-1815).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> L’exécution de l’armistice de Bologne du 23 juin 1796 relativement aux objets d’art et de sciences est suspendue le 3 vendémiaire an V [24 septembre 1796]. Voir les lettres n° 29 et 30.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Louise MONGE (1779-1874) et Anne Françoise HUART (1767-1852), jeune sœur de Catherine, son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Jean-Baptiste LALLEMENT (1736-1817).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Monge n’envisage pas encore d’aller en tant que commissaire à Venise. Il y est en mission en aomut 1797. Voir les lettres n° 118 à 127. C’est au printemps 1797 que la situation diplomatique entre la France et la République de Venise se tend jusqu’à la déclaration de guerre de la France le 15 Floréal an V [2 mai 1797]. Voir les lettres 84, 89, 90 et 93.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Voir la lettre n°46.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et Émilie MONGE se trouvent à Paris lorsque Catherine reçoit cette lettre. Et c’est Marey qui y répond. Cela montre la dimension familiale de la correspondance. Voir la lettre n°84. De Paris le 6 frimaire an V [26 novembre 1796], le négociant bourguignon en profite pour répondre à la lettre que Monge lui avait envoyée de Rome, le 30 thermidor an IV [17 août 1796](lettre n°22) : « J’approuve beaucoup les projets que vous avez de visiter la ville de Venise. Elle vous offrira outre mille morceaux précieux de peinture des Paul Véronèse, Bassanoti, des palais superbes de Palladio, l’image parfait d’un vaisseau à l’ancre dont le clocher de l’Église Saint Marc paraît être le mat. N’oubliez pas de voir la belle manufacture de glace de Murano dans l’une des lagunes à une lieue de Venise, ni les îles Borromées à quelques lieues de Milan ces dernières sont un véritable séjour de féérie. Vous trouverez à moitié chemin du lac Majeur un petit colosse de Rhodes, la statue de Saint Charles Borromée. »</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Dans la réponse de Catherine du 9 frimaire an V [29 novembre 1796] apparaît une différence d’opinion entre Monge et Carnot au sujet de l’attitude à adopter vis à vis du Pape et des États pontificaux : « J’ai fait part à C[arnot] de tes réflexions, le jour même que je l’ai reçu, il était fort triste et me dit : « Cela est bien aisé à dire. Dans le moment où nous parlons Mantoue est peut-être débloquée, le sort de l’armée est très incertain. » Il avait reçu des dépêches du 22, qui n’étaient pas tranquillisantes. » </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) .</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Pour Bonaparte cela ne semble pas si certain. Voir lettres n°26, 27, 34, 35 et 36.</p>
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<div>
<p class="footnotetext"><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Marey commente dans sa lettre de Paris le 6 frimaire an V [26 novembre 1796] : « Il paraît par vos lettres que vous renaissez à l’enthousiasme et que vous comptez beaucoup sur celui que les succès de nos armées ont fait naître parmi les habitants de quelques villes d’Italie. J’avoue que je doute beaucoup de la sincérité de toutes ces belles démonstrations d’attachement et de républicanisme et j’attends pour les juger un premier revers dont le génie de la liberté veuille toutefois nous préserver. » Voir les lettres n°48, 53 et 84.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Charles-Godefroy REDON DE BELLEVILLE (1748-1820) Consul de France à Livourne.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Dans sa lettre de Paris le 6 frimaire an V [26 novembre 1796], Marey lui écrit à ce sujet : « Quand au projet de révolutionner Rome, [je] le regarde comme chimérique. Que peut-on espérer d’une ville qui n’est composée que de Capucins, de pénitents, de confrères, de castrats et de fainéants ! « Veuve d’un peuple roi mais reine encore du monde. » Cette orgueilleuse cité tient encore le sceptre du fanatisme et de l’intolérance. Vous connaissez mal les Romains, si vous espérez retrouver parmi eux quelques étincelles du feu de l’enthousiasme républicain. Bornons-nous à recueillir les chefs d’œuvres des Scoppa, des Praxitèle, des Guides, des Raphaël et laissons ce peuple ignorant et superstitieux à ses madones et à ses prêtres. Vous ne dites pas si vous avez été à Naples. Faites en sorte d’aller voir ce beau pays peuplé de merveilles de l’art et de la nature. » Après ses rencontres avec Bonaparte à Milan, Bologne et après la signature du traité de Tolentino de février 1797, Monge introduit des changements dans son discours sur la position à adopter face à Rome. Voir les lettres n°51, 53, 62, 63 et 65. En 1798 alors qu’il œuvre à l’établissement de la République romaine, il s’étonne d’y parvenir aussi facilement. Voir la lettre n°156.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
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Bon
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Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
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<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
<p> </p>
Destinataire
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Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Huart, Catherine (1748-1847)
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40. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
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1796-11-04
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Walter, Richard (édition numérique)
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IXGM 1.91
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Correspondance
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1 double folio
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Florence (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Première campagne d'Italie
-
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
23 brumaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Milan
Transcription
<div style="text-align: justify;">Milan, le 23 brumaire de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Nous voilà, ma très chère amie, revenus à moitié chemin de Rome à Paris. C'est une assez bonne reculade que nous venons de faire ; Dieu veuille que ce soit pour mieux sauter. En arrivant ici avant-hier, où Berthollet et Berthélemy<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> étaient déjà depuis une dizaine de jours, nous avons trouvé chez la citoyenne Buonaparte la citoyenne Faipoult et la petite Julie<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> que nous avons reçues avec toute l'amitié possible. Je leur ai remis la petite lettre dont Paméla<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> m'avait fait porteur, et qui a été bien reçue. La pauvre petite Julie qui en grandissant est toujours aussi aimable, nous a fait des caresses charmantes et m'a fait bien des reproches de ce que je n'avais pas amené Paméla et Louise<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> que, disait-elle, j'aurais pu mener d'abord à Gênes, pour les y laisser jusqu'à notre retour<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a>. La citoyenne Buonaparte<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> chez qui nous avons dîné tous hier, m'a parlé de la manière la plus obligeante de toi et de nos enfants, et elle m'a recommandé avec grâce de la rappeler à votre souvenir, vous ayant vues au bal chez la citoyenne Berthollet pour la prise d'Amsterdam.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">La citoyenne Faipoult part demain matin pour retourner à Gênes. Peut-être la prierai-je de se charger de cette lettre, quoique ce soit lui faire prendre de beaucoup [le chemin] le plus long; car le Congrès d'État de la Lombardie décachette toutes les lettres qui s'expédient par les courriers ordinaires. Je n'ai aucune répugnance à ce qu'on lise ma correspondance avec toi ; mais cette opération retarde les lettres d'une dizaine de jours au moins, et c'est un grand inconvénient. Quant à nous, nous allons être sevrés de vos nouvelles pendant longtemps, il faudra que vos lettres reviennent de Rome à Florence, et de Florence ici, et qu'à chacune de ces stations elles traînent une huitaine de jours sur les bureaux.</div>
<div style="text-align: justify;">Notre pauvre collègue La Billardière, après avoir rassemblé avec grand peine tout ce qui était nécessaire pour conduire le convoi à Paris en passant par le col de Tende, Nice, Aix et Lyon, et étant arrivé au bas du col, a appris qu'une armée de barbets<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> l'attendait pour piller le convoi, et que son escorte n'était pas suffisante pour le protéger ; il s'est déterminé à reculer jusqu'à Coni, pour passer par le Mont-Cenis.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> En cela il a bien fait; mais il n'a pas cru pouvoir faire passer par cette route les grandes caisses; il les a donc laissées à Coni, et il est parti avec tous les petits paquets. Il résulte de cela qu'il n'a conduit à Paris que des livres, des objets d'histoire naturelle etc., que l'on peut regarder comme les accessoires du convoi. Tous les tableaux, entre autres la Sainte Cécile et le Saint Jérôme, sont donc encore en Italie.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Pendant que j'étais à Livourne, mes collègues ont trouvé Escudier qui s'est chargé d'aller prendre ce convoi à Coni, de lui faire passer le col de Tende et de le conduire jusqu'à Paris.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Pendant ce temps-là, le convoi que nous venons de charger à Modène, se rend à Gênes, d'où le citoyen Faipoult l'expédiera par mer jusqu'à Nice où Escudier le rencontrera. Il s'en chargera encore et tout ce sur quoi nous avons mis la main en Italie va donc probablement être mis à l'abri des événements. J'espère que dans une douzaine de jours tout sera sur l'ancien territoire de la République. Cependant, pour mettre encore à cela plus d'activité, Berthollet et Tinet<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> viennent de partir ce matin pour Coni, et veiller par eux-mêmes à ce que le passage du col de Tende soit effectué dans le plus bref délai. Dans tous les entrepôts l'on ne nous a volé qu'une seule caisse, celle qui contient la donation faite à l'église de Ravenne en 490, écrite sur papyrus. Si nous allons à Rome, nous pourrons réparer cette perte, parce qu'il y en a sept ou huit pareilles, qui ont seulement une dizaine d'années de moins en ancienneté.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes ici, ma chère amie, au moment des plus grands événements. L'Empereur<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> a rassemblé une grande armée qui est actuellement en présence. Son objet est de délivrer Mantoue et de nous chasser de l'Italie. Notre position est meilleure qu'elle n'était quand Wurmser tenta la même entreprise,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> le zèle de nos volontaires est vraiment édifiant; et nous avons la plus grande espérance du succès. Lorsque tu recevras cette lettre, vous saurez vraisemblablement à Paris le résultat qui ne doit pas tarder et dont les nouvelles arriveront à Paris par des courriers extraordinaires. Si Mantoue est délivrée, une nouvelle campagne devient nécessaire pour l'an prochain et nous ne devons pas espérer de retourner à Rome cette année. Alors il sera inutile que nous soyons ici à charge de la République ; nous retournerons en France d'où l'on pourra dans les circonstances convenables, renvoyer nous ou d'autres achever la mission. Si, au contraire, la fortune qui accompagne toujours la République, et qui couronne les vertus de nos braves défenseurs, leur est fidèle, et il ne serait pas nécessaire pour cela de détruire cette quatrième armée comme on a fait [de] celle de Wurmser ; il suffirait de la bien battre et de la renfoncer dans le Frioul. Alors Mantoue, qui ne résiste que par l'espoir du secours prochain, tomberait très promptement en notre pouvoir. Nous serions absolument maîtres de l'Italie, et nous nous mettrions en marche pour Rome<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> où nous travaillerions avec la plus grande ardeur pour envoyer le plus promptement possible à Paris un convoi triomphal pour lequel tout est disposé, et dont il ne convient pas que je te fasse ici le détail, parce que c'est la peau de l'ours.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie. Embrasse bien tendrement pour moi, la citoyenne Baur,<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Louise, Paméla, Victoire<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> ; présente mes hommages à la citoyenne Berthollet; rappelle-moi au souvenir de tous nos amis et compte sur mon tendre attachement et sur l'empressement que j'ai à te revoir.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous ne sommes plus ici dans les pays chauds ; il y fait à peu près le même temps qu'à Lyon, et l'on ne s'y chauffe pas aussi bien.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Voir la lettre n°40.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815) femme Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) De son premier mariage avec Grandjean-Delisle, elle a une fille Charlotte-Germaine-Julie GRANDJEAN-DELISLE ( ?-1870) que Faipoult adopte en 1807. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Louise MONGE (1779-1874). La famille Monge entretient des relations amicales avec celle de son ancien élève de Mézières, Faipoult. Voir les lettres n°3 et 164.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> C’est à Gênes que réside Faipoult avec sa famille. Il y est ministre plénipotentiaire de la République française.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Marie-Joseph-Rose TASCHER DE LA PAGERIE, vicomtesse de BEAUHARNAIS (1763-1814).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).La prise d’Amsterdam sous le commandement du général Pichegru a lieu le 1<sup>er</sup> pluviôse an III [20 janvier 1795].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Les barbets sont issus de la fusion des miliciens, originellement appelés les « chasseurs de Nice », et d’autochtones exaspérés qui résistent à l’occupation des forces françaises. La correspondance militaire évoque souvent les actions des barbets. Ces lettres insistent particulièrement sur le phénomène. Par des coups de mains spectaculaires mais aussi par l’effet de surprise qu’ils savaient ménager, les barbets inspirent la terreur. Ils furent une constante source d’inquiétude pour l’armée d’Italie. Ils sont aussi utilisés et rendus responsables des déprédations commises par d’autres. Les barbets furent souvent un alibi facile pour expliquer les gaspillages dans le domaine des charrois et des subsistances. Voir IAFELICE M. (1998), <em>Barbets ! Les résistances à la domination française dans le pays niçois (1792-1814)</em>, Nice, Serre éditeur et CANDELA G. (2000), <em>L’armée d’Italie ; Nice 1792-1796</em>, Nice, Serre éditeur.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Sur le premier convoi sous la responsabilité de Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834), voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 48, 52 et 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> La Sainte Cécile et quatre saints (1515) de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520) et « La Madone de saint Jérôme » (1527-1528) de Antonio ALLEGRI, dit il Correggio (1489 ? – 1534).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Jean-François ESCUDIER (1759-1819). Sur le convoi des tableaux de Lombardie voir lettres n° 41, 48, 77, 81, 92, 98 et 109.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et Jacques Pierre TINET (1753-1803).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Voir lettres n°13 et 22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> François II (1768-1835).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Fin juillet 1796, après le passage de Brescia. Dagobert Sigismond de WURMSER (1724-1797). Voir lettres n°22 et 25.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge exprime ici clairement la nature décisive de la prise de Mantoue pour la poursuite de la campagne mais aussi pour ses impacts sur la politique intérieure de la République française. Voir lettres n°45. Et à propos du siège de Mantoue, voir lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 30, 34, 45, 51, 53 et 55. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).</p>
</div>
</div>
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<p> </p>
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Huart, Catherine (1748-1847)
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42. Monge à sa femme Catherine Huart
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1796-11-13
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Walter, Richard (édition numérique)
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1 double folio ; 230 x 190 mm
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Milan (Italie)
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Commission des sciences et des arts (Italie)
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Commission des sciences et des arts (Italie)
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
7 frimaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Milan (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Milan, le 7 frimaire de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je profite, ma très chère amie, de l'occasion d'un aide de camp du général Buonaparte qui partira ce soir ou demain matin pour aller porter à Paris les drapeaux pris à l'ennemi dans les dernières affaires.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Il s'y rendra très vite et ce petit mot aura au moins le mérite d'être de fraîche date. Ce que nous n'éprouvons plus maintenant puisque la dernière que j'ai reçue de toi était celle que tu avais remise au citoyen Marin<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> et datée du 29 vendémiaire.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Au reste Berthollet vient d'en recevoir une assez récente d'Amédée et de sa maman et il est le seul de la Commission qui en ait reçu par le courrier.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Mantoue n'est pas encore prêt à se rendre<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> ; il paraît que Wurmser<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> veut tenir jusqu'à ce que Alvinczy<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> ait reformé son armée pour faire une nouvelle attaque. Ce à quoi on s'attend dans une quinzaine de jours. Mais notre position est bien plus avantageuse qu'elle n'était avant les dernières affaires. Les ennemis ont perdu 15 000 hommes de leurs meilleures troupes, et nous recevons des renforts tous les jours en sorte que nous n'avons pas d'inquiétude.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous devons aller dans deux ou trois jours à Vérone pour aviser aux moyens d'acquérir une collection extraordinaire de poissons pétrifiés rassemblés dans les carrières des environs. Si ce n'était pas un pays neutre et si cette propriété n'appartenait pas à un particulier, nous n'aurions qu'à mettre la main dessus<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> ; mais il faudra négocier et les Vénitiens ne sont pas nos amis.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Nous n'en avons que dans les républiques qui doivent leur naissance à la France ; partout ailleurs on redoute nos principes, et pour les éloigner on décrie les hommes, et l'on peint les Français en noir !</div>
<div style="text-align: justify;">Cependant les Vénitiens viennent d'être à portée de faire la comparaison. Depuis longtemps nous sommes sur une assez grande partie de leur territoire, à Brescia, à Peschiera, à Vérone, et l'on n'a jamais eu à se plaindre de notre armée. Tout ce qui a été exigé, l'a été par voie de réquisition, qui n'a rien d'odieux, ni rien de violent. Les Autrichiens qui viennent de passer par le territoire de Venise, qui y ont été battus et qui y sont encore, s'y comportent d'une manière atroce. Ils ont abattu tous les arbres fruitiers, ils ont fait violence à toutes les femmes, en sorte que les Vénitiens doivent les détester, à moins qu'ils n'aiment mieux être écorchés par des Autrichiens, que caressés par des Français ; et c'est à peu près le goût de tous les peuples que nous regardons comme neutres et donc aucun ne l'est de cœur. Je le répète, nous n'avons d'amis que ceux à qui nous donnons la liberté. Dieu veuille que ce don tienne et que Mr Malmesbury par son séjour à Paris,<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> par son or corrupteur ne détruise tout ce qui a coûté tant de sang.</div>
<div style="text-align: justify;">Au reste, c'est assez de politique. Ma chère amie, je voudrais bien être à la place du jeune aide de camp qui sera à Paris dans sept jours. J'ai grand besoin de te voir, d'embrasser Louise et Paméla, Fillette, son mari, Victoire<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> et toute la maison. Ce qui soutient mon courage, c'est l'espoir que j'ai encore de voir détruire le gouvernement papal.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Notre Commission, quand elle se trouve avec Garrau et Buonaparte,<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> est à peu près comme l'équipage de l'amiral Anson qui, pendant deux ans, ne s'occupait que du galion d'Espagne et qu'il finit par prendre après avoir cru l'avoir manqué.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Nous nous flattons qu'il en sera de même et que nous ne perdons rien pour attendre. Adieu, ma chère amie, je t'embrasse de tout mon cœur.</div>
<div style="text-align: justify;">Adresse toujours tes lettres à Milan, parce que notre absence ne sera que de quelques jours.</div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Joseph Antoine René JOUBERT (1772-1843). Voir la lettre de Bonaparte au Directoire du 29 Brumaire an V [19 novembre 1796] dans laquelle Bonaparte fait le récit des opérations du 24 au 27 Brumaire an V [14 au 17 novembre 1796] qui ont permis la victoire d’Arcole. « Le fruit de la bataille d’Arcole est 4 à 5000 prisonniers, 4 drapeaux, 18 pièces de canon. […] Je ne dois point vous dissimuler que je n’ai pas retrouvé dans les soldats mes phalanges de Lodi, de Millesimo, de Castiglione ; la fatigue et l’absence des braves leur ont ôté cette impétuosité à laquelle j’avais droit d’espérer de prendre Alvinzi et la majeure partie de son armée. […] L’artillerie s’est comblée de gloire. […] Les généraux et officiers de l’état-major ont montré une activité et une bravoure sans exemple ; douze ou quinze ont été tués : c’était vraiment un combat à mort ; pas un d’eux qui n’ait ses habits criblés de balles. Je vous enverrai les drapeaux pris sur l’ennemi. » (1062, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Joseph-Charles MARIN (1751-1834). Quelques mois plus tard après le traité de Tolentino en février 1797 il devient membre adjoint de la commission.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Lettre de Catherine de Paris le 29 vendémiaire an V [20 octobre 1796] en réponse à la lettre n°34. « Je profite de l’honnêteté du C[itoyen] Marin, mon ami, qui part pour l’Italie avec le payeur de cette armée [et] qui veut bien se charger de cette lettre. C’est un jeune sculpteur très distingué, qui ne va à Rome que pour satisfaire les amateurs de ses ouvrages. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), sa femme Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) et leur fils Amédée BERTHOLLET (1783-1811).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> De Paris, le 29 vendémiaire an V [20 octobre 1796], Catherine lui écrit : « Je ne vois ni n’entends rien ici qui ressemble à la contre-révolution, qui n’est, je crois, que dans les journaux qui sont détestables. C’est à qui fera le plus de nouvelles désastreuses et le plus de calomnies atroces contre le gouvernement et la république. Mais cela ne fait pas d’impression, tout le monde sent bien qu’un nouveau bouleversement nuirait à tous. Prenez bien vite Mantoue, et que la paix se fasse. Tout ira bien, surtout revenez vite, car [avec] ton absence, l’hiver me paraîtra plus insupportable encore que l’été. Voilà un an que nous sommes séparés. Ma rivale doit être contente, à moins qu’il lui faille le divorce, cela serait affligeant pour moi qui partage bien sincèrement l’amour que tu as pour elle. Cela ne me dispense pas de la trouver fort exigeante. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797) général autrichien.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Nicolas-Joseph ALVINZI (1735-1847) général autrichien.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Monge tient ces informations de Bonaparte avec qui il est à Milan. Trois jours avant, le général écrit au Directoire « Le général Wurmser a fait une sortie de Mantoue hier 3 [frimaire an V [23 novembre 1796]], à sept heures du matin. La canonnade a duré toute la journée. Le général Kilmaine l’a fait rentrer, comme à l’ordinaire plus vite qu’il n’était sorti, et lui a fait 200 prisonniers, pris un obusier et deux pièces de canon. Wurmser était en personne a cette sortie. Voilà la troisième fois […] que Wurmser tente de faire des sorties, toutes les fois avec aussi peu de succès. Wurmser n’est heureux que dans les journaux que les ennemis de la république soldent à Paris. » (1077, <em>CGNB</em>) Dans une lettre au général Clarke il expose la situation dans Mantoue à cette période afin d’orienter son action diplomatique : « Mantoue est bloquée depuis plusieurs mois, il y a au moins dix mille malades qui sont sans viande et sans médicaments, il y a six à sept mille hommes de garnison qui sont à la dernière ration de pain, à la viande de cheval et sans vin, le foin même est rare, il y a avait dans Mantoue six mille chevaux de cavalerie et trois mille d’artillerie, ils en tuent cinquante par jour, ils en ont salé six cents, beaucoup sont morts faute de fourrage, il en existe encore huit cents de cavalerie qui se détruisent tous les jours. Il est probable que dans un mois Mantoue sera à nous, […] L’armée qui était venue avec tant de fracas au cœur de Mantoue est battue, elle pourra être renforcée dans quinze jours mais il nous arrive des recours […] Maîtres de Mantoue, l’on sera trop heureux de nous accorder les limites du Rhin. Rome n’est point en armistice avec la République française, elle est en guerre, elle ne veut payer aucune contribution, la priver de Mantoue, seule peut lui faire changer de conduite nous perdrions donc par l’armistice. » (1086, <em>CGNB</em>). Voir lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 30, 34, 42, 45, 49, 51, 53 et 55.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Collection de fossiles provenant du mont Bolca recueillie par un noble véronais Giovanni Battista GAZZOLA (1757-1834). Transportée à Paris, le suisse Jean Louis Agassiz (1807-1873) consacre une importante étude à cette collection. (Ed. L.P.) Elle est désormais conservée au musée municipal de Vérone. Voir lettre n°53.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> De Vérone, le 5 brumaire an V [24 octobre 1796], Bonaparte écrit au Directoire : « Dicter vos conditions à Venise : cela achèverait de détruire le commerce de Trieste. Les Vénitiens sont nos plus grands ennemis en Italie. » Le 10 Brumaire an V [31 octobre 1796], la France propose une alliance à la République de Venise qui ne l’accepte pas. Voir les lettres n°76, 84, 89, 90, 93, 96, 99.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> James Harris MALMESBURY (1746-1820) diplomate anglais chargé des négociations à Paris du 22 octobre au 20 décembre 1796.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Louise MONGE, (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, Anne Françoise HUART (1767-1852) appelée « Fillette », son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> À Tolentino en février 1797, alors qu’il est avec le général Bonaparte Monge présente un jugement bien différent sur le sort du Pape . Voir les lettres n°62 et 63.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Pierre-Anselme GARRAU (1762- 1829) et Napoléon BONPARTE (1769-1821). Monge y arrive le 11 novembre 1796. Bonaparte est à Milan le 7 frimaire an V [27 novembre 1796]. Lettre à Joséphine du même jour (1084, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> George ANSON (1697-1762). En 1750, est publiée à Paris une traduction de l’ouvrage de l’amiral anglais <em>Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 41, 42, 43, 44 par George Anson commandant en chef l’escadre de Sa Majesté britannique, ornée de cartes et de figures en Taille douce </em><em>[…</em><em>]</em>. L’ouvrage est ensuite réédité. Voltaire dans son <em>Essay sur l’histoire générale et sur les mœurs et l’esprit des nations, depuis Charlemagne jusqu’à nos jours</em>, publié en 1757, y consacre un chapitre « Voyage de l’Amiral Anson autour du globe » T. 6., pp. 57-64. Il fait un récit de l’épisode auquel Monge fait référence : à la fin de l’année 1741, après une expédition au Pérou et la destruction de Paita, Anson à qui il ne reste que deux vaisseaux, se met en route vers Panama afin de saisir un Galion espagnol chargé d’argent qui quitte le Mexique pour faire route vers Manille. Ce n’est qu’en juin 1743, que Anson parvient à se saisir du galion. Monge continue sa comparaison entre le galion espagnol, cible de l’amiral Anson et Rome, cible de Bonaparte dans une lettre ultérieure. Voir les lettres n°48 et 183.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
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Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
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Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
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Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
45. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-11-27
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
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Description
An account of the resource
<p>Lettre datée et signée par G. Monge à son épouse relative à la Campagne d’Italie.</p>
Source
A related resource from which the described resource is derived
IXGM 1.93
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
<p>1 double folio ; 22,8 x 17 cm</p>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Milan (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
-
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fae9cf6c924fb965b08026a8c2ba0e34
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
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135 lettres
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1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Dupond, Marie (édition scientifique)
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Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
18 nivôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Milan
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
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Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
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Huart, Catherine (1748-1847)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Milan, le 18 nivôse de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;">Je te mandais je crois, ma chère amie, dans une de mes lettres,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> que nous étions ici à peu près comme l'équipage de l'amiral Anson lorsque n'ayant pu s'emparer du galion d'Espagne qui n'avait pas été expédié, et après s'être exercé tous les jours pendant une année entière à l'attaque de ce galion, il le vit enfin paraître un beau matin au milieu de la mer du sud. Il me semble dans ce moment que j'entends crier sur le pont <em>le galion, le galion, le galion !</em></div>
<div style="text-align: justify;">Le général en chef<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> part demain matin ou même cette nuit pour Bologne ; il s'agit de faire mettre bas les armes à cette armée du pape dont une grande partie est actuellement rassemblée à Faenza pour donner de l'inquiétude à la République cispadane,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> et préparer un refuge aux débris de l'armée de Wurmser enfermée dans Mantoue.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Ou, pour mieux dire, la brave armée d'Italie va devenir beaucoup plus nombreuse qu'elle n'a jamais été ; il faut au général plus d'argent que la Lombardie ne peut et ne doit en fournir. Il lui faut un plus grand territoire pour fournir à sa consommation. Notre principal ennemi, le pape, possède encore le beau pays de la Romagne en deçà des Apennins. Il consomme de l'argent à faire un simulacre d'armée ; il faut s'assurer du pays, et l'empêcher de manger notre argent. Ainsi on va donc du côté de Rome.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous partons après demain matin ou demain soir pour Bologne, et vraisemblablement nous irons plus loin, et voilà ce que j'entends par mon galion. J'espère que la comparaison se prolongera, car tu sais que le galion se trouve double la seconde année, parce que celui de la première année avait été retenu. Nous partons tous pleins de zèle pour les intérêts de la République, et bien disposés à mettre dans notre opération la plus grande rapidité.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Le seul chagrin que nous ayons c'est que la maladie des bestiaux qui s'est répandue en Italie nous empêche de réaliser le projet que nous avions dans notre premier voyage à Rome d'envoyer nos convois à Paris par des chars traînés par des bœufs des environs de Rome qui ont tous des cornes immenses,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> ce qui aurait donné au convoi un certain air étranger et majestueux.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Il y aurait eu quelques attelages de buffles, et une demi douzaine de chameaux du grand-duc de Toscane<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> pour ouvrir la marche. Mais il vaut mieux se passer de cérémonial que de courir le risque d'introduire une épizootie en France. Nous ferons conduire comme nous pourrons, mais surtout nous nous presserons de vider les lieux.</div>
<div style="text-align: justify;">Vous devez savoir que le citoyen Escudier, ancien membre de la Convention, a conduit à Toulon<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> les beaux tableaux que le citoyen La Billardière aurait dû faire passer par le Mont-Cenis lorsqu'il en était encore temps, et qu'il avait laissés à Coni<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ; mais le mal est réparé.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Les chefs-d'œuvre sont actuellement en France à l'abri de tous événements et ils arriveront à Paris avant les changements qui doivent se faire au Directoire. Je voudrais bien qu'Émilie pût, avant son départ,<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> voir la Sainte Cécile de Raphaël. Si le conservateur y est disposé, il peut l'exposer au public dès le lendemain de son arrivée, car elle est sur bois et seule dans une caisse particulière, il n'y a qu'à lever le dessus de la caisse.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je n'écrirai pas d'ici au citoyen Marey. Le peu de temps que notre départ précipité nous laisse pour terminer des opérations à peine commencées ici ne me permet pas de le faire. Ce sera de Bologne ou d'ailleurs.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Mais je crois qu'il compte sur mes tendres sentiments et qu'il aura de l’indulgence.</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu la lettre de Louise du 5 de ce mois. La garniture de son petit coffre est tout bonnement en cuivre. Ce n'est pas un cadeau que j'ai voulu lui faire, j'aurais cherché quelque chose de plus utile. C'est une marque de souvenir que j'ai voulu lui donner, et la grâce en ce cas peut remplacer la valeur.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Mille remerciements de ma part à la bonne Fillette pour sa petite épitre. Ceci n'est qu'un acompte. Je m'acquitterai dès que j'en aurai la faculté. Compliments à son mari, caresses à son fils,<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> une croquignole à Victoire et à Paméla.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Respects aux citoyennes Berthollet,<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Oudot, Florent-Guyot et Berlier et salut à leurs dignes maris.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Lettre n°45 à Catherine, Milan, le 7 frimaire an V [27 novembre 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> La république Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Voir infra.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797) général autrichien. Voir la lettre n°45 et 51. Et aussi à propos du siège de Mantoue voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 30, 34, 42, 51, 53 et 55. Sa belle-sœur Anne Françoise HUART (1767-1852) saisit tout l’enjeu de la prise de Mantoue et lui écrit avec Louise de Paris le 5 nivôse an V [25 décembre 1796] (voir infra.) : « Il y a longtemps mon cher frère que nous trouvons ton absence trop longue. Je vois avec peine que tu ne reviendras pas avant l’été, cette maudite ville de Mantoue devrait bien se laisser prendre [plus tôt] car si le siège dure encore six mois il n’y a plus de raison pour te revoir avant l’année prochaine. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Le galion que Monge attend avec impatience est la reprise des travaux de la commission à Rome qui ont été interrompus après la rupture par le Pape en octobre 1796 de l’armistice de Bologne signée le 5 Messidor an IV. Pour la référence au récit de George ANSON (1697-1762). Voir les lettres n°45 et 183. Catherine lui écrit en réponse de Paris le 7 pluviôse an V [26 janvier 1797] : « Mais où êtes-vous ? Que faîtes-vous depuis le 18 nivôse ? C’est la dernière lettre de vos lettres. Vous devez flairer le Galion. Dépêchez-vous vite à vous en emparer et revenez encore vite ! La République Cispadane (ta filleule) doit être plus tranquille, l’armée du pape est sûrement loin d’elle. À propos de ta filleule Florent Guyot désirerait avoir une Constitution de cette république. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Sur les bœufs à Voir les lettres n°21, 24, 29, 111 et 115.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Sur la nature spectaculaire du convoi et la volonté de frapper l’opinion publique, voir infra.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> FERDINAND III (1769-1824).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Jean-François ESCUDIER (1759-1819). Il est arrivé à Toulon le 28 frimaire an V [18 décembre 1796]. [R.T.] Voir la lettre n°92.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834) Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 51, 52, 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Sur le convoi des tableaux de Lombardie conduit par Escudier voir aussi les lettres n° 41, 42, 53, 77, 81, 98, 109 et 117.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) sont à Paris depuis le 23 brumaire an V [13 novembre 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515), de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520). Catherine lui répond de Paris le 7 pluviôse an V[26 janvier 1797] : « Votre dernier convoi n’est pas encore arrivé ici, dès que nous pourrons voir la Sainte Cécile (ta bien aimée), nous y volerons. Mais je trouve qu’en vieillissant [tu] deviens bien volage. Ce n’était donc pas assez pour moi d’avoir pour rivale la République française, il faut encore que la petite Cispadane vienne écorner ton cœur, et la Sainte Cécile brochant sur tout. Mais elle est sainte, cela me tranquillise, j’en ai parfois besoin après 15 mois d’absence. » Voir les lettres n°12, 27, 42 et 53. La conception des caisses n’a pas seulement été effectuée pour assurer le transport des objets sans dommage mais aussi pour pouvoir montrer sans délai les résultats des campagnes de la République en Italie. Voir la lettre n°184. De Paris le 7 pluviôse an V [26 janvier 1797], Louise écrit à ce propos : « Je crois que la république a grand besoin que ses défenseurs rentrent dans son sein pour régénérer l’esprit public. J’espère que le gouvernement nous fera de belles fêtes pour la paix. C’est là que les patriotes montreront leur reconnaissance à ceux qui affrontent tous les dangers pour nous défendre, c’est alors qu’il sera bien d’être soldat et de pouvoir dire j’étais de l’armée d’Italie ; tous nos muscadins se cacheront et seront honteux d’avoir été si poltrons. Enfin il faut espérer qu’à cette époque l’esprit public reprendra de la vigueur et que l’on osera dire je suis patriote. » Sur la nature spectaculaire du convoi et la volonté de frapper l’opinion publique voir les lettres n°27, 102 et 110.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Monge écrit à Marey 8 jours plus tard de San Benedetto, voir la lettre n°49.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> La lettre de Paris du 5 nivôse an V [25 décembre 1796] de Louise MONGE (1779-1874) est conservée dans le fonds familial de l’É. pol. Elle écrit : « Nous avons reçu, le charmant petit coffre, mon cher Papa, il a fait l’admiration de tout le monde, les uns veuillent qu’il soit garni en or les autres en cuivre. Il y a là dessus de grands débats mais cependant je crois qu’on n’aurait pas monté en cuivre un coffre de bois pétrifié. J’ai bien vu tout de suite qu’il venait de toi car la clef était attachée avec des rubans aux trois couleurs. » </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852) appelée fillette, son mari Barthélémy BAUR (1752-1823), et leur fils Émile BAUR (1792- ?). Anne-Françoise complète la lettre de Louise du 5 nivôse an V [25 décembre 1796]. Monge lui répond un mois plus tard de Tolentino le 30 pluviôse an V [18 février 1797]. Voir la lettre n°63.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Charles-François OUDOT (1755-1841), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) et Théophile BERLIER (1761-1844), les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or. Monge procède différemment dans les salutations qu’il adresse aux couples Oudot, Guyot et Berlier. Il répond spécialement à Louise qui lui écrit le 5 nivôse an V [25 décembre 1796]: « Nous avons été hier chez la citoyenne [Guyot], elle nous a chargées de te dire bien des choses ainsi que le citoyen et la citoyenne Berlier que nous y avons trouvés. »</p>
</div>
</div>
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
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Title
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48. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
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1797-01-07
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Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Français
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Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
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<span> <span class="cote_unique">IX GM 1.95</span></span>
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 23 x 18 cm.
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Milan (Italie)
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Esprit public
Éducation
Vie familiale
Commission des sciences et des arts (Italie)
Éducation
Esprit public
Première campagne d'Italie
Vie familiale
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
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1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
le 18 nivôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
San Benedetto
Notes
Tout ce que vous n'avez pas pu mettre ailleurs ou en attente de création de champ spécifique.
Transcription de Cartan. CARTAN É. (1945), p. 22.
Transcription
<div style="text-align: justify;">[...] Je ne suis pas d’âge de les redouter beaucoup, et nous n’en voyons aucune ; mais nous avons causé avec nos jeunes héros qui, pour la plupart, sont dégoûtés de la dissolution des mœurs des femmes des grandes villes de ce pays-ci et principalement des États vénitiens, telles que celles de Brescia, Vérone, Bergame. Tout cela mon cher Marey, nous fait désirer de revoir notre cher pays que nous aimons tous encore beaucoup plus qu’auparavant. Fasse le ciel que nous ne le retrouvions pas entiché d’un genre de corruption encore plus désespérante.</div>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
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Title
A name given to the resource
49. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-01-15
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Description
An account of the resource
<p>Lettre transcrite par CARTAN É. (1945), p. 22. Il introduit cette lettre ainsi : « Citons encore une lettre écrite par Monge, le 17 janvier 1797 de San Benedetto, près de Mantoue à son gendre Marey qui lui avait conseillé de se méfier des caresses italiennes. »</p>
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Français
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The nature or genre of the resource
Correspondance
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San Benedetto (Italie)
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Première campagne d'Italie
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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1796-05 - 1797-10]
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
27 nivôse en V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
San Benedetto (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">A San Benedetto, le 27 nivôse en V</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Lorsque la commission, citoyen général,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> a entendu gronder l’artillerie, elle n’a pas douté des succès qui allaient accroitre la gloire de l’armée d’Italie.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Ses vœux vous suivaient ; elle partage aujourd’hui la joie commune à ceux qui aiment notre patrie. Pendant que vous faisiez des faisceaux des armes des Autrichiens, elle récoltait un autre fruit des conquêtes à San Benedetto. Son opération n’a pas été longue ; elle n’a point trouvé d’objets d’art : elle vous envoie un état des livres et des manuscrits qu’elle a trouvés dignes d’être recueillis ; ils forment deux caisses qu’elle adresse au Citoyen Patrault<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a>, pour les faire passer au citoyen Faipoult.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Elle envoie un état semblable au ministre des relations extérieures.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Toujours aux ordres de la victoire, elle attend ici les déterminations du général en chef ; mais si ses occupations ne lui laissent pas le loisir de lui prescrire la marche qu’elle doit suivre, elle se rendra dans quelques jours à Modène.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Salut et fraternité !</div>
<div style="text-align: justify;">Tinet, Berthollet, Berthélemy,</div>
<div style="text-align: justify;">Monge Thoüin</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Louis-Alexandre BERTHIER (1753-1815).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Les commissaires écrivent le jour de la bataille de la Favorite précédée par la victoire de Rivoli le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797 ], et les combats d’Angiari le 26 Nivôse [15 janvier]. Voir les lettres n°51 et 53. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jean-Baptiste PATRAULT (1751-1817) administrateur de revenus près de l’armée d’Italie. Sur sa collaboration avec les commissaires des sciences et des arts voir les lettres n’°68 et 100.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Charles DELACROIX (1741-1805). Voir la lettre n°68.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Voir les lettres n°51.</p>
</div>
</div>
Etat général
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Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Berthier, Louis-Alexandre (1753-1815)
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Transcription manuscrite
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Title
A name given to the resource
50. Les commissaires du gouvernement à la recherche des objets des sciences et des arts au citoyen Berthier, général divisionnaire, chef de l’état major
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-01-16
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Monge, Gaspard
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Description
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<div style="text-align: justify;">Transcription établie par E. Echassériaux, "Vie de Monge" Vol.2, p. 183.</div>
<div style="text-align: justify;">Eschassériaux complète : « A cette lettre était joints deux états pour les deux natures d’objets extraits de l’abbaye. L’un, celui des livres, contenant la nomenclature de 62 ouvrages du XV<sup>e</sup> siècle, est écrit par Berthollet. L’autre, de la main de Monge, contient la nomenclature de 117 volumes manuscrits d’auteurs anciens, avec l’indication pour chacun du titre, du format, de la matière des feuilles et la date d’écriture. Ces états ont été faits en double. Le double signé par Monge pour copie conforme, est restée entre les mains du bibliothécaire de l’Abbaye pour lui servir de décharge.» p. 184.</div>
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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A related resource from which the described resource is derived
IX GM 30
Coverage
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San Benedetto (Italie)
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Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
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Première campagne d'Italie
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
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135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
28 nivôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Abbaye de San Benedetto
Transcription
<div style="text-align: justify;">À l'abbaye de San Benedetto, près de Mantoue, de l'autre côté du Pô,</div>
<div style="text-align: justify;">le 28 nivôse de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Nous étions partis, ma très chère amie, pour les États de l'évêque de Rome et déjà nous arrivions à Bologne le jour où le général en chef nous y avait donné rendez-vous,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> lorsque nous l'avons rencontré qui retournait à son armée de l'Adige, sur des avis qu'il avait eus de l'intention des ennemis de passer l'Adige pour aller au secours de Mantoue et délivrer Wurmser.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Il nous dit de retourner non vers Milan, mais vers Mantoue à une abbaye de Bénédictins et d'y exercer notre ministère sur les objets de sciences et d'arts que nous pourrions y trouver. Nous y sommes venus. Nous n'y avons trouvé aucun objet d'art digne de la République et nous n'y avons fait que deux caisses de livres et de manuscrits pour la Bibliothèque nationale. Pendant que nous nous occupions de cet objet, se passaient à peu de distance de nous les affaires des 25, 26 et 27 dont on aura certainement reçu les nouvelles à Paris longtemps avant l'arrivée de la présente.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Nous entendions parfaitement l'air de la chanson, mais nous ne savions pas les paroles; c'est-à-dire que nous distinguions à merveille les coups de canons et les fusillades de notre armée et de celle des ennemis et que nous n'avions aucune nouvelle de la nature des événements, parce que personne ne passait le Pô pour nous [<span style="text-decoration: line-through;">donner des nouvelles</span>]<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> instruire des résultats. Cependant, nous jugions des coups et, pur événement, il s'est trouvé que nous avions bien jugé et, comme nous le pensions, toute la colonne qui avait passé l'Adige et qui était venue jusque sous le canon de Mantoue pour en faire lever le blocus, a été entièrement prise, et pas un Autrichien n'a repassé la rivière.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Ainsi, ma chère amie, voilà encore l'armée d'Italie victorieuse et, tant ici que du côté de Vérone,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> environ 18 000 hommes ôtés à l'ennemi ; beaucoup de canons et surtout beaucoup de chevaux dont nous avons grand besoin.</div>
<div style="text-align: justify;">Cet insolent d'Empereur<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a>, fier des secours en hommes promis par la Hongrie et des secours en argent promis par l'Angleterre, plein de confiance dans les savantes dispositions du général Alvinczi,<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> avait reçu le général Clarke avec une hauteur dont on ne se fait pas d'idée. Il ne reconnaissait pas la République française ; il ne voulait point entendre parler de paix; il ne concevait pas que Clarke soit venu pour autre chose que pour proposer un armistice en offrant de débloquer Mantoue, d'évacuer le Milanais, et de se retirer derrière le Tessin. Enfin quand il aurait eu détruit toute l'armée d'Italie et fait Buonaparte prisonnier, il n'aurait pas témoigné plus d'impudence. Un pareil aveuglement a sauvé la France d'une paix honteuse, et amènera une bonne fois j'espère la liberté de la Lombardie.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Comme dans les commencements de la Révolution, nous formons ici des vœux pour un état de chose, glorieux à la République française, utile à l'humanité et favorable au perfectionnement de l'Esprit humain.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Ce serait de chasser de l'Italie le grand-duc de Toscane qui, étant autrichien<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a>, fait tout juste par rapport à nous ce qu'il faut pour n'être pas pendu, qui nous déteste cordialement et dont les sujets seraient enchantés de nous tomber dessus et de nous donner le coup de pied de l'âne si jamais nous éprouvions un revers; de donner la Toscane au duc de Parme<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> qui y gagnerait et qui aurait des ports de mer pour communiquer avec l'Espagne, notre amie et son alliée<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> ; d'envoyer le roi de Sardaigne<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> gouverner Rome, ou comme prince ou comme on voudra, en lui conservant la Sardaigne avec laquelle il communiquerait par Civitavecchia, et de ne faire qu'une seule république indivisible du Piémont, de la Lombardie, de Parme, Plaisance, Modène, Bologne, Ferrare, Ravenne, Rimini, Ancône, c'est-à-dire toute la belle vallée du Pô, depuis les Alpes jusqu'à la mer, et terminée d'un côté par les Alpes et de l'autre par l'Apennin. Cette république qui toucherait la France serait assez forte pour se défendre et ne le serait jamais assez pour donner de l'inquiétude à la France. À la vérité, elle ne manquerait pas dans la suite d'englober Venise et le Tyrol italien, ce qui serait convenable et délivrerait le genre humain d'un gouvernement monstrueux, mais cela serait son affaire.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Alors le pape deviendrait ce qu'il pourrait et ce ne serait pas un grand malheur. Mais diras-tu, pourquoi envoyer un roi à Rome ? C'est que je ne crois pas que la pauvre Rome puisse supporter une république.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> Si l'on y fait une révolution démocratique, il faut qu'elle se réduise à 12 ou 13 000 âmes, et que le reste meure de faim ou de désespoir. Tandis qu'un roi, en entretenant autour de lui la riche noblesse, fera vivre ce peuple de valets et de mendiants qui peu à peu pourra acquérir un genre d'industrie et devenir dans la suite capable de supporter la liberté qui donne des ailes à l'homme industrieux et laborieux, et qui écrase le fainéant et le mendiant. Voilà ce qu'on redoute, ce qui serait bien possible si la France avait un peu de dignité et de zèle pour le bonheur et le perfectionnement de l'espèce humaine et ce qu'on s'efforce d'empêcher en criant à la paix même honteuse. Mais un génie<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a>, entre les mains duquel la France n'est qu'un instrument de bien, veille sur le genre humain, jette un esprit de vertige dans les têtes de nos ennemis, les rend sourds à nos humbles propositions de paix et, sans écouter nos vœux aveugles et pusillanimes, nous mène par la main à ses fins et nous fait faire des prodiges que la postérité admirera, et qui exciteront peut-être l'enthousiasme même dans les cœurs de boue de tous les journalistes.</div>
<div style="text-align: justify;">Je vais être véritablement longtemps sans recevoir de tes nouvelles, ma chère amie, et je n'aurai ce plaisir là que quand nous aurons rejoint le quartier général; mais que cela ne t'empêche pas de m'écrire de longues lettres ou de m'en faire écrire par quelques membres de ta colonie. Elles finissent toujours par arriver, tôt ou tard, et c'est un grand plaisir de lire tout cela et de le relire encore. À la vérité, on n'y voit que trop à quel point d'avilissement est tombée cette grande nation, combien elle est devenue insensible à la gloire premier besoin des nations, combien elle est éloignée de cet enthousiasme qui fait faire des miracles, qui double les facultés humaines, qui donne de grands exemples à la postérité et qui arrache l'admiration des peuples contemporains. N'importe, c'est de la France qu'il s'agit et c'est toi qui en parles, et ce sont les deux plus grands motifs d'intérêt pour moi.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes ici avec le général Lasalcette qui faisait de son mieux avec deux cents ou trois cents hommes pour garder le passage du Pô sur une quinzaine de milles d'étendue. Mais les choses se sont si bien passées qu'il n'est pas venu un ennemi sur le rivage. C'est un patriote éclairé, modeste et sensible, dévoué à la gloire de son pays et dont la société nous rend notre séjour ici fort agréable.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, mille choses aimables à toute la famille, à mes amis et compte sur les tendres sentiments de ton bon ami</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Berthollet se porte bien. Il s'ennuie un peu ici, quoiqu'il y ait trouvé deux bénédictins de son pays, qu'il avait connus dans son enfance, qui étaient venus il y a 17 ou 18 ans, qui retourneraient volontiers en France s'ils pouvaient y vivre et qui sont presque patriotes.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a></div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821) Bonaparte au Directoire le 28 nivôse an V [18 janvier 1797] « Je m’étais rendu à Bologne avec 2000 hommes, afin de chercher par ma proximité, à imposer à la cour de Rome, et lui faire adopter un système pacifique dont cette cour paraît s’éloigner de plus en plus depuis quelque temps. J’avais aussi une négociation entamée avec le grand duc de Toscane, relativement à la garnison de Livourne, que ma présence à Bologne terminerait infailliblement. » (1300, CGNB).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Dagobert-Sigismond de WURMSER (1724-1797). À son départ de Roverbello Bonaparte est informé que les Autrichiens s’avancent pour débloquer Mantoue le 23 nivôse an V [12 janvier 1797]. Voir les lettres à Clarke et à Joséphine du même jour écrite à Vérone. (1285 et 1286, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Victoire de Rivoli, le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797 ] Les combats d’Angiari le 26 [15] et la bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Bonaparte annonce ces victoires au Directoire dans la lettre du 28 nivôse an V [18 janvier 1797] (1294, CGNB) . Voir les lettres n°50 et 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Les lettres portent rarement des traces de correction ou de relecture. La suppression a ici été transcrite.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Bataille de Rivoli le 25 ventôse an V [14 janvier 1797]. Bonaparte au Directoire le 29 nivôse an V [18 janvier 1797] « […] le général Joubert m’instruisit qu’une colonne assez considérable filait par Montagna et menaçait de tourner son avant-garde à La Corona. Différents indices me firent connaître le véritable projet de l’ennemi , et je ne doutais plus qu’il n’eût envie d’attaquer, avec ses principales forces, ma ligne de Rivoli et par là arriver à Mantoue . Je fis partir dans la nuit la plus grande partie de la division du général Masséna, et je me rendis moi-même à Rivoli où j’arrivais à deux heures après minuit. Je fis aussitôt reprendre au général Joubert la position intéressante de San Marco ; je fis garnir le plateau de Rivoli d’artillerie, et je disposai le tout afin de prendre à la pointe du jour, une offensive redoutable, et de marcher moi-même à l’ennemi. » (1300, CGNB)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Dès le 18 Nivôse an V [7 janvier 1797] « la division ennemie qui était à Padoue se mit en mouvement ; le 19 elle attaqua l’avant-garde du général Augereau qui était à Bevilacqua, en avant de Porto Legnago. […] Je fis passer immédiatement sur l’Adige les 2000 hommes que j’avais avec moi à Bologne, et je partis immédiatement après pour Vérone. Le 23, à six heures du matin, les ennemis se présentèrent devant Vérone et attaquèrent l’avant-garde du général Masséna ; placée au village de Saint-Michel. Ce général dut sortir de Vérone, rangea sa division en bataille, et marcha droit à l’ennemi ; qu’il mit en déroute, lui enleva trois pièces de canon et lui fit 600 prisonniers. Les grenadiers de la 75<sup>e</sup> enlevèrent les pièces à la baïonnette ; ils avaient à leur tête le général Brune qui a eu ses habits percés de sept balles. » L’avant-veille de Rivoli, Bonaparte donne le détail des opérations dans ses lettres au Directoire du 28 et du 29 Nivôse an V [17 et 18 Janvier 1797] (1294 et 1300, <em>CGNB</em>)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> FRANÇOIS II (1768-1835).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Nicolas-Joseph ALVINZI (1735-1847) Général autrichien. Il quitte le Rhin et s’engage dans les combats en Italie à partir de novembre 1796.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Henri-Jacques-Guillaume CLARKE (1765-1818). Envoyé par le Directoire afin d’intervenir dans les négociations menées par Bonaparte avec le pape comme avec l’Autriche. Voir la lettre n°46 et au sujet des négociations les lettres de Bonaparte à Clarke du 9 frimaire an V [29 novembre 1796] (1086, CGNB) et au Directoire du 16 frimaire an V [ 6 décembre 1796] (1100, CGNB). Après la bataille de Rivoli, le 29 Nivôse an V [18 janvier 1797­], Bonaparte écrit à Clarke : « Le général Kilmaine vous aura fait connaître mes dernières dépêches au Directoire [1294, CGNB], voilà donc monsieur Alvinzy avec trente mille hommes de moins; il lui reste encore je crois quinze à seize mille hommes, son armée est très redoutable. Vous verrez par ma relation de demain que l’affaire de Rivoli a été très chaude. Il y a lieu de croire que Mantoue ne tardera pas à se rendre et si je reçois dans pluviôse la moitié du monde que l’on m’assure devoir venir du Rhin, quand l’autre moitié n’arriverait qu’en ventôse, j’espère que nous obligerons l’Empereur à s’apercevoir qu’il y a une république française. » (1299, <em>CGNB</em>)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Monge détermine clairement sa préoccupation politique en l’inscrivant dans une relation triangulaire avec le bonheur de l’espèce et le perfectionnement de l’esprit. L’idée de progrès est le moteur et le fondement de son engagement continu dans l’action révolutionnaire. Voir les lettres n°3, 4 et 5.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> FERDINAND III (1769-1824) fils de Léopold II [Pierre-Léopold de Habsbourg-Lorraine ] (1747-1792).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> FERDINAND I (1751-1802). Il signe avec Bonaparte une suspension d’armes le 20 floréal an IV [9 mai 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Voir les lettres n°29, 38 et 39.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> CHARLES EMMANUEL IV (1751-1819), roi de Sardaigne de 1796 à 1802. Son père VICTOR AMÉDÉÉ III a signé avec Bonaparte le traité de Cherasco le 9 floréal an IV [28 avril 1796]. Il cède alors Nice et la Savoie et s’engage aussi à laisser passer les troupes françaises. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Voir la lettre n°84.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge n’a pas toujours eu cette idée ni même tenu ce raisonnement et exprime son souhait que les Français favorisent une révolution à Rome. C’est d’ailleurs ce qui l’oppose à Marey. Voir les lettres n°40 et 44. Sa rencontre avec Bonaparte à Bologne semble être l’élément qui détermine ce changement. Voir supra et les lettres n°53, 62, 63 et 65.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Le jeune général Bonaparte.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Jean Jacques Bernardin COLAUD DE LASALCETTE, (1759-1834), général de brigade.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) est né en Savoie à Talloire. </p>
<p> </p>
</div>
</div>
Etat général
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Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Huart, Catherine (1748-1847)
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
51. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-01-17
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Monge, Gaspard
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
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1 double folio. 23 x 18 cm.
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.96
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
San Benedetto (Italie)
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Bibliothèque nationale
Armée de Rome
Première campagne d'Italie
Armée de Rome
Bibliothèque nationale
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
9 pluviôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Bologne (Italie)
Bologne
Transcription
<div style="text-align: justify;">Bologne, le 9 pluviôse de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Voilà deux fois, ma chère amie, que la citoyenne Berthollet écrit à son mari<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> sans que j'aie reçu rien de toi ; ce n'est pas que je sois inquiet, car je pense que s'il t'était arrivé quelque chose, elle l'aurait mandé ; mais je n'ai pas le plaisir de te lire et puis encore de te relire, ce qui est un plaisir que rien ici ne nous dédommage. Je crois bien qu'une grande partie de ton temps est occupée par le citoyen Marey et par Émilie,<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> mais tu as pour chef de bureau Louise et pour commis Paméla,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> en sorte que si tu sais bien donner les ordres, tu ne dois avoir qu'un très petit travail pour cette correspondance, et une signature est bientôt donnée.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Après avoir terminé nos opérations à San Benedetto d'où je t'ai écrit ma dernière,<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> nous nous sommes remis en route pour Bologne, toujours dans l'espérance que Rome sera le terme de notre voyage. Lorsque le général<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> était retourné de Bologne vers l'Adige, il avait disposé de la petite armée qu'il avait rassemblée à Bologne pour envoyer prendre les Autrichiens par les derrières, en la faisant passer par Ferrare; en sorte qu'après avoir fait cette grande capture sous Mantoue,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> il a fallu qu'il renvoie une nouvelle armée à Bologne, et ce ne sont plus les mêmes individus. La plus grande partie de cette nouvelle armée vient de devant Mantoue, et elle a passé par San Benedetto, et nous avons fait presque toute la route avec elle. Quelques-uns de nos braves volontaires sans souliers, et ayant bien de la peine à se tirer des boues, ont monté derrière notre voiture. Ils étaient d'une gaîté charmante ; ils supportaient leurs fatigues, le froid, la neige et la pluie froide avec la plus grande résignation, et pendant toute la route ils chantaient des hymnes patriotiques, et puis ils se flattaient tous d'aller à Rome et cela redoublait leur courage. Le général Lasalcette lui-même que nous avions laissé à San Benedetto, a aussi reçu l'ordre de se rendre à Bologne pour servir sous le général Victor chargé de l'expédition de Romagne.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Il est arrivé ici hier au soir et il est venu sur le champ nous voir, tout joyeux d'être de la partie. Il avait encore eu la fièvre la veille, mais la fièvre est partie. Ainsi comme tu vois, ma chère amie, cette expédition se fera lentement. Mais nous ne savons pas encore juste quand elle commencera. On attend ici d'une heure à l'autre le général qui donnera le signal du départ.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes restés deux jours à Modène parce que notre collègue Berthélemy s'est fait une petite écorchure à la jambe en montant au clocher de San Benedetto pour voir la bataille,<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> et qu'il avait besoin d'un peu de repos pour sa guérison. Nous avons été voir le congrès de la République Cispadane,<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> et nous n'en avons pas été contents. Ils opèrent au nom de la très Sainte Trinité. Ils font des conditions pour être citoyen actif de telle manière qu'il n'y aura que le tiers des habitants qui pourra l'être. Les assemblées primaires se font par paroisses dont le mot est conservé dans la constitution. Ils déclarent la religion catholique dominante. Ils ne veulent ni décades, etc. Enfin, ma chère amie, ma filleule est une petite sotte qui se conduit fort mal, et qu'il faudra très promptement marier avec la Transpadane pour l'empêcher de faire de plus grandes sottises; et j'aime mieux n'être le parrain de rien que de l'être d'un semblable petit laideron.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je reçois à l'instant, ma chère amie, ta lettre du 9 frimaire que tu as affranchie le 17 nivôse.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Tu me mandes que le citoyen Marey a fixé son départ au 15 ventôse<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> ; recommande lui de mener Émilie voir la Ste-Cécile de Raphaël avant que de partir. Je suppose que le convoi est enfin actuellement arrivé à Paris<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> et, si le conservateur le veut, il peut montrer les plus beaux tableaux au public dès le lendemain de leur arrivée, parce que ces tableaux là sont sur bois, qu'ils ont chacun leur caisse particulière et qu'en levant le couvercle sans les sortir même de la caisse, on peut les exposer.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Tu me mandes que les peintres n'étaient pas contents; mais La Billardière qui ne portait point de tableaux ne devait pas conduire son convoi au Muséum ; il fallait le mener soit à la Bibliothèque ou au Jardin des plantes, qui avaient de bons lots, et dire la vérité : que les tableaux étaient restés. S'il avait fait tout passer par le Mont-Cenis, il aurait épargné à la République 30 mille écus de frais de transport, et tout serait arrivé en même temps et aurait fait une sensation généralement bonne.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Au reste, si nous allons à Rome, ce sera bien un autre convoi, non en tableaux car il n'y en aura guère qu'une vingtaine, mais en statues. Et puis nous ne serons pas fixés au nombre 100 pour les objets d'arts. Cette fixation nous avait fait rejeter beaucoup de choses très intéressantes, comme par exemple la fameuse louve en bronze qui, du temps de la République Romaine, avait été abattue par le tonnerre, et qui est conservée au Capitole.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> On y voit encore le coup de la foudre, mais comme ce n'est pas un objet très estimé en sculpture, nous l'avions laissé. Au reste, ma chère amie, je ne te parle de tout cela que parce que la lettre que je reçois m'a mis sur ce ton. Va voir la <em>Ste-Cécile</em>, tente de la voir de près et puis parle m'en ensuite ; car j'en suis amoureux.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Tu parles d'être de retour à Paris en ventôse; mais cela est impossible. Il nous faut du temps pour aller à Rome, et recueillir en chemin tous les objets que nous rencontrerons et les expédier, puis il faudra au moins trois mois à Rome pour faire des emballages.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Des tableaux sont bientôt encaissés ; sur un même rouleau on peut en mettre 50, et avec des hommes c'est l'affaire de trois jours. Mais des statues précieuses qu'il faut mettre en état de souffrir un aussi long transport sans accident, cela exige de longues et minutieuses précautions. Et puis quand notre affaire de Rome sera finie, il faudra peut-être revenir à Venise pour en faire une autre que nous avons à cœur. C'est une suite nombreuse d'empreintes de poissons comprises dans les lits d'une pierre feuilletée et qui ne se trouve qu'à Vérone. Elle appartient à un particulier et il faudra que la République de Venise qui nous aime tendrement se charge d'indemniser ce particulier pour en faire cadeau à la République ; bien entendu que ce ne sont que des épingles qui ne changeront rien aux autres conventions.<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Ainsi, ma chère amie, notre retour ne se présente pas encore à nous ; il faut donc nous écrire souvent. Berthollet reprend de la bonne humeur<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a> ; il se fait un plaisir de se venger sur le pape et du mal que la papauté a fait pendant tant de temps au genre humain, et de l'ennui qu'il nous en procure lui-même à Rome. Adieu, je n'ai plus de place. Mes amitiés à tout notre monde et à nos amis.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) quittent la Bourgogne après les vendanges et arrivent à Paris le 23 Brumaire an V [13 novembre 1796] et en partent le 15 ventôse an V [5 mars 1797].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Louise MONGE, (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Ici Monge fait apparaître la dimension familiale et collective de la correspondance à sa femme, comme lorsque Marey répond à la lettre que Monge adresse à sa femme. Voir la lettre n°40 et les lettres n°62 et 84.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Lettre n°51.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 30, 42, 45, 51 et 54.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Jean Jacques Bernardin COLAUD DE LASALCETTE, (1759-1834), général de brigade (voir la lettre n°51) et Claude-Victor PERRIN (1764-1841) dit VICTOR.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Catherine lui répond de Paris le 28 pluviôse an V [16 février 1797] : « Je te suppose à Rome, mon cher ami, te dédommageant de la contrainte dans laquelle vous y avez vécu pendant votre premier séjour. Comme nos armées sont heureuses d’affermir ainsi le bonheur de leur patrie ! La République était bien chancelante, il y a un mois. Cela est différent aujourd’hui, les victoires et l’arrestation des agents de Louis XVIII ont un peu baissé les actions de leurs partisans, dont la plupart font encore semblant de douter de toutes ces bonnes nouvelles qui ont remis l’espoir dans l’âme des Républicains qui étaient bien consternés de tout ce qui se passait ici. Aussi le 21 de ce mois, jour que nous apprîmes la prise de Mantoue, le bal était charmant, toutes les figures annonçaient la gaieté et le bonheur, tout le monde s’embrassait. Les autres bals devaient offrir le contraire. Mais aux nôtres où il n’y a que des Républicains, tout y respirait la joie. Vous avez dû avoir bien du plaisir à voyager avec une partie de cette brave armée. Je serais descendue de voiture et j’y aurais fait monter le plus grand nombre possible. J’aurais porté leurs armes, il y a si longtemps qu’ils s’en servent pour défendre et leur pays et leurs concitoyens que j’aurais été fière de porter de telles armes. Nous avons bien besoin qu’ils reviennent parmi nous, pour faire respecter et la République et les Républicains qui osent à peine s’avouer tels. Car je suppose qu’après s’être aussi bien battu, on n’abandonnera pas la cause comme tant de fameux soi-disant patriotes qui ne sont aujourd’hui que les détracteurs de tout ce qui se fait, cela était de bon ton, il y a bien des individus pour qui cela est tout. Je suis bien aise pour vous que le Général Lasalcette vous ait rejoint et qu’il soit de l’Expédition qui a pris en entier l’armée papale. Il y a déjà une caricature sur cette affaire, elle représente l’armée du Pape toute déguenillée les Français les fustigeant ; un incroyable tient un parapluie sur la tête d’un général de cette pauvre troupe d’imbéciles. » Voir les lettres n°54, 55, 62 et 63 sur les victoires françaises contre l’armée du Pape.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Jean-Simon BERTHÉLEMY (1743-1811), peintre. La bataille de Rivoli, le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797], les combats d’Angiari le 26 [15] et la bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Voir les lettres n°50 et 51. En raison de sa blessure, Berthélemy reste à Bologne alors que Berthollet et Thouüin partent à Mantoue et que Monge et Tinet se rendent à Pesaro. Voir les lettres n°54, 70 et 81.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> La république Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Le congrès réunit les représentants de ses villes afin de créer entre elles une confédération. Voir infra.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Monge se montre d’abord enthousiaste lors de la création de la Cispadane. Voir les lettres n°40 et 48. Catherine lui répond de Paris le 28 pluviôse an V [16 février 1797] : « Il faut convenir que les tuteurs de ta filleule doivent opérer bien plus vite que nous ne l’avons fait ici puisqu’ils opèrent au nom de la très Sainte Trinité qui représente 3 personnes, mais patience quand elle sera grande, elle révoquera toutes ces formes antiques qui ne conviennent qu’aux enfants, ne te fâche pas ! » Le territoire de la Transpadane correspond à l’ancien duché de Milan. Elle succède à l'Administration générale de la Lombardie mise en place par Bonaparte en août 1796. Voir les lettres n°63, 65, 76. Monge se montre conscient des limites de l’action politique déterminées par des conditions économiques et financières. Voir la lettre n°59.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Lettre de Catherine de Paris, le 9 frimaire an V [29 novembre 1796]. Catherine complète cette lettre en la récupérant à la poste. « Du 17 nivôs[e]. Je suis à la poste pour retirer cette lettre, mon cher ami, que tu aurais dû recevoir depuis longtemps. […] Je ne serais pas surprise que tu ne reçoives pas mes lettres. Toutes celles que je t’ai écrites à Milan ont été mises à la poste sans affranchissement. [..]. Adieu mon ami, j’espère que celle-ci te parviendra. Je vais l’affranchir. Je ne croyais pas avoir le plaisir de t’écrire aujourd’hui. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Le couple Marey et leur fils retourne à Nuits. Catherine écrit de Paris le 17 nivôse an V [6 janvier 1797] : « M. Marey a déjà fixé son départ au 15 ventôse [5 mars], il veut être à Nuits pour les élections. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> « La Sainte Cécile et quatre saints » (1515-1516) de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520. Catheirne répond de Paris le 28 pluviôse an V [16 février 1797] : « Le convoi n’est pas encore arrivé de Toulon. La pauvre Émilie doit partir dans 20 jours, elle ne le verra pas. Je vois venir le moment de leur départ avec bien de la peine. Ces quatre mois sont passés rapidement. Leur gros garçon a bien profité ici, mais il ne parle pas. C’est un orateur cependant très brillant, mais il n’a pas le don de la parole. Il est charmant, une bonne grosse figure où est peinte la bonté, et avec cela un air réfléchi comme sa mère. Je fais des vœux bien sincères pour qu’il lui ressemble. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Sur le convoi de tableaux saisis dans la première partie de la mission dans le nord de l’Italie. Voir les lettres n°41, 42, 48, 77, 81, 92, 98 et 109. Escudier achemine le convoi à Toulon le 28 frimaire an V [18 décembre 1796].</p>
<p>Le soin apporté aux questions techniques de l’emballage répond à la volonté de pouvoir montrer immédiatement les résultats de l’action de Bonaparte et de la commission en Italie et la gloire de la République afin de frapper l’opinion publique. Voir la lettre n°48.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Jacques-Julien LA BILLARDIÈRE (1755-1834). Monge répond à sa femme qui lui écrit de Paris, le 9 frimaire an V [29 novembre 1796] : « La Billardière dit qu’on est fort content à la Bibliothèque nationale de tout ce que vous avez envoyé. Les peintres ne sont pas contents de la partie de tableaux qui est arrivée. » La Billardière a laissé à Coni une partie du convoi de Tortone qui rassemblait l’ensemble des saisies effectuées dans le nord de l’Italie. Voir les lettres n°11,14, 15, 16, 22, 28 et 33. C’est Escudier qui est alors chargé de la deuxième partie du convoi qui transporte les tableaux. Cela engendre des frais supplémentaires. Au sujet du convoi des tableaux de Lombardie voir les lettres n°41, 42, 48, 77, 81, 92, 98 et 109. Monge est mécontent de La Billiardière et ne contredit en rien ce que ce dernier a exprimé à Catherine lors du dîner qu’elle organise avec le commissaire et Moineau le secrétaire. Elle écrit le 9 frimaire an V [29 novembre 1796] : « J’avais votre collègue La Billardière, votre secrétaire, Guyot, sa fe[mme], M[adame] Berthollet et son fils. Nous avons bu à vos santés et aux succès de l’armée d’Italie et de la République. La Billardière a l’air d’avoir eu quelques indices sur le mécontentement que vous a causé la lenteur de son expédition, car il ne cesse de répéter que si vous eussiez été à sa place, vous eussiez fait comme lui, à moins de courir les risques de voir le convoi pris pas les Barbets. Il en parle cependant sans aigreur mais il y revient souvent. Je l’ai assuré que vous ne nous en aviez jamais dit un mot. […] J’ai eu bien du plaisir à passer 4 heures à parler de vous. C’est un faible dédommagement pour une si longue absence. […] » </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> La « Louve capitoline ».</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Voir infra et les lettres n°12, 27, 42 et 48.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Avant de poursuivre les travaux de la commission à Rome, Monge se rend notamment à Pesaro, Saint-Marin, Ancône, Lorette, Macerata, Tolentino. Voir les lettres n°54 à 64. La tâche des commissaires est déterminée par les résultats des opérations militaires et diplomatiques dirigées par Bonaparte. Voir les lettres n°54 et 55. Monge arrive le premier à Rome autour du 5 ventôse an V [23 février 1797] (voir la lettre n°65) ; il en part le dernier le 26 messidor an V [14 juillet 1797]. Il reste près de cinq mois à Rome.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Collection de fossiles provenant du mont Bolca recueillie par un noble véronais Giovanni Battista GAZZOLA (1757-1834). Voir la lettre n°45.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[22]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Voir la lettre n°51.</p>
<p> </p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Manuscrit autographe
Etat général
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Bon
Publication
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Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
53. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-01-28
Creator
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Français
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
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IX GM 1.97
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 20,5 x 16 cm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Bologne (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
-
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ca88683003011a4e752672ec738a5377
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Publisher
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Transcription
<div style="text-align: justify;">Bologne, le 15 pluviôse de l'an V</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">La division avec laquelle, ma chère amie, le général va entrer dans la Romagne est partie d'ici avant-hier matin; elle s'est rendue le même jour à Imola à 20 milles d'ici ; hier sur la route de Faenza elle a rencontré les Papelins<a name="ftn1" href="#_ftn1">[1]</a> qui ont fait quelque résistance ; elle en a fait la capture : il y a eu 200 hommes tant tués que blessés, 600 prisonniers et 6 pièces de canons qui augmentent notre train d'artillerie. Après l'affaire, on a dû se rendre à Faenza qui, de loin, n'a pas dû résister. Nous voilà donc en guerre active contre le pape.<a name="ftn2" href="#_ftn2">[2]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous partons d'ici demain matin, deux, c'est-à-dire Tinet<a name="ftn3" href="#_ftn3">[3]</a> et moi, pour recueillir les trophées de notre brave armée. Nous laissons ici Berthollet, Thoüin et Berthélemy<a name="ftn4" href="#_ftn4">[4]</a> pour aller à Mantoue lorsqu'il se sera rendu<a name="ftn5" href="#_ftn5">[5]</a>. Le citoyen Moitte est encore à Milan d'où il ne nous écrit pas.<a name="ftn6" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je ferai tout ce qui dépendra de moi pour te donner souvent de mes nouvelles ; je crois que j'en aurai souvent l'occasion, parce que nous serons toujours à portée du général; mais comme je vais aller en m'éloignant, ne t'inquiète pas si mes lettres tardent un peu. D'ailleurs nous ne serons que deux pour opérer, il faudra agir avec promptitude, et peut-être n'aurai-je pas le temps de t'écrire.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons été ici deux ou trois fois à un théâtre civique où des citoyens libres représentent au profit des pauvres des pièces utiles dans les circonstances. Hier on représenta <em>Mahomet </em>de Voltaire traduit en italien. J'étais enchanté de voir le théâtre remplir sa véritable et noble destination, celle de servir à éclairer une nation. Il était fort intéressant de voir jouer une pièce par les personnages les plus considérables de la ville. C'était le citoyen Marescalchi, un des 4 ci-devant sénateurs de Bologne,<a name="ftn7" href="#_ftn7">[7]</a> qui jouait Mahomet ; la jeune personne qui jouait Palmire était pleine de décence et de candeur. La pièce fut assez bien jouée; elle fut écoutée avec le plus grand intérêt par les spectateurs ce qui n'arrive jamais ici où tout le monde cause à haute voix pendant la représentation et elle fut beaucoup applaudie. Il y a bien du chemin à faire pour retirer le pauvre peuple de l'état d'abrutissement où il est; mais le temps et la gloire de l'armée française sont deux grands maîtres, et nous espérons tous que la chute de Mantoue nous donnera une secousse favorable.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie. Embrasse pour moi le citoyen Marey, sa femme,<a name="ftn8" href="#_ftn8">[8]</a> Louise, Paméla,<a name="ftn9" href="#_ftn9">[9]</a> Fillette, Baur, leur enfant<a name="ftn10" href="#_ftn10">[10]</a> et Victoire.<a name="ftn11" href="#_ftn11">[11]</a> Rappelle-moi au souvenir de la citoyenne Berthollet<a name="ftn12" href="#_ftn12">[12]</a> et compte sur mon tendre attachement</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div><hr />
<p><a name="ftn" href="#ftn1">[1]</a> Soldats du pape.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn2">[2]</a> Bonaparte informe le Directoire le 13 pluviôse an V [1<sup>er</sup> février 1797] qu’« [il] a fait partir [le] matin la division du général Victor, qui s’est portée à Imola, première ville des états du Pape. » (<a href="https://www.napoleonica.org/fr/collections/correspondance/CG1-1339.md" target="_blank" rel="noopener">1339, <em>CGNB</em></a>) et il en fait le récit dans sa lettre au Directoire du 15 pluviôse an V [3 février 1797] : « La division du général Victor a couché le 13 à Imola, première ville de l’État papal. L’armée de Sa Sainteté avait coupé les ponts et s’était retranchée avec le plus grand soin sur la rivière de Senio, qu’elle avait bordée de canons. Le général Lannes commandant l’avant-garde, aperçut les ennemis qui commençaient à le canonner ; il ordonna aussitôt aux éclaireurs de la légion lombarde d’attaquer les tirailleurs papistes. […] Cette légion qui voit le feu pour la première fois s’est couverte de gloire.[…] Pendant que le feu durait, plusieurs prêtres un crucifix à la main, prêchaient ces malheureuses troupes.» Les nombres indiqués par Monge ne sont pas ceux donnés par Bonaparte au Directoire : « […] [la légion] a enlevé quatorze pièces de canon sous le feu de 3000 ou 4000 hommes retranchés. ». Bonaparte continue : « Nos troupes se portèrent aussitôt sur Faenza ; elles en trouvèrent les portes fermées ; toutes les cloches sonnaient le tocsin, et une populace égarée prétendait en défendre l’issue. Tous les chefs, notamment l’évêque, s’étaient sauvés. Deux ou trois coups de canons enfoncèrent les portes et nos gens entrèrent au pas de charge. Les lois de la guerre m’autorisaient à mettre cette ville au pillage ; mais comment se résoudre à punir aussi sévèrement toute une ville pour le crime de quelques prêtres ! […] Le général Victor continua hier sa route et se rendit maître de Forli. Je lui ai donné ordre aujourd’hui de se porter à Cesena. […]Il est déplorable que de penser que cet aveuglement coûte le sang des pauvres peuples, innocents instruments et de tout temps victimes des théologiens. » (<a href="https://www.napoleonica.org/fr/collections/correspondance/CG1-1352.md" target="_blank" rel="noopener">1352, <em>CGNB</em></a>). Voir la lettre n°57.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn3">[3]</a> Jacques-Pierre TINET (1753-1803).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn4">[4]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), André THOÜIN (1747-1824) et Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Berthélemy reste à Bologne pour guérir de sa blessure. Voir les lettres n°50, 51, 53, 71 et 81.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn5">[5]</a> Monge n’a pas encore appris la chute de Mantoue qui a lieu le jour même. Il l’apprend quelques heures plus tard mais ne décachète pas sa lettre pour ajouter la nouvelle à sa femme. Le jour même, Bonaparte écrit au Directoire de Faenza (<a href="https://www.napoleonica.org/fr/collections/correspondance/CG1-1352.md" target="_blank" rel="noopener">1352, <em>CGNB</em></a>). « Je me suis attaché à montrer la générosité française vis-à-vis de Wurmser, général âgé de soixante et dix ans, envers qui la fortune a été, cette campagne-ci, très cruelle, mais qui n’a pas cessé de montrer une constance et un courage que l’histoire remarquera. Enveloppé de tous les côtés à la bataille de Bassano, perdant d’un seul coup une partie du Tyrol et son armée, il ose espérer pouvoir se réfugier dans Mantoue, dont il est éloigné de quatre à cinq journées passe l’Adige culbute une de nos avant-gardes à Cerea, travers la Molinella et arrive dans Mantoue. Enfermé dans cette ville, il a fait deux ou trois sorties ; toutes lui ont été malheureuses, et à toutes il était à la tête. Mais, outre les obstacles très considérables que lui présentaient nos lignes de circonvallation, hérissées de pièces de campagne, qu’il était obligé de surmonter, il ne pouvais agir qu’avec des soldats découragés par tant de défaites et affaiblis par les maladies pestilentielles de Mantoue. » Voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 42, 45, 51, 53 et 55. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn6">[6]</a>Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). La dernière fois que Monge l’a mentionné dans sa correspondance, il est à Florence avec Tinet voir la lettre n°29.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn7">[7]</a> Ferdinando MARESCALCHI (1764-1816).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn8">[8]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et Émilie MONGE (1778-1867).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn9">[9]</a> Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn10">[10]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn11">[11]</a> Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn12">[12]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
</div>
</div>
Localisation
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Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France)
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Huart, Catherine (1748-1847)
Auteur description
Auteur de la rédaction de la fiche
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Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Auteur transcription
Auteur de la transcription si elle existe
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Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Bologne (Italie)
Bologne (Italie)
Date calendrier révolutionnaire
15 pluviôse an V
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Inédit
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
54. Monge à Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-02-03
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.98
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Bologne (Italie)
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ;
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Première campagne d'Italie
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
19 pluviôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Pesaro (Italie)
Notes
Tout ce que vous n'avez pas pu mettre ailleurs ou en attente de création de champ spécifique.
Traduction italienne PEPE L. (1993), pp. 113-114.
Transcription
<div style="text-align: justify;">Pesaro, le 19 pluviôse de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je profite, ma chère amie, d'un courrier extraordinaire que le général va envoyer à Paris pour te donner un mot de mes nouvelles.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Nous voici en marche pour Ancône, où nous croyons que les troupes du Pape feront quelque résistance et de là nous rendre à Notre-Dame de Lorette.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Nous commencerons là notre emballage pour recueillir ensuite, en retournant sur nos pas, tout ce qu'il y a de bien pour la République dans Ancône, Fano, Pesaro, Rimini, Ravenne, Césène, Faenza et Imola, envoyer tout cela sur Bologne pour Gênes et ensuite courir après l'armée qui marche sur Rome.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Dans sa marche, l'armée passe tout près des frontières de la République de Saint-Marin.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Cette république, composée de 5 000 âmes de population est le plus ancien état de toute l'Italie. Elle a 1 400 ans d'existence et sa forme est démocratique. Le général en chef vient de me transformer en ambassadeur et m'envoie vers cette république lui témoigner amitié de la part de la République française et lui offrir de lui arranger son territoire, soit en lui accordant toutes les parties qui pourraient être en litige, soit en lui donnant tout ce dont elle pourrait avoir un besoin réel. Je partirai demain matin pour mon ambassade et je reviendrai coucher le même jour.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Dans ma dernière lettre, je ne te parlais pas de la prise de Mantoue quoique je le susse avant le départ de la lettre, mais il eut fallu la décacheter et je n'en avais pas l'occasion.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu ma chère amie, je me hâte de terminer dans la crainte de manquer l'occasion de te donner des nouvelles fraîches. Je t'embrasse bien tendrement. Mille choses aimables de ma part à tous nos amis et compte sur les tendres sentiments de ton ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Monge</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Monge est avec Napoléon BONAPARTE (1769-1821) au quartier général de Pesaro. Le même jour Bonaparte écrit au Directoire et au ministre des Relations extérieures. (1359 et 1361, <em>CGNB</em>)</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Bonaparte écrit au Directoire le 22 pluviôse an V [10 février 1797]. Nous avons, citoyens directeur, conquis en peu de temps la Romagne, le duché d’Urbino et la marche d’Ancône. Nous avons fait à Ancône 1200 prisonniers de l’armée du Pape. » Bonaparte complète sa lettre le même jour à six heures le soir : « Nous sommes maître de Notre Dame de Lorette. » (1367, <em>CGNB</em>). La question des trésors de Notre Dame de Lorette est déjà présente lors des négociations des conditions de l’armistice avec le Pape en juin 1796. Bonaparte écrit au Directoire le 8 Messidor an IV [26 juin 1796] « J’avais toujours mis pour clause que les trésors de Notre Dame de Lorette seraient donnés […] » (725, CGNB). Voir les lettres n°58, 59, 60, 61, 62, 66.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Ils ne sont que deux membres de la commission à partir pour Ancône, Monge et Jacques-Pierre TINET (1753-1803). Voir la lettre n°54. Bonaparte écrit au Directoire le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797] « La commission des savants a fait une bonne récolte à Ravenne, Rimini, Pesaro, Ancône, Lorette et Perugia. Cela sera incessamment expédié à Paris. Cela joint à ce qui sera envoyé de Rome, nous aurons tout ce qu’il y a de beau en Italie, excepté un petit nombre d’objets qui se trouvent à Turin et Naples. » (1395, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge n’est pas si proche de la République de Saint-Marin et c’est en s’y rendant qu’il le comprend. La distance qui sépare Pesaro de Saint-Marin est de près de quarante kilomètres. Voir la lettre n°58.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Monge part le 20 et rentre le 21 pluviôse an V [8 et 9 février 1797]. Voir les lettres n° 56, 57, 58, 64, 65, 91, 96, 97, 104 et 105.</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Monge écrit à sa femme le jour même de la prise de Mantoue le 15 pluviôse an V [3 février 1797]. Voir la lettre n°54. Voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 30, 42, 45, 51 et 53.</p>
</div>
</div>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Huart, Catherine (1748-1847)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
55. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-02-07
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Description
An account of the resource
Traduction italienne PEPE L. (1993), pp. 113-114.
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Pesaro (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
Saint-Marin
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Saint-Marin
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
27 pluviôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Macerata
Transcription
<div style="text-align: justify;">Macerata, capitale de la Marche, le 27 pluviôse de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je commence ma journée par vous, mon cher Marey, pour profiter d'un courrier que le général<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> m'a dit qu'il expédierait aujourd'hui pour Paris<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> ; et après avoir eu une huitaine de jours d'été, je suis tout ébahi en me levant de voir tomber une neige abondante à laquelle je ne m'attendais pas hier d'après le vent de sirocco qui soufflait. Je suis persuadé qu'il fait dans ce moment très froid à Paris, mais le froid physique n'est qu'un mal passager, et même quand il vient à temps c'est un bien.</div>
<div style="text-align: justify;">Je venais de remettre au général Berthier<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> à Lorette la dernière que j'ai écrite à ma femme,<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> lorsqu'il me remit celle que vous m'avez écrite en date du 2 et celle que toutes nos femmes m'avaient envoyée en même temps que la vôtre<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> ; mais pas encore celle dont elles me parlent et dans laquelle elles m'annoncent tant de détails intéressants.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons tous ici grand besoin de ces détails ; nous avons les plus grandes inquiétudes pour le maudit esprit qui empoisonne la France presqu'entière.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Cependant, à en croire les derniers courriers arrivés, il paraît que les belles nouvelles des victoires de l'armée d'Italie<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> ont dû produire quelqu'effet sur les ennemis de la République. Nous espérons que celles de la prise de Mantoue auront aussi leur influence,<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> mais au départ des derniers courriers, on ne les savait pas encore à Paris. Mon cher Marey, nous avons tous les yeux fixés sur la France, comme un amant sur sa maîtresse à l'article de la mort. Chaque mouvement qu'elle fait est pris pour une figure de vie, et porte l'espérance dans nos cœurs inquiets, mais aussi chaque mouvement peut être celui de la mort.</div>
<div style="text-align: justify;"><em>Motus sur ce qui suit.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></em> Le général en chef, en recueillant tout ce que Colli<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> avait laissé à Lorette, nous a chargés, Moscati médecin célèbre de Milan et bon patriote<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> et moi, d'enlever la fameuse <em>madone </em>de bois vermoulu, sa <em>sainte Robe, </em>guenille de camelot de laine moiré rouge, et les trois <em>écuelles </em>cassées qu'on a prétendu avoir fait partie du ménage de Marie<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> ; de les encaisser après avoir apposé son cachet sur chaque pièce, et de les envoyer au Directoire pour en faire l'usage que sa sagesse lui inspirera, avec le procès-verbal de cet enlèvement par lequel l'archidiacre de Lorette a attesté l'authenticité des objets.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Le même courrier portera au Directoire notre lettre d'avis, et la caisse arrivera quand elle pourra ; nous avons bien recommandé que ce fut le plus tôt possible. Le général a fait fermer la sacrée case qui ne sera rouverte que d'après ses ordres. Mais hélas, tout cela n'est pas encore grand chose.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a></div>
<div style="text-align: justify;">J'étais hier soir dans la chambre du général en chef après souper ; vous auriez été édifié de le voir poser à tout son état-major des questions sur la théorie et la pratique de l'artillerie et les jeunes gens qui s'empressaient à l'envi de répondre avec justesse et de se redresser les uns les autres lorsque le cas le requérait.</div>
<div style="text-align: justify;">Je venais de me retirer pour faire quelques lettres dans les bureaux de l'état-major. Il vint me chercher en disant: le courrier ne partira que demain; venez causer.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Tous les aides de camp me demandèrent en entrant de leur donner une idée de la géométrie descriptive. Je le fis et le général me dit : arrangez-vous, nous avons encore 7 à 8 jours d'ici à Rome<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> ; il nous faut tous les soirs une petite leçon de géométrie descriptive. Vous voyez, mon cher Marey, que le général sait choisir ses armes et qu'après avoir marché contre l'Empereur<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> avec des canons, il marche contre le Pape avec l'évidence.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Mais tout ceci est entre nous. Je ne voudrais pas que ma géométrie descriptive montât si haut ; pour qu'elle soit utile et qu'elle remplisse son véritable but, il faut qu'elle aille terre à terre. C'est l'engrais des champs qu'il ne faut pas jeter sur les arbres ; c'est la géométrie des ouvriers et des artistes ; c'est le fondement de l'industrie nationale et non l'objet des méditations des philosophes.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous voilà donc en marche pour Rome, mais l'armée qui est maintenant à Foligno ira-t-elle jusque-là ? Si le général n'écoutait que son inspiration, je dirais oui. Mais il me semble que c'est l'armée d'Italie qui est le pivot de la France ; il ne faut pas qu'elle ait le moindre échec, ou la République est en grand danger. Le général pourra-t-il perdre de vue son armée du Tyrol pendant longtemps, l'affaiblir par le fort détachement qui est dans le patrimoine de St Pierre sans s'exposer ; je crois que c'est l'objet de ses méditations.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> D'ailleurs le Pape envoie des plénipotentiaires auxquels on a donné des passeports et dans peu de temps il y aura quelque résultat. Quant à nous, il faudra bien que nous allions à Rome où nous avons à faire pour beaucoup de temps ; et de là nous retournerons en France, fort contents d'avoir vu l'Italie dans toutes ses saisons et plus contents encore de retourner embrasser nos familles et de voir la France même malade.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, mon cher Marey, embrassez votre femme<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a> pour moi, et comptez sur les tendres sentiments de</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Monge est au quartier général avec Napoléon BONAPARTE (1769-1821).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818), mari d’Émilie MONGE (1778-1867), le couple et leur premier fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863) sont à Paris du 23 brumaire an V [13 novembre 1796] au 15 ventôse V [5 mars 1797].</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Louis-Alexandre BERTHIER (1753-1815).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Catherine HUART (1747-1846). Lettre n°59, de Lorette, le 25 pluviôse an V [13 février 1797].</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Lettre de Marey à Monge, Paris le 2 pluviôse an V [21 janvier 1797] et celle de Catherine, Émilie et Louise Monge, le 28 pluviôse an V [26 janvier 1797]. Il n’y a que la lettre des femmes Monge du 7 pluviôse qui a pu être retrouvée. Fonds Monge, É.pol.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> L’opinion publique est le sujet de préoccupation que les deux hommes partagent. Voir les lettres n°85 et 90.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> La bataille de Rivoli, le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797 ], les combats d’Angiari le 26 [15] et la bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Voir les lettres n°50 et 51.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Reddition de Mantoue le 15 pluviôse an V [3 février 1797]. Voir les lettres n°12, 51, 53 et 55.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Marey reçoit cette lettre avant qu’ils ne repartent à Nuits. Ainsi l’ensemble de la famille a accès à ces informations et cela est manifeste dans la lettre de Catherine du 12 ventôse an V [2 mars 1797]. Voir infra. La restriction de diffusion de l’information vise le cercle social et politique de la famille. Sur la dimension collective de la correspondance aux membres de la famille, voir les lettres n°40, 53, 84 et 187.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p class="footnotetext"><a name="ftn" href="#ftn"><strong>[10]</strong></a> Michelangelo Alessandro COLLI-MARSHI (1738-1808), général au service du Pape, chargé de la défense des États pontificaux.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Pietro MOSCATI (1739-1824). C’est aussi ce que rappelle Bonaparte au Directoire le 7 germinal an VI [27 mars 1798] alors que sont arrêtés des membres des conseils de la République cisalpine: « Le citoyen Moscati était connu comme un des plus célèbres médecins de l’Europe, ayant de grandes connaissances dans les sciences morales et politiques. Il s’abandonna tout entier au service de l’armée, et c’est à lui et à ses conseils que nous devons 20 000 hommes peut-être, qui eussent péri dans nos hôpitaux en Italie. » (2347, <em>CGNB</em>). Voir la lettre n°60.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Voir lettre n° 60.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p class="footnotetext"><a name="ftn" href="#ftn"><strong>[13]</strong></a> SENSI ( ?- ?) voir lettre n°58 et sur les saisies effectuées à Notre-Dame de Lorette voir aussi les lettres n°55, 59, 60, 61, 66.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Contre la superstition.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> De Paris, le 12 ventôse an V [2 mars 1797], Catherine évoque avec légèreté les cours de Géométrie descriptive improvisés par Monge, alors qu’il est de retour à Rome : « J’aimais bien mieux te savoir au quartier général pérorant sur les sciences, que de te sentir à Rome. » </p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge est à Rome le 23 février 1797. Voir la lettre n°65.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> L’autrichien François II (1768-1835).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Monge fait référence aux négociations en cours entre la France et le Vatican. Mais le pape n’est pas seulement un ennemi militaire et politique, mais aussi culturel et cela bien avant la campagne d’Italie. (Voir la lettre n°3) Comment lutter contre la superstition et l’ignorance, si ce n’est avec l’évidence, un des principes de la méthode cartésienne et de tout géomètre. (voir infra) Monge trouve un biais pour expliquer pourquoi Bonaparte préfère emprunter la voie diplomatique plutôt que la voie militaire. L’opinion de Monge sur la conduite à tenir avec le pape évolue à chaque rencontre avec le général. Voir les lettres n°40, 44, 51, 53, 63 et 65. Enfin, il n’est sans doute pas inutile d’informer la société parisienne de la sensibilité scientifique de Bonaparte. En effet, en réponse au récit de Monge, le 12 ventôse an V [2 mars 1797], Catherine commente : « Je serai bien heureuse de voir ce héros dont nos chouans disent tant de mal. Il ne manque à sa gloire que de bien étriller les archiducs qui, dit-on, vont lui livrer combat. Je fais des vœux bien sincères pour cela, et quoique nos incroyables disent que c’est un ignorant, qu’il ne sait pas les mathématiques, il prouve par de simples calculs qu’il se bat bien et dirige aussi bien son armée. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> La nature du public de la Géométrie descriptive est aussi l’objet de discussions à Paris. Le 20 messidor an V [8 juillet 1797], sans doute un peu pour inciter son mari à quitter l’Italie, Catherine donne un indice des difficultés que rencontre l’École (voir les lettres n°17, 43, 77, 95 et 127) en informant Monge que sa Géométrie descriptive est la cible de critiques : « Il est des occasions où les absents ont tort, on travaille à la géométrie descriptive, on prétend que cette science ne doit pas être populaire, qu’elle doit être réservée aux seuls ingénieurs. » Or Monge est très clair sur ce point. Le caractère technique de la géométrie descriptive ne la prive ni de sa valeur élémentaire ni de sa puissance théorique (voir les lettres n°1 et 3), bien au contraire et Monge l’exprime dès 1795, lors de sa première leçon en présentant les objets de la Géométrie descriptive : « Le second objet de la géométrie descriptive est de déduire de la description exacte des corps tout ce qui suit nécessairement de leurs formes et de leurs positions respectives. Dans ce sens, c’est un moyen de rechercher la vérité ; elle offre des exemples du passage du connu à l’inconnu ; et parce qu’elle est toujours appliquée à des objets susceptibles de la plus grande évidence, il est nécessaire de la faire entrer dans le plan d’une éducation nationale. Elle est non seulement propre à exercer les facultés intellectuelles d’un grand peuple, et à contribuer par là au perfectionnement de l’espèce humaine, mais encore elle est indispensable à tous les ouvriers dont le but est de donner aux corps certaines formes déterminées ; et c’est principalement parce que les méthodes de cet art ont été jusqu’ici trop peu répandues, ou même presque négligées que les progrès de notre industrie ont été si lents. » MONGE G. [1795] (1992), p. 306. Avant d’aborder la partie plus théorique de la Géométrie descriptive consacrée à la présentation de quelques propriétés générales de l’étendue au cours d’une étude des courbes à double courbure, Monge rappelle que sa géométrie est adéquate à la formation de tous les esprits et dépasse un simple usage technique : « Si donc on avait établi dans toutes les villes un peu considérables des écoles secondaires, dans lesquelles les jeunes gens de l’âge de douze ans, et qui se destinent à la pratique de quelques-uns des arts, auraient été exercés pendant deux années aux constructions graphiques, et familiarisés avec les principaux phénomènes de la nature, (voir les lettres n°107 et 108) dont la connaissance leur est indispensable ; ce qui, en développant leur intelligence, et en leur donnant l’habitude et le sentiment de précision, aurait contribué, de la manière la plus certaine, aux progrès de l’industrie nationale, et ce qui, en les accoutumant à l’évidence, les aurait garantis pour toujours de la séduction des imposteurs de tous les genres […].» MONGE G. [1795] (1827), p. 111.</p>
<p>En outre, il faut noter dès cet évènement l’écart qui existe entre Bonaparte et Monge sur l’usage de la Géométrie descriptive en particulier et des sciences en général. (Voir aussi la lettre n°128.) Il faudrait aussi rapprocher cet événement de leur différend en 1804, lors de la militarisation de l’École polytechnique et de l’accès à l’École déterminé par des conditions de ressources. C’était pour Monge un grand pas en arrière et son École polytechnique était défigurée par le même trait qui l’avait empêché de devenir élève de l’École du Génie de Mézières en 1765. Dupin consacre un long développement à ce sujet qu’il conclut ainsi : « Voilà les raisons irréfragables que Monge défendait avec courage, avec opiniâtreté, contre les vues impériales d’un homme qui souffrait en Monge la contradiction et même la réfutation, parce qu’il savait quels étaient pour lui le dévouement, l’enthousiasme, disons plus, l’aveuglement de l’illustre professeur. […] Cinq fois Monge vint auprès de l’empereur redoubler ses instances pour détourner le coup de cette mesure désastreuse ; cinq fois ses efforts furent infructueux. […] Vainement il s’efforçait, pour l’École polytechnique en particulier, de montrer au potentat, l’absurdité de former au pas d’école et au maniement du mousquet, des géographes, des ingénieurs des mines, et des ponts et chaussées, des commissaires des poudres et des salpêtres. L’homme ne répondait aux plans d’enseignement qu’on lui proposait, que par ces mots, « Il faut m’enrégimenter l’instruction publique », ne pouvait être touché des généreux motifs présentés par les Monge, les Fourcroy, les Guyton, les Berthollet ; et des casernes devaient emprisonner la jeunesse pour la façonner au servage. […] Si Monge ne put pas empêcher qu’on portât l’un des coups les plus funestes à l’école polytechnique, par son casernement et sa police militaire, il fit du moins tout ce qu’il était en lui de faire pour diminuer le mal de cette mesure désastreuse. Il donna constamment son traitement de professeur et ensuite sa pension de retraite, pour aider à payer la dépense des élèves les moins fortunés. » Voir DUPIN Ch. (1819), pp. 69-77.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Monge donne ici une explication plus stratégique. Lettre de Bonaparte au Directoire exécutif, Tolentino, le 30 pluviôse an V [18 février 1797] « Je rencontre ici le cardinal Mattei [Alessandro MATTEI (1740-1820], le neveu du Pape [Luigi BRASCHI HONESTI (1745-1816)], le marquis Massimi [Francesco Camillo VII MASSIMO (1730-1801)­­] et monseigneur Caleppi [Lorenzo CALEPPI<strong> (</strong>1741-1817)] , qui viennent avec de pleins pouvoirs du Pape pour traiter. On m’écrit que le prince Charles [Charles DE HABSBOURG (1771-1847) commandant de l’armée autrichienne d’Allemagne] est arrivé à Trieste, et que de tous côtés les troupes autrichiennes sont en marche pour renforcer l’armée ennemie. Je vous ai instruits, par ma dernière dépêche, que les douze demi-brigades que vous m’envoyez ne feraient pas 19 000 hommes. Le ministre de la Guerre [PETIET Claude-Louis (1749-1806­)­] vient d’écrire au général Kellermann [commandant de l’armée des Alpes] de garder 2000 hommes et de faire retourner un régiment de cavalerie à l’armée du Rhin ; voilà donc les 30 000 hommes que vous m’annoncez réduits à 17 000 hommes ; c’est un très beau renfort pour l’armée d’Italie, mais cela me rend trop faible pour pouvoir me diviser en deux corps d’armée et exécuter le plan de campagne que je m’étais proposé. » (1387, <em>CGNB</em>). Monge prend soin de transmettre par l’intermédiaire de Marey cette explication à la société de Nuits en Province. Il ne manque pas de le faire en direction de Paris dans sa lettre à sa belle-sœur Anne-Françoise Huart. Voir la lettre n°63. Bonaparte commence à préparer sa campagne vers Vienne. Voir les lettres n°65, 76 et 81. </p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Émilie MONGE (1778-1867).</p>
</div>
</div>
Publication
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Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
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62. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
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1797-02-15
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Transcription effectuée par René Taton à partir des lettres du fonds Marey-Monge.
Type
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Correspondance
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Macerata (Italie)
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The topic of the resource
Esprit public
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Géométrie descriptive
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Commission des sciences et des arts (Italie)
Esprit public
Géométrie descriptive
Première campagne d'Italie
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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Date
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1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
30 pluviôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Tolentino (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Tolentino, le 30 pluviôse de l'an V de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Il y a longtemps, ma chère Fillette, que je te dois des réponses. Tu dois me trouver bien négligent, mais je t'avouerai que j'ai compté sur ton amitié et que tu me pardonnerais toutes mes négligences parce que tu ne les croirais pas volontaires.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> La présente t'arrivera vraisemblablement en même temps qu'une autre que j'ai écrite il y a plusieurs jours au citoyen Marey, qui n'est pas encore partie, et que je vois en ce moment sur le bureau de l'état-major;<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> mais j'espère qu'elle partira aujourd'hui avec celle-ci par le courrier qui doit porter à Paris le résultat de la conférence qui dans ce moment a lieu entre le général en chef et les plénipotentiaires du Pape.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Les affaires ne sont pas encore terminées; rien n'est signé, et quand cela sera fait je n'aurai peut-être pas le temps de t'en informer, mais le résultat sera bientôt répandu à Paris à l'arrivée du courrier et tu le sauras peut-être avant que de recevoir la présente. Il paraît en gros que Rome est encore une fois sauvée ou plutôt que le pape se tirera encore de cet orage. Il laissera à la disposition de la France les légations de Bologne et de Ferrare comme dans l'autre armistice<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a>, et de plus toute la légation de Ravenne, c'est-à-dire toute la Romagne. Ainsi toutes les côtes de la mer Adriatique, depuis le Pô jusques et y compris Rimini seront à la Cispadane<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> ; la France aura garnison à Ancône pendant tout le temps de la guerre continentale<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> et le pape fournira 30 millions dans un temps très court.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Mais dira-t-on, il fallait détruire<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> ; oui, mais ce qui est plus important encore, il faut que le général Bonaparte soit toujours victorieux, et qu'il n'abandonne pas pendant un si long temps son armée du Tyrol en présence de laquelle est maintenant l'archiduc Charles.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Il faut qu'il revole à la tête de cette armée ; il faut que la République soit sauvée, et Rome deviendra ce qu'elle pourra.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous étions deux membres de la commission ici. Mon collègue<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> est parti hier pour Foligno et Pérouse. Le général m'a retenu et me voilà seul ; je ne suis pas certain de ce que je ferai dans quelques jours; mais incessamment je partirai pour Rome et rejoindrai vraisemblablement mes collègues en route.</div>
<div style="text-align: justify;">Dis à ma femme que si elle a occasion de rencontrer Saliceti et Garrau<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> qui sont vraisemblablement à Paris de leur témoigner reconnaissance pour les manières aimables qu'ils ont employées à mon égard, surtout Saliceti avec qui j'ai vécu plus longtemps. Ils m'ont rendu l'un et l'autre la vie fort heureuse.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Le général en chef me témoigne encore plus d'amitié de manière, ma chère Fillette, que je suis véritablement l'enfant gâté de la République. Mais rien ne compense l'absence de la famille, et ce sera avec la plus grande joie que nous ferons nos paquets pour Paris, si jamais nous sommes assez heureux pour cela.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu ma chère Fillette. Embrasse ton mari pour moi; caresse de ma part le petit Émile<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> qui ne me reconnaîtra plus quand je reviendrai de l'armée et compte sur le bien sincère attachement de ton frère.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Mon encre est si blanche que tu ne pourras peut-être pas lire, mais le général n'en a pas d'autre dans ce pays pauvre et où personne n'écrit. Nous sommes dans la neige jusqu'au col.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Anne-Françoise HUART (1767-1852), plus jeune sœur de Catherine. Elle ajoute un court passage dans la lettre écrite par Catherine de Paris le 8 messidor [an IV] [26 juin 1796]. Mais Monge tient ici à répondre à sa lettre envoyée avec celle de Louise le 5 nivôse an V [ 25 décembre 1796].Voir la lettre n°48.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Monge écrit à Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) mari d’Émilie, fille aînée de Monge, le 27 pluviôse an V [le 15 février 1797]. Voir lettre n°62.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Entre Napoléon BONAPARTE (1769-1821) et le cardinal Alessandro MATTEI (1740-1820), Luigi BRASCHI HONESTI (1745-1816), Francesco Camilo VII MASSIMO (1730-1801), Lorenzo CALEPPI<strong> (</strong>1741-1817). Les discussions aboutissent au Traité de Tolentino Le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797]. Voir la lettre de Bonaparte en note dans la lettre n°62. Elle éclaire aussi les paragraphes suivants.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Armistice de Bologne entre la France et le Saint-Siège du 5 messidor an IV [23 juin 1796] rompu en vendémiaire an V [septembre 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> La Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Le congrès qui réunit les représentants des villes s’ouvre en décembre 1796. Voir les lettres n°40, 48, 53, 65, 76 et 84.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Voir la lettre n°96.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Par le traité de Tolentino qui sera signé le lendemain, le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797], le Pape cède Avignon, le Comtat Venaissin et les légations et s’engage à verser avant le 15 ventôse en V [5 mars 1797], 15 millions dont 10 millions en numéraires et 5 en diamants. Voir lettre n°84.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> C’était précisément l’avis de Monge. Voir infra.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Charles DE HABSBOURG (1771-1847), commandant des armées autrichiennes. Bonaparte prépare sa campagne vers Vienne. Voir les lettres n°61, 65, 76 et 81.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Monge préconise après la rupture de l’armistice de Bologne par le pape, de « révolutionner » Rome comme à Modène et Reggio. Voir la lettre n°40. Ses rencontres avec Bonaparte et les conditions diplomatiques et militaires le conduisent à être moins déterminé à ce sujet. Voir les lettres n°44, 51, 53, 62 et 65. Il présente la même explication qu’à Marey (lettre n°62).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Jacques-Pierre TINET (1753-1803). Il rejoint la commission à Rome le 21 ventôse an V [11 mars 1797­]. Voir les lettres n°65, 69, 71 et 80.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) et Pierre-Anselme GARRAU ( (1762- 1829) tous deux sont commissaires aux Armées durant la campagne d’Italie. En octobre 1796, Bonaparte retire aux commissaires leur tâche de gestion financière des régions italiennes occupées. Le 16 frimaire an V [6 décembre 1796], ces agents sont supprimés et retournent à Paris.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Monge suit Saliceti du 1er au 27 octobre 1796. Ils sont successivement à Ferrare, Florence. Bologne Modène et Livourne. Voir les lettres de Monge écrite à cette période.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Catherine reprend cette phrase et demande des explications à Monge le 12 ventôse an V [2 mars 1797] : « Ta lettre du 30 à fillette est arrivée ici en huit jours, juge comme elle a été reçue. Mais il y a une phrase qui m’a frappée, tu dis que vous ferez toujours avec plaisir vos paquets pour Paris si jamais vous êtes assez heureux pour cela. Que signifiaient ces derniers mots ? Vous redoutez donc quelque chose pour vous personnellement ou pour la chose publique. Je t’avoue franchement que votre voyage à Rome sans l’armée m’effraie. Le pape a bien rompu un premier armistice, il en rompra bien un second, alors vous serez en but à tous les poignards et les stylets italiens. […] Les Vêpres Siciliennes me trottent souvent dans la tête, le moindre revers exposerait tous les Français qui sont dans ce pays à toutes les horreurs possibles. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
</div>
</div>
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Moyen
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<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
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Huart, Anne-Françoise (1767-1852)
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63. Monge à sa belle-sœur Françoise Huart
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1797-02-18
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Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
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Français
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Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
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A related resource from which the described resource is derived
IXGM1.101
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
<p class="normal">2 p. ; 23 x 19 cm</p>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Description
An account of the resource
L'encre est très pâle et rend la lettre difficile à lire.
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Première campagne d'Italie
-
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
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135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
5 ventôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Rome (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 5 ventôse de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Me voici à Rome, ma chère amie, pour la seconde fois. J'ai quitté à Tolentino le général en chef qui est reparti pour le Tyrol où est sa principale armée, et où aujourd'hui est sa principale occupation<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a>, et je suis venu ici avec le citoyen Cacault.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Je suis seul de la Commission dans ce moment. Mon collègue Tinet était allé à Pérouse extraire une vingtaine de beaux tableaux<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a>, dont plusieurs sont de Raphaël<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ; nos autres collègues doivent le venir prendre là parce que c'est leur chemin, et je leur ai écrit pour venir à Rome immédiatement. Ils seront ici dans quelques jours et nous allons être tous réunis pour terminer enfin notre mission qui à vue de pays nous tiendra bien ici environ 3 mois.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Ensuite, à moins que le général en chef ne nous appelle à Vienne, ce sera avec le plus grand plaisir que nous nous mettrons en marche pour rejoindre notre cher pays et moi pour t'embrasser bien tendrement.</div>
<div style="text-align: justify;">Je suis arrivé ici ce matin ; j'ai encore vu peu de monde. Ceux que j'ai vus sont patriotes et à les entendre tout Rome est désolé ; les patriotes de ce que nous sommes restés en si bon chemin; les autres de la perte que fait le Pape, et du germe de révolution qui est jeté dans ce qui reste de ses États.</div>
<div style="text-align: justify;">Mais le général me paraît avoir fait une chose infiniment heureuse pour les circonstances dans lesquelles il se trouve. La nation française crie de toute part la Paix. Le général pouvait-il la refuser quand on vient l'implorer à des conditions honorables, avantageuses, et qui lui fournissent les moyens de faire la campagne prochaine, et d'aider de secours en argent les armées du Rhin ? S'il était venu à Rome, la révolution s'y faisait il n'y a pas de doute. Mais les riches se sauvaient et emportaient toutes leurs richesses portatives, les forces de la révolution en auraient dissipé une plus grande partie encore ; le reste aurait été gaspillé par les désordres inévitables en pareille occasion, et rien ne serait resté pour soutenir la belle armée qu'il va conduire.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Il se serait paralysé, et l'Empereur<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> avec l'argent de l'Angleterre aurait pu reprendre quelques avantages. D'ailleurs une opération de cette importance exigeait sa présence à Rome; et pour quelque temps, pouvait-il sans s'exposer aux plus grands dangers rester à deux cents lieues du champ de bataille, lorsqu'on dit que l'archiduc Charles, tout bouffi des succès faciles qu'il a obtenus sur des armées gâtées par le mauvais esprit de l'intérieur avec lequel elles communiquent, était déjà arrivé à Trieste ?</div>
<div style="text-align: justify;">Rome est humiliée, appauvrie, sa puissance est diminuée ; que la paix continentale se fasse d'une manière aussi avantageuse, et Rome ne sera plus dangereuse pour nous. D'ailleurs ce vieux cadavre n'a plus qu'un souffle de vie. Le despotisme va croître parce qu'il faudra bien contenir la Marche et l'Ombrie dans lesquelles les esprits ont été agités de l'espoir de secouer le joug, et l'effet naturel du despotisme, en opposition avec la liberté de la Cispadane qui est voisine<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a>, sera d'amener enfin la liberté même sur le Capitole.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie. Te voilà maintenant privée d'Émilie; tu auras plus de temps de m'écrire.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Fais-le donc plus souvent. Je parie que tu reçois de moi trois lettres pour une. Mille choses aimables à la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> ; mille caresses à tout notre ménage, et compte sur les tendres sentiments de ton ami</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">J'oubliais de te dire que la République de Saint-Marin, dans une lettre que j'ai remise au général Bonaparte, me dit qu'elle était bien reconnaissante des offres obligeantes de la France ; mais qu'elle ne voulait se livrer à aucune vue d'agrandissement, de peur de s'exposer à perdre un jour sa précieuse et antique liberté. Cette lettre est fort jolie, et le général l'a envoyée au Directoire.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Bonaparte veut faire présent à cette république de quatre pièces de canon. <a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Le 6 ventôse an V [24 février 1797], Napoléon BONAPARTE (1769-1821) est à Bologne, puis Modène et Mantoue. Bonaparte prépare sa campagne vers Vienne. Voir les lettres n°61, 63, 76 et 81.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> François CACAULT (1743-1805) chargé en juin 1796 de veiller à l’exécution des clauses de l’armistice de Bologne, il est désormais chargé de veiller à la bonne exécution du traité de Tolentino signé avec le pape Pie VI le 1<sup>er</sup> Ventôse an V [19 février 1797]. Voir lettre n°25 et 40.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jacques-Pierre TINET (1753-1803), peintre. C’est 35 tableaux de Pérouse que le gouvernement du Pape avait essayé de faire comprendre au nombre des 100 objets d’art à fournir en exécution du traité de Tolentino, ils en furent exceptés par décision du général Bonaparte qui fit observer qu’ils avaient été enlevés par les droits de la guerre, antérieurement au traité de paix. Voir les lettres n°63, 69, 71 et 80.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Dans une lettre de Tolentino, le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797] à Monge et Berthollet, membres de la commission des sciences et des arts, Bonaparte leur spécifie la nature de leur mission à Rome : en plus de reprendre l’exécution des dispositions non remplies de l’armistice de Bologne, Monge et Berthollet sont chargés de contrôler le paiement des 30 000 000 en lingots, en diamants et en monnaie. Bonaparte ajoute en Post-Scriptum ; « Il serait possible qu’il y eût à Rome des objets qui pourraient être utiles à l’armée et faciliter lesdits paiements. Vous vous concerteriez alors avec le citoyen Cacault et vous accepteriez les objets au lieu des diamants. » (1397, <em>CGNB</em>). Au sujet de la mission des diamants. Voir les lettres n°66, 70, 71, 73, 75, 77, 79, 81 et 93.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Monge justifie la paix signée avec le pape et les conditions fixées dans le traité de Tolentino du 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797]. Il a d’abord défendu l’idée d’une Révolution à Rome. Et il est vrai que Monge modifie son jugement après ses rencontres avec Bonaparte. Voir les lettres n°40, 51, 53, 62 et 63.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> François II (1768-1835).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> La Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Le congrès qui réunit les représentants des villes s’ouvre en décembre 1796. Voir les lettres n°40, 48, 53 et 84.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Si Monge nuance sa position sur l’action française à mener à Rome après le Traité de Tolentino, il n’abandonne pas l’espoir de la libération de Rome du pouvoir papal. Voir supra.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Émilie MONGE (1778-1867), son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et leur fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863) n’ont pas encore quitté Paris pour Nuits. C’est le 15 ventôse an V [5 mars 1797] que Catherine prévoit le départ de ses enfants dans ses lettres de Paris, du15 et 28 pluviôse an V [3 et 16 février 1797].</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Bonaparte au Directoire, Tolentino, le 1<sup>er</sup> Ventôse an V [19 février 1797] (1394, <em>CGNB</em>). </p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Voir les lettres n°55, 56, 57, 58 et spécialement 64. Sur le même sujet voir la lettre n°91 et la lettre de Bonaparte à Francesconi et Onofri, aux capitaines régents de la République de Saint-Marin, Modène, le 10 ventôse an V [28 février 1797] (1413, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Une entrée par édition
Inédit.
Localisation
Localisation géographique du document.
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<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
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Huart, Catherine (1748-1847)
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65. Monge à sa femme Catherine Huart
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1797-02-23
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IX GM 1.103
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Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Rome
Saint-Marin
Première campagne d'Italie
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Rome
Saint-Marin
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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1796-05 - 1797-10]
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
11 ventôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome (Italie)
Rome (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 1l ventôse de l'an V de la République une et indivisible</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je profite, ma chère amie, d'une lettre que nous écrivons au ministre des relations extérieures<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> pour y insérer un petit mot pour toi. Je venais d'expédier ma dernière lorsque je reçus ici celle dont tu avais chargé Boulanger,<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> et, qui n'étant pas de vieille date, m'a fait grand plaisir. Tu m'y dépeignais la joie que la victoire de Bonaparte faisait à tous les républicains ; mais la chose aura encore été plus belle quand on aura su la reddition de Mantoue.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous commençons ici à être fort occupés. Pour cette fois, le gouvernement va franchement, et le désir qu'il a de délivrer son pays de notre armée qui le mange le fait presser aussi fort que le général le désire. Il doit partir ce soir un convoi d'or et d'argent; tant en barres et lingots, qu'en vaisselle provenant du ménage du pape et du trésor de Lorette.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Demain, nous irons voir comment nous pourrons recevoir les diamants.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Nous croyons que la triple couronne y passera ; mais on aura grand soin de la dépecer, dans la crainte que nous ne l'envoyons au Muséum.</div>
<div style="text-align: justify;">Le général Victor<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> qui commande la division est ici avec 8 dragons qui lui servent d'escorte. Le général de brigade Lannes<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> y est aussi avec un assez grand nombre d'officiers et de dragons, de manière que nous sommes au moins 60 Français. Hier, mardi gras, dans notre beau palais de l'Académie de France<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a>, nous avons donné d'abord un concert où notre collègue Kreutzer<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a>, grand violon, a brillé et étonné les Romains et auquel ont assisté le neveu du pape,<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> le sénateur de Rome qui est à peu près le maire de la ville, et beaucoup d'officiers de la milice du Pape. Il y avait aussi quelques plébéiennes, dont quelques-unes fort jolies, qui ont dansé après le concert; en sorte que notre jeunesse s'est amusée. Cette manière gaie de nous montrer nous paraît faire du bien ; et comme on ne dansait nulle part dans la ville que chez nous, cela a été assez remarquable.</div>
<div style="text-align: justify;">Berthollet et Moitte sont arrivés ici depuis quelques jours<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a>; les autres sont encore retenus en route pour des missions qui se terminent bientôt.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Adieu, ma chère amie; je suis extrêmement pressé ; je t'embrasse bien tendrement.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"> [Monge]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je reprends pour te dire que j'ai commandé les cordes de harpe pour Louise ; on me les a promises pour le 14 ventôse.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Si le jeune Marmont n'est pas encore parti à cette époque, il les portera au quartier général de Vérone, et il te les enverra bientôt.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Ce pauvre Marmont avec ses deux camarades sont tout essoufflés et scandalisés des mœurs des femmes de ce pays-ci.<strong><br /></strong></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Le 15 ventôse an V [5 mars 1797], deux lettres (n°67 et 68) sont adressées à Charles DELACROIX (1741-1805), ministre des Relations extérieures par les membres de la commission.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> BOULANGER (17 ? -? ), secrétaire de la commission qui a accompagné La Billardière chargé de conduire le convoi des objets saisis dans le Nord de l’Italie jusqu’à Paris. Voir les lettres n°14, 15, 16, 22, 28, 33, 41, 42, 48, 51, 52, 53. La lettre que reçoit Monge est écrite de Paris le 7 pluviôse [an V][26 janvier 1797] non seulement par Catherine, mais aussi par ses deux filles Émilie MONGE et Louise MONGE ainsi que par Paméla LEROY. Elles écrivent après les victoires de Rivoli, le 25 Nivôse an V [14 janvier 1797 ], les combats d’Angiari le 26 [15] et la bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Voir les lettres n°50 et 51.Émilie écrit : « Monsieur Boulanger votre secrétaire mon cher papa, est venu nous dire ce matin qu’il allait vous rejoindre et nous profitons de son occasion pour te donner de nos nouvelles étant surs que cette fois tu les recevras. Nous avons appris hier la nouvelle d’une grande victoire en Italie, il paraît qu’elle a été complète et qu’elle sera décisive, elle nous procurera peut être la paix, cet événement est attendu ici avec la plus vive impatience de la part de tout le monde, nous y sommes encore plus intéressés que les autres puisque son retour doit devancer le vôtre, et c’est ça le plus grand désir de tout ce qui t’est cher. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Catherine écrit de Paris le 7 pluviôse an V [26 janvier 1797]. « Ces grandes nouvelles ont fait ici la sensation la plus vive chez les Républicains, mais les autres les révoquent en doute, ils disent que ce sont des contes faits à plaisir qu’il n’y a pas un mot de vrai dans tout cela. Ces prodiges de valeur sont admirés par les vrais Républicains, et ils le seront par la postérité. » La reddition de Mantoue a lieu le 15 pluviôse an V [3 février 1797], la nouvelle est diffusée à Paris le 21 pluviôse an V [9 février 1797], Voir la réponse de Catherine de Paris le 28 pluviôse an V [16 février 1797] à la lettre de Monge du 9 pluviôse an V [28 janvier 1797]. Voir la lettre n°53. Sur la reddition de Mantoue, voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 29, 30, 42, 45, 51,53, 54 et 55.</p>
</div>
<div>
<p class="footnotetext"><a name="ftn" href="#ftn"><strong>[4]</strong></a> Sur les saisies effectuées à Notre-Dame de Lorette voir les lettres n°55, 58, 59, 60, 61, 62.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Sur la question des diamants voir les lettres n°65, 70, 71, 73, 75, 77, 79, 81 et 93.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Claude-Victor Perrin VICTOR (1764-1841) qui a dirigé l’expédition de la Romagne. Voir la lettre n°53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Jean LANNES (1769-1809).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Le palais Mancini. G.B. Piranesi, « Vue de la rue del Corso du Palais de l’Académie fondée par Louis XIV ». Eau forte. (XVIII<sup>e</sup> siècle). Collection de la B.N.F.. Voir la lettre n°89.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Rodolphe KREUTZER (1766-1831).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Luigi <em>BRASCHI HONESTI</em> (1745-1816).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822),</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Jacques-Pierre TINET (1753-1803) peintre est à Pérouse. Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et André THOÜIN (1747-1824) doivent le rejoindre à Pérouse avant de retourner ensemble à Rome. Voir les lettres n°63, 65, 69 et 71.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Le 4 mars.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Auguste-Frédéric Louis VIESSE de MARMONT (1774-1852) aide de camp du général Bonaparte. Voir les lettres n°20, 39, 70, 81 et 95.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
66. Monge à sa femme Catherine Huart,
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-03-01
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
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Information about rights held in and over the resource
<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IXGM1.104
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Vie familiale
Commission des sciences et des arts (Italie)
Première campagne d'Italie
Vie familiale
-
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
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Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 6 germinal de l'an V de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je prends la plume pour t'écrire, ma chère amie, sans savoir quand celle-ci partira, parce que quand j'éprouve quelque sensation agréable, je suis tourmenté du désir de te la faire partager. Ces deux derniers jours étaient jours de fête dans ce pays-ci ; le premier était suivant leur manière de compter le 25 mars; et on a coutume de célébrer ce jour-là le mystère de l'<em>Incarnation</em> sous le nom <em>d'Annonciation. </em>Ils admettent un très grand nombre d'esprits célestes, les chérubins, les séraphins, les trônes, les puissances, les dominations, les anges, les archanges, etc. Je ne retiens pas trop bien l'ordre que tous ces corps de la milice céleste gardent entre eux; mais je crois bien que les derniers sont d'un ordre supérieur. Ils supposent donc que quand Dieu, c'est-à-dire <em>le père, la parole </em>et <em>le souffle </em>ont résolu que la parole s'incarnerait pour expier le crime de la pomme mangée à l'instigation de la femme d'après l'insinuation du serpent, il dépêcha <em>Gabriel </em>l'un des archanges vers la juive Marie et le chargea de lui tenir à peu près ce discours : <em>Bonjour Marie pleine de reconnaissance, que le maître soit avec vous, et que le fruit de votre ventre soit béni </em>et qu'au moyen de cette harangue, et à l'aide de l'ombre du souffle, la parole fut incarnée dans le sein de la pauvre Marie.</div>
<div style="text-align: justify;">La mémoire d'un événement qui, quoique bien tardif, était si important pour le genre humain, se célèbre ici comme tant d'autres par le <em>faire néant</em>, et les gens de la Bibliothèque avec qui nous sommes obligés de travailler ne pouvaient pas nous prêter leur ministère. Le lendemain était dimanche qui se chôme de même; nous avions donc deux jours consécutifs de congé, et huit de nous<a name="ftn1" href="#_ftn1">[1]</a>, c'est-à-dire environ la moitié de ce que nous sommes à l'Académie, se détermina à employer ces deux jours, qui auraient été perdus, à voir Tivoli.</div>
<div style="text-align: justify;">Comme tout nous réussit, ces deux jours ont été plus beaux qu'aucun de ceux que nous avions eu depuis six mois; notre voyage a été très agréable ; et si tu me le demandes quelque jour, ce sera avec grand plaisir que je te raconterai de mon mieux les merveilles de l'art et de la nature que l'on va observer dans ce lieu d'ailleurs assez triste par lui-même.<a name="ftn2" href="#_ftn2">[2]</a> Mais ce qui mit le comble à notre satisfaction en arrivant ce fut d'apprendre les nouvelles des victoires remportées par l'armée d'Italie sur le prince Charles,<a name="ftn3" href="#_ftn3">[3]</a> aux bords de la Piave et du Tagliamento.<a name="ftn4" href="#_ftn4">[4]</a> C'était une chose fort aimable de voir l'empressement que ceux qui étaient restés mettaient à nous montrer sur différentes cartes les détails des différentes affaires, et l'ardeur avec laquelle les autres écoutaient la relation en regardant le doigt de celui qui démontrait. Quand tout fut bien compris, bien vérifié, il fut arrêté à l'unanimité que le lendemain on célébrerait les victoires de l'armée d'Italie ; qu'un arbre de la liberté serait planté dans notre salle à manger, que cet arbre passerait à travers la table, et que son feuillage formerait un dais à l'ombre duquel dîneraient les républicains ; que cet arbreserait pris parmi ceux qui conservent toujours leurs feuilles, et dont la verdure inspire la gaîté ; que ce serait un arbousier que chacun de nous s'empresserait d'arroser tous les matins, et autour duquel on chanterait les hymnes patriotiques ; enfin qu'une pique surmontée du bonnet de la liberté serait hissée au sommet de l'arbre.</div>
<div style="text-align: justify;">Tous ces arrêtés ont eu aujourd'hui leur exécution ; nous avions à table plusieurs Romains, amis éclairés de la liberté. Au dessert, un de nos jeunes adjoints a chanté la Marseillaise, les larmes l'ont interrompu ; un autre a entonné le Chant du Départ, qu'il n'a pu achever de même que les larmes aux yeux, le cœur battant à tous nos convives.<a name="ftn5" href="#_ftn5">[5]</a> Un bon grec qui nous aide pour le choix des manuscrits, et qui est originaire de Sparte<a name="ftn6" href="#_ftn6">[6]</a>, nous disait avec attendrissement que les airs et les paroles de ces hymnes étaient dignes de son ancienne patrie ; je lui ai répondu tout bas, <em>dites donc d'Athènes. </em>Enfin, nous avons fini par danser la carmagnole autour de notre bel arbousier, et nous nous sommes quittés fort contents les uns des autres et encore plus contents des évènements. Si tu avais été là avec Louise et Émilie,<a name="ftn7" href="#_ftn7">[7]</a> rien n'aurait manqué à mon bonheur; mais la République n'est pas au terme de sa gloire et quand nous serons ensemble, les occasions ne nous manqueront pas de faire la fête complète.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous nous occupons toujours du choix de nos manuscrits ; ce travail est bien ennuyeux. Nous commençons cependant à y voir clair et nous croyons que cette partie de notre mission sera aussi bien remplie que les autres.<a name="ftn8" href="#_ftn8">[8]</a> Je te souhaite le bonsoir, et je quitte pour reprendre lorsqu'elle sera sur le point de partir.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 7 germinal [27 mars]</div>
<div style="text-align: justify;">Nous apprenons aujourd'hui, ma chère amie, par une lettre d'Ancône, que Trieste est à nous<a name="ftn9" href="#_ftn9">[9]</a> ; que l'arbre de la liberté est levé à Bergame et à Brescia, deux villes du domaine de Venise ; que dans Venise même il y a une grande fermentation<a name="ftn10" href="#_ftn10">[10]</a> ; que l'Inquisition du gouvernement emploie les moyens les plus rigoureux, et que plus de 40 nobles, non membres du gouvernement, y ont été condamnés aux galères. Quand dans les sucreries d'Amérique un malheureux nègre se laissait prendre le bout du doigt entre les deux cylindres du moulin, si un de ses camarades n'était pas là pour lui couper le bras d'un coup de hache, tout le corps y passait.</div>
<div style="text-align: justify;">Voilà le bout du doigt de Venise pris entre les cylindres de la Révolution, et je ne vois point de hache levée pour couper le bras, gare à la tête.</div>
<div style="text-align: justify;">Après dîner nous avons encore célébré la prise de Trieste et la gloire de la République. Tous nos jeunes gens se sont naturellement placés en rond dans notre salon où était Cacault.<a name="ftn11" href="#_ftn11">[11]</a> Le célèbre musicien Kreutzer était au milieu avec son violon, et ils ont chanté religieusement les hymnes patriotiques. Le Père Petrini, le seul naturaliste de Rome,<a name="ftn12" href="#_ftn12">[12]</a> était avec nous. Il a été ému jusqu'aux larmes et il m'a dit : <em>je ne m'étonne plus si la République triomphe de tous ses ennemis.</em></div>
<div style="text-align: justify;"><em> </em></div>
<div style="text-align: justify;">Le 7 germinal après-souper</div>
<div style="text-align: justify;">Nous venons encore, ma chère amie, de recevoir une foule de gazettes de la Lombardie, qui sont aussi bonnes et aussi chaudes que l'étaient les papiers patriotiques dans le commencement de la Révolution française. Leur lecture nous a fait le plus grand plaisir et toutes les nouvelles sont satisfaisantes. L'Angleterre est donc aux abois pour ses finances ? Elle a donc empoigné par la lame le fer dont elle voulait nous assassiner ? On dit que Vicence et Vérone, deux autres villes de l'état vénitien, vont suivre l'exemple de Bergame, Brescia et Crema, c'est-à-dire déclarer leur indépendance<a name="ftn13" href="#_ftn13">[13]</a> et se fondre dans la Cispadane<a name="ftn14" href="#_ftn14">[14]</a> à laquelle il faudra bien enfin joindre la Transpadane qui le mérite pour son amour pour la liberté, et par la manière aimable et fraternelle dont elle a traité les Français.<a name="ftn15" href="#_ftn15">[15]</a> On dit encore que les bailliages suisses en Italie vont en faire autant, car ils ne peuvent pas se passer de Milan qui les nourrit. Enfin tout le beau bassin compris entre les Alpes et les Apennins, c'est-à-dire depuis Trente jusqu'à Rimini y passera.</div>
<div style="text-align: justify;">Il ne manquait aujourd'hui qu'un petit mot de toi, et quelques nouvelles de Paris. Depuis un mois, nous n'avons rien reçu et si nos pauvres lettres courent après le quartier général qui est à 200 lieues de nous, Dieu sait quand elles nous arriveront. Je t'embrasse et te souhaite le bonsoir.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 9 germinal [29 mars]</div>
<div style="text-align: justify;">Nous apprenons encore la victoire que le général Joubert a remportée sur la gauche [du front] où il a entièrement détruit tous les Autrichiens qu'il avait devant lui mais nous n'avons pas encore les détails.<a name="ftn16" href="#_ftn16">[16]</a> Ce sera l'occasion d'une nouvelle joie à dîner.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 10 germinal [30 mars]</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu une charmante lettre de Faipoult<a name="ftn17" href="#_ftn17">[17]</a> à qui je vais répondre, et à qui j'enverrai celle-ci afin qu'elle te parvienne sûrement. Les courriers ne sont pas encore rétablis ici pour la France, ni même pour l'armée.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 12 germinal [1<sup>er</sup> avril]</div>
<div style="text-align: justify;">Ah ! tu fais donc imprimer mes lettres dans le <em>Rédacteur.</em><a name="ftn18" href="#_ftn18"><em><strong>[18]</strong></em></a>Quoique l'on ait changé ce qui pouvait me faire reconnaître, mes collègues ont vu dès la première ligne que c'était de moi. Ainsi depuis quelque temps les gazettes de France et d'Italie ne parlent presque que du colonel Mack<a name="ftn19" href="#_ftn19">[19]</a> et de moi. Nous n'avons toujours pas de vos lettres. Je t'embrasse tendrement.</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div><hr />
<p><a name="ftn" href="#ftn1">[1]</a> On peut déterminer quatorze personnes au palais Mancini. Voir la lettre n°66. La commission est complète à Rome à l’exception de La Billardière qui est chargé du premier convoi des saisies effectuées dans le nord de l’Italie. : André THOÜIN (1747-1824), Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822), Jacques-Pierre TINET (1753-1803), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811). Il faut y ajouter les adjoints à la commission à la demande de Monge pour l’exécution du Traité de Tolentino depuis le 18 février 1797 : le peintre Antoine-Jean GROS (1771-1835), le musicien Rodolphe KREUTZER (1766-1831), le sculpteur Joseph Charles MARIN (1751-1834), les peintres GERLI (?- ?) et Jean-Baptiste WICAR (1762-1834), le dessinateur Edme GAULLE (1762-1841), Joseph VILLETARD (1771-1826) et le secrétaire de la commission COUTURIER. Il y a aussi avec eux François CACAULT (1743-1805).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn2">[2]</a> ThoUin dans son récit détaillé de ces deux jours d’excursion à Tivoli ne cesse d’exprimer sa déception au cours de sa découverte de la ville et des ruines romaines (Tombeau de Plantius, Temple de Vesta et maison de la Sibylle, Villa d’Este, Villa de Mécène, de Salluste, d’Horace, de Quintillus Varus, Villa Adriana). Sa conclusion est éloquente « Je l’avouerai, j’avais l’esprit aussi fatigué que les yeux de ce spectacle de ruines et de décombres pendant deux jours sans interruption. La mutilation, le délabrement des objets, la différence entre les usages antiques et les modernes, tout rend aussi pénible que difficile de découvrir et d’assigner la destination de la plus grande partie de ces fabriques renversées par le temps. Le dirai-je ? mon imagination n’était point satisfaite, et je ne fus pas émerveillé de l’ordonnance qui avait présidé aux différents édifices dont cette vaste enceinte était remplie. Ils me semblèrent éparpillés sans goût, sans harmonie, sans agrément. » THOUIN A. (1853), pp. 326-344, p. 344.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn3">[3]</a> Le prince Charles DE HABSBOURG (1771-1847), commande l’armée de l’empereur François II, son frère. </p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn4">[4]</a> Le 22 et 23 ventôse an V [12 et 13 mars 1797] l’armée d’Italie passe la Piave et le Tagliamento. Les généraux Masséna, Sérurier, Guieu, Bernadotte, Murat, Duphot et l‘adjudant général Kellerman réalisent cette avancée de l’armée d’Italie. (1454, <em>CGNB</em>)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn5">[5]</a> Les deux plus jeunes membres de la commission sont les adjoints GROS qui a 26 ans et KREUTZER qui a 31 ans. Voir supra.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn6">[6]</a> Il pourrait s’agir de Dimo STEPHANOPOLI DE COMNÈNE (1729-1802).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn7">[7]</a> Ses deux filles Louise MONGE (1779-1874) et Émilie MONGE (1778-1867).</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn8">[8]</a> Sur le choix des cinq cents manuscrits à saisir à Rome comme le prévoit le Traité de Tolentino de février 1797. Voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113, 114, 120, 139 et 140.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn9">[9]</a> Prise de Trieste par le général Jean-Baptiste BERNADOTTE (1764-1844) le 4 germinal an V [24 mars 1797].</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn10">[10]</a> La révolution de la ville de Venise est précédée d’une série de « révolutions » et de « municipalisations » des principales villes de la Terre-ferme. Le 21 et 27 ventôse an V [11 et 17 mars 1797], les Républicains de Bergame et Brescia se soulèvent contre la République de Venise. La position de la France n’est pas si claire à ce sujet, comme cela est manifeste dans une lettre de Bonaparte au Directoire du 4 germinal an V [24 mars 1797]. « M. Pesaro, sage grand de la République de Venise, a été envoyé ici [ …] ; il est revenu relativement aux évènements de Brescia et Bergame. Les peuples de ces deux villes ont désarmé la garnison de Venise. Un germe d’insurrection gagne toutes les têtes de cette République. […] Ma conduite avec M. Pesaro était assez délicate ; ce n’est pas dans un moment […] où nous avons besoin de tous les secours du Frioul et de toute la bonne volonté du gouverneur vénitien pour nous approvisionner dans les défilés de l’Allemagne qu’il fallait nous brouiller. Il ne fallait pas non plus qu’ils pussent […] écraser les personnes qui étaient à Brescia et à Bergame nous sont attachés, quoique je n’approuve pas leur conduite et que je croie que leur insurrection nous est, dans ce moment très nuisible ; mais le parti ennemi de la France est, dans ces différentes villes si acharné contre nous, que s’il prenait le dessus, il faudrait être en guerre ouverte avec toute la population. J’ai dit à M. Pesaro que le Directoire exécutif n’oubliait pas que la république de Venise était l’ancienne alliée de la France ; que nous avions un désir bien formé de la protéger de tout notre pouvoir ; j’ai demandé seulement d’épargner l’effusion du sang, et de ne pas faire un crime aux citoyens vénitiens qui avaient plus d’inclination pour l’armée française que pour l’armée impériale. » (1472, <em>CGNB</em>). Le 20 germinal an V [9 avril 1797] Bonaparte écrit à Lallement, ministre plénipotentiaire de la république française à Venise : « Enfin nous n’en pouvons plus douter, citoyen ministre, le but de l’armement des Vénitiens est de couper les derrières de l’armée française. Certes, il m’était difficile de concevoir comment Bergame, qui, de toutes les villes des États de Venise, est celle qui était le plus aveuglément dévouée au Sénat, ait été la première à s’ameuter contre lui ; il est encore plus difficile de concevoir comment, pour apaiser cette légère émeute, on a besoin de 25 000 hommes, et pourquoi M. Pesaro, lors de notre conférence à Goritz, a refusé l’offre que je lui faisais de la médiation de la République pour faire rentrer ces places dans l’ordre. » (1499, <em>CGNB</em>) Voir aussi les lettres de Bonaparte du même jour à Manin doge de la République de Venise, et au général Kilmaine (1497 et 1500, <em>CGNB</em>). La complexité des relations entre la France et Venise tient aux ambigüités de la position des gouvernants vénitiens, jointes aux intrigues des Français qui veulent donner un caractère spontané à la « révolution » vénitienne. TABET X. (1997), « Venise, mai 1797 : la révolution introuvable » in FONTANA A. et SARO G. (eds), <em>Venise 1297-1797. La république des castors</em>, ENS éditions, Fontenay-Saint-Cloud, 1997, pp. 130-148. Voir les lettres n°45, 84, 89, 90, 93, 96 et 99.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn11">[11]</a> François CACAULT (1743-1805), ministre plénipotentiaire de la République à Gênes, chargé de veiller à Rome à la bonne exécution des clauses relatives aux indemnités financières stipulées dans le traité de Tolentino de février 1797 . Voir notamment les lettres n°65, 71 et 74.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn12">[12]</a> Pietro-Antonio PETRINI (1722-1803). Comme après son passage à Turin en mai 1796, Monge se plait à souligner l’adhésion des hommes éclairés et des savants à l’émotion républicaine. Voir la lettre n°8.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn13">[13]</a> Voir supra.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn14">[14]</a> La république Cispadane est constituée des villes de Reggio, Bologne, Modène et Ferrare. Le congrès qui réunit les représentants de ses villes afin de créer entre elles une confédération s’ouvre en décembre 1796. Voir les lettres n°40, 48, 53, 63, 65 et 84.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn15">[15]</a> Le territoire de la Transpadane correspond à l’ancien duché de Milan. Elle succède à l'Administration générale de la Lombardie mise en place par Bonaparte en août 1796. Monge se montre toujours admiratif du peuple de la Lombardie voir notamment les lettres n°14, 16, 17 et 22.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn16">[16]</a> Barthélemy Catherine JOUBERT (1769-1799). L’invasion du Tyrol est confiée au général Joubert en mars 1797. Le 22 mars 1797, Les troupes de Joubert prennent Bolzano et permettent l’invasion du Tyrol. Voir les lettres de Bonaparte à Carnot et au Directoire à ce sujet. (1475 et 1486, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn17">[17]</a> Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817). Ministre de la République à Gênes.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn18">[18]</a> Journal officiel du Directoire. Voir la lettre n°84.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn19">[19]</a> Karl MACK baron VON LEIBERICH (1752-1828) général autrichien. Le 10 Germinal an V [30 mars 1797] , l’Empereur donne le commandement des armées sur le Rhin aux généraux Mack et Latour.</p>
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Localisation
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Huart, Catherine (1748-1847)
Auteur transcription
Auteur de la transcription si elle existe
Indiquer l'auteur suivi de la date de la transcription (format français & entre parenthèse).
Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Date calendrier révolutionnaire
6 germinal an V
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Title
A name given to the resource
76. Monge à Catherine Huart (1748-1847), sa femme
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.106
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-03-26
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 245 x 180 mm
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Première campagne d'Italie
-
https://eman-archives.org/monge/files/original/6fe4798cf7fb254bb74403662522f949.JPG
f966f1a9e8557e2edab2d615cad81043
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 9 floréal de l'an V de la République française une et indivisible</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Il y a longtemps, ma chère amie, que vous avez dû recevoir à Paris la nouvelle des articles de paix convenus entre le général Bonaparte et l'Empereur Roi.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Vous êtes même vraisemblablement plus instruits que nous car, si le Directoire a approuvé les articles, il a pu les laisser publier ; tandis que nous les ignorons complètement. Le courrier qui nous a apporté la nouvelle que les articles étaient convenus, nous a assuré qu'au camp le bruit général était que la Lombardie serait libre, et nous sommes disposés à le croire. Ah ma chère amie, qu'il serait beau être actuellement à Milan. Quant à nous, nous avons démontré notre joie avec quelque éclat. Nous avons illuminé deux jours de suite le palais de l'Académie de France ; et parce que ce palais, un des plus beaux de Rome, est placé dans la plus belle rue de la ville, cela a fait un grand effet.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Il y avait longtemps que cet imbécile de peuple de Rome n'avait rien vu de joyeux; et quoiqu'il plût à seaux le second jour, tout le monde était là avec ses parapluies de toile cirée pour voir et admirer notre illumination faite de bas en haut en torches de cire blanche. Demain dimanche nous donnerons chez nous un concert où les ambassadeurs amis viendront, et où nous avons invité ceux des Romains qui veulent du bien aux Français. Beaucoup de ceux qui voudraient bien y venir n'oseront pas le faire, crainte de se rendre suspects au gouvernement; et de passer pour jacobins. Car les jacobins sont presque aussi détestés à Rome que de la plupart des journalistes de Paris, et ici jacobin signifie ami de la République et de son gouvernement actuel.</div>
<div style="text-align: justify;">Je n'ai toujours pas de tes nouvelles, ma chère amie, et si la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> n'était pas aussi paresseuse que toi, j'aurais quelques inquiétudes ; mais je ne puis supposer que toutes deux vous soyez malades, et j'aime mieux croire que, sachant par ma lettre de Tolentino que je quittais le général pour aller à Rome, vous n'aurez pas eu l'esprit de nous adresser vos lettres à Rome.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Depuis quelque temps nous ne voyons que des journaux royalistes; à les entendre, tout va le mieux du monde pour eux. Je crois que ces messieurs se trompent fort<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> ; mais encore nous voudrions bien avoir un petit mot des amis de la République. Adieu, ma chère amie, je t'embrasse tendrement, ainsi que nos enfants,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Fillette et tout son ménage,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> mon frère et sa femme,<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> et compte sur le bien sincère attachement de ton ami.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn1">[1]</a> François II (1768-1835). Le 29 germinal an V [18 avril 1797] signature des préliminaires de Leoben : l’Autriche cède la Belgique et récupère la Vénétie (sauf Venise) en échange de la Lombardie. Voir les lettres n°90, 176 et 177.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn2">[2]</a> Le palais Mancini est sur la via del Corso, voie centrale du quartier historique construit entre les XV<sup>e</sup> et XVII<sup>e</sup> siècles. Elle mène en ligne droite de la Piazza Venezia à la Piazza del Popolo. Voir la lettre n°66.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn3">[3]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829) épouse de Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn4">[4]</a> Voir la lettre à Anne Françoise HUART, n°63.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn5">[5]</a> Les royalistes sortent largement victorieux des élections législatives d’avril 1797. Monge n’est pas immédiatement alarmé par la victoire des royalistes. Il fonde ses espérances sur les victoires d’Italie qui rendent la République victorieuse de ses ennemis extérieurs et renforcée par ses sœurs italiennes. (Voir la lettre n°90). Il se montre beaucoup plus inquiet en août 1797. Voir les lettres n°118 et 119. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n° 90, 110, 116, 127, 131, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn6">[6]</a> Louise MONGE (1779-1874), Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn7">[7]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn8">[8]</a> Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).</p>
</div>
</div>
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Huart, Catherine (1748-1847)
Auteur description
Auteur de la rédaction de la fiche
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Format : Nom, Prénom (date)
Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Auteur transcription
Auteur de la transcription si elle existe
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Dupond, Marie
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
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Inédit.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
89. Monge à sa femme Catherine Huart
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.109
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-04-28
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
2 p. ; 266 x 190 mm
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
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Relation
A related resource
Voir les lettres n°90, 176 et 177.
Voir la lettre n°66.
Voir la lettre n°63.
Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n° 90, 110, 116, 127, 131, 132 et 135.
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Directoire
Directoire
Première campagne d'Italie
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
14 floréal an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Paris
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 14 floréal de l'an V de la République </div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu, mon cher Marey, la lettre que vous et votre femme m'avez écrite en date du 25 germinal.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Elle m'a fait bien du plaisir, d'abord parce que depuis deux mois et demi que je suis à Rome, je n'en avais pas encore reçu de France, ou tout au plus une ; ensuite parce qu'elle m'annonce que vous vous portez bien tous deux, et que votre grand garçon de fils<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> vient à merveille et marche comme un homme ; enfin parce qu'elle m'apprend que vous en attendez un second pour le temps des vendanges.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Nous sommes bien heureux, mon cher Marey.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Notre patrie a le gouvernement que nous avons désiré ; la gloire de ses armes brille jusque dans le dernier coin de l'Univers ; il n'y a pas un homme sensé au dehors qui ne bénisse ses succès; pas un homme sensible qui ne tressaille à la lecture de gazettes qui ne disent plus rien d'intéressant pour personne si elles ne parlent des Français et de leurs miracles.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Dans votre intérieur, le bonheur vous environne ; car il me semble que vous êtes toujours content de votre femme; votre enfant vient à merveille, il annonce une intelligence que vous vous plaisez à cultiver de bonheur; à votre exemple, il deviendra bon, sensible et généreux; il aimera son pays, sa famille ; et il vous donnera sur vos vieux jours de grandes satisfactions. Que manque-t-il à tout cela ? d'être aimé du pays que l'on aime, et de la patrie à laquelle on est prêt à tout sacrifier ?<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Quand nous avons désiré la révolution, d'abord pour la gloire et le bonheur de la France, ensuite pour le perfectionnement de l'espèce humaine<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> ; quand vous et moi nous avons, chacun dans la position où nous nous sommes trouvés, contribué à ses succès,<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> nous savions bien que nous faisions le sacrifice de son attachement pour nous.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Une grande révolution comme la nôtre ne pouvait se faire sans que la masse générale de la nation n'éprouvât une agitation à laquelle elle n'était point accoutumée et qui devait être pénible.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">La France entière a même eu sur sa propre subsistance des inquiétudes bien longues, bien alarmantes et qu'on pouvait peut-être lui épargner, du moins en partie. Il était donc naturel de penser qu'après l'établissement de la République, ceux qui passeraient pour y avoir contribué d'une manière efficace seraient d'abord détestés de tous ceux qui auraient fait des pertes non compensées, soit réelles, soit d'opinion ; qu'ensuite ils seraient mal vus de toute cette masse qui maintiendra la république par répugnance pour une agitation nouvelle, et qui les regarde comme les auteurs des peines de tout genre qu'elle a éprouvées. Cela ne nous a pas arrêté: nous avons même mis en jeu notre propre vie.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Celle-ci est sauvée ; la république triomphe; une nouvelle carrière est ouverte à l'esprit humain; nous avons gagné. Nous aimerons notre pays sans qu'il nous aime ; nous jouirons de la gloire ; nous verrons et vous encore plus que moi les heureux effets de la liberté ; et nous la bénirons ensemble.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Tous ceux qui ont fait de grandes révolutions ont été obligés de quitter leurs pays. Lycurgue<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> en est un grand exemple. Solon<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> qui ne fut que législateur sans faire de révolution a été forcé de se retirer à Soloë.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Si Brutus<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> resta à Rome après l'expulsion des Tarquins, c'est que la révolution était aristocratique, et que le Sénat, pour lequel elle était faite et qui avait un certain crédit, le soutint. Il ne faut pas conclure de là que nous quitterons notre cher pays ; nous serions obligés de le faire s'il n'était pas plus grand que Sparte ; mais il nous suffira de nous perdre dans la foule et de ne pas chercher des emplois qui donneraient de l'inquiétude si on les voyait entre nos mains.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> À tout cela, il faut encore ajouter autre chose. La révolution qui a détruit le trône, la noblesse et le clergé n'aurait jamais eu lieu, ou n'aurait pas été conduite à sa fin, si ceux qui la conduisirent et si tous ceux qui poussèrent son char n'avaient pas eu une volonté ferme et ne l'avaient pas eue pendant 8 ans.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Ceux-ci en ont contracté l'habitude presque partout. Eh bien, ce caractère qui n'est pas naturel et qui est le produit des circonstances, déplaît à la masse moutonne qui aime mieux dormir sur un matelas que sur du marbre, quoique celui-ci ne soit pas susceptible de corruption, quoiqu'il ne contienne pas d'odeur, quoiqu'il n'entretienne pas de vermine. Je suis bien éloigné, mon cher Marey, de dire cela pour vous qui êtes la douceur même ; mais il suffit que cela soit vrai du plus grand nombre des patriotes, très estimables d'ailleurs, pour expliquer jusqu'à un certain point cette répugnance, même cette espèce de crainte qu'on a conçue d'eux, et le surnom de terroristes qu'on leur a donné.</div>
<div style="text-align: justify;">Enfin, il faut en convenir, les pauvres patriotes sont un peu ombrageux ; cela est bien naturel. Ils ont combattu, ils ont eu bien des alarmes ; ils ont souffert pour une cause belle, mais dont ils ont eu besoin d'envisager toujours la beauté pour soutenir leur courage dans une lutte aussi longue.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> La moindre altération que la pratique apporte à leur ouvrage leur paraît une destruction totale et leur inspire de l'effroi ; et ils ne pensent pas qu'un bijou ne peut pas se porter sans se dépolir.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Mais ils ont de grands objets de consolation.</div>
<div style="text-align: justify;">D'abord, qu'ils envisagent le bonheur presque miraculeux de la République. Ne semblerait-il pas que la main de dieu l'ait conduite et répande un esprit de vertige sur ses ennemis.<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a> Si ceux-ci avaient voulu faire la paix sous le gouvernement pusillanime et incapable des Thermidoriens, ils auraient eu la Belgique. S'ils avaient voulu la faire en frimaire dernier, ils auraient eu la rive gauche du Rhin, et ils auraient conservé toute l'Italie.<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a> Leur aveuglement et leur entêtement qui tient de la démence a forcé la nation malgré elle aux triomphes ; et voilà qu'enfin la République française a rassemblé en un seul corps tous les anciens enfants des Gaules qui s'aiment au fond du cœur malgré les petites querelles de familles et les mariages dans les maisons étrangères, et qui vont former un tout qui durera des siècles. Voilà qu'en Italie elle a engendré une belle république qui l'aimera parce qu'elle est encore elle-même composée d'anciens enfants des Gaules transplantés ; et voilà que cette jeune république amie est obligée de se former aux armes, pour donner à son tour la liberté aux Vénitiens, et pour acquérir un territoire qui lui est nécessaire<a name="ftn" href="#_ftn23">[23]</a> ; et voilà que par miracle le gouvernement de Venise qui n'avait que faire dans cette galère lui en donne la plus belle occasion<a name="ftn" href="#_ftn24">[24]</a> ; et voilà que la Lombardie sans être assez forte pour jamais porter ombrage à sa mère, le fera assez pour l'appuyer dans sa vieillesse, pour lui faire honneur, et peut-être même pour l'empêcher de faire des sottises<a name="ftn" href="#_ftn25">[25]</a> ; et voilà que les Anglais, nos seuls ennemis, perdent l'lnde et leur banque, et que la paix elle-même ne peut les sauver d'une révolution ; et voilà qu'ils sont punis tout juste où ils ont péché. Ensuite, si l'on jette un coup d'œil sur l'avenir, malgré la reculade fâcheuse qu'ont fait faire les écrevisses thermidoriennes, malgré la sotte direction que prend aujourd'hui le luxe d'ailleurs nécessaire<a name="ftn" href="#_ftn26">[26]</a>, malgré l'entière destruction de tous les moyens d'instruction en France, la liberté de la presse, dont les écrevisses ont tant abusé et abusent peut-être plus que jamais,<a name="ftn" href="#_ftn27">[27]</a> cette liberté qu'ils proclament aujourd'hui, qu'ils invoquent, qu'ils persécuteront certainement un jour ; cette liberté est née, il leur sera impossible de la détruire et avec cela tout se régénèrera surtout si le gouvernement répand, multiplie, et met à la portée de la masse nationale les moyens d'instruction publique ; car d'après cette instruction plus élevée et plus généralement répandue, le luxe prendra une direction salutaire; les sciences, les arts, et avec eux les moyens d'industrie et de commerce, feront de nouveaux pas ; et le genre humain recevra un degré de perfection auquel il ne pouvait atteindre par les anciennes institutions ; et ce sera aux Français que le monde sera redevable de ces progrès. Vous êtes encore jeune, mon cher Marey, vous et votre femme aurez cette jouissance; quant à moi, vieux grand-père, je ne la verrai que dans l'avenir, et je me presse, comme vous voyez, de l'y lire.<a name="ftn" href="#_ftn28">[28]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Dans le moment, nous recevons une lettre de Venise du 10 floréal<a name="ftn" href="#_ftn29">[29]</a> qui nous annonce que toute la terre ferme est rendue et soumise à la Lombardie, et que le lendemain la révolution doit s'effectuer dans Venise même<a name="ftn" href="#_ftn30">[30]</a> ; enfin que Corfou et Céphalonie sont en insurrection.<a name="ftn" href="#_ftn31">[31]</a> Vous savez déjà ces nouvelles au moment où je vous écris; mais il faut bien que je mette ici un petit mot de la joie que nous ressentons.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, mon cher Marey; continuez à m'écrire quelquefois. Quand même vos nouvelles devraient être tristes ; car on a toujours du plaisir à entendre parler de ce qu'on aime. Nous sommes tous ici comme des amants malheureux qui veulent toujours qu'on leur parle de leurs infidèles. J'embrasse bien tendrement votre femme, votre enfant, et vous prie de compter sur l'inviolable attachement de votre ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Après les nouvelles des articles de paix avec l'Empereur<a name="ftn" href="#_ftn32">[32]</a>, nous avons illuminé deux jours de suite le beau palais de l'Académie de France,<a name="ftn" href="#_ftn33">[33]</a> ce qui était nouveau pour les pauvres Romains que depuis longtemps l'on tient dans la tristesse et qui, malgré une pluie à seaux, sont presque tous venus voir la fête sous leurs parapluies de toile cirée. Le dimanche suivant nous avons donné un beau concert où sont venus les ambassadeurs des puissances amies et neutres, et la plupart des grands personnages du pays, tels que le neveu et la nièce du pape<a name="ftn" href="#_ftn34">[34]</a>, la famille Doria,<a name="ftn" href="#_ftn35">[35]</a> et une foule de peuple. Notre collègue Kreutzer<a name="ftn" href="#_ftn36">[36]</a> qui est un des premiers violons du monde leur a fait exécuter une symphonie dans laquelle il avait arrangé la Marseillaise, le <em>Chant du Départ</em>, la <em>Carmagnol</em>e, le <em>ça-ira</em>. Il leur a fait avaler tout cela ; et la symphonie a été applaudie d'une manière extraordinaire. Les billets d'invitation avaient été doublés par la falsification, et s'étaient vendus sur la place ; en sorte qu'il y avait un peu de presse sans désordre, ce qui donnait un air de vie à la fête ; et puis, malgré nos attentions pour quelques personnages, le peuple y a introduit tout naturellement un petit air d'égalité dont il était fier, et qui ajoutait à la nouveauté de la chose.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Lettre d’Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) de Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] fonds Monge. Émilie annonce sa deuxième grossesse à son père :« […] maman ou (tatan) [Louise Monge] m’ont promis qu’elles viendraient vers ce temps pour assister à l’arrivée dans ce monde de ton second petit-fils, et il me serait bien agréable de vous posséder réunis pendant ce moment. […] On se trouve facilement heureux partout quand on a le bonheur de l’être dans son ménage, de ce côté tous mes souhaits sont remplis, mon mari est toujours le même à mon égard et par dessus tout cela, j’ai un enfant qui vient parfaitement qui court comme un petit homme voilà 3 semaines qu’il marche seul et il aura quatorze mois le 30 germinal. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Voir la lettre n°93.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge répond surtout à Marey. Dans sa lettre de Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797], Émilie prévient son père de la nature de la lettre qui va suivre la sienne : « Mon mari va faire avec toi un grand cours de politique. Ce sujet peut s’étendre très loin, voilà pourquoi il faut que je te quitte, mon cher papa […] ». En effet Marey entame sans préliminaires : « J’ai besoin de m’entretenir avec vous de la chose publique, dans quelle âme verserais-je mes peines et mes alarmes si ce n’est dans celle du patriote zélé qui consacre toute son existence à la gloire et à l’utilité de sa patrie. 3 choses m’affectent ainsi que tous les Républicains de mon Département, les élections, l’esprit public et la composition des tribunaux. » Monge partage les inquiétudes de Marey et ce dernier sans le savoir répond précisément à la demande exprimée par Monge à Rome, le 5 floréal an V [24 avril 1797]. Voir la lettre n°85. Le 15 germinal an V [4 avril 1797], les Royalistes sont les vainqueurs des élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor , voir les lettres n°89, 110, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Monge tient à rassurer d’emblée Marey alors qu’il émet des doutes sur la gloire de l’armée française en lui écrivant de Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] : « Mais nos pensées se reposaient du moins jusqu’à présent avec complaisance sur les armées. Fiers de leur gloire nous nous plaisions à vanter leurs exploits et surtout à louer leur républicanisme. Qu’avons nous vu au passage de la division de l’armée de Sambre et Meuse commandée par Bernadotte, des soldats sans contredit intrépides mais indisciplinés, battant, pillant les gens qui les logent, mettant à contribution les habitations écartées de la route, menaçant ceux qui les appellent citoyens, maudissant la république, préconisant la royauté ! Il y en avait de bons sans doute mais ce n’était pas le plus grand nombre. Je ne puis vous exprimer l’impression que cette disposition des esprits des soldats a fait sur les patriotes. Où est donc la République, se sont-ils dit, si elle n’est dans les armées ? Espérons que Buonaparte aura retrempé ces âmes inconstantes au foyer du civisme et de gloire qu’il entretient avec tant de zèle et d’habileté dans le sein de sa brave armée. » Voir la lettre n°89. Voir infra sur l’enjeu des victoires en Italie. </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> De Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] Marey lui a écrit : « L’esprit public : Je ne vois partout que des trembleurs, des girouettes, et des royalistes, le peu de patriotes qui osent se prononcer, fussent-ils courageux, est honni, calomnié, et livré au couteau de l’aristocratie. La composition des tribunaux : partout l’on absout des royalistes tandis qu’on déploie la plus grande sévérité contre les républicains. Le croirez-vous Brottier Dunan, Lavilleurnois, conspirateurs avérés, pris en flagrant délit nantis de pouvoirs du soit disant Louis XVIII, avouant eux-mêmes leur crime, viennent l’un d’être condamné à 10 ans, l’autre à 4 et le dernier à 1 an de détention bien que l’embauchage ait été constaté d’une manière péremptoire. Comparer actuellement cette indulgence avec l’extrême sévérité déployée contre les malheureuses victimes de la plaine de Grenelles et juger de l’avenir par le présent ! » Charles-Honorine Berthelot de la Villeurnois. Maître des requêtes arrêté avec Malo et Brottier. Il a développé un plan pour le retour de la royauté et est arrêté en possession de divers documents qui prouvent son attachement à la monarchie et à Louis XVI. <em>In</em> BUCHEZ et ROUX (1838), <em>Histoire parlementaire de la Révolution française</em>, Paris, Paulin, p. 192. Marey développe ce sujet dans sa réponse de Nuits, le 15 prairial an V [3 juin 1797]<strong> : « </strong>Brottier, Laville-Heurnois, Dunan sont pris en flagrant délit de pouvoir du soit disant Louis XVIII. Ils conviennent de leur correspondance avec 3000 agents contre-révolutionnaires disséminés dans la France une commission choisie par le gouvernement les absout à peu près. Les Républicains exaltés d’un autre côté répandent des écrits bien criminels [mais qui paraissent être plutôt l’effet d’une imagination exaspérée et délirante que d’une (?) réfléchie.] [Samson] et Clarke, ils sont condamnés à mort. Je suis loin de désirer l’affusion de sang de qui que ce soit mais il me parait que l’on devrait pardonner aux coupables des deux partis ou les punir également. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Lorsqu’il s’adresse à son gendre, Monge prend soin de placer la France avant le perfectionnement de l’esprit en déterminant les motifs de son action. Dans la correspondance à sa femme, le perfectionnement de l’esprit est déterminé comme le but premier de son action. Voir la lettre n°3.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Monge effectue une distinction entre son action révolutionnaire et celle de son gendre parlementaire. (Sur la grande différence entre le politique et le savant dans l’action publique voir infra.) Dans sa réponse de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797] Marey souligne à son tour la spécificité de l’action de Monge déterminée à la fois par ses compétences et connaissances et par ses « principes », c’est-à-dire les principes sur lesquels l’idée de progrès est fondée que Monge lui a déjà longuement exposés (voir les lettres n°3, 4 et 5) : « Vous êtes appelés par vos talents, vos principes bien connus, et vos vertus à occuper quelques postes éminents d’où vous ferez jaillir quelques étincelles qui ranimeront peut-être un feu couvert d’une cendre bien épaisse. » Monge entame son action révolutionnaire par le ministère de la Marine (voir les lettres n°118, 127 et 132) et déjà les axes de son engagement dans la révolution sont les mêmes que ceux qui dirigent sa pratique scientifique et cela depuis plus de vingt ans. De la même façon, c’est l’objet et les résultats des recherches ainsi que la nature de la pratique des membres de la nouvelle communauté scientifique qui a permis la réalisation des grands ouvrages de l’œuvre révolutionnaire. L’organisation de la production de l’armement en 1794 a été possible grâce aux travaux menés par les savants autour de Lavoisier dès la fin des années 1770. (Voir les lettres n°3, 5, 46 et 108.) Catherine le souligne dans sa lettre du 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « […] c’est alors que tes talents et ton activité ont été employés avec succès dans la plus profonde obscurité, il en est résulté des moyens de repousser nos ennemis qui nous cernaient de près […]. » La <em>Géométrie descriptive</em> de l’École normale et les <em>Feuilles d’Analyse</em> <em>appliquée à la Géométrie</em> de l’École polytechnique sont aussi des exemples d’élaboration qui précède la Révolution, publiée en 1795 leur élaboration a débuté dès 1765 à l’École du génie de Mézières. Voir la lettre n°1. Ces œuvres ne sont pas alors des « produits » de la Révolution, ni de ses conditions sociales, politiques, culturelles et institutionnelles. Les conditions spécifiques de la Révolution, notamment celles de la première phase, celles de la table rase ont été l’opportunité d’exposer dans le domaine public, de mettre en pratique et de réaliser les projets de réforme de la pratique scientifique et des institutions scientifiques en déterminant leurs nouveaux rapports avec les institutions de pouvoir. (Voir la lettre n°4.)</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Cela est même un principe de l’action publique de Monge, Catherine le cite dans sa lettre du 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « Voilà pour l’intérêt général et pour te rassurer sur tes principes qu’il faut faire à son pays tout le bien dont on est capable sans s’attendre à la reconnaissance. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Marey répond à cette lettre de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797]<strong> : « </strong>Vous avez la bonté obligeante de chercher à me consoler. C’est un soin superflu. Ce n’est pas moi qui ai besoin d’être rassuré. Familiarisé avec les calomnies, les peines, les dangers, les amertumes de toute espèce, je compte la vie pour peu de chose et la fortune pour rien. Il n’est aucun événement auquel je ne sois préparé de longue main. Quand mes ennemis m’ont déchiré comme ce vertueux romain, j’ai rendu grâce aux Dieux de ce qu’ils étaient obligés d’avoir recours au mensonge pour dire du mal de moi. Quand la fortune me tournera le dos, mes ressources sont assurées, je me surviendrai également à la fatigue du corps et à celle de l’esprit, Quand les lâches détracteurs des amis de la liberté m’attaqueront en face, je leur répondrai de la plume ou de l’épée, mon parti est pris là-dessus, peut-être même mes ennemis ont-ils acquis sur cela quelques notions positives, car j’entends à peine leurs vils bourdonnements et n’ai pas encore trouvé quelqu’un qui ait osé me faire le moindre reproche ouvert. Mais c’est, cher citoyen, les patriotes que je vois tous les jours qui me donnent de l’inquiétude autant sur leur sort futur que sur l’effet que pourrait produire un changement d’opinion amené par une habituelle persécution non réprimée par le gouvernement. Quand au bonheur domestique j’en jouis complètement. Personne n’est mieux partagé que moi. Tous les jours je me félicite de mon choix, et mon enfant sain, bien constitué et qui annonce d’heureuses dispositions vient encore ajouter à ma satisfaction tout ce que le sentiment de paternité pouvait lui prêter de charmes.»</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> De son ministère jusqu’au sein même du Club des Jacobins, Monge a été inquiété et de tous les bords. La réaction thermidorienne comme les journées de Prairial (Voir la lettre n°1) ont été dangereuses pour Monge. DE LAUNAY L. (1933) p. 99 ; 124 ;135-136). Catherine évoque cette époque dans sa lettre de Paris le 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « Les grandes crises sont arrivées, […] la mort planait sur toi, rappelle-toi l’intérieur de ton ménage pendant ces temps malheureux, […], ta persécution dans la réaction […]. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> En restant sur sa position Marey répond à son tour de Nuits, le 15 prairial an V [3 juin 1797] : « […] un cœur sensible et vraiment attaché à sa patrie et à la liberté ne peut comprimer ses sentiments d’indignation et de pitié qui s’élèvent dans son âme à la vue de tant de vengeances exercées envers les fondateurs de la république sans que le gouvernement daigne opposer une digue aux projets homicides et contre-révolutionnaires des ennemis de la liberté. […] Lyon, Avignon sont des théâtres horribles de proscription tous les jours la terre est abreuvée du sang des patriotes, à tant d’atrocités le gouvernement n’oppose qu’un système d’inertie. De l’inertie grands dieux quand le sang coule ! Pour qu’elle occasion réserve-t-il donc son énergie ? Un bras de fer s’appesantit sur les patriotes à la moindre pécadille tandis que l’on promulgue l’indulgence plénière pour les crimes royalistes. […] Pardon cher citoyen de l’ennui que je vous donne par cette digression elle est amenée par la nouvelle que je viens d’apprendre de la condamnation à mort de Babeuf et Darthé qui tous deux sous les yeux de leurs juges se sont poignardés sans réussir à s’ôter la vie. Ils viennent d’être exécutés. Le jugement opposé à celui de Dunan Lavilleurnois etc. m’a fait naître des réflexions que je n’ai pas pu comprimer, il dit encore plus que je n’ai exprimé. Vous apprendrez avec plaisir que les Députés impliqués dans cette affaire et notamment Lindet sont déclarés innocents.»</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> LYCURGUE (IX<sup>e</sup> siècle av. J.-C.), législateur de Spartes.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> SOLON (640 – 558 av. J.-C.) réformateur du système politique, fiscal et social athénien. Il s’exile sous la tyrannie de Pisistrate.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> En Chypre.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Lucius Iunius BRUTUS (IV<sup>e</sup> siècle) neveu de Tarquin le Superbe, fondateur mythique de la République romaine.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Monge n’envisage jamais de quitter son pays. Voir la lettre n°96. Et il prend soin après son ministère de mener son action publique au sein de commissions ; cela donne à son action une dimension collective, un objectif déterminé. Ainsi sans occuper un poste de pouvoir au sein de l’exécutif et tout en y étant directement relié afin d’assurer l’efficacité de son action et la réalisation rapide des projets. Marey répond à cela de Nuits le15 prairial an V [3 juin 1797]<strong> : « </strong>Lycurgue dîtes-vous fut obligé de quitter son pays. Il le fit volontairement et pour engager ses concitoyens à respecter ses lois ayant eu soin d’exiger d’eux qu’ils les observeraient jusqu’à son retour. Solon eut le chagrin de voir la tyrannie de Pisistrate s’établir sous ses yeux. [Zalicius] fut obligé de s’arracher un oeil, Charondas se donna la mort pour avoir violé involontairement la loi qu’il avait rendue. Romulus fut tué par ordre des Sénateurs. Chers malheureux bienfaiteurs de l’humanité tel est donc votre sort tandis que tant de tyrans et de despotes coquins meurent dans leur lit ? Je savais tout cela citoyen, et soyez sûr que je n’ai jamais compté en mon particulier que sur l’ingratitude toutes les fois que j’ai eu l’occasion de faire quelque bien. Il est cruel de le penser mais il n’est malheureusement que trop vrai que l’ingratitude est un vice nécessaire à une république. C’est la reconnaissance qui créa la tyrannie. Un général victorieux est chéri adoré, on le proclame roi. Bientôt il devient despote et tyran. Voilà les hommes. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Dans une lettre à Catherine, il les nomme « les vieux patrons de la Révolution ». (Voir la lettre n°127.) Monge insiste sur la nécessité d’un engagement durable. Voir supra. Marey au contraire après un mandat parlementaire, se désengage rapidement de l’action révolutionnaire. Après l’exécution de Louis XVI en 1793, il se retire en Bourgogne. (Voir la lettre n°3) De Nuits dans sa réponse, de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797], Marey justifie l’éloignement des patriotes : « Cher citoyen, je ne puis me le dissimuler, une conséquence nécessaire de l’indulgence pour les royalistes est la sévérité la plus rigoureuse pour les patriotes ; une autre conséquence non moins juste de ce système sera l’audace des uns et le découragement total des autres. » </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> De Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] Marey lui a écrit : « Quant à moi cher citoyen quelques soient les événements je veux suivre les destinés de la république, trop heureux de me sacrifier pour une si belle cause. Le soin que j’ai [ ?] d’éviter la vie molle et oisive me rend propre à figurer dans quelles circonstances il plaira à la providence de me placer. Par goût, je préfère la vie champêtre, et les occupations paisibles mais s’il faut défendre le palladium de la liberté, je me sens la force et le courage de le faire. Adieu cher citoyen. J’ai l’âme trop déchirée de tout ce que je vois pour pouvoir m’entretenir avec vous d’objets d’art et d’histoire. » </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> La grande différence entre le politique et le savant dans l’action publique est la familiarité avec une pratique particulière : l’« application » des principes. Se confronter à la difficulté et la complexité que pose l’application d’un principe, c’est-à-dire sa mise en usage hors de son domaine d’origine et son perfectionnement n’est pas une situation inédite pour un savant de la deuxième moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle. Tout au contraire, c’est précisément dans ces conditions qu’il travaille. De même, c’est au moment les plus difficiles que Monge sort de la « spéculation » et s’engage dans l’action révolutionnaire alors que certains s’en détournent déjà. Catherine le lui rappelle dans sa lettre de Paris le 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « Je parcours ta vie politique depuis 89. Les premières années de la révolution qui ont été les plus brillantes, se sont passées pour toi en spéculation sur le bonheur général et futur. Il y avait dans ces temps là trop d’hommes avides de gloire, pour que ta modestie et le soin de cacher tes talents mais non ton amour de la liberté te permissent de te mettre en avant, les grands dangers étant au comble, la plupart de ces hommes ont cessé de prendre part aux affaires, alors on t’a arraché de ton obscurité et à moi le bonheur dont nous jouissions si paisiblement depuis que nous avions celui d’être ensemble […]. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Il s’agit ici des Autrichiens et de l’Empereur François II.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[22]</a> Selon les préliminaires de Leoben signé le 28 germinal an V [18 avril 1797­], l’Autriche cède la Belgique et récupère la Vénétie( sauf Venise) en échange de la Lombardie. Voir les lettres n°119, 176 et 177.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[23]</a> Voir la lettre n°84.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[24]</a> Bonaparte écrit au Directoire de Triste le 11 floréal an V [30 avril 1797] : « Les Vénitiens se conduisent de plus en plus mal ; la guerre est ici déclarée de fait ; le massacre qu’ils viennent de faire du citoyen Laugier, commandant l’aviso le Libérateur de l’Italie est la chose la plus atroce du siècle. Le citoyen Laugier sortait de Trieste ; il fut rencontré par la flottille de l’Empereur […] ; il se battit une partie de la journée avec eux, après quoi il chercha à se réfugier sous le canon de Venise. Il y fut reçu par la mitraille du fort. Il ordonna à son équipage de se mettre à fond de cale, et lui, avec sa trompe demanda pourquoi on le traitait en ennemi ; mais, au même instant, il reçoit une balle qui le jette sur le tillac raide mort. […] Cet évènement n’est qu’un échantillon de ce qui se passe tous les jours dans la Terre ferme. Lorsque vous lirez cette lettre la terre ferme sera à nous. » (1521, <em>CGNB</em>) La mort de Laugier est un prétexte qui permet à la France d’attaquer Venise alors que quelques semaines auparavant les Français ne pouvaient pas ouvertement attaquer un état neutre et préféraient tenter d’obtenir la domination des territoires de l’État vénitien par la stratégie diplomatique. Voir la lettre n°76.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[25]</a> Monge compte sur les nouvelles républiques italiennes pour renforcer la République en France.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[26]</a> Selon Condorcet le luxe est « l’aiguillon de l’industrie ». CONDORCET [1795] (1988), p. 113.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[27]</a> Tallien dans le Prospectus qui introduit le premier volume de la <em>Décade égyptienne</em> décrit d’une manière semblable l’usage de la presse par les acteurs politiques au cours de la Révolution : « Le règne de la liberté a multiplié en France le nombre des feuilles périodiques. La suite non interrompue des événements les plus extraordinaires, la discussion des plus grands intérêts, des questions les plus importantes durent nécessairement fixer l’attention, non seulement de la France, mais de l’Europe entière. Chacun voulait connaître jusqu’aux plus petits détails de cette révolution étonnante […]. Dans les premiers moments tous les papiers nouvelles étaient lus avec avidité : ensuite les factions, les partis s’emparèrent de ce puissant levier de l’opinion publique ; les journaux devinrent les échos de la calomnie, et n’offrirent bientôt plus qu’une arène où chacun se déchirait avec acharnement. », TALLIEN (1798), « Prospectus », <em>La décade égyptienne</em>, p. 5.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[28]</a> Monge fonde son action révolutionnaire sur l’idée de progrès, idée qui détermine sa pratique scientifique depuis les années 1770. (Voir les lettres n°3, 4, 5.) Dans sa réponse de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797], Marey donne un indice de l’engagement durable et inaltérable de Monge : « Si votre lettre m’était parvenue sans date je l’aurais crue écrite en 90. Elle respire ce saint enthousiasme qui animait alors les Français. Soyez respectable citoyen, la vestale de la révolution ! Conservez, conservez précieusement le feu sacré de la liberté. L’homme âgé embrasé de sa vive chaleur me représente l’Etna ce grand alambic de la nature rendant tous les éléments volcaniques sous les neiges éternelles qui couvrent sa cime. » Pourtant Monge à son tour perd un moment son enthousiasme avec la montée des royalistes en France. Voir la lettre n°119.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[29]</a> 29 avril 1797.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[30]</a> Voir supra. Sur les rapports entre Venise et la France voir les lettres n°40, 45, 84 ,93, 96 et 99.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[31]</a> Ces deux îles ioniennes sont sous la domination de Venise. Bonaparte n’est pas autant attaché que Monge à la liberté que les peuples tentent d’obtenir. Voir la lettre n°119. </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[32]</a> François II (1768-1835). Le 29 germinal an V [18 avril 1797] signature des préliminaires de Loeben. Voir la lettre n°89.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[33]</a> Voir la lettre n°66.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[34]</a> Luigi <em>BRASCHI ONESTI</em> (1745-1816), neveu du Pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799) et sa femme issue de la famille FALCONIERI.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[35]</a> Famille du secrétaire d’état à Rome Giuseppe Maria DORIA PAMPHILI (1751-1816).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[36]</a> Rodolphe KREUTZER (1766-1831). Il fait partie des adjoints de la commission nommés après le Traité de Tolentino signé le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797].</p>
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Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
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Title
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90. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
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1797-05-03
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Français
Description
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Transcription établie par René Taton à partir de l'autographe du fonds Marey-Monge.
Type
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Correspondance
Relation
A related resource
Sur l’idée de progrès, voir les lettres n°3, 4, 5.
Sur les rapports entre Venise et la France voir les lettres n°40, 45, 84 ,93, 96 et 99.
Sur les préliminaires de Leoben, voir la lettre n°89.
Voir la lettre n°119.
Voir la lettre n°66.
Subject
The topic of the resource
Progrès
Première campagne d'Italie
Vie familiale
République
Perfectionnement de l'esprit
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Progrès
République
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
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1796-05 - 1797-10]
Format
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135 lettres
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A language of the resource
Français
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An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
13 fructidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Passeriano
Transcription
<div style="text-align: justify;">À Passeriano, village à un poste d'Udine, Quartier général de l'armée d'Italie</div>
<div style="text-align: justify;">Le 13 fructidor de l'an V de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je meurs d'envie, ma chère amie, de te voir, de t'embrasser, de te caresser et malheureusement je vois toujours reculer le moment où j'espère pouvoir le faire.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Nous avions appris que le général en chef se rendait à Udine pour traiter enfin de la paix.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Nous nous étions mis en chemin pour Udine, Berthollet et moi, avec une chemise dans notre poche pour venir voir le général. En chemin, nous apprenons qu'il n'est pas à Udine, mais à un village peu distant. Nous nous y rendons et nous trouvons le général qui nous fait mille amitiés et qui nous traite comme si nous devions rester longtemps. Au bout de deux jours, nous recevons une lettre de lui, renvoyée de Venise, par laquelle il nous invite à venir pour quinze jours avec lui dans sa solitude.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Nous voilà donc ici sans chemise, obligés d'avoir recours au tiers et au quart, au général lui-même, pour avoir du linge de corps pendant que des bonnes femmes du lieu blanchissent notre dépouille. Au reste, tout cela n'est que niaiseries dont je te parle faute d'autres choses plus importantes. J'ai pressenti le général sur mon retour en France. Il me conseille de rester en Italie encore quelque temps, et de terminer auparavant la mission dont nous sommes chargés à Venise. Ainsi, ma chère amie, comme tu vois, mon départ est reculé et ce qu'il y a de plus, je ne sais de combien, ni jusqu'à quand.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Hier, il a rassemblé son état-major et il a voulu me faire parler sur ma pauvre géométrie descriptive. Je m'en suis tiré de mon mieux et, après la séance, tout le monde s'est écrié que c'était un bon signe pour la paix, car à Macerata, la veille d'arriver à Tolentino, nous avions déjà eu une séance qui avait été suivie du traité de paix avec Rome<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> et on présume de là que nous allons avoir la paix avec l'Empereur.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Ne conclus cependant rien de mon bavardage, car il n'y a encore que les premières visites de politesse qui soient faites, et même le général qui devait aller aujourd'hui à Udine rendre aux plénipotentiaires leur visite et dîner avec eux, n'a pu le faire à cause d'une colique qui l'a retenu au lit toute la journée.</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai eu du plaisir à venir dans ce pays-ci ; nous avons passé la Piava, le Tagliamento dont nous nous occupions si fort lorsque nous étions à Rome et quand, avec le plus vif intérêt, nous suivions les progrès de l'armée d'Italie dans ce pays-ci.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons été hier à Udine pour chercher des livres que nous étions autorisés à y croire et qui devaient faire partie des 500 manuscrits de Venise, mais nous ne les avons pas trouvés. Ils ont disparu depuis longtemps.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Le général nous a proposé d'aller à Trieste. Nous en sommes plus près que de Venise. Mais, ma foi, je commence à en avoir assez de l'Italie et comme notre voyage ne serait d'aucune utilité pour la République et qu'il ne tendrait qu'à notre satisfaction personnelle, nous n'avons pas voulu faire cette dépense et nous resterons ici jusqu'à ce que la discrétion commande notre retour à Venise. Je t'écris, ma chère amie, sur le bout de la table du général Berthier<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> avec une mauvaise plume, voyant peu clair et je doute que tu puisses lire cette lettre. Mais pourvu que tu reconnaisses que je me porte bien, que je m'occupe beaucoup de toi, que je m'ennuie beaucoup de ne pas te voir, cela me suffit.</div>
<div style="text-align: justify;">Les papiers de France ne me paraissent pas aussi alarmants qu'ils étaient il y a un mois et il me semble que la République se tirera encore de ce pas-là. Le Directoire demande la paix à corps et à cri. Ne serait-ce pas l'effet des machinations de nos ennemis ? Il paraîtrait qu'elle ne lui sera pas favorable. Nous sommes en si bonne position pour faire la guerre, du moins en Italie que si Bonaparte tirait encore une fois le sabre, nous ne pourrions faire qu'une paix avantageuse. D'ailleurs il ne faut pas que le Directoire compte sur l'amitié d'aucun roi; nous ne pouvons avoir d'amis que dans les républiques filles de la grande nation, et tout contrat que nous passerions avec les despotes, ne peut être que désastreux, parce que la paix une fois faite et nos forces rentrées sur notre territoire, nous ne serons jamais dans la belle position où nous nous trouvons. Nous pourrions aujourd'hui démocratiser l'Europe, et quand nous serons désarmés, nous aurons peut-être bien de la peine à rester nous-mêmes démocrates.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu ta lettre du 23 thermidor où tu me parles du dîner de Saliceti.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Si tu le vois, dis-lui que j'ai le plaisir de voir le général Franceschi avec lequel je parle souvent de lui.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie ; on ne peut pas faire une lettre plus vide de choses, mais que vous dire ? Il n'y a pas de plus mal chaussés que les cordonniers. Je t'embrasse bien tendrement. Ce sera bien autre chose quand je te tiendrai. Mille choses caressantes à Louise<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> et à tous nos amis.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> C’est ici l’expression la plus spontanée de tendresse envers sa femme. C’est l’unique fois qu’il en fait l’incipit de sa lettre.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Avec les plénipotentiaires autrichiens. Les préliminaires ont été signés le 29 germinal an V [13 avril 1797]. Les négociations reprennent pour la signature de la paix définitive.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jusqu’à la signature du traité de Campoformio en octobre 1797, Bonaparte établit le quartier général à la « Villa Manin di Passeriano », palais du dernier doge de Venise, dans la commune de Codroipo, près d’Udine. NB au général Clarke, le 4 fructidor an V [21 août 1797] : « Je pars demain […] pour me rendre à la campagne du doge de Venise, près de Codroipo. Si l’intention des plénipotentiaires est de se loger à la campagne, je dirai au général Victor de se donner les sollicitudes nécessaires pour trouver aux environs un logement convenable. S’ils préfèrent rester à Venise, on pourra tenir alors nos conférences alternativement à Udine et à la campagne. […] Je vous prie de me renvoyer le courrier par Trévise, Padoue, Vicence et Vérone, afin que je sois instruit si le troisième plénipotentiaire est arrivé ; car comme j’ai beaucoup à faire dans mes divisions, je ne voudrais pas arriver avant M. Degelmann [membre de la délégation autrichienne] ; je trouverais fort désagréable de rester cinq ou six jours sans rien faire. » (CGNB, 1923). Voir les lettres n°138</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Sur la question du retour en France de Monge pour assister au mariage de sa fille Louise voir les lettres n°126, 127, 136 et 137</p>
</div>
<div>
<h6><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Le traité de Tolentino avec le Pape, signé le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797]. Sur l’usage de la géométrie descriptive et son public. Voir la lettre n° 62. </h6>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> François II (1768-1835).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> À la fin du mois de mars 1797. Voir la lettre n°76.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Sur le choix et la saisie des manuscrits de Venise voir les lettres n°110, 114, 117, 118, 122, 123, 127, 130, 131 et 140.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Louis-Alexandre BERTHIER (1753-1815).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Sur la montée des Royalistes à Paris après leur victoire en avril 1797 aux élections pour le renouvèlement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n° 89, 90, 110, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> De Paris le 23 thermidor an V [10 août 1797], Catherine lui raconte ce dîner : « Enfin mon cher ami, j’ai eu Sa[aliceti] à dîner le 21 de ce mois. Je lui avais écrit à l’adresse que tu m’avais envoyée de Milan. Il m’a répondu une lettre fort honnête, il est très aimable. Le C[itoyen] de Sorgues, C[itoyen] Guyot et sa femme, ton frère, ta belle-sœur ; le dîner fut extrêmement gai, après dîner Louise a joué ces hymnes chéris, la présence de certains Républicains jointe à l’amour de la patrie ont animé son cœur et ses doigts. Je t’assure qu’elle y a mis de l’expression, tous, les uns après les autres, m’ont dit qu’il y avait longtemps qu’ils n’avaient passé une journée aussi agréable. J’avais eu soin de me mettre à table entre les C[itoyens] S[aliceti]. et D[esaix] pour parler de toi plus à mon aise. Je me suis bien satisfaite ; j’ai eu le plaisir d’entendre parler de toi en bons termes, cela m’a donné un plus d’esprit qu’à mon ordinaire ». Voir la lettre n°116.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Jean-Baptiste FRANCESCHI (1767-1810).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Louise MONGE (1779-1874).</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
128. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-08-30
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Rights
Information about rights held in and over the resource
<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.125
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 245 x 178 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Passeriano (Italie)
Subject
The topic of the resource
République
Couple Monge
Première campagne d'Italie
Couple Monge
Première campagne d'Italie
République
-
https://eman-archives.org/monge/files/original/d2b71e775398f02de1c0d99abe771afa.JPG
0b8442ceef14b79b0fca10502468e91b
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
17 fructidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Passeriano
Transcription
<div style="text-align: justify;">Passeriano, le 17 fructidor de l'an V [écrit à Venise le 1<sup>er</sup> jour complémentaire et le 3 vendémiaire à l’adresse du général par les Relations extérieures]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je t'écris encore un petit mot, ma chère amie, pour profiter d'un courrier extraordinaire qui doit partir aujourd'hui pour Paris, et au moyen duquel, quoique nous soyons à une grande distance derrière Milan, et sur les confins des états d'Autriche, tu recevras la présente en une huitaine de jours.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Le même courrier portera vraisemblablement deux autres lettres écrites depuis plusieurs jours, l'une à toi, l'autre à Louise<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> ; ainsi, tout cela va tomber à la fois, ce qui est maladroit et inutile, mais cela me donne occasion de causer encore un moment avec toi, et puis tu auras de mes nouvelles fraîches.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous sommes toujours ici, Berthollet et moi ; le général ne nous renvoie pas encore à Venise où nous avons encore besoin de 4 ou 5 jours pour emballer nos livres qui attendent notre retour.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a></div>
<div style="text-align: justify;">La seconde conférence pour la paix doit se tenir aujourd'hui ; nous attendons ou, pour mieux dire, l'on attend les plénipotentiaires d'Udine.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, je t'embrasse bien tendrement.</div>
<div style="text-align: justify;">Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Monge et Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) sont avec Bonaparte au quartier général. Voir les lettres n°127 et 128.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Louise MONGE (1779-1874). La lettre à Louise de Passeriano n’a pas été retrouvée. Monge l’a sans doute écrite quatre jours auparavant comme celle à Catherine du 13 fructidor an V [30 août 1797­] (lettre n°128).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> De Venise, Monge a annoncé à Catherine qu’il ne resterait pas plus d’une journée à Udine. Voir la lettre n°127.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Du quartier général, le même jour Bonaparte annonce l’objet de la séance du jour au ministre des relations extérieures Talleyrand : « Aujourd’hui nous commençons la séance par prévenir MM les plénipotentiaires de S.M. l’Empereur que la République française, lorsqu’elle avait accordé à Leoben des préliminaires</p>
<p>aussi avantageux pour Sa Majesté Impériale sans avoir égard aux circonstances et aux avantages immenses que la guerre lui avaient donnés, avait eu principalement pour but de pouvoir conclure une paix séparée avec Sa Majesté Impériale, afin d’être à même de tourner toutes ses forces vers l’Angleterre et l’obliger à une paix prompte. Les assertions avancées par la cour de Vienne, qui ont bouleversé le principe fondamental des préliminaires, qui était la paix séparée, les obstacles que, depuis, on a apportés à la négociation, ont fait perdre à la République française le seul avantage qu’elle avait dans la conclusion des préliminaires, et auquel elle avait tout sacrifié. En conséquence, nous préviendrons Leurs Excellences que si, au 1<sup>er</sup> octobre prochain, la paix n’est pas conclue à Udine, nous regarderons la base des préliminaires adoptés comme nulle et devrons traiter sur les principes de la position respective des deux puissances. C’est le seul mezzo termine, citoyen ministre, que j’aie imaginé pour presser un peu ces gens-ci, qui ne finiraient jamais. » (1965, <em>CGNB</em>). Sur les préliminaires de paix signés à Leoben le 29 germinal an V [18 avril 1797], voir les lettres n°84, 89 et 90.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
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Etat général
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Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
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<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
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Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
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Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
<p> </p>
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Title
A name given to the resource
129. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-09-03
Creator
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Monge, Gaspard
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Dupond, Marie (édition scientifique)
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IX GM 1.126
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 p. ; 247 x 178 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Passeriano (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Première campagne d'Italie
-
https://eman-archives.org/monge/files/original/eca0c00e0932127669a3fa8714602f47.JPG
60aed7611516670c5826dd2846181424
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
26 fructidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Passeriano
Transcription
<div style="text-align: justify;">Au Quartier général de Passeriano, le 26 fructidor de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;">[écrit le 5 vendémiaire à l’adresse du C. Perret<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> par les relatιons extérieures à Udine]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je suis bien fâché, ma chère amie, que mes lettres de Venise aient mis tant de temps à te parvenir<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> ; et peut-être même précisément par les soins que j'avais pris pour qu'elles t'arrivent plus sûrement. Craignant que mes lettres ne fussent ouvertes à Milan par la police, ce qui n'aurait pas été un grand malheur, mais ce qui aurait pu les retarder d'une quinzaine de jours, je profitai de l'offre du ministre Lallement,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> de les insérer dans un paquet qui part tous les samedis par un courrier particulier, et qui met 13 jours à parvenir. La première que je t'envoyais de cette manière a dû retarder un peu ; mais toutes les autres ont dû suivre immédiatement de semaine en semaine, à moins qu'elles n'aient séjourné sur les tables du Bureau des affaires étrangères. Tu ne devais pas être inquiète parce que je t'avais prévenue que toutes les fois que je m'éloignerais de toi, les lettres mettraient du retard.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Depuis que je suis ici, où il n'y a que le château<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a>, je ne puis profiter que des courriers extraordinaires ; et si j'en manque un, à cause de quelque absence, cela fera du retard ; mais n'en conçois pas la moindre inquiétude. Je suis on ne peut pas mieux. Le général en chef<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> qui me retient auprès de lui, ainsi que tout ce qui l'entoure, me traite de la manière la plus aimable ; et rien ne contrarie mon état d'enfant gâté de la Révolution que d'être loin de toi.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je serai peut-être obligé dans quelques jours d'ici d'aller faire un tour à 70 milles d'ici dans le territoire d'Autriche aux mines d'Idria, pour choisir des échantillons de minéraux de mercure et en faire collections tant pour le Cabinet d'histoire naturelle du Jardin des plantes que pour le Conseil des mines<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> qui nous l'a bien recommandé.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Il n'y a plus communication de postes entre ce pays-là et celui-ci ; en conséquence, il est probable que pendant tout ce voyage, je ne pourrai pas t'écrire ; mais au nom de dieu, ne t'inquiète pas. Je serai muni de bons passeports et certainement je serai respecté. Au reste, en partant d'ici, je laisserai une lettre pour toi, et je t'écrirai dès que je serai de retour.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je serai enchanté de faire cette course, parce qu'elle complètera tout ce qu'on nous a demandé à Paris ; et que nous aurons rempli cette mission au gré de tout le monde.</div>
<div style="text-align: justify;">Les progrès que les royalistes faisaient à Paris et par imitation dans tout le reste de la République rendaient ici les plénipotentiaires de l'Autriche fort exigeants. À la vérité, le général en chef qui est aussi habile négociateur qu'il est grand guerrier, les jouait sous jambes ; et leur présente perpétuellement leur médiocrité intellectuelle et leur nullité politique, car ils ne sont plénipotentiaires que de nom. Mais les nouvelles que le général a reçues hier des événements du 18 à Paris doivent rabattre de leur exigence<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> ; et rendre leur maître beaucoup moins confiant. Il est bien probable que la paix se fasse, et qu'elle sera bonne et avantageuse pour la France.</div>
<div style="text-align: justify;">Il serait bien beau que nous eussions le Rhin pour limite, et que tous les anciens Gaulois découverts et soumis par César, et qui depuis Charlemagne ont toujours été désunis et partagés entre différents tyrans, fussent désormais rétablis en un grand corps de nation, conformément à leurs intérêts et à leur antique inclination. Il serait bien beau que nous fondassions en Italie une belle république puissante et capable de résister par ses propres forces aux vues ambitieuses d'un despote qui, élu par les Allemands, se croit toujours maître de Rome et souverain de l'Italie. Mais sur tout cela, tu sais bien que si on me fait quelques confidences, je ne dois pas en abuser, et que si l'on ne m'en fait pas, je ne dois pas être ici un espion qui surprenne quelques résultats pour les publier contre l'intérêt de son pays, surtout quand ce pays est endoctriné par des journaux infâmes, qui se laissent soudoyer sans pudeur par les ennemis de la République et qui, se prenant pour modèles, voudraient que la nation fut vile comme eux. Tandis qu'elle est destinée à briller du plus grand éclat (ne parle de cela à personne). <a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Le pauvre général est accablé de lettres turques et arabes qu'il reçoit de tous les hommes puissants en Turquie et dans lesquelles on chante la gloire de la grande nation et on lui demande son amitié ; je crois qu'il en publiera quelques-unes.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je te suppose actuellement à la campagne chez mon frère ; embrasse-le de ma part, ainsi que ma sœur et sa bonne maman.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Mille compliments à Louise, Paméla, à Fillette,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a></div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le citoyen Berthollet est retourné à Venise depuis une huitaine de jours.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Hier je fus à 20 milles d'ici visiter une bibliothèque de laquelle je rapportai 10 manuscrits<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a>, et en chemin je faisais le projet de t'emmener avec moi dans la première tournée.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Je sais bien que tu es une voyageuse bien poltronne ; mais tu penses bien aussi que je ferais tout ce qui dépendrait de moi pour que la tournée fut agréable. Tu serais absolument ta maîtresse de partir et de t'arrêter quand tu voudrais, et je ne contrarierais jamais tes inquiétudes. Penses-y, et si tu en as le courage, c'est une affaire faite. Quant à moi, ce serait le plus joli cadeau que tu pourrais me faire.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Claude-Camille PERRET (1769 - 1834).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Les lettres n°118, 119, 122, 125 et 127.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jean-Baptisre LALLEMENT (1736-1817) ambassadeur de la République française à Venise, mais éloigné de Venise par Bonaparte à partir de mai 1797.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge répond à Catherine qui lui écrit de Paris le 23 thermidor an V [10 août 1797] « […] je devrais déjà en avoir une de Venise, si tu es parti de Milan le 4, voilà 20 jours. » Monge la prévient que l’éloignement provoque un ralentissement de la correspondance. Voir les lettres n°30 et 95.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Bonaparte établit le quartier général à la « Villa Manin di Passeriano », palais du dernier doge de Venise, dans la commune de Codroipo. Voir la lettre n°128.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Voir lettre n°128.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> En 1794, l’agence des mines est créée par un arrêté du 1er juillet 1794 (13 messidor an II) du Comité de Salut public. Elle est composée de trois membres nommés par le Comité. Sous le Directoire, l’agence devient le Conseil des mines par la loi du 30 vendémiaire an IV [22 octobre 1795], il est constitué de Francois Pierre Nicolas GILLET de LAUMONT (1747-1834), Antoine-Marie LEFEBVRE D'HELLANCOURT (1759-1813) et Claude-Hugues LELIEVRE (1752-1835). Le Conseil a sous sa direction le corps des mines composé d'inspecteurs, d'ingénieurs et d'élèves et elle assure l’administration des Mines par le biais d’une communication directe avec tous les concessionnaires et exploitants de mines.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Le 4 Germinal an V [24 mars 1797], Bonaparte écrit au Directoire « Nous sommes maîtres des célèbres mines d’Idria. » (1471, <em>CGNB</em>). Il s’agit des mines de Mercure de la ville d’Idria dans le Frioul, le site est si célèbre qu’une entrée de l’<em>Encyclopédie</em> <em>méthodique</em> lui est consacrée. Depuis 1783, la région d’Idria faisait partie de l’Empire d’Autriche-Hongrie. La ville d’Idria désormais slovène est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Voir les lettres n°132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Le 10 vendémiaire an VI [1<sup>er</sup> octobre 1797], Catherine lui répond de Paris : « Je suis fâchée de te savoir à cette mine d’Idria en Autriche, votre mission n’en aurait pas été moins bien remplie quand il n’y aurait pas eu de mine de mercure. Au moment où les hostilités recommencent, il n’est pas prudent de s’isoler… »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Après les élections de germinal an V (mars 1797) pour le renouvellement du premier tiers sortant, les conseils voient l'écrasement des candidats directoriaux et la victoire des royalistes. Le 18 Fructidor an V [4 septembre 1797] a lieu un coup d’État à Paris qui vise à écarter les royalistes du pouvoir. Pichegru et Barthélemy sont arrêtés ; Carnot, parvient à s'enfuir. Les élections sont cassées dans quarante-neuf départements, et une soixantaine de députés et de journalistes, d'anciens policiers et à des chansonniers contre-révolutionnaires sont déportés en Guyane. Pour remplacer Carnot et Barthélemy, le choix des conseils épurés se porte sur Merlin de Douai et François de Neufchâteau, précédemment ministres. Des mesures répressives frappent émigrés et prêtres réfractaires. Monge ne s’alarme pas de l’éviction du Directoire de son ancien élève et collègue Lazare Carnot. (Voir la lettre n°13.) Catherine lui écrit à ce sujet le 30 fructidor an V [16 septembre 1797] : « […] je suis persuadée que vous savez à présent la nouvelle des événements du 18. Cela vous déterminerait à venir nous rejoindre, il n’y a plus de danger à présent à être ici, et républicain. Je ne vois pas ce que vous feriez en Italie, il y a assez longtemps que vous y êtes. Votre mission est finie, vous n’en avez pas d’autre, ainsi revenez bien vite. » Voir la lettre n°132. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n°89, 90, 110, 116, 118, 119, 127, 128, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Dès cette lettre apparaissent deux éléments de l’Expédition d’Égypte : sa nature grandiose et prestigieuse (voir les lettres n°153, 163, 171, 174, 176, 184 et 187) et le secret dans lequel elle est préparée. (Voir les lettres n° 153, 154, 156, 157, 163, 164, 171 et 177). Dans ses <em>Mémoires</em>, Bourrienne le secrétaire et ami de Bonaparte indique au sujet du projet de l’expédition d’Égypte que c’est à Passeriano qu’elle est projetée : « Ce fut à Passeriano que, voyant approcher le terme de ses travaux en Europe, il [Bonaparte] porta sérieusement ses regards vers l’Orient. Pendant ses longues promenades du soir, à Passseriano, dans un parc magnifique, il se plaisait à rappeler toutes les célébrités de ces contrées, à parler de tant d’empires fameux, qui ont disparu après s’être bouleversés les uns les autres, mais dont le souvenir est encore dans la mémoire des hommes ; il disait : « L’Europe est une taupinière, il n’y a jamais eu de grands empires et de grandes révolutions qu’en Orient, où vivent six cents millions d’hommes. » Il y trouvait le berceau de toutes les religions, de toutes les extravagances métaphysiques. Ce sujet était non moins intéressant qu’intarissable ; aussi s’en entretenait-il presque chaque jour avec ses généraux intimes, ses aides de camp et moi. Monge était presque toujours de la conversation. Ce savant homme, qui avait l’esprit et le cœur ardent, abondait dans le sens du général en chef, et excitait encore avec sa chaleur d’esprit la vive imagination de Bonaparte. Tout le monde faisait chorus. Ainsi, je le répète, le Directoire n’a été pour rien dans le renouvellement du projet de cette mémorable entreprise, dont l’issue n’a toutefois répondu ni aux grandes vues qui l’avaient conçue ni à la hardiesse du plan. » BOURRIENNE (1829), <em>Mémoires de M. de Bourrienne, ministre d’état, sur Napoléon, le Directoire, le Consulat, l’Empire et la Restauration</em>, Bruxelles, A. Wahlen, et H. Tarlier, pp. 39-40. Voir la lettre n°154. André Thouin donne un éclairage différent sur la genèse et la préparation du projet en donnant aux savants Monge et Berthollet un rôle majeur et en laissant entendre la difficulté qu’il y a à collaborer avec les deux savants. À son retour en France en avril 1798, Talleyrand, ministre des relations extérieures, Bonaparte et Berthollet lui proposent chacun à leur tour de prendre part à l’expédition préparée en secret : « Je consultai l’un des membres du gouvernement sur le voyage dont il était question et sur le genre d’intérêt qu’on mettait à ce que j’en fisse partie. Voici ce que ce personnage, en qui j’avais toute confiance, me dit avec franchise : « -L’expédition a pour objet l’Égypte. Il est question de coloniser ce pays et de la réunir à la France ; de le faire servir de passage pour le commerce des Indes-Orientales en ouvrant un canal de navigation du Nil à la mer Rouge, et de ruiner par ce moyen le commerce des Anglais. Ce projet, conçu par Monge et Berthollet, est devenu celui du général Bonaparte, qui l’a fait agréer au Directoire exécutif. C’est ce général qui est chargé de tout ce qui a rapport à l’entreprise. Berthollet, en grande partie, a fixé le nombre et le choix des savants et des artistes. Ce nombre a paru, d’une part trop considérable ; et d’une autre, le choix des individus peu propre à entretenir la bonne intelligence et l’harmonie nécessaires pour rendre le voyage agréables aux personnes et utile au progrès des sciences et des arts. » Thouin inscrit le caractère de Monge sur la liste les raisons qui le conduisent à refuser de prendre part à l’expédition : « […] enfin, sur le caractère de mon collègue Monge, dont les principes, soit en politique, soit en matière de sciences et d’arts, n’étaient rien moins que tolérants ; par toutes ces considérations, je me déterminai à répondre de manière évasive à toutes les propositions qui me furent faites pour prendre part à l’expédition qu’on préparait à Toulon. » THOUIN A. (1841), pp. 484-485.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Voir la lettre n°119, dans laquelle Monge ne saisit pas encore l’enjeu de la prise des îles de Corfou, Zante, Céphalonie. Au sein des relations entre la France et l’Empire ottoman, l’idée d’une expédition en Égypte comme opération de prestige n’est pas nouvelle et assez répandue. (Fourier, J. [1809] (1821), « Préface historique », <em>Description de l’Égypte ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l’expédition française</em>. Pansckoucke, 1, ii). Des projets d’expédition en Égypte sont envisagés aussi comme une stratégie pour maintenir un équilibre commercial et territorial entre les grandes puissances européennes depuis le XVII<sup>e</sup> siècle. Au cours des années 1780, les projets de conquêtes sont abandonnés au profit de politiques diplomatiques mises en oeuvrent au travers de la coopération technique et scientifique. (HITZEL F. (1999), « La France et la modernisation de l’empire ottoman à la fin du XVIII<sup>e</sup> siècle », pp. 9-10.)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Louis MONGE (1748-1827), sa femme Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827) et sa belle-mère ? DESCHAMPS ( ? - ?). Louis e t sa femme habitent à l’extérieur de Paris. Voir la lettre n°135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Anne Françoise HUART (1767-1852) sa jeune sœur.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge reste seul avec Bonaparte.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Suivant les ordres de Bonaparte, Monge se rend à San Daniele del Friuli commune italienne de la province d’Udine. Sur le procès-verbal signé par Monge figure la liste des manuscrits saisis dans la bibliothèque publique de la Ville destinés à la Bibliothèque nationale : n°4 « Variorum sermones membraneus « (XII<sup>ème</sup> siècle), n°54 « Psalterium » (XII<sup>ème</sup> siècle), n°34<em> « </em>S<sup>tus</sup> hieronymus » (XI<sup>ème</sup> siècle), n°147 « Aesopi fabula » (XIII<sup>ème</sup> siècle) et sous le n°175 « S<sup>ti</sup> Isdori differentiarum liber » (XIII<sup>ème</sup> siècle), « Persius et Juvenalis » (XV<sup>ème</sup> siècle), « Plini Historia naturalis » (XV<sup>ème</sup> siècle), et trois volumes de Titus Livius (XV<sup>ème</sup> siècle). Est aussi saisie une édition en onze volumes des œuvres de Francesco Filelfo publiée à Brescia en 1488. B.É.. Sur les cinq cents manuscrits saisis à Venise comme le stipule l’article 3 du Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V], voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 127, 128 130, et 140.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Monge avait l’habitude de se faire accompagner de ses filles lors de ses tournées en tant qu’examinateur des aspirants de la Marine. Voir les lettres n°9 et 173. Monge est nommé à ce poste en octobre 1783 remplaçant Étienne Bezout, il démissionne en 1799 et propose son frère qui l’a toujours remplacé lors de ses missions. Voir les lettres n°26 et 204. Sur l’action de Monge à la Marine voir les lettres n°118, 127 et 132. </p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
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Inédit.
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Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
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Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
131. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-09-12
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
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Français
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<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.127
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 233 x 170 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Passeriano (Italie)
Description
An account of the resource
Lettre non signée qui contient une note "Ecrit le 5 vendémiaire à l’adresse du C Perret par les relations extérieures à Udine..."
Subject
The topic of the resource
Colonisation
Couple Monge
Première campagne d'Italie
République
Relation
A related resource
Sur des projets de colonisation, voir les lettres n°18, 177, 192, 196 et 197.
Colonisation
Couple Monge
Première campagne d'Italie
République
-
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aab990bca8edb5617cd3115f7da70a6e
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
3eme jour complémentaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Passeriano
Transcription
<div style="text-align: justify;">Passeriano, le 3e [jour] complémentaire an 5<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Un courrier extraordinaire va partir, ma chère amie, et je griffonne promptement un mot de lettre pour toi ; j'espère que tu la recevras bientôt, et la fraîcheur des nouvelles compensera la brièveté de la lettre. Il y a trois jours que nous avons reçu les papiers de Paris jusqu'au 22.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Les mesures du gouvernement sont rigoureuses et de nature à inspirer confiance à ses amis, et à tous les égoïstes qui n'ont d'autre soin que d'examiner quel est le parti le plus fort pour s'y jeter. Les patriotes de Venise sont aux anges, et nos Français qui y sont partagent leur enthousiasme.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Il faut que le gouvernement continue à avoir de l'audace, et qu'il fortifie l'armée d'ltalie sur laquelle vont tomber toutes les forces de l'Autriche. Il nous faut une paix, non seulement honorable pour la France, mais encore utile à nos amis. Il faut que l'amitié de la République soit avantageuse à ceux qui l'obtiennent. Il faut enfin profiter de ce mouvement qui, si on le saisit, pourrait être le dernier et porter la grande nation au faîte de la gloire.</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai vu que le Conseil des 500 m'avait compris dans la liste présentée aux Anciens pour le Directoire.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> C'est une chose flatteuse dans la circonstance, mais j'espère bien que la liste est trop belle pour qu'on soit obligé de penser à moi. Au reste, j'en serais bien fâché, et il vaudrait mieux me destiner à l'établissement de l'Instruction publique à laquelle j'ai longtemps pensé, que de me placer au timon des affaires pour lequel je suis moins propre que d'autres.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Il y a longtemps que je n'ai écrit à Marey et à sa femme ; les courriers ne passent pas par Nuits<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> ; d'ailleurs je ne les vois pas pour leur recommander la lettre que je leur remettrais ; je te serai donc bien obligé si dans ta première, tu leur parles de moi.</div>
<div style="text-align: justify;">La citoyenne Bonaparte<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> est arrivée ici hier soir, après avoir passé par Venise où elle a reçu des fêtes très aimables, et où elle a eu occasion de juger du zèle de ses habitants pour la liberté. Il serait bien cruel d'abandonner ces bonnes gens, et peut-être très impolitique.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je n'ai pas encore été à Idria ; peut-être m'y rendrai-je bientôt; cela dépend des arrangements du général en chef.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons ici le général Desaix qui a commandé l'armée du Rhin au dernier passage, et qui a défendu Kehl.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Il est extrêmement modeste, et il plaît généralement ici à tout le monde. Bonaparte lui a fait présent hier d'un beau sabre, et il a paru très sensible à ce témoignage d'estime.</div>
<div style="text-align: justify;">J'embrasse bien tendrement Louise, Paméla,<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> le ménage de mon frère,<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> celui de ta sœur<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a>. Si la citoyenne Berthollet est à Paris,<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> présente lui mes hommages. Son mari<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> est à Venise et se porte bien. Nos collègues Berthélemy et Tinet<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> doivent être partis pour la France. Je ne les ai pas vus avant leur départ. Le premier doit aller rejoindre Moitte et Thouin qui accompagnent le convoi à Marseille<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> ; peut-être l'autre ira-t-il directement à Paris.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Si Berthélemy y va, il ne manquera pas de t'aller voir. Fais-lui mille amitiés. C'est un homme extrêmement honnête, et bon patriote. Nous l'aimons tous et je crois qu'il nous rend la pareille.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, je t'embrasse bien tendrement.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> 22 fructidor an V [8 septembre 1797]. Coup d’état du 18 fructidor an V [4 septembre 1797]. Voir la lettre n°131.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Le 23 floréal an V [12 mai 1797], le peuple de Venise se révolte et le Sénat est renversé. Trois jours plus tard Bonaparte entre dans la ville. Le 27 floréal [16 mai 1797] un traité de paix entre la France et Venise est signé à Milan et une municipalité provisoire installée. Voir les lettres n°40. 45,76, 84, 90, 93, 96 et 99.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Monge l’apprend par les journaux. Catherine transmet à Monge les réactions d’Eschassériaux, son futur gendre, dans sa lettre du 30 fructidor an V [16 septembre 1797] : « Il t’aime beaucoup, il a été flatté de ce que tu as eu 179 voix pour être Directeur. Cela m’a fait aussi grand plaisir. Mais un bien plus grand de ce que tu n’en aies pas eu assez pour l’être. »</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge a déjà une expérience des hautes fonctions administratives, mais son expérience au ministère de la Marine d’août 1792 à avril 1793 a été difficile et son action ministérielle vivement critiquée aussi bien par ses contemporains que par les historiens. Voir TATON R. (1951), pp. 34-35 ; AUBRY P.-V. (1954), pp. 84-123 ; DE LAUNAY L. (1933), pp. 71-100. Lorsque Catherine trace le parcours de son mari depuis 1789 dans une lettre du 19 germinal an VI [8 avril 1798], elle ne manque pas de lui rappeler ce que son inexpérience dans les domaines de la politique et du pouvoir lui a coûté : « Te voilà donc ministre de la Marine malgré toi. J’ai été témoin de ton zèle et de la peine que ton inexpérience dans cette partie, te causait. Tu as eu le bonheur de sortir de là avec une réputation sans tache.» À l’automne 1796, même si Monge vibre avec Miot et Saliceti devant le spectacle des révolutions italiennes alors que sa mission à Rome est suspendue, il préfère rentrer à Florence avec Miot en laissant Salicetti s’embarquer pour la Corse et en exprimant la volonté de poursuivre sa mission sans changer la nature de son action en Italie. (Voir la lettre n°39.) Enfin, alors que Monge apprend qu’il a été élu directeur de l’École polytechnique, il se montre mécontent de devoir assumer des responsabilités administratives et cela même dans le domaine de l’instruction publique. Voir la lettre n°127. C’est pour cela que Monge peut étonner lorsqu’en mai 1798, il informe sa femme de son intention de siéger au Conseil des Anciens lorsqu’il sera rentré de l’expédition d’Égypte. Voir la lettre n°177.</p>
<p>L’expérience de Monge au ministère de la Marine n’a pas encore été l’objet spécifique d’une étude historique. Il semblerait qu’il ne faille pas seulement envisager le ministère comme un épisode de l’action révolutionnaire de Monge, mais comme un élément à inscrire dans une étude plus large de l’action de Monge à la Marine. Sur l’action de Monge à la Marine voir les lettres n°2, 118 et 127. Il faut mentionner les études de BOISTEL G., (2003), « Une loi de la marine discutée : la refonte des écoles de la Marine du 10 août 1791 dans la correspondance Gaspard Monge - Pierre Levêque », <em>Chronique d’histoire maritime</em>, n° 53, pp. 51-65 ; TAILLEMITE E. (2007), « Monge et la Marine » Bulletin de la SABIX, n°41 Un savant en son temps : Gaspard Monge (1746-1818), pp. 129-139.) Cette étude ne serait plus restreinte aux quelques mois du ministère mais elle s’étendrait de sa nomination comme examinateur de la Marine en octobre 1783 jusqu’à sa démission en 1799. (Voir les lettres n°2 et 204.) Elle ne serait pas restreinte à Paris, mais elle devrait prendre en compte les longues tournées d’examinateur (voir la lettre n°9) durant lesquelles Monge ne se départit pas de son regard scientifique, c’est à dire, de sa capacité à mettre en problème et en questions la réalité et le monde matériel. (Voir les lettres n°16 et 17). Ainsi elle ferait apparaître la nature scientifique et pédagogique de l’action de Monge dans le domaine de la Marine sans oublier d’envisager le <em>Traité élémentaire de statique à l’usage des élèves de la Marine </em>publié en 1788 comme une contribution au fondement de la mécanique et à la détermination de ses principes, donnant un exemple rigoureux de développement des liens entre domaines mathématiques. Monge est examinateur de la marine depuis presque dix ans lorsqu’il a été élu ministre, et il ne néglige pas l’expérience acquise dans ce domaine. Bien au contraire, c’est par le biais de la formation de ceux qui sont destinés au service public qu’il parvient à tisser des liens entre pratique scientifique et service public sans soumettre le premier au second. Lors de son ministère il élabore un texte dans lequel il cherche à montrer les enjeux des rapports entre sciences et arts et ceux d’une formation scientifique pour tous. En 1795, il l’utilise pour rédiger son « Programme » qui introduit ses leçons de Géométrie descriptive. (Voir la lettre n°3). L’engagement pédagogique est un caractère décisif de la pratique du mathématicien de la deuxième moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle qui détermine son action publique. (Voir les lettres n°3, 4 et 5.) </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et Émilie MONGE (1778-1867), fille aînée de Monge qui habitent à Nuits en Bourgogne. La dernière lettre écrite par Monge à Marey date du 14 floréal an V [3 mai 1797]. Voir la lettre n°90.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Marie-Joseph-Rose TASCHER DE LA PAGERIE vicomtesse de BEAUHARNAIS (1763-1814) mariée à Bonaparte le 19 ventôse an IV [9 mars 1795].</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Voir la lettre n°119. Monge fait apparaître une critique de la politique et de l’attitude du Directoire et de Bonaparte avec les républicains italiens qui comptent sur le soutien de la République française. Voir la lettre n°118.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821). Voir les lettres n°131 et 135.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Louis-Charles-Antoine DESAIX (1768-1800). Général de l’armée du Rhin, blessé en avril 1797, il occupe sa convalescence avec Bonaparte et ses victoires en Italie. Monge entretient de bonne relation avec lui. Ils collaborent lors de la préparation de l’expédition d’Égypte et l’embarquement de Civitavecchia dont le commandement est confié à Desaix. Voir la lettre n°161</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Louis MONGE (1748-1827) et Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852), son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) et leur fils Émile BAUR (1792- ?).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Les deux peintres commissaires Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810) et André THOUIN (1747-1824) voir les lettres n°121, 122 et 123.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Voir la lettre n°140.</p>
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Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
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Inédit.
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Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
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Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
132. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-09-19
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Rights
Information about rights held in and over the resource
<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.128
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 233 x 170 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Passeriano (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Première campagne d'Italie