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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
13 floréal an VI
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Rome, le 13 floréal de l'an VI de l'ère républicaine<br /><br /></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Monge, l'un des commissaires du Directoire exécutif envoyés à Rome au Directoire exécutif<br /><br /></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Citoyens directeurs,</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Je reçois l'ordre que vous me donnez, en date du 26 germinal, de partir avec l'expédition qui se prépare à Civitavecchia. En conséquence, je me rendrai demain dans ce port où le général Desaix attend les derniers ordres pour mettre à la voile.<a name="ftn"></a>[1]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Je suis infiniment sensible, citoyens Directeurs, aux témoignages honorables de confiance que vous avez bien voulu exprimer dans votre lettre.<a name="ftn"></a>[2] Je vous prie de compter sur le zèle avec lequel je m'efforcerai de contribuer de mes faibles moyens à la gloire de la République et à l'accomplissement des grandes vues de son gouvernement.<a name="ftn"></a>[3]</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Salut et respect.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn"></a>[1] Lettre du Directoire du 26 germinal an VI [15 avril 1798]. Monge est invité à s’embarquer avec le général Louis-Charles-Antoine Desaix (1768-1800) pour l’expédition préparée à Civita-Vecchia (AF III 517, plaquette 3310, pièce 1, minute de Merlin de Douai, copie au registre du bureau particulier, AF III 18, pp. 146-147) (PV, t. IV, p. 45.) Voir la lettre n°178.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn"></a>[2] Monge le souligne dans les lettres suivantes à Marey et à Catherine. Voir les lettres n°176 et 177.</p>
</div>
<div>
<p class="footnotetext"><a name="ftn"></a>[3] Sur la nature grandiose de l’expédition voir les lettres n°131, 153, 163, 171, 184 et 187.</p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Merlin de Douai, Philippe-Antoine (1754-1838)
Neufchâteau, Nicolas François de, (1750-1828)
Reubell, Jean-François (1747-1807)
Barras, Paul (1755-1829)
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Title
A name given to the resource
174. Monge au Directoire
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-05-02
Creator
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Monge, Gaspard
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Expédition d'Egypte
République
Source
A related resource from which the described resource is derived
Ms 2192 B.I.F., p. 185.
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
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Expédition d'Egypte
République
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
26 fructidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Passeriano
Transcription
<div style="text-align: justify;">Au Quartier général de Passeriano, le 26 fructidor de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;">[écrit le 5 vendémiaire à l’adresse du C. Perret<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> par les relatιons extérieures à Udine]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je suis bien fâché, ma chère amie, que mes lettres de Venise aient mis tant de temps à te parvenir<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> ; et peut-être même précisément par les soins que j'avais pris pour qu'elles t'arrivent plus sûrement. Craignant que mes lettres ne fussent ouvertes à Milan par la police, ce qui n'aurait pas été un grand malheur, mais ce qui aurait pu les retarder d'une quinzaine de jours, je profitai de l'offre du ministre Lallement,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> de les insérer dans un paquet qui part tous les samedis par un courrier particulier, et qui met 13 jours à parvenir. La première que je t'envoyais de cette manière a dû retarder un peu ; mais toutes les autres ont dû suivre immédiatement de semaine en semaine, à moins qu'elles n'aient séjourné sur les tables du Bureau des affaires étrangères. Tu ne devais pas être inquiète parce que je t'avais prévenue que toutes les fois que je m'éloignerais de toi, les lettres mettraient du retard.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Depuis que je suis ici, où il n'y a que le château<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a>, je ne puis profiter que des courriers extraordinaires ; et si j'en manque un, à cause de quelque absence, cela fera du retard ; mais n'en conçois pas la moindre inquiétude. Je suis on ne peut pas mieux. Le général en chef<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> qui me retient auprès de lui, ainsi que tout ce qui l'entoure, me traite de la manière la plus aimable ; et rien ne contrarie mon état d'enfant gâté de la Révolution que d'être loin de toi.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je serai peut-être obligé dans quelques jours d'ici d'aller faire un tour à 70 milles d'ici dans le territoire d'Autriche aux mines d'Idria, pour choisir des échantillons de minéraux de mercure et en faire collections tant pour le Cabinet d'histoire naturelle du Jardin des plantes que pour le Conseil des mines<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> qui nous l'a bien recommandé.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Il n'y a plus communication de postes entre ce pays-là et celui-ci ; en conséquence, il est probable que pendant tout ce voyage, je ne pourrai pas t'écrire ; mais au nom de dieu, ne t'inquiète pas. Je serai muni de bons passeports et certainement je serai respecté. Au reste, en partant d'ici, je laisserai une lettre pour toi, et je t'écrirai dès que je serai de retour.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je serai enchanté de faire cette course, parce qu'elle complètera tout ce qu'on nous a demandé à Paris ; et que nous aurons rempli cette mission au gré de tout le monde.</div>
<div style="text-align: justify;">Les progrès que les royalistes faisaient à Paris et par imitation dans tout le reste de la République rendaient ici les plénipotentiaires de l'Autriche fort exigeants. À la vérité, le général en chef qui est aussi habile négociateur qu'il est grand guerrier, les jouait sous jambes ; et leur présente perpétuellement leur médiocrité intellectuelle et leur nullité politique, car ils ne sont plénipotentiaires que de nom. Mais les nouvelles que le général a reçues hier des événements du 18 à Paris doivent rabattre de leur exigence<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> ; et rendre leur maître beaucoup moins confiant. Il est bien probable que la paix se fasse, et qu'elle sera bonne et avantageuse pour la France.</div>
<div style="text-align: justify;">Il serait bien beau que nous eussions le Rhin pour limite, et que tous les anciens Gaulois découverts et soumis par César, et qui depuis Charlemagne ont toujours été désunis et partagés entre différents tyrans, fussent désormais rétablis en un grand corps de nation, conformément à leurs intérêts et à leur antique inclination. Il serait bien beau que nous fondassions en Italie une belle république puissante et capable de résister par ses propres forces aux vues ambitieuses d'un despote qui, élu par les Allemands, se croit toujours maître de Rome et souverain de l'Italie. Mais sur tout cela, tu sais bien que si on me fait quelques confidences, je ne dois pas en abuser, et que si l'on ne m'en fait pas, je ne dois pas être ici un espion qui surprenne quelques résultats pour les publier contre l'intérêt de son pays, surtout quand ce pays est endoctriné par des journaux infâmes, qui se laissent soudoyer sans pudeur par les ennemis de la République et qui, se prenant pour modèles, voudraient que la nation fut vile comme eux. Tandis qu'elle est destinée à briller du plus grand éclat (ne parle de cela à personne). <a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Le pauvre général est accablé de lettres turques et arabes qu'il reçoit de tous les hommes puissants en Turquie et dans lesquelles on chante la gloire de la grande nation et on lui demande son amitié ; je crois qu'il en publiera quelques-unes.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je te suppose actuellement à la campagne chez mon frère ; embrasse-le de ma part, ainsi que ma sœur et sa bonne maman.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Mille compliments à Louise, Paméla, à Fillette,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a></div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le citoyen Berthollet est retourné à Venise depuis une huitaine de jours.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Hier je fus à 20 milles d'ici visiter une bibliothèque de laquelle je rapportai 10 manuscrits<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a>, et en chemin je faisais le projet de t'emmener avec moi dans la première tournée.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Je sais bien que tu es une voyageuse bien poltronne ; mais tu penses bien aussi que je ferais tout ce qui dépendrait de moi pour que la tournée fut agréable. Tu serais absolument ta maîtresse de partir et de t'arrêter quand tu voudrais, et je ne contrarierais jamais tes inquiétudes. Penses-y, et si tu en as le courage, c'est une affaire faite. Quant à moi, ce serait le plus joli cadeau que tu pourrais me faire.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Claude-Camille PERRET (1769 - 1834).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Les lettres n°118, 119, 122, 125 et 127.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jean-Baptisre LALLEMENT (1736-1817) ambassadeur de la République française à Venise, mais éloigné de Venise par Bonaparte à partir de mai 1797.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge répond à Catherine qui lui écrit de Paris le 23 thermidor an V [10 août 1797] « […] je devrais déjà en avoir une de Venise, si tu es parti de Milan le 4, voilà 20 jours. » Monge la prévient que l’éloignement provoque un ralentissement de la correspondance. Voir les lettres n°30 et 95.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Bonaparte établit le quartier général à la « Villa Manin di Passeriano », palais du dernier doge de Venise, dans la commune de Codroipo. Voir la lettre n°128.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Voir lettre n°128.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> En 1794, l’agence des mines est créée par un arrêté du 1er juillet 1794 (13 messidor an II) du Comité de Salut public. Elle est composée de trois membres nommés par le Comité. Sous le Directoire, l’agence devient le Conseil des mines par la loi du 30 vendémiaire an IV [22 octobre 1795], il est constitué de Francois Pierre Nicolas GILLET de LAUMONT (1747-1834), Antoine-Marie LEFEBVRE D'HELLANCOURT (1759-1813) et Claude-Hugues LELIEVRE (1752-1835). Le Conseil a sous sa direction le corps des mines composé d'inspecteurs, d'ingénieurs et d'élèves et elle assure l’administration des Mines par le biais d’une communication directe avec tous les concessionnaires et exploitants de mines.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Le 4 Germinal an V [24 mars 1797], Bonaparte écrit au Directoire « Nous sommes maîtres des célèbres mines d’Idria. » (1471, <em>CGNB</em>). Il s’agit des mines de Mercure de la ville d’Idria dans le Frioul, le site est si célèbre qu’une entrée de l’<em>Encyclopédie</em> <em>méthodique</em> lui est consacrée. Depuis 1783, la région d’Idria faisait partie de l’Empire d’Autriche-Hongrie. La ville d’Idria désormais slovène est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Voir les lettres n°132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Le 10 vendémiaire an VI [1<sup>er</sup> octobre 1797], Catherine lui répond de Paris : « Je suis fâchée de te savoir à cette mine d’Idria en Autriche, votre mission n’en aurait pas été moins bien remplie quand il n’y aurait pas eu de mine de mercure. Au moment où les hostilités recommencent, il n’est pas prudent de s’isoler… »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Après les élections de germinal an V (mars 1797) pour le renouvellement du premier tiers sortant, les conseils voient l'écrasement des candidats directoriaux et la victoire des royalistes. Le 18 Fructidor an V [4 septembre 1797] a lieu un coup d’État à Paris qui vise à écarter les royalistes du pouvoir. Pichegru et Barthélemy sont arrêtés ; Carnot, parvient à s'enfuir. Les élections sont cassées dans quarante-neuf départements, et une soixantaine de députés et de journalistes, d'anciens policiers et à des chansonniers contre-révolutionnaires sont déportés en Guyane. Pour remplacer Carnot et Barthélemy, le choix des conseils épurés se porte sur Merlin de Douai et François de Neufchâteau, précédemment ministres. Des mesures répressives frappent émigrés et prêtres réfractaires. Monge ne s’alarme pas de l’éviction du Directoire de son ancien élève et collègue Lazare Carnot. (Voir la lettre n°13.) Catherine lui écrit à ce sujet le 30 fructidor an V [16 septembre 1797] : « […] je suis persuadée que vous savez à présent la nouvelle des événements du 18. Cela vous déterminerait à venir nous rejoindre, il n’y a plus de danger à présent à être ici, et républicain. Je ne vois pas ce que vous feriez en Italie, il y a assez longtemps que vous y êtes. Votre mission est finie, vous n’en avez pas d’autre, ainsi revenez bien vite. » Voir la lettre n°132. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n°89, 90, 110, 116, 118, 119, 127, 128, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Dès cette lettre apparaissent deux éléments de l’Expédition d’Égypte : sa nature grandiose et prestigieuse (voir les lettres n°153, 163, 171, 174, 176, 184 et 187) et le secret dans lequel elle est préparée. (Voir les lettres n° 153, 154, 156, 157, 163, 164, 171 et 177). Dans ses <em>Mémoires</em>, Bourrienne le secrétaire et ami de Bonaparte indique au sujet du projet de l’expédition d’Égypte que c’est à Passeriano qu’elle est projetée : « Ce fut à Passeriano que, voyant approcher le terme de ses travaux en Europe, il [Bonaparte] porta sérieusement ses regards vers l’Orient. Pendant ses longues promenades du soir, à Passseriano, dans un parc magnifique, il se plaisait à rappeler toutes les célébrités de ces contrées, à parler de tant d’empires fameux, qui ont disparu après s’être bouleversés les uns les autres, mais dont le souvenir est encore dans la mémoire des hommes ; il disait : « L’Europe est une taupinière, il n’y a jamais eu de grands empires et de grandes révolutions qu’en Orient, où vivent six cents millions d’hommes. » Il y trouvait le berceau de toutes les religions, de toutes les extravagances métaphysiques. Ce sujet était non moins intéressant qu’intarissable ; aussi s’en entretenait-il presque chaque jour avec ses généraux intimes, ses aides de camp et moi. Monge était presque toujours de la conversation. Ce savant homme, qui avait l’esprit et le cœur ardent, abondait dans le sens du général en chef, et excitait encore avec sa chaleur d’esprit la vive imagination de Bonaparte. Tout le monde faisait chorus. Ainsi, je le répète, le Directoire n’a été pour rien dans le renouvellement du projet de cette mémorable entreprise, dont l’issue n’a toutefois répondu ni aux grandes vues qui l’avaient conçue ni à la hardiesse du plan. » BOURRIENNE (1829), <em>Mémoires de M. de Bourrienne, ministre d’état, sur Napoléon, le Directoire, le Consulat, l’Empire et la Restauration</em>, Bruxelles, A. Wahlen, et H. Tarlier, pp. 39-40. Voir la lettre n°154. André Thouin donne un éclairage différent sur la genèse et la préparation du projet en donnant aux savants Monge et Berthollet un rôle majeur et en laissant entendre la difficulté qu’il y a à collaborer avec les deux savants. À son retour en France en avril 1798, Talleyrand, ministre des relations extérieures, Bonaparte et Berthollet lui proposent chacun à leur tour de prendre part à l’expédition préparée en secret : « Je consultai l’un des membres du gouvernement sur le voyage dont il était question et sur le genre d’intérêt qu’on mettait à ce que j’en fisse partie. Voici ce que ce personnage, en qui j’avais toute confiance, me dit avec franchise : « -L’expédition a pour objet l’Égypte. Il est question de coloniser ce pays et de la réunir à la France ; de le faire servir de passage pour le commerce des Indes-Orientales en ouvrant un canal de navigation du Nil à la mer Rouge, et de ruiner par ce moyen le commerce des Anglais. Ce projet, conçu par Monge et Berthollet, est devenu celui du général Bonaparte, qui l’a fait agréer au Directoire exécutif. C’est ce général qui est chargé de tout ce qui a rapport à l’entreprise. Berthollet, en grande partie, a fixé le nombre et le choix des savants et des artistes. Ce nombre a paru, d’une part trop considérable ; et d’une autre, le choix des individus peu propre à entretenir la bonne intelligence et l’harmonie nécessaires pour rendre le voyage agréables aux personnes et utile au progrès des sciences et des arts. » Thouin inscrit le caractère de Monge sur la liste les raisons qui le conduisent à refuser de prendre part à l’expédition : « […] enfin, sur le caractère de mon collègue Monge, dont les principes, soit en politique, soit en matière de sciences et d’arts, n’étaient rien moins que tolérants ; par toutes ces considérations, je me déterminai à répondre de manière évasive à toutes les propositions qui me furent faites pour prendre part à l’expédition qu’on préparait à Toulon. » THOUIN A. (1841), pp. 484-485.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Voir la lettre n°119, dans laquelle Monge ne saisit pas encore l’enjeu de la prise des îles de Corfou, Zante, Céphalonie. Au sein des relations entre la France et l’Empire ottoman, l’idée d’une expédition en Égypte comme opération de prestige n’est pas nouvelle et assez répandue. (Fourier, J. [1809] (1821), « Préface historique », <em>Description de l’Égypte ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l’expédition française</em>. Pansckoucke, 1, ii). Des projets d’expédition en Égypte sont envisagés aussi comme une stratégie pour maintenir un équilibre commercial et territorial entre les grandes puissances européennes depuis le XVII<sup>e</sup> siècle. Au cours des années 1780, les projets de conquêtes sont abandonnés au profit de politiques diplomatiques mises en oeuvrent au travers de la coopération technique et scientifique. (HITZEL F. (1999), « La France et la modernisation de l’empire ottoman à la fin du XVIII<sup>e</sup> siècle », pp. 9-10.)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Louis MONGE (1748-1827), sa femme Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827) et sa belle-mère ? DESCHAMPS ( ? - ?). Louis e t sa femme habitent à l’extérieur de Paris. Voir la lettre n°135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Anne Françoise HUART (1767-1852) sa jeune sœur.</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge reste seul avec Bonaparte.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Suivant les ordres de Bonaparte, Monge se rend à San Daniele del Friuli commune italienne de la province d’Udine. Sur le procès-verbal signé par Monge figure la liste des manuscrits saisis dans la bibliothèque publique de la Ville destinés à la Bibliothèque nationale : n°4 « Variorum sermones membraneus « (XII<sup>ème</sup> siècle), n°54 « Psalterium » (XII<sup>ème</sup> siècle), n°34<em> « </em>S<sup>tus</sup> hieronymus » (XI<sup>ème</sup> siècle), n°147 « Aesopi fabula » (XIII<sup>ème</sup> siècle) et sous le n°175 « S<sup>ti</sup> Isdori differentiarum liber » (XIII<sup>ème</sup> siècle), « Persius et Juvenalis » (XV<sup>ème</sup> siècle), « Plini Historia naturalis » (XV<sup>ème</sup> siècle), et trois volumes de Titus Livius (XV<sup>ème</sup> siècle). Est aussi saisie une édition en onze volumes des œuvres de Francesco Filelfo publiée à Brescia en 1488. B.É.. Sur les cinq cents manuscrits saisis à Venise comme le stipule l’article 3 du Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V], voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 127, 128 130, et 140.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Monge avait l’habitude de se faire accompagner de ses filles lors de ses tournées en tant qu’examinateur des aspirants de la Marine. Voir les lettres n°9 et 173. Monge est nommé à ce poste en octobre 1783 remplaçant Étienne Bezout, il démissionne en 1799 et propose son frère qui l’a toujours remplacé lors de ses missions. Voir les lettres n°26 et 204. Sur l’action de Monge à la Marine voir les lettres n°118, 127 et 132. </p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
131. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-09-12
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Rights
Information about rights held in and over the resource
<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.127
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 233 x 170 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Passeriano (Italie)
Description
An account of the resource
Lettre non signée qui contient une note "Ecrit le 5 vendémiaire à l’adresse du C Perret par les relations extérieures à Udine..."
Subject
The topic of the resource
Colonisation
Couple Monge
Première campagne d'Italie
République
Relation
A related resource
Sur des projets de colonisation, voir les lettres n°18, 177, 192, 196 et 197.
Colonisation
Couple Monge
Première campagne d'Italie
République
-
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
13 fructidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Passeriano
Transcription
<div style="text-align: justify;">À Passeriano, village à un poste d'Udine, Quartier général de l'armée d'Italie</div>
<div style="text-align: justify;">Le 13 fructidor de l'an V de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je meurs d'envie, ma chère amie, de te voir, de t'embrasser, de te caresser et malheureusement je vois toujours reculer le moment où j'espère pouvoir le faire.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Nous avions appris que le général en chef se rendait à Udine pour traiter enfin de la paix.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Nous nous étions mis en chemin pour Udine, Berthollet et moi, avec une chemise dans notre poche pour venir voir le général. En chemin, nous apprenons qu'il n'est pas à Udine, mais à un village peu distant. Nous nous y rendons et nous trouvons le général qui nous fait mille amitiés et qui nous traite comme si nous devions rester longtemps. Au bout de deux jours, nous recevons une lettre de lui, renvoyée de Venise, par laquelle il nous invite à venir pour quinze jours avec lui dans sa solitude.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Nous voilà donc ici sans chemise, obligés d'avoir recours au tiers et au quart, au général lui-même, pour avoir du linge de corps pendant que des bonnes femmes du lieu blanchissent notre dépouille. Au reste, tout cela n'est que niaiseries dont je te parle faute d'autres choses plus importantes. J'ai pressenti le général sur mon retour en France. Il me conseille de rester en Italie encore quelque temps, et de terminer auparavant la mission dont nous sommes chargés à Venise. Ainsi, ma chère amie, comme tu vois, mon départ est reculé et ce qu'il y a de plus, je ne sais de combien, ni jusqu'à quand.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Hier, il a rassemblé son état-major et il a voulu me faire parler sur ma pauvre géométrie descriptive. Je m'en suis tiré de mon mieux et, après la séance, tout le monde s'est écrié que c'était un bon signe pour la paix, car à Macerata, la veille d'arriver à Tolentino, nous avions déjà eu une séance qui avait été suivie du traité de paix avec Rome<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> et on présume de là que nous allons avoir la paix avec l'Empereur.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Ne conclus cependant rien de mon bavardage, car il n'y a encore que les premières visites de politesse qui soient faites, et même le général qui devait aller aujourd'hui à Udine rendre aux plénipotentiaires leur visite et dîner avec eux, n'a pu le faire à cause d'une colique qui l'a retenu au lit toute la journée.</div>
<div style="text-align: justify;">J'ai eu du plaisir à venir dans ce pays-ci ; nous avons passé la Piava, le Tagliamento dont nous nous occupions si fort lorsque nous étions à Rome et quand, avec le plus vif intérêt, nous suivions les progrès de l'armée d'Italie dans ce pays-ci.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons été hier à Udine pour chercher des livres que nous étions autorisés à y croire et qui devaient faire partie des 500 manuscrits de Venise, mais nous ne les avons pas trouvés. Ils ont disparu depuis longtemps.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Le général nous a proposé d'aller à Trieste. Nous en sommes plus près que de Venise. Mais, ma foi, je commence à en avoir assez de l'Italie et comme notre voyage ne serait d'aucune utilité pour la République et qu'il ne tendrait qu'à notre satisfaction personnelle, nous n'avons pas voulu faire cette dépense et nous resterons ici jusqu'à ce que la discrétion commande notre retour à Venise. Je t'écris, ma chère amie, sur le bout de la table du général Berthier<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> avec une mauvaise plume, voyant peu clair et je doute que tu puisses lire cette lettre. Mais pourvu que tu reconnaisses que je me porte bien, que je m'occupe beaucoup de toi, que je m'ennuie beaucoup de ne pas te voir, cela me suffit.</div>
<div style="text-align: justify;">Les papiers de France ne me paraissent pas aussi alarmants qu'ils étaient il y a un mois et il me semble que la République se tirera encore de ce pas-là. Le Directoire demande la paix à corps et à cri. Ne serait-ce pas l'effet des machinations de nos ennemis ? Il paraîtrait qu'elle ne lui sera pas favorable. Nous sommes en si bonne position pour faire la guerre, du moins en Italie que si Bonaparte tirait encore une fois le sabre, nous ne pourrions faire qu'une paix avantageuse. D'ailleurs il ne faut pas que le Directoire compte sur l'amitié d'aucun roi; nous ne pouvons avoir d'amis que dans les républiques filles de la grande nation, et tout contrat que nous passerions avec les despotes, ne peut être que désastreux, parce que la paix une fois faite et nos forces rentrées sur notre territoire, nous ne serons jamais dans la belle position où nous nous trouvons. Nous pourrions aujourd'hui démocratiser l'Europe, et quand nous serons désarmés, nous aurons peut-être bien de la peine à rester nous-mêmes démocrates.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu ta lettre du 23 thermidor où tu me parles du dîner de Saliceti.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Si tu le vois, dis-lui que j'ai le plaisir de voir le général Franceschi avec lequel je parle souvent de lui.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie ; on ne peut pas faire une lettre plus vide de choses, mais que vous dire ? Il n'y a pas de plus mal chaussés que les cordonniers. Je t'embrasse bien tendrement. Ce sera bien autre chose quand je te tiendrai. Mille choses caressantes à Louise<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> et à tous nos amis.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> C’est ici l’expression la plus spontanée de tendresse envers sa femme. C’est l’unique fois qu’il en fait l’incipit de sa lettre.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Avec les plénipotentiaires autrichiens. Les préliminaires ont été signés le 29 germinal an V [13 avril 1797]. Les négociations reprennent pour la signature de la paix définitive.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jusqu’à la signature du traité de Campoformio en octobre 1797, Bonaparte établit le quartier général à la « Villa Manin di Passeriano », palais du dernier doge de Venise, dans la commune de Codroipo, près d’Udine. NB au général Clarke, le 4 fructidor an V [21 août 1797] : « Je pars demain […] pour me rendre à la campagne du doge de Venise, près de Codroipo. Si l’intention des plénipotentiaires est de se loger à la campagne, je dirai au général Victor de se donner les sollicitudes nécessaires pour trouver aux environs un logement convenable. S’ils préfèrent rester à Venise, on pourra tenir alors nos conférences alternativement à Udine et à la campagne. […] Je vous prie de me renvoyer le courrier par Trévise, Padoue, Vicence et Vérone, afin que je sois instruit si le troisième plénipotentiaire est arrivé ; car comme j’ai beaucoup à faire dans mes divisions, je ne voudrais pas arriver avant M. Degelmann [membre de la délégation autrichienne] ; je trouverais fort désagréable de rester cinq ou six jours sans rien faire. » (CGNB, 1923). Voir les lettres n°138</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Sur la question du retour en France de Monge pour assister au mariage de sa fille Louise voir les lettres n°126, 127, 136 et 137</p>
</div>
<div>
<h6><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Le traité de Tolentino avec le Pape, signé le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797]. Sur l’usage de la géométrie descriptive et son public. Voir la lettre n° 62. </h6>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> François II (1768-1835).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> À la fin du mois de mars 1797. Voir la lettre n°76.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Sur le choix et la saisie des manuscrits de Venise voir les lettres n°110, 114, 117, 118, 122, 123, 127, 130, 131 et 140.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Louis-Alexandre BERTHIER (1753-1815).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Sur la montée des Royalistes à Paris après leur victoire en avril 1797 aux élections pour le renouvèlement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor voir les lettres n° 89, 90, 110, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> De Paris le 23 thermidor an V [10 août 1797], Catherine lui raconte ce dîner : « Enfin mon cher ami, j’ai eu Sa[aliceti] à dîner le 21 de ce mois. Je lui avais écrit à l’adresse que tu m’avais envoyée de Milan. Il m’a répondu une lettre fort honnête, il est très aimable. Le C[itoyen] de Sorgues, C[itoyen] Guyot et sa femme, ton frère, ta belle-sœur ; le dîner fut extrêmement gai, après dîner Louise a joué ces hymnes chéris, la présence de certains Républicains jointe à l’amour de la patrie ont animé son cœur et ses doigts. Je t’assure qu’elle y a mis de l’expression, tous, les uns après les autres, m’ont dit qu’il y avait longtemps qu’ils n’avaient passé une journée aussi agréable. J’avais eu soin de me mettre à table entre les C[itoyens] S[aliceti]. et D[esaix] pour parler de toi plus à mon aise. Je me suis bien satisfaite ; j’ai eu le plaisir d’entendre parler de toi en bons termes, cela m’a donné un plus d’esprit qu’à mon ordinaire ». Voir la lettre n°116.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Jean-Baptiste FRANCESCHI (1767-1810).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Louise MONGE (1779-1874).</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
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Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
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<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
128. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-08-30
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
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<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
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IX GM 1.125
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 245 x 178 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Passeriano (Italie)
Subject
The topic of the resource
République
Couple Monge
Première campagne d'Italie
Couple Monge
Première campagne d'Italie
République
-
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
9 fructidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Venise
Transcription
<div style="text-align: justify;">Venise, le 9 fructidor de l'an V de la République française</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Enfin, ma chère amie, je viens de clore le catalogue des 500 volumes que nous avons choisis dans les diverses bibliothèques de l'ancien État de Venise.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Ce choix est très beau, et nous espérons que les administrateurs de la Bibliothèque nationale<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> seront contents de nous. On va copier cette liste, puis nous la remettrons à notre ministre Lallement, qui la présentera à la municipalité, et requerra l'ordre pour que la livraison en soit faite.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Ainsi, il ne restera bientôt plus que l'encaissement et l'emballage, opérations pour lesquelles Berthollet qui resterait ici serait bien plus que suffisant.</div>
<div style="text-align: justify;">Le général en chef est à Udine<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ; nous partirons ce soir, Berthollet et moi, pour aller l'y voir, lui parler de différents objets, et surtout lui demander qu'il me laisse partir pour Paris.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Il nous faudra un jour pour aller, au moins un jour pour rester, car nous irons voir la Bibliothèque,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> et un jour pour revenir. Et en supposant que j'aie ma liberté, il me faudra au moins un jour ici pour faire mes paquets et mes adieux ; et alors je volerai auprès de toi. Mais, comme tu vois, tout cela est conditionnel. Peut-être aurai-je l'occasion de t'écrire d'Udine ; et la lettre te parviendra vraisemblablement plus tôt.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu ta dernière du 18 thermidor.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> J'ai fait à Berthollet tes compliments. Il t'en remercie ; il joindra vraisemblablement à celle-ci une lettre pour sa citoyenne ; tu voudras bien la lui faire passer.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je suis fâché que l'on pense à moi pour la place de directeur de la pauvre École polytechnique. Indépendamment de ce que je suis moins propre qu'un autre à des fonctions administratives,<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> et aux démarches qu'exigera du directeur l'état menaçant dans lequel est l'École,<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> cette fonction me prendra du temps et m'empêchera d'achever le travail relatif à la partie d'enseignement dont j'étais chargé, et qu'il importe de terminer entièrement.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Au reste, je ferai de mon mieux, et si mes collègues, comme je l'espère, ont la bonté de m'aider, je pourrai peut-être tout accorder. Ah si la pauvre République française allait comme l'École ! mais il y a loin de la coquille de noix au vaisseau de 120 canons.</div>
<div style="text-align: justify;">En rendant compte de l'arrivée du convoi de tableaux, les papiers et toi ne parlez que des tableaux de Parme. Il n'y a pas eu d'envoi particulier de Parme. Tous les tableaux de Milan, Bologne, Cento, Ferrare, Modène, Parme et Plaisance ont été compris dans l'envoi fait à Toulon l'année passée, et si ce convoi a été conduit tout à Paris, il doit y avoir le St Jérôme du Corrège, et la Ste Cécile de Raphaël. Ne manque pas de les aller voir, surtout la dernière dont tu sais que je suis amoureux.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons vu le message du Directoire relatif aux adresses des armées ; ce message est lui-même une preuve de la nécessité de ces adresses ; et si l'on est content de voir le Directoire se prononcer enfin énergiquement pour les républicains, ils sont encore inquiets sur les dangers au milieu desquels il a laissé venir la pauvre République.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Puisse-t-il manœuvrer habilement, ne pas s'en rapporter à de fausses cartes, et avoir un peu plus de confiance dans les vieux patrons de la révolution, qui ne peuvent se sauver qu'avec le vaisseau chéri, et qui, s'ils se trompent, sont au moins de bonne foi ; tandis que tous les autres conseillers peuvent être soupçonnés de perfidie ou de faiblesse.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, je t'embrasse tendrement, ne m'oublie pas auprès des deux ménages de nos frère et sœur,<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> et de la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a>. J'aurai grand plaisir à embrasser la bonne Louise et l'espiègle de Paméla.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Mille compliments à Barruel<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> et à tous ceux qui se ressouviennent de moi.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Sur la saisie de cinq cents manuscrits saisis à Venise comme le stipule l’article 3 du Traité de Milan , voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 128, 130, 139 et 140.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Les administrateurs-conservateurs des imprimés Jean-Augustin CAPPERONNIER (1745-1820) et Joseph VAN-PRAET (1754-1837) et des manuscrits Louis-Mathieu LANGLÈS (1763-1824) et Gabriel de LA PORTE DU THEIL (1742-1815).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Jean-Baptiste LALLEMENT (1736-1817) ambassadeur de la République française à Venise qui est organisée en municipalité en mai 1797. Voir les lettres n° 96 et 99.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821). Le général est à Passeriano voir la lettre n°128.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Afin que Monge puisse assiste au mariage de sa fille Louise avec Joseph Echassériaux. Voir les lettres n°125, 126, 137 et 138.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Les commissaires n’y trouvent pas ce qu’ils cherchent. Voir la lettre n°128.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Monge a de nombreuses occasions. Il ne quitte Passeriano que lorsque le traité de paix avec l’Autriche est signé, le 27 vendémiaire an VI [18 octobre 1797]. Il arrive à Paris le 5 brumaire [26 octobre]. Voir la lettre n°138.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Lettre de Catherine de Paris, du 18 thermidor an V [5 août 1797].</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) et sa femme Marie-Marguerite BAUR (1745-1829). Il n’y a qu’une seule lettre de la correspondance de Berthollet à sa femme qui soit conservée. Voir les lettres n°21 et 138.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Monge a l’expérience des hautes fonctions administratives, mais son expérience au ministère de la Marine d’août 1792 à avril 1793 a été difficile et son action ministérielle vivement critiquée malgré une bonne connaissance du domaine. Sur l’action de Monge à la marine voir les lettres n°118 et 132. </p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Monge répond précisément à sa femme qui lui écrit à ce sujet dans sa lettre du 18 thermidor an V [5 août 1797] : « J’ai différé jusqu’aujourd’hui à te parler de l’École, tu dois être proposé aujourd’hui au conseil pour être directeur. Tu l’aurais été quintidi dernier, mais on a réfléchi qu’il fallait avant le proposer au ministre. Le C[itoyen] Deshauchamps [directeur de l’École] a dû y aller hier, tu sais que (c’est F[rançois] de Neufchâteau qui est ministre de l’Intérieur), B[arruel] [instituteur à l’École] viendra ce soir me dire le résultat du conseil, cette École a de puissants ennemis. L’entourage d’un de nos Dieux la voit d’un mauvais œil, comme ce Dieu a perdu la tête, ceux qui l’entourent n’y voient pas très juste. Tous ceux qui tien[nen]t à l’École [ont] le plus grand désir de t’avoir, ils prétendent que tu soutiendras cet Édifice qui a coulé tant d’argent et qui est prêt à crouler.». L’École a été victime de plusieurs attaques durant l’absence de Monge. Voir les lettres n°17, 43, 77 et 95. Dans sa lettre précédente du 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine donne un indice des difficultés que rencontre l’École en informant Monge que sa Géométrie descriptive est la cible de critiques. Sur l’usage de la Géométrie descriptive selon Monge voir la lettre n°62. Monge est officiellement élu directeur par le Conseil avant son retour d’Italie le 1<sup>er</sup> Vendémiaire an VI [22 septembre 1797]. Le 14 Vendémiaire [5 octobre] le ministre de l’Intérieur Letourneux reçoit le texte de la délibération, et le lendemain de son retour en France, le 7 Brumaire [28 octobre], le Directoire ratifie le résultat de l’élection.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p class="footnotetext"><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> De Paris le 17 germinal an VI [6 avril 1798­], Catherine forme le même vœu alors que Monge s’apprête à embarquer pour l’Égypte : « Toute mon ambition se bornerait à t’avoir près de moi - directeur de l’École, et même instituteur - et reprendre notre vie tranquille et heureuse que je regrette tous les jours. » Il semblerait que Monge ait déjà le projet de son traité élémentaire « d’application de l’algèbre à la géométrie ». Huit mois plus tard, le 6 floréal an VI [25 avril 1798], Monge envoie de Rome à Hachette un théorème de géométrie analytique. Voir la lettre n°170. Comme en décembre 1795, Monge exprime sa préoccupation incessante pour l’École polytechnique et sa volonté de construire un corps cohérent de connaissances mathématiques. Voir la lettre n°3. Monge a déjà élaboré un enseignement mathématique en prenant soin de l’organiser en deux branches autonomes et distinctes pour faciliter leur mise en correspondance : la géométrie descriptive et l’application de l’analyse à la géométrie (voir les lettres n°1 et 3) ; mais il manque encore un pas pour achever la fondation de ces deux domaines mathématiques qui resserrent les liens entre géométrie et analyse, entre technique et mathématiques. Une attention sur les révisions et modifications apportées sur les rééditions successives, montre un effort incessant de complémentation et de simplification qui s’accomplit par la réduction et la réorganisation des méthodes de l’application de l’algèbre à la géométrie dont il fait usage dans sa géométrie descriptive. Monge effectue une rénovation au sein de sa démarche d’application des méthodes infinitésimales à l’étude des surfaces. Pourtant elle n’est pas encore exposée d’une manière indépendante. L’application de l’algèbre à la géométrie de l’espace est considérée par les mathématiciens du XVIII<sup>e</sup> siècle comme un « simple auxiliaire de la géométrie infinitésimale de l’espace. » L’application de l’algèbre à la géométrie « souffre encore de graves faiblesses et son édifice manque d’harmonie, de cohésion, et, de ce fait, d’efficacité. » Lorsqu’en 1802, Monge publie avec Hachette dans le <em>Journal de l’École polytechnique</em>, « L’application d’algèbre à la géométrie », il précise qu’il s’agit d’un complément qu’il apporte à ses <em>Feuilles d’analyse appliquée à la géométrie</em> de 1795 afin de donner un exposé d’ensemble des matières. Taton définit la publication de 1802 comme « une étude plus générale qui prolonge l’esquisse de géométrie analytique de l’espace donnée dans les Feuilles d’Analyse. » En 1805, Monge et Hachette réunissent cet article aux différents développements de géométrie analytique de l’espace inclus dans les <em>Feuilles d’Analyse</em>. Cette deuxième version porte le nom <em>d’Application de l’Algèbre à la Géométrie</em>. L’ajout de l’article défini à « Algèbre » montre le caractère plus général que Monge entend donner à cette version. Les modifications apportées visent l’amélioration de la présentation pédagogique de l’ensemble. Monge commence par le traitement analytique des objets géométriques les plus élémentaires comme le point et la droite qui n’étaient envisagés ni par la géométrie cartésienne, ni même par Monge dans sa publication de 1802. C’est ainsi que les principes de la méthode des coordonnées se trouvent plus développés. Les divers problèmes relatifs aux droites et aux plans sont présentés dans un ordre plus systématique, mais les coordonnées axiales de la droite se trouvent abandonnées, probablement à cause de leur complexité relative pour une première étude de la géométrie analytique. (TATON R. (1951), p. 113-132.) Sur les apports de Monge mais aussi de Lacroix, son élève, en géométrie analytique et tout spécialement sur la nature des rapports entre géométrie et algèbre voir ISRAEL G. (1998), « Des <em>Regulae</em> à la <em>Géométrie</em> », <em>Revue d'histoire des sciences</em>. Tome 51 n°2-3, pp. 183-236.)</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn"><sup>[13]</sup></a> « La Madone de saint Jérôme » (1527-28) de Antonio ALLEGRI (1489 ? – id. 1534) et La « Sainte-Cécile et quatre saints » (1515) de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520). Le 18 thermidor an V [5 août 1797], Catherine lui a écrit : « Enfin il vient d’arriver une petite portion de vos récoltes. Ce sont les tableaux de Parme, ils sont arrivés intacts. Je m’informerai si on les voit, et nous irons. Ils me feront un double plaisir, ce sont au moins des témoins muets de votre zèle… »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Monge répond à Catherine qui lui écrit le 23 thermidor an V [10 août 1797]: « Il y a aujourd’hui cinq ans que la République a pris naissance, et après tous nos efforts elle est encore…Nous célébrons l’anniversaire de ce grand jour. Si le canon ne nous avait pas éveillés ce matin, on ne s’en apercevrait pas. Il y aura des courses ce soir au Champs de Mars, quelques discours les uns froids, les autres entortillés de royalisme, mêlés de terrorisme. Tout cela fait pitié, tel qui était dans ce dernier sens, il y a 3 ans est aujourd’hui en sens inverse. Voilà les hommes, les grands hommes qui sont toujours petits à mon avis quand ils sont dirigés par leurs petites passions basses, qui leur font faire dans tous les temps des choses outre mesure. Je laisse ce chapitre, car je me sens déjà trop de mépris pour l’Espèce humaine. » Sur la montée des royalistes Sur la montée des Royalistes après leur victoire en avril 1797, aux élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor, voir les lettres n° 89, 90, 110, 116, 118, 119, 131, 132 et 135.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Ceux qui sont engagés dans l’action révolutionnaire dès le début sans s’être détourné aux moments des difficultés et des dangers. Sur la nécessité d’un engagement durable dans la Révolution voir la lettre n°90.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn"><sup>[16]</sup></a> Anne Françoise HUART (1767-1852) sœur de Catherine Huart et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) ; Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde <em>DESCHAMPS </em>(1755-1827).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla.</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Étienne-Marie BARRUEL (1749-1818), instituteur de physique à l’École polytechnique.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
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Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
<p> </p>
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
127. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-08-26
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Venise (Italie)
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.124
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 218 x 185 mm
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Monge, directeur de l'Ecole polytechnique [novembre 1797 - février 1798]
République
Directoire
Commission des sciences et des arts (Italie)
Directoire
Monge, directeur de l'Ecole polytechnique [novembre 1797 - février 1798]
République
-
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
24 thermidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Venise
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque de l'Institut de France (Paris).</p>
Transcription
<div style="text-align: justify;">Venise, le 24 thermidor de l'an V de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Tu me reproches, ma chère amie, de ne plus avoir d'enthousiasme.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Hélas ! Nous en montrions lorsque, persuadés que la majorité de la nation voulait la République, nous pensions qu'il ne s'agissait que de lui faire sentir que tout l'Univers l'approuvait, pour lui faire admirer son ouvrage.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Lorsque, persuadés que la majorité des représentants, après avoir juré la liberté et l'égalité, étaient disposés à les défendre, nous présumions qu'il suffisait de lui faire bien sentir que la République ne pouvait trouver d'amis sincères dans les gouvernements monarchiques, et qu'elle ne pouvait compter d'une manière solide, au moins pour quelque temps, que sur les républiques constituées comme elles et qui lui seraient redevables de leur liberté ; lorsque, comptant encore sur quelque sentiment vertueux de la part des Français, nous présumions qu'ils ne fouleraient pas aux pieds les trophées de leurs braves armées, et qu'ils ne rendraient pas inutile tant de sang répandu. Mais quand on voit que la République est morte,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> quand il paraît certain que les émigrés et les prêtres viendront à bout de corrompre l'esprit public ; quand on sent que les armées seront peut-être obligées de rentrer les armes à la main pour défendre le fruit de leurs victoires,<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> et que dans cette guerre malheureuse elles doivent finir par se dissoudre ; quand il paraît certain que nous allons rentrer plus avant que jamais sous le joug des préjugés abrutissants ; que dans toute l'étendue de la République, il n'y aura que des prêtres, c'est-à-dire les gens les plus ignorants et les plus fourbes qui puissent parler en public ; que le mot même de philosophie sera proscrit, etc. ; ma foi, ma chère amie, le zèle s'étonne et la gaîté s'envole avec l'espérance.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> D'ailleurs, voilà une soixantaine de patriotes fusillés à Turin ; tous nos amis à Rome, tous ceux qui nous avaient donné des marques d'amitié dans notre dernier séjour, sont actuellement aux galères à Civitavecchia<strong>.</strong> Ce sont des personnages éclairés, courageux, à qui notre connaissance a été fatale, et qu'il nous sera peut-être impossible de soulager dans leur misère.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Rien de tout cela ne serait arrivé si ceux qui manient les destins d'une grande nation, pour son malheur et pour celui de l'univers, avaient eu l'âme assez grande pour concevoir la grandeur de ses destinées et avaient été assez sages pour ne rien faire de contraire. Mais des imprudents et des maladroits ont arraché des mains de l'artiste le beau vase de cristal de roche qu'il venait de tailler; il était déjà poli, il ne s'agissait plus que de l'embellir par de belles gravures et ils l'ont jeté à terre. Il est brisé pour jamais. Il est bien certain qu'ils seront l'opprobre de la postérité, que leurs noms seront à jamais maudits dans les siècles à venir ; mais le malheur de la France et celui de l'univers est produit sans ressource. L'occasion est manquée, et nos ennemis intérieurs et extérieurs, instruits par cette leçon qui les a fait trembler, en profiteront. Ils empêcheront l'occasion de renaître ; ils proscriront l'instruction du peuple ; ils éteindront les lumières ; ils s'opposeront au perfectionnement de l'espèce humaine,<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> et tant de peines, tant de travaux, tant de sang répandu, seront non seulement perdus, mais n'auront servi qu'à aggraver nos chaînes et à augmenter le malheur de l'espèce humaine.</div>
<div style="text-align: justify;">Je t'avais chargée, depuis Milan, de me mander si tu croyais que je pusse rentrer avec sûreté en France.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Je crois que je n'attendrai ici ta réponse qu'une dizaine de jours ; si elle n'arrive pas, je me mettrai en route pour Paris, en passant par Milan pour en demander l'agrément au général en chef.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Notre collègue Moitte doit être embarqué à Livourne avec tout le convoi de Rome<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> pour Marseille.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Thoüin doit partir de Livourne ou de Gênes pour se rendre à Naples auprès de son parent Trouvé<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> et de là en Sicile. Berthélemy<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> viendrait avec moi jusqu'à Lyon, pour de là descendre jusqu'à Arles au-devant du convoi. Berthollet resterait ici, du moins pendant quelque temps, pour représenter la Commission,<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> et moi je me rendrais avec Moineau<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> à Paris en passant par Nuits, où je resterai au moins un jour. Voilà du moins le château d'Espagne que je fais à Venise. Dieu veuille qu'il se réalise.</div>
<div style="text-align: justify;">Nous avons célébré hier le 10 août,<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> et nous avons assisté à un banquet auquel nous ont invité les patriotes vénitiens. On a trouvé convenable que ce fût moi qui chantasse l'hymne au Soleil que nous avons reçu de Paris, et qui renferme quelques-uns des articles du citoyen Dupuy.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> J'ai obéi et toute l'assemblée a été contente de la pièce. J'aurais bien mieux joué un rôle de prêtre du Soleil si j'avais eu le cœur content ; mais la gaieté était sur mes lèvres et la mort était dans le cœur. D'ailleurs je suis triste quand je vois à quel état va être réduite cette pauvre Venise, à laquelle l'Empereur enlève aujourd'hui les possessions les plus importantes ; quand je vois que notre implacable ennemi va gagner plus par la paix qu'il n'a perdu par la guerre ; quand je vois qu'il va devenir le maître de l'Adriatique par les beaux ports dont il s'empare, par les beaux chantiers qu'il va élever, par la masse énorme de matelots qu'il va gagner. A quoi sert d'avoir conservé quelques-unes des îles grecques et d'avoir fait flotter le pavillon tricolore sur les débris de la cabane d'Ulysse ; il saura bien s'emparer par la suite de ce misérable pays et la France sera alors trop loin de lui, trop plate, trop vicieuse, trop ignorante pour lui inspirer quelques craintes.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Au reste, ma chère amie, les hommes sont trop méchants; ils ne valent pas les tourments qu'un homme sensible et ami du beau se donne pour eux. Mon grand désir est de retourner auprès de toi, de m'occuper de ton bonheur, de celui de la famille, et de ne lire que des gazettes qui auront trois mois de date.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Il pourrait bien se faire que je ne partisse pas aussi tôt que je te l'ai dit plus haut, mais je t'assure que ce sera le plus tôt que je pourrai.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, embrasse bien pour moi tous nos amis, toute la maison, et compte sur les tendres sentiments de ton bon ami.<br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Voir la lettre n°110 et la réponse de Catherine du 14 thermidor an V [1er août 1797] en note.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Selon Monge c’est le moyen de provoquer l’enthousiasme national. Voir les lettres n°4 et 5.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> En Avril 1797, les Royalistes gagnent les élections lors du renouvellement d’un tiers du conseil des Cinq-Cents. Ils sont alors en majorité au conseil des Cinq Cents. Monge n’en est pas tout de suite affecté, il compte sur les victoires de la république à l’extérieur de la France pour la renforcer à l’intérieur. Voir les lettres n°76, 89 et 90. Sur la montée es Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor, voir les lettres n° 110, 116, 118, 127, 131, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Godechot utilise notamment cette lettre de Monge pour compléter ce qui est exprimé par les adresses aux Armées des généraux et traiter du recours aux armées dans la gestion de la crise de Fructidor. « Si le Directoire avait ainsi lâché la bride aux généraux et surtout à ceux des armées d’Italie et de Sambre-et-Meuse qui passaient pour le plus nettement républicains, c’est qu’en retour ils attendaient d’eux des services particulièrement importants.[…­] [Le Directoire] prévoyait […] qu’il aurait besoin de leur intervention dans la politique pour lutter contre les modérés. […] Le gouvernement était dûment averti par l’opposition. Néanmoins, il lui apparaissait impossible de lutter contre les modérés par des moyens constitutionnels. L’abrogation des lois des 3 et 4 Brumaire an IV, qui avaient exclu des assemblées électorales un certain nombre de citoyens, émigrés, déportés, auteurs ou provocateurs « de mesures séditieuses » ; l’abrogation d’une grande partie de la législation électorale contre les émigrés et leurs parents, la proposition d’abroger les lois contre les prêtres réfractaires, indiquaient à tous et d’une manière suffisamment nette les intentions des modérés : eux-mêmes pour compléter leur victoire, songeaient à faire appel à l’armée, ils comptaient sur Moreau. Le Directoire répandit habilement ces nouvelles dans les armées qui passaient encore pour très républicaines, celles de Bonaparte et de Hoche. Elles répondirent en envoyant des adresses aux armées. Bonaparte donna l’exemple […] le 14 juillet 1797 : « Soldats, s’écrie-t-il, je sais que vous êtes profondément affectés des malheurs qui menacent la Patrie, mais la Patrie ne peut courir de dangers réels. Les mêmes hommes qui l’ont fait triompher de l’Europe coalisée sont là. Des montagnes nous séparent de la France, vous les franchiriez avec la rapidité de l’aigle pour maintenir la Constitution, défendre la liberté, protéger le gouvernement et les républicains[…­] ». Godechot complète en indiquant que les sentiments de l’armée d’Italie se manifestent aussi dans les correspondances privées en citant d’abord le général Dupuy et Monge, d’après DE LAUNAY L. (1933), p. 163. <em>In</em> GODECHOT J. (1941), pp. 660-662. Voir les lettres n°131, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Voir les lettres n°116 et 118.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Monge se montre très attaché aux républicains de Rome. Voir la lettre n°113. Monge n’admet pas l’abandon des républicains italiens après les avoir utilisés au sein de stratégies diplomatiques, et il écrit à Bonaparte à ce sujet. La lettre ne figure pas dans le corpus mais Bonaparte en fait mention dans une lettre à son frère Joseph BONAPARTE (1768-1844) le 16 fructidor an V [2 septembre 1797] alors ambassadeur auprès de Pie VI « Vous trouverez ci-joint, citoyen ambassadeur, une lettre que m’avait écrite dans le temps le citoyen Monge ; je crois très essentiel pour la dignité de la République française, comme pour le bien de l’humanité que vous fassiez sentir à la cour de Rome la nécessité de ne pas sacrifier des hommes aussi universellement estimés que ceux dont il est question dans cette lettre. Il est indispensable ; je pense, que, tout en cherchant à maintenir une bonne amitié entre la République française et la cour de Rome ; vous deviez cependant freiner cette fureur, qui semble animer plusieurs ministres de cette cour, d’opprimer les hommes qui ont accueilli nos artistes ou servis nos ambassadeurs. » (1955, <em>CGNB</em>). Voir la lettre n°132.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Monge exprime clairement dans quel projet il s’inscrit et que vise son action publique : transmission et progrès des sciences, perfectionnement de l’espèce humaine c’est à dire de l’esprit. Sur l’idée de progrès, voir les lettres n°3, 4 et 5.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Voir la lettre n°113.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Sur le rassemblement à Livourne de tous les objets remis par le Pape à la France selon le Traité de Tolentino du 1er ventôse an V [19 février 1797], voir les lettres n°81, 92, 94, 95, 98, 102, 109, 110, 114 et 115.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810). Sur l’embarquement voir les lettres n°121 et 122.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Claude-Joseph TROUVÉ (1768-1860). Il est le gendre du commissaire André THOÜIN (1747-1824). Secrétaire de légation à la cour de Naples. <em> </em></p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811).</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822) est le dernier membre de la commission à quitter l’Italie fin novembre 1797. Voir la lettre n°138.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> MOINEAU ( ?- ?) domestique de Monge attaché à la commission.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Fête de l’abolition de la royauté et de la naissance de la République.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Charles-François DUPUIS (1742 -1809) auteur de l’ « hymne au soleil » et de <em>l’Origine des religions. </em>Voir les lettres n°39 et 104.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Les préliminaires de Leoben signés le 29 germinal an V [13 avril 1797], prévoient que l’Autriche cède la Belgique et récupère la Vénétie. Et en effet, Monge, ancien ministre et examinateur de la Marine (voir la lettre n°118 et 132), voit juste lorsqu’il craint que l’Autriche ne devienne ainsi une puissance maritime dangereuse. Monge qui n’envisage pas encore le projet d’une expédition en Égypte ne comprend pas l’enjeu de la prise des îles de Corfou, Zante et Céphalonie en juin 1797 (voir les lettres n°90 et 110) ni même pourquoi la Vénétie révolutionnée (voir les lettres n°76, 84, 90, 93, 96 et 99) a pu constituer une monnaie d’échange avec l’Empereur, François II (1768-1835). Monge se montre alors ici sincèrement solidaire des révolutions en Italie et ne perçoit pas comme Bonaparte le mouvement italien de démocratisions comme un moyen de pression et un instrument de persuasion utilisable dans la guerre avec l’Empereur. Dès le 7 prairial an V [26 mai 1797], Bonaparte exprime au Directoire sa volonté de se saisir des îles ioniennes : « J’envoie le général Gentili avec 1500 hommes, 5 ou 600 Vénitiens et une partie de nos flottilles, pour s’emparer de Corfou, Zante et de Céphalonie. Pour Corfou je crois que nous devons irrévocablement le garder. » (1580, <em>CGNB</em>) Le même jour au général Gentili, il indique comment la France doit avancer masquée dans cette affaire : « Vous trouverez à Venise cinq frégates commandées par le citoyen Bourdé, et vous vous embarquerez avec vos troupes sur ces frégates er sur quelques autres bâtiments de transport, s’il est nécessaire, et vous partirez le plus promptement et le plus secrètement possible, pour vous rendre à Corfou et vous emparez de tous les établissements vénitiens au Levant. Vous aurez soin de n’agir que comme auxiliaire de la République de Venise et de concert avec les commissaires que le nouveau gouvernement aurait envoyés ; enfin, de faire l’impossible pour nous captiver les peuples, ayant besoin de vous maintenir le maître, afin que, quel que soit le parti que vous preniez pour ces îles, nous soyons dans le cas de l’exécuter. » (1582, <em>CGNB</em>). Enfin, Bonaparte exprime clairement au Directoire son projet d’une campagne en Égypte de Milan cinq jours plus tard, le 29 thermidor an V [16 août 1797] : « L’empereur paraît diriger toutes ses forces vers l’Italie ; les nombreuses recrues qu’il fait, jointes aux prisonniers qu’on lui a rendus, et qu’il a le temps d’exercer, le mettront dans le cas de m’opposer une armée formidable. […] Les îles de Corfou, Zante et Céphalonie sont plus intéressantes pour nous que toute l’Italie ensemble. Je crois que si nous étions obligés d’opter il vaudrait mieux restituer l’Italie à l’Empereur et garder les quatre îles, qui sont une source de richesse et de prospérité pour notre commerce. L’empire des Turcs s’écroule tous les jours ; la possession de ces îles nous mettra à même de le soutenir autant que cela sera possible, ou d’en prendre notre part. Les temps ne sont pas si éloignés où nous sentirons, que pour détruire véritablement l’Angleterre, il faut nous emparer de l’Égypte. Le vaste empire ottoman qui périt tous les jours, nous met dans l’obligation de penser de bonne heure à prendre des moyens pour conserver notre commerce du Levant. » (1908, <em>CGNB</em>) Sur ce même sujet, voir aussi les lettres du même jour à TALLEYRAND (1910 et 1911, <em>CGNB</em>). Voir la lettre n°131. Sur les différents projets d’une expédition en Égypte de la diplomatie française voir la préface de Fourier. FOURIER J. [1809] (1821) « Préface historique », <em>Description de l’Égypte ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l’expédition française</em>, Paris, Pansckoucke, 1, i-clv. et HITZEL F. (1999) ; DUPOND M. (2014), “ The triangular relationship between science, politics and culture determined by the idea of progress and implemented through the Expedition to Egypt (1798-1799) ” in KATSIAMPOURA G. (2014), <em>Scientific cosmopolitalism and local cultures ; Religions, ideologies, societies, Proceedings of 5<sup>th</sup> International conférence of the European society for the History of science</em>, novembre 2012, Athens, N.H.R.F., pp. 409-417.</p>
<p> </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> La position de Monge est ici bien différente de celle défendue dans une lettre à Marey. Voir la lettre n°90.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Monge quitte l’Italie dans la nuit du 26 vendémiaire an V [17 octobre 1797].</p>
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</div>
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Taton, René
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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A name given to the resource
119. Monge à sa femme Catherine Huart
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1797-08-11
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Monge, Gaspard
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Ms 2192, pp.128-130.
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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A language of the resource
Français
Type
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Correspondance
Coverage
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Venise (Italie)
Subject
The topic of the resource
Enthousiasme
République
Fêtes nationales
Perfectionnement de l'esprit
Progrès
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A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
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1796-05 - 1797-10]
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135 lettres
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
15 thermidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Venise
Transcription
<div style="text-align: justify;">Venise, le 15 thermidor de l'an V de la République française une et indivisible</div>
<div style="text-align: justify;">[le 4 fructidor à Venise]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Tu es réellement bien aimable, ma chère amie. J'avais reçu deux lettres de toi le jour où je suis parti de Rome, dans le moment où je n'en attendais pas<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> ; et voilà que malgré la grande course que j'ai faite jusques ici, je viens encore d'en recevoir aujourd'hui deux qui m'ont fait un bien grand plaisir.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Ainsi, je rapporte toutes les plaintes que je peux avoir faites, et je te vote des remerciements. Le ton de gaîté de tes deux dernières confirme les nouvelles que nous recevons de Paris par les feuilles publiques, et qui nous font croire que la masse nationale ne veut pas la contre-révolution. Le ton de frayeur que prennent les clichyens au Conseil des 500 prouve qu'ils ne sont pas aussi sûrs de leur fait qu'ils avaient l'air de le croire. Ce sera bien pis lorsqu'ils auront connaissance des adresses de Bonaparte à son armée, de celles des généraux de division, de celles des bataillons à leurs départements.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Cette pauvre armée d'Italie ne se soucie pas d'être assassinée en détail lorsqu'après la paix elle retournera dans ses foyers.</div>
<div style="text-align: justify;">Je me suis bien trompé en écrivant le <em>12 mai </em>au lieu du <em>12 juin, </em>mais tu pouvais bien reconnaître que ce n'était qu'une erreur d'écriture, car c'est réellement le 12 juin<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> que j'étais en route pour Naples. J'ai bien regretté, comme tu le dis, de ne pouvoir aller faire un tour en Sicile ; mais il y avait encore 160 milles de Naples au passage, et puis la Sicile est un pays assez étendu, qui exige plus de temps et d'argent que je n'avais de l'un et de l'autre à ma disposition. Il a donc fallu enrager<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a>. Car je n'ai employé à mon voyage de Naples que le temps qu'on a mis à rédiger le catalogue des 500 manuscrits dont le choix était déjà fait.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Lorsque je t'ai écrit les deux petits mots contre le monstre femelle, je croyais bien que ma lettre serait décachetée et lue par elle.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Mais j'étais bien fort ; j'étais sous la loi publique dans ses états, et jamais elle n'aurait osé mettre la main sur moi. Les ministres m'ont comblé de politesse principalement celui de la marine<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> qui m'a beaucoup parlé de quelques mémoires que</div>
<div style="text-align: justify;">j'ai dans le recueil de l'Académie, mais qui ne m'a jamais dit un mot de l'expédition de Latouche. Il est pourtant plus au fait de l'une que des autres.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Depuis longtemps vous ne me parliez plus de Victoire Bourgeois ; je la croyais retournée à La Cassine ; et d'après ce que tu me mandes, il n'y a que 15 jours qu'elle est partie.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je reverrai la pauvre Louise et Paméla avec le plus grand plaisir. D'après tes lettres, il paraît que je ne les reconnaîtrais pas. Ce serait fort plaisant si nous ne nous reconnaissions ni les uns ni les autres.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Tu veux que je te parle de mon rhumatisme.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Il est tout à fait dissipé. J'en ai été bien gêné surtout dans le temps que nous étions au lac de Côme où il faisait un froid excessif. Mais il n'en est plus question. Au reste, il fait ici une chaleur extraordinaire ; je change de linge 4 fois par jour, et chaque fois ma chemise est trempée; il n'y a pas de rhumatisme qui résiste à un tel régime.</div>
<div style="text-align: justify;">Je suis bien aise que celui de mon frère soit aussi guéri car il serait fort triste que ce fut à propos de pareilles misères qu'on se ressouvient l'un de l'autre.</div>
<div style="text-align: justify;">Le frère Baur a bien fait de reprendre les leçons de musique ; quoique cet état ait quelques désagréments, il a cependant une espèce d'indépendance qui a ses charmes. Au reste quand il en sera ennuyé, il y renoncera.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></div>
<div style="text-align: justify;">La présente ne partira que dans trois jours, et je l'écris aujourd'hui parce que je dois partir demain pour Padoue où je vais aller prélever dans les bibliothèques quelques livres pour celle de Paris, ce qu'il faut faire absolument avant que de nous décider dans celle de Venise, parce que le nombre pour Venise étant fixé à 500, il faut être assuré de ce qu'on aura ailleurs afin de ne pas prendre des doubles.</div>
<div style="text-align: justify;">Tu parais croire que c'est par curiosité que je suis venu à Venise.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> Ah, si je n'y avais pas à faire, je serais déjà à Paris. Mais nous avons 500 manuscrits à y choisir comme à Rome, et ce n'est pas une petite besogne.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Cependant j'espère que dans une vingtaine de jours notre besogne sera terminée, et que nos caisses seront fermées et emballées. Je ne pense pas que nos collègues aient fini d'aussi bonne heure. Néanmoins dès que nos manuscrits seront prêts à être chargés, je demanderai mon congé au général, sauf à revenir ici si notre présence y devenait nécessaire, ce que je ne pense pas.</div>
<div style="text-align: justify;">Tous les patriotes d'Italie sont enchantés du citoyen Eschassériaux ; lorsque tu le verras, tu me rappelleras à son souvenir. <a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Mille compliments à tous nos amis et compte sur l'empressement avec lequel je retournerai auprès de toi. J'ai une indigestion de l'Italie, et j'ai grand besoin de tâter un peu de la rue des Petits Augustins<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> pour me remettre le cœur.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Le 16</div>
<div style="text-align: justify;">Je décachète ma lettre, ma chère amie, pour te remercier encore de ta lettre du 10 messidor que tu avais envoyée à Rome, et que le citoyen Cacault<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> vient de me faire parvenir. Elle contenait la petite missive de Louise et celle de Paméla qui se plaint que je ne lui réponds jamais.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> Il est bien plus souvent question d'elle dans mes lettres que d'elle dans celles que je reçois de Paris. Je ne lui réponds pas aujourd'hui parce que je vais partir pour Padoue. Ce sera pour une autre fois. D'ailleurs elle joue assez mal le rôle de politique<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> ; il n'est question que de la pluie et du beau temps dans sa correspondance, et ces articles n'exigent pas réponse. Je l'embrasse néanmoins bien tendrement.</div>
<div style="text-align: justify;">Je ne te conseille pas d'aller à Nuits avant que les affaires ne soient terminées d'une manière ou d'autre.<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Monge quitte Rome le 26 messidor an V [14 juillet 1797] et il indique avoir reçu une lettre du 26 prairial et une autre du 4 messidor. Aucune des deux lettres n’est conservée dans les archives familiales du fonds de l’École polytechnique. Voir la lettre n°113.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Lettres de Catherine de Paris le 17 et 20 messidor an V [5 et 8 juillet 1797].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Sur la montée des royalistes à Paris après leur victoire aux élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents en avril 1797 et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor, voir les lettres n°89, 90, 110, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Erreur de Monge dans sa lettre à Catherine de Naples, le 30 prairial an V [18 juin 1797]. Voir la lettre n°107. Le 15 juin 1797 [27 prairial an V], il est encore à Rome. C'est le 16 juin 1797 [28 prairial an V] qu'il a quitté cette ville pour un bref voyage à Naples. [R.T.] Voir la lettre n°104.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> De Paris, le 20 messidor an V [8 juillet 1797] Catherine écrit : « Je me doutais bien que [tu] ne te passerais ni d’Herculanum, ni de Naples, pourvu que la Sicile ne s’en mêle pas. Cela sera fort heureux. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Le 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine répond de Paris,: « Tu t’es mis en route le 12 mai, mon cher bon ami, pour aller à Naples, et tu cherchais des genêts, moi qui suis plus sûre des époques heureuses de ma vie, je t’ai écrit le 12 juin pour te rappeler celle-là. Si tu continues, tu seras obligé de solliciter ce brevet pour le myrte, mais je ne l’accorderai pas. Il me faut le titulaire, et cela le plus tôt possible. Je te suppose parti de Rome. D’après mon calcul, tu ne seras pas resté à Naples plus que jusqu’au 4 de ce mois, ou le monstre femelle t’[aurait] fait arrêter. » La fleur de genêts leur rappelle la date de leur mariage voir les lettres n°8, 127, 181 et 187.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> MARIE-CAROLINE D’AUTRICHE (1752-1814), femme de FERDINAND IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825). Sœur de Marie-Antoinette et ennemie de la Révolution. Catherine répond de Paris, le 20 messidor an V [8 juillet 1797] : « Puisque tu supposais qu’elle devait lire ta lettre tu aurais dû être plus discret sur son compte, il faut se défier de ces espèces de monstres, ils sont trop difficiles à abattre. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> John Francis Edward ACTON (1736-1811) ministre de la Marine, de la défense, des finances et premier ministre du royaume de Naples et de Sicile.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Monge ici se montre étonné et presque piqué que le ministre de la Marine du royaume des Deux-Siciles ne le reconnaisse qu’en tant que géomètre mais non en tant que ministre. C’est d’ailleurs de la même façon que Madame Roland dans ses mémoires lui reconnaît ses compétences scientifiques pour mieux nier sa capacité à être au service de l’État. (ROLAND. [1986], <em>Mémoires</em>, pp. 248-249.) Monge n’aurait sans doute pas été satisfait s’il n’avait été reconnu que comme ministre et non comme géomètre. Car en 1792, Monge incarne un nouveau type de ministre, un ministre qui ne cesse pas d’être savant et membre actif de sa communauté. La nouvelle fonction publique du mathématicien est très bien reçue par les savants. Ainsi le 21 décembre 1792, Lavoisier, pour les comités de trésorerie et de librairie de l’Académie des Sciences, écrit au ministre Monge : « L’Académie s’estime heureuse d’avoir dans cette occasion auprès de la Convention nationale un interprète qui réunit à la qualité de savant et d’académicien, celle de ministre de la République et dont l’opinion ne peut manquer d’être d’un grand poids sous ce double rapport. » (Arch. Ac. Sc., 1227/24. – Br.a Communiqué par P. Bret.) L’expédition de LATOUCHE-TRÉVILLE (1745-1804) en décembre 1792 constitue un petit succès de son ministère qui précède un plus gros échec l’expédition de Sardaigne. Avec l’expédition de Latouche-Tréville, il s’agissait de demander réparation d’une insulte faite à la République française. L’agent diplomatique du gouvernement des Deux-Siciles à Constantinople avec les ambassadeurs de Prusse et d’Autriche, avaient été très actifs auprès du Sultan afin qu’il refusât de reconnaître l’envoyé de la République française. Le jour même de l’entrée de Latouche-Tréville dans le port de Naples, la cour accorde immédiatement toute les satisfactions qui lui étaient demandées en exprimant sa volonté de consolider les bonnes relations entre la cour de Naples et la République française. CHEVALIER E. (1886), <em>Histoire de la Marine française sous la première république faisant suite à l’histoire de la marine française pendant la guerre de l’indépendance américaines</em>, Paris, Hachette, pp. 38-40. Sur l’action de Monge à la Marine voir les lettres n°127 et 132 mais aussi sur le goût de Monge pour la mer et son enthousiasme à l’idée de participer non seulement à une campagne militaire, une expédition scientifique mais aussi une expédition maritime voir les lettres n°38, 176, 177, 180, 181 et 187.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Victoire BOURGEOIS (17 ? - ?) jeune fille d’amis de Rocroy que les Monge ont pris chez eux un moment. Catherine lui écrit le 17 messidor an V [5 juillet 1797] : « M. Bourgeois qui est parti hier avec Victoire te font mille amitiés, ils nous ont menés à l’opéra, et nous nous sommes quittés en sortant. La pauvre Victoire a bien pleuré. Elle aurait bien désiré rester avec nous, cela m’a fourni matière à réflexions. Voilà un père et une mère qui aiment tendrement leurs enfants, mais parce qu’ils n’ont pas pris avec eux l’air de confiance et amical, leurs pauvres enfants les craignent sans les aimer. Il me semble mon bon ami, que nous avons mieux calculé nos intérêts, que nous avons gagné la confiance et l’amour des nôtres. Cette persuasion est nécessaire à mon bonheur qui sera au comble quand je te reverrai. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Le 17 messidor an V [5 juillet 1797], Catherine écrit : « Je suis parfaitement contente de Louise, tu la trouveras changée à son avantage. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Monge écrit à Catherine après sa visite à Ostie (voir la lettre n°99), on ne dispose pas de cette lettre dans laquelle il l’informe de sa sciatique mais seulement de la réponse de Catherine de Paris du 17 messidor an V [5 juillet 1797] : « J’étais loin de penser que tu promenais une sciatique depuis huit mois, toutes tes lettres n’étaient remplies que des progrès de ton embonpoint. Il y régnait même un enthousiasme qui ne se peint pas aussi bien quand on n’a pas un fond de gaieté que les douleurs éloignent. Je ne peux plus compter sur ce que tu me diras dorénavant sur ta brillante santé, il faut être bien malheureux de faire connaissance avec ces sottes douleurs dans un pays où ceux qui en ont les quittent. Parle m’en plus en détail puisque tu as tant fait que de m’en dire quelques choses. Je veux tout savoir[…] » Enfin le 20 messidor an V [8 juillet 1797], Catherine rassure tout à fait Monge : « La sciatique de ton frère est tout à fait passée, il a dîné hier avec nous. » Voir la lettre n°107.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Barthélémy BAUR (1752-1823) mari de la sœur de Catherine, Anne Françoise HUART (1767-1852). Le 17 messidor an V [5 juillet 1797], Catherine écrit : « Fillette et son mari t’embrassent. Il a trois écoliers à 3[f] par leçon, cela est bien heureux car son traitement de la marine est réduit à 1800 [f] dont il lui est dû 4 mois ainsi qu’aux autres fonctionnaires comme nous, ils ont touché p[ou]r 6 mois 2 mille livres de rentes, 100 en écus le reste en bons qu’ils vendent 20 pour 100. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Catherine écrit le 20 messidor an V [8 juillet 1797] : « Tâche de voir Venise en abrégé, et de revenir bien vite. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Cela est stipulé dans l’article 3 du Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V]. Voir les lettres n°90, 93, 96 et 99. Sur le choix des manuscrits voir les lettres n°114, 117, 122, 123, 127, 128, 130 et 140.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824), membre du conseil des Cinq-Cents. Voir les lettres n°27, 110, 113 et 137.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Sa rue.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> François CACAULT (1743-1805), ministre plénipotentiaire à Gênes envoyé en mission à Rome.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Lettre écrite de Paris le 10 messidor an V [ 28 juin 1797] par Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla. La jeune nièce de Catherine appelle le couple Monge « papa » et « maman » comme leurs deux filles et exprime dans cette lettre tout son attachement à l’ensemble de la famille : « Émilie sera bien contente, elle jouira du plaisir de vous embrasser avant nous et peut être reviendra-t-elle avec vous, si maman n’est pas chez elle. Je sais bien que je [désirerais] que cela fut comme cela, car comme je resterais à Paris je ne vous reverrais que deux mois plus tard que les autres et j’aurais encore le désagrément de me séparer de maman et Louise ce qui me ferait beaucoup de peine, mais j’espère que tout le monde sera content. La citoyenne Berthollet est à la campagne depuis un mois, elle a du bien mauvais temps car la pluie ne cesse, et dès qu’il fait un jour de passable on est sûr d’avoir un orage le lendemain ; on attend la fin du mois avec la plus vive impatience parce qu’on espère que cela finira. Vous ne dites jamais si vous avez reçu de mes lettres. Je crois que oui, mais je sais bien que vous ne m’avez jamais répondu j’espère que je ne suis pas oubliée. Adieu mon cher papa […]. » Sur les rapports de Monge avec les enfants et les jeunes gens voir la lettre n°14.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Avant son départ, Monge a dû demander à Louise comme à Paméla de l’informer sur les événements parisiens dans leurs lettres. Cela ressemble à une sorte d’activité pédagogique dans le cadre d’une éducation civique. Sur l’attitude pédagogique de Monge envers les enfants de sa famille voir les lettres n°9, 13, 20, 48, 171 et 173. Dans sa lettre du 28 nivôse an V [17 janvier 1797] Louise répond au même reproche que son père aurait formulé dans une lettre qui daterait du 5 nivôse an V [25 décembre 1796] (lettre non retrouvée mais dont Catherine fait mention dans une lettre du 9 frimaire [29 novembre] complétée le 17 nivôse an V [6 janvier 1797). « Il est probable, mon cher papa, que tu n’as pas reçu ma dernière lettre, car tu ne te plaindrais pas que je ne parle plus de politique ; tu sais que c’est ma science favorite, et la dernière lettre que je t’ai écrite vaut le meilleur journal de Paris. » Sur le goût de Louise pour la politique et son caractère voir les lettres 4, 9, 14 et 20.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Il est question du mariage entre sa fille Louise MONGE (1779-1874) et Eschassériaux. Catherine écrit de Paris, le 10 messidor an V [28 juin 1797] : « Je ne puis me rendre à Nuits sans courir les risques de voir encore nos espérances pour L[ouise] évanouies. Le gros sang-froid de notre amant nous verrait encore partis comme il y a vingt mois. Rien ne le détermine à parler, la mission de G[uyot] n’a rien produit. Il est encore venu hier à la maison, il a toujours l’air fort amoureux et fort peu empressé d’en finir. Je ne sais à présent si c’est ton retour qu’il attend, ou si c’est une suite de son indécision ; mon rôle est très ennuyeux. J’ai mandé à M[onsieur] Marey qu’il devrait bien venir m’aider dans mes dernières douleurs de l’enfantement. » Émilie en fait part dans sa lettre de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797] et en profite pour donner son opinion : « Il parait d’après ce que nous mande maman que <span style="text-decoration: underline;">le politique</span> [Eschassériaux] continu toujours ses assiduités, mon mari serait bien aise que ce mariage se fit et moi je ne sais pas trop car, d’abord, il est trop âgé pour Louise et secondement, il l’emmenerait à Rochefort où peut-être nous ne la reverrions jamais, enfin, à ton retour tu pèserais toutes ces considérations et surement tu feras tout pour le mieux. Tu sais probablement qu’il est nommé par son département à la nouvelle législature. ». Dans la même lettre Marey expose un avis différent de sa femme : « Il ne me reste plus qu’à vous parler d’un objet bien cher à votre cœur de votre chère Louise qui ne réclame qui ne voit qui ne respire que son papa. [ …] Mes conjectures cher citoyen se trouvent vraies le C. Eschassériaux a fait sa déclaration à la suite d’une explication qu’il eut avec un de ses collègues qui avait su apprécier le charme de votre aimable fille. Il fait aujourd’hui une cour assidue et je suis sur que votre présence qu’il attend avec impatience le déciderait à faire des demandes sérieuses, aucun parti ne me parait mieux convenir. Civisme, moralité, honneur, instruction, esprit, fortune tout se trouve réunis, ajoutez qu’il a la tournure de caractère qui paraît devoir mieux s’assortir à celui de Louise. D’après cet exposé, je crois cher citoyen que vous devriez cependant faire enfin quelques dispositions pour votre retour car vous devez avoir rempli le but de votre mission et quoique je sache fort bien que la patrie passe avant tout. Il me semble cependant qu’un bon père comme vous l’êtes ne doit pas négliger l’avantage de son enfant, et que dans le cas où vous auriez encore des occupations intéressantes vous pourriez au moins demander un congé de quelques mois. » Voir les lettres n°27, 113, 127, 136 et 137.</p>
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Huart, Catherine (1748-1847)
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Title
A name given to the resource
118. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
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1797-08-02
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Monge, Gaspard
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
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<p>IX GM 1.121</p>
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 double folio ; 228 x 188 mm
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Venise (Italie)
Description
An account of the resource
<p>Lettre non signée mais qui comporte deux dates : le 15 thermidor de l’an V de la République et le 4 fructidor de l’an V ; lettre relative à la contre-révolution.</p>
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
Conseils des Cinq-Cents
République
Vie familiale
Monge, examinateur de la Marine
Commission des sciences et des arts (Italie)
Conseils des Cinq-Cents
Monge, examinateur de la Marine
République
Vie familiale
-
https://eman-archives.org/monge/files/original/5aeab20949d81b78fcc77cb4fcd44594.JPG
c032ea4e22ba5e4299b6e122d3e5928c
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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0a83e1eb6a1d16706055fe3285fa2a32
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
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135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
3 thermidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Milan (Italie)
Milan
Paris
Transcription
<div style="text-align: justify;">Milan, le 3 thermidor an 5 de la République [Le 18 thermidor à Venise]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je suis arrivé ici de Rome en 5 jours, ma chère amie, et j'ai couru jours et nuits. Nous avions appris à Bologne que les républicains à Paris avaient mis les royalistes, non pas à la raison, ce qui est impossible, mais dans l'impuissance de nuire. Je suis arrivé en hâte à Milan pour apprendre les détails de l'opération, et il s'est trouvé que c'était un rêve de quelques amis de la liberté. Si l'on en croyait les journaux, on aurait le cœur navré, et la contre-révolution serait faite à Paris.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Mais hier soir, le général en chef,<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> après avoir lu les lettres particulières arrivées par un courrier extraordinaire, me dit que les affaires prenaient une bonne tournure et que tout allait assez bien. Dieu veuille que ce ne soit pas une tranquillité affectée à dessein pour ne pas jeter l'alarme dans son armée. Je partirai demain de grand matin pour Venise où j'irai aider le pauvre Berthollet que la Bibliothèque de St Marc doit ennuyer autant que je l'ai été de celle du Vatican. Il est probable que notre travail ne durera pas plus d'un mois.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Et après cela que deviendrai-je ? Je te le demande. Il y aura-t-il sûreté à Paris pour les pauvres républicains, et surtout pour ceux qui, comme moi, sont un peu haut sur la liste. Ta réponse influera beaucoup sur notre détermination.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Adresse-moi la à Venise chez le ministre de France.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Le citoyen Déforgues qui a été ministre de la République après moi,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> partira ce soir pour Paris. S'il peut se charger de deux petites boîtes pour le citoyen Naigeon, je les lui donnerai pour te les porter, car je les mettrai à ton adresse. Ces boîtes contiennent les commissions de couleurs qu'il m'a données à Rome.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Tu lui feras mes compliments, et mes excuses si je ne lui écris pas, car dans ce moment je ne suis pas chez moi, et j'écris sur le coin de la table d'un bureau.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, je t'embrasse ainsi que tous mes amis.</div>
<div style="text-align: justify;">On vient de me donner l'adresse de Saliceti ; il demeure rue Helvétius n° 41.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Le 2 thermidor an V [20 juillet 1797­], alors qu’il est président du conseil des Cinq-Cents, le général Pichégru, chef des Clichyens, fait un rapport pour demander une organisation rapide de la garde nationale en voulant l’opposer aux troupes dont le gouvernement disposait. Catherine en informe aussi Monge le 18 thermidor l’an 5 [5 août 1797] : « M[onsieur] Pichégru vient de faire réorganiser la garde nationale parisienne comme elle l’a été au moment de la réaction. Il a supprimé les canonniers et a ajouté un[e] compagnie de 65 hommes de cavalerie par bataillon. Le 13 vendémiaire a donné la mesure du courage de tous ces braves. Je ne sais si les émigrés qui rentrent par centaine leur en donneront davantage. C’est ce qu’il faudra voir. » Sur la montée des royalistes à Paris après leur victoire, en avril 1797, aux élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents voir les lettres n°89, 90, 110, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Monge termine sa mission à Venise le 9 fructidor an V [26 août 1797]. Voir lettre n°127.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Catherine lui écrit le 18 thermidor l’an 5 [5 août 1797] : « […] je sens une certaine tranquillité de ne pas t’avoir ici dans le moment de crise où nous nous trouvons. Puisque votre travail doit encore durer deux mois, d’ici à ce temps, il faudra bien qu’il y ait quelques changements dans l’état des choses. Il est impossible d’aller longtemps comme cela, toutes les extravagances imaginables sont mises en usage, aussi les inscriptions sont baissées de moitié, les finances sont dans un état déplorable, les patriotes du conseil sont la petite minorité. Il y a scission entre les Dieux, mais la majorité est pour la République. Au milieu de tout cela on danse à Paris, il y a des fêtes partout. Les partis sont en présence, on s’observe. Le peu de patriotes que je vois disent que les armées sont dans les meilleures dispositions pour soutenir la République, c’est ce qui retient ces M[essieurs], ils sont fort effrayés de ce qu’il y a des troupes qui bordent les cercles constitutionnels. Je ne sais si cela est vrai, car je ne vois presque personne. Il n’y a que les journaux qui m’instruisent et souvent ils ne le sont pas eux-mêmes. Vous devez en voir quelques-uns, si Bonaparte les voit, il doit remarquer la bienveillance des M[essieurs] pour lui et son armée. Je t’écris souvent et suivant mes faibles lumières je te conseillerais aux dépens même de mes désirs. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Jean-Baptiste LALLEMENT (1736-1817). Voir la lettre n°119.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> François-Louis-Michel CHEMIN DES FORGUES (1759-1840) Ministre des relations extérieures en juin 1793 et commissaire du Directoire en Italie en 1797.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Jean-Claude NAIGEON (1753-1832). Voir lettre n°96.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809) est rentré d’Italie en avril 1797 après son élection au Conseil des Cinq-Cents. De Paris le 18 thermidor an V [5 août 1797], Catherine répond à Gaspard : « Je viens d’écrire rue Helvétius pour inviter celui qui demeure au n°41. » Trois jours plus tard Saliceti est reçu par Catherine, elle le raconte dans sa lettre du 23 thermidor an V [10 août 1797] : « Enfin mon cher ami, j’ai eu S. a dîné le 21 de ce mois. Je lui avais écrit à l’adresse que tu m’avais envoyée de Milan. Il m’a répondu une lettre fort honnête, il est très aimable. Le C[itoyen] Déforgues, C[itoyen] Guyot et sa femme, ton frère, ta belle-sœur ; le dîner fut extrêmement gai, après dîner Louise a joué ces hymnes chéris, la présence de certains Républicains jointe à l’amour de la patrie ont animé son cœur et ses doigts. Je t’assure qu’elle y a mis de l’expression, tous, les uns après les autres, m’ont dit qu’il y avait longtemps qu’ils n’avaient passé une journée aussi agréable. J’avais eu soin de me mettre à table entre les C[itoyens] S[aliceti] et D[esaix] pour parler de toi plus à mon aise. Je me suis bien satisfaite ; j’ai eu le plaisir d’entendre parler de toi en bons termes, cela m’a donné un plus d’esprit qu’à mon ordinaire. Nous devons aller ensemble voir les tableaux de Parme, et je verrai une de mes rivales [la Sainte-Cécile], quant à l’autre elle est si mal traitée que je m’attache à elle plus que jamais, et cela sans effort, et sans crainte de la voir périr. »</p>
</div>
</div>
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<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
116. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-07-21
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
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<p>Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.</p>
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
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IXGM 1.20
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
2 p. ; 228 x 188 mm
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Milan (Italie)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Subject
The topic of the resource
République
Conseils des Cinq-Cents
Conseils des Cinq-Cents
République
-
https://eman-archives.org/monge/files/original/d5b85044c3927bc43d98f2f644f7bc8e.JPG
43192db1a37661eea76a94c35956d761
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Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
17 messidor an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 17 messidor de l'an V de la République française une et indivisible</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je t'écrivais hier, ma très chère amie, une lettre dans laquelle l'ennui que je commence à éprouver ici et l'attente longtemps trompée de quelques-unes de tes lettres avaient laissé percer une teinte d'humeur; mais je viens de recevoir par le même courrier les deux tiennes des 24 et 28 prairial,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> et en bonne justice je ne pouvais pas laisser subsister des reproches que tu ne méritais pas ; en conséquence, cette lettre a été déchirée impitoyablement. La tienne du 24, dont la date correspond au 12 juin, m'a fait le plus grand plaisir<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> ; tu dois incessamment recevoir celle que je t'écrivis de Naples à la même époque.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Il est bien doux de s'entendre ainsi à d'aussi grandes distances. Dieu veuille que ces distances se raccourcissent; mais hélas j'y vois toujours quelques obstacles.</div>
<div style="text-align: justify;">Enfin je crois que la présente est la dernière que je t'écrirai de la capitale du monde chrétien<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ; car quoiqu'elle doive partir demain soir, je ne pense pas qu'elle parte sans que tous nos 500 manuscrits, tous enfin retrouvés, tant de fois comparés, tant de fois jugés, ne soient entièrement encaissés.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Je n'ai plus qu'une caisse et demie à faire ; après cela je n'aurai plus qu'à encaisser les matrices des caractères de la Propagande qu'on doit me livrer dans trois jours,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> et à faire partir le tout par un voiturier pour Livourne.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Ce sera la première et la dernière fois que nous aurons recours ici à un moyen aussi simple. Car, pour les 50 voitures qui sont déjà parties de Rome, nous avons été obligés de faire faire des voitures exprès, dont la forme grossière qui se rapproche beaucoup de celle qu'on devait donner aux chars sous Numa<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> ou sous les premiers Consuls, ne laisse pas que d'avoir quelque chose d'imposant. Il ne restera plus à Rome qu'une douzaine d'objets tels que les deux fleuves originaux<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> dont on voit les copies aux Tuileries et qui, étant trop pesants pour être traînés dans les montagnes de l'Apennin, resteront ici jusqu'à ce que les circonstances permettent de les embarquer sur le Tibre et de les conduire en sûreté à Toulon.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> Lorsque tout ce que nous avons en dépôt à Rome, à Livourne, à Gênes et à Toulon sera en marche, cela formera un convoi d'environ 100 voitures, chargé des dépouilles les plus précieuses en tout genre, et quelqu'aristocrate que soit Paris, quelqu'ennemi qu'il soit de l'égalité, quels que soient sa superstition, son ignorance, sa platitude, ses lâches regrets pour l'esclavage auquel il est pour ainsi dire façonné, s'il n'est pas tout à fait insensible aux sentiments de gloire, et, si quelque bas qu'il soit, il peut encore porter sa courte vue jusqu'à cette hauteur, son cœur palpitera et il ira en foule faire le cortège insigne des trophées des Républicains qui ont combattu en Italie, tandis que sans eux il aurait orné le triomphe de nos ennemis qui sont ceux de l'humanité.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Mes collègues Moitte, Berthélemy et Tinet partiront d'ici le 22 pour se rendre à Venise<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> ; ils se détourneront de leur route pour aller à Livourne jeter un coup d'œil sur notre précieux dépôt ; quant à moi, je crois que je partirai le 24 pour me rendre en droiture à Venise où Berthollet m'attend, et où nous avons 500 manuscrits à choisir.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Ce travail ne sera pas à beaucoup près aussi long que celui de Rome, parce que le nombre des manuscrits de cette Bibliothèque ne s'élève pas à 20 mille, comme ceux de la Vaticane. Nous dirigerons sur Gênes toute notre recette de Venise, et alors nous partirons, du moins je le pense, pour nous rendre dans ce Paris si contraire aux pauvres Républicains dans cet indigne Paris qui, depuis le 14 juillet 1789, n'a rien fait de bien dans toute la Révolution que par le lâche sentiment de la peur.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Il faut que la situation des pauvres amis de la République soit bien malheureuse à Paris, puisque le brave citoyen Florent-Guyot est réduit à aller à Tripoli prendre la charge de consul.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Au reste, le spectacle d'esclaves tranquilles est peut-être moins triste que celui d'esclaves déchaînés qui s'efforcent de river les fers que la providence avait rompus malgré eux. Je serai enchanté si je le vois à son passage ; mais je ne l'espère pas, parce qu'à Venise je ne serai pas sur la route. Au reste, dans deux mois, peut-être serai-je de retour à Milan<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> et même en route et alors je pourrai le rencontrer et ce sera une grande joie pour moi. Nous n'avons plus de télégraphe pour correspondre l'un avec l'autre ; tâche de nous en servir.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Il y a donc encore quelques bons départements puisque le citoyen Eschassériaux a été renommé pour la 3<sup>e</sup> fois. Tous les républicains français qui sont à Rome, et qui par leurs vertus sont dignes de cette belle qualité, ont été enchantés d'apprendre cette nouvelle. Fais-lui je te prie mon compliment, et pour lui et pour la République. <a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai le plus grand désir d'arriver auprès de vous. Dieu veuille que nous ne soyons pas forcés de nous distribuer ensuite dans nos différents dépôts pour pousser les expéditions et ramener toute notre récolte avec nous. Dans toute autre circonstance, cela ne serait pas nécessaire; mais aujourd'hui que le pauvre gouvernement qui fait trembler toute l'Europe, et dont le nom retentit jusqu'aux plus petits villages de la Grèce,<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> est si mal obéi dans l'intérieur, et qu'il est obligé faute d'argent, au milieu du luxe le plus effréné, de laisser mourir de faim les pauvres commis de ses bureaux ; si nous n'employons pas les moyens de l'heureuse armée d'Italie pour transporter ses propres trophées jusqu'à Paris, il est à craindre qu'ils ne pourrissent dans les ports et que le Directoire ne soit de longtemps en état de faire l'énorme dépense qu'exige ce transport. Nous ferons de notre mieux pour servir bien la République.</div>
<div style="text-align: justify;">Dis à Louise et à Paméla qu'elles sont toutes deux bien paresseuses.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Fais mille compliments aux deux ménages de ta sœur et de mon frère.<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a> Je vois que Émile<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a> commence à écrire car j'ai vu de son ouvrage sur une de tes enveloppes. Souviens-toi de moi auprès de Naigeon et de Barruel<a name="ftn" href="#_ftn23">[23]</a> et compte sur les tendres sentiments de ton ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> [Monge]</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu réponse du citoyen Patrault, administrateur des revenus domaniaux à Milan<a name="ftn" href="#_ftn24">[24]</a> ; il veut bien se charger de recevoir tes lettres et de me les faire passer où je serai. Je vais lui écrire aujourd'hui qu'il m'adresse les premières à Venise. Adieu ma chère amie.</div>
<div style="text-align: justify;">On m'a dit hier que la République de Lucques, très aristocratique de sa nature quoiqu'après celle de St Marin elle soit la plus petite de toutes celles de l'Italie, a fait sa révolution. Les aristocrates souverains voulaient dit-on se donner au grand duc de Toscane, et les patriotes ont appelé les Français. Mais je ne sais si tout cela est bien vrai. Si cela est, vous avez dû le savoir avant nous.<a name="ftn" href="#_ftn25">[25]</a></div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Il n’y a que la lettre du 28 prairial an V qui se trouve dans les archives familiales conservées à l’École polytechnique.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Ni le manuscrit, ni une transcription n’ont pu être trouvés de la lettre de Catherine à Monge de Paris, le 24 Prairial an IV [12 juin 1797].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Le 12 juin est la date anniversaire de leur mariage. La lettre n°107. Naples, le 30 prairial an V, elle ne date pas du 12 mais du 18 juin 1797.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge écrit encore une autre lettre de Rome le 26 messidor an V [14 juillet 1797]. Lettre n°113.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Sur la sélection effectuée par la commission parmi les manuscrits du Vatican voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 109, 111, 113, 114, 120 et 139.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Voir les lettres n°86, 88, 109, 114, 133 et 134.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Tous les convois qui partent de Rome sont dirigés sur Livourne. Voir les lettres n°98, 100, 102, 110 et115.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Numa POMPILIUS (716-673 av. J.-C.) roi de Rome.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Les deux sculptures : « Le Tibre » et « Le Nil ».</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Monge se charge d’organiser ce dernier convoi lors de sa deuxième mission à Rome avant de s’embarquer pour l’Égypte en mai 1798. Voir les lettres n°102, 110 et 184.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Sur la nature spectaculaire des convois et la volonté de frapper l’opinion publique voir les lettres n°48, 81, 92, 94, 100 et 102.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Le 25 messidor an V [13 juillet 1797], les trois commissaires Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810), Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811) et Jacques-Pierre TINET (1753-1803) partent pour Livourne où sont rassemblés les objets saisis à Rome et où les attendent Thoüin. Voir la lettre n°109, 111 et 114.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> L’article 3 du Traité de Milan entre la France et Venise signé le 16 mai 1797 [27 floréal an V] stipule la remise à la France de 20 tableaux et 500 manuscrits. Voir les lettres n°114, 117, 118, 122, 123, 127, 128, 130, 131, 139 et 140.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Catherine commente le 11 thermidor an V [29 juillet 1797 : « Je serai obligée de recommencer ton éducation. J’ai bien de l’avantage sur toi, moi qui n’ai pas quitté la partie. Je ne la trouve pas plus belle pour cela ; tous vos trophées, toutes les dépouilles des ennemis, que nous font ces bagatelles, près des grands objets qui nous occupent ici, les presbytères que nous reprenons, et que nous rendons aux bons prêtres, voilà qui est digne d’occuper des hommes sensés, des philosophes du XVIII<sup>e</sup> siècle. Mais vous autres pauvres gens qui êtes des profanes, vous n’avez pas le sens commun, de vous attacher à ces misères. Cependant à travers toutes nos grandes mesures, on dit qu’il a quelques apparences que la paix avec l’Empereur est signée, c’est un miracle auquel je ne crois pas encore, à moins que le génie de la Liberté qui nous a toujours si bien secondé n’ait présidé avec Bonaparte à cette grande affaire. Cela nous rendra-t-il plus sages ? C’est ce qu’il faudra voir. Mais je vois tant d’hommes auxquels je croyais du mérite et des principes Républicains, qui se conduisent maintenant comme s’ils n’avaient jamais eu ni l’un ni l’autre, que je ne sais plus qu’en penser. Il est vrai que j’ai la vue courte en politique, le dire des gens aux plus longues vues que moi n’explique pas cela non plus. Que cela ne t’empêche pas de revenir, et surtout de ne point t’affliger lorsque tu seras avec nous. Il faut souffrir tout ce qu’on ne peut empêcher, si comme tu dis, le lâche sentiment de la peur ne retenait les Royalistes, il y a longtemps que la République française n’existerait plus. » Voir la réponse de Monge lettre n°119. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor, voir les lettres n° 89, 90, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> De Paris le 14 thermidor an V [1<sup>er</sup> août 1797], Catherine lui répond à ce sujet : « Le pauvre Guyot qui n’a rien du tout, n’a pu obtenir de place en France, malgré son intimité avec quelques-uns des Dieux. Ils ne le protègent pas, parce qu’il s’est montré tel qu’il est au fameux mois de prairial. Il partira après l’équinoxe, si on lui donne de l’argent. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge n’imagine pas être retenu à Passeriano par le Général lors des négociations pour parvenir à un traité de paix définitif avec l’empereur. Voir la lettre n°128.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) homme politique de la Côte-d’Or et ami bourguignon de Monge. En 1794, Florent-Guyot député de la Côte-d’Or à la Convention, est envoyé en mission auprès de l’armée du Nord et a pu communiquer avec Monge avec la ligne de télégraphe aérien mise en place de Paris à Lille et qui commence à fonctionner en mai 1794. Elle permet de communiquer par signaux visuels, par sémaphores. Monge a été consulté par Chappe afin de lutter contre les arrêts de transmission et d’en réduire le temps.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Joseph ESCHASSÉRIAUX, (1753-1824), il est élu député par le département de la Charente-Inférieure (actuelle Charente-Maritime) dès l’Assemblée législative en 1791, puis sous la Convention en 1792 et 1795, enfin sous le Directoire lors des élections d’avril 1797. Le 14 thermidor an V [1<sup>er</sup> août 1797] Catherine lui répond : « Je n’ai pas encore fait ton compliment à celui qui est réélu pour la 3<sup>ème</sup> fois, il y a 4 jours que je ne l’ai vu. C’est un singulier corps. » Sur le jugement que porte Monge sur Eschassériaux voir les lettres n°27, 118 et 137.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Les Français occupent l’île de Corfou le 29 juin1797. Les îles ioniennes de Corfou, Zante et Céphalonie qui étaient sous la domination vénitienne se révoltent avant de passer sous la domination française. Voir les lettres n°90 et 119.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Louise MONGE (1779-1874) et Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART. Parce qu’elles n’écrivent pas à Monge. Voir la lettre n°20.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852), jeune sœur de Catherine HUART et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) ainsi que Louis MONGE (1748-1827) frère de Gaspard MONGE et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[22]</a> Émile BAUR (1792- ?) fils de Anne Françoise HUART et Barthélémy BAUR.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[23]</a> Jean-Claude NAIGEON (1753-1832) peintre et Étienne-Marie BARRUEL, (1749-1818) instituteur à l’École polytechnique.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[24]</a> Jean-Baptiste PATRAULT (1751-1817).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[25]</a> Le 14 thermidor an V [1er août 1797], Catherine le confirme en réponse : « Il est vrai que la République de Lucques a fait sa révolution. » </p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Une entrée par édition
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Localisation
Localisation géographique du document.
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Fonds Monge, Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
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Huart, Catherine (1748-1847)
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Title
A name given to the resource
110. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-07-05
Creator
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Monge, Gaspard
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
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Description
An account of the resource
<p>Lettre non signée mais datée dans laquelle il est question de son travail relatif aux manuscrits du Vatican et du cours des événements en Italie</p>
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.118
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
2 p. ; 26,6 x 19,2 cm
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
Commission des sciences et des arts (Italie)
République
Commission des sciences et des arts (Italie)
Couple Monge
République
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
14 floréal an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Paris
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 14 floréal de l'an V de la République </div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu, mon cher Marey, la lettre que vous et votre femme m'avez écrite en date du 25 germinal.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Elle m'a fait bien du plaisir, d'abord parce que depuis deux mois et demi que je suis à Rome, je n'en avais pas encore reçu de France, ou tout au plus une ; ensuite parce qu'elle m'annonce que vous vous portez bien tous deux, et que votre grand garçon de fils<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> vient à merveille et marche comme un homme ; enfin parce qu'elle m'apprend que vous en attendez un second pour le temps des vendanges.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Nous sommes bien heureux, mon cher Marey.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Notre patrie a le gouvernement que nous avons désiré ; la gloire de ses armes brille jusque dans le dernier coin de l'Univers ; il n'y a pas un homme sensé au dehors qui ne bénisse ses succès; pas un homme sensible qui ne tressaille à la lecture de gazettes qui ne disent plus rien d'intéressant pour personne si elles ne parlent des Français et de leurs miracles.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Dans votre intérieur, le bonheur vous environne ; car il me semble que vous êtes toujours content de votre femme; votre enfant vient à merveille, il annonce une intelligence que vous vous plaisez à cultiver de bonheur; à votre exemple, il deviendra bon, sensible et généreux; il aimera son pays, sa famille ; et il vous donnera sur vos vieux jours de grandes satisfactions. Que manque-t-il à tout cela ? d'être aimé du pays que l'on aime, et de la patrie à laquelle on est prêt à tout sacrifier ?<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Quand nous avons désiré la révolution, d'abord pour la gloire et le bonheur de la France, ensuite pour le perfectionnement de l'espèce humaine<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> ; quand vous et moi nous avons, chacun dans la position où nous nous sommes trouvés, contribué à ses succès,<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> nous savions bien que nous faisions le sacrifice de son attachement pour nous.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Une grande révolution comme la nôtre ne pouvait se faire sans que la masse générale de la nation n'éprouvât une agitation à laquelle elle n'était point accoutumée et qui devait être pénible.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">La France entière a même eu sur sa propre subsistance des inquiétudes bien longues, bien alarmantes et qu'on pouvait peut-être lui épargner, du moins en partie. Il était donc naturel de penser qu'après l'établissement de la République, ceux qui passeraient pour y avoir contribué d'une manière efficace seraient d'abord détestés de tous ceux qui auraient fait des pertes non compensées, soit réelles, soit d'opinion ; qu'ensuite ils seraient mal vus de toute cette masse qui maintiendra la république par répugnance pour une agitation nouvelle, et qui les regarde comme les auteurs des peines de tout genre qu'elle a éprouvées. Cela ne nous a pas arrêté: nous avons même mis en jeu notre propre vie.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Celle-ci est sauvée ; la république triomphe; une nouvelle carrière est ouverte à l'esprit humain; nous avons gagné. Nous aimerons notre pays sans qu'il nous aime ; nous jouirons de la gloire ; nous verrons et vous encore plus que moi les heureux effets de la liberté ; et nous la bénirons ensemble.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Tous ceux qui ont fait de grandes révolutions ont été obligés de quitter leurs pays. Lycurgue<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> en est un grand exemple. Solon<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> qui ne fut que législateur sans faire de révolution a été forcé de se retirer à Soloë.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Si Brutus<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> resta à Rome après l'expulsion des Tarquins, c'est que la révolution était aristocratique, et que le Sénat, pour lequel elle était faite et qui avait un certain crédit, le soutint. Il ne faut pas conclure de là que nous quitterons notre cher pays ; nous serions obligés de le faire s'il n'était pas plus grand que Sparte ; mais il nous suffira de nous perdre dans la foule et de ne pas chercher des emplois qui donneraient de l'inquiétude si on les voyait entre nos mains.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> À tout cela, il faut encore ajouter autre chose. La révolution qui a détruit le trône, la noblesse et le clergé n'aurait jamais eu lieu, ou n'aurait pas été conduite à sa fin, si ceux qui la conduisirent et si tous ceux qui poussèrent son char n'avaient pas eu une volonté ferme et ne l'avaient pas eue pendant 8 ans.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Ceux-ci en ont contracté l'habitude presque partout. Eh bien, ce caractère qui n'est pas naturel et qui est le produit des circonstances, déplaît à la masse moutonne qui aime mieux dormir sur un matelas que sur du marbre, quoique celui-ci ne soit pas susceptible de corruption, quoiqu'il ne contienne pas d'odeur, quoiqu'il n'entretienne pas de vermine. Je suis bien éloigné, mon cher Marey, de dire cela pour vous qui êtes la douceur même ; mais il suffit que cela soit vrai du plus grand nombre des patriotes, très estimables d'ailleurs, pour expliquer jusqu'à un certain point cette répugnance, même cette espèce de crainte qu'on a conçue d'eux, et le surnom de terroristes qu'on leur a donné.</div>
<div style="text-align: justify;">Enfin, il faut en convenir, les pauvres patriotes sont un peu ombrageux ; cela est bien naturel. Ils ont combattu, ils ont eu bien des alarmes ; ils ont souffert pour une cause belle, mais dont ils ont eu besoin d'envisager toujours la beauté pour soutenir leur courage dans une lutte aussi longue.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> La moindre altération que la pratique apporte à leur ouvrage leur paraît une destruction totale et leur inspire de l'effroi ; et ils ne pensent pas qu'un bijou ne peut pas se porter sans se dépolir.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Mais ils ont de grands objets de consolation.</div>
<div style="text-align: justify;">D'abord, qu'ils envisagent le bonheur presque miraculeux de la République. Ne semblerait-il pas que la main de dieu l'ait conduite et répande un esprit de vertige sur ses ennemis.<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a> Si ceux-ci avaient voulu faire la paix sous le gouvernement pusillanime et incapable des Thermidoriens, ils auraient eu la Belgique. S'ils avaient voulu la faire en frimaire dernier, ils auraient eu la rive gauche du Rhin, et ils auraient conservé toute l'Italie.<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a> Leur aveuglement et leur entêtement qui tient de la démence a forcé la nation malgré elle aux triomphes ; et voilà qu'enfin la République française a rassemblé en un seul corps tous les anciens enfants des Gaules qui s'aiment au fond du cœur malgré les petites querelles de familles et les mariages dans les maisons étrangères, et qui vont former un tout qui durera des siècles. Voilà qu'en Italie elle a engendré une belle république qui l'aimera parce qu'elle est encore elle-même composée d'anciens enfants des Gaules transplantés ; et voilà que cette jeune république amie est obligée de se former aux armes, pour donner à son tour la liberté aux Vénitiens, et pour acquérir un territoire qui lui est nécessaire<a name="ftn" href="#_ftn23">[23]</a> ; et voilà que par miracle le gouvernement de Venise qui n'avait que faire dans cette galère lui en donne la plus belle occasion<a name="ftn" href="#_ftn24">[24]</a> ; et voilà que la Lombardie sans être assez forte pour jamais porter ombrage à sa mère, le fera assez pour l'appuyer dans sa vieillesse, pour lui faire honneur, et peut-être même pour l'empêcher de faire des sottises<a name="ftn" href="#_ftn25">[25]</a> ; et voilà que les Anglais, nos seuls ennemis, perdent l'lnde et leur banque, et que la paix elle-même ne peut les sauver d'une révolution ; et voilà qu'ils sont punis tout juste où ils ont péché. Ensuite, si l'on jette un coup d'œil sur l'avenir, malgré la reculade fâcheuse qu'ont fait faire les écrevisses thermidoriennes, malgré la sotte direction que prend aujourd'hui le luxe d'ailleurs nécessaire<a name="ftn" href="#_ftn26">[26]</a>, malgré l'entière destruction de tous les moyens d'instruction en France, la liberté de la presse, dont les écrevisses ont tant abusé et abusent peut-être plus que jamais,<a name="ftn" href="#_ftn27">[27]</a> cette liberté qu'ils proclament aujourd'hui, qu'ils invoquent, qu'ils persécuteront certainement un jour ; cette liberté est née, il leur sera impossible de la détruire et avec cela tout se régénèrera surtout si le gouvernement répand, multiplie, et met à la portée de la masse nationale les moyens d'instruction publique ; car d'après cette instruction plus élevée et plus généralement répandue, le luxe prendra une direction salutaire; les sciences, les arts, et avec eux les moyens d'industrie et de commerce, feront de nouveaux pas ; et le genre humain recevra un degré de perfection auquel il ne pouvait atteindre par les anciennes institutions ; et ce sera aux Français que le monde sera redevable de ces progrès. Vous êtes encore jeune, mon cher Marey, vous et votre femme aurez cette jouissance; quant à moi, vieux grand-père, je ne la verrai que dans l'avenir, et je me presse, comme vous voyez, de l'y lire.<a name="ftn" href="#_ftn28">[28]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Dans le moment, nous recevons une lettre de Venise du 10 floréal<a name="ftn" href="#_ftn29">[29]</a> qui nous annonce que toute la terre ferme est rendue et soumise à la Lombardie, et que le lendemain la révolution doit s'effectuer dans Venise même<a name="ftn" href="#_ftn30">[30]</a> ; enfin que Corfou et Céphalonie sont en insurrection.<a name="ftn" href="#_ftn31">[31]</a> Vous savez déjà ces nouvelles au moment où je vous écris; mais il faut bien que je mette ici un petit mot de la joie que nous ressentons.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, mon cher Marey; continuez à m'écrire quelquefois. Quand même vos nouvelles devraient être tristes ; car on a toujours du plaisir à entendre parler de ce qu'on aime. Nous sommes tous ici comme des amants malheureux qui veulent toujours qu'on leur parle de leurs infidèles. J'embrasse bien tendrement votre femme, votre enfant, et vous prie de compter sur l'inviolable attachement de votre ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
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<div style="text-align: justify;">Après les nouvelles des articles de paix avec l'Empereur<a name="ftn" href="#_ftn32">[32]</a>, nous avons illuminé deux jours de suite le beau palais de l'Académie de France,<a name="ftn" href="#_ftn33">[33]</a> ce qui était nouveau pour les pauvres Romains que depuis longtemps l'on tient dans la tristesse et qui, malgré une pluie à seaux, sont presque tous venus voir la fête sous leurs parapluies de toile cirée. Le dimanche suivant nous avons donné un beau concert où sont venus les ambassadeurs des puissances amies et neutres, et la plupart des grands personnages du pays, tels que le neveu et la nièce du pape<a name="ftn" href="#_ftn34">[34]</a>, la famille Doria,<a name="ftn" href="#_ftn35">[35]</a> et une foule de peuple. Notre collègue Kreutzer<a name="ftn" href="#_ftn36">[36]</a> qui est un des premiers violons du monde leur a fait exécuter une symphonie dans laquelle il avait arrangé la Marseillaise, le <em>Chant du Départ</em>, la <em>Carmagnol</em>e, le <em>ça-ira</em>. Il leur a fait avaler tout cela ; et la symphonie a été applaudie d'une manière extraordinaire. Les billets d'invitation avaient été doublés par la falsification, et s'étaient vendus sur la place ; en sorte qu'il y avait un peu de presse sans désordre, ce qui donnait un air de vie à la fête ; et puis, malgré nos attentions pour quelques personnages, le peuple y a introduit tout naturellement un petit air d'égalité dont il était fier, et qui ajoutait à la nouveauté de la chose.</div>
<div style="text-align: justify;">Adieu.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Lettre d’Émilie MONGE (1778-1867) et son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) de Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] fonds Monge. Émilie annonce sa deuxième grossesse à son père :« […] maman ou (tatan) [Louise Monge] m’ont promis qu’elles viendraient vers ce temps pour assister à l’arrivée dans ce monde de ton second petit-fils, et il me serait bien agréable de vous posséder réunis pendant ce moment. […] On se trouve facilement heureux partout quand on a le bonheur de l’être dans son ménage, de ce côté tous mes souhaits sont remplis, mon mari est toujours le même à mon égard et par dessus tout cela, j’ai un enfant qui vient parfaitement qui court comme un petit homme voilà 3 semaines qu’il marche seul et il aura quatorze mois le 30 germinal. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Voir la lettre n°93.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge répond surtout à Marey. Dans sa lettre de Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797], Émilie prévient son père de la nature de la lettre qui va suivre la sienne : « Mon mari va faire avec toi un grand cours de politique. Ce sujet peut s’étendre très loin, voilà pourquoi il faut que je te quitte, mon cher papa […] ». En effet Marey entame sans préliminaires : « J’ai besoin de m’entretenir avec vous de la chose publique, dans quelle âme verserais-je mes peines et mes alarmes si ce n’est dans celle du patriote zélé qui consacre toute son existence à la gloire et à l’utilité de sa patrie. 3 choses m’affectent ainsi que tous les Républicains de mon Département, les élections, l’esprit public et la composition des tribunaux. » Monge partage les inquiétudes de Marey et ce dernier sans le savoir répond précisément à la demande exprimée par Monge à Rome, le 5 floréal an V [24 avril 1797]. Voir la lettre n°85. Le 15 germinal an V [4 avril 1797], les Royalistes sont les vainqueurs des élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents. Sur la montée des Royalistes et la réponse du Directoire avec le coup d’état du 18 fructidor , voir les lettres n°89, 110, 116, 118, 119, 127, 131, 132 et 135.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Monge tient à rassurer d’emblée Marey alors qu’il émet des doutes sur la gloire de l’armée française en lui écrivant de Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] : « Mais nos pensées se reposaient du moins jusqu’à présent avec complaisance sur les armées. Fiers de leur gloire nous nous plaisions à vanter leurs exploits et surtout à louer leur républicanisme. Qu’avons nous vu au passage de la division de l’armée de Sambre et Meuse commandée par Bernadotte, des soldats sans contredit intrépides mais indisciplinés, battant, pillant les gens qui les logent, mettant à contribution les habitations écartées de la route, menaçant ceux qui les appellent citoyens, maudissant la république, préconisant la royauté ! Il y en avait de bons sans doute mais ce n’était pas le plus grand nombre. Je ne puis vous exprimer l’impression que cette disposition des esprits des soldats a fait sur les patriotes. Où est donc la République, se sont-ils dit, si elle n’est dans les armées ? Espérons que Buonaparte aura retrempé ces âmes inconstantes au foyer du civisme et de gloire qu’il entretient avec tant de zèle et d’habileté dans le sein de sa brave armée. » Voir la lettre n°89. Voir infra sur l’enjeu des victoires en Italie. </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> De Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] Marey lui a écrit : « L’esprit public : Je ne vois partout que des trembleurs, des girouettes, et des royalistes, le peu de patriotes qui osent se prononcer, fussent-ils courageux, est honni, calomnié, et livré au couteau de l’aristocratie. La composition des tribunaux : partout l’on absout des royalistes tandis qu’on déploie la plus grande sévérité contre les républicains. Le croirez-vous Brottier Dunan, Lavilleurnois, conspirateurs avérés, pris en flagrant délit nantis de pouvoirs du soit disant Louis XVIII, avouant eux-mêmes leur crime, viennent l’un d’être condamné à 10 ans, l’autre à 4 et le dernier à 1 an de détention bien que l’embauchage ait été constaté d’une manière péremptoire. Comparer actuellement cette indulgence avec l’extrême sévérité déployée contre les malheureuses victimes de la plaine de Grenelles et juger de l’avenir par le présent ! » Charles-Honorine Berthelot de la Villeurnois. Maître des requêtes arrêté avec Malo et Brottier. Il a développé un plan pour le retour de la royauté et est arrêté en possession de divers documents qui prouvent son attachement à la monarchie et à Louis XVI. <em>In</em> BUCHEZ et ROUX (1838), <em>Histoire parlementaire de la Révolution française</em>, Paris, Paulin, p. 192. Marey développe ce sujet dans sa réponse de Nuits, le 15 prairial an V [3 juin 1797]<strong> : « </strong>Brottier, Laville-Heurnois, Dunan sont pris en flagrant délit de pouvoir du soit disant Louis XVIII. Ils conviennent de leur correspondance avec 3000 agents contre-révolutionnaires disséminés dans la France une commission choisie par le gouvernement les absout à peu près. Les Républicains exaltés d’un autre côté répandent des écrits bien criminels [mais qui paraissent être plutôt l’effet d’une imagination exaspérée et délirante que d’une (?) réfléchie.] [Samson] et Clarke, ils sont condamnés à mort. Je suis loin de désirer l’affusion de sang de qui que ce soit mais il me parait que l’on devrait pardonner aux coupables des deux partis ou les punir également. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Lorsqu’il s’adresse à son gendre, Monge prend soin de placer la France avant le perfectionnement de l’esprit en déterminant les motifs de son action. Dans la correspondance à sa femme, le perfectionnement de l’esprit est déterminé comme le but premier de son action. Voir la lettre n°3.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Monge effectue une distinction entre son action révolutionnaire et celle de son gendre parlementaire. (Sur la grande différence entre le politique et le savant dans l’action publique voir infra.) Dans sa réponse de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797] Marey souligne à son tour la spécificité de l’action de Monge déterminée à la fois par ses compétences et connaissances et par ses « principes », c’est-à-dire les principes sur lesquels l’idée de progrès est fondée que Monge lui a déjà longuement exposés (voir les lettres n°3, 4 et 5) : « Vous êtes appelés par vos talents, vos principes bien connus, et vos vertus à occuper quelques postes éminents d’où vous ferez jaillir quelques étincelles qui ranimeront peut-être un feu couvert d’une cendre bien épaisse. » Monge entame son action révolutionnaire par le ministère de la Marine (voir les lettres n°118, 127 et 132) et déjà les axes de son engagement dans la révolution sont les mêmes que ceux qui dirigent sa pratique scientifique et cela depuis plus de vingt ans. De la même façon, c’est l’objet et les résultats des recherches ainsi que la nature de la pratique des membres de la nouvelle communauté scientifique qui a permis la réalisation des grands ouvrages de l’œuvre révolutionnaire. L’organisation de la production de l’armement en 1794 a été possible grâce aux travaux menés par les savants autour de Lavoisier dès la fin des années 1770. (Voir les lettres n°3, 5, 46 et 108.) Catherine le souligne dans sa lettre du 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « […] c’est alors que tes talents et ton activité ont été employés avec succès dans la plus profonde obscurité, il en est résulté des moyens de repousser nos ennemis qui nous cernaient de près […]. » La <em>Géométrie descriptive</em> de l’École normale et les <em>Feuilles d’Analyse</em> <em>appliquée à la Géométrie</em> de l’École polytechnique sont aussi des exemples d’élaboration qui précède la Révolution, publiée en 1795 leur élaboration a débuté dès 1765 à l’École du génie de Mézières. Voir la lettre n°1. Ces œuvres ne sont pas alors des « produits » de la Révolution, ni de ses conditions sociales, politiques, culturelles et institutionnelles. Les conditions spécifiques de la Révolution, notamment celles de la première phase, celles de la table rase ont été l’opportunité d’exposer dans le domaine public, de mettre en pratique et de réaliser les projets de réforme de la pratique scientifique et des institutions scientifiques en déterminant leurs nouveaux rapports avec les institutions de pouvoir. (Voir la lettre n°4.)</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Cela est même un principe de l’action publique de Monge, Catherine le cite dans sa lettre du 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « Voilà pour l’intérêt général et pour te rassurer sur tes principes qu’il faut faire à son pays tout le bien dont on est capable sans s’attendre à la reconnaissance. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Marey répond à cette lettre de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797]<strong> : « </strong>Vous avez la bonté obligeante de chercher à me consoler. C’est un soin superflu. Ce n’est pas moi qui ai besoin d’être rassuré. Familiarisé avec les calomnies, les peines, les dangers, les amertumes de toute espèce, je compte la vie pour peu de chose et la fortune pour rien. Il n’est aucun événement auquel je ne sois préparé de longue main. Quand mes ennemis m’ont déchiré comme ce vertueux romain, j’ai rendu grâce aux Dieux de ce qu’ils étaient obligés d’avoir recours au mensonge pour dire du mal de moi. Quand la fortune me tournera le dos, mes ressources sont assurées, je me surviendrai également à la fatigue du corps et à celle de l’esprit, Quand les lâches détracteurs des amis de la liberté m’attaqueront en face, je leur répondrai de la plume ou de l’épée, mon parti est pris là-dessus, peut-être même mes ennemis ont-ils acquis sur cela quelques notions positives, car j’entends à peine leurs vils bourdonnements et n’ai pas encore trouvé quelqu’un qui ait osé me faire le moindre reproche ouvert. Mais c’est, cher citoyen, les patriotes que je vois tous les jours qui me donnent de l’inquiétude autant sur leur sort futur que sur l’effet que pourrait produire un changement d’opinion amené par une habituelle persécution non réprimée par le gouvernement. Quand au bonheur domestique j’en jouis complètement. Personne n’est mieux partagé que moi. Tous les jours je me félicite de mon choix, et mon enfant sain, bien constitué et qui annonce d’heureuses dispositions vient encore ajouter à ma satisfaction tout ce que le sentiment de paternité pouvait lui prêter de charmes.»</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> De son ministère jusqu’au sein même du Club des Jacobins, Monge a été inquiété et de tous les bords. La réaction thermidorienne comme les journées de Prairial (Voir la lettre n°1) ont été dangereuses pour Monge. DE LAUNAY L. (1933) p. 99 ; 124 ;135-136). Catherine évoque cette époque dans sa lettre de Paris le 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « Les grandes crises sont arrivées, […] la mort planait sur toi, rappelle-toi l’intérieur de ton ménage pendant ces temps malheureux, […], ta persécution dans la réaction […]. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> En restant sur sa position Marey répond à son tour de Nuits, le 15 prairial an V [3 juin 1797] : « […] un cœur sensible et vraiment attaché à sa patrie et à la liberté ne peut comprimer ses sentiments d’indignation et de pitié qui s’élèvent dans son âme à la vue de tant de vengeances exercées envers les fondateurs de la république sans que le gouvernement daigne opposer une digue aux projets homicides et contre-révolutionnaires des ennemis de la liberté. […] Lyon, Avignon sont des théâtres horribles de proscription tous les jours la terre est abreuvée du sang des patriotes, à tant d’atrocités le gouvernement n’oppose qu’un système d’inertie. De l’inertie grands dieux quand le sang coule ! Pour qu’elle occasion réserve-t-il donc son énergie ? Un bras de fer s’appesantit sur les patriotes à la moindre pécadille tandis que l’on promulgue l’indulgence plénière pour les crimes royalistes. […] Pardon cher citoyen de l’ennui que je vous donne par cette digression elle est amenée par la nouvelle que je viens d’apprendre de la condamnation à mort de Babeuf et Darthé qui tous deux sous les yeux de leurs juges se sont poignardés sans réussir à s’ôter la vie. Ils viennent d’être exécutés. Le jugement opposé à celui de Dunan Lavilleurnois etc. m’a fait naître des réflexions que je n’ai pas pu comprimer, il dit encore plus que je n’ai exprimé. Vous apprendrez avec plaisir que les Députés impliqués dans cette affaire et notamment Lindet sont déclarés innocents.»</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> LYCURGUE (IX<sup>e</sup> siècle av. J.-C.), législateur de Spartes.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> SOLON (640 – 558 av. J.-C.) réformateur du système politique, fiscal et social athénien. Il s’exile sous la tyrannie de Pisistrate.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> En Chypre.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Lucius Iunius BRUTUS (IV<sup>e</sup> siècle) neveu de Tarquin le Superbe, fondateur mythique de la République romaine.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Monge n’envisage jamais de quitter son pays. Voir la lettre n°96. Et il prend soin après son ministère de mener son action publique au sein de commissions ; cela donne à son action une dimension collective, un objectif déterminé. Ainsi sans occuper un poste de pouvoir au sein de l’exécutif et tout en y étant directement relié afin d’assurer l’efficacité de son action et la réalisation rapide des projets. Marey répond à cela de Nuits le15 prairial an V [3 juin 1797]<strong> : « </strong>Lycurgue dîtes-vous fut obligé de quitter son pays. Il le fit volontairement et pour engager ses concitoyens à respecter ses lois ayant eu soin d’exiger d’eux qu’ils les observeraient jusqu’à son retour. Solon eut le chagrin de voir la tyrannie de Pisistrate s’établir sous ses yeux. [Zalicius] fut obligé de s’arracher un oeil, Charondas se donna la mort pour avoir violé involontairement la loi qu’il avait rendue. Romulus fut tué par ordre des Sénateurs. Chers malheureux bienfaiteurs de l’humanité tel est donc votre sort tandis que tant de tyrans et de despotes coquins meurent dans leur lit ? Je savais tout cela citoyen, et soyez sûr que je n’ai jamais compté en mon particulier que sur l’ingratitude toutes les fois que j’ai eu l’occasion de faire quelque bien. Il est cruel de le penser mais il n’est malheureusement que trop vrai que l’ingratitude est un vice nécessaire à une république. C’est la reconnaissance qui créa la tyrannie. Un général victorieux est chéri adoré, on le proclame roi. Bientôt il devient despote et tyran. Voilà les hommes. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Dans une lettre à Catherine, il les nomme « les vieux patrons de la Révolution ». (Voir la lettre n°127.) Monge insiste sur la nécessité d’un engagement durable. Voir supra. Marey au contraire après un mandat parlementaire, se désengage rapidement de l’action révolutionnaire. Après l’exécution de Louis XVI en 1793, il se retire en Bourgogne. (Voir la lettre n°3) De Nuits dans sa réponse, de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797], Marey justifie l’éloignement des patriotes : « Cher citoyen, je ne puis me le dissimuler, une conséquence nécessaire de l’indulgence pour les royalistes est la sévérité la plus rigoureuse pour les patriotes ; une autre conséquence non moins juste de ce système sera l’audace des uns et le découragement total des autres. » </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> De Nuits, le 25 germinal an V [14 avril 1797] Marey lui a écrit : « Quant à moi cher citoyen quelques soient les événements je veux suivre les destinés de la république, trop heureux de me sacrifier pour une si belle cause. Le soin que j’ai [ ?] d’éviter la vie molle et oisive me rend propre à figurer dans quelles circonstances il plaira à la providence de me placer. Par goût, je préfère la vie champêtre, et les occupations paisibles mais s’il faut défendre le palladium de la liberté, je me sens la force et le courage de le faire. Adieu cher citoyen. J’ai l’âme trop déchirée de tout ce que je vois pour pouvoir m’entretenir avec vous d’objets d’art et d’histoire. » </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> La grande différence entre le politique et le savant dans l’action publique est la familiarité avec une pratique particulière : l’« application » des principes. Se confronter à la difficulté et la complexité que pose l’application d’un principe, c’est-à-dire sa mise en usage hors de son domaine d’origine et son perfectionnement n’est pas une situation inédite pour un savant de la deuxième moitié du XVIII<sup>e</sup> siècle. Tout au contraire, c’est précisément dans ces conditions qu’il travaille. De même, c’est au moment les plus difficiles que Monge sort de la « spéculation » et s’engage dans l’action révolutionnaire alors que certains s’en détournent déjà. Catherine le lui rappelle dans sa lettre de Paris le 19 germinal an VI [8 avril 1798] : « Je parcours ta vie politique depuis 89. Les premières années de la révolution qui ont été les plus brillantes, se sont passées pour toi en spéculation sur le bonheur général et futur. Il y avait dans ces temps là trop d’hommes avides de gloire, pour que ta modestie et le soin de cacher tes talents mais non ton amour de la liberté te permissent de te mettre en avant, les grands dangers étant au comble, la plupart de ces hommes ont cessé de prendre part aux affaires, alors on t’a arraché de ton obscurité et à moi le bonheur dont nous jouissions si paisiblement depuis que nous avions celui d’être ensemble […]. »</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Il s’agit ici des Autrichiens et de l’Empereur François II.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[22]</a> Selon les préliminaires de Leoben signé le 28 germinal an V [18 avril 1797­], l’Autriche cède la Belgique et récupère la Vénétie( sauf Venise) en échange de la Lombardie. Voir les lettres n°119, 176 et 177.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[23]</a> Voir la lettre n°84.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[24]</a> Bonaparte écrit au Directoire de Triste le 11 floréal an V [30 avril 1797] : « Les Vénitiens se conduisent de plus en plus mal ; la guerre est ici déclarée de fait ; le massacre qu’ils viennent de faire du citoyen Laugier, commandant l’aviso le Libérateur de l’Italie est la chose la plus atroce du siècle. Le citoyen Laugier sortait de Trieste ; il fut rencontré par la flottille de l’Empereur […] ; il se battit une partie de la journée avec eux, après quoi il chercha à se réfugier sous le canon de Venise. Il y fut reçu par la mitraille du fort. Il ordonna à son équipage de se mettre à fond de cale, et lui, avec sa trompe demanda pourquoi on le traitait en ennemi ; mais, au même instant, il reçoit une balle qui le jette sur le tillac raide mort. […] Cet évènement n’est qu’un échantillon de ce qui se passe tous les jours dans la Terre ferme. Lorsque vous lirez cette lettre la terre ferme sera à nous. » (1521, <em>CGNB</em>) La mort de Laugier est un prétexte qui permet à la France d’attaquer Venise alors que quelques semaines auparavant les Français ne pouvaient pas ouvertement attaquer un état neutre et préféraient tenter d’obtenir la domination des territoires de l’État vénitien par la stratégie diplomatique. Voir la lettre n°76.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[25]</a> Monge compte sur les nouvelles républiques italiennes pour renforcer la République en France.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[26]</a> Selon Condorcet le luxe est « l’aiguillon de l’industrie ». CONDORCET [1795] (1988), p. 113.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[27]</a> Tallien dans le Prospectus qui introduit le premier volume de la <em>Décade égyptienne</em> décrit d’une manière semblable l’usage de la presse par les acteurs politiques au cours de la Révolution : « Le règne de la liberté a multiplié en France le nombre des feuilles périodiques. La suite non interrompue des événements les plus extraordinaires, la discussion des plus grands intérêts, des questions les plus importantes durent nécessairement fixer l’attention, non seulement de la France, mais de l’Europe entière. Chacun voulait connaître jusqu’aux plus petits détails de cette révolution étonnante […]. Dans les premiers moments tous les papiers nouvelles étaient lus avec avidité : ensuite les factions, les partis s’emparèrent de ce puissant levier de l’opinion publique ; les journaux devinrent les échos de la calomnie, et n’offrirent bientôt plus qu’une arène où chacun se déchirait avec acharnement. », TALLIEN (1798), « Prospectus », <em>La décade égyptienne</em>, p. 5.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[28]</a> Monge fonde son action révolutionnaire sur l’idée de progrès, idée qui détermine sa pratique scientifique depuis les années 1770. (Voir les lettres n°3, 4, 5.) Dans sa réponse de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797], Marey donne un indice de l’engagement durable et inaltérable de Monge : « Si votre lettre m’était parvenue sans date je l’aurais crue écrite en 90. Elle respire ce saint enthousiasme qui animait alors les Français. Soyez respectable citoyen, la vestale de la révolution ! Conservez, conservez précieusement le feu sacré de la liberté. L’homme âgé embrasé de sa vive chaleur me représente l’Etna ce grand alambic de la nature rendant tous les éléments volcaniques sous les neiges éternelles qui couvrent sa cime. » Pourtant Monge à son tour perd un moment son enthousiasme avec la montée des royalistes en France. Voir la lettre n°119.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[29]</a> 29 avril 1797.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[30]</a> Voir supra. Sur les rapports entre Venise et la France voir les lettres n°40, 45, 84 ,93, 96 et 99.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[31]</a> Ces deux îles ioniennes sont sous la domination de Venise. Bonaparte n’est pas autant attaché que Monge à la liberté que les peuples tentent d’obtenir. Voir la lettre n°119. </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[32]</a> François II (1768-1835). Le 29 germinal an V [18 avril 1797] signature des préliminaires de Loeben. Voir la lettre n°89.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[33]</a> Voir la lettre n°66.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[34]</a> Luigi <em>BRASCHI ONESTI</em> (1745-1816), neveu du Pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799) et sa femme issue de la famille FALCONIERI.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[35]</a> Famille du secrétaire d’état à Rome Giuseppe Maria DORIA PAMPHILI (1751-1816).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[36]</a> Rodolphe KREUTZER (1766-1831). Il fait partie des adjoints de la commission nommés après le Traité de Tolentino signé le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797].</p>
</div>
</div>
Publication
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Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
90. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
Date
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1797-05-03
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Monge, Gaspard
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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A language of the resource
Français
Description
An account of the resource
Transcription établie par René Taton à partir de l'autographe du fonds Marey-Monge.
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Relation
A related resource
Sur l’idée de progrès, voir les lettres n°3, 4, 5.
Sur les rapports entre Venise et la France voir les lettres n°40, 45, 84 ,93, 96 et 99.
Sur les préliminaires de Leoben, voir la lettre n°89.
Voir la lettre n°119.
Voir la lettre n°66.
Subject
The topic of the resource
Progrès
Première campagne d'Italie
Vie familiale
République
Perfectionnement de l'esprit
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Perfectionnement de l'esprit
Première campagne d'Italie
Progrès
République
Vie familiale
-
Dublin Core
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Title
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1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
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Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
5 floréal an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Rome
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 5 floréal de l'an V de la République une et indivisible</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je ne te manderai pas de nouvelles, ma chère Emilie,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> parce que le pays n'en fournit pas et parce que nous sommes si loin des armées que vous savez ses succès longtemps avant nous.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> L'année passée, nous n'étions pas ici sans danger, et l'on avait pris soin de nous informer de tout ce qui pouvait intéresser notre sûreté.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Cette année nous sommes dans la plus grande sécurité et, comme de juste, on ne s'occupe pas beaucoup de nous. Nous savons les nouvelles comme tous les autres. Au reste, le secrétaire d'état de Rome<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> n'est pas mieux informé que nous, et les gazettes nous mettent un peu plus tard au courant.</div>
<div style="text-align: justify;">Depuis plus de deux mois que nous sommes ici,<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> je n'ai pas reçu une des lettres de ta mère ; je présume qu'elle les aura adressées au quartier général et qu'elles sont actuellement aux portes de Vienne ; mais tout chemin mène à Rome. Il résulte de là que n'ayant aucune autre correspondance avec Paris, je suis dans la plus parfaite ignorance sur l'état des choses, sur l'intérêt que les Parisiens et que les Français en général prennent au gouvernement républicain, sur la manière dont les élections se sont faites dans les assemblées primaires, et sur les choix que les électeurs ont dû faire pour les hautes magistratures.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Les papiers publics ne suppléent pas à cet égard à un petit mot dit par une personne de confiance. Suivant la couleur des lunettes du journaliste, les choses ont différentes teintes. Si tu me réponds promptement, je pourrai encore recevoir ta lettre.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Tu me manderas aussi si une petite boîte de crayons noirs d'Italie te ferait plaisir. Dans ce cas, je te les porterai si, comme je l'espère, je repasse par la Côte d'Or pour retourner à Paris; et dans le cas contraire je tâcherai de te la faire parvenir.</div>
<div style="text-align: justify;">Embrasse bien pour moi ton mari,<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> ma chère amie, donne-moi de ses nouvelles et de celles de ton enfant<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> ; rappelle-moi au souvenir du citoyen Rebais<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a>, présente mes respects à toutes les dames de la société que j'ai eu l'honneur de voir à notre passage<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> et compte sur le bien tendre attachement de ton père et ami Monge.</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Émilie MONGE (1778-1867).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Les mouvements de l’armée d’Italie sont orientés vers l’Autriche et visent Vienne depuis le début du mois de mars 1797. Le 28 mars après la prise de Klagenfurt, Bonaparte menace Vienne et le 31 mars propose à l’Archiduc Charles de débuter les négociations. Voir les lettres n°62, 63, 65, 76 et 81.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Monge est à Rome du 29 juillet 1796 au 23 septembre 1796. Voir les lettres n°18 à 29.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Giuseppe Maria DORIA PAMPHILI (1751-1816) secrétaire d’État du Vatican depuis mars 1797.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Le 23 février 1797, Monge et Cacault arrivent à Rome pour débuter l’exécution des clauses du traité de Tolentino signé le même jour par le Pape. Voir la lettre n°65.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Élections législatives d’avril 1797.</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Marey et Émilie écrivent à Monge de Nuits dix jours plus tôt le 25 germinal an V [14 avril 1797­] et pourtant leur lettre répond à toutes les demandes de Monge. Émilie lui donne des nouvelles de sa famille et Marey développe trois objets qui le préoccupent dont les résultats des élections et l’esprit public. Voir la lettre n°90. Le dernier est un objet de préoccupation permanent. Voir la lettre n°3. Émilie et Marey répondent aux lettres n°85 et 90 de Nuits le 15 prairial an V [3 juin 1797] : « Tu es bien aimable, mon cher papa, voilà deux lettres que nous recevons de toi en 8 jours mais ce qui me fâche c’est que tu ne nous donnes jamais une époque fixe pour ton retour. Dans ta première tu me dis qu’il faut te répondre tout de suite afin que tu puisses la recevoir avant ton départ de Rome, cela me faisait croire que tu comptais bientôt partir, mais maman m’a écrit qu’elle craignait que tu n’ailles encore à Venise. Enfin il semble que chaque fois que vous pouvez revenir on se dépêche de faire de nouvelles conquêtes qui retardent votre retour. Comme tes lettres avaient un mois de date je crains bien que tu ne reçoives pas celle-ci à Rome. »</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> ? REBAIS (17 ? - ? ) ami de Nicolas-Joseph MAREY.</p>
</div>
<div>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> En mai 1796, lors du départ de la Commission pour l’Italie les commissaires se sont arrêtés à Nuits chez le couple Marey. Un récit de ce court séjour à Nuits est fait par Moitte dans une lettre à sa femme. Le 27 thermidor an IV [14 août 1796], Catherine exprime à Monge toute l’émotion que lui a procurée la lecture de ce récit : « […] la peinture qu’il lui fait de ta manière d’être pendant votre court séjour à Nuits m’a fait répandre des larmes, d’après cela je juge le C[itoyen] Moitte très sensible puisqu’il sait si bien apprécier ce qui se passe dans l’âme d’un père et d’un enfant lorsqu’ils se retrouvent après une longue absence. Il dit qu’Émilie est une femme superbe, et que le plaisir de te voir lui ôtait absolument la faculté de parler. Il s’étend aussi sur l’amabilité du C[itoyen] Marey[…]. » </p>
</div>
</div>
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Une entrée par édition
Inédit.
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Monge, Émilie (1778-1867)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
85. Monge à sa fille Émilie Monge
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-04-24
Creator
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Monge, Gaspard
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Description
An account of the resource
Transcription établie par René Taton à partir de la lettre autographe du fonds Marey-Monge.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Relation
A related resource
Voir les lettres n°62, 63, 65, 76 et 81.
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
République
Vie familiale
Élections
Rights
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Élections
République
Vie familiale
-
https://eman-archives.org/monge/files/original/179045796cc777dd0ed6a1140c648671.JPG
ef449f69fa1d2f9de0d9ad9ac06f6374
Dublin Core
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A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
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135 lettres
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
25 pluviôse an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Lorette
Transcription
<div style="text-align: justify;">Lorette, le 25 pluviôse de l'an V</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Voilà deux jours que nous sommes ici, ma chère amie.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Nous y avons terminé nos opérations<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> et, en attendant le général en chef,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> nous sommes sortis de la ville pour voir un peu le pays. Nous sommes descendus jusqu'au bord de la mer qui est à une lieue, et nous sommes arrivés dans un village où tous les habitants nous ont environnés pour se plaindre à nous de la cherté du pain, et de la rareté de l'huile. Enfin les bonnes gens, malgré les prédications qui depuis six ans se font contre les Français, sont persuadées que ces Français vont tout rétablir dans ce pays-ci et faire disparaître la misère. Ah, si la France avait continué de faire son dieu de la patrie, et si elle n'eût pas prodigué l'encens sur les autels du dieu de l'argent, elle aurait changé la face entière de l'Europe.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Mais etc.</div>
<div style="text-align: justify;">Il n'y avait que trois jours que j'avais quitté les neiges de Saint-Marin,<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> et il m'a été fort agréable aujourd'hui dans la campagne de voir le printemps. Le sureau a déjà des pousses de 8 pouces. Je me suis amusé à te cueillir un petit bouquet de fleurs ; mais il ne serait pas raisonnable de t'envoyer d'ici une botte de foin, et je mets ici les plus petites pour échantillons. Tu y en trouveras deux d'aubépine.</div>
<div style="text-align: justify;">Le général arrive. Adieu.</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Jacques-Pierre TINET (1753-1803) et Monge sont les seuls membres de la commission présents à Lorette. Voir les lettres n°54 et 58.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn"><strong>[2]</strong></a> Monge y arrive le 23 pluviôse an V [11 février 1797]. Sur les saisies effectuées à Notre-Dame de Lorette voir les lettres n°55, 58, 60, 61, 62, 66.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Napoléon BONAPARTE (1769-1821) arrive le même jour à Lorette alors que Monge écrit sa lettre.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Monge se montre conscient de l’absence de liaison entre le projet initial associé à l’exportation du modèle républicain qui devait viser le bonheur de l’espèce humaine et sa réalisation à des fins diplomatiques et stratégiques aussi bien au point de vue politique qu’économique. Cette réflexion est à rapprocher de son enthousiasme déçu par les jeunes républiques italiennes. Voir les lettres n°48 et 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Monge revient de Saint-Marin le 21 pluviôse an V [9 février 1797].</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
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Huart, Catherine (1748-1847)
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Title
A name given to the resource
59. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-02-13
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
Rights
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Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Source
A related resource from which the described resource is derived
IXGM1.100
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 f.
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Lorette (Italie)
Subject
The topic of the resource
Commission des sciences et des arts (Italie)
République
Commission des sciences et des arts (Italie)
République
-
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
Creator
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Monge, Gaspard
Description
An account of the resource
135 lettres
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-05 - 1797-10]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
135 lettres
Language
A language of the resource
Français
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
30 vendémiaire an V
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Livourne
Livourne (Italie)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Livourne, le 30 vendémiaire de l'an V de la République<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Me voici, ma chère amie, au-delà des Monts à 150 milles de Modène d'où je t'ai écrit ma dernière,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> et dans un des ports de mer de la Méditerranée. Je t'avouerai que j'ai du plaisir à voir un port de mer.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Les patriotes français qui sont ici sont dans la joie. On rassemblait dans ce port tous les Corses qui avaient quitté leurs foyers pour fuir la tyrannie de Paoli et celle de l'Angleterre, afin de hasarder une expédition qui devait faire soulever les amis de la liberté en Corse, et chasser de cette île les Anglais.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Mais tout va beaucoup mieux ; notre alliance avec l'Espagne,<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> l'expédition qui nous a rendu maître de Livourne,<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> l'opération de Faipoult qui a fait chasser les ennemis de Gênes,<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> et puis je ne sais quel bonheur qui accompagne toujours les belles causes, ont rendu la Méditerranée non tenable pour les Anglais ; et ils évacuent la Corse et vont abandonner totalement la Méditerranée. Cet événement est très heureux, d'abord pour la France dont les Anglais n'auront plus deux départements qu'ils pouvaient apporter en compensation, et ensuite pour l'armée d'Italie dont les ennemis doivent être consternés. On disait que Naples et Rome marcheraient, mais ce sot et ce monstre vont y penser à deux fois.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Il y a ici des députations de toutes les villes de Corse pour venir jurer fidélité à la République française entre les mains du commissaire Saliceti<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a>. Lui-même se dispose à s'embarquer pour la Corse où il restera environ 4 décades à organiser le gouvernement constitutionnel; et sûrement il mettra la force et l'administration entre les mains des patriotes. J'ai été bien tenté de l'y suivre car il est toujours probable que nous irons à Rome, et nous ne pouvons pas encore retourner à Paris. Mais nous ne pourrons pas y aller avant 4 décades, et j'aurai le temps de revenir pour continuer notre mission.</div>
<div style="text-align: justify;">Je suis persuadé que le Directoire ne le trouverait pas mauvais ; mais je crois qu'à ma place il faut se trouver où l'on doit être; ainsi je n'irai pas.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Le ministre Miot doit arriver ici ce soir<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ; il restera quelques jours et je retournerai avec lui à Florence, d'où j'irai rejoindre mes collègues à Modène.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Je les ai vus un moment; ils arrivaient comme nous allions en partir Saliceti et moi ; nous avons dîné ensemble, et je les ai quittés ; ils se portaient tous très bien.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Hier un bâtiment danois en arrivant ici a déclaré qu'il avait rencontré près des îles d'Hyères 36 bâtiments de guerre espagnols faisant voile pour Toulon. C'est une grande affaire pour nous ; vous savez peut-être déjà cette nouvelle; et quelque petit que soit le nombre des vaisseaux et frégates que le port de Toulon peut mettre en mer dans ce moment, si cette flotte qui sera forte au moins de 50 voiles le veut, elle pourra balayer la Méditerranée et attaquer les Anglais dont les bâtiments sont fatigués par une longue navigation, et dont les équipages sont très affaiblis. Nous avons appris hier de Porto Ferraio dont ils étaient maîtres que les matelots corses qu'ils avaient embarqués ne veulent pas les suivre et s'insurgent pour la liberté. Quelle belle partie, si on la jouait bien.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Les Anglais sont toujours devant le port de Livourne. S'ils partent avant que je m'en aille, je pourrai bien aller faire un tour à Gênes et voir le citoyen et la citoyenne Faipoult<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> ; mais je ne sais pas encore ce que je ferai à cet égard.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Dans les prises que l'on a faites ici sur les Anglais et que l'on va vendre au premier jour, il se trouve des livres. J'en ai trouvé plusieurs fort intéressants, imprimés depuis la guerre, et qui ne sont vraisemblablement pas à la Bibliothèque nationale. Je les ai pris pour la République; j'en fais une caisse que je porterai ou enverrai à Modène pour faire partie du convoi qui partira de cette ville.<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> <br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">J'ai reçu, ma chère amie, par Berthollet à Modène, et depuis à Florence,<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> plusieurs de tes lettres dont quelques-unes sont fort anciennes ; j'y ai vu que tu as été fort longtemps sans avoir de mes lettres ; ce n'est pas ma faute, je n'ai jamais passé une semaine sans t'écrire.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> Mais quand nous étions à Rome, nous n'avions aucun moyen régulier de vous écrire; nous profitions tantôt d'un courrier de Azara,<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> tantôt d'un courrier français quand il s'en trouvait; mais cela était rare. Et puis nous étions convenus, Berthollet et moi, de ne pas écrire le même jour, et que l'un donnerait toujours des nouvelles de l'autre. Apparemment que les occasions dont j'ai profité n'auront pas été aussi bonnes, et que mes lettres auront traîné dans quelques portefeuilles du quartier général, comme je vois que nous en gardons nous-mêmes pour d'autres jusqu'à ce qu'il se trouve une occasion. Quant à toi, écris-moi toujours chez Miot jusqu'à nouvel avis.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Ah, ma chère amie, si les affaires de la République allaient au-dedans comme au-dehors, ce serait bien beau. Mais comment iraient-elles bien ? Tous les émigrés rentrent et sont rappelés de toutes parts. Il y en avait ici 4 000, il n'en reste pas 20 ; ils sont tous partis pour la France depuis deux mois. Le pape renvoie en France tous les prêtres émigrés et déportés ; on va les accueillir dans leur pays et juge quel bien ils vont faire. Comme toutes ces mesures sont générales, je parierais qu'il en est de même de tous les côtés, et qu'aux élections prochaines il n'y aura pas un seul patriote.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Il serait assez plaisant que l'Italie rendit un jour à la France la liberté qu'elle aura reçue d'elle; mais cela n'est pas trop croyable ; les Lombards sont de bonnes gens, doux et paisibles; ils redoutent la guerre, et c'est tout au plus s'ils pourront conserver leur indépendance.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, mille choses aimables de ma part à la citoyenne Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a>, aux citoyens et citoyennes Oudot, Berlier, Florent-Guyot,<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> à Fillette et à son mari,<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a> à Louise, à Victoire et Paméla.<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a> Je ne sais si Huart, Bourgeois,<a name="ftn" href="#_ftn23">[23]</a> Catherine Riondel sont encore à la maison.<a name="ftn" href="#_ftn24">[24]</a> Dans ce cas, embrasse-les pour moi, et compte sur le tendre attachement de ton ami</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Si tu vois Prieur<a name="ftn" href="#_ftn25">[25]</a>, Carnot,<a name="ftn" href="#_ftn26">[26]</a> rappelle-moi à leur souvenir, ainsi qu'à celui de Barruel.<a name="ftn" href="#_ftn27">[27]</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> La lettre n°36.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Monge arrive à Livourne avec Saliceti le jour même. Monge fait de nombreux séjours dans des ports de mer lors de ses tournées d’examinateur de la Marine. Voir les lettres n°9 et 131, 173. Il faut rapprocher ce goût pour les ports et la mer à l’enthousiasme que Monge exprime lors de son embarquement pour l’Égypte. Voir les lettres n°176, 177, 180, 181, 187. Sur l’action de Monge à la Marine voir la lettre n°118, 127 et 132.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Pascal-Philippe-Antoine PAOLI (1725-1807) prend le pouvoir en Corse et collabore avec les Anglais lors de la mise en place d’un royaume anglo-corse en 1794.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Traité de Saint Ildefonse avec l’Espagne qui scelle une alliance militaire entre la France et l’Espagne le 2 fructidor an IV [19 août 1796]. Le 13 vendémiaire an V [ 4 octobre 1796] l’Espagne déclare la guerre à l’Angleterre. Voir les lettres n°21, 29 et 39.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Voir les lettres n°12 et 36.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) ministre de la République française à Gênes. Bonaparte écrit à Faipoult le 19 Prairial an IV [7 juin 1796] « Je suis instruit que le ministre de l’Empereur à Gênes excite les paysans à la révolte, et leur fait passer de la poudre et de l’argent. » (657, <em>CGNB</em>). Le 18 Messidor an IV [6juillet 1796] Bonaparte en informe le Directoire : « Je vous ai fait passer, citoyens directeurs, par mon dernier courrier, [697, <em>CGNB</em>]la demande que j’avais faite au sénat de Gènes, pour qu’il chassât le ministre de l’Empereur, [GIROLA ( ?- ? )] qui ne cessait de susciter la rébellion dans les fiefs impériaux et de faire commettre des assassinats. […]­ Vous trouverez […] ci-joint une lettre du ministre Faipoult relativement aux affaires de Gênes ; je vous prie de la prendre en considération, et de me donner vos ordres là-dessus. Quant à moi, je pense comme le ministre Faipoult qu’il faudrait chasser du gouvernement de Gênes une vingtaine de familles qui, par la constitution même du pays, n’ont pas de droit d’y être, vu qu’elles sont feudataires de l’empereur ou du roi de Naples ; obliger le sénat à rapporter le décret qui bannit de Gênes huit ou dix familles nobles ; ce sont celles qui sont attachées à la France et qui ont, il y a trois ans, empêché la république de Gênes de se coaliser. Par ce moyen-là, le gouvernement de Gênes se trouverait composé de nos amis, et nous pourrions d’autant plus y compter, que les nouvelles familles bannies se retireraient chez les coalisés, et dès-lors les nouveaux gouvernants de Gênes les craindraient comme nous craignons le retour des émigrés. Si vous approuvez ce projet-là, vous n’avez qu’à m’en donner l’ordre, et je me charge des moyens pour en assurer l’exécution. » (762, <em>CGNB</em>). À la fin août 1796, lors d’une rencontre à Milan, Bonaparte et Faipoult conviennent « des mesures préparatoires à prendre pour l’exécution des instructions [du directoire] sur Gênes. » (862 et 873, <em>CGNB</em>). Le 3<sup>ème</sup> jour complémentaire an IV [19 Septembre 1796], Bonaparte à Faipoult « Je vois avec grand plaisir le point où en sont les choses. Il en est de la diplomatie comme de la guère, il faut savoir prendre son temps. » (910, <em>CGNB</em>). Le 17 Vendémiaire an IV [8 octobre 1796], Bonaparte au Directoire : « Tout était prêt pour l’affaire de Gênes ; mais le citoyen Faipoult a pensé qu’il fallait retarder. Environné de peuples qui fermentent, la prudence veut qu’on se concilie celui de Gênes jusqu’à nouvel ordre. » (980, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> FERDINAND IV, roi de Naples et de Sicile (1751-1825) et le pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799). Voir la lettre n°35.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Antoine-Christophe SALICETI (1757-1809).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Si Monge exprime ici clairement un intérêt et un enthousiasme à suivre les révolutions favorisées par les commissaires Français dans les villes de Gênes, Modène et Ferrare, il montre aussi la conscience d’une fonction précise et d’une tâche déterminée à remplir qui ne le conduisent ni l’une ni l’autre vers l’action strictement politique. D’ailleurs Monge décrit les événements politiques en terme de « spectacle », (voir la lettre n° 35) et son action à Livourne consiste en la saisie d’ouvrages anglais. Voir infra. Lorsqu’en 1798, Monge est commissaire de la République envoyé par le Directoire pour installer la République romaine, il exprime un ennui profond à effectuer sa mission et à assumer ses responsabilités administratives et politiques. Voir les lettres n°151, 160, 168 et 171.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> André-François MIOT (1762-1841).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Voir les lettres n°35, 39 et 40.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Voir la lettre n°37. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815) voir lettre n°23.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Voir la lettre n°67.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822). Après être arrivé à Modène, Berthollet a dû rejoindre les autres membres de la commission à Florence.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Monge répond notamment à la lettre de Catherine du 11 fructidor an IV [28 août 1796] dans laquelle elle lui écrit : « Voilà un mois et sept jours, mon cher ami, que nous n’avons eu de vos nouvelles, tous les jours j’espère en recevoir. Mais mon espoir sera en Dieu aujourd’hui. » Louise y ajoute un mot : « Il y a bien longtemps mon cher papa que tu ne nous as écrit et nous serions bien inquiètes si Carnot ne nous avait donné hier de tes nouvelles j’espère que tu ne seras pas si paresseux une autre fois. Dis nous si tu as reçu de nos nouvelles. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> José-Nicolas AZARA (chevalier d’) (1731-1804).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> En germinal an V [avril 1797], les Royalistes sont les vainqueurs des élections pour le renouvellement d’un tiers du Conseil des Cinq-Cents. Voir la lettre n° 90.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Charles-François OUDOT (1755-1841), Théophile BERLIER (1761-1844), GUYOT DE SAINT-FLORENT (1755-1834) les trois hommes sont des députés de la Côte d’Or.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[21]</a> Anne Françoise HUART (1767-1852) et Barthélémy BAUR (1752-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[22]</a> Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Victoire BOURGEOIS (17 ? -18 ?).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[23]</a> BOURGEOIS ( ? - ?) ami des Monge qui habite à la Cassine dans les Ardennes, père de la jeune Victoire qui est chez les Monge. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[24]</a> Dans la lettre de Paris, le 20 messidor an IV [8 juillet 1796], Catherine écrit que son frère Jean-Baptiste HUART (1753-1835) et la fille de sa femme Marie-Catherine RIONDEL (1776?-1835) sont à Paris chez la famille Monge depuis le 15 messidor [3 juillet 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[25]</a> Claude-Antoine PRIEUR DE LA CÔTE-D’OR (1763-1832).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[26]</a> Lazare CARNOT (1753-1823).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[27]</a> Étienne-Marie BARRUEL (1749-1818), instituteur de physique à l’École polytechnique.</p>
</div>
</div>
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
Nom, Prénom (de l’auteur), Titre de la publication, Lieu, Maison d’édition, Date.
Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
<p>Huart, Catherine (1748-1847)</p>
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Title
A name given to the resource
38. Monge à sa femme Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-10-21
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Language
A language of the resource
Français
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Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
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Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.89
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
<p>1 double folio ; 245 x 180 mm</p>
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Livourne (Italie)
Subject
The topic of the resource
Première campagne d'Italie
Monge, examinateur de la Marine
République
Monge, examinateur de la Marine
Première campagne d'Italie
République
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
1795-1796 : Les débuts de l’École polytechnique.
Fin de la Convention et premiers mois du Directoire.
Thermidor an III - pluviôse an IV
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1795-07 - 1796-01
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
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Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Description
An account of the resource
<p><span> </span></p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
le 10 pluviôse an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Paris
Paris
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Fonds René Taton. CAPHES/ENS (Paris)
Destinataire
Format à utiliser : Nom, Prénom
Hormis la majuscule à la première lettre, ne pas utiliser la majuscule.
Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
Transcription
<div style="text-align: justify;">Paris, le 10 pluviôse de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Je crois, mon cher Marey<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a>, que dans ma dernière je vous parlais de ce saint enthousiasme qui naît dans les républiques et qui enfante des prodiges.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Notre révolution l'avait fait éclore. C'est lui qui a produit toutes les grandes choses qui nous ont attiré l'admiration de l'Univers et dont le récit fait battre le cœur à tout ce qu'il y a parmi l'étranger de grand, de généreux et d'ami de l'humanité. Des âmes grandes l'auraient entretenu, des mains habiles l'auraient dirigé ; ou, pour mieux dire, des cœurs droits auraient suffi ; car, comme l'autre, ce feu s'entretient par sa propre chaleur. Il est difficile de l'exciter ; rien n'est plus facile que de l'alimenter. Nos ennemis croient l'avoir éteint mais ils se flattent. Il couve sous la cendre; il se rallumera et il est bon de s'occuper d'avance des moyens d'en faire un emploi salutaire et d'empêcher qu'il ne dégénère en un incendie dévastateur, en un fléau de l'humanité.</div>
<div style="text-align: justify;">Ce qui entretient l'enthousiasme républicain, c'est principalement le spectacle de son propre ouvrage. Lorsque l'exaltation d'une grande nation est dirigée vers un objet digne d'elle, son ouvrage est grand comme elle, et le plus faible des individus en est fier. Il faut donc s'appliquer à faire produire à la nation de grands résultats, et à soumettre ensuite ces résultats aux regards de la nation, afin d'exciter sa propre admiration. Un des moyens d'atteindre ce but, ce sont les fêtes nationales.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Il faudrait qu'à des périodes réglées et peu rapprochées, il y ait une fête nationale à Paris. Par exemple, ces fêtes pourraient avoir lieu toutes les années bissextiles, et être célébrées pendant les jours complémentaires; elles auraient cela de commun avec les célèbres jeux des Grecs, mais elles en différeraient par l'objet d'émulation qui serait plus digne d'une nation éclairée.</div>
<div style="text-align: justify;">Pour que cette fête, fût bien ordonnée, il faudrait que quatre ans auparavant on eût nommé le général de la fête, qui serait chargé non seulement d'en régler l'ordonnance mais même de faire naître les prodiges qui devraient y paraître. Il arriverait naturellement que chaque fête porterait le nom de son général qui ne pourrait l'être qu'une seule fois ; et chaque général emploierait toutes ses facultés pour illustrer son nom par la magnificence de sa fête, et par l'admiration nationale qu'il aurait excitée. Des fonds suffisants seraient assignés à ce général pendant les trois années qui précéderaient, et des fonds plus considérables seraient accordés pour l'année de la célébration. Il commanderait des prodiges, le génie s'empresserait de les disposer et les fonds serviraient à les exécuter.</div>
<div style="text-align: justify;">Je me rappellerai toujours de l'impression que j'éprouvai au départ du ballon de Charles et Robert,<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> quoiqu'en mon particulier je connusse d'avance tous les détails de cette opération, et quoique je fusse dans un grand chagrin occasionné par la maladie d'un enfant auquel nous étions tendrement attachés et qui mourut quelques jours après.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Trois cent mille âmes étaient rassemblées pour jouir du spectacle ; les façades de toutes les maisons qui avaient vue sur les Tuileries étaient tapissées de têtes, les toits en étaient couverts, et les clochers eux-mêmes étaient remplis de spectateurs. Le bruit de toute cette multitude était assez considérable; et un moment avant l'événement le bruit était encore augmenté, parce qu'on avait répandu que les artistes ne monteraient pas. Chacun était mécontent d'avoir payé un écu pour entrer aux Tuileries et le brouhaha était presque tumultueux, lorsque tout à coup on vit le ballon s'élever et les deux navigateurs dans la nacelle. Sur le champ, au tumulte succède le calme le plus profond. L'excitation qu'excite l'ascension du ballon, qui était réellement majestueux, suspend la respiration de tout le monde, et ce calme lui-même fait en même temps sur toute la multitude l'impression la plus profonde. Après trois ou quatre minutes de position forcée, ce n'est plus qu'un cri général d'admiration. Bientôt les voyageurs échappèrent à la vue, et les spectateurs se dispersèrent. C'était alors une chose très remarquable d'entendre toutes les conversations particulières. L'un disait "que je suis heureux d'avoir vécu pour voir un tel miracle". L'autre était fier que ce fût en France que ce prodige eût été produit. Tous étaient exaltés et différemment selon leur âge, leur tempérament et leurs lumières ; moi-même, malgré ma position, je ne pus me défendre de l'impression faite par l'admiration d'une grande multitude.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Je vous demande actuellement si le général de la fête, ayant mis en réquisition les génies, les talents, les arts, et disposant d'une grande partie des forces nationales, produirait, chacun des cinq jours de la fête, un prodige analogue à l'ascension de Charles ; si ces prodiges étaient gradués de manière que le plus admirable fut toujours le dernier; si ces prodiges étaient de nature à avoir un but d'utilité prochaine ou éloignée<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a>, surtout si ces prodiges tenaient à quelque chose de national qui ne put être imité par les étrangers, quel serait le cœur de bronze qui pourrait se défendre d'une vive émotion ressentie vivement par une grande multitude.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> </div>
<div style="text-align: justify;">Il faudrait donc que toutes ces fêtes se passassent en spectacles, et en spectacles faits pour être aperçus distinctement par une assemblée immense et incomparablement plus grande qu'aucune de celles des Grecs. Le Champ de Mars, qui lui-même a été créé comme par miracle, est très propre à cet objet. Tous ceux qui auraient porté les armes pour la défense et l'établissement de la République auraient les premières places sur l'amphithéâtre ; parmi eux seraient les députés de tous les cantons de la République, et qui eux-mêmes ne pourraient être pris que parmi les défenseurs de la liberté ; il faudrait enfin que chacun retournant chez soi ne pût parler de la fête qu'avec enthousiasme, et que personne n'en entendît parler sans brûler du désir d'être député par sa commune à la fête prochaine.</div>
<div style="text-align: justify;">Le bruit de nos fêtes se répandrait jusqu'au fond de la Sibérie. Les tyrans ne pourraient empêcher la renommée d'en faire retentir l'air. Le son de sa trompette irait frapper l'oreille des Russes, des Polonais, et tous ceux à qui parmi eux la nature n'a pas refusé une âme sensible, et à qui la fortune n'a pas refusé tous les moyens, jeûneraient pendant dix ans, et se réduiraient au strict nécessaire pour amasser la somme nécessaire au voyage de France. Ils ne voudraient pas mourir sans avoir joui du grand spectacle, sans avoir vu les Français célébrer la fête de la liberté.</div>
<div style="text-align: justify;">Alors cette nation française, si belle quand elle est animée, si noble, si généreuse, si capable de dévouement quand elle est mue par les vertus qui lui sont naturelles, mais aussi qui porte sur son visage la pâleur de la mort lorsque des charlatans, des empiriques, des empoisonneurs lui ont fait avaler de l'opium, cette belle nation, témoin de l'admiration de l'étranger, fière de son ouvrage, deviendrait jalouse de sa constitution libre ; elle aimerait un gouvernement qui lui donnerait tant d'éclat, elle aimerait des institutions qui lui procureraient des jouissances si denses et si extraordinaires ; elle bénirait la Révolution qui l'aurait tirée d'une longue léthargie; elle se prêterait avec désintéressement à tout ce qu'exigerait ce nouvel ordre de choses, et les fêtes successives l'emporteraient toujours sur les précédentes, et par la grandeur du spectacle et par le nombre des admirateurs.</div>
<div style="text-align: justify;">Les chefs-d'œuvre couronnés dans les fêtes seraient autant de découvertes qui tourneraient au profit de la multitude, et qui, en perfectionnant les arts, augmenteraient les jouissances habituelles du peuple. Mais le papier va me manquer, et je ne fais que commencer.</div>
<div style="text-align: justify;">Au reste, mon cher Marey, c'est avec des prodiges que nous avons conquis, défendu et fait triompher notre liberté. Il nous faut encore des prodiges pour faire la paix. Eh bien, nous les ferons ; et cette nation que Pitt<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> crut avoir endormie reviendra de son assoupissement passager ; et elle commandera la paix à l'univers; mais auparavant, il faut qu'elle l'étonne encore.</div>
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<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;"><br />
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> Lettre n°4.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Dans la Constitution de l’An III qui fonde le régime du Directoire de 1795 à 1799, les fêtes nationales sont comprises dans la dixième partie intitulée Instruction Nationale. « Art.. 301 : Il sera établi des fêtes nationales pour entretenir la fraternité entre les citoyens et les attacher à la Constitution, à la patrie et aux lois. ». De même que dans le décret du 3 Brumaire an IV [25 octobre 1795]. Selon Sergescu, ce projet de fête nationale porte toute la conviction de Monge. Il tente en Égypte d’appliquer ces principes mais sans succès. (SERGESCU P. (1947), p.305.) Voir infra.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Le physicien Jacques Alexandre César CHARLES (1746-1823) et le fabricant d’instrument Nicolas Louis ROBERT (1760–1820). </p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Adelaïde MONGE (1780-1783), appelée « Nanan ». Elle meurt le 5 décembre 1783.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Ascension du ballon à hydrogène de Charles et Robert du 1er décembre 1783 aux Tuileries. Elle est décrite par Lavoisier dans les <em>Mémoires</em> de l’Académie. Le chimiste comme le géomètre reconnaît la puissance spectaculaire de l’effet produit par l’expérience du 1er décembre aux Tuileries. Le compte-rendu des nombreuses expériences publiques sur les aérostats rend manifeste l’implication du public le plus large dans sa stratégie pour convaincre. « Au reste, on a vu avec quel succès MM. Charles et Robert s'en sont servis dans l’expérience faite au Champ de Mars le 27 du mois d'août dernier, et comment ils l’ont employé tout récemment, d'une manière encore plus frappante, dans l’expérience mémorable du 1er de ce mois. Tout Paris les a vus portés dans un char soutenu par un globe de 26 pieds de diamètre, rempli d'air inflammable, s'élever du milieu du bassin des Tuileries, et monter successivement à une hauteur de plus de 300 toises ; poussés par un vent du sud-est, ils ont parcouru ensuite, à travers les airs, un espace de plus de 9 lieues avant de descendre ; et M. Charles, resté seul dans le char, après ce voyage, animé par un nouveau courage, s'est élevé jusqu'à une hauteur de près de 1,700 toises, et a montré aux physiciens comment on pouvait aller jusque dans les nuages étudier les causes des météores. » (LAVOISIER [1783] (1865a), « Rapport […] sur la machine aérostatique de MM. de Montgolfier », pp. 719-735, p. 733.) La singularité du récit de Monge tient dans le fait qu’il ne décrit pas l’événement du point de vue de l’homme de science mais de celui du simple spectateur mêlé à la foule, inquiet au sujet de l’état de santé de sa plus jeune fille Adélaïde qui n’a alors que trois ans. De même, hors du domaine scientifique, le récit de Madame Vigié-Lebrun exprime la forte impression provoquée par l’ascension du ballon en décrivant la réaction de la foule. « Quand on eut coupé les cordes et que le ballon s’éleva majestueusement à une si grande hauteur que nous le perdîmes de vue, l’admiration, la peur pour les deux braves que portait la petite nacelle firent pousser un cri général. Beaucoup de personnes, et j’avoue que j’étais du nombre, avaient les larmes aux yeux. » ((1835) <em>Souvenirs de Madame Louise Élysabeth Vigié-Lebrun</em>, Paris, Fournier, p. 315.) Les recherches expérimentales qui visent une production d’hydrogène « en grand » telles que les préconise Lavoisier dans ses Mémoires de l’Académie, ont un enjeu déterminant pour le développement théorique de la chimie, notamment pour montrer la nature non élémentaire de l’eau et de l’air ainsi que pour le combat mené contre la théorie du phlogistique. Monge y participe activement depuis son laboratoire de Mézières par le biais d’une correspondance avec Vandermonde. Une autre ascension est effectuée sur le champs de Mars le 27 aôut 1789. La réception est identique. Monge n’a pas qu’une expérience théorique des aérostats, il participe en 1794 à la mise au point d’utilisations militaires de surveillance par les ballons qui favorisent la victoire de Fleurus. À cette période, il effectue une ascension avec une de ses filles (voir la lettre n°46). En septembre 1798 après la prise du Caire et l’établissement de l’Institut d’Égypte (voir lettre n°189) Monge profite de l’expédition pour réaliser une fête comme il l’entend. Le 1<sup>er</sup> Vendémiaire an VII [22 septembre 1798], fête du 1<sup>er </sup>jour de la République il organise un lancé de Montgolfière. (Voir la lettre n°195.) Il est très déçu par l’absence de réaction des Égyptiens. (Voir la lettre n°192 et aussi VILLIERS DU TERRAGE (1901), <em>Les aérostiers militaires en Égypte : Campagne de Bonaparte, 1798-1801</em>, Paris, Camproger, pp. 14-15). Cet échec doit sans doute être éclairé par la remarque de Condorcet au sujet des aérostats. Voir infra.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> Avec l’expression « d’utilité prochaine », c’est-à-dire non immédiate, Monge ne réduit pas l’utilité des recherches scientifiques à des applications techniques, industrielles directes et immédiates et laisse ainsi la place à des recherches plus théoriques et plus curieuses. Il manifeste l’importance de considérer le décalage entre le temps de la science et le temps social et politique.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Condorcet est très méfiant face à une mise en scène de la science qui relève plus d’une exploitation de l’ignorance que de la volonté de diffuser les lumières et de former les esprits. « […] ces aérostats jusqu’à présents inutiles […] cesseront de l’être lorsqu’un enthousiasme éclairé et durable pour le progrès des sciences, et non le désir de mettre à profit pour son intérêt ou sa célébrité l’engouement de l’ignorance, dirigera ceux qui s’occuperont de les employer. » CONDORCET [1794] (1988), pp. 312-313.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> William PITT le Jeune (1759-1806), Premier ministre britannique.</p>
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5. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
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1796-01-30
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Paris (France)
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Lettre autographe transcrite par René Taton à partir des autographes du fonds Marey-Monge.
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RT. 15.1.1
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
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Français
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Correspondance
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A related resource
Sur l'idée de progrès voir les lettres n°3 et 4.
Sur les aérostats voir les lettres n°46 et 189.
<span>Voir </span><span> </span><a href="http://eman-archives.org/monge/orientation-vers-la-physique-et-la-chimie" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Orientation des recherches de Monge vers la physique et participation aux travaux de l'Académie</a>
Voir <a href="http://eman-archives.org/monge/monge-exprimentateur-ingnieux-et-acteur-de-la-rvolution-de-lavoisier" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Monge expérimentateur ingénieux et acteur de la révolution de Lavoisier<br /></a>
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The topic of the resource
Enthousiasme
République
Fêtes nationales
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Enthousiasme
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Title
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1795-1796 : Les débuts de l’École polytechnique.
Fin de la Convention et premiers mois du Directoire.
Thermidor an III - pluviôse an IV
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Monge, Gaspard
Date
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1795-07 - 1796-01
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Français
Type
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Correspondance
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Dupond, Marie (édition scientifique)
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Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Description
An account of the resource
<p><span> </span></p>
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Date calendrier révolutionnaire
le 30 nivôse an IV
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Paris
Transcription
<div style="text-align: justify;">Paris, le 30 nivôse de l'an IV de la République</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">L'Institut national, mon cher Marey,<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> par le décret du 3 brumaire qui l'a créé, était chargé de présenter au Corps législatif un projet de règlement pour y être discuté et y subir toutes les formalités des propositions qui doivent être converties en lois. Ces règlements sont faits ; et l'Institut profite de cette prérogative unique qui lui est accordée par la loi, d'avoir pour cette fois l'initiative au corps législatif.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Il s'y présentera demain, jour de la fête de l'abolition de la Royauté<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> ; et dans l'adresse qui s'étendra peu sur l'objet principal, parce qu'il est simple et qu'il n'a besoin d'aucune explication, il saisira l'occasion de jurer haine à la royauté, et l'attachement inviolable au gouvernement républicain. Le Conseil des 500 qui a été prévenu hier de cette démarche inopinée, en a accueilli favorablement la proposition et les amis de la liberté et de l'égalité espèrent qu'elle fera du bien et à la République et aux sciences.</div>
<div style="text-align: justify;">Ne nous étonnons pas, mon cher ami, si le nombre des partisans de telles distinctions nous paraît aussi grand ; s'il y a encore tant de dupes de préjugés de toutes les espèces. Il faut avoir des qualités vraiment supérieures et un degré d'instruction peu ordinaire, pour comprendre tout le bien que le gouvernement républicain établi dans la belle nature des Gaules peut produire à l'espèce humaine. Toute cette masse à vue courte, sans vice et sans vertu, toute cette gent moutonnière qui saute le fossé sans savoir pourquoi, et par cela seul que tous les voisins le sautent, tous ces échos froids qui ne profèrent aucune parole de leur propre fonds, dans quelque temps, et lorsque le gouvernement républicain sera bien affermi, nous étourdirons les oreilles de leur zèle pour la République. Mais quand on n'a encore vu de la République que le squelette ; quand ce squelette n'a encore été revêtu que de haillons ; quand on n'a vu dans sa main qu'une faux menaçante; quand on ne lui a encore reconnu ni des nerfs qui soient l'organe du sentiment, ni des muscles qui soient des organes de la force; ni un cerveau qui puisse diriger les mouvements; les pusillanimes en détournent leurs regards de frayeur, et ceux qui ne s'occupent que de leurs jouissances s'en éloignent par une fausse et sotte délicatesse. Il n'y a que le philosophe qui ose la contempler, qui en mesure les proportions, qui puisse reconnaître le squelette d'Hercule, et qui prévoie ce qu'il deviendra lorsque le flambeau de Prométhée l'aura animé ; lui seul sait que le héros plein de force détruira les monstres des forêts, que plein de raison, il purgera les écuries d'Augias; que, plein de justice, il protégera le faible contre le fort, le pauvre contre les injustices du riche, le simple contre l'astucieux, le modeste contre l'ambitieux ; qu'il sera l'ami d'Orphée, le compagnon d'Apollon; que ses travaux étonneront l'univers, et qu'il sera l'objet de l'admiration de la postérité.</div>
<div style="text-align: justify;">Transportons-nous un moment dans le plus beau temps de la Grèce, qui est sans contredit le jour de la bataille de Salamine.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Le territoire de l'Attique était envahi par l'armée innombrable de Xerxès<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> ; Athènes était rasée; les femmes, les enfants, les vieillards, les prêtres étaient passés au fil de l'épée; et le peuple qui devait faire de si grands prodiges, réduit à vingt mille hommes, repoussés de la terre, entassés sur 200 misérables tartanes, et cantonnés entre une petite île et le continent, n'était plus aux yeux du grand Roi, dont les vaisseaux couvraient les mers, qu'une troupe de scélérats indignes de la pitié. Comment arriva-t-il qu'une poignée d'hommes, sans secours, sans moyens, par la seule force de ses bras, dans un seul jour, put détruire entièrement toute la formidable armada navale du grand Roi, sous les yeux même de Xerxès ? Comment arriva-t-il que le lendemain, sans avoir quitté ses vaisseaux, elle inspira une terreur si profonde à l'armée de terre que celle-ci prit la fuite et abandonna en 24 heures et pour toujours le territoire de l'Europe ? Certes si l'on eut pris au hasard un garde national dans l'armée d'Athènes composée de tous les individus de la nation, et un soldat de l'armée du Roi qui avait été soumise à quelque choix, l'avantage aurait été pour celui-ci, qui, vraisemblablement, aurait été plus grand, plus fort et qui certainement était mieux nourri, et capable de plus grands efforts. C'est l'exaltation de l'armée des Grecs ; c'est l'enthousiasme des Athéniens pour leur liberté ; c'est l'horreur qu'ils avaient tous pour la Royauté ; c'est la ferme résolution où ils étaient tous de mourir plutôt que de subir le joug d'un insolent; c'est la passion avec laquelle ils défendaient l'égalité, la justice; enfin ce sont tous les beaux et grands sentiments qui dans d'autres circonstances auraient pu naître dans l'âme de la plupart des soldats du Roi, mais qui n'y étaient pas semés, et qui n'y étaient pas développés, qui, par une explosion simultanée, ont couvert cette armée de héros d’une gloire immortelle.</div>
<div style="text-align: justify;">Il n'y a que l'exaltation dirigée vers un but utile et honnête qui puisse enfanter des prodiges et perfectionner l'espèce humaine et cette exaltation ne peut subsister, du moins quelque temps, que dans les Républiques.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Si un monarque, lorsque par hasard il n'est pas entièrement dépourvu de qualités, et lorsque, comme Louis XIV<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a>, il a le bonheur de gouverner une nation aussi sensible, aussi intelligente et aussi facile à mouvoir que cette belle nation des Gaules, peut bien y exciter l'enthousiasme et lui faire produire des chefs-d'œuvre; mais cet enthousiasme s'éteint avec la jeunesse du monarque; et celui-ci sur ses vieux jours est abandonné à ses faibles moyens; survit à ce qu'il regardait comme sa gloire, et meurt étonné de ce qu'il pouvait dans un temps et de ce qu'il ne pouvait plus alors. Dans une République, l'enthousiasme s'entretient longtemps, parce qu'elle est toujours jeune. Sparte a été pendant 800 ans l'objet de l'admiration des Grecs et Rome a étonné l'univers pendant cinq siècles.</div>
<div style="text-align: justify;">Que l'étincelle de l'exaltation soit excitée dans une petite république comme celle de Genève, les sciences y seront à la vérité un peu plus cultivées et l'instruction y sera plus grande qu'à Dijon.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> L'industrie y sera plus animée, et la journée de l'individu sera de 12 francs, tandis que dans le voisinage elle ne sera que de 12 sols; tout cela sera quelque chose pour le bonheur de Genève et ne sera rien ou presque rien pour l'espèce humaine. Mais que le feu sacré de l'enthousiasme soit allumé dans toute la République des Gaules, que cette belle nation dotée aussi de si admirables qualités avec des ressources inépuisables et inconnues, sortant de son sommeil, se dispose à des efforts généreux, et qu'un gouvernement éclairé et puissant dirige ces efforts non vers la gloire d'un individu, mais vers l'utilité de tous ; quels sont les obstacles qui ne seront pas vaincus ? Quelles sont les difficultés physiques qui ne seront pas surmontées ? Les montagnes seront transportées, les éléments seront soumis. Le domaine de l'esprit humain sera doublé ; et dans dix ans l'homme différera autant de ce qu'il est aujourd'hui que maintenant il diffère du pauvre Africain.<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> Alors nos échos ne réfléchiront que des chants de gloire … Mais celui qui se chargera de tirer la nation de son sommeil a besoin de dévouement ; elle a le réveil factieux et, quelqu'en doive être l'issue, elle commencera par se fâcher et se venger de l'importun.</div>
<div style="text-align: justify;">Au reste, mon cher ami, quoique je sois placé trop bas pour voir un peu loin, il me semble que les affaires de la République ne vont pas si mal, parce que les royalistes sont bien mécontents. On applaudit à tout rompre dans les spectacles, et par dérision, à ces deux vers de l'hymne à la liberté.</div>
<div style="text-align: justify;">« Contre nous de la tyrannie »</div>
<div style="text-align: justify;">« L'étendard sanglant est levé ».<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div style="text-align: justify;">On murmure beaucoup contre la fête de demain qui peut-être sera très belle<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a>, et dont je vous donnerai quelques détails si j'en ai; mais qui certainement était très nécessaire. Les journaux qui vous effraient sont peut-être beaucoup plus instruits que moi; mais Paris me paraît très tranquille, et dans mes courses de la rue des Petits Augustins<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> à l'École polytechnique, je ne m'aperçois de rien qui puisse inspirer de l'inquiétude aux habitants des départements sur leurs amis qui sont ici.</div>
<div style="text-align: justify;">Je ne répondrai pas aujourd'hui à votre femme, ni à la mienne, ni à la bonne Louise<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> qui me paraît s'affliger un peu trop des pertes qu'elle croit faire dans la musique. Je suis persuadé qu'elle est aussi forte qu'elle était. L'idée de la perfection fait des progrès dans sa tête sans qu'elle s'en aperçoive<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a>; et parce que son jeu n'a peut-être pas marché dans la même proportion, elle croit qu'elle a reculé. Dans la navigation de Bordeaux à Blaye, parce que le bec d'Ambez ne cheminait pas comme elle, elle croyait de même le voir remonter.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Je vous embrasse tous bien tendrement. [Monge]</div>
<div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).</p>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> L’Institut national est créé par le décret du 3 Brumaire an IV [25 octobre 1796]. Ce décret général est consacré à l’organisation de l’instruction publique et est constitué de six parties : I. Écoles primaires ; II. Écoles normales ; III. Écoles spéciales ; IV L’Institut national des sciences et des arts ; V. Encouragement, récompenses et honneurs publics ; VI, Fêtes nationales. Après un projet de Talleyrand et Condorcet, c’est finalement le projet du chimiste et conventionnel Fourcroy qui est retenu. Monge souligne que les savants ont déterminé eux-mêmes les règles de leur pratique scientifique au sein de l’Institut national et qu’ils n’ont pas été soumis à la discussion au sein des deux conseils créés avec le Directoire. Cela montre non seulement les nouveaux rapports que veulent entretenir les institutions savantes avec les institutions politiques en manifestant la volonté d’indépendance de la nouvelle communauté scientifique, mais aussi la volonté d’inscrire la pratique de la communauté dans le domaine public au travers d’un système institutionnel consacré à l’instruction nationale. Monge préférait agir en lien direct avec l’exécutif comme ministre de la Marine et au sein des commissions sous l’autorité du Comité de Salut public. Cela donne plus d’efficacité à l’action du savant dans le domaine public et réduit les délais des réalisations et de mises en œuvre des projets. Malgré sa nomination au corps législatif en avril 1798, Monge n’y siégea pas. (Voir la lettre n°176.) En revanche, il répond à sa nomination au Sénat conservateur créé lors de la promulgation de la Constitution de l’an VIII le 24 décembre 1799 et quitte son poste d’examinateur de la Marine. Voir la lettre n°204.</p>
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<div style="text-align: justify;">
<p><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> Le 21 janvier 1796 [1<sup>er</sup> Pluviôse an IV] est le jour de la fête de l’Abolition de la Royauté. La loi du 21 nivôse an III [10 janvier 1795] crée une fête destinée à célébrer le 1<sup>er</sup> pluviôse (21 janvier) de chaque année, dans tous les communes de la République et par les armées de terre et de mer, « l’anniversaire de la punition du dernier roi français ». C’est un an plus tard que son organisation est fixée. Pour une description détaillée de la fête voir MAINDRON E. (1889), <em>Le Champ-de-Mars – 1751-1889</em>, Paris, Danel, pp. 117-119.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Bataille navale lors de laquelle la flotte grecque s’oppose à la flotte perse de Xerxès en 480 av. J.-C.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> XERXÈS Ier (519-465 av J.C.), roi des Perses.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Les vertus de l’enthousiasme sont difficiles à défendre en cette deuxième partie de la Révolution française qui succède à la Terreur. Monge prend soin de préciser que l’enthousiasme doit être dirigé vers un but utile notamment lorsqu’il s’adresse à son gendre Marey retiré de l’action politique après l’exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793. C’est en dirigeant l’enthousiasme vers un but utile et honnête que l’on peut produire des prodiges et perfectionner l’esprit. Or c’est le même principe que les savants affichent désormais dans leur pratique scientifique. Deux buts ont été attribués à la pratique scientifique : le progrès de l’esprit et l’utilité commune. Ces buts ne font pas que diriger l’enthousiasme, ils le provoquent. « Cette idée d’étendre à la fois le domaine de toutes les sciences est si grande, si élevée, le but en est si utile, qu’elle suffit pour exciter dans les têtes vraiment philosophiques un enthousiasme capable de balancer les penchants personnels, les intérêts particuliers. Ces intérêts, ces penchants se partagent entre divers objets, ne sont pas les mêmes dans les différents individus ; cet enthousiasme, au contraire, les dirige tous vers un même point : fût-il plus faible dans chacun d’eux, il aura sur la masse totale une force unique, supérieure à ses forces divisées. » CONDORCET [1804­] (1988), <em>Fragments sur l’Atlantide</em>, p. 309. Condorcet par contre est opposé à un usage des sciences en spectacle afin de frapper les esprits comme le préconise Monge dans la lettre suivante. Voir la lettre n°5.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> LOUIS XIV dit LOUIS LE GRAND ou le ROI SOLEIL (1638-1715). Sous son règne est fondée l’Académie des sciences en 1666.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[8]</a> Voir la lettre n°3.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> Voir les lettres n°3 et 18. Ce jugement est toujours présent dans le discours de Monge en Égypte. Voir les lettres n°192 et 195.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Ces deux vers sont tirés de la « Marseillaise » chant patriotique de la Révolution française écrit par Rouget de Lisle en 1792 pour l’armée du Rhin. Elle est adoptée comme hymne national par le Directoire le 14 juillet 1795 jusqu’en 1804. Il faut ensuite attendre la Troisième République pour l’adoption définitive.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Elle coïncide avec l’anniversaire de la mort de Louis XVI.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Son domicile.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Émilie MONGE (1778-1867), fille aînée de Monge, Catherine HUART (1747-1846) et Louise MONGE (1779-1874), fille cadette de Monge. Catherine et Louise ont accompagné Émilie à Nuits après son mariage avec Marey. Voir la lettre n°3.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> Louise joue de la harpe. L’idée de progrès est ici associée à une marche orientée et un objectif pédagogique. Monge se montre père et pédagogue. Il semble que le plus important ne soit pas les progrès qu’elle accomplit en musique mais bien l’acquisition même de l’idée de progrès et la volonté d’en accomplir. Alors que Monge est en mission en Italie, Catherine lui écrit le 27 thermidor an IV [14 août 1796] : « […] son oncle [Louis Monge] trouve qu’elle a fait beaucoup de progrès sur sa harpe cela lui donne de l’émulation. » Sur le caractère de Louise voir les lettres n°14 et 20.</p>
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<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Monge se fait accompagner de ses filles lors de ses tournées d’examinateur de la Marine. Sur l’attitude de Monge envers les enfants et les jeunes gens voir les lettres n°9, 13, 14, 20, 48, 171 et 173.</p>
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Fonds René Taton. CAPHES/ENS (Paris)
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Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
4. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1796-01-20
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Relation
A related resource
Voir les lettres n°3 et 5.
Sur la perception occidentale des Lumières voir les lettres 18, 192 et 195.
Sur le caractère de Louise Monge voir les lettres n°14 et 20.
Sur l’attitude de Monge envers les enfants et les jeunes gens voir les lettres n°9, 13, 14, 20, 48, 171 et 173.
Description
An account of the resource
Lettre autographe transcrite par René Taton à partir des autographes du fonds Marey-Monge.
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Paris (France)
Subject
The topic of the resource
Institut national
Vie familiale
Conseils des Cinq-Cents
République
Enthousiasme
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Conseils des Cinq-Cents
Enthousiasme
Institut national
République
Vie familiale
-
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Title
A name given to the resource
1795-1796 : Les débuts de l’École polytechnique.
Fin de la Convention et premiers mois du Directoire.
Thermidor an III - pluviôse an IV
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1795-07 - 1796-01
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Description
An account of the resource
<p><span> </span></p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Contexte géographique
Lieu(x) de l'action décrite dans le contenu de l’œuvre
Paris
Nuits
Genève
Transcription
<p style="text-align: justify;">Paris, le 10 nivôse de l'an IV de la République française<br /><br /></p>
<p style="text-align: justify;">Je suis à peine excusable, mon cher Marey<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a>, de tarder si longtemps à vous écrire ; mais le travail de l'École polytechnique<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> m'occupe si fort que je ne puis presque plus penser à autre chose. C'est un petit chef-d'œuvre que je ne veux abandonner à lui-même que quand il sera entièrement terminé. J'ai encore environ pour un an de travail pour rédiger et mettre en ordre le matériel des études<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> ; il faut de plus pour le courant que je fasse onze leçons par décade ; tout cela ne me laisse presqu'aucun moment de libre.<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> Je me souviens d'avoir vu un tableau représentant les mathématiques. C'était un jeune homme d'une physionomie très spirituelle, profondément occupé de l'objet de ses méditations, à la lueur d'une lampe, et ayant un coq perché sur le dos de son siège. J'ai toujours pensé que le peintre avait voulu exprimer par la lampe que le mathématicien devait veiller tard ; et par le coq qu'il devait se lever tôt.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Eh bien, depuis votre départ, je mets le conseil à exécution, comme je le faisais avant mon mariage.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> Souvent, il est plus de minuit quand je me couche, et souvent il n'est pas encore quatre heures du matin quand je me lève. Tout cela ne me rend pas excusable; mais cela explique la négligence, et c'est tout ce que j'ai prétendu faire par tout ce verbiage.</p>
<p style="text-align: justify;">Vous désiriez, mon cher ami, avoir des nouvelles, et surtout des renseignements sur l'esprit public<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> ; car c'est là ce qui donne de l'inquiétude aux patriotes qui sont persuadés qu'avec du zèle, de l'enthousiasme pour la liberté et les vertus républicaines, la France ferait des miracles, comme elle en a fait tant que ce zèle a existé, qu'elle forcerait ses ennemis à l'admiration pendant la guerre, et qu'elle porterait pendant la paix, l'esprit humain au plus grand degré de perfection.<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> Si une petite république comme celle de Genève, dont le gouvernement même n'était pas démocratique, sans territoire et avec une très petite population, a su perfectionner son industrie au point de procurer à tous ses citoyens une existence plus aisée et plus douce que celle des habitants de tous les autres gouvernements, à la vérité par l'esprit mercantile, et en mettant à contribution l'ignorance et l'inattention des peuples voisins, ce qui n'est pas très philosophique,<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> que ne devrait pas produire une grande nation comme celle des Gaulois, avec un meilleur gouvernement, avec une connaissance plus exacte des principes de la liberté et de l'égalité, avec un superbe territoire tant par son étendue que par sa position<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ; lorsque les lumières rendues populaires iraient partout déterrer les hommes de génie; lorsque ceux-ci, en augmentant la masse de lumières acquises, dirigeraient les efforts de la multitude.<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> Et lorsqu'en faisant tout pour le peuple, ce qui tourne toujours au profit du riche qui en profite comme peuple et comme riche, on soulagerait le pauvre d'une foule de travaux pénibles, en mettant à contribution, non l'ignorance des peuples voisins, mais les forces inépuisables de la nature, et en ne réservant à l'homme que l'exercice de son intelligence pour diriger l'emploi de ces forces.<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> Voilà ce qui a fait désirer aux hommes éclairés le gouvernement républicain. C'est le seul gouvernement qui puisse entretenir une exaltation continuelle et une disposition habituelle de la part de tous ses membres au dévouement et aux sacrifices pour la patrie. C'est le seul qui puisse donner à l'esprit humain toute sa perfection ; c'est le seul qui ne trouve rien de difficile, rien d'impossible de la part d'une grande nation. Mais pour cela il vaudrait mieux avoir des républicains sans République qu'une République sans républicains.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a></p>
<p style="text-align: justify;">Les malheureux qui, pour satisfaire de petites passions, ont crié à la perversité lorsque la morale du peuple était la plus digne d'admiration, et qui ont changé cette belle nation en une troupe de brigands qui se trompent les uns les autres et qui sacrifient tout sans pudeur pour le gain le plus révoltant, ces malheureux, dis-je, swont bien coupables. Ils ont ôté au peuple tous les moyens d'instruction qui s'étaient accumulés lentement depuis Charlemagne<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> ; ils l'ont abandonné aux prêtres qui sont les apôtres du mensonge, qui, dominant par la terreur qu'ils inspirent pour des chimères, sont perpétuellement en guerre contre les lumières et le courage, leurs ennemis naturels, et qui, décriant à leur tour un gouvernement qui doit les apprécier à leur juste valeur, en sont les ennemis les plus acharnés. C'était en établissant partout des moyens d'instruction, en élevant partout des chaires de vérités en opposition aux chaires de mensonges et d'absurdités qu'on pouvait espérer de détruire un jour tous les moyens de domination que la cour de Rome a mis tant de temps à dresser. Mais on n'a rien fait de tout cela ; et peu à peu la République se paralyse.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a></p>
<p style="text-align: justify;">Le véritable thermomètre de l'esprit public sont les assignats. Ce n'est pas par leur nombre ; ce n'est pas par leur rapport avec les biens nationaux qui en sont le gage ; ce n'est pas même par la crainte qu'on pourrait avoir sur l'existence du gouvernement qui doit les soutenir; ce n'est pas tout cela, dis-je, qui les discrédite. Ils sont tombés parce qu'ils étaient l'instrument d'une révolution qu'on a rendue odieuse à la multitude au lieu de la lui faire chérir. Ils sont tombés parce qu'il était de l'intérêt des prêtres d'ôter à la République un si bon véhicule. Ils sont tombés comme les décadis à mesure que les dimanches se sont reproduits ; ils sont tombés pour la même raison qu'un mauvais papier royal aurait la plus grande faveur s'il pouvait en paraître ; de même que les maîtres de poste ont conduit avec le plus grand zèle la fille de Louis XVI à Bâle et gratis tandis qu'ils refusent tout service aux fonctionnaires de la République.<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a></p>
<p style="text-align: justify;">Néanmoins, mon cher Marey, tranquillisez-vous. La liberté est semée en France. Des gens courageux avaient voulu planter cette forêt nouvelle d'arbres tout venus, et dans la force de l'âge; des méchants, pour se battre entre eux, ont arraché ces arbres ; mais en les agitant, ils ont semé le gland et il poussera lentement. Les orties s'efforcent d'étouffer les jeunes pousses; elles donnent de l'inquiétude aux amis de la forêt qui, peut-être aussi, sont trop pressés de jouir. Ils ne croient pas pouvoir arracher jamais tant de mauvaises herbes. Qu'ils laissent agir la nature, la pluie, le soleil, et la vertu du gland le fera tôt ou tard triompher de ses obscurs ennemis ; et quand la forêt sera grande, il ne restera pas trace des orties dont les racines serviront d'engrais à des chênes vigoureux qui seront l'appui du lierre, les patrons du gui, l'asile des oiseaux, l'ornement de la terre, qui fourniront au bétail une nourriture abondante, au génie l'encre qui communique les lumières, les vaisseaux qui les portent d'un bout de l'univers à l'autre, et à l'industrie tous les moyens par lesquels l'homme substitue à ses faibles bras la force des éléments, et s'approprie pour ainsi dire toutes celles de la nature entière.</p>
<p style="text-align: justify;">Mais le papier va me manquer et je n'ai encore rien dit. Embrassez bien pour moi tout notre monde.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Ma femme devrait écrire un petit mot à la mère de la citoyenne Faipoult.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Vandermonde<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> qui l'a vue m'a dit qu'elle était un peu piquée de la constance avec laquelle on avait refusé les offres pour lesquelles elle avait fait des frais; et les frais méritent un remerciement.</p>
<p style="text-align: justify;">Salut et fraternité ! J'ai du monde dans ma chambre.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Je suis obligé de finir. [Monge]</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[1]</a> Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) épouse en mai 1795 Émilie MONGE (1778-1867), la fille aînée de Gaspard Monge. Après l’exécution de Louis XVI, Marey se retire de la scène politique parisienne et reprend ses activités de négoce à Nuits en Bourgogne. La correspondance que Monge adresse à Marey résulte non seulement de leur amitié fondée sur une préoccupation politique commune mais aussi de la volonté de conduire Marey à se maintenir dans l’action politique. (Voir la lettre n°90). Cela répond aussi à une demande de sa femme Catherine Huart et de sa fille Émilie Monge. Ces deux dernières vivent mal l’éloignement d’Émilie en Bourgogne depuis son mariage et désirent que le couple revienne vivre à Paris. Catherine l’exprime à plusieurs reprises dans les lettres à son mari : de Paris, le 26 thermidor an IV [13 août 1796] « Elle me fait un grand vide cette pauvre Émilie qui ne m’a jamais donné que des jouissances, m’en voilà séparée pour toujours. » ; le 17 floréal an V [6 mai 1797] « Passerez-vous par Nuits ? Fais en sorte de passer par là, Émilie est encore grosse, [elle] s’ennuie toujours dans ce pays-là, adieu mon ami. » ; le 10 messidor an V [28 juin 1797] « Tu ferais bien mieux de ramener avec toi Émilie et lui, ils passeraient l’hiver avec nous, cela ferait bien plaisir à cette pauvre Émilie… » ; le 17 germinal an VI [6 avril 1798­] « Je ne sais pas si je t’ai dit que le C.[itoyen­­­] Marey était électeur, il est sur la liste de la Côte-d’Or pour être député, Eschassériaux lui a écrit à la sollicitation d’Émilie pour l’engager à accepter. Je ne sais ce qu’il fera, cela me rendrait ma pauvre Émilie pour 3 ans. C’est tout ce que je vois de beau […]. » Émilie l’exprime à son tour dans une lettre de Nuits le 25 germinal an V [ le 14 avril 1797] en soulignant la spécificité de son premier départ de Paris au printemps 1795 accompagnée de sa mère et sa sœur Louise : « J’ai eu beaucoup plus de peine à m’habituer à Nuits cette fois-ci que l’autre, je quittais brusquement toute ma famille sans emmener avec moi quelqu’un comme à la première fois, et notre petite ville m’a parut encore plus triste qu’elle ne l’est. » Lorsque Monge écrit cette lettre à Marey ses deux filles et sa femme se trouvent à Nuits. Voir la fin de la lettre.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[2]</a> L’École a changé de nom par le décret de la Convention du 15 fructidor an III <br />[1<sup>er</sup> septembre1795].</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[3]</a> En 1796, Monge ne publie qu’un article « Sur les lignes de courbure de la surfaces de l’ellipsoide ; JEP, 2<sup>e</sup> cahier, pp. 145-165. L’année 1795 est particulièrement féconde puisque sont publiés <em>Les cours de Géométrie descriptive de l’École normale de l’an III </em>(1795 ; 160 p.) et les <em>Feuilles d’analyse appliquée à la géométrie</em> pour l’École polytechnique (1795 ; ensemble de 28 feuillets comportant deux à huit pages de texte). Il semble alors que jusqu’à son départ en Italie en mai 1796, Monge perfectionne pour l’École polytechnique son mode d’exposition de son enseignement de Géométrie descriptive élaborée d’abord pour l’École normale en cherchant à l’organiser son enseignement de l’Application de l’analyse à la géométrie.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[4]</a> Après son retour à l’École en juillet 1795 jusqu’à son départ pour l’Italie en mai 1796, Monge reprend son cours de géométrie et donne le matin des leçons de coupe des pierres et des bois, puis sur les ombres et la perspective six fois par décade à la division de stéréotomie et deux fois par décade aux deux divisions supérieures. Voir la lettre n°1, 62, 127 et 170.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[5]</a> Il ne m’a pas été possible d’identifier ce tableau ni même de trouver des allégories des mathématiques qui correspondent à la description de Monge. Les personnifications des mathématiques sont le plus souvent féminines.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[6]</a> Gaspard Monge épouse Catherine HUART veuve HORBON (1747-1846) le 12 juin 1777. Sur leur rencontre et leur mariage. Voir les lettres n°8 et 187. Les années 1770 sont particulièrement fécondes. Monge détermine précisément les axes théoriques de son œuvre scientifique en développant les rapports entre les sciences mathématiques, entre les mathématiques et la technique, entre les mathématiques et la physique. Son élaboration scientifique est menée aussi bien au sein de son enseignement de mathématiques et de physique à l’École du génie de Mézières qu’au sein de sa recherche inscrite dans les préoccupations collectives des mathématiciens de la deuxième moitié du XVIII<sup>e </sup>siècle. Après avoir été répétiteur de Mathématiques lorsque Bossut est professeur à Mézières, il devient son correspondant à l’Académie des sciences en 1772. Le 14 janvier 1780, Monge devient adjoint géomètre en remplacement de Vandermonde promu associé et s’installe à Paris six mois de l’année. En 1784, il quitte définitivement Mézières.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[7]</a> L’esprit public est le premier objet de leur correspondance. Voir les lettres n°85 et 90. C’est aussi l’objet de sa correspondance avec les membres de sa famille lors de sa seconde mission en Italie en 1798, voir les lettres n°156, 160, 167 et 176.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn"><strong>[8]</strong></a> Monge en janvier 1797 dans une lettre à sa femme s’exprime un peu différemment. L’objet de l’enthousiasme nécessaire pour l’accomplissement de la République n’est pas la liberté et les vertus républicaines, mais le bonheur et le perfectionnement de l’espèce. (Voir la lettre n°51.) Cette nuance pourrait être déterminée par la nature politique du public auquel est destinée cette lettre. On retrouve la même précaution dans une autre lettre adressée à Marey le 14 floréal an V [3 mai 1797­]. (Voir la lettre n°90.) Monge place la République et la France avant le perfectionnement de l’esprit. Par contre, dans la lettre à sa femme datée de Rome, le l<sup>er </sup>prairial an V [20 mai 1797], il estime que la papauté ne s’oppose ni à la République, ni à la France, mais au perfectionnement de l’esprit. (Voir la lettre n°96.) De la même façon, dans sa lettre de Paris le 19 germinal an VI [8 avril 1798], Catherine détermine avec précision les principes qui conduisent Monge à l’action en qualifiant les premières années de la Révolution d’années de réflexion spéculative qui ont précédé l’action : « Les premières années de la révolution qui ont été les plus brillantes, se sont passées pour toi en spéculations sur le bonheur général et futur. »</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[9]</a> L’utilisation de la République de Genève comme exemple dans le discours de Monge fait évidemment penser à l’article « Genève » dans l’Encyclopédie, rédigé par d’Alembert, et qui avait suscité une forte réaction de la part de Rousseau. ((1758) <em>Lettre de J.-J. Rousseau, citoyen de Genève à M. d’Alembert, de l’Académie Royale des Sciences de Paris, de celle de Prusse, de la Société Royale de Londres, de l’Académie Royale des Belles-Lettres de Suède, et de l’Institut de Bologne : Sur son article Genève Dans le VIIe Volume de l’Encyclopédie, et particulièrement sur le projet d’établir un théâtre de comédie en cette Ville</em>, Amsterdam, Marc-Michel Rey) Monge emprunte la même attitude critique que d’Alembert. Il faut aussi indiquer que Monge est ami depuis plus de vingt ans avec un Suisse, Jean Nicolas Pache qui quitte la France pour la Suisse en 1787 pour ensuite rentrer en France après juillet 1789. Pendant son absence, les deux amis restent en relation en échangeant une correspondance. Les questions politiques devaient vraisemblablement être l’objet des échanges des deux amis.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[10]</a> Monge a acquis une très bonne connaissance du territoire français au cours de ses tournées d’examinateur de la marine. (TATON R. (1951), p. 32.) Monge le souligne aussi dans le programme qui sert d’introduction à sa <em>Géométrie descriptive </em>en indiquant qu’il faut exploiter « cette heureuse circonstance » d’ « avoir à sa disposition les principales ressources nécessaires à la connaissance d’un grand nombre de phénomènes naturels ». MONGE G. [1795] (1827), p. xv. Voir la lettre n°108.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[11]</a> Monge a déjà vécu l’expérience concluante de ce qu’il préconise ici. En Septembre 1793, il doit mobiliser les résultats des recherches sur la métallurgie et la chimie acquis depuis une vingtaine d’année par la communauté scientifique qui s’est lancée dans le programme ouvert par Lavoisier. Il est chargé avec Vandermonde et Berthollet de moderniser la fabrication de l’acier pour laquelle l’industrie française était très en retard sur l’étranger, d’accélérer la fabrication des armes et de fournir les directives techniques. (TATON R. (1951), p. 36 et voir BRET P. (2002), <em>L'Etat, l'armée, la science. L'invention de la recherche publique en France (1763-1830)</em>, Rennes, P. U. de Rennes.) L’action de Monge est saluée par le Comité de salut public par un arrêté du 16 décembre 1793 mais aussi remarquée par J.N. Jomard architecte ingénieur, chargé d’effectuer un rapport au Comité de salut public sur l’action de Monge et de ses collègues. L’ingénieur est le frère d’Edme-François Jomard qui accompagne Monge en Égypte en 1798. Il décrit en introduction de ses <em>Souvenirs</em> l’action de Monge au service de l’armement français. (JOMARD E. F. (1853) <em>Souvenirs sur Gaspard Monge et ses rapports avec Napoléon</em> […], pp. 3-4.) Le succès de l’action des savants tient à l’action pédagogique qu’ils ont mené au sein du programme des cours révolutionnaires sur la fabrication du salpêtre des poudres et des cannons. Monge rédige un ouvrage <em>Description de l’art de fabriquer les canons</em>, publié en 1794, qui selon Taton est un « modèle d’exposition théorique et technique ». (TATON R. (1951), p. 37.) Le rapport nécessaire entre sciences et industrie réalisé par le biais de l’action pédagogique des savants est une idée chère à Monge. Dès les années 1792-1793, alors ministre de la Marine, Monge en donne une première expression dans une note manuscrite. « Ce qui fait qu’en France les arts qui exigent quelques degré d’exactitude sont presque dans un abandon total c’est que dans l’éducation d’aucune partie de la nation on ne s’est appliqué à donner aux jeunes gens le sentiment et l’habitude de la précision en sorte que les consommateurs qui n’en ont aucune idée et qui n’y attachent aucun prix, ne l’exigent pas dans les ouvrages qu’ils commandent, et que les ouvriers à qui ce travail ne serait pas payé (puisqu’il ne serait pas apprécié) se gardent bien de prendre une peine inutile. Si l’on achète une montre, par exemple, c’est à la forme de la boëte que l’on s’attache, c’est à la chaîne, c’est aux breloques que l’on pense, et le mouvement est la chose de laquelle on s’occupe le moins. Aussi quoique nous ayons peut-être un ou deux ouvriers capables de faire des <em>garde-temps</em> comparable à ceux d’Angleterre, il y a si peu de consommateurs de ces sortes d’objets, qu’après en avoir fait un très petit nombre ils n’ont font plus. Nous n’avons presque point d’opticiens, nous avons fort peu d’ouvriers en instruments de mathématiques, de marine, d’astronomie ; parce que personne ne sait ce que c’est qu’une lunette acromatique ; c’est que personne ne sait se servir des instruments et qu’il ne s’établit pas de fabrique de choses sans débit. » (note manuscrite citée dans TATON R. (1951), pp. 346-348.) Monge développe cette même idée dans son programme qui précède son premier exposé de la Géométrie descriptive le 1<sup>er</sup> Pluviôse an III [20 janvier 1795] à l’École normale. Ce programme est par la suite conservé dans les rééditions successives de la Géométrie descriptive : « Pour tirer la nation française de la dépendance où elle a été jusqu'à présent de l'industrie étrangère, il faut, premièrement, diriger l'éducation nationale vers la connaissance des objets qui exigent de l'exactitude, ce qui a été totalement négligé jusqu'à ce jour, et accoutumer les mains de nos artistes au maniement des instruments de tous les genres, qui servent à porter la précision dans les travaux et à mesurer ses différents degrés : alors les consommateurs, devenus sensibles à l’exactitude, pourront l’exiger dans les divers ouvrages, y mettre le prix nécessaire ; et nos artistes, familiarisés avec elle dès l’âge le plus tendre, seront en état de l’atteindre. […] Il faut enfin répandre parmi nos artistes la connaissance des procédés des arts, et celle des machines qui ont pour objet, ou de diminuer la main-d'œuvre, ou de donner aux résultats des travaux plus d'uniformité et plus de précision ; et à cet égard, il faut l'avouer, nous avons beaucoup à puiser chez les nations étrangères. C'est, d'abord, en familiarisant avec l'usage de la géométrie descriptive tous les jeunes gens qui ont de l'intelligence, tant ceux qui ont une fortune acquise afin qu'un jour, ils soient en état de faire de leurs capitaux un emploi plus utile et pour eux et pour la nation, que ceux mêmes qui n'ont d'autre fortune que leur éducation, afin qu'ils puissent un jour donner un plus grand prix à leur travail.» (MONGE G. (1799), <em>Géométrie descriptive : leçons données aux Écoles normales, l'an 3 de la République</em>, Baudouin, Paris, pp. 1-2, voir aussi DHOMBRES J. (dir.) (1992), pp. 305-307)</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[12]</a> Arago mentionne les travaux de Monge sur la composition des machines selon un axe pédagogique décrit dans processus de simplification, de réduction et de réorganisation. Monge s’inscrit dans le programme de recherche de la communauté scientifique initié par d’Alembert avec son traité de Dynamique en 1743 : la détermination des principes élémentaires des différents domaines de la mécanique. « Ses investigations réduisirent les machines les plus compliquées à un nombre très limités d’organes élémentaires Monge fut bientôt frappé de tout ce que les inventeurs et les simples constructeurs trouveraient de ressources dans une énumération complète de ces divers organes ; dans des tableaux synoptiques réunissant les moyens connus de transformer les mouvements des pièces sur lesquelles des moteurs exercent directement leurs action, en des mouvements très différents imprimés à d’autres pièces ; dans la représentation graphique des combinaisons ingénieuses, où l’on voit la force d’impulsion de l’eau, celle de l’air, la force élastique de la vapeur, tantôt forger à coups redoublés l’ancre colossale du vaisseau de ligne, tantôt enlacer avec une régularité mathématique les filaments de la dentelle la plus délicate. » ARAGO F. [1853] (1965), p. 38.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[13]</a> Monge détermine le motif de son engagement pour la République en exprimant les liens solidaires et réciproques entre l’ordre politique républicain et le perfectionnement de l’esprit. Monge est républicain parce que ce système politique permet le progrès des sciences, le perfectionnement de l’esprit et le bonheur de l’espèce par le biais de l’institutionnalisation d’une pratique scientifique spécifique fondée sur les rapports entre transmission et élaboration du savoir et sur ceux entre les sciences ainsi qu’entre les sciences et les arts. Ce qui compte c’est l’instruction publique. La posture d’enseignement constitue une stratégie pour les savants afin de mettre en ordre, réduire et simplifier les principes scientifiques afin de contribuer aux progrès des sciences et au développement de nouveaux domaines scientifiques.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[14]</a> CHARLEMAGNE (742-814) En <strong>789, Charlemagne rédige un capitulaire ordonnant au clergé d'ouvrir des écoles pour tous</strong><strong>.</strong> Il souhaite développer l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul. Fourcy commence son histoire de l’École polytechnique avec la même référence à Charlemagne pour décrire comme Monge l’état de l’instruction publique fin 1793. FOURCY A. (1828), <em>Histoire de l’École polytechnique</em>, Paris, p. 1. L’association entre Charlemagne et l’instruction pour tous devance la fortune qu’elle atteint sous de la III<sup>e</sup> République.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[15]</a> Aubry dans sa biographie supprime le passage sur l’instruction publique, tout en laissant cette dernière phrase du paragraphe. (AUBRY P.V. (1954), p. 166) Il efface ainsi l’expression du lien que Monge établit entre un système politique et une activité scientifique communautaire par le biais de l’institutionnalisation de l’instruction publique. La transmission est un axe déterminant de l’idée de progrès qui détermine l’action de Monge avant, pendant et après la Révolution. Et c’est dans ce cadre et dans une perspective historique que Monge développe son propos anticlérical. C’est bien l’opposition et les obstacles que l’Église lève contre la diffusion des Lumières qui constituent les motifs de l’anticléricalisme de Monge. Ils font écho à ceux de Condorcet exprimés à plusieurs reprises dans son <em>Esquisse</em> […]. Voir notamment CONDORCET [1795] (1988), pp. 157-158. Voir aussi la lettre n°99.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[16]</a> Marie Thérèse-Charlotte de France (1778-1851), fille aînée de LOUIS XVI (1754-1793) et de Marie-Antoinette. Comme ses parents, elle est emprisonnée au Temple le 10 août 1792. Après la mort de son frère le 8 juin 1795, elle est la seule survivante de la famille royale. Son sort suscite une forte émotion au sein de l’opinion publique et dans la presse jusqu’à ce qu’elle soit récupérée par les mouvements contre-révolutionnaires et devienne un enjeu politique. Dans la séance du 2 messidor an III (1er juillet 1795), Treilhard, au nom des Comités de Salut public de Sûreté générale, propose un décret imposant à l’Autriche en échange de la princesse la libération des députés et ministres français – notamment Beurnonville, ministre de la Guerre ; les députés Bancal, Lamarque, Camus, Quinette, Drouet par ailleurs l’homme de Varennes ; les ambassadeurs Constant-Benuveau et Semonville- qu’elle détient. Ce n’est que dans la nuit du 18 au 19 décembre 1795 que Marie-Thérèse de France est conduite à Bâle pour y être remise à son cousin François II. Sur la question de l’impact du sort de la fille de Louis XVI sur l’opinion publique voir BECQUET H. (2005), « La fille de Louis XVI et l’opinion en 1795 : sensibilité et politique », <em>Annales historiques de la Révolution française</em> [En ligne], 341 | juillet-septembre 2005, mis en ligne le 15 septembre 2008. URL : http:// ahrf.revues.org/1620</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[17]</a> Louise MONGE (1779-1874) la fille cadette et Catherine HUART (1748-1847), sa femme, ont accompagné les jeunes mariés Émilie MONGE et son mari Nicolas-Joseph MAREY à Nuits en Bourgogne. Monge est resté seul à Paris. Voir supra.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[18]</a> Anne-Charlotte DUCHÉ née MARRIER (1737-1814) mère de Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815) qui épouse Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817).</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[19]</a> FAIPOULT et Alexandre-Théophile VANDERMONDE (1735-1796) ont été en contact dès 1792 à la Société patriotique du Luxembourg fondée en janvier 1792 par Pache, l’ami de Monge. Vandermonde meurt quelques jours après le 1<sup>er</sup> janvier 1796. Vandermonde est une rencontre déterminante pour la vie sociale et scientifique de Monge à Paris. Dès le premier voyage du jeune géomètre à Paris en novembre 1771, c’est Vandermonde qui le présente à Diderot et d’Alembert. Il se rend chez le mathématicien une fois par semaine et y rencontre de nombreuses et diverses personnalités. Dans ses <em>Notes de voyage</em>, le général Desaix rapporte une conversation au cours de laquelle Monge effectue le récit de ses premiers contacts parisiens. Voir DESAIX [1797] (1907), <em>Journal de voyage du Général Desaix, Suisse et Italie (1797)</em>, p. 265.</p>
<p style="text-align: justify;"><a name="ftn" href="#ftn">[20]</a> Il arrivait à Monge de recevoir ses élèves dans sa chambre. « Ses nombreuses leçons, données dans les amphithéâtres, sur l’analyse, la géométrie, la physique ne l’empêchaient pas d’aller dans les salles d’études lever les difficultés qui eussent entravé la marche du travail. Ces visites se prolongeaient souvent jusqu’à l’heure de la sortie ; alors groupés autour du professeur illustre, les élèves l’accompagnaient jusqu’à sa demeure, jaloux de recueillir encore quelques uns des ingénieux aperçus qui jaillissaient, semblables à des éclairs, de la plus féconde imagination dont l’histoire des sciences ait conservé le souvenir. » Arago F. (1854), T. II, pp. 498-499 <em>in</em> Sergescu P. (1947), p. 302.</p>
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Marey, Nicolas-Joseph (1760-1818)
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Title
A name given to the resource
3. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey
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Monge, Gaspard
Description
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Le fonds familial Marey-Monge ne peut pas être retrouvé aujourd'hui. La transcription a été effectuée et transmise par René Taton en 2002.
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A related resource from which the described resource is derived
Transcription R.T. de l'autographe du fonds familial Marey-Monge
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Date
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1795-12-31
Relation
A related resource
Sur l'idée de progrès voir les lettres les lettres n°<a href="http://eman-archives.org/monge/items/show/86" target="_blank" rel="noopener noreferrer">4</a> et <a href="http://eman-archives.org/monge/items/show/87" target="_blank" rel="noopener noreferrer">5 </a>et n°51, 90, 96.
Sur l'enseignement de Monge Voir la lettre n°1, 62, 127 et 170.
Sur l'esprit public voir les lettres n°85 et 90 et n°156, 160, 167 et 176.
Sur l'anticléricalisme de Monge voir la lettre n°99.
Sur les phénomènes naturels voir la lettre n°108.
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Paris (France)
Subject
The topic of the resource
École polytechnique
Esprit public
Couple Monge
Enthousiasme
République
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Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Couple Monge
École polytechnique
Enthousiasme
Esprit public
République
-
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Title
A name given to the resource
1798 : Seconde mission en Italie
Institution de la République romaine et préparation de l’expédition d’Égypte
Pluviôse – prairial an VI
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard (1746-1818)
Description
An account of the resource
Correspondance de Gaspard Monge pendant sa deuxième mission en Italie comme commissaire de la République française pour la fondation de la République romaine, mais surtout pendant les préparatifs de l'Expédition d'Egypte.
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-02
1798-05
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Fonds Monge : Service Historique de l'École polytechnique (Palaiseau-France)
Fiche : Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.
Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Transcription
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Rome, le 5 floréal an 6e de la République française</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;"> </div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Je ne prévois pas, ma chère amie, qu'il parte de sitôt un courrier extraordinaire pour Paris, et je vais te donner de mes nouvelles par la poste ordinaire qui mettra deux fois plus de temps à te les porter.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Depuis cinq jours les élections des membres des conseils législatifs doivent être terminées et nous serons encore une dizaine de jours au moins sans connaître les résultats.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> J'avais renoncé de bien bon cœur et pour toujours à toutes les fonctions publiques, non par indifférence pour le bien de notre pays, mais parce que les amis de la République me paraissent ne devoir plus avoir d'inquiétudes, et parce que les jeunes gens ayant plus de vigueur pour la bien servir, il faut leur laisser la place et les regarder faire à leur tour. Mais je désirerais bien aujourd'hui être appelé à la législature, et dans ce vœu je considère pour beaucoup ma satisfaction particulière. Ce serait le moyen de me rappeler décemment auprès de toi, et de me tirer honnêtement de ce pays-ci où je m'ennuie.<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> Non que j'y aie aucun désagrément, non qu'il y ait rien à craindre ; mais parce que j'ai impossible de prévoir quand je pourrai retourner à l'Ecole.<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> Au reste dans quelques jours nous en saurons davantage ; mais j'ai tort de fonder sur cette élection quelques espérances. Il y a tant de talents à Paris qu'on n'aura pas été pensé à moi, indigne et absent.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Le citoyen Garat qui est en route pour l'ambassade de Naples est ici dans ce moment<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> ; il dîne aujourd'hui chez nous avec le général Desaix<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a>, et il partira incessamment pour sa destination ; il n'attend que l'arrivée du citoyen Lachaise, son secrétaire de légation.<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Le citoyen Faipoult est toujours membre de notre Commission. Il nous est bien utile, et à moi particulièrement pour son ancienne amitié qui m'est bien précieuse.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a> Il a encore reçu une lettre aujourd'hui de sa citoyenne<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> ; ainsi que Florens<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> de la sienne ; mais ils ont l'un et l'autre une femme courageuse, et la mienne ne l'est plus. Ne prends cependant ce petit reproche que comme une plaisanterie ; je serais fâché qu'il eût quelque chose de désagréable pour toi.<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a></div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Dans le moment des élections, tu aurais dû m'écrire trois fois par décade. Tu sais quel intérêt nous mettons tous à connaître la situation de notre pays, et nous n'avons du moins moi que les lettres particulières qui nous l'apprennent. Je ne lis pas de papiers publics<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> ; je ne vois plus les rapports intéressants d'Eschassériaux<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> ; je suis un pauvre exilé et je trouve mon exil amer. Oh, si je recevais l'ordre de retourner à Paris, comme j'irais vite. Je voyagerais jour et nuit ; je ne prendrais pas le temps de manger en route et j'arriverais auprès de toi.</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Adieu, ma chère amie, mille compliments bien tendres à tous nos bons amis, et compte sur tout l'attachement de</div>
<div class="Texte" style="text-align: justify;">Monge</div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn1">[1]</a> Monge est préoccupé par le résultats des élections du 20 au 29 germinal an VI [9 au 18 avril 1798] pour le renouvellement du tiers du corps législatif (notamment après l’expérience des élections d’avril 1797 voir les lettres n°89, 90, 116, 118, 119), voir les lettres n°156, 160, 163, 164, 167, 176 et 177.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn2">[2]</a> Monge exprime à plusieurs reprises son ennui dans l’accomplissement de sa mission administrative et politique confiée par le Directoire. Voir les lettres n°151, 160, 163, 171 et 182. Catherine comme Monge fonde beaucoup d’espoir sur une élection au corps législatif pour permettre à son mari de rentrer à Paris (voir les lettres n°171 et 177).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn3">[3]</a> Monge souhaite poursuivre sa tâche à la direction de l’École polytechnique (voir les lettres n°127, 145 et 146) et la protéger des attaques (voir les lettres n°17, 43, 77 et 95). Comme dans sa précédente mission (voir les lettres n°15, 17, 84, 87, 85, 103, 127), Monge ne cesse d’exprimer sa préoccupation au sujet de l’École. Voir les lettres n°146, 151, 153, 156, 170 et 185.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn4">[4]</a> Dominique-Joseph GARAT (1749-1833) est envoyé comme ambassadeur à Naples en avril 1798.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn5">[5]</a> Louis-Charles-Antoine DESAIX (1768-1800) voir les lettres n°161 et 163.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn6">[6]</a> ? LACHAISE (17 ? - ? )</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn7">[7]</a> Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) Monge a été son professeur et a étroitement collaboré avec lui en Italie. Les familles semblent entretenir de bonnes relations. Paméla et Louise sont amies avec sa fille adoptive Julie. Voir les lettres n°3, 42 et 164.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn8">[8]</a> Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815)</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn9">[9]</a> Joseph Antoine FLORENS (1762-1842).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn10">[10]</a> Monge se montre attentif et prend garde de ne pas contrarier inutilement sa femme. Lors de cette mission il est beaucoup plus inquiet pour sa femme. Voir les lettres n°151, 153, 163, 167, 173, 176, 181 et 182.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn11">[11]</a> Monge est préoccupé par le résultats des élections du 20 au 29 germinal an VI [9 au 18 avril 1798] pour le renouvellement du tiers du corps législatif (notamment après l’expérience des élections d’avril 1797 voir les lettres n°89, 90, 116, 118 et 119 et les lettres n°156, 160, 163, 164, 167, 176 et 177. Le discours privé supplée le discours public des journaux, il faut prendre les informations auprès de personnes de confiance. Monge reçoit la même demande de la part de sa famille et de ses amis. Voir les lettre n°160 et 164. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn12">[12]</a> Dès son élection à la Convention en 1792 Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) produit de nombreux rapports sur les subsistances, l’administration, la politique intérieure, la réunion de la Belgique à la France, la police et l’agriculture qui sont publiés dans <em>Le Moniteur</em>. Lors du renouvellement de son mandat législatif en avril 1797 il continue à présenter de nombreux rapports, projets de décrets sur les affaires coloniales. 51 de ses rapports, projets de décrets, discours, motions ou opinions, ont été imprimés par ordre de la Convention et du Conseil des Cinq-Cents, et de nombreuses publications notamment <em>De la diplomatie, des droits des peuples,</em> <em>des principes qui doivent diriger un people républicain dans ses relations étrangères</em> (an III). Voir la lettre n°177. </p>
</div>
</div>
Destinataire
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Huart, Catherine (1748-1847)
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
<p>Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).</p>
Auteur description
Auteur de la rédaction de la fiche
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Format : Nom, Prénom (date)
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Dupond, Marie
Auteur transcription
Auteur de la transcription si elle existe
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Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Date calendrier révolutionnaire
5 floréal an VI
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe.
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Une entrée par édition
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Title
A name given to the resource
168. Monge à sa femme Catherine Huart
Source
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IX GM 1.145
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1798-04-24
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
2 p. ; 245 x 175 mm
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Subject
The topic of the resource
Couple Monge
École polytechnique
République
Élections
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Title
A name given to the resource
1796-1797 : Première mission en Italie, La commission des sciences et des arts
Prairial an IV - vendémiaire an VI
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Monge, Gaspard
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135 lettres
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Date
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1796-05 - 1797-10]
Format
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135 lettres
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Français
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Correspondance
Notice pour une lettre ou toute correspondance
Transcription
<div style="text-align: justify;">Rome, le 20 germinal de l'an V de la République française une et indivisible</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">La dernière lettre que j'ai reçue de toi, ma chère amie, était datée du 12 ventôse.<a name="ftn" href="#_ftn1">[1]</a> Elle m'a fait grand plaisir, parce qu'elle était beaucoup plus gaie que toutes les autres<a name="ftn" href="#_ftn2">[2]</a> ; on s'apercevait bien en la lisant qu'à Paris le zèle pour la République était un peu ranimé, et que la nouvelle de la prise de Mantoue,<a name="ftn" href="#_ftn3">[3]</a> ainsi que l'arrivée du général Augereau<a name="ftn" href="#_ftn4">[4]</a> avaient produit un heureux effet.<a name="ftn" href="#_ftn5">[5]</a> Que sera-ce donc quand vous apprendrez les autres victoires, dont je te parlais dans ma dernière<a name="ftn" href="#_ftn6">[6]</a> ? Désormais ce ne sera plus nous qui vous apprendrons ces heureuses nouvelles; le théâtre de notre gloire est actuellement plus près de vous que de nous, et vous savez les résultats beaucoup avant nous.<a name="ftn" href="#_ftn7">[7]</a></div>
<div style="text-align: justify;">Jusqu'ici la Commission avait été non seulement complète à Rome, mais encore augmentée de beaucoup d'adjoints qui nous avaient été donnés par Bonaparte dans le temps qu'il croyait venir ici et traiter Rome en pays conquis<a name="ftn" href="#_ftn8">[8]</a> ; mais nous allons nous diviser demain matin. Les citoyens Thoüin et Wicar (adjoint)<a name="ftn" href="#_ftn9">[9]</a> retournent dans la Romagne pour recueillir les objets d'art et de sciences que le général en chef nous conseilla de laisser en arrière lorsque nous marchions avec lui<a name="ftn" href="#_ftn10">[10]</a> ; ils dirigeront leurs convois partiels sur Bologne où sera le rendez-vous général. Berthollet<a name="ftn" href="#_ftn11">[11]</a> retourne par Bologne jusqu'à Modène ; il accompagne le joaillier<a name="ftn" href="#_ftn12">[12]</a> qui a estimé pour la République les diamants et autres bijoux qui font partie du paiement de la contribution, afin de défendre l'estimation qui en a été faite, et d'empêcher que cela ne devienne la proie de la cupidité.<a name="ftn" href="#_ftn13">[13]</a> Un autre de nos adjoints<a name="ftn" href="#_ftn14">[14]</a> part pour accompagner le l<sup>er</sup> convoi qui doit partir de Rome et qui se dirige sur Bologne. Nous n'informerons le ministre de ce convoi que quand il sera réellement parti et sur un bon chemin.<a name="ftn" href="#_ftn15">[15]</a> Depuis huit jours il est en marche sur un chemin de terre qu'on lui a fait prendre pour l'écarter des yeux de sa sainteté ; on lui a fait longer les murs de Rome en dehors au lieu de lui faire traverser la ville ; des pluies abondantes sont survenues et les quatre premières voitures sont embourbées au point qu'il a fallu laisser sécher la terre pour continuer; mais ce soir elles seront sur la grande route et tout ira beaucoup mieux. Lorsqu'elles seront à un quart de lieue, nous enverrons la lettre d'avis. Ce sera le 2<sup>e</sup> convoi qui sera le plus précieux ; il comprendra entre autres choses l'Apollon, le Laocoon<a name="ftn" href="#_ftn16">[16]</a> et en peinture la Transfiguration de Raphaël. Ce dernier tableau est un chef-d'œuvre mais j'aime mieux la Ste Cécile du même maître. Quand tu la verras, tu n'en seras plus jalouse et tu partageras mon admiration pour elle.<a name="ftn" href="#_ftn17">[17]</a> Mais à propos de cela, personne ne nous mande qu'elle soit arrivée à Paris. Nous n'en avons aucune nouvelle ; cependant il y a plus de trois mois qu'elle est arrivée à Toulon.<a name="ftn" href="#_ftn18">[18]</a> Il serait bien convenable que le ministre prît sous sa protection le convoi d'Escudier; nous ne pouvons le surveiller d'ici.<a name="ftn" href="#_ftn19">[19]</a> Les cordes de harpe que Louise a reçues de Gênes sont envoyées par la citoyenne Faipoult.<a name="ftn" href="#_ftn20">[20]</a> Elle était à Milan chez la citoyenne Bonaparte lorsque j'y arrivai à mon retour de Rome,<a name="ftn" href="#_ftn21">[21]</a> alors que j'achetais les cordes que je t'ai envoyées à cette époque. Elle a vu que j'étais fâché de n'avoir pas fait cette commission à Rome ; elle a vraisemblablement voulu réparer cette faute qui ne venait que de mon ignorance. Elle aura vraisemblablement écrit à Naples pour se les procurer et elle vous les aura envoyées. Je l'en remercierai si je vais à Gênes, et je la rembourserai. Indépendamment de cela, tu en recevras encore un paquet qui a été fait exprès pour moi, et que le citoyen Marmont<a name="ftn" href="#_ftn22">[22]</a> te fera parvenir du quartier général. Je crois te l'avoir déjà mandé.</div>
<div style="text-align: justify;">Me voilà seul, ma chère amie, pour la Bibliothèque ; cela n'accélèrera pas notre travail, ce qui nous contrarie bien fort. Car nous désirerions tous être dans notre pays qui est encore le plus beau de tous, sous notre gouvernement qui est le meilleur de tous, au milieu de la nation française qui est la plus agréable de toutes, et auprès de nos femmes et de nos enfants que nous aimons bien tendrement.<a name="ftn" href="#_ftn23">[23]</a></div>
<div style="text-align: justify;">On a fait courir le bruit à Paris que quelques-uns de nous étaient malades, même que Berthélemy était mort. Nous sommes tous ici aujourd'hui et nous nous portons très bien. Pendant que nous étions à San Benedetto nous montâmes au clocher pour essayer de voir quelque chose de la bataille de La Favorite que nous entendions comme si nous y étions et dont nous n'avions aucune nouvelle. Le pauvre Berthélemy tomba de 6 à 7 pieds parce qu'une échelle sur laquelle il était glissa, et il s'écorcha un peu la jambe. Ce petit mal a été longtemps à guérir, parce que nous avons été obligés de voyager ; mais actuellement cela est entièrement passé ; et même il n'a quitté Bologne où nous l'avions laissé pour venir ici qu'après sa guérison.<a name="ftn" href="#_ftn24">[24]</a> Ainsi si les familles de nos collègues ont de l'inquiétude, rassure-les toutes. Adieu, ma chère amie, mille choses aimables à toute la colonie, et compte sur le sincère attachement de ton bon ami.</div>
<div style="text-align: justify;"> Monge</div>
<div style="text-align: justify;"> </div>
<div style="text-align: justify;">Pendant que nous dînions, ma chère amie, nous avons appris d'Ancône la nouvelle d'autres victoires remportées par l'<em>incroyable </em>armée d'Italie. On assure même que l'archiduc Charles, ce héros des journaux chouans, est prisonnier avec tout son état-major.<a name="ftn" href="#_ftn25">[25]</a> Nous n'osons le croire ; mais nous n'en avons pas moins fait l'office solennel ; la Marseillaise et le Chant du départ ont été chantés à la gloire de la République ; et la Carmagnole a été dansée autour de l'arbre de la liberté. Je m'échappe pour venir plier ma lettre, et te dire encore un petit bonjour.</div>
<div style="text-align: justify;"><strong> </strong></div>
<div style="text-align: justify;"><br />
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn1">[1]</a> Lettre de Catherine de Paris le 12 ventôse an V [2 mars 1797]. </p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn2">[2]</a> Catherine répond de Paris, le 17 floréal an V[6 mai 1797] : « Tu as donc enfin reçu à Rome une de mes lettres, il y en a encore plusieurs en route, si celle du 12 ventôse était gaie, celles qui lui succèdent ne le seront guère ; maintenant que la paix a répandu l’espoir sur tous [les] cœurs, je désire qu’elles ne te parviennent pas. Je les ai écrites au moment des élections ; et d’autres causes aussi affligeantes pour les Républicains, mais aujourd’hui que l’espoir du bonheur public est prêt à se réaliser nous sommes plus couleur de rose. » Voir les lettres n°</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn3">[3]</a> Le 15 pluviôse an V [3 février 1797]. Voir les lettres n°12, 18, 21, 22, 30, 42, 45, 51, 53 et 55.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn4">[4]</a> Charles-Pierre-François AUGEREAU (1757-1816).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn5">[5]</a> Catherine écrit de Paris le 12 ventôse an V [2 mars 1797] : « […] Je laisse là mes tristes réflexions pour te parler de l’Esprit public qui reprend un peu […] Le 10 de ce mois les 60 Drapeaux pris par l’armée d’Italie ont été présentés au Directoire. La beauté du jour a ajouté encore au triomphe de nos guerriers. La cérémonie s’est faite dans la cour. Il y avait un monde considérable bien pénétré d’admiration. Les cris de « Vive la République ! » et « Gloire à la brave armée d’Italie ! » s’y faisaient entendre de toutes parts. On a porté tous ces trophées à la parade. Le Luxembourg était rempli de spectateurs, il y a eu grand dîner chez Carnot où le général Augereau et [son] respectable père étaient, (il doit être bien heureux d’avoir assez vécu pour être témoin des services de son fils). Après dîner, il y eut [un] bal duquel nous étions, mais malheureusement pour moi le général Augereau était sorti lorsque j’entrai car je me proposai bien de l’embrasser et de le faire embrasser par nos enfants. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn6">[6]</a> La lettre n°76, Rome, le 6 germinal an V [26 mars 1797­]. Le 22 et 23 ventôse an V [12 et 13 mars 1797] l’armée d’Italie passe la Piave et le Tagliamento ; le 4 germinal an V [24 mars 1797] Trieste est aux Français.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn7">[7]</a> Les mouvements de l’armée d’Italie sont orientés vers l’Autriche et visent Vienne depuis le début du mois de mars 1797.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn8">[8]</a> Après la signature du Traité de Tolentino le 1<sup>er</sup> ventôse an V [19 février 1797], Bonaparte augmente la commission d’adjoints pour en exécuter les clauses. Voir la lettre n°76 et la lettre de Bonaparte au général Berthier du 30 pluviôse an V [18 février 1797] (1384, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn9">[9]</a> André THOÜIN (1747-1824) et Jean-Baptiste-Joseph WICAR (1762-1834), peintre, adjoint à la commission. Voir supra.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn10">[10]</a> En février 1797. Voir la lettre n°58.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn11">[11]</a> Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).</p>
</div>
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<p><a name="ftn" href="#ftn12">[12]</a> Moise FORMIGGINI ( ? - ? ), joaillier juif qui selon Eschassériaux a soufflé à Haller l’idée que les diamants avaient été estimés trop haut, afin de profiter, en les achetant, des avantages d’une estimation faite à bas prix. B.É., p. 258. De Launay maintient cette position dans sa biographie de Monge. La première estimation de 9 millions, réalisée par l’expert Ulysse Pentini, choisi par Cacault, est contestée au sein d’un <em>complot</em>. À la tête de ce complot les joailliers juifs Formiggini, <em>très riches et très remuants</em>, de Milan. Ils soutiennent que les diamants ne valent pas plus de 5 millions afin de les racheter à ce bas prix. Le soutien d’Haller se manifeste dans une lettre à Cacault dans laquelle il écrit en argument final : « Les besoins immenses de l’armée nous obligent d’être un peu corsaires et nous ne pouvons pas trop nous livrer aux discussions, parce que leur résultat nous donnerait tort quelques fois. » Lettre de Haller à Cacault du 1<sup>er</sup> avril 1797. (L. DE LAUNAY (1933), p. 159.) Voir les lettres n°65, 66, 70, 71, 73, 75, 77, 79 et 93.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn13">[13]</a> Le 12 avril Cacault écrit à Haller et lui manifeste son étonnement du reproche de n’avoir pas fait faire une estimation contradictoire des diamants. Pour lui montrer son erreur il lui dit que les pierres ont été reçues régulièrement sur l’estimation contradictoire ; conformément à l’instruction du général en chef, et qu’elles ont été acceptées par les commissaires des arts et par son propre préposé. Cacault ajoute : « La discussion contradictoire entre votre expert, les commissaires, votre préposé, a été longue et rigoureuse vis-à-vis des quatre joailliers du Pape qu’on a forcés à des réductions énormes et à retirer ce qui ne convenait pas. […] On a donné décharge de ces 5 millions de diamants. Il n’y a aucun motif juste et raisonnable d’attaquer cet acte. Il me paraît, citoyen, que vous avez été induit en erreur par de faux rapports, sur la manière dont les choses se sont passées ici. Vous avez rendu un arrêté qui ordonne une vérification à Modène du contenu des caisses de diamants et une nouvelle estimation. Je trouve la mesure que vous avez prise à cet égard sage et juste. Le citoyen Berthollet et l’expert très honnête et courageux qui vous a servi ici seraient déjà à Modène pour concourir à l’exécution de votre arrêté, si le joaillier n’était pas tombé malade. Mais je crois qu’il sera en état de partir demain ou après-demain. » E. E., pp. 257-258. Voir la lettre n°75.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn14">[14]</a> Charles-Joseph GERLI (17 ? - ? ) peintre adjoint à la commission en février 1797. Voir la lettre n°92.</p>
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<p><a name="ftn" href="#ftn15">[15]</a>Charles DELACROIX (1741-1805). La lettre que la commission a envoyée au ministre n’est pas comprise dans le corpus. La lettre n°92 est la seconde lettre que la commission adresse au ministre à ce sujet pour l’informer d’un changement de route. Le convoi se dirige vers Livourne.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn16">[16]</a> Les deux sculptures : le « Laocoön et ses fils » et l’ « Apollon du Belvédère. » </p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn17">[17]</a> « La transfiguration du Christ », (1520) et « La Sainte-Cécile et quatre saints » (1515-1516) de Raffaello SANZIO DA URBINO (1483-1520). Voir les lettres n°12, 27, 42, 48 et 53.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn18">[18]</a> Catherine écrit à ce propos dans sa réponse de Paris le 17 floréal an V [6 mai 1797] : « Le convoi de Toulon y est toujours, on craint apparemment le passage de Lyon, mais la madone et ses pots cassés [les saisies effectuée à Notre Dame de Lorette] sont ici. Il y [a] un homme qui en donne 25 mille francs ; je donnerais toutes les madones du monde pour cela. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn19">[19]</a> Jean-François ESCUDIER, (1759-1819), sur le convoi rassemblé à Tortone et la partie laissée par La Billiardière à Coni et donnée à la responsabilité d’Escudier. Voir lettres n° 41, 42, 48, 77, 92, 98 et 109. Si Monge montre autant d’intérêt c’est qu’il s’agit du convoi des tableaux de la Lombardie, de Modène, de Bologne et de Ferrare, notamment deux tableaux du Corrège : « La Madone de saint Jérôme » (1527-1528) et la « Madonna della scodela » (1530). Voir lettre n°15 au ministre des Relations extérieures.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn20">[20]</a> Louise MONGE (1779-1874) et Anne-Germaine DUCHÉ (1762-1815). Dans sa lettre de Paris du 12 ventôse an V [2 mars 1797] Catherine informe Monge de la réception d’un paquet de cordes : « Louise a reçu le paquet de cordes de harpes que le C[itoyen] Faipoult lui a envoyées. Elle t’en remercie. » Voir les lettres n°20, 39, 81 et 95.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn21">[21]</a> Marie-Joseph-Rose TASCHER DE LA PAGERIE, vicomtesse de BEAUHARNAIS (1763-1814). Voir la lettre n°42. Monge arrive à Milan, le 21 brumaire an V [11 novembre 1796].</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn22">[22]</a> Auguste-Louis-Frédéric VIESSE DE MARMONT (1774-1852). Voir les lettres n°66 et 70.</p>
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<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn23">[23]</a> Catherine lui répond de Paris le 17 floréal an V [6 mai 1797] : « Quand tous les manuscrits du monde seraient réunis au Vatican tu dois les avoir tous feuilletés, quand tu en laisserais quelques-uns. Si l’or et l’argent et les objets d’art sont partis, que ne pars-tu aussi ? Voilà un an que tu es absent, cela est bien honnête […]. »</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn24">[24]</a> Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811), peintre. La bataille de la Favorite le 27 Nivôse [16 janvier 1797]. Voir les lettres n°50, 51. 53, 54, 58 et 70.</p>
</div>
<div>
<p><a name="ftn" href="#ftn25">[25]</a> CHARLES DE HABSBOURG (1771-1847) général, commande l’armée autrichienne. Bonaparte écrit au Directoire le 12 germinal an V [1<sup>er</sup> avril 1797] : « Le 8 [germinal] [28 mars], trois divisions de l’armée se trouvaient avoir traversé les gorges qui, de l’État vénitien conduisent en Allemagne, et campaient à Villach sur les bords de la Drave. Le 9 [29], le général Masséna se mit en marche avec sa division ; il rencontra à une lieue de Klagenfurt, l’armée ennemie, et il s’engagea un combat où l’ennemi perdit deux pièces de canon et 200 prisonniers. Nous entrâmes le soir même à Klagenfurt, qui est la capitale de la haute et basse Carinthie. […] Le prince Charles, avec les débris de son armée extrêmement découragée, fuit devant nous. […] Depuis le commencement de cette campagne, le prince Charles a perdu près de 20 000 hommes de ses troupes, qui sont nos prisonniers. [ …] Voilà donc les ennemis entièrement chassés des États de Venise ; la haute et la basse Carniole, la Carinthie ; le district de Trieste et toute le Tyrol, <span style="text-decoration: underline;">soumis aux armes de la République</span>. [souligné par N. Bonaparte]» (1486, <em>CGNB</em>). Le 11 germinal an V [31 mars 1797], Bonaparte écrit à l’archiduc Charles : « Monsieur, le général en chef, les braves militaires font la guerre et désirent la paix. Celle-ci ne dure-t-elle pas depuis six ans ? Avons-nous assez tué de monde et commis assez de maux à la triste humanité ! Elle réclame de tout côté. L’Europe, qui avait pris les armes contre la République française, les a posées. Votre nation reste seule, et cependant le sang va couler encore plus que jamais. Cette sixième campagne s’annonce par des présages sinistres ; quelle qu’en soit l’issue, nous tuerons de part et d’autres quelques milliers d’hommes de plus, et il faudra bien que l’on finisse pas s’entendre, puisque tout a un terme, même les passions haineuses. […] Quant à moi, monsieur le général en chef, si l’ouverture que j’ai l’honneur de vous faire peut sauver la vie à un seul homme, je m’estimerai plus fier que la couronne civique que je me trouverais avoir méritée que de la triste gloire qui peut revenir des succès militaires. » (1486, <em>CGNB</em>).</p>
</div>
</div>
Localisation
Localisation géographique du document.
Indiquer où est hébergé le document et le nom du fonds, avec l’adresse précise si possible.
Bibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
Destinataire
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Vous pouvez mettre les dates de naissance et de mort, entre parenthèses après le nom de l’auteur si ce n'est pas l'auteur décrit dans la collection
Si la lettre a plusieurs destinataires, mettre un nom par entrée.
Si l'identification d'un éventuel surnom ou pseudonyme n'a pas été possible, on l'indiquera dans le champ DC « Description »
Huart, Catherine (1748-1847)
Auteur transcription
Auteur de la transcription si elle existe
Indiquer l'auteur suivi de la date de la transcription (format français & entre parenthèse).
Une entrée par auteur
Dupond, Marie
Date calendrier révolutionnaire
20 germinal an V
Nature du document
Propositions non exhaustives :
Manuscrit, tapuscrit, copie dactylographiée, etc.
Lettre, carte postale, photo, etc. (correspondance)
Photographie, diapositive, etc. (iconographie)
Passeport, carte d'identité, répertoire, agenda, etc. (dossier biographique)
Journal, magazine, revue, etc. (presse)
Lettre autographe.
Etat général
Pour tout commentaire sur l'état du document (présence de ratures, etc.), il faut mieux l'indiquer dans la rubrique « état génétique ».
Bon
Publication
Deux choix :
Inédit.
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Indiquer volume, tome ou collection si nécessaire….
Une entrée par édition
Inédit.
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Title
A name given to the resource
81. Monge à sa femme, Catherine Huart
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1797-04-09
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monge, Gaspard
Publisher
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Marie Dupond (UDPN/USPC); projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Language
A language of the resource
Français
Type
The nature or genre of the resource
Correspondance
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Dupond, Marie (édition scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)
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Images : Collections École polytechnique (Palaiseau, France). Reproduction sur autorisation.
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Rome (Italie)
Source
A related resource from which the described resource is derived
IX GM 1.107
Subject
The topic of the resource
République
Commission des sciences et des arts (Italie)
Armée de Rome
Armée de Rome
Commission des sciences et des arts (Italie)
République