1901_Thémistocle-Épaminondas Labasterre

Les premières pages du roman décrivent la famille Labasterre. Les Labasterre témoignent dans leur pratique religieuse du syncrétisme culturel haïtien : Mme Labasterre prie tous les jours devant son oratoire, mais exorcise par de l'eau bénite les potentiels maléfices que sa voisine jalouse éparpille devant sa porte (pratique vodou) ; M. Labasterre est franc-maçon.
Le petit Épaminondas voudrait s'engager dans la politique et suivre l'exemple du sénateur Pinasse qui habite dans la grande maison à côte de la sienne. Le jour de sa Communion, M. Labasterre meurt dans l'incendie qui se déclenche à l'improviste dans la maison familiale.
Un Épaminondas désormais adolescent assiste à une émeute populaire et s'interroge sur la cruauté de la foule et sur la notion même de Peuple. Il discute de politique avec M. Hodelin, son professeur d'origine française, qui le met en garde contre Télémaque, un orateur de plus en plus apprécié par l'opinion publique, mais qui lui semble être seulement un imposteur.
Émanation de la volonté auctoriale, M. Hodelin est le seul qui sait voir dans les enseignements du prêtre vodou de la sagesse et de la justice sociale, alors qu'Épaminondas n'y voit que de la primitivité.
Malgré les avertissements de M. Hodelin et de son oncle qui lui rappelle que ce qui est écrit demeure pour toujours et peut lui être reproché, Épaminondas continue de publier des articles politiques dans la revue de Télémaque qui est entretemps nommé ministre de l'Intérieur. Épamonindas décide de fonder son propre journal, La Réforme, dans lequel il promeut les idées qu'il avait autrefois partagées avec Télémaque, mais qui sont – maintenant qu'il est au pouvoir – durement critiquées par celui-ci.
Piégé par Télémaque, Épaminondas est tué lors du Banquet de la Presse qu'il a organisé et meurt sans les éclats et la gloire propres aux héros de la Révolution.