CARTOMAC : Archives littéraires d'Afrique

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Auteur : DADIE, Bernard Binlin
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   Dans un livre consacré à la littérature ivoirienne, Bruno Gnaoulé-Oupoh situe l'origine de l'histoire littéraire de son pays à Bingerville, l'ancienne capitale de Côte d'Ivoire, où Bernard Dadié étudie dans les années 1930. Né en 1916, il inaugure successivement le genre théâtral, le conte et la poésie, avant d'écrire en 1948 la première nouvelle ivoirienne, Mémoire d'une rue, puis le premier roman, Climbié, édité en 1956. Combattant le colonialisme, journaliste, militant politique, Bernard Dadié est une référence artistique en Afrique francophone. Il était l'invité d'honneur des Rencontres théâtrales internationales du Cameroun, en novembre dernier, et s'apprête à publier une autobiographie. Bernard Dadié, figure de proue de la littérature ivoirienne, est l'auteur d'une œuvre véritablement prolifique, qui aborde tous les genres littéraires: poésie, roman, théâtre, chroniques, contes traditionnels, le plus significatif étant le théâtre. Après des études à l'école normale William-Ponty de Gorée, il travaille pendant dix ans à l'IFAN de Dakar. En 1947, il retourne dans son pays et milite au sein du RDA (Rassemblement démocratique africain). Les troubles de février 1949 le conduisent en prison pour seize mois, où il tient un journal qui ne sera publié qu'en 1981, Carnets de prison. À l'indépendance, il exerce tour à tour les fonctions de chef de cabinet du ministre de l'Éducation nationale, de directeur des Affaires culturelles, d'inspecteur général des Arts et Lettres, et, en 1977, il devient ministre de la Culture et de l'Information. Sa création littéraire s'est développée parallèlement à cette brillante carrière politique et gouvernementale. Il s'essaye au théâtre dès ses années d'école normale, et écrit plusieurs saynètes, dont Assémien Déhylé (1937) qui sera jouée l'année suivante à Paris. Il revient au genre théâtral à la fin des années 1960 avec des pièces d'inspiration historique (Béatrice du Congo, 1970) ou militante (Îles de tempête, 1973), et des comédies qui frôlent la bouffonnerie comme Monsieur Thôgô-Gnini (1970), caricature d'un nouveau riche Africain, amoral et cupide. Pétri des idées humanistes et de celles de la négritude, il rédige une série de poèmes à caractère patriotique (Afrique debout !, 1950; la Ronde des jours, 1956) dont plusieurs font désormais partie des programmes scolaires en Afrique. À la même époque il donne deux recueils de contes, Légendes africaines (1954) et le Pagne noir (1955), devenant ainsi l'un des précurseurs du mouvement de sauvegarde et de transmission du patrimoine culturel africain. Avec Climbié (1956), roman largement autobiographique qui s'inscrit dans la thématique classique du jeune héros qui s'affronte au monde moderne, il donne l'une de ses meilleures œuvres. Dadié excelle surtout dans ses chroniques, inspirées par ses séjours à Paris, New York et Rome (Un Nègre à Paris, 1959; Patron de New York, 1964; la Ville où nul ne meurt, 1968). Sur un ton vif et sarcastique, elles mettent en scène un touriste africain dont le regard ingénu fait ressortir le côté étrange et paradoxal des grandes villes modernes. Ses dernières œuvres sont plus engagées politiquement et s'emploient à dénoncer l'injustice du colonialisme (les Jambes du fils de Dieu, 1980; Commandant Taureault et ses Nègres, 1980).
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