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Pourquoi invoquer l’image de la bombe lorsque l’on songe à l’écrivain congolais Sony Labou Tansi ? C’est aux origines mêmes de sa trajectoire que cet imaginaire éclot et apparaît ensuite avec une vigueur toujours plus grande. Résonnant au son d’une musique « atomique », ses textes éruptifs esquissent la silhouette d’une machine infernale douée de la parole : la « bombe à hydrogène qui parle ». Dans l’entrelacs infini des manuscrits, s’élabore un verbe tout à la fois ravageur et prométhéen, qui brouille les identités génériques, dynamite les codes des belles‑lettres et ranime les « volcan[s] de mots éteints ». Désireux de « fracasser la gueule » des baudruches littéraires et politiques, Sony Labou Tansi crée un univers inouï : celui de la « DISLOCATION ». C’est sur le modèle du big bang qu’il convient de concevoir cette écriture fondée sur un processus paradoxal de destruction‑construction : de l’explosion créatrice jaillit le texte sonyen.

 

Céline Gahungu