Conseil constitué après la mort du Mauvais pour l'élection d'un roi. Le pouvoir demeure à Wahrām

Informations générales

Datedébut XIe s.

extrait situé sous le règne deWahrām V

Languearabe

Type de contenuTexte historiographique

Informations éditoriales

Éditions
Traduction française:
Zotenberg, H., Histoire des rois de Perse (texte arabe et traduction française), Paris, 1900, p. 549-553; réimpr. Amsterdam: APA Oriental Press, 1979.

Références bibliographiques

- Al-Jādir, al-Tha‘ālibī nāqidan wa-adīban, Beyrouth, 1991, p. 58-132.

- Bosworth, C. E., «al-Tha‘ālibī, Abū Mansūr», Encyclopédie de l'Islam X, 2000, 2e ed., col. 456.

- Orfali, B., «The Works of Abū Manṣūr al-Tha‘ālibī (350-429/961-1039)», Journal of Arabic Literature 40, 2009, p. 273-318.

Liens
Voir le texte d'H. Zotenberg sur le site archive.org

Indexation

Noms propresan-Nu‘mān b. al-Mundhir , Arabes, Khusrō, Mauvais (le), Mundhir, Sāssān, Wahrām V, Yazdgird Ier

Toponymesal-Madā'in, Gurgān, Séleucie-Ctésiphon

Sujetslion, marzbān, trône

Traduction

Texte

Conseil constitué après la mort du Mauvais pour l'élection d'un roi. Le pouvoir demeure à Wahrām

[ar. et trad. éd. Zotenberg p. 549] Après la mort de Yazdgird dans le Gurgān (Djourdjân), les hauts dignitaires et les Grands retournèrent à al-Madā'in (Madâïn) et délibérèrent pour choisir [ar. et trad. éd. Zotenberg p. 550] au roi. Ils dirent: «Dieu, par sa bonté et sa grâce, nous a délivré du régime néfaste du plus mauvais et du plus tyrannique des rois. Nous ne devons donner le pouvoir à aucun de ses fils, qui marchent dans ses traces; il faut exclure surtout Wahrām (Bahrâm) qui, outre qu'il ressemble, sans aucun doute, à son père, a pris les manières rudes et grossières des Arabes. Choisissons donc un homme réunissent en lui la capacité et l'expérience, la bonté et la clémence, et faisons-en notre roi.» Ils tombèrent d'accord d'agir ainsi et adressèrent des lettres aux rois vassaux et aux marzbān (marzebân), les appelant à venir et à se réunir avec eux pour l'élection du roi. Tous s'empressèrent de se rendre à cette assemblée, délibérèrent et discutèrent, et leurs suffrages se fixèrent sur un homme de la famille de Sāsān (Sâsân), nommé Khusrō (Khosra). Ils lui prêtèrent le serment d'hommage, sans avoir pris l'avis de Wahrām à son sujet.
Wahrām fut fort mécontent, ainsi que Mundhir (Mondhir) et ses Arabes qui prirent fait et cause pour lui et se mirent en marche avec dix mille guerriers complètement armés. Arrivés sous les murs de al-Madā'in, ils [ar. et trad. éd. Zotenberg p. 551] y établirent leur camp et envoyèrent des messages aux membres du conseil d'élection, leur reprochant sévèrement d'avoir refusé le pouvoir à celui qui y avait le plus de droits, c'est-à-dire à Wahrām. Ces personnages leur répondirent en proposant une entrevue. On se réunit et, après de longues conversations et discussions, Wahrām leur parla ainsi: «Sachez que je n'abandonnerai pas mon droit et ne laisserai pas le pouvoir à un autre. Si, à présent, vous me remettez le pays volontairement, je vous témoignerai ma gratitude, je vous traiterai avec équité et bienveillance, je vous reconnaîtrai vos droits et vous délivrerai de la crainte que vous nourrissez de me voir imiter le mauvais gouvernement et la tyrannie de mon père. Mais, si vous vous déclarez contre moi et si vous persistez à donner à un autre ce qui me revient légitimement, je vous ferai voir les étoiles en plein midi, je vous aurai de force et traiterai chacun de vous comme il l'aura mérité, pour m'avoir méprisé et pour m'avoir repoussé.» Ils répondirent: «Séparons-nous aujourd'hui, en prenant rendez-vous pour demain.» Wahrām et Mundhir retournèrent au camp. Les [ar. et trad. éd. Zotenberg p. 552] membres du conseil délibérèrent entre eux et discutèrent pendant longtemps. Les uns étaient pour Wahrām, d'autres pour Khusrō, d'autres encore pour un troisième, et leur dissentiment augmenta.
Quand il furent réunis le lendemain, Wahrām, après les avoir laissé parler longuement en gardant le silence, prit la parole et dit: «On n'a droit au pouvoir souverain que par deux supériorités: la naissance et le mérite. Or vous savez que je suis plus noble de naissance que celui vers lequel vont vos préférences, que mon éducation est meilleure que la sienne et que j'ai plus de valeur que lui. Mais si vous doutez de ma supériorité sur lui, placez la couronne royale entre deux lions féroces, et celui de nous deux qui la prendra aura droit à la royauté. Si c'est moi qui la prends et qui sors vainqueur, alors prêtez-moi le serment d'hommage et proclamez-moi roi; mettez-moi ensuite à l'épreuve et observez ma conduite: si vous en êtes satisfaits, tant mieux; si non, je prends envers vous l'engagement, je le jure par Dieu, d'abdiquer; je serai comme l'un de vous, prêterai le serment d'hommage à qui vous l'aurez prêté et me soumettrai à celui à qui vous vous serez soumis!»
[ar. et trad. éd. Zotenberg p. 553] La proposition de Wahrām ayant été agréée, on fit venir deux lions féroces et affamés et on plaça la couronne entre eux. Wahrām dit à Khusrō: «Qui de nous deux ira le premier?» – «Toi», répondit Khusrō. Alors Wahrām alla hardiment vers les lions. Assailli par l'un d'eux, il le frappa avec la massue, et le fauve s'enfuit loin de lui. L'autre l'ayant assailli à son tour, il lui asséna un coup de sabre qui le décapita. Puis, ayant pris la couronne, il la posa sur sa tête. Un grognement de satisfaction s'éleva des rangs de ses compagnons. Le premier qui lui prêta le serment d'hommage fut Khusrō, celui qui venait d'être dépossédé de la royauté, puis Mundhir et son fils Nu‘mān (No‘mân), ensuite les autres marzbān et les principaux dignitaires. La joie était générale parmi les gens, en particulier parmi les Arabes, parce que Wahrām était leur nourrisson, qu'il avait grandi parmi eux et qu'il était leur ami.

Traducteur(s)H. Zotenberg

Édition numérique

Éditeur numériqueProjet ANR TransPerse (CeRMI, CNRS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).

Mentions légalesFiche : Projet ANR TransPerse (CeRMI, CNRS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).

Exporter cette fiche

atom, dcmes-xml, json, omeka-xml

Exporter en PDF les métadonnnées
Exporter en PDF les métadonnées et les 5 images

Notice créée par Florence Jullien Notice créée le 24/02/2020 Dernière modification le 01/07/2022