Espace Afrique-Caraïbe

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Collection Poèmes


Équateurs alcoolisés

*** Présentation de la collection :

En l’absence de toute mention de ce recueil, que ce soit sous l’un ou l’autre titre, on en est réduit à chercher dans le texte même des indices pouvant référer plus ou moins implicitement au temps de son écriture. On en retiendra deux, relativement convergents.

Le plus flagrant se trouve dans le titre du poème 2, « Le quatrième côté du triangle », qui nous permet de le situer dans la chronologie relative des autres œuvres ou sections ainsi titrées à partir des années 80, comme on l’a vu à propos de L’Amour des mots. La formule entêtante apparaît ici pour la première fois pour intituler non plus une nouvelle ou un chapitre de roman, mais un poème de forme versifiée, sans doute avant d’intituler le recueil homonyme de 1988 composé uniquement de poèmes. Équateurs alcoolisés alias Équal serait donc le chaînon manquant entre L’Amour des mots et Le Quatrième côté du triangle, situé en 1987 peu après la bifurcation vers le recueil composite 930 Mots dans un aquarium, dont le terme ultime sera un roman, sous le titre Les Yeux du volcan – que l’on peut supposer inspiré par la Montagne Pelée.

Le second indice mène sur la piste des « tropicalités » déjà frayée par le titre. Si l’Équateur n’apparaît pas dans le texte, on s’en approche dès le poème 1 : « Qui peut au fond / de la Montagne Pélé / tenir / le petit souffle tanguant / des plaintes caraïbes ? », une séquence tropicale inédite que Sony reprendra d’ailleurs dans son recueil suivant : « au pied / de la Montagne Pelé / avec / noué à ton rein / fertile / le souffle tanguant / de la plainte caraïbe »1. Dans le poème 2, le pays de la Montagne Pelée est nommé sans souci de précision géographique : « Dites / qu’une île comme la Guadeloupe / a plus d’avenir / que ce continent ». Or, l’unique occurrence de cette île dans toute l’œuvre poétique constitue un biographème qui nous renvoie à un épisode bien connu et daté dans la vie de Sony : son passage marquant à la Martinique et surtout à la Guadeloupe où il séjourna du 17 au 28 novembre 1987 lors de la tournée internationale de sa pièce Moi, veuve de l’Empire.

Sachant que Sony ne cessait pas d’écrire durant ses multiples déplacements, on peut aisément conjecturer que ce recueil a été lancé et écrit au cours de sa tournée, et, au moins pour la première série titrée Équateurs Alcoolisés, au pied de la montagne Pelée, peut-être même sous l’influence d’un rhum « tanguant »… Une fois rentré à Brazzaville, il aurait laissé son cahier inachevé au poème 10, qu’une de ses filles, sans doute Yavelde, récupérera alors pour noter ses cours sur les pages vierges restantes. Le poète reprend un autre cahier pour écrire le recueil qu’il a promis à son ami Sergio Zoppi lors de son récent passage en Italie, et qu’il achèvera en moins d’une année, le 25 septembre 1988. Ce sera le dernier des sept : Le Quatrième côté du triangle.

1 Le Quatrième côté du triangle [f° 23r].

Auteur de la fiche : Nicolas Martin-Granel
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    *** Documents de la collection : Consulter
    *** Fiche de descriptive la collection

    *** Titre : Équateurs alcoolisés

    *** Auteur : Sony Labou Tansi

    *** Date : 1987 ?

    *** Type : Poésie (Recueil)

    *** Langue : Français

    *** Auteur de la fiche :

    Nicolas Martin-Granel

    *** Éditeur de la collection : Claire Riffard, équipe francophone,​ Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

    *** Mentions légales : Fiche : équipe Manuscrits francophones, ITEM (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)

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