
Vieux discours du pays d'Imerina
Figurent sur ses courriers la mention " homme de culture ". On devrait y adjoindre la marque du pluriel tant son œuvre s'inscrivit à l'entrelacs des cultures : fasciné par la langue française, en ce qu'elle lui offrait un rayonnement au delà de la Grande Île, il fut toujours animé d'une fierté nationale. En ce sens, transcrit-il les traditions orales de Madagascar; dussent-elles passer pour folklore aux yeux du lecteur européen, il fallait les préserver de l'oubli.
A l'aune d'un XXe siècle résolument moderne et menaçant le Divers et la personnalité des peuples, Rabearivelo prenait conscience de l'insécurité qu'il y avait à demeurer une culture essentiellement orale englobée dans une civilisation de l'écrit. C'était poursuivre en ce sens l'oeuvre de Radama Ier assurant - le 19 mai 1823 - le passage des sorabe à l'imprimé, préférant l'alphabet latin à l'alphabet arabe accueillant jusque-là les chroniques et savoirs de la monarchie merina.
Rabearivelo multiplia donc ces entreprises de collectes et de réécritures craignant que les siens ne tombent dans une déchéance similaire à celle des Immémoriaux, communauté tahitienne pervertie par le débarquement du Capitaine Cook décrite par Victor Segalen - roman paru en 1907.
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*** Titre : Vieux discours du pays d'Imerina
*** Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
*** Mots-Clés : Rabearivelo, Madagascar, Kabary
*** Auteur de la fiche :
Jar Luce, Xavier (13-07-2015)
*** Éditeur de la collection : Claire Riffard, équipe francophone, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)
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