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« L’analyse selon Moore », Fo 560 recto et verso et Fo 561

Au début du dossier « Philosophie analytique », composé de 29 fiches, fiche de titre incluse, sous 23 titres, les deux fiches Fo 560 recto/verso et Fo 561 consacrées à Georges Edward Moore donnent à voir un cas moins fréquent, la présence de références bibliographiques, dans le corps des notes, à des textes de Moore traduits de l’anglais, et à la fin de la fiche de lecture, à un ouvrage de synthèse de Charlesworth où se trouvent ces extraits de Moore.

Nous reproduisons ici les fichiers numériques correspondant au second titre, « L’analyse selon Moore », soit trois fiches (Fo 560 recto et verso et Fo 561). Quel est l’apport bibliographique de ces fiches ? C’est à partir d’un ouvrage de synthèse que Foucault prend des notes sur l’apport de Moore à la compréhension de ce qu’est l’analyse. Il s’agit de l’ouvrage de Maxwell John Charlesworth, Philosophy and Linguistic Analysis (Duquesne University Press, 1961), auquel Foucault fait référence dans de nombreuses fiches. Dans les trois fiches présentées sous le titre « L’analyse selon Moore », Foucault reprend la manière dont Charlesworth présente l’apport initial de Moore au mouvement analytique, mais il traduit aussi une partie des citations que Charlesworth donne de Moore. Cela explique la présence à deux reprises de références bibliographiques dans le contenu textuel même des fiches, soit les références suivantes, une fois complétées : George Edward Moore, « A Defense of Common Sens » in Contemporary British Philosophy, vol II, ed. J.H. Muirhead, London, 1925 et George Edward Moore, Philosophical Studies, Harcourt, Brace and Co, 1922.

Ces notes permettent à Foucault d’expliciter la présence centrale de la Définition dans la notion d’analyse sur la base de la présentation de ce concept chez Moore, l’un des interlocuteurs et fondateurs de la philosophie analytique, par Maxwell John Charles Charlesworth dans son ouvrage de synthèse sur Philosophy and Linguistic Analysis (1961). Ainsi, la présente fiche a pour objectif de cerner d’emblée, dans le dossier sur « La philosophie analytique », ce qu’il est de la notion d’analyse. Charlesworth, après avoir montré que la part la plus critique de la pensée de Moore est sa « theory of Common Sens », s’interroge sur « what exactly does Moore mean by ʺgiving a correct analysisʺ of the ʺmeaningʺ of a proposition » quand il critique la confusion, citant Moore, entre « the question whether we understand its meaning (which we all certainly do) with the entirely difference question whether we know what it means » (Philosophy and Linguistic Analysis, p. 22-23). Foucault en retient d’abord dans ses traductions une expression, « l’analyse correcte », mais il relève surtout que l’élucidation du « Common sens » provient d’un double constat : a - « l’analyse ne consistera pas à faire comprendre le meaning », mais – point b – « elle prend le meaning comme objet, et elle essaie d’en donner une définition » (voir la fiche verso). La présence initiale de Moore dans le champ analytique se précise alors dans la mesure où il situe, au centre de la notion d’analyse, la notion de « Definition » abordée sous divers angles. En premier lieu, sous le titre « Enumerations of parts » (Charlesworth, p. 24), ce que Foucault traduit par « énumérer les parties ». En second lieu, sous le titre « Definition implies Indefinables » (Philosophy and Linguistic Analysis, p. 25), ce que Moore précise ainsi : « they are notions of that simple kind, out of which definition are composed and with which the power of defining ceases », et que Foucault traduit par le fait qu’« un certain nombre de choses n’étant pas composées de parties […]. Ce sont celles qui servent à définir les autres ». En troisième lieu, sous le titre « Logical Atomism », là où se précise que « the indefinable simple elements are logically indefinable ; they are postulated because they are logically necessary and not […] because of any a priori epistemological assumption » (Philosophy and Linguistic Analysis, p. 25), ce que Foucault traduit et résume en considérant que « les éléments simples sont seulement des éléments logiques indéfinissables et logiquement nécessaires ». Ainsi s’élabore, sous ces trois angles, un acte majeur de la philosophie analytique, définir.