Thresors de la Renaissance

Trésorerie ou cabinet de la route marinesque


Auteur(s) : Janszoon Waghenaer, Lucas

Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Thresorerie ou cabilet de la routte marinesque : Contenant la description de l’entiere navigation, & cours de la mer septentrionale, d’Allemaigne, d’Angleterre & d’Escosse, France  & Espaigne ; Et en particulier chasque coste de France, Espaigne, Isles de Canarie & flamandes, de l’Estroict de Gribraltara, d’Irlande, Angleterre, Escosse, Norvvege, Finlande, Ruslande, Moscovie : En oultre toutes & chascune coste ou rivage de la Mer Mediterranee, dicte vulgairement Zuyderzee, ou mer del Sur en Hollande & les Winliges de Zelande. Le tout accompagné avecq ses chartes marines y requises, artificellement & au vif entaillées en male de cuire. Nouvellement mis en lumiere par l’expert & renommé Pilote Lucas Jansz. Wagenaer. Ausquelles sont adjoustéz certains discours & veritables recits comme on peult navigant environner la terre. Item cincq moyens routtes ou erres de mer, pour venir en China. Un traicté de la variation du quadran de Mer, certaines questions concernant la navigation. Le commerce des marchandises en l’Inde Orientale, & quelles denrées on apporte de la en ces pays par deça (Bonaventure d’Aseville, 1601)
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Date de la première publication de l'œuvre1600

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A Monsieur [Bonaventure d’Aseville, 1601]
    Monsieur de Vic Conseiller du Roy treschrestien en son Conseil d’Estat, capitaine de cincquante hommes d’armes de ses ordonnances, & Gouverneur de Calais & pays reconquis.
    Monsieur,
    Ceux qui veullent bien approprier les choses a leur poinct, dedient ordinairement les livres aux personnes qui se plaisent aux matieres dont ils traictent : Ce livre Monsieur traicte de la navigation, science aultant excellente comme importante & necessaire, excellente, en tant qu’elle nous conduict a admirer les merveilles du Seigneur, lesquelles (comme dict le Psalmiste) il a constitué en la mer, & quelle plus grande merveilles [sic] comme il dict aussi qu’il a planté la terre au milieu, [sic] des eaux, elle nous mene aussi comme par la main a recognoistre au clair la providence de Dieu, qui a si dextrement composé de tant de choses de nature [sic] si differentes, un reiglement si asseuré pour trouver une conduicte au milieu des laberintes & obscuritez, Nous voyons la mer comme toucher le Ciel, en tant que la Lune se grossit & diminue comme elle, nous voyons les deux Estoilles les plus proches des deux Poles, qui nous servent de guides pour voyager par tout l’univers, & par la mesure des degrez & ce qui en depend, nous cognoissons les lieux & les distances. J’ay dict que ceste science est importante & necessaire, & quelle plus que la navigation ? qui est la liaison du genre humain & de la cognoissance du Monde : Scaurions nous sans elle quel il faict non par dela la ligne Equinoctiale, mais a l’autre bout du Monde ? Ceulx de la terre ferme auroyent ils cognoissance des Isles, & ceulx des Isles de l’autre ? Aurions nous tant de choses si excellentes & necessaires comme les drogues & aultres remedes pour la santé de l’homme sans el- (* 2 °) le, qui viennent de si loingtains pays ? en temps de sterilité & famine n’estce point elle qui donne secours, en apportant de bien loing les defautes soit de grains vin ou sel : En fin ceste science (hors mis la sacrée) se peult dire surpasser touttes les aultres, & nommer la plus excellente importante & necessaire, je dis maintenant qu’elle est plus en perfection que jamais : Car du temps de la sage antiquité, j’entens de ces grands Philosophes & Naturalistes, que nous celebrons tant, on reputoit l’extremité du Monde, ce que nous scavons n’estre encore le milieu, science non seulement propre a une commune, mais digne des plus braves Roy, Princes & grands Capitaines, puis, que les entreprises de guerres, les plus hautes & genereuses, se sont faictes de tous temps & se peuvent encores faire par la mer, & comme il se peult justement lamenter, que les François passez trente ans au lieu de s’entretuer, n’ont employé leur valeur & dexterité a la recherche des pays estranges, lesquelles adjoingnons utillement a ceste Couronne ou y pouvoir attirer les peuples au Christianisme ? chose vrayement digne du glorieux tiltre de Treschrestien des Roys François. Aussi se peult il sagement proposer qu’oultre ces deux raisons, il seroit a propos & presque necessaire en ce temps present pour la conservation mesme & bien de la France, de dresser une semblable entreprinse par mer, & ne penserois m’abuser de dire qu’en cela on pourroit remedier a une contagion s’augmentant de jour en jour, laquelle menaçe la Françe, mais comme tels affaires doibvent estre proposez, consultez & debatuz, par gens qui entendent non seulement les affaires d’Estat & de la guerre en terre, mais aussi la Navigation la situation & nature des pays, peu (peult estre du Conseil du Roy) gousteront une telle entreprise, & comme vous avez Monsieur, cest honneur d’en estre & qui desja depuis que vous estes en ce Gouvernement, avez assez faict paroistre que vous prennez plaisir en la Navigation, & ce qui en depend, puis que vous avez faict venir de Diepe (reputée comme l’escolle des bons Pilottes de ce Royaume) un de ceulx qui en faict leçon aux aultres, pour vous y instruire & en la cognoissance des Globes Celestes & Terrestres, C’est pour cela Monsieur que j’ay entrepris de vous presenter & dedier le traslat en François d’un Livre faict en Flamand intitulé le Tresor de la Navigation, œuvre si accomply qu’on peult dire comprendre la moelle, la substance & la quintessence de ce que tous les devanciers en ont escript, aussi que je scay que non seulement tous jeusnes Gentilzhommes de bonne Maison, qui vous sont envoyez pour estre icy dressez aux armes, a vostre imitation pourront s’addonner a ceste science : Mais d’aultres de plus d’aage, (* 2 r°) pour avecq le temps se rendre capables par le moyen de la Navigation, a faire service au Roy & a leur patrie, recevez le doncq Monsieur de bonne part, aveq priere au toutpuissant qu’il vous conserve.
    Monsieur en toute prosperité, A Calais ce 24. Janvier 1601.
    Vostre treshumble serviteur
    Bonaventure d’Aseville. (* 2 v°)

  • Au lecteur bien-veivllant. [sic] [Bonaventure d’Aseville, 1601]
    Aulcun se pourroit esmerveiller Lecteur debonnaire, a quelle cause nous ayons imposé le nom de Thresorerie ou Cabinet de la route marinesque a ce livre des Chartes Marines : Ce que n’avons pas faict sans cause & raison bien remarquable : Car tout ainsi comme on resserre & reserve en une Thresorerie ou Cabinet, quelques choses rares & precieuses, pour & affin d’en user, quand on en auroit besoing : ainsi sont reserrez & reservez pareillement en ce livre, choses rares & singulieres au regard de la Marine, lesquelles on y pourra trouver & tirer quand le besoing ou la necessité le requierrent. J’espere que ce livre sera gardé, d’un chacun avec plus grande curieusité, que par cy devant n’a esté tenu le tant divulgè livre de la Charte Lisable de la renommée ville de Wisbuy, lequel at [sic] esté du tout corrompu & dépravé non seulement en la transcription, mais aussi en l’impression par grande nonchalance & ignorance : ce que se peult verifier clairement par exemples : Premierement on trouve en la page 77. qu’entre Houbourgh & l’Ostergarde de Gothlant, il y auroit un bancq de 14. brassées, & que le fond est cest endroict est d’argille blanche & grise : disant enoultre, estant passé cela, vous n’auréz nul fond a 14. brassées, il fault que ces 14. brassées soyent 40. brassées. Pareillement avez vous en la 62. page, ou il est dict, que la seicheresse vis a vis de Valckenbourgh s’estenderoit jusques en Hollande, ce qu’est impossible, veu que Juthlande y gist au travers devant. Mais ce Hollande fault il qu’il soit Hallande, laquelle gist en destour derriere l’Isle de Swedereur. On trouve ces faultes es lettres grandes, esquelles on en rencontre & trouve infinies : Et au regard des lettres menues, lesquelles y ont esté adjoustées & imprimées depuis 4. ou 5. ans ença, elles sont du tout depraveez & faulses, comme on pourroit demonstrer par plusieurs & divers Pilotes, qui par l’experience l’ont esprou-  (* 3 v°) vé, & cause des raisons alleguées & plusieurs aultres nous a semblé bon intituler ce livre de Chartes Marines la Thresoriere ou le Cabinet de la route Marinesque, affin qu’un chacun y puisse tirer tout ce que luy pourroit aulcunement estre necessaire a la science & practique de la Navigation de mer, & a ceste fin est ce aussi que je tiens un chacun pour adverti, ce soit Marchant, Marinier ou Pilote, qu’ilz ayent a meurement consider [sic] sur ce que dessus est deduict, affin qu’a temps & heure ilz se pourveoyent de bonnes & perfaictes Chartes Marines, livres de Chartes Lisables, & d’aultres Instrumens & oultilz, qu’on doibt & qu’il convient user marinant, comme clairement est enseigné, au livre des Chartes Lisables de l’ancienne ville de Wisbuy, cy devant mentionnée : nomméement qu’il aye son Compas, reiglette a plomb, & aultres outilz, correctz & sans aulcunes mendez, en outre aussi des bonnes Chartes Marines, Astrolabes, bastons Graduelz & Chartes Lisables, lesquelles il regardera & parlira souventesfois, affin qu’il puisse apprendre a calculer toutes courses, flux & marées par cœur, aussi qu’il puisse scavoir approchant quelque pays, quelle Lune y cause haulte mer, la ou il, n’espargera [sic] nullement l’usage de sa sonde : car il advient aulcunefois qu’in Pilote l’espargnant se trouve sur terre avant qu’il s’en appercoive, pourtant on ne sera nonchallant a jecter sa sonde. Car quand on se trouve environ quelques rives ou Rivieres, & qu’on y employe la sonde diligemment on peult par icelle cognoistre la ou les terres ou fons sont panchants ou plans, & quand on y retourne un autrefois, lors on scait adviseement eviter telz lieux. Un jeune Pilote prendra aussi curieusement garde arrivant a quelque pays ou rivage, de les pourtraire a la plume, lors qu’on peult clairement & exactement veoir tout ce qu’est situé sur icelles. Pareillement quand on entera en quelques trous ou Rivieres, on mirerea soigneusement aux marcques & signalz, affin qu’on puisse singler au droict canal & trou, les mectant par escript, comment on les doibt tenir & mettre en entrant ou sortant, & quand on sera quelque traict esloigné de terre, lors on mettra en la Charte Marine, l’intervalle distant, & comme ces endroictz & aultres s’esloignent de vous, & quand on se sera advancé en mer plus avant, lors on calculera en la Charte Marine, combien de lieues on a faict ou singlé sur ceste course ou d’aultres, & de combien on est rejecté d’icelle par les vogues, vous annotterez toutes ces choses bien & parfaictement en vostre Charte Marine & aussi en vostre memorial affin, qu’ayant faict erreur vous le puissiez emender calculant. Car c’est un commun dicton ou proverbe, conjecture n’est pas seure, touttesfois fault il que toute Navigation de mer, ou qu’elle se face, soit fondée sur certaine & seure conjecture, mais on advisera en tout en par tout, que rien ne se face intempestivement, de  bien calculer les marées & ad- (* 4 r°) viser aux erres de mer, affin qu’on asseure son cas au plus qu’il est possible. Un Jeune Pilote, ayant meure & vigilante consideration sur touttes choses, viendra a bonne fin & a une cognoissance & practiq mirifique de la science Marinesque : Laquelle science Marinesque ayant l’œil en ciel, mer & terre contrepoisant & guidant ses addresses selon l’infaillible correspondence d’iceulx, devroit a bon droict avoir rang entre les plus honorables & haultes sciences humaines, tant au regard de l’utilité, abondance des necessitez, & continuelles richesses esquelles elle entretient les pays Maritimes, comme aussi au regard de la participation mesme qu’elle a, communicquant avec les plus sublimes & profondes sciences & arts, tant de l’Astronomie que Geometrie & Aritmetique, desquelles necessairement ceulx qui veullent parvenir a quelque cognoissance d’icelle Marinesque, doibvent tirer leur premiers fondemens & addresse : Mais ce n’est pas elle seule s’at [sic] a plaindre & douloir qu’entre les habitans de la terre icy au Monde, ce qu’est le plus digne & honorable, n’obtiene le degré es estimations humaines selon ses Merites le plus eslevé. Car quand a moy il me semble bien peu errè, celuy qui disoit que la Toison d’or, que les premiers Argonautes conquesterent ne denotoit autre chose, que les richesses & abondances que la Navigation & frequentation de la trafficque de mer, apportoit aux pays maritimes ou qu’elle estoit hantée, & pour conclusion qui veult trouver admiration sans fin, richesses inespuisables, nouvellitez plaisantes & recreatives, choses estranges & incroiables, sciences seures & veritables, c’est a la science Marinesque & a la Theoricque & practicque d’icelle qu’il luy convient s’addresser : Et qui est celuy qui vouldroit nier, que les richesses acquises par icelle, par mille dangiers & travaulx d’esprit & corps, ne soyent a tenir en compte de benediction divine ? sinon celuy qui aveuglé de son sens lunaticque, argue toutes choses a rebours, ausquelz je dis en conclusion de este Procul este profani : Et a toy amy Lecteur bonheur de la vie presente & future. (* 4 v°)
Topoï dans les péritextes
  • instrument
  • moelle
  • quintessence
  • réserve
  • substance
  • utilisation

Ligne de temps

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Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 26/01/2017 Dernière modification le 31/08/2021