La fin de l'année 1897 marque un tournant dans l'affaire Dreyfus. Le 16 novembre, Mathieu Dreyfus, le frère du condamné, révèle à tous le nom du véritable coupable Esterhazy, forçant le gouvernement à réagir. Zola a publié dans Le Figaro son premier article en faveur de la cause dreyfusarde le 27 novembre. Cet article propose deux interviews croisées de l'auteur des Rougon-Macquart et d'Alphonse Daudet. C'est le seul entretien du conteur des Lettres de mon moulin relatif à l'affaire Dreyfus. Pour lui, la culpabilité de Dreyfus est évidente. Quant à Zola, il soutient un point de vue opposé, comme le montrera la suite de l'Affaire. Nonobstant, Daudet se montre assez enclin à répondre au journaliste tandis que Zola, hostile au Matin, préfère se taire et mener sa propre campagne médiatique pour convaincre l'opinion de l'innocence de Dreyfus.