Portrait de femme. Murillo

Extrait : L'antithèse [de Lancret], comme peinture, comme visage et comme idée, se trouve en face de ce portrait de femme qu'on attribue à Murillo. Elle est vêtue d'une robe bleue, blanchie par l'usage ; ses cheveux noirs de suie et mal peignés, surplombent d'un ton mort sa figure verdâtre ; sous son front bas et mélancolique ses yeux bruns, retroussés, vous envoient un regard idiotement profond, qui déplaît tout en attirant ; à la main elle tient un petit livre, un livre de prières ? Elle passe sa vie dans les bas-côtés de l'église, à l'ombre humide des piliers, éblouie par les illuminations de l'autel, s'abîmant dans les aspérités de la pénitence, incessamment éperdue dans les emportements de l'amour mystique, et, le soir, elle rentre dans son grenier où elle a des apparitions de la Vierge, et des voix d'anges qui l'appellent par son nom.

Titre de l'écrit : Par les champs et par les grèves

Pagination dans l'édition de référence : 45

Date de l'écriture : Mai 1847

Lieu de l'écriture : Nantes

Corpus : Non fictionnel