Lucas Cranach. La Vénus nue en chapeau

Lucas Cranach, La Vénus nue en chapeau. – Toute nue avec un chapeau (presque de cardinal) noir bordé d'un petit galon rouge, et deux bandes rouges qui croisent, en dessous, le rebord – il est couronné de trois petites plumes d'autruche, légères, posées à plat sur le fond du chapeau. Les cheveux pris dans un fichu rose sont retenus par une résille de perles blanches qui se confondent de loin avec ce rose et le tachent d'étoiles blanches. La tête un peu inclinée sur le côté gauche est blonde et délicate, le front haut, les yeux froidement malins, quoique doux et un peu relevés à l'angle externe, les sourcils blonds très fins et très indiqués. Autour du col et l'entourant comme un bracelet, un collier de perles de couleur, à plusieurs rangs. Les clavicules sont étroites, la poitrine serrée – le nombril exagérément porté sur le flanc droit – la ligne de ce côté du corps trop tourmentée et vraiment laide – pauvres petits bras, fragiles et gracieux. La main gauche, dans une position mignarde, touche par son dessus à la fesse gauche ; deux lignes d'ombre sur les deux plis de la motte qui fait triangle. Un voile d'une transparence qui ne cache rien passe sur les avant-bras, sur le ventre, et descend au-dessous du genou. Le style des jambes est celui des jambes de Maxime – l'orteil très saillant. Près d'elle, adossé à un tronc d'abre, un enfant nu qui gratte de l'index un gâteau de miel. Les abeilles voltigent autour et piquent l'enfant qui pleure en regardant la femme. Dans un coin en haut l'inscription suivante (telle que j'ai pu la lire à grand mal, le tableau par pudeur étant dans un endroit le moins éclairé possible) :
Dum puer alveolo furatur mella cu[pido]
Furãti digitum cuspite fixit apis
Sic etiã nobis brevis et peritura volupta[s]
Quã petimus tristi mixta dolore noc[et]

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