Livre XIV, Chapitre XIX

Informations générales

Datecompilation entre 1303/1309 et 1317/1320

extrait situé sous le règne deYazdgird Ier

Languegrec

Type de contenuTexte historiographique

Informations éditoriales

Éditions

Éd. du texte grec:
Patrologia graeca 146, Paris, 1865, col. 1113, 1116.

Traduction latine: Patrologia graeca 146, Paris, 1865, col. 1114, 1115.

Traduction allemande:
Gentz, G., Winkelmann, F., Die Kirchengeschichte des Nicephorus Callistus Xanthopulos (sic) und ihre Quellen, (Texte und Untersuchungen zur Geschichte der altchristlichen Literatur 98), Berlin, 1966.

Références bibliographiques

- Astruc, C., «Autour de l'édition princeps de l'histoire ecclésiastique de Nicéphore Calliste Xanthopoulos», Scriptorium 6/2, 1952, p. 252-259.
- Turtledove, H., «The Date of Composition of the Historia Syntomos of Patriarch Nikephoros», Byzantina kai Metabyzantina 4. Byzantine Studies in Honor of Milton Anastos, Malibu, 1985, p. 91-94.

Liens

éd. Migne, PG 146: Nicéphore Calliste, Histoire ecclésiastique

Indexation

Noms propres‘Abdā (évêque d'Ohrmazd-Ardašīr), Christ, Paul, Perses, Romains, Wahrām V, Yazdgird Ier

ToponymesAthènes

Sujetschaînes, châtiment, chrétiens, christianisme, combat, combat, corps, couronne (martyre), destruction, dos, église, étranger, évêque, famine, feu, fosse, guerre, hache, idole, mage, main, martyre, nature, peau, père, persécution, pied, pyrée, rats, roseau, supplice, temple du feu, tête, tourments

Traduction

Texte

Livre XIV, Chapitre 19

Comment Abdas réussit à démolir le temple où se trouvait le feu sacré des Perses ; à partir de ce moment-là, il engagea le combat du martyre, accompagné d'autres. Et au sujet des tourments affreux que les Perses infligèrent à ceux qui croyaient dans le Christ.

Toutefois, avant d'embrasser parfaitement le christianisme, Isdigerd (Yazdgird) trouva la mort. Le pouvoir passa à son fils Varanès (Wahrām). Mais ce dernier ne traita pas les chrétiens comme son père, car il s'était laissé convaincre par les mages qui leur étaient hostiles. Il rompit les accords avec les Romains et se mit à persécuter sans pitié les chrétiens qui vivaient là, en inventant des supplices perses qui leur étaient étrangers. Moi je vais vous expliquer la cause qui fut à l'origine de la guerre contre l'Église dans cet endroit-là, en reprenant ce que j'ai dit plus haut. Or, l'évêque de Perse, dont nous avons déjà parlé il y a peu de temps, s'appelait Abdas ; il brillait par toutes sortes de vertus et de qualités et se distinguait par son zèle pour le Christ. Un jour, il fit raser le pyrée des Perses, comme il ne servait plus à rien ; chez les Perses, le pyrée était le temple où se trouvait le feu sacré – car le feu était vénéré comme un dieu chez eux. Lorsque le roi des mages et des Perses Varanès eut appris cela, il manda Abdas. Et dans un premier temps il l'accusa sans violence, en lui demandant la cause de son acte; puis, il lui ordonna de faire reconstruire rapidement le temple du feu sacré. Mais [Abdas] s'y opposa et prétendit que son acte avait peu d'importance, étant donné que [le roi] menaçait d'abattre toutes les églises des chrétiens. En effet, [le roi] finit par mettre en œuvre ses menaces: toutes les églises furent rasées de fond en comble. Ce saint homme fut mis à mort, après avoir été jugé digne de porter la couronne du martyre. En ce qui me concerne, je ne pense pas que la démolition du temple du feu sacré ait été nécessaire: lorsque l'admirable Paul eut gagné Athènes, une ville investie d'idoles, il ne fit abattre aucun des lieux de culte locaux. Au lieu d'un tel acte, il mit au pilori la déraison du mensonge par les paroles, prêcha la vérité et se servit du temple pour conduire [les foules] vers la piété. J'ai la plus grande admiration pour [Abdas], qui fit raser le temple du feu sacré et ne voulut pas le reconstruire, alors que cela aurait été simple pour lui; malgré cela, il a opté pour l'immolation et moi je lui attribuerais de nombreuses couronnes. Car il n'y a aucune différence entre le fait de vénérer le feu et de bâtir le sanctuaire qui l'abrite. À partir de ce moment-là, la tempête se leva et suscita des vagues cruelles et terribles contre les membres de l'Église; ces tourments durèrent une trentaine d'années, pendant lesquelles les mages, tels des orages, se lançaient contre [l'Église]. Chez les Perses on qualifiait de mages ceux qui sacralisaient les éléments de la nature. Il n'est pas aisé de décrire par les paroles la dureté des châtiments, les machinations et les différentes formes de punitions cruelles que l'on infligeait aux hommes pieux. Aux uns on arrachait les deux mains avec une hache, aux autres on excoriait la peau du dos; on leur enlevait le cuir chevelu, puis on entamait le front pour arriver jusqu'au menton. Chez d'autres, on scindait des roseaux en deux et on s'en servait pour leur couvrir le corps en entier; on fléchissait leurs pointes pour qu'elles prennent la forme de leur corps. Puis, on les attachait avec des chaînes très solides depuis les pieds jusqu'à la tête; celles-ci exerçaient une forte pression sur chacun des roseaux, qui s'enfonçaient profondément dans la chair à cause de chaînes. Par conséquent, à cause de la pression que l'on exerçait sur la peau qui entourait leur corps, [les chaînes] leur provoquaient des souffrances encore plus douloureuses. Mais on s'appliqua aussi à déboucher des fosses pour y jeter des troupeaux de gros rats, auxquels on donnait à manger les serviteurs de la piété. Accablés par la famine, les rats n'épargnaient pas la chair des saints en leur infligeant des douleurs intenses et durables. Et on inventa encore d'autres supplices, encore plus terribles, pour infliger des maux cruels au Maître de la vérité. Mais on ne réussit pas à affaiblir la vaillance des ces hommes-là; car ils s'engageaient d'eux-mêmes dans le combat, voulant se rendre auprès du Maître immortel de la vie éternelle.

Traducteur(s)Anna Lampadaridi

Édition numérique

Éditeur numériqueProjet ANR TransPerse (CeRMI, CNRS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle).

Mentions légalesFiche : Projet ANR TransPerse (CeRMI, CNRS) ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).

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Notice créée par Florence Jullien Notice créée le 31/12/2020 Dernière modification le 01/07/2022