Correspondance Rabearivelo - Robert-Edward Hart

Les parages artistiques de Rabearivelo se s’arrêtent pas aux rivages de l’île. Sa fréquentation des livres (« Ô livres de partout ») comme sa correspondance littéraire s’intensifient. Dans la fumée d’une cigarette qui se consume lentement, il dévore d’aussi bon appétit les poèmes décadents de Jules Laforgue, le roman Clara d’Ellébeuse de Francis Jammes, les haïkus de Bashô que Masako (1925), le roman à succès de Kikou Yamata, écrivaine de père japonais installée à Paris. À elle la dédicace du recueil « Trèfles » ainsi qu’au poète mauricien Robert-Eward Hart, avec qui il entretient en ces années une correspondance très suivie.

Ces échanges épistolaires nourris (dont seules les réponses de Hart nous sont aujourd’hui accessibles, en l’absence de dépouillement des archives de ce correspondant), débutent en décembre 1924. Rabearivelo a publié quelques mots d’éloge au sujet des vers du poète mauricien parus dans 18° Latitude sud ; puis il envoie à Hart sa Coupe de cendres. « Charmante plaquette », répond celui-ci en le remerciant par un envoi en retour de son nouveau recueil, L’Ombre étoilée. Rabearivelo s’empresse de chroniquer l’ouvrage dans Le Journal franco-malgache début 1925, s’attirant de nouveau des mots sympathiques. Il dédie dans le même geste un poème, « Grenades », à son aîné mauricien.