Jean-Joseph Rabearivelo invoque la terre d'Iarive : qu'elle jaillisse et infuse les veines du poète afin que s'exauce " l'âme des Ancêtres ". Le poète se place sous le " signe ardent " de Charles Maurras à l’écoute du " pays réel " ; c’est la figure de l’homme du cru vivant le pays de manière spontanée, en parfait accord avec l’esprit du lieu et le prolonge à travers les âges. Ainsi donc à la Nature : " tel, pénètre mon sang et mûris ma pensée " pour qu’elle s’immerge dans " l’âme éternelle et première / des chantres d’Iarive ". Le Chant se pose comme l’égérie d’un nationalisme, intégral car indigène - éloge du terroir - et auréolé du culte des Morts ; c'est un appel à se recueillir sur la " série des autels aux divinités indigènes " (Barrès) ; ici est le cœur de toute poésie vraie et primitive.
INCOMPLET. Fin d'un texte sur la nécessité de l'amnistie pour la VVS. Les membres de la Vy Vato Sakelika (VVS, Fer, Pierre, Ramification) – société secrête d’intellectuels malgaches animés par le souci de préserver leur culture tout en assimilant les connaissances scientifiques du monde moderne – ont fait l’objet d’un procès en février 1916 et ont été déportés. Suite a l’amnistie prononceée le 22 novembre 1922, ils sont tous revenus en 1923. Le monde intellectuel tananarivien est alors en pleine effervescence: les échanges se font plus libres, les revues foisonnent, éditées à Tananarive même ou en provenance de l’extérieur. Le petit groupe surnommé « la Phalange Rabearivelo » rassemble divers amis malgaches de même génération, dont Joseph-Honoré Rabekoto (Lys-Ber), Raharolahy, James Raoely et Razafitsifera, également préoccupés de l’avenir de la culture et de la littérature malgaches dans le contexte de la colonisation et dans un environnement bilingue.