[Lyon] Le 31 janvier 1833.

Mon frère,
      Tu es peut-être étonné que je ne t’aie pas encore accusé la réception de tes livres, mais ayant été privé de sortie, comme tu le sais par le petit mot de maman, elle n’avait pu encore me le dire. Ils sont magnifiques. Le cadeau est fort bien choisi et bien à mon goût. Ma privation de sortie a été aussi cause que je n’ai pu t’écrire le 15.
      Mais comment ! Je ne serai pas encore oncle et je n’aurai pas de neveu ? Allons, il faut espérer qu’une troisième couche sera plus heureuse, et que celle-ci n’aura pas de suites, comme je le souhaite.
      J’ai été 5e en orthographe, 22e en thème, 21e en histoire. Je veux réparer par une composition cet affront.
      Mes livres sont charmants. Je ne cesse d’en faire l’éloge. Je vois qu’ils m’amuseront beaucoup. Je tâcherai de t’envoyer mes étrennes en places la première fois que je t’écrirai.
      Adieu. J’embrasse tout le monde.
      Souhaite surtout le rétablissement de ma sœur. Tout le monde se porte bien, je pense, excepté ma sœur.
      Ton cadet.

[*]C. B.