Lettre à Maxime Du Camp, 16 septembre 1852
Auteur : Baudelaire, Charles
Texte de la lettre
Jeudi 16 sept[embre] 1852.
Comme je suis persuadé qu’en passant ce soir à l’imprimerie vous serez en colère ou au moins surpris par l’absence de mon manuscrit, et que je ne veux pas que vous soyez inquiet, je vous écris pour vous dire que la nécessité de trouver un certain M. Mann de qui dépend l’interprétation d’UNE LACUNE et de PASSAGES LITTÉRALEMENT INTRADUISIBLES, parce qu’ils sont altérés suivant moi, m’a empêché d’envoyer hier matin le manuscrit de The Pit and the Pendulum à l’imprimerie, mais qu’il est prêt, et que, quand même je ne pourrais pas collationner aujourd’hui mon édition anglaise sur l’ancienne édition américaine de M. Mann, j’enverrais d’une manière positive mon travail demain, sauf à combler la petite lacune à la correction des épreuves. — Tout ce que vous m’avez dit avant-hier, fort violemment du reste, m’a beaucoup trotté dans la tête, et je médite sinon une tricherie, au moins mon indépendance. En d’autres termes, je finirai peut-être par partager l’avis que je combattais. — Votre ami bien dévoué,
Charles Baudelaire.