Nau

John-Antoine Nau et la Corse. Transcription de la correspondance originale de lécrivain (1910-1916)


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Collection : 1912
Auteur : Nau, John-Antoine
Lettre de John-Antoine Nau à Toussaint Luca, 10 octobre 1912
Datée du 10 octobre 1912, cette lettre de John-Antoine Nau est adressée à Ange-Toussaint Luca, probablement à Privas, dans la mesure où il s'agit de son premier statut connu dans la haute-fonction publique de l'époque. Comme le souligne le Professeur Eugène Gherardi, la venue du premier Prix Goncourt dans l'île doit beaucoup à ce préfet, originaire de Campile, ami de Guillaume Apollinaire, lui-même admirateur de Nau. Luca est "chef du secrétariat particulier du Président de la Chambre des députés. Successivement fonctionnaire dans les Postes monégasques, avoué puis avocat à Paris, conseiller à la préfecture de Privas, chef de cabinet du préfet de l'Yonne, puis de la Vienne [...] sous-préfet de Loudun en 1914, puis de Loudève en 1915, [...] chef de cabinet du garde des Sceaux" (Gherardi, 2016 ; 27). En 1909, alors que Luca est encore avocat à Paris, Nau lui fait part de son intérêt pour l'île, puis lui demande des informations quant à la possibilité de s'installer en Corse. La correspondance entre Luca et Nau nous renseigne sur la perception de "la patrie de Bellacoscia et de Toussaint Luca" par l'écrivain ; il la décrit comme "moins virgilienne" qu'il ne l'imaginait, mais admirable (Lettre du 21 mars 1910). Dans sa lettre du 10 octobre 1912, Nau évoque son retour à Porto-Vecchio à la suite d'un voyage sur le continent. La lettre nous renseigne quant à l'évolution de la situation professionnelle du destinataire de la lettre, Ange-Toussaint Luca. Ce dernier vient d'intégrer l'administration préfectorale. Cette indication nous renseigne sur la pensée politique de Nau, proche de ses "frères", "bons réacs" de droite, opposé au radical-socialisme, sans pour autant marquer la moindre radicalité. Au contraire, dans ce texte, c'est la tonalité comique du propos, et sa portée affective, qu'il convient de retenir. Pour attester de cela, Nau insiste tout particulièrement sur la vanité des passions politiques, et son attachement à la solidarité, la paix et la fraternité. La référence au mariage de Guy Lavaud, poète symboliste, étant lui-même dans l'administration, nous permet d'avoir accès au réseau d'amitiés de John-Antoine Nau aussi bien d'un point de vue littéraire, la sympathie des symbolistes comme Apollinaire ou Lavaud à son égard, que du point de vue social, les relations avec l'appareil d'Etat. La référence de Nau nous renseigne enfin sur la dimension psychologique de l'auteur : son goût pour la nature, son besoin d'être éloigné des mondanités, son intérêt pour la nature et son attachement à ce qu'il nomme son caractère d' "incivilité".
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