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Collection : Le poète (Manuscrits de Jean-Joseph Rabearivelo)

Collection : Volumes
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Volumes
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Rythmes.jpg

1 feuillet 12x15 mss recto verso n.s. daté : 4/1/28. Encre bleu, papier ivoire

Collection : Volumes
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

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Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Coeur végétal 1.jpg
Jean-Joseph Rabearivelo invoque la terre d'Iarive : qu'elle jaillisse et infuse les veines du poète afin que s'exauce " l'âme des Ancêtres ". Le poète se place sous le " signe ardent " de Charles Maurras à l’écoute du " pays réel " ; c’est la figure de l’homme du cru vivant le pays de manière spontanée, en parfait accord avec l’esprit du lieu et le prolonge à travers les âges. Ainsi donc à la Nature : " tel, pénètre mon sang et mûris ma pensée " pour qu’elle s’immerge dans " l’âme éternelle et première / des chantres d’Iarive ". Le Chant se pose comme l’égérie d’un nationalisme, intégral car indigène - éloge du terroir - et auréolé du culte des Morts ; c'est un appel à se recueillir sur la " série des autels aux divinités indigènes " (Barrès) ; ici est le cœur de toute poésie vraie et primitive.

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Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE MAN1 Vent s annonce 1.jpg

Les ratures, la superposition de l'encre bleue sur le crayon papier, le motif du poème et le champ lexical s'enchainent, piétinent... tout cela atteste d'un état premier du brouillon. Nous assistons à la progressive genèse du poème. Rabearivelo y cherche l'équilibre et comme il l'écrit dans ses Calepins Bleus : ce " mouvement élusif tout autant qu’expansif ". C'est ce qu'il prise le plus. Moins qu'un respect métrique, dont il semble avoir épousé le rythme, dans cette " langue adoptive " (voir dans Volumes, "À Robert-Edward Hart"), se dégage un art consumé de la pointe. Rabearivelo prépare une image de clôture à la fin de chacun d'eux. L'écriture fonctionne comme un revenez-y autour d'un même motif, c'est cela qu'il importe d'exprimer selon un art poétique constitué au fil de ses multiples lectures : de Baudelaire à Mallarmé, en passant par les courants les plus contemporains des années 1920-1930 - même si parfois oubliés, n'ayant pas toujours fait école...

Collection : Volumes
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE EDIT VOLUMES 1.jpg
Le recueil Volumes marque une ouverture sur un bonheur puisé dans la douceur de vivre en accord avec le rythme des jours. Le poète, sans abandonner la thématique de l'exil intérieur, célèbre sa terre natale, le climat et la végétation de celle-ci avec une petite note décadente. (Karolina Resztak, 01.10.2014).

Collection : Volumes
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Ciment.jpg
Jean-Joseph Rabearivelo réagit à l’embellissement de la capitale de l’Île Heureuse - slogan poinçonné par la Revue de Madagascar. La ville européenne et moderne - ô civilisation ! - recouvre la Nature, délave « le beau rouge des murs » sous le « ciment de la Cité future ».
C’est l’indigène, natif et originaire de ce lieu, spectateur de sa disparition ; c’est aussi le poète, « je pense […] à Ronsard aussi, à la forêt de Gastyne », qui dénonce le saccage des « bûcherons » : l’Administration, toute à son rêve d’une cité radieuse sous les tropiques parfait l’œuvre de colonisation jusque dans l’accaparement du paysage.
Enfin, le support n’est pas innocent : le recto d’une enveloppe avec son adresse où la Marianne sème.. quoi d’autre que le « ciment » ? Jean-Joseph Rabearivelo joue avec le symbole de la France champêtre, geste artistique par lequel le manuscrit se donne à voir autant qu’à lire.
Les plaquettes, les originaux sont en effet en vogue, - son confrère Paul Valéry, quand on le sollicita pour une vitrine de l'Exposition, ne réalisa-t-il pas de faux manuscrits ?  Les Disjecta Membra - " membres épars ", les textes et documents que laisse un écrivain à sa mort - sont monnayables. Jean-Joseph Rabearivelo écrit dans ses Calepins : « ma foi : la moindre rognure de Verlaine, celle aussi de Toulet, ne trouve-t-elle pas acquéreur à des prix inouïs ? » À cet effet, Jean-Joseph Rabearivelo « verse au dossier » les ingrédients de la postérité : c’est la fabrique de l’écrivain ; la pièce se lit comme un combine-writing.

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Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Coeur amoureux 1.jpg
Rabearivelo se livre au jeu de l'interférence : c'est le motif de l'individu aux prises avec la diversité des cultures ayant à élire ou tenter l'amalgame de leurs caractères dans un langage autre, les créoliser pour inventer une nouvelle poétique. Il faut faire œuvre, mais de précurseur, car " nul arbre n’a plongé ses vivaces racines / dans le sol différent de trois vergers contraires ! " Alors où fixer son âme et épanouir sa personnalité ? " L’Europe froide où va le meilleur de toi-même, / L’Asie au ciel aussi rose que ton poème, / l’Afrique, ta source et limpide et profonde" ? Toutes gardent les origines malgaches. Leur ouverture les unes sur les autres, la mise en relation, seule, peut résoudre le mythe fondateur et formuler l'identité commune. C'est effectivement " comme un arbre inconnu " que le poète " plonge [ses] racines / Dans les sols différents de ces terres lointaines ".
Rabearivelo avait la prescience du chaos des peuples et des cultures ; que leur contact devait être pensé pour que se réalise, chacun apportant sa " contribution à l’humanisme français " pour qu'il devienne " véritablement universel parce que fécondé par les sucs de toutes les races de la terre " ; c’est ce que L.-S. Senghor appréciait en Rabearivelo, " précurseur " isolé de la négritude.
Rabearivelo entrevoyait, dans les années 1920, face à une mondialité subie par l’ensemble des cultures extra-occidentales, le besoin de " jeter les bases d’une fraternité universelle, et cela, non par les moyens d’un communisme utopique et prometteur de conflits, mais par ceux d’une interpénétration possible et génératrice de paix ". Ainsi s’élabore cette mise en contact des cultures, dans les cahiers et sa bibliothèque, en porte-à-faux d’une prétendue œuvre civilisatrice.

Collection : Volumes
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

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Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

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Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN2 Dédicaces 1.jpg

Titre général : Dédicaces - f°1 : A Sahondra ("D'un âge ingrat fleuri"), f°2 : A Pierre Camo ("Du signe de vieillir"), f°3 : A Marcel Ormoy ("Un miracle ennuyant"), f°4 : A Jean Lebrau ("Jean Lebreau, j'ai cuilli), f°5 : A Ramlijaona ("Le vent pourra souffler")

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Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Désert Djorah 1.jpg

INCOMPLET f°1 porte indication : I Désert, f°2 : II Djorah. Rassemblés par cohérence de papier et d'écriture. Voir Terres de soleil / Malle 1

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Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE REV 18LS Arbres.jpg

"Arbres". Contient les poèmes I. "Zahana" et II. "Hasina".

Collection : Volumes
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE  MAN1 Sur quel monde.jpg

1 feuillet manuscrit 20x11, 14/06/28 (contenu dans une enveloppe La Muse française)

Collection : Volumes
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Poèmes 1928 1.jpg

F°1 porte le titre : noté en titre : IV Clair de lune ; f°2 porte le titre : Elégies d'Iarive (Volumes) ; f°3 sans titre : "Si le monde a changé" ; f°4 : "Cette branche qui meurt" ; f°5 : "Quelle belle aurore" [Pages dispersées dans la malle, mais rassemblées par cohérence de date, d'écriture - relèvent tous de Volumes]

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Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE MAN IARIVE SNOBO Couv 1.jpg
Projet d'un choix de poèmes provenant des recueils précédents et traduisant le rapport authentique au natal du poète.
Le titre de la première partie (Snoboland) doit son nom à un néologisme inventé par Fernand Divoire (auquel cette partie est dédiée) à propos de l'œuvre de Paul Claudel, qui "n'a conquis que le Snoboland" (les gens de lettres, notamment parisiens ; Introduction à l'étude de la stratégie littéraire, 1912).

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Terre nouvelle 1.jpg
L'épitaphe - " Il est un monde qui doit mourir " - montre un Rabearivelo au carrefour des mouvements culturels : la citation est de Paul Husson, fondateur de la revue Montparnasse ; au cœur des modernités picturales de l’entre-deux-guerre, celle-ci publia notamment les premiers calligrammes de Guillaume Apollinaire ; ouverte sur le monde, l’équipe de rédaction proclamait dans le premier numéro, du 20 juin 1914 : '' nous saurons accueillir l’artiste isolé qui travaille loin des coteries : et si son œuvre est belle, nous lutterons de toutes nos forces pour qu’il soit donné la place qui lui est due ''. Le récipiendaire est en effet tout trouvé (!) pour un Rabearivelo qui vise à se faire un Nom et une place dans les milieux artistiques parisiens, et plus largement européens. D’autant qu’en juillet 1921, après l’interruption de la Grande Guerre, le comité de rédaction clame en larges lettres que l’objectif reste inébranlable ; et mieux, se pose au sein de '' ce grand carrefour intellectuel où se coudoient les fils de toutes les races unis en un commun idéal d’art ''.
Du quartier du Montparnasse à Tananarive, par voie de presse et de correspondance, se crée un salon virtuel, un forum '' où l’art de demain s’élabore, où se prépare peut-être la fusion des peuples de l’Europe et du Monde ''. Encore une fois, la mise en exergue, l’épitaphe, la citation, n’a rien du hasard ou de la pose, tout concourt à une stratégie - astucieuse parfois jusqu’à mettre en jeu sa " probité littéraire " (Carnets Bleus). Derrière ces procédés, se lit la volonté non plus seulement d’écrire mais d’être écrivain.

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE REV DV Petite suite 1.jpg

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE EDIT CARTES POSTALES.jpg
Les deux petits poèmes, intitulés dans Chants d'Iarive « Pose » et « Fumeuse », furent des « Cartes postales » qui existent aussi sur un feuillet imprimé. Ils accompagnèrent des photos, le premier est dédié à Marguerite Rabako, dite Mary, la future femme du poète, l’autre à sa cousine tendrement aimée, Sahondra Razafindrafara.

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE MAN Carte postale 1.jpg

Les deux petits poèmes, intitulés dans Chants d'Iarive « Pose » et « Fumeuse », furent des « Cartes postales » qui existent aussi sur un feuillet imprimé. Ils accompagnèrent des photos, le premier est dédié à Marguerite Rabako, dite Mary, la future femme du poète, l’autre à sa cousine tendrement aimée, Sahondra Razafindrafara.

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE MAN1 Parfum jardin.jpg
Premier manuscrit d'un poème qui célèbre " le bonheur des derniers jours de l'été " : c'est Rabearivelo au milieu des siens, sa femme Mary - la dédicataire -, ses enfants, et le jardin, celui de sa chère maison dans Tananarive. Rabearivelo s'installe, met en scène un idéal bucolique mais qui se veut quotidien autant que naturel.

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE MAN1 Nuage clair.jpg
Souvent revient ce motif du Livre : depuis les hauteurs de Tananarive et de sa Grande Île, Rabearivelo aspire à prendre le large, voguer vers l'Ailleurs ; mais cela, pour aussitôt mieux affirmer sa tension d'esprit, une présence toute littéraire. Rabearivelo, comme à son accoutumée, dialogue avec les morts. Ici, le poète et philosophe Lucrèce et son De rerum Natura, De la nature des choses.
Il est doux, quand la vaste mer est troublée par les vents, de contempler du rivage la détresse d’un autre ; non qu’on se plaise à voir souffrir, mais par la douceur de sentir de quels maux on est exempt. Il est doux encore d’assister aux grandes luttes de la guerre se développant dans les plaines, sans prendre sa part du danger. Mais il n’est rien de plus doux que d’habiter ces sommets élevés et sereins, ces forts construits par la doctrine des sages, d’où l’on peut apercevoir au loin le reste des hommes égarés dans les routes de la vie, y luttant de génie, y contestant de noblesse, s’épuisant en efforts et le jour et la nuit, surnageant enfin pour saisir la fortune et la puissance. Ô malheureuses pensées des humains ! esprits aveugles !*
Célèbre cadence avec laquelle Rabearivelo entre, par dessus les mers et les siècles, en correspondance. Le thème du " Suave, mari magno " - suave, par la grande mer - constitue un lieu commun où, justement, se rencontrent un latin du Ier siècle avant Jésus-Christ et un mélanien fou de latinités.. tout en n'ayant jamais quitté son île australe ! C'est à cet entrelacs que s'initie l'écriture - et la lecture - de Rabearivelo ; c'est le lieu de l'écrivain.
* Traduction de M. Patin, 1876 mise en ligne par Yoto Yotov sur http://www.notesdumontroyal.com/note/190, ensemble de "Comptes rendus sur la littérature ancienne et moderne de toutes les nations."

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE MAN1 Nomme la sœur.jpg
On ne rappellera jamais assez combien Rabearivelo taquinait la Muse, et insistons sur le mot, taquin, c'est-à-dire que la plume caresse une image, ici de l'imaginaire occidental : " automne d'une race inconnue et primitive ". Extinction, oubli.. cliché dont Rabearivelo prend le parti d'en sourire. Il le répète à l'envi : il ne fait pas de politique. Il fait dans la subversion ; il ironise, fait de l'esprit. Des vers joliment troussés sur le panorama de l'Empire.
Alors oui, il y a en Rabearivelo un malin plaisir à mettre en rime plutôt qu'à déconstruire le discours colonial - le " lacérer " dirait-il. Les numéros en marge de chaque vers attestent bien quel souci le retient : le décompte des syllabes moins que la contestation. Le compte y est : 12, 13, la métrique suit son cours.
Cela dit, ce serait perdre une dimension de l'oeuvre : le Rabearivelo qui compose ces vers est le personnage de ses propres églogues - Virgile, Théocrite... - qui, à force, se dressent comme un immense réservoir de poésie où s'abreuve un " fils de sang royal ". En somme, il s'agit d'une rêverie en marge de l'Histoire où, dans la paix du coeur, se délecte, pareil à tel vieux sage en pleine nature, un prince merina de légendes et de fables.
Enfin, ne perdons pas de vue qu'il fait métier d'être écrivain ; et donc, qu'il lui faut trouver son public. Or, si Rabearivelo est le premier indigène à sortir des presses de l'Imerina pour des œuvres de l'esprit, ainsi acquérant une propriété intellectuelle, sûrement cette posture qu'il endosse complaisamment n'est-elle pas si étrangère... Outre que ses poèmes sont de très bone facture, ceux-ci embrasssent un faisceau d'attentes.

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE MAN1 Folle pensee.jpg
Toujours, dans cette intimité éclose sur la page du Livre, Rabearivelo épanche ses vers. Le poème épouse un rythme mallarméen, allusif à souhait, - " élusif " comme il l'écrit dans ses Calepins Bleus d'après le Maître de Valvins. S'en dégage " un ton, une voix, s'élevant de la rumeur confuse " (C.B, 6/1/34) : foule de réminiscences, de glanes (le nom de ses conseils de lecture, revues, livres... dans la revue Capricorne), de cueillette, choses lues et entendues à travers les " gazety tonga hatraina hatraina / imprimés de partout " et les conversations à bâtons rompus - sur les marches des escaliers d'Analakely, place Colbert avec le frais émoulu du séminaire Jacques Rabemananjara, lors de promenades avec Paula autour du lac Anosy, de parties de campagne...
Au détour de ces errances à travers le paysage, une fois à son bureau, quelle folle pensée le tourmente sinon celle qui ploie sur l'esprit du poète, " Tel vieux Rêve " d'un temple à la gloire du " solitaire ébloui de sa foi " ?
Mallarmé sourd en Rabearivelo dont " le ferme et noble désir de passer à jamais " résonne avec ce " désir et mal de mes vertèbres " qui caresse l’orgueil de son homologue français. Voilà le sonnet en question, de Mallarmé dont, ici, la première strophe :
Quand l'ombre menaça de la fatale loi
Tel vieux Rêve, désir et mal de mes vertèbres,
Affligé de périr sous les plafonds funèbres
Il a ployé son aile indubitable en moi.
...
Alors on perçoit mieux l'architecture de cet " obscur et discret mausolée " auquel aspire Rabearivelo. Ne nous confie-t-il pas que " la saison est propice aux rêves " ? Il déambule, " sous le manguier où quelque oiseau bleu se lamente ", dans le royaume de l'Imerina, parmi des " morts aimés "... Mais lesquels ? Ceux de sa lignée royale ou, tout aussi nobles, ceux qui émargent sur la feuille d'écriture, Mallarmé, Baudelaire.. ?

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE MAN1 Fenetre domine 1.jpg
Rabearivelo est à son bureau, son regard embrasse l'entour : sa bibliothèque où trônent les Noms de Théocrite et de Virgile dont les églogues s'épanchent sur l'Imerina, et André Chénier, enfin tous ces poètes ayant célébré la nature alors que, soudain songeant aux " campagnes d'Iarive ", les grands travaux de l'Administration percent des voies de communication pour le contrôle du territoire, nivelle, édifie, installe cette belle " Civilisation " et étouffe les derniers " parfums " sous le " ciment de la Cité future ". Rabearivelo, témoin de son époque, en marge de l'Histoire, se fait le chantre d' " un monde qui doit finir ".

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN2 Poèmes Iarive.jpg

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE TAP Ville bleue 1.jpg
Dédiés au photographe Ramilijaona aka Ramily, oncle de sa femme Mary Rabako, précédés d'un exergue du haut fonctionnaire Pierre Camo, Les poëmes de la ville-bleue naissent à cet entrelacs : au sein d'une société urbaine, suffisamment aisée pour jouir de l'offre culturelle que propose le Tananarive des années 1920-1930.
Constituée autour du Cercle français, une bourgeoisie de " naturalisés & assimilés " s'affirme à travers un ensemble d'habitus, de nouvelles pratiques sociales : la fréquentation de lieux interdits au commun des malgaches, le théâtre municipal, le grand hôtel, chez Fumar.. autant d'endroits où l'on tolère leur présence en fonction de leur savoir-vivre - tenue vestimentaire, manières empruntées...
À ce titre, le rapprochement de son oncle par alliance, Ramilijaona, photographe de cette société tananarivienne, et Pierre Camo, magistrat de la Cour de droit indigène de Tananarive, pose le cadre où se déploie la poésie de Rabearivelo. L'image du pays, la terre des morts, que véhicule Rabearivelo s'auréole de " Mélancolie " et lui abandonne toute liberté : " le village est mot " et n'est plus que matière à songe. En tout, le cliché d'Ambohimanga convient à un public francophile pour qui les ruines de l'Imerina se présentent comme de vastes réservoirs de poésie.
En ce sens, cette vision s'inscrit dans une esthétique de l'Île bienheureuse - expression poinçonnée par l'Administration. De plus en plus, se développe un film colonial censé faire naître en l'esprit des français un désir impérial : débouchés professionnels ainsi que destinations touristiques. La Colonie sera d'autant plus attrayante qu'elle sera chantée. Allégeance à l'ordre établi, Rabearivelo s'incarne poète national et de Cour. Mais à ses yeux, qui endosse l'habit royal : le Gouverneur Général ou ce " vent [qui] tourne, à l'entour du palais " ; pouvoir en place ou évanescent ?
La destination du poème oscille entre sujet politique et thème poétique et peut-être l'écriture française de Rabearivelo n'est-elle que ce mouvement incertain entre ces deux extrêmes ?
Rabearivelo, par sa posture de dandy, échappe à l'embrigadement et la seule chose qu'il brigue, toujours, c'est l'Esprit. Aussi faut-il se murmurer la phrase culte de Maurice Barrès si en vogue parmi ce petit monde : " il est des lieux où souffle l'esprit...". C'est l'ouverture de La Colline inspirée, roman paru en 1913 qui célèbre la montagne de Sion dans la chère Lorraine de l'auteur. Une longue période qui énumère ces hauts lieux de l'âme, temples naturels où s'aggrège le sentiment du pays à l'origine d'un nationalisme, justement, intégral.
En ce sens, il est de bon ton de rapprocher les deux endroits afin de mieux exaucer le caractère sacré du site en dehors des contingences sociales tels que les travaux forcés (SMOTIG), la contrainte par corps - dont pourtant Rabearivelo fait l'expérience -, la censure, la torture dont les prisons indigènes sont le théâtre.. enfin toutes les caractéristiques d'un régime totalitaire.

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE REV ES Les poèmes de la ville-bleue 1925-12-15 00.jpg

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE REV ES  1926-02-15 Les poèmes de la ville-bleue 00.jpg

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE REV ES  1927-02-15 A la Bien-Aimée 00.jpg

Collection : Chants d'Iarive
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE REV ES  1928-07-15 Dixain 00.jpg

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE REV MF Camo.jpg
Troisième poème des "Chants pour l'amitié" de Vers dorés

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM ETU REV JP32 1.jpg
« Douze poètes de l’Océan Indien », anthologie placée à la suite de l’étude « Îlots de poésie dans la mer des Indes », contient « Naissance du Poème » (« J’entends jaillir vos chants secrets… »), in Le Journal des Poètes, 2ème année, n° 3, Bruxelles, 30 avril 1932.

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE MAN1 VERS DORES 1.jpg
Contient l’intégralité des poèmes dans l’ordre chronologique d’écriture. Les deux poèmes les plus anciens, qui n’appartiennent plus à l’ensemble Vers dorés mais qui ont été rattachés à Chants d’Iarive dont ils forment l’épilogue, sont sur une seule feuille collée au début du cahier avec des morceaux collants issus d’une plaque de timbres-poste : c’est la page qui a le plus souffert et qui est la plus dégradée.

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Poèmes 1930 1.jpg

2 feuillets (10 x 19), écrits recto verso à l’encre noir sombre, datés du 28/4/31 et 15/5/31, en état moyen (l’encre a traversé le papier). Il s’agit des deux seuls poèmes de « Quiétude », sous-section « La nouvelle amie » (pièces 25 et 26).

 

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Poèmes 1930 1.jpg
22 feuillets écrits au verso (sauf fos 1, 3, 6, 8, 13, 14, 15, 17, 20, 21, 22) sur un papier ivoire légèrement glacé. Les folios 15 à 19 (11 x 20 ; verso en tête-bêche au f° 17), encre noire pâlie, datés du 11/1/30 au 11/2/30, contiennent d’abord le poème à Camo de « Chants pour l’Amitié », puis le début de la section « Quiétude », sous-section « Atmosphère », poèmes 1 à 3. Les folios 20 à 22 (11 x 20) sont écrits à l’encre bleu noir et datés 28/2/30 au 10/7/30 : le f° 20 contient le poème 4 de « Quiétude », sous-section « Atmosphère » ; et les fos 21 et 22, les poèmes 5 et 6 de « Quiétude », sous-section « Naissance du poème ». Les folios 1 à 14 (10 x 19,5), écrits à l’encre noir sombre et datés du 24/7/30 à 26/12/30, comprennent les pièces 7 à 20 de « Quiétude » ; la fin de la sous-section « Naissance du poème » (pièces 7 et 8) ; l’intégralité de la sous-section « Jusqu’à l’aurore » (pièces 9 à 16) ; et l’intégralité de la sous-section « Mourir de ne pas vivre » (pièces 17 à 20). De fait, Ms2 et Ms3 apparaissent, dans l’écriture, antérieurs à Ms1, mais leur découverte est plus récente et n’est intervenue qu’après un premier établissement du texte.

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN1 Poèmes 1929 1 2 3 4.jpg
17 feuillets écrits au verso sur un papier ivoire légèrement glacé (les folios 15 et 16 sont toutefois écrits recto verso, mais ils correspondent désormais aux deux dernières pièces de Chants d’Iarive). Les folios 1 à 4 (9 x 14, puis 10,5 x 15), datés du 21/4/29 au 27/4/29, correspondent à la sous-section« Sagesse », poèmes 21 à 24 de la section « Quiétude ». Le folio 5 (11 x 15,5) du 11/6/29 contient le petit poème isolé « Flamboyant », placé en appendice. Les folios 6 à 14 et le folio 17 (11 x 20 et 11 x 21), du 22/6/29 au 23/12/29, 8/7/29, correspondent aux sections « [Orientations] » (fos 6 et 17),« Chants pour l’Amitié » (excepté le poème dédié à Pierre Camo) et « Prières ».

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE MAN2 Ame Iarive 1 et 2.jpg
2 feuillets (14 x 18), épinglés, écrits au recto, paginés et signés, sans date, et en bon état. Il s’agit encore des deux seuls poèmes de la sous-section « La nouvelle amie » (pièces 25 et 26) et c’est bien là, sans aucun doute, le manuscrit, intitulé « L’Âme d’Iarive », qui servit à une lecture faite chez Pierre Camo, selon le témoignage des CB (24/2/33).

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
Espace Afrique-Caraïbe
Reprend un seul des « Chants pour l’Amitié » de Vers dorés, le poème dédié à Marcel Ormoy, l’autre poème, également dédié à Pierre Camo, n’est pas le même que dans notre recueil).

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
ETU REV CAP4 25.jpg
Contient "Mourir de ne pas vivre" (Vers dorés)

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE TAP1 Mourir 1.jpg

2 feuillets tapuscrits  21x27, s.d., poèmes numérotés de I à IV (contenu dans une Chemise rigide verte - Civil)

Collection : Vers dorés
Auteur(s) : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE REV ES Poèmes 1925-09-15 00.JPG
Formats de sortie

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