Transcription & Analyse
[1] Le pape Pie VI, Giannangelo BRASCHI (1717-1799). La santé du pape est un élément à prendre en compte dans l’élaboration de stratégie diplomatique et militaire. Voir la lettre n°93. Le 4 messidor an V [22 juin 1797], Bonaparte annonce au Directoire : « Le Pape se porte bien. » (1715, CGNB). De Paris le 10 messidor an V [28 juin 1797], Catherine commente : « Je suis enchantée que cette vieille momie, pisse mieux, nous nous en sentons ici, car, voilà près de deux mois que nous n’avons vu le soleil. La pluie continuelle et un froid à se chauffer, cela désole tout le monde. Sa fameuse bénédiction du jour de la Pentecôte n’a rien produit là-dessus, non plus que sur d’autres maux présents et à venir. ».
[2] William PITT (1759-1806) premier ministre britannique.
[3] « Vers la fin de l’Ancien Régime, le Père Duchesne était une manière de fantoche, dont les allures d’artisan et le langage grivois avaient le privilège de mettre en gaieté le populaire. […] En 1789, il est devenu un des protagonistes du Théâtre de la Foire. » D’ESTRÉE P. (1794), Le père Duchesne, Hébert et la commune de Paris (1792-1794), pp. 31-32.
[4] Voir infra.
[5] Galileo GALILEI (1564-1642). À la suite de la publication du Dialogue sur les deux grands systèmes du monde en 1632, Galilée doit comparaitre devant l’inquisition pour sa défense de l’héliocentrisme et du mouvement de la Terre. En 1633, il est condamné à l’emprisonnement puis à assignation à résidence à Acerti près de Florence jusqu’à sa mort. (Voir RICHARDT A. (2007), La vérité sur l’Affaire Galilée, Paris, F.X. De Guibert.) La légende veut que tout en abjurant, Galilée prononce « Eppur si mueve » (Et pourtant elle [la Terre] tourne).
[6] Joseph-Jérôme LEFRANÇOIS DE LALANDE (1732-1807), astronome. Il publie en 1764 un Traité d’astronomie qui est réédité en 1771 et revisité en 1792. En 1800 il constitue encore la base des études des futurs astronomes et présente un tableau des connaissances astronomiques. Le développement consacré aux méthodes de calculs pour l’astronomie, dégagé de considérations théoriques en mathématiques, ainsi que les commentaires sur les instruments astronomiques procuraient à cet ouvrage un avantage sur les manuels rivaux. (N. et J. DHOMBRES (1989), p. 263.)
[7] En 1744, le pape Benoît XIV autorise la publication des Dialogues : le mouvement de la Terre doit encore se réduire à une hypothèse et le pape ne revient pas sur l’interdiction de l’héliocentrisme. Le décret d’interdiction n’est annulé qu’en 1822.
[8] Monge souligne l’incohérence des jugements de l’église mais surtout l’inefficacité de sa censure contre les théories scientifiques. En effet, la censure de l’église n’atteint qu’un seul ouvrage, alors que la science conserve, perfectionne et ne cesse d’actualiser ses principes et ses théories en les réorganisant, en les réduisant afin de les transmettre. Ainsi, une fois encore, la valeur déterminante des traités élémentaires apparaît. Catherine juge que ce récit pourrait faire l’objet d’une publication dans le Journal des campagnes et que cela pourrait permettre à Eschassériaux de séduire Louise. Elle écrit de Paris le 10 messidor an V [28 juin 1797] : « Si je voulais faire grandement ma cour à L[oui]se, je ferais mettre dans Le journal des campagnes ton petit article sur la bibliothèque de la Minerve, mais il est trop aristocrate. Je ne lui donnerai pas le plaisir de voir une fois de plus son nom dans un journal, il le fait mettre assez souvent lui-même. » Sur l’anticléricalisme de Monge voir la lettre n°3, 22 ?
[9] Francesco PESARO (1740-1799). Voir les lettres n°40 et 76.
[10] La révolution de Venise, le renversement du Sénat, la signature du Traité de Milan le 16 mai 1797 [27 floréal an V] et l’installation d’une municipalité provisoire à Venise le 27 floréal an V [16 mai 1797]. Voir les lettres n°76, 84, 89, 90, 93 et 96.
[11] Guillaume-Charles FAIPOULT DE MAISONCELLES (1752-1817) ministre plénipotentiaire de la République française à Gênes. Bonaparte ne se montre pas satisfait de la manière avec laquelle Faipoult mène les affaires de la France à Gênes. Voir les lettres de Bonaparte à Faipoult du 8 et 10 prairial an V [27 et 29 mai 1797] (1588 et 1597, CGNB). Bonaparte explique la situation à Gênes au Directoire dans une lettre de Mombello du 11 prairial an V [30 mai 1797. « Les affaires de Gênes méritent un prompt remède ; plus de huit cents personnes sont arrêtés ; les Français ne peuvent plus se montrer, et, si je ne faisais pas finir promptement cette affaire, les communications de l’armée seraient nécessairement compromises, et, en cas de rupture des négociations, je me trouverais obligé d’avoir toujours à contenir les effets de la malveillance des Oligarques, qui, désormais ; n’étant plus contrebalancé par l’opinion des bourgeois et du peuple qu’ils viennent de comprimer, sont capables de se porter à tous les excès contre nous. D’un autre côté, il vaut mieux que, dans la balance des négociations comme dans celle des événements militaires, les efforts de Gênes se trouvent entièrement en notre faveur, que d’avoir les différents efforts contre nous. D’ici à dix jours, j’espère que tout sera terminé, que le Sénat aura désarmé les charbonniers, aura inspiré à la populace des sentiments plus justes à notre égard, et peut-être aura même accepté un mélange dans le gouvernement, qui nous sera une sûre et la seule garantie de sa conduite future ; qu’en outre le Sénat aura fait des réparations pour les outrages commis contre nous. Il y a eu dans les différentes bagarres de Gênes une trentaine de Français d’assassinés [le bilan de ces bagarres est encore discuté allant de deux à trente victimes], beaucoup d’arrêtés […] et quelques maisons de Français pillées. Les Français n’ont pris aucune part au mouvement de Gênes ; mais les oligarques, pour émouvoir les charbonniers et changer l’état de la question, ont d’une affaire du peuple contre les oligarques une affaire de nation à nation. […] Ce ne sera que par des exemples sévères, que par une attention soutenue du gouvernement français pour faire punir les hommes qui, dans les différents États, prêchent la populace contre nous que l’on parviendra à revêtir les citoyens français des mêmes égards que l’on a eu des sujets des autres puissances. J’ai fait demander au roi de Sardaigne si je pouvais disposer de ses troupes pour agir contre Gênes ; non seulement il y a consenti, mais encore il en paraissait satisfait. » (1600, CGNB). Catherine répond de Paris le 10 messidor an V [28 juin 1797] : « Il me semble que vous êtes peu au courant des affaires de Gènes. Je n’ai vu nulle part que les Français eurent été malheureux dans leur insurrection. Je crois que le C[itoyen] Faipoult y est encore, et que tout est pacifié. Au reste mon ami quand on est aussi éloigné que nous le sommes, il ne faut point parler de nouvelles, celles qui arrivent sont détruites bien avant leur arrivée… ».
[12] Cette première partie du travail n’est finalement achevée que onze jours plus tard le 26 prairial an V [14 juin 1797] voir la lettre n°104.
[13] Sur ce point précis voir la lettre n°120.
[14] Catherine commente en réponse dans sa lettre de Paris le 10 messidor an V [28 juin 1797] : « Revenons à ce catalogue raisonné, voilà 23 jours que tu raisonnes, cela doit être fini. » Sur le choix des manuscrits du Vatican, la consultation des catalogues et la confection de la liste voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 76, 79, 100, 104, 110, 111, 113, 114, 120, 139 et 140.
[15] Marie-Marguerite BAUR (1745-1829).
[16] Anne Françoise HUART (1767-1852), jeune sœur de Catherine HUART et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823) ainsi que Louis MONGE (1748-1827) frère de Gaspard MONGE et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827).
[17] Louise MONGE (1779-1874), Marie-Élisabeth Christine LEROY (1783-1856) appelée Paméla, nièce de Catherine HUART et Émilie MONGE (1778-1867).
[18] Monge écrit un effet une lettre après son séjour à Ostie. La lettre n’a pas été conservée ou du moins retrouvée et sa date n’a pas pu être précisée plus que l’intervalle de temps entre cette lettre et la suivante entre le 16 prairial an V [3 juin 1797] et le 26 prairial an V [14 juin 1797], par contre on dispose de la réponse de Catherine de Paris le 17 messidor an V [5 juillet 1797]. Voir la lettre n°108.