Dans son ouvrage sur la romancière, où figure cette émouvante dernière carte qu'elle écrit avec peine, Louis Lanoizelée précise :
« Depuis le départ de Marguerite Audoux dans le Midi, j'étais en correspondance avec elle. Je reçus deux courtes cartes, où elle me disait que sa santé devenait bien mauvaise. Au commencement de décembre, je recevais une carte enclose dans une enveloppe où une écriture inconnue avait tracé mon nom et mon adresse. Sur la carte, il y avait ces quelques mots angoissants, tracés au crayon d'une main tremblante, comme par quelqu'un à bout de souffle.
« Peux pas écrire, dirai plus tard.
AUDOUX. »
C'est le dernier mot de son écriture que je recevais de ma regrettée amie. Jusqu'à sa fin, ce sera l'infirmière qui me répondra par quelques lignes dictées par la grande malade. »
[Lanoizelée (Louis), Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954, p. 116]
N. B. : Les « deux courtes cartes » et les lignes dictées à l'infirmière n'ont pas été retrouvées.