Conclusion
L’accès à l’éducation pour les femmes reste restreint à cette époque. Lorsqu’elles sont issues de familles aisées (bourgeoisie, noblesse), elles peuvent prétendre recevoir des cours par des précepteurs ou fréquenter les salons. Certaines arrivent à se forger une culture autodidacte. Le statut nobiliaire du père de Victorine de Chastenay, son goût pour les savoirs ont permis à Victorine de Chastenay de bénéficier d’une éducation solide et variée, aussi bien en musique que dans les lettres classiques ou en sciences. Victorine de Chastenay est une élève curieuse, studieuse, construisant patiemment sur le long terme une érudition pour ainsi dire humaniste (la connaissance de l’histoire, celle des langues et celle des livres), ainsi qu’une culture scientifique plus spécifiquement en phase avec la philosophie des Lumières (essentiellement les sciences naturelles). Les mathématiques, de son propre aveu, lui posent des difficultés, tout en louant leur statut spécifique dans les sciences de la nature. Son éducation religieuse transparaît dans ses réflexions personnelles, révélant une adhésion à une théologie naturelle assez répandue à l’époque. Victorine de Chastenay publie de son vivant 6 ouvrages (dont la traduction du roman gothique les Mystères d’Udolphe d’Ann Radcliffe) et ses Mémoires sont édités à titre posthume en 1896 par A. Roserot.