177_Lettres de Henry Hallam à François Guizot : 1827-1855

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La première lettre du corpus est du 3 septembre 1827. Lorsque les deux volumes de l'Histoire de la révolution d'Angleterre paraissent en 1826 et 1827, en juin le grand historien et publiciste Henry Hallam salue l'ouvrage de Guizot dans la préface de The Constitutional History of England :

" [...] I cannot refrain from bearing testimony to the work of a distinguished foreigner, M. Guizot, Histoire de la Revolution d'Angleterre, depuis l'Avenement de Charles I. jusqu'à la Chute de Jacques II., the first volume of which was published in 1826. The extensive knowledge of M. Guizot, and his remarkable impartiality, have already been displayed in his collection of memoirs illustrating that part of English history; and I am much disposed to believe that if the rest of his present undertaking shall be completed in as satisfactory a manner as the first volume, he will be entitled to the preference above any one, perhaps, of our native writers, as a guide through the great period of the seventeenth century."
[H. Hallam (1827), Constitutional History of England, Vol 1, p. 3]

Dans sa lettre à Guizot de 1827, Hallam cite un passage des Lettres philosophiques de Voltaire, "Lettre Sur M. Pope et quelques autres poëtes fameux"  : "Quand un Français et un Anglais pensent de même, il faut bien qu’ils aient raison."
Les liens intellectuels entre Guizot et Hallam, se serrent encore avec la traduction en français et la présentation de l'ouvrage du publiciste anglais, publié en 1838.

Leur amitié se fonde définitivement lors de l'ambassade de Guizot à Londres deux ans plus tard. Enfin, en 1848, lors de son exil en Angleterre, Hallam fait partie des amis proches de Guizot. Lorsqu'il décrit à Dorothée ses activités en Angleterre, Hallam apparaît trés fréquemment pour des visites, des dîners. ( Voir les lettres à Dorothée de Lieven de 1848 et de 1849) Ainsi, dans leur correspondance les deux sujets essentiels sont leur recherche historique et leur famille. Et cela s'accentue dans les lettres à partir de 1849. 
La politique anglaise et européeenne est aussi un objet de leur analyse dans leur correspondance. Dans une lettre du 7 novembre 1853 à Dorothée de Lieven, Guizot transcrit une partie de l'analyse de son ami Hallam :
 
" Encore une lettre d’Angleterre, de mon ami Hallam. En voici deux phrases, très sensés : - The worst that could now happen would be a decisive advantage in the fields obtained by the Turks. - There is an apparent spirit in this country very much opposed to the temporizing policy of our friend Lord Aberdeen ; but I do not believe, it lies deep, through the press is almost universally in that tone. A good deal of this swing to the refugee and revolutionary party throughout Europe, and I am most anxious for a pacific settlement, in order to defeat their objects."
Voir la lettre 

La dernière lettre du corpus des lettres de Hallam se termine sur le récit de son séjour au Val-Richer écrite de Londres à son retour, en août 1855. 

En juin 1862, François Guizot répond à Alice Peel qui regrette qu'il ne soit pas venu à Londres en évoquant la disparition de ses trois amis anglais Lord Aberdeen en 1860 et Henry Hallam et Thomas Macaulay en 1859 : 

" Ne me reprochez pas de ne pas être allé à Londres ce printemps. J'aurais été charmé de vous y voir ; mais je n'y aurais retrouvé ni lord Aberdeen, ni lord Macaulay, ni Hallam, mes plus intimes amis. [...] Je n'ai pas voulu aller sentir de près de tels vides. Il me faut beaucoup de temps pour m'accoutumer un peu à la perte de ceux que j'ai aimés ; et à vrai dire, je ne m'y accoutume pas du tout. "

« Lettres à lady Alice Peel », dans La Revue de France, vol. 3, 1925, pp. 417-444 et 671-705, p. 688. 

Marie Dupond
08_2024