Guizot épistolier

François Guizot épistolier :
Les correspondances académiques, politiques et diplomatiques d’un acteur du XIXe siècle


Marie Dupond



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Editeur en environnement numérique depuis 2016, je suis docteur en épistémologie et en histoire des sciences et des techniques. J'ai soutenu ma thèse intitulée « L’édition de la correspondance de Gaspard Monge 1795-1799 : ce qu’elle révèle de l’engagement public d’un géomètre au cours de la Révolution française », en juin 2014, au département de philosophie et histoire des sciences de l’Université d’Athènes (Grèce). Depuis Janvier 2019, je suis chargée par la société savante, l'Association François Guizot, de la conception et de la réalisation de l'édition de la correspondance croisée entre François Guizot et Dorothée de Benckendorff, princesse de Lieven : 1836-1857.

Edition et recherche
De formation littéraire, j'ai initié ma démarche éditoriale et scientifique au cours de missions archivistiques et éditoriales de 2002 à 2005 (Ecole polytechnique, Académie des sciences, CNRS). J'ai pu ainsi me former à l'édition critique de source tout en identifiant les caractéristiques des correspondances, avec l'édition des correspondances de savants du XVIIIe et XIXe siècles, Gaspard Monge, Lavoisier, Ampère etc. En 2010, la réalisation de l’édition scientifique du corpus 1795-1799 de la correspondance a été financée à 100 % pour une durée de trois ans au sein du programme opérationnel ΕΣΠΑ – Ηράκλειτος ΙΙ dans la cadre de sa recherche doctorale sous la direction de Jean Dhombres (EHESS) et Jean Christianidis (Univ. d’Athènes).

L’annotation et le traitement de ce premier corpus a nécessité de mener une étude historique de la pratique scientifique et de l’action publique du géomètre qui a conduit à l’édition d’autres sous corpus, notamment celui de la première correspondance mathématique du géomètre mais aussi celui de la correspondance familiale.

Editions de correspondances et études épistolaires

On ne peut éditer une correspondance sans déterminer des enjeux culturels et scientifiques. Editer une correspondance : c’est ne pas cesser de poser la question « Qu’est-ce qu’une lettre ? ». Une archive ? Un document historique ? Un témoignage ? Un instrument d’information ? Il faut alors interroger le processus d’écriture mis en œuvre au sein du discours épistolaire. Est-ce un moyen d’action, un espace d’expression, de réflexion critique, un espace de construction d’une identité intellectuelle et publique, un espace d’élaboration du discours autobiographique ? Une perspective historique et sociologique sur l’écriture épistolaire permet de déterminer les caractéristiques du discours épistolaire en montrant comment au cours du temps il s’est diversifié, enrichi et élargi. Ainsi les études épistolaires éclairent de nouveaux axes d’exploration de l’archive Guizot en observant les pratiques épistolaires et les usages de la lettre au XIXe siècle.

De l’édition à l’éditorialisation

L’édition du corpus 1795-1799 de la correspondance du géomètre et la publication des éléments de son étude sur la plateforme EMAN(ITEM/CNRS-ENS) est à la fois une étape de conversion numérique de l’édition d’un corpus et la préparation de son extension à la correspondance générale.
Ainsi, il s’agit de mettre en correspondance les modalités éditoriales distinctement définies pour la réalisation de plusieurs éditions papier avec les ressources et contraintes techniques du CMS Omeka mis au service de l’édition de corpus au sein de la plateforme e-Man.

J'ai consacré ma recherche de 2015 à 2017 à la question des usages des patrimoines numérisés notamment au cours de l’animation du réseau interinstitutionnel et interprofessionnel UDPN (Voir https://udpn.fr/spip.php?mot94 et Dupond M. et Ferjoux C. (2017), Usages Des Patrimoines Numérisés Un réseau interdisciplinaire et interinstitutionnel Mise en réseau d’objectifs, d’expériences, de pratiques et de méthodes, disponible en ligne https://udpn.fr/IMG/pdf/rapport_de_synthe_se_udpn.pdf.)

Aussi, la démarche éditoriale de conversion et de préparation développée s’intègre à ma recherche post-doctorale menée au sein du réseau Usages Des Patrimoines Numérisés (USPC) et en partenariat avec le consortium CAHIER. ( Voir le guide méthodologique du groupe de travail "Correspondance" ). En effet, je cherche à établir des principes généraux d’édition et d’éditorialisation des correspondances en envisageant l’exploitation des questionnements et du savoir-faire déjà acquis en matière d’édition critique de sources, en interrogeant les modifications des pratiques éditoriales et en considérant comment la problématique éditoriale se complexifie en revêtant une perspective interdisciplinaire, technique, collaborative et dynamique.

La démarche méthodologique " De l'édition à l'éditorialisation " est présentée sur le site " La correspondance inédite du géomètre Gaspard Monge". 

Une méthodologie éditoriale appliquée, perfectionnée et systématisée

Les résultats de cette démarche méthodologique sont appliqués à l'éditorialisation de la correspondance croisée Guizot-Lieven. (Voir les Principes d'éditorialisation.)

Le projet vise l’éditorialisation de la correspondance échangée pendant vingt ans entre la diplomate Dorothée de Lieven et François Guizot, historien, homme d’état, député de Lisieux de 1830 à 1848. L’objectif de cette édition est de donner à découvrir, à explorer et à lire au sein d’un réseau documentaire, un large corpus de correspondance de plus de 11 000 folios écrits de 1836 à 1857. Elle est envisagée comme une bibliothèque numérique structurée en collections biographiques et thématiques afin de répondre à des usages tant scientifiques que pédagogiques et culturels.

Cette méthode a aussi été testée lors d'accompagnements à la conception de projets numériques scientifiques et au cours d'initiations aux pratiques numériques dans le cadre de missions au sein du Guichet d'Accompagnement de Projets Numériques.

Histoire des sciences et épistémologie des humanités numériques

Mes recherches portent aussi sur les rapports entre domaines de connaissances, entre théorie et technique au travers d’une observation des pratiques et des dispositifs. Ces axes ont été déterminés à partir de ma recherche doctorale en histoire des sciences et des techniques, j'étends ces questionnements au champ des Humanités numériques.