Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre
Auteur : Audoux, Marguerite
Toulouse [25 novembre 1911]
Me voici à Toulouse pour une quinzaine au moins[1]. J'ai vu Mirbeau l'autre soir, à qui j'ai parlé de vous, jusqu'à ce que Reboux soit venu nous déranger, ce qui n'a pas tardé, mais enfin il sait de quoi il s'agit. Je lui ai même laissé le petit bouquin que m'avait remis Sansot afin qu'il se rende compte par lui‑même de ce que cela sera[2].
Marguerite Audoux
[1] En réalité, elle va y rester jusqu'en février 1912. Le 17 février, Larbaud écrit à Ray : « Je sais que Marguerite est rentrée à Paris ; mais je ne sais rien de plus. » (Leur correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 164).
[2] Nous n'avons pas trouvé quel livre l'éditeur en question avait remis à Marguerite Audoux. Cette visite à Mirbeau concerne sans doute certaines visées professionnelles de Lelièvre. Voir la lettre 136, dans laquelle, autour de cette question, on retrouve les noms de Sansot et de Mirbeau.
[3] Six écrivains sont en lice : Serge Barraux, Gaston Chérau, Alphonse de Châteaubriant (qui sera couronné avec Monsieur des Lourdines), Valery Larbaud (Fermina Marquez), Riccioto Canudo, et la Hollandaise Neel Doff (Jours de famine et de détresse), que Mirbeau défend en tant qu'écrivaine du peuple, alors que Léon Daudet l'éreinte parce qu'elle est étrangère (le lauréat, dont on connaît les opinions qui le condamneront à l'exil en 1945, est évidemment plus sympathique au critique d'extrême droite). Voir Nivet (Jean‑François) et Michel (Pierre), Octave Mirbeau, l'imprécateur au cœur fidèle, Séguier, 1990, p. 879‑880.
[4] Elisabeth Dellorenzi, dite « Lette »