Lettre au Colonel Aupick, 8 ou 15 juillet 1839
Auteur : Baudelaire, Charles
Texte de la lettre
[8 ou 15 juillet 1839].
Je t’écris vite et vite pour une chose qui presse ; on m’a demandé au collège mon acte de naissance.. On le demande toujours aux élèves qui doivent aller au concours. Cet acte de naissance n’est pas au collège ; j’ai pensé que tu l’avais chez toi et qu’il serait plus court de te le demander que d’en aller faire faire un à la mairie.
J’irai donc probablement au concours en dissertation française. Je crois que cela fera plaisir à maman. On a composé deux fois, une en français, une en latin. Je ne suis pas bien sûr de mes places parce que le professeur les lit très vite, mais je crois que j’ai la première fois 6e ou 7e la deuxième : 12e. Ces détails sont peu de chose, mais j’ai pensé qu’ils pourraient t’intéresser.
Dis à maman que je pense bien à elle, et à toi aussi ; je désire que tu me dises des nouvelles de toi continuellement.
Je te remercie encore pour la lettre que tu m’as écrite ; il me semble que c’est la meilleure que j’ai reçue de toi.
CHARLES.
Fanchette songe déjà à faire blanchir les rideaux de l’appartement. Elle m’a raconté qu’une dame, se trouvant sans femme de chambre et prête à partir pour Rome, avait voulu l’emmener, mais qu’elle avait refusé.