EMAN

EMAN (Édition de Manuscrits et d'Archives Numériques)


La correspondance inédite du géomètre Gaspard Monge (1746-1818)

Responsable(s) du projet : Dupond, Marie

Présentation du projet

Description du projet

L’édition du corpus 1795-1799 de la correspondance du géomètre Gaspard Monge (1746-1818) sur la plateforme EMAN est à la fois une étape de conversion numérique de l’édition critique d’un corpus et la préparation de son extension à la correspondance générale. L’annotation et le traitement de ce premier corpus a nécessité de mener une étude historique de la pratique scientifique et de l’action publique du géomètre qui a conduit à l’édition d’autres sous corpus notamment celui de la première correspondance mathématique du géomètre mais aussi celui de la volumineuse correspondance familiale.

Ainsi, il s’agit de mettre en correspondance les modalités éditoriales distinctement définies pour la réalisation de plusieurs éditions papier avec les ressources et contraintes techniques du CMS Omeka mis au service de l’édition de corpus au sein de la plateforme. Cela notamment afin de permettre la mise en réseau du corpus de correspondance du géomètre avec le corpus d’autres auteurs.

Aussi, la démarche éditoriale de conversion et de préparation rentre aussi dans le cadre d’un projet de recherche post-doctorale au sein du réseau Usages Des Patrimoines Numérisés (USPC) qui envisage l’exploitation des questionnements et du savoir-faire déjà acquis en matière d’édition critique de sources en interrogeant les modifications des pratiques éditoriales et en considérant comment la problématique éditoriale se complexifie en revêtant une perspective technique, collaborative et dynamique.

Présentation scientifique du corpus

Éditer la correspondance du géomètre Gaspard Monge (1746-1818), un des membres fondateurs de l’école polytechnique et savant engagé dans la Révolution c’est d’abord déterminer les enjeux biographiques, historiques et historiographiques d’une entreprise éditoriale.

Les pièces de la correspondance de Monge sont connues, pour certaines, déjà exploitée depuis le début du XXe siècle dans des entreprises biographiques, mais elles sont encore inédites en 2016. Je voudrais  souligner l’enjeu d’une étude problématisée, conjointe et croisée des correspondances scientifiques, institutionnelles et familiales du géomètre.

Ma recherche doctorale a été déterminée par deux objectifs : l’un éditorial, l’autre historique. La coordination des démarches éditoriale et historique a été effectuée au cours de la mise en problème du corpus de correspondance pour la réalisation de l’annotation. Si la perspective historique a été choisie au départ pour soutenir ma démarche éditoriale, elle s’est développée par la suite d’une manière autonome en permettant de déterminer des axes de recherche transversaux qui conduisirent à considérer tout à la fois son œuvre scientifique et son action publique en requérant l’exploitation conjointe des archives publiques et privées, scientifiques et non scientifiques.

Présentation du corpus

Les bornes chronologiques du corpus ont été déterminées par R. Taton. Ces lettres sont finalement écrites non seulement au cours de l’action de Monge au service de la République sous les ordres du Directoire et du ministre des relations extérieures, mais aussi dans le cadre de son appartenance à deux institutions scientifiques : l’École polytechnique et l’Institut national. Deux cent quatre documents rédigés de juillet 1795 à décembre 1799 sont réunis. Plus de la moitié des deux cent deux lettres sont adressées à des membres de la famille et essentiellement à sa femme (80%). La majeure partie de la correspondance est constituée des lettres écrites lors de ses missions hors de France en tant que commissaire de la République en Italie et en tant que savant attaché à la campagne d’Égypte. Le corpus est ainsi constitué à la fois d’une correspondance de voyage adressée à sa famille, à Paris et en province et d’une correspondance institutionnelle. La nature familiale et institutionnelle du corpus est en partie liée à l’histoire des archives Monge. Elles sont composées de la volumineuse correspondance active et passive de Monge et de celle échangée entre les membres de la famille.

Les archives sont partagées naturellement entre d’une part les descendants d’Émilie, fille aînée de Monge (1778-1867) mariée à Nicolas-Joseph Marey (1760-1818) (fonds Marey-Monge et de Blic), et de l’autre les descendants de la fille cadette Louise Monge (1779-1874). Le petit–fils de cette dernière, Eugène Eschassériaux (1823-1906), député bonapartiste au début de la IIIe République, ne se contente pas de préserver les pièces détenues par la famille ; en les réunissant, les ordonnant et les reliant, il complète le fonds en faisant l’acquisition et en transcrivant d’autres documents au sein des cinq volumes manuscrits qu’il intitule « Notes chronologiques pour servir à l’histoire de la vie de Gaspard Monge ». Patrice Bret souligne « l’œuvre d’historiographe » qu’il a accompli « en réunissant un nombre impressionnant de documents » et indique que «si l’ouvrage resta inédit, les historiens du XXe siècle y ont abondamment puisé ».

Lorsque René Taton pour les besoins de sa thèse soutenue en 1951 prend connaissance des archives familiales, il est frappé par le nombre de documents non scientifiques qui y sont réunis. Et s’il les exclut de son étude de l’œuvre scientifique de Monge, il pointe dès l’introduction la difficulté qu’ils posent aux historiens dans la perspective d’une édition des œuvres complètes du géomètre. Éditer la correspondance de Monge de 1795 à 1799 conduit à enquêter sur la nature de son action publique et sur les caractéristiques de sa pratique scientifique durant la deuxième partie de la Révolution française.

Dans les années 1990, Taton rassemble dans ce corpus les lettres de Monge du fonds de Chaubry (désormais fonds Monge de l’École polytechnique), du fonds Marey-Monge (copie microfilmée disponible aux archives de l’École polytechnique), des archives de l’École polytechnique, des Archives Nationales (AN F17), des copies de lettres conservés à la bibliothèque de l’Institut de France (Ms 2192) et des archives du ministère des affaires étrangères et du service historique de la défense. Le corpus bien sûr n’est pas complet. Le nombre de lettres écrites au cours de l’expédition d’Égypte est très réduit : dix-huit lettres de mai 1798 à décembre 1799. Depuis 2002, les archives familiales Eschassériaux sont conservées aux archives de l’École polytechnique après son acquisition par l’AX. Pour la majorité, les lettres appartiennent au fonds ; lorsque cela n’est pas le cas, la source est indiquée en note dans la liste des lettres. Enfin, le corpus est aussi constitué d’une certaine manière par des lettres dont on ne dispose pas du manuscrit autographe mais dont on apprend l’existence par des mentions dans d’autres lettres, dans les ouvrages biographiques de de Launay et d’Aubry ou comme pour une lettre de Monge de janvier 1797 aux membres de l’Institut sur les expériences de Volta dont on retrouve la trace dans les procès-verbaux de l’Académie (n°47).

Principes éditoriauxL’établissement des principes éditoriaux s’est fait dans le cadre d’une recherche : « De l’édition à l’ éditorialisation ». Elle est présentée en introduction https://eman-archives.org/monge/des-principes-ddition-aux-principes-dditorialisation Ils sont détaillés et présentés sur le site en envisageant les principes de transcription, d’annotation et de documentation du corpus.

Informations générales

Auteur(s) traité(s) par le corpusMonge, Gaspard
Période(s) traitée(s)XVIIIe siècle
Contexte géographique
Langue(s) présente(s) dans le corpusFrançais

Typologie du corpus

État du corpusManuscrits autographes
Volumétrie800 folios
SourceBibliothèque centrale de l'École polytechnique / Centre de Ressources Historiques. (Palaiseau, France).
TranscriptionsOui, transcription intégrale
Notice créée par équipe EMAN Notice créée le 04/04/2019 Dernière modification le 02/07/2021