[1554_TJI_Grou] 119 Je ne veux point mes fautes excuser

Présentation générale du poème

Titre de la pièceLa quatriesme Elegie du 2. livre des Amours d’Ovide, traduit par S. R.

Incipit non moderniséJe ne veux point mes fautes excuser

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[1568c_TJI_Bon] 159 Je ne veux point mes fautes excuser

Collection Édition : 1599 - Trésor des joyeuses inventions - Cousturier

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Collection Édition : 1556c. - Trésor des joyeuses inventions - Denise

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Collection Édition : 1550 - Traductions de latin en français - Groulleau

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Collection Édition : 1554 - Parangon des joyeuses inventions - Gort

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Présentation de l'exemplaire

Formatin-16

Imprimeur-libraireGroulleau, Étienne

Date1554

Lien vers la notice du catalogue de la bibliothèque où est conservé l'exemplairehttp://id.lib.harvard.edu/alma/990072143900203941/catalog

Type de numérisationNumérisation totale

Transcription du poème

Texte

Je ne veux point mes fautes excuser

Ny de deffensɇ, en me couvrant, user :
Je les confessɇ à qui me les demande,
Et toutefois de rien je ne m’amande.
{E7r}Car aussi tost qu’ay mon mal confessé
J’y suis recheu & l’ay recommencé.
Je hay celà, que fuyr je ne puis
J’ayme celà dequoy fasché je suis.
Las ! qu’il ennuye une charge porter
Qu’on voudroit bien, si l’on pouvoit, oster
Force me fault, & n’ay plus le pouvoir
De me regir, comme soulois avoir
Et commɇ en l’eau un navirɇ agité,
Tout ainsi suis en amour tourmenté.
Et si n’y a aucune belle face,
Gracɇ ou maintien, qui amoureux me face,
Il y a bien des causes plus de mile,
Qui en amours tiennent mon cueur servile : fagit
Car s’il avient que de ses simples yeux
L’une me jettɇ un regard gracieux,
J’en suis surpris, & sa grace modeste
Est en mon cueur unɇ embusche moleste.
Si c’est unɇ autrɇ afaitéɇ & lubrique,
Je trouve bon son maintien non rustique
Et oserois contre tous maintenir,
Qu’il feroit bon dans un lict la tenir.
S’ellɇ est fascheusɇ ainsi que les Sabines
Tenant rigueurs trop plus que feminines,
Il m’est avis que son dur reculer,
Est un vouloir souz un dessimuler :
S’ellɇ est sçavantɇ, un si excellent bien
{E7v}Ravit mon cueur : Et s’elle ne sçait rien,
Quand je regardɇ à sa simplicité,
Je suis aussi à l’aymer incité.
S’aucune dit, selon sa fantasie,
Quand à parler du fait de poësie
Calymacus jadis tant bien sçavant,
Aupres de moy sembler dur escrivant,
Si tost qu’a ellɇ agreable me sens
Elle me plaist & à l’aymer consens.
L’autre dit mal de mes vers & de moy
Mais quand ainsi blasmé d’elle me voy,
Dedans mon cueur s’allumɇ ardant desir,
Pour me venger d’avec elle gesir.
Si je la voy marcher mignonnement,
A elle suis, s’elle va rudement
Je dy que mieux elle pourra marcher,
Si elle veult des hommes s’aprocher
Et si quelqu’unɇ à la voix douce & bonne
Qui maints doux champs facilement entonne,
Je voudrois, lors que si bien elle chante.
Prendrɇ un baiser de sa bouchɇ acordante.
S’unɇ autre fait resonner mainte corde
D’instrumens doux, que sa main blanche acorde
Qui est celuy, qui n’ayme honorɇ & prise
Si belle main plaisantɇ & bien aprise
L’autre me plaist par grace coustumiere
Branslant le bras de tresbonne maniere,
{E8r}Et quand par art son corps elle remuë,
Ma pensée est à l’aymer toutɇ esmeuë.
Et sans parler de moy ny mon pouvoir,
Que toute chosɇ à aymer peult mouvoir,
Hyppolytus mesme chastɇ & pudique
En deviendroit un Priapus lubrique.
Quand j’en voy unɇ ayant le corps fort long
Je la comparɇ aux grans dames adoncq
Du temps passé, & plus la priseroit
Qui estenduë en un lit la verroit.
Et l’autre courte est à mon gré jolye
Dont suis espris, & chacune me lye
Car au plaisir, que tant j’aymɇ & desire
La longuɇ est bonne & la courte n’est pire,
Si elle n’est de joyaux décorée
Assez soudain je l’en auray parée.
Si ellɇ est bravɇ il la fait tresbon voir,
Car en celà l’on cognoist son avoir.
Amoureux suis de la blanchɇ au cler taint,
Et de la roussɇ aussi bien suis ataint.
Je l’ayme aussi quand je voy l’autre brune :
Car au deduit la couleur m’est toutɇ une.
Si de son chef, aussi blanc commɇ yvoire,
Pendre je voy la cheveleure noire,
Que m’en chault il ? bien fut trouvée belle
Léda jadis, qui toutefois fut telle.
S’elle l’a jaunɇ aussi bien je la veux,
{E8v}Aurora plaist & ses dorez cheveux,
Brief on ne peult aucunɇ histoire dire
Qui ne se puissɇ à mon propos induire.
Mon jeune cueur la jeune dame suyt
La plus aagéɇ aussi mon cueur poursuyt
Si ceste là me plaist pour sa beauté
L’autre me plaist pour sa grand’ loyauté
Pour faire fin, en ville renommée
Femme n’y a meritant d’estre aymée,
Si une foys s’est ofertɇ à mes yeux,
Que de l’aymer ne soys ambicieux.

Emplacement du poème

Rang dans le recueiln° 119

Section au sein de laquelle le poème prend placeElegies.

FoliotationE6v, E7r, E7v, E8r, E8v

Présentation typo-iconographiquePas d’illustration

Informations sur la notice

Contributeur(s)Réach-Ngô, Anne

ÉditeurÉquipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

Mentions légales

Fiche : Équipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Image(s) : Copy digitized: Houghton Library

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Notice créée par Équipe Joyeuses Inventions Notice créée le 22/06/2017 Dernière modification le 04/11/2021