Archives Marguerite Audoux

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Lettre d'Émile Fabre à Marguerite Audoux

Auteur(s) : Fabre, Émile

Description
  • Critique laudative des deux premiers romans
  • Né à Metz le 24 mars 1869 et mort le 25 septembre 1955, Émile fabre, fils d'un régisseur de théâtre, monte à Paris pour devenir, en tant qu'auteur (révélé par Antoine), l'un des principaux représentants du courant réaliste. Il administre la Comédie française de 1913 à 1936 et, en 1916, fonde le fameux Théâtre aux armées, dont la première représentation, le 9 février 1916, a lieu dans une grange de la région de Beauvais avec Béatrix Dussane, Henry Mayer et Julia bartet (dont on avait parlé en février 1911, puisqu'elle jouait à la Comédie française dans Après moi d'Henri Bernstein, la pièce qui suscita des manifestations de l'Action française et vingt‑sept arrestations avant d'être retirée de l'affiche). On notera deux galas de soutien pour ce Théâtre aux armées : le premier le 27 décembre 1916 à l'Opéra comique (Saint‑Saëns y dirige sa Marche héroïque et Gabriel Signoret et Antoine se produisent dans un acte écrit par Tristan Bernard) ; le second en janvier 1917 – on y joue Pour le front, et Réjane interprète La Victoire en chantant. Voir Mémoires du XXe siècle, Bordas, tome deuxième (1910‑1919), 1991, p. 219 (sur cette même page, une gravure montre des actrices en costume donnant des fleurs aux soldats).

Texte

[Paris, le 14 juin 1920]

Madame,

Je suis bien en retard avec vous – mais la Comédie[1] prend tous mes instants et je n'ai pu ouvrir que ces jours derniers le livre que vous m'avez envoyé[2]. Marie‑Claire est un enchantement ; impressions justes, notations exactes, voilà des qualités assez rares et qu'on retrouve à chaque page du volume ; ‑ le clair‑obscur de certaines descriptions m'a rappelé les tableaux de Carrière[3], et toutes les figures de L'Atelier sont comme enveloppées de poésie.
Agréez mes compliments bien sincères, et l'assurance de mes sentiments les meilleurs.

Émile Fabre

[1] La Comédie française
[2] Émile Fabre, à l'évidence, a reçu L'Atelier de Marie‑Claire. Très curieusement, il va surtout commenter Marie‑Claire. Ce qu'il dit de L'Atelier peut surprendre. Peut‑être ne parle‑t‑il que de ce qu'il connaît.
On pourrait bien sûr penser qu'il évoque d'abord le personnage de la Marie‑Claire du deuxième roman, et non le titre du premier (dans la mesure où il ne souligne pas ou n'use pas d'impropres guillemets). Mais sa brève analyse, qui colle si bien à l'œuvre de 1910, rend cette hypothèse improbable.
[3] Comparaison intéressante avec Eugène Carrière (1849‑1906), qui vaut d'ailleurs autant, à travers son traitement des couleurs, et notamment son camaïeu gris‑brun, pour la première œuvre que pour la deuxième.


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Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/12/2017 Dernière modification le 14/03/2025