Entretiens d'écrivains dans la presse (1850-1914)
Responsable(s) du projet : Hirchwald, Gabrielle (ATILF (UL/CNRS)) et Macke, Jean-Sébastien (ITEM)
Présentation du projet
Présentation scientifique du corpus
L’interview, un genre populaire en son temps
Au XIXe siècle, la diffusion littéraire a été opérée de manière principale par la publication périodique. Libéralisation de la presse, évolution des technologies, lectorat de plus en plus nombreux et demande culturelle font que le journal constitue à l’époque un support médiatique incontournable pour les écrivains. Dans la presse quotidienne, c’est le genre de l’interview qui va modifier de façon considérable la représentation sociale de l’homme de lettres.
La fin du XIXe siècle consacre l’interview en tant que genre à la mode si on la définit d’emblée comme l’entretien d’un journaliste avec une personne dont il veut recueillir les propos afin de les faire connaître au public. En effet, à l’heure où la démocratisation du lectorat passe par l’essor du journal, l’entretien d’un journaliste avec une personne célèbre intéresse le lecteur, déjà captivé par l’existence des personnalités contemporaines.
Bien souvent, l’interview fait la une de la presse, imitant en cela les journaux américains qui l’ont depuis longtemps popularisée. Par exemple, Le Matin fondé en 1884, suivi par L’Éclair en 1889, publient des interviews quotidiennement, dans la ligne éditoriale de leurs modèles anglo-saxons.
Un travail de recherche inédit et en réseaux
Pourtant, pendant longtemps, l’interview a subi une véritable éviction des études littéraires en raison de la défiance envers une parole « douteuse » car rendue par le truchement du journaliste. Par rapport à l’œuvre fictionnelle de l’écrivain ou à sa correspondance, l’interview était considérée comme un genre mineur sans intérêt.
Néanmoins, depuis une trentaine d’années, plusieurs chercheurs ont commencé à s’intéresser à l’interview d’écrivain. Après les recherches pionnières menées par Dorothy Speirs et Dolorès Signori sur Zola dans les années 1980-1990, des interviews de Jules Verne, de Stéphane Mallarmé et de Huysmans ont été éditées entre 1995 et 2002. En 2004 sont publiés les actes d’un colloque entièrement consacré au genre de l’interview d’écrivain.
À partir d’un travail initial mené à partir des interviews d’Alphonse Daudet (2018), est né le désir de poursuivre ce travail avec les entretiens de Zola. Le site Entretiens d’écrivains dans la presse (1850-1914) se donne ainsi pour objectif de constituer un réservoir d’interviews dont les thématiques se rejoignent (Académie, Affaire Dreyfus, Boulangisme, Naturalisme…), permettant ainsi d’établir une véritable cartographie littéraire.
La fin du XIXe siècle consacre l’interview en tant que genre à la mode si on la définit d’emblée comme l’entretien d’un journaliste avec une personne dont il veut recueillir les propos afin de les faire connaître au public. En effet, à l’heure où la démocratisation du lectorat passe par l’essor du journal, l’entretien d’un journaliste avec une personne célèbre intéresse le lecteur, déjà captivé par l’existence des personnalités contemporaines.
Bien souvent, l’interview fait la une de la presse, imitant en cela les journaux américains qui l’ont depuis longtemps popularisée. Par exemple, Le Matin fondé en 1884, suivi par L’Éclair en 1889, publient des interviews quotidiennement, dans la ligne éditoriale de leurs modèles anglo-saxons.
Un travail de recherche inédit et en réseaux
Pourtant, pendant longtemps, l’interview a subi une véritable éviction des études littéraires en raison de la défiance envers une parole « douteuse » car rendue par le truchement du journaliste. Par rapport à l’œuvre fictionnelle de l’écrivain ou à sa correspondance, l’interview était considérée comme un genre mineur sans intérêt.
Néanmoins, depuis une trentaine d’années, plusieurs chercheurs ont commencé à s’intéresser à l’interview d’écrivain. Après les recherches pionnières menées par Dorothy Speirs et Dolorès Signori sur Zola dans les années 1980-1990, des interviews de Jules Verne, de Stéphane Mallarmé et de Huysmans ont été éditées entre 1995 et 2002. En 2004 sont publiés les actes d’un colloque entièrement consacré au genre de l’interview d’écrivain.
À partir d’un travail initial mené à partir des interviews d’Alphonse Daudet (2018), est né le désir de poursuivre ce travail avec les entretiens de Zola. Le site Entretiens d’écrivains dans la presse (1850-1914) se donne ainsi pour objectif de constituer un réservoir d’interviews dont les thématiques se rejoignent (Académie, Affaire Dreyfus, Boulangisme, Naturalisme…), permettant ainsi d’établir une véritable cartographie littéraire.
Présentation du corpus
Genre poreux de l’interview
La labilité du genre peut être mesurée à partir d’un modèle canonique de référence. Cependant, cette structure, loin d’être la plus représentative du corpus, offre le plus souvent une pluralité de discours susceptibles de brouiller l’interview elle-même. La « morphologie » de l’interview, pour reprendre les termes de Jean-Marie Seillan, obéit à un découpage que l’on peut opérer de la manière suivante : justification de la rencontre avec l’écrivain, déplacement de l’interviewer, description du lieu de l’entretien, salutations, portrait de l’écrivain, entretien proprement dit, remerciements et prise de congé.
C’est pourquoi l’interview emprunte une palette de modalités particulières qui rendent délicates les délimitations génériques. Élément hétérogène, l’interview l’est aussi en raison de son hybridité congénitale.
La « responsabilité partagée » entre interviewer et interviewé fait du texte un espace singulier où la parole retranscrite, en même temps qu’elle éclaire la personnalité et les prises de position du romancier, est toujours sujette à caution.
La « responsabilité partagée » entre interviewer et interviewé fait du texte un espace singulier où la parole retranscrite, en même temps qu’elle éclaire la personnalité et les prises de position du romancier, est toujours sujette à caution.
Invariants
Nous avons retenu une conception assez large de l’interview : restitution de l’oralité ; brièveté et immédiateté.
L’interview suppose qu’il y ait à la fois échange verbal entre le journaliste et l’écrivain visant à recréer les conditions de l’oralité et que le fruit de cette rencontre soit rapporté de façon rapide, mimant ainsi l’impression d’un discours spontané.
L’interview suppose également un échange avec l’interviewé dont la restitution doit être rapide. La visite au grand écrivain prend du temps et sa restitution ne correspond pas toujours au rythme frénétique de l’interview publiée dans le quotidien. Cette dernière est elle aussi soumise aux contraintes du journal.
En dehors des réponses écrites à l’occasion d’enquêtes, la publication de l’entretien a lieu entre un et quelques jours après la rencontre avec le romancier.
Borne temporelle 1850-1914
Les écrivains sont les stars de l’époque. Jules Verne est l’un des premiers interviewés mais le genre triomphe véritablement dans le dernier quart du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il nous a paru évident de fixer une borne temporelle qui s’étende jusqu’à la veille de la Première Guerre Mondiale, marquant la fin de ce long XIXe siècle.
L’objectif de cette collection d’interviews ne saurait tendre à l’exhaustivité. Dans la mesure du possible, notre volonté première consistait à établir un échantillon représentatif par auteur en fonction des journaux les plus à même de recueillir la précieuse parole de l’écrivain.
Work in progress
Le but est plutôt d’inciter à accueillir sur le site d’autres interviews d’écrivains pour enrichir le corpus. Pour le moment, la plupart des journaux proviennent de la presse parisienne ; quelques-uns sont issus de la presse étrangère. Les enrichissements ultérieurs peuvent porter sur d’autres journaux et revues. De plus, des interviews dans une autre langue que le français ont vocation à figurer sur le site à condition d’en avoir la traduction et la transcription en français.
Le but est plutôt d’inciter à accueillir sur le site d’autres interviews d’écrivains pour enrichir le corpus. Pour le moment, la plupart des journaux proviennent de la presse parisienne ; quelques-uns sont issus de la presse étrangère. Les enrichissements ultérieurs peuvent porter sur d’autres journaux et revues. De plus, des interviews dans une autre langue que le français ont vocation à figurer sur le site à condition d’en avoir la traduction et la transcription en français.
Nous encourageons tous les contributeurs intéressés par les interviews d’écrivains à proposer de nouveaux corpus.
Les conditions :
-
Répondre au genre de l’interview ;
-
Interviews originales
-
Correspondre à la période considérée (1850-1914) ;
-
Se limiter aux hommes et aux femmes de lettres.
Principes éditoriaux
Pour chaque écrivain, les métadonnées DublinCore sont recueillies dans un fichier Excel qui sert, ensuite, à la création des notices. L’arborescence des collections suit le schéma suivant : collections par auteur, sous-collections par journal, une notice pour chaque entretien transcrit avec ajout des images des articles auxquelles sont adjointes les transcriptions. La présentation de ces textes obéit à un ordre chronologique. Si plusieurs témoignages sont publiés le même jour, c’est l’ordre alphabétique par titre de périodiques qui prévaut.
Les entretiens sont établis à partir des ressources numériques disponibles notamment sur Gallica et Retronews. La transcription est réalisée soit par saisie complète du texte, soit par reprise de l’OCR proposé par les sites. Les coquilles, fréquentes dans les articles de presse, sont systématiquement corrigées. Les mots manquants ont parfois été ajoutés en cas de besoin afin de rendre le texte parfaitement lisible. De plus, l’orthographe du XIXe siècle a été légèrement modernisée : par exemple, les terminaisons en –ais ont été transformées en –ès comme Alais/Alès. Les termes étrangers ont été uniformisés et corrigés le cas échéant. Les majuscules ont été accentuées et les titres des œuvres systématiquement mis en italique.
Lorsqu’une enquête concerne des personnalités qui ne font pas partie de notre corpus, nous avons choisi de transcrire l’intégralité des réponses, de manière à conserver l’environnement complet des entretiens réalisés.
Une fois les textes transcrits, il est procédé à un balisage en XML-TEI via Oxygen. Chaque interview fait l’objet d’un fichier TEI. Après toilettage et relecture des textes, l’ensemble des noms propres a été répertorié à l’aide d’un balisage particulièrement fin qui s’attache au lexique mais aussi aux parties du discours. Il concerne aussi les titres d’œuvres, les citations et les dialogues (entre le journaliste et l’écrivain interviewé). Le reportage précédant l’interview a été balisé de manière spécifique de façon à isoler les paroles des locuteurs.
Un header a été conçu selon les recommandations du Consortium CAHIER. Une fois le texte encodé, il est publié sur la plateforme Ortolang et sur le site EMAN. Ortolang concerne davantage l’accès et le téléchargement de fichiers xml alors qu’EMAN est plus tourné vers l’édition numérique.
Par souci de conformité à la publication originale dans la presse, ont été conservés les rubriques, les titres, les intertitres ainsi que les questions du journaliste et le nom de ce dernier lorsque l’article est signé. La signature a été respectée comme lors de la parution initiale : patronyme (Jules Huret, Paul Belon), pseudonyme individuel ou collectif (Tout-Paris), initiales ou non signé. Quand il s’agit d’une réponse écrite de l’écrivain, l’article est non signé. Dans le cadre d’une enquête ou d’une double interview, l’intégralité de l’article a été conservée ; le texte peut être consulté de différentes manières (« item relations »). Dans ce cas, il est possible de rechercher par titre de journal ou nom d’auteur selon le domaine considéré.
Lorsqu’une interview a été reprise par d’autres journaux, elle n’a pas été retenue, notre souci ayant été d’être les plus fidèles à la publication originale. En outre, nous avons fait le choix de ne pas retenir des textes qui auraient été republiés à l’occasion de la mort d’un écrivain par exemple.
Les entretiens sont établis à partir des ressources numériques disponibles notamment sur Gallica et Retronews. La transcription est réalisée soit par saisie complète du texte, soit par reprise de l’OCR proposé par les sites. Les coquilles, fréquentes dans les articles de presse, sont systématiquement corrigées. Les mots manquants ont parfois été ajoutés en cas de besoin afin de rendre le texte parfaitement lisible. De plus, l’orthographe du XIXe siècle a été légèrement modernisée : par exemple, les terminaisons en –ais ont été transformées en –ès comme Alais/Alès. Les termes étrangers ont été uniformisés et corrigés le cas échéant. Les majuscules ont été accentuées et les titres des œuvres systématiquement mis en italique.
Lorsqu’une enquête concerne des personnalités qui ne font pas partie de notre corpus, nous avons choisi de transcrire l’intégralité des réponses, de manière à conserver l’environnement complet des entretiens réalisés.
Une fois les textes transcrits, il est procédé à un balisage en XML-TEI via Oxygen. Chaque interview fait l’objet d’un fichier TEI. Après toilettage et relecture des textes, l’ensemble des noms propres a été répertorié à l’aide d’un balisage particulièrement fin qui s’attache au lexique mais aussi aux parties du discours. Il concerne aussi les titres d’œuvres, les citations et les dialogues (entre le journaliste et l’écrivain interviewé). Le reportage précédant l’interview a été balisé de manière spécifique de façon à isoler les paroles des locuteurs.
Un header a été conçu selon les recommandations du Consortium CAHIER. Une fois le texte encodé, il est publié sur la plateforme Ortolang et sur le site EMAN. Ortolang concerne davantage l’accès et le téléchargement de fichiers xml alors qu’EMAN est plus tourné vers l’édition numérique.
Par souci de conformité à la publication originale dans la presse, ont été conservés les rubriques, les titres, les intertitres ainsi que les questions du journaliste et le nom de ce dernier lorsque l’article est signé. La signature a été respectée comme lors de la parution initiale : patronyme (Jules Huret, Paul Belon), pseudonyme individuel ou collectif (Tout-Paris), initiales ou non signé. Quand il s’agit d’une réponse écrite de l’écrivain, l’article est non signé. Dans le cadre d’une enquête ou d’une double interview, l’intégralité de l’article a été conservée ; le texte peut être consulté de différentes manières (« item relations »). Dans ce cas, il est possible de rechercher par titre de journal ou nom d’auteur selon le domaine considéré.
Lorsqu’une interview a été reprise par d’autres journaux, elle n’a pas été retenue, notre souci ayant été d’être les plus fidèles à la publication originale. En outre, nous avons fait le choix de ne pas retenir des textes qui auraient été republiés à l’occasion de la mort d’un écrivain par exemple.
Typologie du corpus
État du corpusRAS
Volumétrie
Le corpus initial est composé d’interviews d’Alphonse Daudet et d’Emile Zola triés par journaux. Il comprend plus de 600 entretiens avec pour chacun une fiche de présentation, l’interview en mode image et sa transcription. Par la suite, ce corpus sera étendu à d’autres écrivains.
SupportsDocuments imprimés
Source
À titre d’exemple, nous proposons l’accès à deux notices issues d’un même entretien accordé par Alphonse Daudet et Émile Zola à Marcel Hutin, pour le journal Le Gaulois du 1er février 1897 :
La source se trouve sur Gallica :
Transcriptions
Le projet propose une transcription pour la quasi-totalité du corpus. Chaque interview propose un fichier en xml avec un certain nombre de balises (noms de personnes, noms de lieux, titres d’œuvres…).