Boite_002 | Système pénal. XVIIe-XVIIIe siècles

Boîte contenant 754 feuillets de fiches de lecture sur le droit pénal, les mouvements populaires et les projets de réforme aux 17^e et 18^e siècles, avec une chemise consacrée au nouveau Code de 1810. Les fiches de lecture sont organisées de façon thématique, le plus souvent dans des chemises homogènes (par exemple « Les Nu-Pieds », chemise 13). A chaque fiche correspond un thème de travail (par exemple la « Définition du crime », b002--f0014) avec une ou plusieurs références bibliographiques. Les textes utilisés par Foucault comprennent surtout des ouvrages et sources d’archive des 17^e-19^e siècles mais aussi des commentateurs de son époque (par exemple Boris Porchnev). Les dossiers contiennent beaucoup de photocopies d’ouvrages.

Les fiches ne sont pas datées mais en raison des thèmes traités on peut situer leur rédaction au début des années soixante-dix, dans le cadre des recherches préparatoires aux préparation cours au Collège de France sur l’histoire des institutions pénales de 1971-1972 (Théories et institutions pénales) et de 1972-1973 (La société punitive), qui donneront lieu en 1975 à la publication de Surveiller et punir. Foucault utilise sans doute ces matériaux pour les cours de 1971-1972 et 1972-1973, comme le démontrent la référence à la révolte des Nu-Pieds (analysée dans Théories et institutions pénales) et les réflexions sur la généralisation de la « forme-prison » dans la pénalité du 19^e siècle, en France et aux États-Unis notamment (La société punitive). Foucault met en question avec ces recherches les changements stratégiques à l’œuvre dans les modifications des pratiques et des savoirs pénaux entre la fin de l’âge classique et le début de l’âge moderne, jusqu’au Code napoléonien. La thèse qui se dégage se retrouvera au centre de Surveiller et punir : le passage d’une pénalité s’exerçant sur les corps aux moyens de violences physiques et de supplices à un usage massif de la peine de prison ne représente pas une sortie « humaniste » de la barbarie pénale mais la naissance de nouvelles formes historiques de savoir-pouvoir façonnant l’individu puni.