Lesuire

Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])

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LangueFrançais

Contributeur(s)

Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
Walter, Richard (édition numérique)

ÉditeurBénédicte Obitz-Lumbroso, Équipe "Écritures des Lumières", Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

Mentions légalesFiche : Bénédicte Obitz-Lumbroso, Équipe "Écritures des Lumières", Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).

Transcriptions

Transcription modernisée

Nous enfilons le corridor. Quand nous sommes au fond, nous entendons gémir, et nous voyons pâlir l’abesse et la vieille converse. J’aperçois une petite porte qui devait conduire à la personne gémissante. « Ouvrez cette porte », dis-je à la converse qui voulait s’enfuir, et que je retins. « Ouvrirai-je, madame ? », dit-elle à l’abesse « Moi, je n’ai point d’ordres à donner, répondit-elle. Je suis dans la captivité. » « Ouvrez », repris-je d’un ton absolu. La vieille ouvrit le plus lentement qu’il fut possible. Nous vîmes dans le cachot une infortunée, en[chaîn]ée dans l’état le plus déplorable. « Qu’est-ce que cela, s’é[cria] la prieure ? Que faites-vous ici ? Qui êtes-vous ? » L’infortunée répondit : « Madame l’abesse sait bien que je suis la sœur enfermée par ses ordres. » « Moi, je n’ai pas ordonné cela. Vous êtes une indigne menteuse. Vous vous êtes introduite ici pour nous voler. » « Madame l’abbesse, lui dis-je, vous perdez la tête. » « Non, monseigneur, je ne perds point la tête. Je suis innocente de tout cela. S’il y a du tort de quelque part, c’est cette coquine de converse qui est seule coupable. » « Moi coupable, madame ? Je n’ai fait que vous obéir, et je devais obéissance à une supérieure. » « Moi je ne vous ai rien ordonné. Demandez à la prisonnière. » « Madame, dit l’infortunée, vous m’avez prononcé vous-même votre arrêt. » « C’est cette coquine qui me l’a [causé]. » « Du moins elle y a beaucoup applaudi, reprit la prisonnière et elle a exécuté bien cruellement ce cruel arrêt. » « Jardinier, dis-je à ce garçon, faites-nous venir un serrurier, pour délivrer cette infortunée. » « Monsieur, me répondit-il, je la délivrerai bien moi-même. J’ai des outils pour cela. Ils ne sont pas loin d’ici. » Le bon garçon alla les chercher, et il ne tarda pas à débarrasser l’infortunée du [poids] de ses fers.

« Il faut, repris-je, que madame l’abbesse puisse juger du traitement qu’elle vous a fait souffrir. Attachez-la, jardinier, à la place

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Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815]).
Bénédicte Obitz-Lumbroso, Équipe "Écritures des Lumières", Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle).
Consulté le 28/12/2025 sur la plate-forme EMAN : https://eman-archives.org/Lesuire/files/show/4638

Fichier créé par Bénédicte Obitz-LumbrosoFichier créé le 18/01/2022 Dernière modification le 19/12/2025

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