Mythologia

Natale Conti, Mythologia, 1567-1627 : un laboratoire éditorial


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Quels textes Natale Conti cite-t-il dans sa mythographie ?
Et quels livres avait-il sur sa table de travail ?

Ces deux questions ne se recouvrent pas. La compilation que nous éditons comporte en effet de très nombreuses références. Mais les textes mentionnés par Conti ne sont pas (toujours) ses sources. Bien des informations proviennent de compilations antérieures, qu'elles soient antiques (comme la Description de la Grèce de Pausanias et les Deipnosophistes d'Athénée) ou plus récentes (comme la Genealogia deorum gentilium de Boccace et l'Historia de Giraldi). Conti ne cite jamais les deux derniers, mais il les a utilisés. Et il puise chez les deux premiers sans nécessairement le dire.
Entre textes mentionnés et bibliothèque des sources, se creuse un écart qui nous permet d'observer de près le mythographe au travail : le texte des Mythologiae libri decem est un texte à plusieurs strates.

C'est aussi un texte en métamorphose.
Des deux premières éditions latines (l'originale de 1567 et l'augmentée de 1581) à la traduction française, le système des références se modifie. Le nombre de références s'accroit considérablement en 1581 - mais qu'en est-il des sources : Conti change-t-il de méthode ? puise-t-il dans le nouveaux ouvrages ? Par la suite, la bibliothèque de travail qui sous-tend le texte s'enrichit de traductions existantes d'auteurs antiques : Jean de Montlyard ne traduit pas à nouveaux frais les citations des grands auteurs comme Virgile, Ovide ou Homère. Dans quelle mesure le traducteur a-t-il modifié les références pour le nouveau public visé, celui des honnêtes gens ? et sur quelles traductions existantes des auteurs antiques cités par Conti s'est-il appuyé ?




Les textes mentionnés

Les Mythologiae libri decem accumulent références et citations. Pour une grande majorité, les textes mentionnés sont des textes antiques, mais Natale Conti peut aussi se référer à des contemporains ou citer ses propres textes. La forme des renvois bibliographiques varie grandement, de la simple allusion à la mention précise d'un auteur, d'une oeuvre, voire d'une section de l'oeuvre.
Nous rendons compte de ce système de références : les auteurs allégués ; la manière de les mentionner ; la part d'erreur, voire de références fallacieuses ; les modifications survenues entre 1567 et 1627.


Comment nous avons travaillé :
Nous avons délimité un corpus d'essai dans l'édition de 1627, constitué des livres II et III, ainsi que de chapitres isolés des livres IV à VI.
     chapitres indexés :
          Livre II, chap. 7 à 11
          Livre III, chap. 1 à 5, 11, 12, 14 à 21.
     chapitres en cours d'indexation (publication des données prévue courant 2022) :
          Livre II, chap. 1 à 6
          Livre III, chap. 6 à 10, chap. 13, 14
          Livre IV, chap. 7 et 15.

Une première étape, en cours de finalisation, consiste dans l'établissement des données. Celles-ci sont rendues publiques dans les notices des chapitres (accès par l'arborescence) ; on les retrouve sur la  page des index.
Ce travail est fondé sur les identifications établies par Rosa Maria Iglesias Montiel et Maria Consuelo Álvarez Morán (éd. et trad.) dans Natale Conti, Mitología, R. M. Iglesias Montiel et M. C. Álvarez Morán (éd. et trad.), Murcia, Universidad de Murcia, (1988) 2004. Nous vérifions, corrigeons au besoin, et complétons ces identifications, avec l'aide des membres du projet Ciris. Enfin, nous signalons les modifications des références et des citations (suppression, ajout, etc.).

La deuxième phase du travail est actuellement à l'étude. Elle consistera à intégrer les données dans la transcription, par balisage XML-TEI.


Nos choix éditoriaux :

Les noms d'auteurs et les titres d'oeuvres sont modernisés et alignées sur DataBnF. On trouvera ci-dessous les formes alternatives présentes dans l'édition de 1627.

Dans le même temps, nous choisissons de rester au plus proche du style bibliographique de Natale Conti et de son traducteur :

Nous traitons Orphée comme l'auteur des Hymnes et des Argonautiques orphiques.
Nous ne faisons pas de différence entre Homère et le pseudo-Homère.
La Description de la Grèce de Pausanias est classée suivant les noms des livres.
De même, on fait apparaître les titres des livres pour l'Histoire d'Hérodote. exemple : Hérodote > [Histoires, II], Euterpe, [47, 2]
Pour les hymnes grecs (Callimaque, Homère, Orphée), nous retenons le nom latin des divinités. exemple : Callimaque > [Hymne à Diane, III, v. 6]
Quand une forme moderne n'a pu être trouvée, nous signalons entre guillemets le titre donné dans le texte. exemple : Agathoclès [de Cyzique] > "Commentaires de l'art de forger de Vulcain"

Pour lire nos données :
Les références se présentent de cette manière : Virgile > Géorgiques, III, [v. 391-393].

> le chevron précède les titres d'oeuvres
[ ] les crochets contiennent les informations ajoutées par nos soins
* l'étoile signale une identification (encore) incertaine
En fin de référence, [réf. err.] signale une erreur dans le texte.     Exemple : Eusèbe de Césarée > Préparation évangélique, II [pour III, 11, 109] [réf. err. 1567-1627]
réf. fall / On qualifie de "fallacieuses" les références qui mentionnent un texte à la place d'un autre. Exemple : réf. fall. / Ménandre > Histoires fabuleuses [en fait Pseudo-Plutarque > De fluviis et montibus, II]

Les modifications

cit. aug. / citation augmentée
cit. tr. /
citation tronquée
cit. suppr. / citation supprimée (la référence est conservée)
réf. aj. / référence ajoutée, sans citation
réf. aj. sur cit.
/ la citation existait, le traducteur ajoute la référence
réf. suppr.
/ référence supprimée (quand il n'y avait pas de citation à l'origine)
réf. et cit. aj. / référence et citation ajoutées 
réf. et cit.
suppr. / référence et citation supprimées
réf. suppr. cit. conservée / le traducteur supprime la référence mais conserve la citation

Ces modifications sont datée. Elles sont signalées en début de référence. Exemple : 1600 réf. suppr. / Pausanias > Élide [Description de la Grèce, VI, 22, 8-10]. Dans cet exemple, le texte latin de Conti renvoie aux Éliaques de Pausanias (nous identifions le passage en question entre crochets) ; en 1600, Jean de Montlyard supprime cette référence, qui en réapparaît pas dans les éditions ultérieures de la traduction.

Les références aux auteurs apparaissent donc à plusieurs endroits de l'index : parmi les références ajoutées ou supprimées, puis dans la liste des références stables. Si l'on veut avoir accès à toutes les références à Pausanias par exemple, il faut chercher sur la page de l'index (contrôle + f). 

Certaines modifications affectent la précision de la référence. exemple Euripide > [Iphigénie en Tauride, v. 1] [1567-1581 : titre mentionné] Dans les éditions latines, le titre de l'oeuvre est mentionné ; il est omis dans les traductions.


Abréviations :

anth. gr. : anthologie grecque
attr. : attribué
fr. : fragment
schol. : scholie ou scholiaste

Références :

Eldestein et Kidd : Posidonios, The Fragments, ed. Eldestein and Kidd, Cambridge, UNiversity Press, 1972.
FGrHist : Felix Jacoby, Die Fragmente der griechischen Historiker, Weidmann, Berlin, 1923-.
FHG : Fragmenta Historicorum Graecorum
Kern : Otto Kern, Orphicorum fragmenta, Dublin-Zurich, Weidemann, (1922), 1972.
Migne, P.L. : Jacques-Paul Migne, Patrologia Latina
TrGF : Johann August Nauck, Tragicorum Graecorum Fragmenta, Leipzig, B.G. Teubner, (1856) 1889.
Wehrli : Fritz Wehrli, Die Schule des Aristoteles], Texte und Kommentar, Basel : B. Schwabe und Co, 1944-.

Formes d'autorités
Nous listons les variantes de l'édition de 1627 correspondant aux formes retenues pour les noms d'auteurs et les titres d'oeuvres. (en cours)

Formes d'autorité - auteurs

Formes d'autorité - œuvres

Formes d'autorité - toponymes (à venir)

Formes d'autorité - entités mythologiques et historiques (à venir) 



Les sources : la bibliothèque de travail

Nous cherchons à identifier, dans la mesure du possible, les éditions que Conti et son traducteur ont utilisées. Suivant les cas, il s'agit d'éditions des auteurs cités, ou bien de leurs traductions (latine ou française), de compilations et de mythographies antérieures.

Cette enquête en cours, en collaboration avec les membres du projet Ciris (Centre Jean Pépin, équipe Information Scientifique et Technique, UMR 8230, CNRS-ENS-PSL), spécialistes des sources antiques et de leur transmission : Laurent Capron, Julie Giovacchini, Sébastien Grignon et Juliette Lemaire.
Nous publierons les résultats sur ce site sous forme de balisage en XML-TEI. Certaines enquêtes feront l'objet de compte rendus sur le carnet Mythologia



Comment citer cette page

Équipe Mythologia, "La bibliothèque du mythographe"
Site "Natale Conti, Mythologia, 1567-1627 : un laboratoire éditorial"
Consulté le 19/04/2024 sur la plateforme EMAN
https://eman-archives.org/Mythologia/bibliotheque
Page créée par Équipe Mythologia le 25/05/2022
Page modifiée par Marion Aspe le 02/06/2023