- L’édition de la correspondance de Gaspard Monge en quelques dates
- Chronologie biographique de Gaspard Monge (1746-1818)
-
Édition de correspondance et enjeux biographiques
- Les motifs de l'action publique des savants
- Interroger ensemble l’engagement révolutionnaire et la pratique scientifique du géomètre
- L’idée de progrès : coordination de la pratique scientifique et de l’action publique
- L'idée de progrès : un instrument de réforme de la pratique scientifique
- L’idée de progrès : ses postures scientifiques et ses deux procédures
- Les différentes réceptions de l’application cartésienne, les différences entre les œuvres des mathématiciens
- L’idée de progrès est outil de réforme des rapports entre domaines mathématiques, entre mathématiques et techniques
- Le corpus Taton 1795-1799 : l'engagement public et révolutionnaire
- Des principes d'édition aux principes d'éditorialisation
- Bibliographie
- Inventaires de fonds d'archives
- Mots-clés
- Actualités du projet
- Accès aux collections
- Parcourir...
- Carte
- Panorama chronologique des ouvrages historiques consacrés au géomètre
- Personnes et œuvres citées dans les lettres
- Arborescence
- Index des valeurs
189. Monge à Dolomieu
Auteurs : Monge, Gaspard
Transcription & Analyse
Transcription linéaire de tout le contenu
Au Caire, le 16 fructidor de l'an VI
Je ne sais, mon cher collègue,[1] si vous avez appris que l'Institut du Caire est établi, que nous avons déjà tenu deux séances, outre celle de l'établissement, et que nous attendons avec impatience que vous soyez enfin réuni avec nous, pour lui donner plus de lustre et plus d'activité.[2]
J'ai lu votre lettre au général en chef. Vous devez avoir reçu de l'argent pour mettre la Commission des Arts un peu moins mal à l'aise.[3] Il vous conseille d'arriver le plus promptement possible au Caire où nous avons en logement et en subsistances ce qu'on peut raisonnablement désirer.[4] Quant aux gros effets, et même les imprimeries, ne pourrait-on les faire venir à Rahmanieh par le canal d'Alexandrie, en les chargeant sur de petites djermes,[5] ou sur les chaloupes des bâtiments du convoi, et en les faisant escorter par un ou deux bataillons qui viendraient d'Alexandrie au Caire ?[6] C'est du moins l'avis du Général en chef. Mais si l'on prend ce parti, il faut une escorte assez forte, et qui ne se laisse pas intimider par une troupe de Bédouins qui ne sont eux-mêmes pas très braves.[7]
Tout le monde se porte ici à merveille : l'air y est parfaitement sain, les chaleurs qui n'ont jamais été très redoutables, commencent à baisser, et je commence à croire que si nous sommes destinés à prolonger notre séjour dans ce pays, on peut s'arranger de façon à n'être pas malheureux.
Je vous embrasse tendrement et vous attends.
Salut et fraternité.
Monge
[1] Déodat Guy Sylvain Tancrède de Gratet de DOLOMIEU (1750-1801) est encore à Alexandrie. Les soldats débarquent à Alexandrie le 1er juillet 1798, les savants eux débarquent le 4 juillet. Les savants sont partagés en trois groupes, le premier reste à Alexandrie, ville de leur arrivée, le deuxième part en exploration pour Rosette et le troisième constitué notamment de Monge et de Berthollet suit l’armée et le général Bonaparte.
[2] Après la victoire des Pyramides le 3 thermidor an VI [ 21 juillet 1798], Le Caire capitule le 4 thermidor [22 juillet] et Napoléon entre dans la ville le 6 [24]. Par un arrêté du 3 fructidor an VI [20 août 1798], Bonaparte ordonne l’établissement de l’Institut d’Égypte, institut pour les Sciences et les Arts. La première séance a eu lien le 6 fructidor [23 août 1798] et la deuxième 5 jours plus tard le 11 fructidor. C’est lors de cette séance que Monge lit son Mémoire sur le phénomène d’Optique, connu sous le nom de Mirage publié ensuite en 1798 dans le numéro deux de La Décade Égyptienne. (Vol. I. pp. 37-46) Le 16 fructidor, date à laquelle Monge écrit à Dolomieu a lieu la troisième séance. L’Institut se rassemble tous les cinq jours les primidi et sextidi de chaque décade. Sur les premières séances de l’Institut voir la Décade égyptienne, journal littéraire et d’économie politique, Premier volume, 1798.
[4] Au Caire, les savants et les artistes sont logés au Palais de Kacim Bey ainsi que dans le Palais contigü d'Hassan Bey et dans deux autres maisons attenantes; un jardin immense agrémente cet ensemble qui constitue le Quartier-Général des Sciences et des Arts. Y sont aussi installés progressivement une volière, une ménagerie, un jardin d'essai, puis un cabinet de physique, un laboratoire de chimie, un cabinet d'histoire naturelle, auxquels vont encore s’ajouter d'autres aménagements et des collections; comme un observatoire et des ateliers de mécanique qui apportent les perfectionnements aux outillages industriel ou agricole du pays, comme aux instruments de travail de la colonie savante de Kacim bey. BEAUCOUR F. (1970), « L’institut d’Égypte », Souvenir napoléonien, n°255, p. 11-13.
AnalyseTranscription établie par René Taton.
Relations entre les documents
Collection 1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France. Prairial an VI – nivôse an VIII
Ce document relation :192. Monge à sa femme Catherine Huart
Collection 1795-1796 : Les débuts de l’École polytechnique. Fin de la Convention et premiers mois du Directoire. Thermidor an III - pluviôse an IV
5. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey a pour thème Institut d'Egypte comme ce documentCollection 1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France. Prairial an VI – nivôse an VIII
190. Monge au trésorier général a pour thème Institut d'Egypte comme ce document198. Monge à sa fille Louise Monge a pour thème Institut d'Egypte comme ce document