Archives Marguerite Audoux

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Lettre de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau

Auteur(s) : Audoux, Marguerite

Description
Remerciements de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau pour son aide éditoriale et matérielle
Texte
[Paris, entre le 15 et le 20 décembre 1909[1]]
Monsieur Mirbeau,
Mon très cher ami Francis Jourdain m'a dit combien vous vous donniez de peine pour me venir en aide[2]. Croyez bien que j'en suis profondément touchée.
Je ne sais comment vous exprimer ma reconnaissance en pensant que vous avez bien voulu vous intéresser à moi. Cela me donne du courage pour l'avenir. Grâce à vous, mes yeux[3] pourront se reposer pendant ces mauvais mois d'hiver.
Laissez‑moi vous remercier du plus profond de mon cœur, et veuillez agréer, Monsieur Mirbeau, mes meilleurs sentiments.
Marguerite Audoux

[1] La lettre se situe entre la visite de Jourdain et la mort de Charles‑Louis Philippe (le 21), date à partir de laquelle la romancière cesse de penser à son œuvre (voir la lettre 15 de Marguerite Audoux à Jacques Rouché : « Je vous prie de m'excuser de vous avoir fait attendre si longtemps, mais mon chagrin était si grand d'avoir perdu mon très cher ami Charles‑Louis Philippe que j'avais oublié tout ce qui n'était pas lui. »)

[2] La peine que se donne Mirbeau, c'est tout d'abord l'intérêt qu'il porte au manuscrit : « Ce malade, ce dépressif, ce neurasthénique passe toute la nuit à lire Marie‑Claire ; il est enthousiasmé. » [Nivet (Jean‑François) et Michel (Pierre), Octave Mirbeau, L'Imprécateur au cœur fidèle, Séguier, 1990, p. 861], et aussi, plus matériellement, l'argent que fait passer le généreux écrivain à la romancière nécessiteuse par l'intermédiaire de Francis Jourdain : « Lorsque l'entretien [avec Jourdain] prend fin, son jeune visiteur se retrouve avec quelques billets de cent francs dans la main […]. » (Ibid., p. 860).
N. B. : La principale source des biographes de Mirbeau semble être Un Cœur pur : Marguerite Audoux de Georges Reyer (Grasset, 1942).

[3] Des premières années à l'orphelinat de Bourges jusqu'à la fin de son existence, Marguerite Audoux est tourmentée par un mal d'yeux qui va s'aggravant.

Notes
Une autre lettre‑fantôme de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau nous est signalée par Pierre Michel, le spécialiste du romancier, qui a retrouvé la trace de cette missive dans le catalogue de la vente de la bibliothèque d'Octave Mirbeau, mars 1919, p. 53. « Elle exprime sa gratitude et fait part de ses impressions durant son séjour à Toulouse : «Je vis dans une solitude presque complète et je compose mon livre avec tranquillité» ». On peut dater cette lettre du premier trimestre 1912, où elle se trouve à Toulouse dans l'attente de la décision de Michel Yell, qui finalement se mariera avec Marie Duran le 18 mars. Le livre que Marguerite Audoux compose, après avoir renoncé au « Suicide » , est L'Atelier de Marie‑Claire, qui demandera une longue gestation puisqu'il ne verra le jour qu'en 1920. Notons que, dans sa lettre du 6 octobre 1911 adressée à la romancière (lettre 149), Octave Mirbeau conseille à Marguerite Audoux, plutôt que de publier son conte « Valserine », de se mettre immédiatement à l'écriture de ce second roman.
Lieu(x) évoqué(s)Paris

Lettres échangées


Collection Correspondants

Cette lettre a comme destinataire :
MIRBEAU, Octave

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Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/12/2017 Dernière modification le 03/05/2024