Archives Marguerite Audoux

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MIRBEAU, Octave

Auteur(s) : Garreau, Bernard-Marie

Dates16 février 1848-16 février 1917
Notice biographique
Cet écorché vif eut, comme Marguerite Audoux, une enfance difficile, marquée par le pénible épisode de sa vie de pensionnaire chez les jésuites du collège Saint‑François‑Xavier de Vannes ; le viol du jeune héros éponyme de Sébastien Roch par le père de Kern (calque du père Du Lac) serait une transposition autobiographique. Ses études s'en ressentent, et il n'obtient son diplôme de bachelier‑ès‑lettres qu'à la troisième tentative, échoue à son examen de droit l'année suivante, puis, la mort dans l'âme, opte provisoirement pour le notariat. Ses débuts dans le journalisme sont houleux. Les Grimaces, qu'il fonde en 1883, est un organe antirépublicain à forts relents antisémites. Mirbeau se rétractera deux ans plus tard, époque où il commence son premier roman, Le Calvaire, qui paraît en 1886, suivi de L'Abbé Jules (1888) et de Sébastien Roch (1890). Au cours d'une longue période de crise, personnelle et conjugale, qui dure de 1890 à 1896, il se croit frappé de stérilité, mais n'en continue pas moins sa production romanesque, et collabore au Journal, où il mène les combats qui sont dès lors les siens, notamment en faveur de l'anarchisme. Dreyfusard convaincu, il s'engage aux côtés de Zola et de Clemenceau, et précise ses idées dans des chroniques définitives qu'il fournit à L'Aurore. Tardivement, il conquiert aussi une place éminente dans le théâtre de la Belle époque.
De cette trop rapide esquisse d'un homme constamment blessé, souvent neurasthénique, mais toujours étonnamment créatif et ‑ tout comme la Marguerite Audoux de Marie‑Claire ‑ inclassable (en dépit de ceux qui veulent le ranger parmi les naturalistes), il ressort que ses combats principaux, à travers son œuvre et ses articles, prennent pour cible l'éducation, l'église, l'armée, la bourgeoisie bien‑pensante, bref, à ses yeux tous les étouffoirs de la pensée et de l'art authentique. Comme Flaubert le laisse entendre à Maupassant (voir la préface de Pierre et Jean), l'artiste véritable est celui qui ne voit pas comme les autres. Cette conception, lumineuse dans sa simplicité et son évidence, va guider l'éveilleur de consciences et le découvreur de talents. Que la lutte soit politique ou esthétique, elle est mue au premier chef par cette absence de concession à la vérité et à la pureté originelle pervertie par toutes les institutions qui ont pignon sur rue. C'est ainsi que Mirbeau fait passer Monet et Rodin de la simple notoriété à la célébrité. C'est aussi le premier à avoir reconnu le génie de Camille Claudel. Et la liste des artistes qu'il a ainsi exhaussés serait longue…
Dans le domaine littéraire, son rôle n'est pas moindre. Parmi ceux qui habitent notre corpus, et au service desquels Mirbeau a déployé sa fougue influente, on peut citer Charles‑Louis Philippe, Larbaud, Guillaumin, Werth, et bien sûr Marguerite Audoux.
On rappellera que c'est Francis Jourdain qui, dans les premiers jours de décembre 1909, va trouver un Mirbeau dépressif pour lui proposer le manuscrit d'une obscure couturière. Mirbeau fera le reste. Il fera passer l'éternelle orpheline de l'anonymat à la gloire.
Si Marguerite Audoux, comme tant d'autres, dut ce passage de l'ombre à la lumière à celui qui imposait alors sa loi dans la République des lettres, il y eut, comme avec d'autres, un plus : l'amitié. Le peu de lettres que nous proposons en témoigne. En témoignent aussi les deux articles de la romancière sur le solitaire de Cheverchemont : "Portrait - Octave Mirbeau", in Les Cahiers d'aujourd'hui, n° 1, octobre 1912, et "Ce que je sais de lui", in Les Cahiers d'auhourd'hui, N° 9, 1922.
Sur le rôle joué par Octave Mirbeau par rapport aux artistes, aux écrivains, et plus particulièrement Marguerite Audoux, on se reportera avec profit à son incontournable spécialiste : Michel, Pierre, « Octave Mirbeau, découvreur de talents », in La Famille littéraire de Marguerite Audoux, La Sève et la Feuille, 18380 Ennordres, 1993, p. 24‑39.

Lettres échangées


Collection 1909

Lettre de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau a comme destinataire cette lettre

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Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/01/2018 Dernière modification le 03/05/2024