LEGRAND, Emilie
Auteur(s) : Garreau, Bernard-Marie
Dates1874-1909
Notice biographique
Du même âge que Charles‑Louis Philippe, qu'elle connaît dès 1904, Emilie Legrand, dite « Milie » ou « La Bretonne », est une jeune femme fort éprise de l'écrivain, mais que celui‑ci, après l'avoir introduite dans le groupe de Carnetin, abandonne pour une autre maîtresse, rencontrée dans les milieux artistes [Antoinette Dusouchet, femme de Léon‑Paul (1876‑1936), membre du Salon d'Automne et des artistes indépendants[1]]. Émilie Legrand meurt en mars 1909 (elle est déjà malade depuis plusieurs années ; l'attitude de Charles‑Louis Philippe précipite sans doute sa fin), avant le romancier, qui s'éteint le 21 décembre de la même année. Le peu de cas qu'il fait de Milie après la séparation, et son attitude lors des obsèques, lui valent des jugements sévères de la part du groupe de Carnetin, notamment de Marguerite Audoux, Chanvin, et surtout Régis Gignoux. Cependant, la romancière dépréciera ensuite quelque peu « La Bretonne » dans la lettre 62 à Gide du début novembre 1910. Elle n'en défendra pas moins Angèle Lenoir, la fille d'Emilie Legrand, surnommée Quasie, sorte de Minou Drouet avant l'heure, qui écrit des poèmes à treize ans, et transmettra son surnom (Dieu sait pourquoi !) à la voiture automobile de Larbaud… (Voir la troisième note de la lettre 70). Dans plusieurs lettres au richissime Gide (22, 50, 59, 100), la romancière exprime des demandes ou des remerciements à propos de la pension pour la fillette, dont la grand‑mère habite La Haie-Fouassière, non loin de Nantes (Larbaud participe aussi). Il faut voir là l'origine de tous les séjours que Marguerite Audoux y fit par la suite, en particulier au moment de la Première guerre mondiale.
[1] Renseignements dus à l'obligeance de David Roe. Il convient donc de rectifier ce que Jacques Body écrit dans son Jean Giraudoux (Gallimard, 2005, p. 216), dans lequel il prétend que la dernière maîtresse de Philippe est Myriam Harry. Cela précisera aussi les propos approximatifs de Lanoizelée dans son Charles‑Louis Philippe (Plaisir du bibliophile, 1953, p. 64‑65).
Lettres échangées
Collection 1909
Carte postale de Marguerite Audoux à Émilie Legrand a comme destinataire cette lettreCarte postale de Marguerite Audoux à Émilie Legrand a comme destinataire cette lettre
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