Lettre de Marguerite Audoux à Mme Fargue (mère)
Auteur : Audoux, Marguerite
DescriptionChat à donner - Paul d'Aubuisson
Texte
[Paris,] Lundi soir [4 décembre 1922[1]]
Ma gentille Farguinette,
J'aurais bien voulu aller vous voir pour vous parler d'un chat, qu'une amie à moi[2] veut absolument placer dans une maison sérieuse. Mais voilà, je suis obligée de rester à la maison pour soigner mon Paul, qui a eu la malchance de se casser la jambe, il y a un mois. Vous vous doutez bien qu'avec cette jambe cassée, je n'ai pas une minute de libre et que je suis éreintée.
Je crois que mon amie ira vous montrer le chat en question, mais si vous n'en voulez pas, il ne faudra pas vous croire obligée de le prendre à cause de moi.
Au revoir, ma gentille et douce amie. Je vous embrasse bien tendrement.
Votre Marguerite Audoux
Une bonne poignée de main à votre Julienne[3].
[1] D'après l'allusion à la jambe cassée de Paul d'Aubuisson (accident survenu « il y a un mois »), par recoupement avec la lettre 298 adressée à Lelièvre le 4 janvier 1923, où Marguerite Audoux parle des « deux mois où l'enfant est resté alité ».
[2] Amie non identifiée
[3] Julienne Baridat, née Jabaly, la servante de Mme Fargue, qui, lassée des maniaqueries du fils, regagna Argenton‑sur‑Creuse [Voir Goujon (Jean‑Paul), Léon‑Paul Fargue, Gallimard, 1997, p. 171, 200 et 201. Voir aussi Rypko Schub (Louise), Léon‑Paul Fargue, Droz, Genève, 1973, p. 140 et 146, où ce fait est également mentionné, et où l'on apprend que « la servante au grand cœur » était invitée avec Léon‑Paul et sa mère, notamment chez Valery Larbaud ou Marguerite Audoux. (Note 1 de la lettre 102)