GUERIN, Charles
Auteur(s) : Garreau, Bernard-Marie
Dates1875-1939
Notice biographique
À ne pas confondre avec son homonyme et contemporain, le poète né en 1873 et mort prématurément en 1907, celui dont il s'agit dans cette correspondance est le peintre né à Sens le 21 février 1875 et mort à Paris le 19 mars 1939. C'est l'un des deux portraits qu'il a réalisés de Charles‑Louis Philippe[1] qui est reproduit en regard du court texte liminaire de Claudel (écrit le jour de Noël 1909, quatre jours après le décès de Philippe) dans le numéro spécial du 15 février 1910 de la NRF. ce portrait est d'ailleurs signalé dans le Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs d'E. Bénézit (Gründ, édition de 1976, tome cinquième, p. 269). Guérin est élève de Gustave Moreau, admirateur de Cézanne et précurseur du fauvisme, sans pour autant suivre ses anciens camarades au bout de leur aventure picturale. En effet, tout en étant intéressé par l'avant‑garde et s'insurgeant contre l'académisme, Charles Guérin conserve néanmoins une facture traditionnelle, celle d'un portraitiste à la fois réaliste et romantique. Il accepta sa réputation de « peintre littéraire », et même de « jammiste », influencé par les poèmes de Francis Jammes, mais aussi par Verlaine et Colette, qu'il illustra. Le portait de Philippe, dont il était l'ami, s'inscrit donc dans cette tendance.
[1] Le portrait reproduit est celui du tableau où les teintes bleues dominent, et où Philippe, vu de trois quarts, a les yeux fermés. Après avoir appartenu à Charles Chanvin, il a été conservé par le Docteur Pajault. L'autre tableau, où Charles‑Louis Philippe est de face, les yeux ouverts, se trouve au Musée d'Art Moderne de Paris.