Léon Duclos a demandé à Godin des renseignements sur les sociétés coopératives au nom de la chambre syndicale dont il est le secrétaire. Godin lui répond par des indications sommaires et lui annonce qu'il traitera le sujet dans le journal Le Devoir et il l'avertit que le journal va publier un travail de Holyoake sur les Pionniers de Rochdale et la coopération en Angleterre. Godin énumère 5 mesures fondamentales à observer par une coopérative de consommation. La dernière stipule qu'il ne faut verser des dividendes aux acheteurs que sous la forme d'actions qui forment un capital disponible, moyen d'émancipation des travailleurs avec lequel ils pourraient fonder une coopérative de production et devenir leurs propres patrons. Sur le partage des bénéfices dans les coopératives : Godin préconise qu'ils soient partagés entre les acheteurs mais aussi avec tous ceux qui ont contribué à les produire, c'est-à-dire les fonctionnaires des coopératives, suivant l'importance de leurs services ; il préconise également de consacrer 2 à 3 % des bénéfices nets à la création d'une bibliothèque et à l'entretien d'une salle de réunion des sociétaires. Il ajoute qu'il faudrait également fonder une assurance mutuelle de secours financée par une part de bénéfices en plus des cotisations des sociétaires. Il le renvoie à la loi du 24-25 juillet 1861 pour la fondation légale de la société que Duclos veut établir. Dans le post-scriptum, Godin demande à Duclos s'il peut évoquer dans Le Devoir le projet de sa chambre syndicale.