Godin évoque deux cahiers que lui avait adressés Cantagrel. Ses vues sont éloignées de celles de Cantagrel et il préférerait s'entretenir avec lui des moyens plus positifs de rénovation sociale. Godin n'est pas convaincu par l'analogie faite par Cantagrel entre le développement de l'embryon humain et le développement des sociétés. Godin considère qu'il y a loin de la conception d'un monde nouveau à son enfantement. Il ne pense pas que de la conjonction d'éléments mauvais sortira un être social de raison. Godin affirme que s'il n'y a pas de Texas possible pour les phalanstériens en Europe, il préfère suivre Considerant en Amérique ; il attend d'avoir lu la brochure de Considerant avant de se rendre à Bruxelles. Godin annonce qu'il est prêt à souscrire au capital de la société de colonisation pour un centième ou un cinquantième, pas moins de 5 000 F quelque soit le nombre des adhésions. Godin juge qu'il est plus utile en ce moment d'aborder le côté pratique des idées sociétaires que d'écrire des livres et il regrette le retard de l'envoi du projet de Considerant promis pour le mois de mars 1854, et dont Allyre Bureau ne lui a rien dit.