Portrait de Hippolyte Royer-Collard (1802-1850) - Médecin Français par Valentin (1840)
Hippollyte Royer-Collard est un médecin français. Externe en médecine en 1824, puis interne en 1826. Il devient docteur en 1828 avec la thèse de doctorat Essai d’un système général de zoonomie ou considérations sur l’anatomie, etc. Entre 1838 et 1850, il enseigne à la Faculté de Médecine de Paris.
Annuaire prosopographique « la France savante » (© cths)
Guizot au ministère de l'Intérieur crée à côté de la direction de l'industrie, du commerce et de l'agriculture, une direction des sciences, des belles-lettres, et des beaux-arts. Guizot fait ici preuve d'originalité, G. de Broglie souligne que cela était la première fois qu'une grande administration se consacrait aux questions intellectuelles et culturelles.
Il confie la direction des sciences, à Hyppollyte Royer-Collard, le neveu du doctrinaire Pierre-Paul Royer-Collard (1763-1845). (G. de Broglie (1990), p. 129.)
Le 22 avril 1849, Hyppollyte Royer-Collard écrit à Guizot, en répondant notamment à ses deux dernières publications politiques. La première en 1848, a un titre qui peut surprendre sous la plume de Guizot, Mon adhésion à la république : Lettre aux électeurs de Lisieux / par F. Guizot, Ex-Ministre des affaires étrangères, candidat à la députation.
La seconde publication de janvier 1849, De la démocratie en France, s'ouvre sur une déclaration de Guizot :
" J'ose croire qu'on ne trouvera rien dans cet écrit, absolument rien, qui porte l'empreinte de ma situation personnelle. En présence de si grandes choses, quiconque ne s'oublierait pas soi-même mériterait d'être à jamais oublié. Je n'ai pensé qu'à la situation de mon pays. Plus j'y pense, plus je demeure convaincu que son grand mal, le mal qui est au fond de tous ses maux, qui mine et détruit ses gouvernements et ses libertés, sa dignité et son bonheur, c'est le mal que j'attaque, l'idolâtrie démocratique." (Guizot (1849), pp. 1-2.)
Royer-Collard lui fait par de son sentiment :
Maintenant que votre voix vient de se faire entendre jusqu'au milieu de nous, et que vous nous avez parlé, non plus comme la première fois en philosophe et en publiciste, mais en citoyen actif, peut à venir combattre comme nous et avec nous, avec l'éloquence de votre parole et l'autorité de vos conseils pour la cause de la civilisation attaquée de toute part [...] Nous avons été heureux d'y retrouver cette élévation de vues, ce beau langage, qui nous semblaient perdus en France depuis plus d'un an. La netteté de votre position et votre courageuse franchise, ressortent avec éclat, à côté des ambages de M. Duchatel, de ses hésitations, de ses déclarations à double sens, & j'ajouterai, de son style inqualifiable. Si vous deviez rester à Londres, et du haut de votre exil volontaire, juger publiquement l'état présent de notre pays, lui expliquer les causes et les résultats de cette situation & enseigner au monde les moyens d'arriver à la solution d'un problème qui semble insoluble, je ne trouverai jamais assez d'approbation, assez d'éloges, assez d'admiration, pour ce noble rôle que vous vous feriez au milieu de cette tristesse des temps. [...]
Je crois, peut-être je me trompe, mais enfin je crois fermement que l'état de la France n'est pas précisément celui que vous supposez. Quelqu'un qui n'a pas vécu depuis un an au milieu de nous, et qui n'a pas vu de près et par lui-même ce qui s'est passé, ne saurait imaginer que de prodigieux changements se sont accomplis en si peu de temps dans ses esprits. Tout ce que vous dites de l'aversion générale pour la République et de l'impossibilité de s'établir en France et de prendre au sérieux ce mode de gouvernement a été vrai pendant les premiers mois qui ont suivi la Révolution de février ; mais il n'en est plus de même aujourd'hui. Je n'ai, en ce qui me concerne, aucun goût pour la République mais en m'arrêtant avec une impartialité à l'observation sérieuse des faits, je me permettrai de dire que l'immense majorité de la France, (c'est Paris que j'appelle la France, parce que Paris est tout ; le reste se soumet) ne voudrait maintenant accepter aucune autre forme de gouvernement que la République. La Monarchie, il faut le reconnaître, est tombée dans le mépris ; quelle sécurité peut inspirer un gouvernement qui s'écroule devant un banquet qu'on ne peut pas même s'exécuter, qui ne peut compter ni sur la population, ni sur la Garde Nationale dont l'existence est peut-être incompatible avec la sienne, ni sur l'armée qui est travaillée par les fausses doctrines, qui vit nécessairement avec le peuple, & qui, chaque jour, devient de plus en plus, sinon ennemie du moins incertaine et hésitante ?
Ce n'est point la République qu'on ne redoute maintenant, c'est les Républicains, c'est à dire les faubourgs et une centaine d'hommes.
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Marie Dupond
Mars 2024
Les documents de la collection
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Fiche descriptive de la collection
- 1828-07-15
- 1849-05-18
- France (1830-1848, Monarchie de Juillet)
- France (1848-1852, 2e République)
- Ministère de l'Intérieur (France)
- Politique (Analyse)
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- République