Vernon Lee, Letter to Berthe Noufflard - November 7, 1925

Authors : Lee, Vernon (Violet Paget)

General information

LanguageFrench

SourceFonds de dotation André et Berthe Noufflard

Kind of documentAutograph letter

Format10 pages, two-sided

MediumWhite paper, folded in 4

General condition of the documentGood condition

Document locationFonds de dotation André et Berthe Noufflard

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Collection André Noufflard, Letters to Vernon Lee (Violet Paget)

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André Noufflard, letter to Vernon Lee - November 4, 1925

Collection Hors collections

Miss Paget's bedroom at Fresnay-le-Long, by Berthe Noufflard - 1925

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Lee, Vernon (Violet Paget), Vernon Lee, Letter to Berthe Noufflard - November 7, 1925, 1925-11-07. Project EMAN, Holographical-Lee, Sophie Geoffroy, University of La Réunion & Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS. Consulted on 2024/09/01 on the EMAN platform : https://eman-archives.org/HoL/items/show/70

Text & Analysis

Transcription

4 novembre XXV R6

Chers Monsieur et Madame Noufflard,
Chers délicieux nouveaux amis,
attribuez mon silence uniquement à l’état de ma santé depuis mon retour en Italie, état de lassitude physique et morale qui fait que tout effort semble impossible et que tout semble effort. Mal en train tout l’été j’ai pu continuer à marcher (et à causer !) tant qu’a duré le passage de maison d’amis à maison d’amis. Rentrée chez moi je me suis affaissée dans ce qui ressemble plutôt à la convalescence qu’à la maladie : état qui n’est pas sans charme, mais qui empêche tout travail et rend fatigant tout contact avec son prochain. En un mois et davantage je n’ai été Florence qu’un que deux fois ; hier c’était la séconde [seconde]. Je passe une grande partie de ma journée sur un banc au soleil (le temps a été merveilleux, un automne d’or et d’ambre comme chez vous) à lire les journaux (pas ceux de ce pays-ci bien entendu !) et à flâner par les poderi voisins. Le reste du temps j’ai vécu de romans et j’ai joué des gammes, chose q qui m’était inconnue depuis mon enfance.
Mes chers et indulgents nouveaux amis vou ne m’aviez-vous pas donné l’assurance -- et avec une insistance délicieuse dont je suis très touchée -- que nos divergences en politique ne nuisaient pas à n votre amitié ? Et d’autre part, ne suis-je pas habituée depuis la guerre (et même bien avant) à un isolement ˆd’idéesˆ plus ou moins grand même parmi mes plus chers amis? Isolement qui, pendant la guerre, m’a fait comprendre combien était grande la fidélité de ceux qui ne s’étaient pas éloignés de moi. Isolement qui, en ce moment et dans ce pays-ci pèse par un silence glacial sur toute question publique…
Alors, n’est-ce pas, je comprends que vous continuez à me donner votre amitié, et malgré mon silence (qui tient aussi à l’impossibilité de de toucher à certains sujets ! dans ma correspondance) vous comprendrez que je tiens énormément à la garder…
Et à venir passer à Fresnay plus que deux ou trois jours seulement, si vous aurez [avez] de la place pour moi au commencement de Juillet…
Oui, chère Madame Noufflard, combien nous détestons le type Mme Aksakof ! Combien de mal ont fait et font ces femmes là tout en se faisant adorer par ceux qu’elles rendent malheureux et si souvent injustes envers d’autres… Que ce type là de femme supérieure et sensible ait gardé un si grand prestige malgré ses dévastations morales et intellectuelles est bien ce qui explique certaines idées qui peuvent choquer mes amis (pas vous!) dans mon petit Proteus…
Voilà que mon cerveau (ou ma cervelle !) s’échauffe et que mes idées s’embrouillent, ce qui m’arrive dans l’état d’anémie où je me trouve, (mais dont je compte bientôt sortir, de même qu’on sort des suites d’une grippe) --
Alors, pour le moment, adieu chers amis Noufflard !
L’arrivée du petit tableau me donnera l’occasion de vous écrire bientôt, et d’une façon moins idiote. Je ne connaissais guère Filippo Giuliani, mais je sais combien de place il occupait dans votre vie. Je n’ai pas osé écrire à sa mère ; j’ai prié Nannina d’être mon porte-voix. Mme Giuliani m’avait semblé étonnamment vieillie et comme accablée l’an dernier. Pauvre gens !
Yours affly V. P.

Contributor(s)

Geoffroy, Sophie (scientific edition)
Miteran, Cécile (transcription and indexation)
Walter, Richard (digital edition)

Presentation

Date1925-11-07

LiTypeAutograph Letter (Signed)

Rights

Document : with the kind permission of Geneviève Noufflard
Record : Project EMAN, Holographical-Lee, Sophie Geoffroy, University of La Réunion & Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS. Licence Creative Commons Attribution – Share alike 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)

PublisherProject EMAN, Holographical-Lee, Sophie Geoffroy, University of La Réunion & Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS

PublicationUnpublished

Editorial informations

Recipient

Noufflard, André
Noufflard, Berthe

Person

Filippo Giuliani
Mme Aksakof
Mme Giuliani
Nannina
Noufflard, André

Geographical context

Florence
Fresnay-le-Long
Italy

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Record created by Sophie Geoffroy Record created on 30/03/2018 Latest modification 18/11/2021