Exposition en cours de réalisation

Mythologie, Paris, 1627 - Frontispice, n.p.

Daniel Rabel et Charles David, Frontispice gravé pour La Mythologie ou Explication des Fables, Paris, Pierre Chevalier et Samuel Thiboust, 1627.
Source: exemplaire numérisé par Gallica

Le frontispice de l'édition de 1627 est dessiné par Daniel Rabel et gravé par Charles David. Les artistes ont tiré profit du format de l'édition, un grand in-folio, dont ils traduisent en image le projet monumental.
Des sphinges soutiennent le médaillon où est gravé le titre, rappelant l'origine égyptienne des anciennes Fables et signalant leur nature de chiffres sacrés (hiero-glyphe): au début du XVIIe siècle, les figures mythiques étaient encore comprises comme des fictions allégoriques porteuses de vérités d'ordre cosmique, historique et moral.
Tout autour du médaillon, les dieux du panthéon gréco-latin s'étagent du ciel aux enfers. Jupiter et Neptune trônent au centre de cet espace, à gauche et à droite, les dieux célestes se déployant en haut, les dieux infernaux en bas de l'image. Rabel, qui se souvient visiblement du frontispice gravé par Pierre Eskrich (Lyon, Paul Frellon, 1612), répartit les dieux suivant une logique géographique. Rabel signale par là la visée totalisante de l'oeuvre, qui entend rendre compte de l'ensemble du monde naturel autant que de l'ensemble des dieux antiques.


Mythologie, Lyon, 1612 - Frontispice, n.p.

Léonard Gaultier, frontpispice gravé pour La Mythologie c'est à dire Explication des Fables, Lyon, Paul Frellon, 1612, d'après le frontispice gravé par le même Gaultier pour les Images des dieux (Lyon, P. Frellon, 1610).
Source: exemplaire numérisé par la MDZ

Circulant entre les mythographies de Conti et de Cartari tout le premier quart du siècle, ce modèle de frontispice imaginé pour l'éditeur Paul Frellon (Lyon) suggère une forme de continuité entre les deux sommes italiennes passées en français.
En 1600, en effet, Thomas de Leu en donna une première version pour la Mythologie éditée par Frellon. La planche fut réemployée pour les éditions de 1604 et 1607 chez Frellon. En 1611, les éditeurs rouennais de la Mythologie en commandent une copie à Michel Lasne. Entre temps, Frellon commençait à faire circuler sa réinterprétation par Léonard Gaultier pour son édition des Images des dieux. Cette première planche de L. Gaultier est ensuite réemployée en 1624 pour la rééditino de Cartari. Léonard Gaultier en donne nue seconde verszion en 1612 pour la Mythologie de Conti (ci-contre).


Thomas de Leu, (1600, 1604) 1607 ; Léonard Gaultier, 1610 (1624) ; Michel Lasne, 1611.

Frontispice Cartari 1603 Frontispice Cartari 1608

V. Cartari,
Imagini degli dei degli Antichi, Padoue, Tozzi, 1603 et 1608.

Ces deux éditions des Imagini de Cartari sont les seules en Italie (en italien comme en latin) qui soient ornées d'un frontispice, à notre connaissance.
Les éditions italiennes de Conti, toutes en latin, sont également dépourvues de frontispice, y compris l'édition richement illustrée parues à Padoue chez Tozzi en 1616.