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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Réponse à une enquête sur les prix Goncourt lancée en 1925 par la revue La Pensée latine, « organe d’action du Théâtre d’Art libre », dirigée par Georges Gallon, Gaston Avesque et Gérard de Catalogne. Rabearivelo y précise son jugement sur Batouala, de René Maran, prix Goncourt en 1921.
"Dans sa préface, le rédacteur en chef déplore la relativisation des mérites des auteurs et des œuvres, avant de suggérer que ce changement pourrait expliquer, au moins partiellement, les scandales qui entourent alors les prix. Et de proposer ensuite une sorte de révision du palmarès officiel depuis 1918 en fonction des atouts exclusivement « littéraires », cette fois-ci, des sept romans primés. Ainsi, tandis qu’ils plébiscitent Georges Duhamel et Ernest Pérochon devant Marcel Proust et Thierry Sandre, les contributeurs désavouent par 17 voix sur 25 le sacre de René Maran : Batouala remporte le titre du roman le plus médiocre et le moins digne d’honneurs." (Marie Carbonnel, « Juges contre jurés. Les critiques et les prix littéraires (1903-1932) », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, vol. 26, no. 1, 2008, pp. 31-50.)

Auteur : Inconnu

Auteur : Auteur inconnu
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Aucune collection
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Aube rouge [L']
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Document non numérisé.

Mots-clés :

Collection : Proses pour Durtal
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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La fin de l’année 1936 est pour Jean-Joseph Rabearivelo une période de regain. Début septembre, une quatrième fille lui naît, qu’il choisit de nommer Velomboahangy (Voahangy réincarnée, selon sa propre traduction), en hommage à sa fille chérie morte en 1933. Un mois plus tard, le recueil Chants pour Abéone dont la maquette lui a demandé tant de soin sort des presses : « Les dix premiers exemplaires de Chants m’ont été livrés ce soir : aussi belle, de robe que de figure, cette fille, cette mariée, que je l’aime à la folie – plus qu’une fiancée, pardi ! » (Carnets Bleus, 3/10/36, tome I, p. 1040). Il envisage par ailleurs de concrétiser plusieurs ensembles poétiques ainsi qu’une « grande nouvelle sur la toufiane » (Carnets Bleus, 28/10/36, tome I, p. 1051), la drogue opiacée dont il fait maint abus à cette période, comme de fréquentations adultérines. Cette vitalité touche également son engagement politique, dont le conservatisme se radicalise en un soutien vibrant à l’armée nationaliste du général Franco, qui est aux portes de Madrid.
C’est en octobre 1936 qu’il se lance dans l’écriture de cet ensemble inédit de poèmes en vers libres, finalement intitulé Proses pour Durtal, mais qui a d’abord porté d’autres titres, visibles en page de couverture du premier brouillon rédactionnel. Jean-Joseph Rabearivelo note dans les Carnets Bleus (20/10/36, tome I, p. 1048) qu’il avait d’abord pensé à Éclairages, puis, en partie pour se démarquer d’un titre similaire (Franz Hellens, Éclairages, Paris, Éditions des Cahiers Libres, 1926), il lui préfère Jeux d’éclairages, disposé verticalement :
          J          Rabearivelo
          
        d’éclairages
          
U         poëmes
       X
Il songe ensuite à Feu de sauges, Étincelles, Points de vue, puis tranche le 28 octobre 1936 : « Non. Définitivement l’un des deux recueils commencés s’appellera tout simplement Bibelots, et il sera dédié à la mémoire de M. Pierre-Bénigne du Paur, plus spécialement à cause du chapitre V de sa vie. Vinaigre et miel que les Lettrés arriveront facilement à trouver bien plaisamment miscibles » (Carnets Bleus, 18/10/36, tome I, p. 1050). Mais il change d’avis le 3 novembre 1936 : « Je dois encore une fois me dire non. Donc, non ! Le recueil que je prépare ne s’appellera pas Bibelots. Il aura nom Proses pour Durtal.À la dédicace, il y aura ce petit morceau que seuls comprendront les vrais amis du Livre (pour qui, d’ailleurs, ‘c’est fait’) » (Carnets Bleus, 3/11/36, tome I, p. 1053). Suit la longue dédicace qui fut en effet inscrite sur les deux versions manuscrites dont nous disposons.
Dans une dernière notation des Carnets Bleus concernant ce recueil resté inédit, Jean-Joseph Rabearivelo écrit le 9 novembre 1936 : « Les Proses pour Durtal (ou pour Folantin – je ne sais pas encore bien) naissent à souhait. Dois-je dire que la ‘construction’ de ces vers libres réclame de moi beaucoup plus de peines et de ‘foi’ que celle d’un poëme dit régulier ? » (Carnets Bleus, 9/11/36, tome I, p. 1055). Jean-Joseph Rabearivelo continue en effet d’explorer dans ces Proses les possibilités poétiques du vers libre, dans une forme devenue très souple, même si, contrairement au poème en prose, elle ne s’aventure pas hors de la norme métrique. Les deux premiers poèmes comportent chacun douze vers, les trois derniers sont de longueur plus conséquente : sept strophes, neuf strophes ou cinq strophes, contenant chacune un nombre irrégulier de vers, eux-mêmes de longueur très variable.
La langue espagnole s’y glisse avec naturel, surgissant ingénument sous la plume ; elle est la bienvenue dans une forme accueillante, où Jean-Joseph Rabearivelo invite également ses amis, morts ou vivants, réels ou fictifs. Dès les premiers mots, le recueil est très solennellement placé sous l’égide de Huysmans et de ses personnages-clé (dont Jean-Joseph Rabearivelo se sert comme d’autant de clés, en effet, pour ouvrir les portes de son univers intérieur aux « vrais amis du Livre », ces happy few qui seront seuls à même de comprendre l’ensemble des allusions littéraires des Proses). Au fil des poèmes, d’autres figures sont convoquées : amis de longue date comme Robert Boudry et Victor Malvoisin, poètes et artistes estimés (dédicaces à Robert-Edward Hart, Ève-Pierre Fonterme, Alfonso Reyes et Armand Guibert, hommages passim à Élémir Bourges, Federico García Lorca, Rafael Alberti) en compagnie de la figure mythologique d’Antée qui continue de montrer le chemin… C’est dans l’« amitié spirituelle », mentionnée dans « Le Triple chiffre », que toutes ces figures sont reliées, et il serait sans doute illusoire de vouloir saisir la charge symbolique de Proses pour Durtal sans prendre en compte cette dimension, colorée selon les poèmes d’accents mystiques, tragiques ou sarcastiques, de spiritualité.

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Indication manuscrite sous le titre : "Créée à Tananarive le 11 août 1935, au Parc d'Ambohijatovo".

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Phase éditoriale du recueil. Mise au propre tapuscrite.

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Un travail de collecte et de réécritures du fond poétique de Madagascar. Jean-Joseph Rabearivelo assure le passage à l'écrit d'une culture traditionnelle, ici les hain-teny, menacée par la domination française peu à l'écoute des peuples qu'elle colonise et de leurs personnalités pour reprendre un mot cher à Jean-Joseph Rabearivelo. La transcription, plutôt que traduction comme le précise le poète, est une forme de résistance, à l'érosion du temps oui, et surtout face à l'hégémonie occidentale. Sans ce jeu de passage des langues, il craint que le peuple malgache ne devienne des "déracinés" comme une génération d'intellectuels assimilés, en exil sur leur propre terre (Barrès) ; ou encore, des "immémoriaux", à la manière de cette communauté tahitienne, perdant la mémoire, dévoyée de son bon sens, décrite  par Victor Segalen. D'où le manifeste "Hitady Ny Very" ('à la recherche de ce qui est perdu') lancé dans la revue Ny Fandrosoam-Baovao.

Collection : Interférence [L']
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Achevé le 1er juin 1929 – date de l’épilogue –, L’Interférence est resté inédit du vivant de JJR. La publication (Hatier, 1988) n’a eu lieu qu’à la suite de la commémoration du cinquantenaire de sa mort, lors d’un colloque organisé par l’Universite d’Antananarivo. Le comité d’organisation découvrait alors sa prose francophone dans les archives familiales. Précédant La Fille de Baholy et Une vie de chienne "en préparation", le roman participe d’un "polyptyque, Le Dépaysement imérinien" précisé dans l’épilogue.
Le roman relate l’histoire d’une famille malgache sur trois générations, depuis lerègne de Ranavalona Ire jusqu’aux débuts de la colonisation.

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Aucune collection
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Aucune collection
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Aucune collection
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Presque-Songes
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Cette version contient de nombreuses fautes de frappe, corrigées à la main par Jean-Joseph Rabearivelo, et présente nombre de variations par rapport au manuscrit, qui constituent de nouvelles orientations du vers.

Collection : Presque-Songes
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Aucune collection
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE TAP1 Ponctuelle 1.jpg

Collection : Trèfles
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Une bucolique très virgilienne où "les paysans" ont "des rayons de miel roux [...] dégouttant" sur "les panses [des] joues". Pastoralement vivent les indigènes de l'île Heureuse - slogan mis en vogue par le Gouverneur Général - tous "pareils aux pages de vos livres", vous Francis Jammes, chantre d'un exotisme vivifiant. Rabearivelo n'est pas allé plus loin que sa "demeure", sa cour intérieure où du "lilas fleurit", pour voir "les filles du pays" et "les garçons aux yeux vifs", émanations d'une après-midi de lecture en son bureau ; les travailleurs du SMOTIG et des propriétés domaniales n'auguraient pas un si bel air...

Collection : Chants pour Abéone
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Aucune collection
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Presque-Songes
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph

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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE TAP Dedicace Sahondra.jpeg

Mots-clés :

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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Un florilège de proverbes, d'images, de lieux communs non ineptes mais le lieu d'une communauté, ici les deux familles des futurs époux. à travers lesquels s'incarne la voix des ancêtres.

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Premier tapuscrit, 11 feuillets de papier pelure avec quelques ajouts manuscrits. Corrections minimes.

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Aucune collection
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Aucune collection
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Rabearivelo se fait l'écho de la vie artistique tendue entre Vincennes - lors de l'Exposition 31 - et Tananarive. Il rebondit sur les discours officiels d'un Pierre Camo souhaitant que l'on « songeât sur place, et le plus tôt, à disputer à l'oubli déjà commençant l'âme même de ce pays enclose, dans sa vieille musique » et qu'à cet effet, l'on ouvrît un conservatoire. Gageant que cela ne saurait tarder avec "l'arrivée d'un gouverneur artiste et lettré, Léon Cayla" il joue son rôle de critique journaliste, avant que ce « proconsul » ne se révèle un autre "pontife", un "snob" luttant « des pieds et des mains – du postérieur et de la queue même, s’il le faut – pour que son vernis d’homme cultivé soit intact et même reluise davantage ! " Rabearivelo fit-il le pari de croire à ces rodomontades artistiques alors que l'Exposition n'était que la vitrine d'une propagande commerciale ; fallut-il que l'indigénat lui dessille les yeux, qu'un bref séjour en prison le rende moins optimiste sur l’œuvre humanitaire de la France à Madagascar ? Le regard paradoxal d'un "intellectuel colonisé" vitupérant contre l'hypocrisie de la Civilisation et la guerre du Maroc, et cependant, qui salue les peintres Pierre Heidman, Jeanne Delmas, les mécènes, autant de gens qu'il veut croire désintéressés et qui concourent à la mise en contact des cultures et des peuples. Utopie, en somme, d'une colonisation qui n'aurait pas été une entreprise de prédation. Fallait-il être « fou de langue française » et résigné à la Force militaire de l'Europe pour espérer des musées et de grandes écoles dans les Colonies ! Ou bien était-ce déjà de l'ironie désabusée quand il brise là : « certains comme nous le sommes que ce vœu ne tardera pas à être exaucé » ? Faut-il le rappeler, la censure d'un régime totalitaire s'y exerçait, témoins les exilés de la VVS. En tout cas, ironie rétrospective...

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Collection : Le critique
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Dans ce billet d'humeur au sujet du Maroc, sans doute daté de 1925, Rabearivelo dénonce la guerre franco-espagnole menée par Franco et Pétain contre Abd el-Krim et les rebelles marocains du Rif.
“La guerre du Maroc est une honte. La guerre du Maroc est un désastre, comme toutes les guerres du reste sinon plus. Je réprouve tout acte de violence, d’autant plus s’il y a mort d’homme. Je n’arrive pas à excuser l’Occident, lequel, sous prétexte de civiliser, veut s’ériger en maître sur une terre après en avoir tué les propriétaires naturels ou, au moins, acheté à vil prix la conscience".
Il se montre lucide : l'argument invoqué, "ô civilisation" ricane-t-il ! n'est qu'une vaste hypocrisie. Dans un ultime sarcasme, il regrette le manque de franchise de l'Europe, sans quoi tous les peuples asservis par la force des armes aduleraient leur vainqueur : ils ne demanderaient que ça ! Seulement, finassant avec ses principes de Justice et de Droit, l'Europe devient risible aux yeux des colonisés voyant clair dans son jeu. " Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde " constate Rabearivelo à travers cette ébauche d'un Discours sur le colonialisme...
Rabearivelo se rapproche de la diatribe de Rabindranath Tagore lancée à l'Occident ainsi que de la virulente description de son ami René Maran de la situation en Oubangui-Chari. Rabearivelo dessine sa figure " d'intellectuel colonisé " - comme il se définit lui-même dans ses Calepins Bleus. Cela signifie une meilleure acuité sur la situation afin de n'être dupe de personne et n'avoir qu'un rire de dédain à l'endroit des " welches ".

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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Traduction par JJR de l'article qu'il a publié dans le FB

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph

Collection : Traduit de la nuit
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
Traduit de la nuit 1935.pdf

Traduit de la Nuit est sans doute l’ensemble poétique où Jean-Joseph Rabearivelo atteint au plus personnel de son chant. Le recueil est constitué de trente poèmes en deux langues, écrits en vers libres, souvent très courts, et composés dans la continuité immédiate de Presque-Songes qui les précède sur le cahier manuscrit. Trente poèmes évoquant le passage de la nuit au jour, et du jour à la nuit, au moyen d’images inoubliables et inexplicables.
Jean-Joseph Rabearivelo offre pourtant de guider son lecteur, dès l’adresse liminaire à Fagus, M. Ormoy et R.-J. Allain : « Interrogateurs désormais d’une nuit qui ne peut se traduire que par l’étonnement et l’angoisse de notre douleur » ; au sein des poèmes du recueil, il convoque plusieurs grandes figures lyriques, compagnons d’inspiration : explicitement Tagore, Jammes, Withman (TN15), mais aussi, entre les lignes, Virgile, Baudelaire, Mallarmé… Plus tard, en 1936, Jean-Joseph Rabearivelo rapprochera cette écriture de celle de Blake et de Novalis (Carnets Bleus, 20/5/34, tome I, p. 507). Mais Traduit de la Nuit n’est pas accessible par des références extérieures. Cette poésie retrace l’itinéraire d’une quête éminemment personnelle, la traduction dans les mots d’un voyage intérieur, voire antérieur.
L’univers poétique du recueil est habité par une nostalgie puissante, qui s’exprime à travers l’évocation d’une antériorité perdue. C’est la nostalgie de l’enfance (« Soudain, tu repenses à ton enfance / et aux images qui l’ont charmée », TN29), dans la souvenance des contes d’avant dormir, mais aussi, plus essentiellement, la nostalgie des origines de la terre malgache et de l’ancestralité. La mémoire du pays sourd du monde naturel, imprègne les éléments du paysage, emplit l’espace. Jean-Joseph Rabearivelo cherche une langue qui pourrait dire enfin ce Chant définitif, absolu, par la poésie.
Cette langue, ce serait d’abord une langue antérieure à toutes les langues, une langue première. La difficulté de l’écriture sera de retourner au plus près de cet absolu de la parole. En effet, pour un écrivain bilingue, qui vit et écrit en deux langues, et qui, à chaque instant, doit choisir entre ses deux modes d’expression, le sentiment d’une langue originelle, antérieure à toute langue, est sans doute plus fort que chez d’autres. Comment dire mieux ce moment de la pensée où le langage cherche sa voie dans le labyrinthe de l’esprit, où le poète n’a pas le sentiment de penser dans une langue ou dans une autre, mais dans une sorte de langage absolu, impossible à mettre en mots ?
Cette langue nostalgique d’un cri originaire, cette langue absolue, ce serait aussi une langue de l’indicible et de l’intériorité, un chant intérieur qui chante en nulle langue. Rabearivelo l’évoquait déjà dans « Per se » (Trèfles,1925), tentant de l’inviter dans sa poésie : « Que résonne pure en ma musique / ta voix captive de l’indicible / ô chant vif jailli de mon âme ivre ! ». Dans Presque-Songes et Traduit de la Nuit, il continue de rêver cette langue intérieure. La lecture des poèmes peut ainsi donner « le sentiment du traduit », certes, mais surtout le sentiment d’un texte en train de se traduire, d’un texte en mouvement perpétuel, suscité par une puissante dynamique interne. Le recueil travaille à cette épiphanie du chant dans les paroles du poème. On peut comprendre alors la métaphore du passage de la nuit au jour comme marquant le passage de l’intériorité du chant vers l’extériorité du poème.

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
NUM POE EDIT Fahatsiarovana.jpg

Collection : Aucune collection
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
POE EDIT STANCES OUBLIEES 1.jpg

Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
Espace Afrique-Caraïbe

Collection : Presque-Songes
Auteur : Rabearivelo, Jean-Joseph
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