- L’édition de la correspondance de Gaspard Monge en quelques dates
- Chronologie biographique de Gaspard Monge (1746-1818)
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Édition de correspondance et enjeux biographiques
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188. Monge à sa femme Catherine Huart
Auteurs : Monge, Gaspard
Transcription & Analyse
Transcription linéaire de tout le contenu
Malte, le 29 prairial an 6 de la République française
Je profite, ma chère amie, du retour en France du général Baraguay d'Hilliers, qui va partir sur la frégate La Sensible, pour te donner de mes nouvelles.[1] Depuis ma dernière lettre, il ne nous est rien arrivé de nouveau. Nous sommes toujours bien émerveillés de ce petit rocher où la terre est toute faite à mains d'hommes, de cette ville qui est sans contredit la plus belle que j'ai vue, de cette fortification qui est la plus forte du monde, de ce port qui est le plus commode qu'il y ait dans les deux mers.[2]
Nos pauvres volontaires, trompés par la force du vin, ont trop perdu la raison et les pauvres habitants n'osent pas encore ouvrir leurs portes, en sorte qu'on ne voit dans les rues que des Français. Si les vents ne nous contrarient pas, nous partirons d'ici demain soir ou après-demain ; ce qu'il y a d'embarrassant, c'est que les vents qui seraient bons pour la route ne nous font pas sortir du port.[3]
Adieu ma chère amie, mes compliments à tous nos amis.
Berthollet[4] se porte bien, ainsi que tous nos camarades.
Monge
[À la citoyenne Monge
à l’Ecole Polytechnique
à Paris]
[1] Louis BARAGUAY D’HILLIERS (1764-1813) Après la prise de Malte, le 24 Prairial an VI [12 juin 1798], il est renvoyé en France avec les drapeaux pris à l'ennemi. La frégate La Sensible est réexpédiée à Toulon afin de pouvoir conduire Talleyrand à Constantinople, capitale de l’Empire ottoman. Le ministre a présenté un projet d’ambassade au Directoire depuis le mois de mars. Voir Lettre de Bonaparte à Najac du le 24 Prairial an VI [12 juin 1798] écrite à bord de l’Orient devant Malte. (2515, CGNB).
[2] Malte qui vient d’être prise par les Français.
[3] Problème récurrent. Voir la lettre n°186 de Civitavecchia.
[4] Claude-Louis BERTHOLLET (1748-1822).
Relations entre les documents
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